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De la vacuité de ce qui est dit parfois!


deja-utilise

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Il est assez remarquable de constater, que par moment, l'être humain pris au dépourvu d'explication du monde, invente un nom, pour remplir son ignorance, mais ce qui est merveilleux par ce truchement, c'est que cela semble satisfaire la curiosité ou pourvoir la satiété des individus, alors même que l'on ne sait pas plus de choses qu'avant, que nous n'avons pas beaucoup plus d'explications.

Comme si le contenant donnait de la consistance au vide qui le remplit, je suis circonspect sur ce rouage, cette illusion de maitrise, alors que nous faisons que parler dans le vide, comme si cela suffisait à démystifier le mystère, à illuminer d'une aura bienveillante celui qui prend connaissance de ce vocable, de rassurer, de dissiper l'angoisse, quand bien même, l'incompréhension/l'ignorance reste présente, patente.

Par exemples, on entend parler de matière noire ou d'énergie sombre ou d'Univers en physique, mais personne ne sait à quoi cela renvoie exactement, les médecins qui mettent des mots sur certains troubles comme l'autisme ou la dépression, des maladies comme Parkinson ou Creutzwfeldt-Jakob, des géologues qui nous parlent de manteau inférieur ou de noyau terrestre, mais n'ont pas d'idées claires sur ce qu'il y a vraiment, justes des hypothèses, du philosophe qui se réfère à sa conscience mais n'arrive pas à en donner une définition précise, du mathématicien qui manipule des infinis ou des traits sans épaisseur, du biologiste qui traite des gènes qui codent, de monsieur tout le monde qui courre après le bonheur sans le comprendre, les financiers qui cherchent à se couvrir d'une bulle spéculative mais ne savent pas à quoi cela correspond hormis l'effet que ça produit...

Pour dire à quel point on ne sait pas tant de choses, c'est que chacun pense que l'on a tout compris de la bicyclette depuis le temps que ça existe, et que nous avons fait bien plus compliqué, mais en réalité, on ne sait toujours pas véritablement pourquoi le deux roues tend à garder l'équilibre une fois en mouvement, et je constate qu'il en va de même avec le reste, nous croyons savoir, par l'emploi d'un vocabulaire riche, mais en fait cela cache notre profonde ignorance de ce qui se passe vraiment, nous sommes loin d'avoir les réponses à des questions triviales ( quoi, comment, pour quoi, pourquoi etc.. ) sur des sujets bien nommés, mais vides dans la matière.

Notre savoir apparent repose beaucoup sur ces agencements de mots, alors que les explications font souvent défauts ou s'arrêtent bien vite, quelle supercherie!

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Membre, Posté(e)
Gerinimo Membre 825 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

" ... , mais en réalité, on ne sait toujours pas véritablement pourquoi le deux roues tend à garder l'équilibre une fois en mouvement, "

Ca partait bien , mais à affirmer que l'on ne comprend toujours pas le pourquoi de la bicyclette , qui tient mieux en équilibre en roulant qu'à l'arrèt , alors que mathématiques et physique te l'ont expliqué il y a des décennies , questions d'inerties , de vitesse et de dynamique , tout comme tu vas nous expliquer que si les avions tiennent en l'air , c'est pas enchantement et non grace aux ingénieurs qui ont compris les lois de la pesanteur et les forces dynamiques et contraintes de notre air .

Tu vas aussi nous expliquer que les ingénieurs qui ont conçu les iphones n'ont toujours pas compris comment ils fonctionnent ?

Par miracle évidemment :smile2:

A pisser de rire !

Bref : d'entrée de jeu DISCREDITE !!! :D

Encore un pour qui la terre est plate , et pour qui le soleil tourne autour .

Dis moi de quelle secte tu es , ça m'intéresse .

Au suivant !

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 874 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

:|

Autant à la fois je suis d'accord avec l'idée générale que tu exposes, c'est-à-dire que certains mots sont creux et servent plus ou moins habilement de cache-sexe. C'est même une spécialité de certaines disciplines, ainsi qu'une manière de combler le vide répétitif et habituel de conversations mille fois entendues — l'essentiel de l'utilisation du langage étant phatique. (Et le reste très fat).

Autant certains exemples choisis sont très mauvais; les termes scientifiques sont le plus souvent utilisés pour résumer une chose très bien définie — ils permettent de mettre en un seul mot un contenu clair, précis, comprenant un corpus d'expériences, d'observations bien interprétées et de connaissances. En sciences, il est essentiel d'être juste et concis.

Prenons un exemple: le ribosome.

C'est pour résumer un gros complexe moléculaire formé de protéines et d'acides ribonucléiques fortement modifiés; il permet de "lire" et de "décoder" l'ARN en information protéique. Tous les êtres vivants possèdent des ribosomes. — Est-ce pratique de remplacer le mot par une paraphrase? Par ce résumé pourtant moins précis? Non. Contrairement à vertu, ce mot-là est défini, et sa définition ne sera pas remise en cause par de nouvelles découvertes; l'on peut trouver une composition légèrement différente du ribosome chez telle amibe et chez telle diatomée, cela ne changera pas le concept. — Il est à la fois juste et efficace, beaucoup plus que tous les mots du langage courant.

Tu prenais l'exemple du gène. Je pense que tu l'as fait par idéologie. Pourquoi sinon ce sous-entendu que nommer c'est comprendre en totalité, et ce coupable idéal? — Aucun scientifique/biologiste sérieux ne prétend tout comprendre du concept de gène ni du ribosome, cela n'invalide pas ces concepts. Les découvertes épigénétiques les complètent plutôt qu'elles ne les nient.

Dans les sciences expérimentales, le savoir ne repose pas juste sur des mots, mais essentiellement sur des expériences et observations. De celles-là l'on peut en déduire des modèles et interprétations plus ou moins justes — et généralement de plus en plus justes et précis, la science étant un processus auto-correcteur — et soumettre à l'épreuve une multitude de déductions que ces modèles prédisent. On obtient certains des mots et concepts les mieux définis et les meilleurs pour rendre compte d'une somme de connaissances.

Cela peut être vérifié par les applications: comme a été dit par Geronimo, on a pu créer un iPhone parce que l'on comprenait quelques principes de base en électronique ;)

De même, la vaccination n'est pas juste un mot, cela marche.

Bref ne mettons pas dans le même paquet ces mots-là et les constructions mentales de certains philosophes vagues et volontairement hermétiques. Pas seulement BHL d'ailleurs; je mets quiconque au défi de mieux définir la différance de Derrida que le carotène.

Pour terminer, j'aimerais me pencher sur l'idéologie sous-jacente à tes propos:

"On croit tout savoir mais on ne sait presque rien".

C'est presque vrai, sauf que:

(i) On ne croit pas tout savoir, sauf par effet Dunning ;)

(ii) On sait quand même beaucoup, beaucoup de choses (en sciences)

(iii) On sait qu'il en reste encore bien plus à savoir. Plus l'on le sait plus c'est vertigineux.

Ces mots et ces concepts sont d'ailleurs essentiels dans cette quête. Va mieux comprendre le ribosome, par exemple, sans pouvoir le nommer autrement que par pirouettes et paraphrases.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Par miracle évidemment :smile2:

A pisser de rire !

Bref : d'entrée de jeu DISCREDITE !!! :D

Encore un pour qui la terre est plate , et pour qui le soleil tourne autour .

Dis moi de quelle secte tu es , ça m'intéresse .

Au suivant !

Apprend à me connaitre avant de juger, ce qui te permettra d'aller à la pêche à l'information avant de pondre les mêmes âneries que tout le monde!

Allez j'suis gentil, je t'aide:

https://sciencetonnante.wordpress.com/2011/10/24/dou-vient-la-stabilite-dun-velo/

" je me suis alors interrogé sur les mécanismes profonds de la stabilité du vélo. J’ai pu découvrir que, comme en témoigne un récent papier dans Science [1], de nombreuses théories existent, et la question n’est pas encore totalement résolue ! "

Maintenant tu peux approfondir, t'apprendras peut-être un truc ou deux! Bon, je ne m'attends pas que tu comprennes le Topic, ce qui n'est pas le cas de Criterium auquel je répondrai plus tard...

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Membre, Posté(e)
Gerinimo Membre 825 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Apprend à me connaitre avant de juger, ce qui te permettra d'aller à la pêche à l'information avant de pondre les mêmes âneries que tout le monde!

Allez j'suis gentil, je t'aide:

https://sciencetonnante.wordpress.com/2011/10/24/dou-vient-la-stabilite-dun-velo/

" je me suis alors interrogé sur les mécanismes profonds de la stabilité du vélo. J’ai pu découvrir que, comme en témoigne un récent papier dans Science [1], de nombreuses théories existent, et la question n’est pas encore totalement résolue ! "

Maintenant tu peux approfondir, t'apprendras peut-être un truc ou deux! Bon, je ne m'attends pas que tu comprennes le Topic, ce qui n'est pas le cas de Criterium auquel je répondrai plus tard...

Ben ouais , et alors ???

La dernière video prouve que dalle , si ce n'est qu'un velo n'a pas été construit pour s'auto piloter , qu'il a besoin pour cela d'une énergie extérieure produite par des mollets , une poussée ou un tirage externes , que sans quoi il est inerte .

Et c'est bien le passage de l'inertie à la dynamique la base mème de la conception d'un vélo .

Bien expliqué dans la 1ère partie de ton site . !

Mais dans ce cas allons jusqu'au bout de leur démonstration avec d'autres critères viciés à la base .

QUID d'un vélo retourné . Reposant sur la selle et le guidon .

Qui reste stable et n'avance pas !

Sauf en cas de coup de vent violent .

Et encore mieux un vélo couché sur le flanc !

Quelles sont les lois dans ce cas qui régissent son aérodynamisme et sans effet gyroscopique apparent etc etc ?

Alors là oui , avec de tels postulats on en aura jamais fini de se poser des questions et de remettre tout en cause .

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 294 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Vous confondez pourquoi et comment. Comment est scientifique. Pourquoi est métaphysique. Hein, pourquoi P=mg ?

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Membre, Posté(e)
Gerinimo Membre 825 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ta métaphysique n'a jamais fait démarrer un moteur à explosion !

Une clé de contact SI !!!!

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Autant à la fois je suis d'accord avec l'idée générale que tu exposes, c'est-à-dire que certains mots sont creux et servent plus ou moins habilement de cache-sexe. C'est même une spécialité de certaines disciplines, ainsi qu'une manière de combler le vide répétitif et habituel de conversations mille fois entendues — l'essentiel de l'utilisation du langage étant phatique.

Très bien.

Autant certains exemples choisis sont très mauvais

Je te l'accorde volontiers, n'étant pas non plus pleinement satisfait de ceux-ci, j'en avais un ou deux plus pertinents quand j'avais le sujet en tête, mais j'ai été contraint d'attendre avant de poster, puis je les ai oublié, comme à ma grande habitude. Je me suis donc contenté d'indiquer le sens de mon propos, puis d'illustrer au mieux.

Et même si ils ne me sont pas revenus, je vais tâcher d'en proposer d'autres encore plus nets...

les termes scientifiques sont le plus souvent utilisés pour résumer une chose très bien définie — ils permettent de mettre en un seul mot un contenu clair, précis, comprenant un corpus d'expériences, d'observations bien interprétées et de connaissances. En sciences, il est essentiel d'être juste et concis.

Bien sûr que non, les termes scientifiques n'échappent pas à ce que j'essaie de montrer!

Qu'est ce que le vide précisément? Ou le temps?

Dans les maladies neurodégénératives, le constat de la présence d'une protéine béta-amyloïde, autrement dit le prion, ne permet pas à ce jour de savoir si cela est la cause ou la conséquence de la maladie!

L'effet placebo?

La tectonique des plaques?

La matière noire?

L'intrication quantique!?

L'intelligence artificielle?

Et je ne parle pas de leurs effets ou des apparences, mais bien du fond du phénomène, ce que c'est, l'explication profonde, et non une description des effets ou conséquences de leur présence, non pas en aval, mais en amont du dit phénomène, d'en donner une cause, une définition rigoureuse et une explication détaillée explicite.

Prenons un exemple: le ribosome.

C'est pour résumer un gros complexe moléculaire formé de protéines et d'acides ribonucléiques fortement modifiés; il permet de "lire" et de "décoder" l'ARN en information protéique. Tous les êtres vivants possèdent des ribosomes. — Est-ce pratique de remplacer le mot par une paraphrase? Par ce résumé pourtant moins précis? Non. Contrairement à vertu, ce mot-là est défini, et sa définition ne sera pas remise en cause par de nouvelles découvertes; l'on peut trouver une composition légèrement différente du ribosome chez telle amibe et chez telle diatomée, cela ne changera pas le concept. — Il est à la fois juste et efficace, beaucoup plus que tous les mots du langage courant.

Certes, puisque le ribosome est spatialement défini/localisé, on peut facilement lui donner un nom, même si sa fonction ou son origine évolue par la suite, l'entité est définie.

Je n'ai d'ailleurs pas dit ou laisser entendre que tout concept était vague, flou ou vide de sens, mais certains plus que d'autres, masquant par la présence de ce vocabulaire la profondeur de notre ignorance, soustrayant à notre vue l'insuffisance.

Dit autrement, le fait de nommer un concept/idée dissipe aussitôt la curiosité d'en connaitre la pertinence pour le plus grand nombre. Ainsi par exemple en va t-il lorsque l'on affuble d'un nom un fossile, disons de type dinosaure, alors que l'on sait très peu de chose sur eux, mais juste cette étiquette et le mystère semble moins grand, la chose plus commune, plus familière, plus proche, plus banale, etc... alors que c'est loin d'être la cas.

Dans la culture générale de chacun, pratiquement tout le monde pense que les marées sont dues à la Lune, dans la littérature de vulgarisation, même chez des scientifiques, alors que Galilée avait montré qu'il y a aussi un effet de fronde sur la Terre! On croit savoir, parce que l'on fait confiance à ceux qui sont sensés savoir, mais en réalité rien n'est moins sûr, que les certitudes. Combien de paradigmes tombent régulièrement en science, tel le tout génétique!

Tu prenais l'exemple du gène. Je pense que tu l'as fait par idéologie. Pourquoi sinon ce sous-entendu que nommer c'est comprendre en totalité, et ce coupable idéal? — Aucun scientifique/biologiste sérieux ne prétend tout comprendre du concept de gène ni du ribosome, cela n'invalide pas ces concepts. Les découvertes épigénétiques les complètent plutôt qu'elles ne les nient.

C'est en fait l'inverse que je décrie ( décrier ), les scientifiques émettent aussi des certitudes, qui se révèlent fausses, par exemples, il y a de nombreuses années, on entendait, que les neurones meurent et ne sont pas remplacés passé un certain âge, il sera impossible de reconnecter une liaison nerveuse rompue, on ne verra jamais les atomes, il n'y a rien dans le vide intersidéral hormis du gaz et des poussières, la Terre a un seul satellite naturel, l'évolution est graduelle et hasardeuse, etc...

Le problème n'a pas été de dire que nous n'avions pas encore tout compris sur les gènes, mais d'avoir cru fermement qu'une fois cette compréhension acquise, il n'y aurait plus aucun secret du vivant basé sur l'ADN, mais cela a été balayé lorsque l'on s'est rendu compte que l'ADN poubelle, ne l'était pas tant que ça, et que la transmission de caractère pouvait être épigénétique ( entre autre la méthylation des histones ) mais aussi des organites présents dans l'ovule.

De même, nombre de modèles cognitifs mathématiques sont basés, y compris l'intelligence artificielle, sur la connexion uniquement neuronale, alors que l'on a découvert que les astrocytes participent activement au fonctionnement cérébral, remettant les compteurs à zéro, le tout neurone a vécu également.

On pourrait aussi évoqué, la place privilégiée que l'Homme s'est toujours donné, et à chaque fois remise en cause par les progrès scientifiques, dernièrement ce qui est le propre de l'homme vis à vis des ( autres ) animaux, comme la culture, un des derniers bastion de notre espèce déchu, tout comme le langage aussi...

L'Homme se trompe souvent, tout autant que celui de science qui n'en demeure pas moins homme aussi, et donc faillible, bien sûr que les scientifiques sont conscients de ne pas avoir réponse à tout, n'y que les premières soient définitives, mais il arrive que des paradigmes, des dogmes se mettent néanmoins en place, comme tout un chacun peut croire et faire confiance dans les "sachants".

Dans les sciences expérimentales, le savoir ne repose pas juste sur des mots, mais essentiellement sur des expériences et observations. De celles-là l'on peut en déduire des modèles et interprétations plus ou moins justes — et généralement de plus en plus justes et précis, la science étant un processus auto-correcteur — et soumettre à l'épreuve une multitude de déductions que ces modèles prédisent. On obtient certains des mots et concepts les mieux définis et les meilleurs pour rendre compte d'une somme de connaissances.

Je ne remets pas en cause se mouvement de perfectionnement, même si des questions ancestrales restent béantes encore de nos jours.

Attention toutefois, le "plus" n'est pas synonyme de mieux vivre, le progrès technique était sensé rendre l'humanité heureuse, nous voyons aujourd'hui le désenchantement auquel nous sommes arrivés. Repousser les frontières de la connaissance n'apporte pas toujours de satisfaction à ce pourquoi nous cherchons. La précision ou la performance n'est pas un gage de réussite, surtout indépendamment d'un contexte.

Néanmoins, un modèle peut fort bien rendre service, permettre des applications concrètes, qu'il soit "juste" ou erroné/infidèle, d'avoir un usage, une utilité, mais cela ne nous garantit pas que nous soyons plus grands, que nous ayons effectivement compris ou saisi la pleine mesure du phénomène, de notre environnement ou la réalité.

Le scientifique étanche sa curiosité et cherche à faire des chaines de liens de causes à effets, et pourquoi pas qu'un débouché pratique sorte de son travail, il revient au philosophe d'interpréter tout ceci, d'en voir les implications et/ou conséquences/effets.

Cela peut être vérifié par les applications: comme a été dit par Geronimo, on a pu créer un iPhone parce que l'on comprenait quelques principes de base en électronique ;)

De même, la vaccination n'est pas juste un mot, cela marche.

Bref ne mettons pas dans le même paquet ces mots-là et les constructions mentales de certains philosophes vagues et volontairement hermétiques.

Voilà, c'est ce que je reproche, c'est qu'on voit des effets, et l'on est content de ça, et bien pas moi!

On a construit des lames tranchantes, des pyramides, des cathédrales, des machines à vapeur, des vélos, bien avant d'en comprendre la nature physique profonde, quand c'est bien le cas. Je ne renie pas le progrès, je le critique, non comme un consommateur heureux du choix s'offrant à lui, ni comme un scientifique s'accomplissant dans sa tâche, mais comme un philosophe, un pourfendeur d'idées toutes faites/emballées, un être qui doute, qui veille, qui cherche à construire son savoir sur un sol dur choisi avec soin, et non à la va vite, sur des indications vagues, peu certaines, discutables. Je l'ai déjà dit ici, c'est une hygiène de vie, comme une autre, beaucoup se lavent pour évacuer ce qui est étranger à eux ou assainissent leurs biens matériels, je fais de même mais avec les idées...

La philosophie n'a pas vocation à rendre flou, mais bien au contraire à rendre plus clair, pour ce faire, il est besoin d'analyser, de disséquer, d'étudier, de confronter, de comparer, de synthétiser, d'organiser, de préciser, de chercher la cohérence, la non contradiction, la profondeur, la vérité, etc... et tout ceci est fait non pour quelqu'un d'autre, mais parce que c'est une nécessité de vie pour moi, même si je suis conscient que nous n'avons pas tous le même niveau d'exigence!

Ces mots et ces concepts sont d'ailleurs essentiels dans cette quête. Va mieux comprendre le ribosome, par exemple, sans pouvoir le nommer autrement que par pirouettes et paraphrases.

Je l'ai écrit au-dessus, il faut bien pouvoir désigner les choses dont on parle, nous sommes d'accord, mais ce que j'ai tenté ici, c'est de montrer le coté pernicieux/pervers de l'emploi d'un certain vocable parfois, qui nous voile la faiblesse de notre compréhension effective, qui nous leurre, même si la majorité ne s'en préoccupe pas le moins du monde, puisque seuls les effets sont recherchés en général.

Pour terminer, j'aimerais me pencher sur l'idéologie sous-jacente à tes propos:

"On croit tout savoir mais on ne sait presque rien".

Ce n'est pas cela, et si tu veux un aphorisme, celui-ci serait de meilleur augure, en ce qui me concerne:

Plus j'apprends et plus je sonde la profondeur de mon ignorance!

D'un autre coté, le savoir c'est un peu comme la propreté, plus tu cherches et te donnes les moyens, plus tu trouves que ce n'est pas si propre/correct finalement, on y devient donc plus sensible qu'avant, et ainsi de suite, on s'efforce de parfaire la situation sans fin.

(i) On ne croit pas tout savoir, sauf par effet Dunning ;)

Ça c'est taillé sur mesure pour Gerinimo! :smile2:

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 874 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Une belle et longue réponse, je vais tâcher de te répondre comme il se doit. :)

Plutôt que de te répondre point par point, je vais être plus synthétique, et commencer par deux points qui me semblent essentiels dans cette discussion:

(1) Le mot n'est pas la chose

(2) Nommer la chose n'étiole que l'intérêt du public (magique)

Le β-amyloïde ne représente que lui-même; ce mot est bien défini. L'on connaît, comme tu le dis, une corrélation entre larges agrégats de β-amyloïde et maladie d'Alzheimer. Corrélation n'est pas causation, et même si l'on peut émettre des hypothèses (l'un cause l'autre, l'autre cause l'un, chacun est causé par quelque chose d'autre, etc.), elles sont des hypothèses scientifiques, et à ce titre peuvent être vociférées à tort et aussi servir de base à une recherche future. Pour autant — et ce sera là le point essentiel de ce paragraphe — ni la vérité ni la validité de cette hypothèse n'invalide la définition claire (1) de la maladie d'Alzheimer (2) du β-amyloïde.

Une définition claire ne sous-entend pas une compréhension complète — comme ces maladies que l'on définit par un ensemble de signes cliniques et symptômes, et desquels en pratique un sous-ensemble seront testés de manière heuristique pour en déduire avec une certitude raisonnable que l'on la retrouve ici et là.

À noter que le prion est un autre mot très bien défini, et que tu as malheureusement mal utilisé — d'une part le β-amyloïde peut former un prion et d'autre part il y a d'autres prions. Un prion c'est une structure protéique tertiaire capable de catalyser sa même structure sur un substrat extérieur.

L'effet placebo est également très bien défini même si l'on ne comprend pas tout de lui; d'autres termes en revanche sont effectivement moins clairs, comme celui de vide. — Ainsi je crois que nous ne nous entendons pas sur le mot définition. À mon sens, la définition est le mot et non pas la chose. Si ces mots ne sont pas définis clairement nul mot courant du langage ne l'est; et pourtant notre esprit heuristique et vide nous permet de communiquer un tant soit peu.

Maintenant, tu dis que nommer quelque chose en retire l'intérêt. Je ne suis fondamentalement pas d'accord. Les articles de vulgarisation scientifiques sont ingurgités et régurgités par un public profane qui souscrit à la croyance magique que nommer un phénomène nouveau ou jusqu'alors inexpliqué, c'est l'avoir entièrement analysé et compris — or cela ne saurait être plus faux: c'est même souvent le tout début de sa compréhension. Les scientifiques, en découvrant le ribosome, et autres, au contraire cherchent à le comprendre plus. La validité du terme et de l'entité définie comme étant le ribosome n'en change pas pour autant, bien que le concept peut alors être reprécisé et ses frontières mieux délimitées au fur et à mesure que son étude progresse. Perdre l'intérêt pour quelque chose dès lors que des termes apparaissent, c'est ne jamais avoir nourri d'intérêt pour cette chose — c'est lui préférer un flou vague, un mystère; plutôt qu'un chemin tortueux vers sa compréhension. (Et d'autant plus en archéologie que celle-ci se base sur des constructions mentales peu vérifiables)

Tu as donné un exemple très parlant: le tout génétique.

Tu noteras que ces paradigmes discrédités reposent tous sur une affirmation absolue: les gènes expliquent tout, les neurones ne se divisent jamais. Aucun scientifique n'a dit cela à part dans un moment de délire; l'absolutisation est généralement la conséquence de croyances magiques et irrecevables, fruit d'un public projetant espoirs irraisonnées et raccourcis de pensée. Ainsi, la croyance que la connaissance d'un génome allait résoudre le mystère de la vie est une gigantesque farce, une esbrouffe qui n'a servi qu'à alimenter peurs et porte-monnaie — le fragile psychisme de l'homme préfère pourtant ces grandioses cancans.

La découverte des mécanismes épigénétiques — qui d'ailleurs prédate les premiers génomes — n'a pas remise en question le mot gène. La participation plus grande que pensée précédemment (et jamais crue nulle) des astrocytes au fonctionnement du cerveau n'a pas remise en question les mots cerveau, neurone ni astrocyte. — Et pourtant ces trois derniers mots sont d'ailleurs moins précis que celui de ribosome.

———

Tu as évoqué le point intéressant de l'Homme voulant sans cesse se mettre au centre des choses; je suis tout à fait d'accord que cette aptitude à l'anthropocentrisme, quoique compréhensible et peut-être rassurante, n'est qu'un voile peu compatible avec la science. En l'occurrence, en biologie justement, il est clair que même si l'ADN non-codant est parfois fonctionnel, la majorité chez l'homme demeure un ADN poubelle (ce terme péjoratif n'est plus utilisé de par sa connotation) et notre génome reflète un méli-mélo grossier et qui pourtant fonctionne à peu près plutôt qu'une perfection cohérente. — Nous ne sommes même pas capable de synthétiser une grande partie de nos acides aminés et avons besoin de nourriture protéique et de vitamines. La plupart des moisissures font mieux que nous, ont gardé leur corpus métabolique et n'ont besoin comme source d'azote que d'un peu d'ammonium ou de nitrate...

Evidemment là c'est notre ego qui vient imposer son hijab.

:|

Plus j'apprends et plus je sonde la profondeur de mon ignorance.

Dit comme cela, là j'y souscris - mais pas pour la même raison apparemment.

:)

Pour terminer, je suis d'accord que la philosophie a vocation à clarifier des choses — malheureusement trop l'ont violée sans vergogne et en ont fait son exact contraire — et c'est un processus à la fois louable et sans doute nécessaire. Je trouve pourtant que les mots du langage courant sont ceux-là même les plus à même à être mal défini et aux contours vaporeux; ainsi s'il faut lutter contre une différance (j'y reviens!), les termes scientifiques sont sans doute là où il est le moins nécessaire de le faire.

En guise de dessert, tout cela me rappelle la croyance ancestrale du pouvoir du mot en lui-même. Nommer le démon c'est acquérir le pouvoir sur lui; décrypter les homophonies c'est comprendre la base des arcanes et des connexions occultes, depuis les horoscopes mésopotamiens jusqu'aux permutations kabbalistiques. Si le contenant symbolise le contenu tel un hiéroglyphe, ne s'agit-il pas pourtant de vaisseaux distincts? Ou ressuscite-t-on là cette base occultiste?

Bien à toi.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Dans "vacuité"...

il y a "va" !

"Je m'en vas"!

Et c'est beau !

Signe de liberté...

Je m'en vas,

je vais où ?

On s'en fout !

C'est ailleurs :

Pour le pire et meilleur.

Dans "vacuité"...

Il y a "cul"

Et un cul c'est trop beau !

(Je veux dire un beau cul.)

Aux lignes bien courbées

Comme eut peint un Courbet

Et qu'un cul laid,

c'est plutôt éculé.

Dans "vacuité"...

Y'a "cuité"

L'ivreeeeesse de l'esprit !

Ou de l'inspiration

De la respiration

(Le Bateau Ivre),

Un badaud ivre

De vacuité

Tête par dessus bord

J'aime la "vacuité"

Je m'en vas, cul, cuité !

Ce mot de "vacuité"

Est rempli jusqu'au bord !

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je te remercie pour ta réponse synthétique mais détaillée, et je crois qu'à sa lecture, que nous ne sommes pas en opposition, mais sur des plans légèrement différents, quoique qu'il y ait quelques petits points à discuter...

Plutôt que de te répondre point par point, je vais être plus synthétique, et commencer par deux points qui me semblent essentiels dans cette discussion:

(1) Le mot n'est pas la chose

(2) Nommer la chose n'étiole que l'intérêt du public (magique)

(1) Nous sommes d'accord dans l'absolu, mais nous ne pouvons pas en rester là, tout simplement parce que nos réalités ne s'arrêtent pas au vocabulaire que nous utilisons, ils ne sont que des instantanés de celles-ci, et lorsque nous dialoguons nous le faisons de façon dynamique, c'est à dire que nous intégrons une dimension supplémentaire aux mots, que leur simple définition. Sinon cela reviendrait à parler de manière totalement détachée comme les mathématiciens du monde physique, la définition du concept devenant leur réalité indépendamment de son appartenance aux faits, or nous ne fonctionnons pas comme cela, les mots ont une signification, font sens, nous les interprétons bien au-delà de leur simple définition lexicale, ils veulent dire quelque chose qui les transcendent, dans le cas contraire ce ne serait qu'une immense tautologie issu d'un recueil que l'on nomme dictionnaire, sans signification, juste un ensemble cohérent.

Il nous est, au quotidien, impossible de dissocier le mot de sa signification, qui dépasse sa définition première, et donc, d'une représentation interconnectée tel un réseau.

(2) Tu as raison que l'on ne peut pas le généraliser, comme il aurait pu être sous-entendu dans mes propos antérieurs. Toutefois, un individu pour qui ont dit, les neurones sont l'explication de l'intelligence, est certes une réponse réconfortante, mais n'est pas intellectuellement satisfaisante, c'est une pseudo-explication de premier niveau dirais-je, car il y a plusieurs écueils dans une telle formulation, pour qui veut aller plus loin dans la compréhension.

Une définition claire ne sous-entend pas une compréhension complète — comme ces maladies que l'on définit par un ensemble de signes cliniques et symptômes, et desquels en pratique un sous-ensemble seront testés de manière heuristique pour en déduire avec une certitude raisonnable que l'on la retrouve ici et là.

À l'inverse, nous avons des compréhensions incomplètes qui permettent de faire des définitions assez claires, comme l'énergie sombre ou la matière noire, et plus prêt de nous, le hasard! C'est typiquement le genre de terme utilisé pour masquer une quasi totale ignorance sur le processus profond, mais qu'une fois admis tel que, nous pouvons intégrer pour faire d'autres pronostics, ce qui malgré le grand intérêt apporté, ne fait pas oublier notre ignorance sur la causalité première.

Il nous faut nous interroger sur: ce que les mots cachent plus que sur ce qu'ils disent!

Voilà notre point de divergence, tu t'attaches à raison, de montrer ce que nous savons, et je tente de mon coté de faire voir la partie immergée de l'iceberg, ce que presque personne ne voit, ou ne veut voir.

L'effet placebo est également très bien défini même si l'on ne comprend pas tout de lui; d'autres termes en revanche sont effectivement moins clairs, comme celui de vide. — Ainsi je crois que nous ne nous entendons pas sur le mot définition. À mon sens, la définition est le mot et non pas la chose. Si ces mots ne sont pas définis clairement nul mot courant du langage ne l'est, et pourtant notre esprit heuristique et vide nous permet de communiquer un tant soit peu.

Mais il existe aussi des termes apparemment bien définis, qui après une analyse minutieuse révèle leurs limites, leurs contradictions. Prenons par exemple, le mot cheval ou homme, tout un chacun pense savoir ce que c'est, mais une fois que nous remontons le temps, arrive un moment où la distinction entre deux ou plusieurs espèces devient insurmontable, comme pithecanthropus erectus devenu homo erectus. De plus, si l'on regarde de prêt, un être vivant tel le cheval, on va découvrir qu'il est infesté de plus de micro-organismes que de ses propos cellules ( c'est plus une symbiose indissociable que des êtres indépendants ), que son génome a intégré nombre de fragments de virus anciens, etc... Du coup, savoir ce qu'est un cheval ou un homme, est bien plus ardu que ce que nous pensions initialement, il faudrait mettre nombre de réserves.

Il ne suffit pas, même si c'est indispensable dans un premier temps/en première instance, de se contenter des mots eux-mêmes, ils sont trompeurs, ils nous laissent croire, entendre, une maitrise de notre environnement, de notre compréhension, mais ils cachant au contraire tout un pan inconnu, parfois en eux-mêmes aussi.

Sait-on vraiment ce qu'est la météorologie ou un trader/banquier/financier, oui par définition et dans sa fonction potentielle/attendue, mais pas dans sa fonction effective, en réalité, le météorologue a toute les peines du monde a prévoir le temps à venir, tout comme le financier qui est dépassé par les évènements boursiers, alors même que ce sont leur travail respectif, de prévoir, d'anticiper. Il y a un décalage, qui peut être très important, entre ce qui est sous-entendu/estimé et ce qui se passe concrètement, c'est pour cela que la définition stricto sensu n'est pas satisfaisante, du moins par pour celui qui cherche la "vérité", qui cherche une compréhension profonde, une authenticité...

Maintenant, tu dis que nommer quelque chose en retire l'intérêt. Je ne suis fondamentalement pas d'accord. Les articles de vulgarisation scientifiques sont ingurgités et régurgités par un public profane qui souscrit à la croyance magique que nommer un phénomène nouveau ou jusqu'alors inexpliqué, c'est l'avoir entièrement analysé et compris — or cela ne saurait être plus faux: c'est même souvent le tout début de sa compréhension. Les scientifiques, en découvrant le ribosome, et autres, au contraire cherchent à le comprendre plus. La validité du terme et de l'entité définie comme étant le ribosome n'en change pas pour autant, bien que le concept peut alors être reprécisé et ses frontières mieux délimitées au fur et à mesure que son étude progresse. Perdre l'intérêt pour quelque chose dès lors que des termes apparaissent, c'est ne jamais avoir nourri d'intérêt pour cette chose — c'est lui préférer un flou vague, un mystère; plutôt qu'un chemin tortueux vers sa compréhension. (Et d'autant plus en archéologie que celle-ci se base sur des constructions mentales peu vérifiables)

Tout dépend pour qui, et donc de ses attentes/intentions.

Celui qui veut/attend une explication qui le rassure, ne cherchera pas au-delà de la couverture verbale, celui qui veut savoir, ira à la recherche de causalités sous-jacentes, celui qui veut comprendre, sera conduit à aller bien plus loin encore dans ses examens, enfin celui qui veut également intégrer les différentes connaissances dans un tout cohérent, qui fait sens, qui participe à sa propre existence, ne se contentera pas de cet aveuglement d'apparats linguistiques.

La découverte des mécanismes épigénétiques — qui d'ailleurs prédate les premiers génomes — n'a pas remise en question le mot gène. La participation plus grande que pensée précédemment (et jamais crue nulle) des astrocytes au fonctionnement du cerveau n'a pas remise en question les mots cerveau, neurone ni astrocyte. — Et pourtant ces trois derniers mots sont d'ailleurs moins précis que celui de ribosome.

Les effets épigénétiques sont antérieurs certes à la génomique, mais pas aux phénomènes génétiques.

Par contre, si la mot "gène" laisse entendre caractère qui est transmis à la descendance et qui repose sur l'ADN ou sur les éléments des chromosomes, alors les phénomènes épigénétiques viennent contredire cette vision, puisqu'ils sont des modifications à l'extérieur des chromosomes, ni sur l'ADN, alors qu'ils transmettent aussi des caractères héritables!

De même, si l'intelligence est comprise comme des évènements purement neuronaux, depuis la mise en évidence de l'impact des astrocytes dans l'activité cérébrale, on ne peut plus réduire l'intelligence à une activité uniquement basée sur les neurones.

Tout est lié, on ne peut pas simplement remettre en cause une définition, sans en voir la portée, ni à l'inverse modifier les effets sans revoir la définition du concept.

Pour terminer, je suis d'accord que la philosophie a vocation à clarifier des choses — malheureusement trop l'ont violée sans vergogne et en ont fait son exact contraire — et c'est un processus à la fois louable et sans doute nécessaire. Je trouve pourtant que les mots du langage courant sont ceux-là même les plus à même à être mal défini et aux contours vaporeux; ainsi s'il faut lutter contre une différance (j'y reviens!), les termes scientifiques sont sans doute là où il est le moins nécessaire de le faire.

En guise de dessert, tout cela me rappelle la croyance ancestrale du pouvoir du mot en lui-même. Nommer le démon c'est acquérir le pouvoir sur lui; décrypter les homophonies c'est comprendre la base des arcanes et des connexions occultes, depuis les horoscopes mésopotamiens jusqu'aux permutations kabbalistiques. Si le contenant symbolise le contenu tel un hiéroglyphe, ne s'agit-il pas pourtant de vaisseaux distincts? Ou ressuscite-t-on là cette base occultiste?

Je ne peux pas en dire davantage sur la différance car je n'ai pas lu l'auteur.

Pour ce dernier point, ton inquiétude est justifiée, mais ce n'est pas là où je veux en venir, c'est malgré nous de toute façon interconnecté, le contenu et la contenant.

Là où j'en viens c'est l'interprétation que l'on fait des mots, suivant ses besoins, allant de la convention sociale à une vraie recherche de la vérité et des ses implications individuelles ou collectives, plus que des éléments isolés, ce sont les liens et les connexions qu'ils entretiennent entre eux ou avec la réalité que j'ai mis en avant, enfin j'espère y être parvenu cette fois, mieux que jusqu'à présent...

Bien à toi!

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 874 messages
40ans‚ nyctalope,
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Bonsoir. :)

Je pense également que nos vues ne sont pas opposées; c'est donc d'autant plus intéressant d'identifier où se situe ce point qui fait notre interprétation autant différer quant à la vacuité des mots. Là encore, je te lis et re-lis; et il me semble qu'il y a soit un soit deux points. Le premier, c'est encore le (1) — le mot n'est pas la chose — et le second, c'est sans doute le choix des exemples que nous commentons. Notre divergence sur le premier peut dépendre de celle sur le second:

Tu dis pour le point (1) que les mots n'ont pas leur seule définition mais une autre dimension et que celle-ci fait partie du langage. Parmi celle-ci, tu entends sans doute leurs connotations, leurs satellites favoris dans un syntagme, leurs sonorités, peut-être même leur histoire, étymologie et prémisses sous-entendues par celles-ci. — Autant je suis tout à fait d'accord avec tout cela lorsque l'on parle du langage courant, autant les mots scientifiques bien définis qui sont entachés par ces bruits-là sont généralement ceux qui sont tombés dans le langage courant ou ont eu des résonances idéologiques et politiques, lesquelles d'ailleurs ne devraient pas entacher leur juste définition.

On rejoint donc là le second point, qui concerne lesquels des exemples sus-cités qui étaient vagues ou eurent une histoire mouvementée qui les a rendus flous: matière noire, énergie sombre, vide...

D'où mon insistance à hiérarchiser: la plupart des mots scientifiques sont mieux définis que ne le sont les mots du langage courant.

Que les mots cachent plus qu'ils ne disent peut être d'une certaine façon évidente — car la vérité ultime est au-delà de nos capacités mentales donc occulte — mais d'une autre façon, moins absolue mais plus pratique, plus évidente du tout: car nous pouvons, incroyablement, communiquer avec des mots simples choisis parmi les plus ambigus du langage.

Révéler la réalité est une quête ardue qui nécessite des étapes à la compréhension toujours progressant des mystères de la Nature: par exemple quelques mots servant de base de travail (plutôt que de cache-sexe). Tu dis ainsi que nous avons des mots clairs pour des compréhensions incomplètes; n'est-ce pas justement là cette quête qui s'accomplit, et ainsi un fantastique témoin de notre apprentissage plutôt que de notre ignorance? — Etant entendu que la complétion de la compréhension n'invalidera le plus souvent pas le mot (exemples du ribosome, du carotène, du lipide, de l'hydrophilie...) - qui n'est pas la chose (ou plutôt la théorie que certains sous-entendent avec le mot? celle-là le sera).

Pour cheval et homme: là l'on touche à un bel exemple d'ambiguïté du langage courant, car ces mots peuvent désigner une espèce — une essence — ou un représentant de celle-ci. Notre compréhension intuitive est basée sur une heuristique ("c'est grand, ça a quatre sabots et ça hue"; "c'est de ma taille, bipède, ça parle avec des mots" etc.), que les mots de l'homme simple arrivent à communiquer à peu près.

En revanche, la définition d'une espèce est effectivement très ardue; mais c'est justement pour cela que depuis longtemps les scientifiques parlent de concept d'espèce morphologique, d'espèce phénétique, ou d'espèce phylogénétique...; ces termes-là sont clairs mais hermétiques au public. Il est important de préciser que ce n'est pas parce que des espèces microbiennes diverses nous courent sur le corps que notre espèce en est changée, bien qu'elle puisse le nécessiter pour survivre; et bien que le génome d'une espèce semble être son meilleur indicateur pour la comprendre et la classer, l'espèce n'est pas le génome. L'on a adopté des virus anciens, la plupart dans la poubelle génomique, et certains comme boulons et écrous de base pour former quelques outils protéiques avec ce qu'il y avait sous la main. — Le concept d'espèce n'est pas invalidé par l'existence d'organismes bizarres, comme les lichens, symbiose entre un champignon et une algue (parfois même symbiose à trois, s'y ajoute une cyanobactérie). L'on découvre juste que l'intuition peut être mauvaise conseillère a priori.

Les effets épigénétiques sont antérieurs à la génétique; c'est le mot qui est postérieur. :)

La forme peloria des fleurs de Linaria vulgaris a été observée par Linnaeus au XVIIIe et est due à un effet épigénétique; d'autres effets ont été décrits chez les champignons et tout d'abord appelés phénomènes de diversité phénotypique — un terme juste quoique moins précis.

Les phénomènes épigénétiques complètent le mot gène et n'invalident que la théorie qui postulait que les gènes expliquaient tout. La transmission des gènes et la transmission des caractères ne sont pas équivalentes, étant donné qu'il s'agit respectivement du génotype et du phénotype. — L'on n'a effectivement pas défini le gène comme étant le caractère transmis, mais comme étant le support — tout d'abord inconnu — de ces caractères (et non nécessairement exclusif). Après de nombreuses recherches, l'on sait maintenant qu'un gène est un locus d'ADN qui encode une activité enzymatique (protéique ou ribonucléique). Celle-ci ne s'exprime pas nécessairement, et les phénomènes épigénétiques, qui se basent sur d'autres supports (tel que la méthylation de l'ADN, les modifications post-translationnelles des histones, les variants d'histones, les protamines...), ont un effet sur les caractères car ils ont un effet sur les gènes, sur les activités enzymatiques que ceux-ci encodent.

Tu as également redonné l'exemple de l'intelligence et des neurones; mais là encore cela n'a pas invalidé le mot neurone, juste mis à mal une théorie sur l'intelligence qui est un mot vague — à moins de le comprendre dans son sens primordial plutôt que commun: inter-ligere, c'est-à-dire la capacité à faire le lien entre des choses. — La théorie faible tombe, les mots restent.

Comme nous sommes d'accord pour dire que quiconque se contente d'entendre que les neurones sont le support de l'intelligence pour y voir une explication complète opère un raccourci intellectuel, le point (2) me semble clos. Se laisser berner par les mots qui ont été les outils de notre quête, c'est ne plus avancer sur le chemin de celle-ci; perdre son intérêt dans un processus parce qu'il se pare d'un nouveau mot, c'est n'avoir jamais eu beaucoup d'intérêt.

En guise de dessert ce soir, ce sera la relativisation des choses humaines: si l'on admet que toute chose est par nature changeante, et que notre perception du monde extérieur ne nous permet tout au plus qu'une construction mentale le symbolisant — et imparfaite — tant et si bien qu'il est impossible d'attribuer la réalité au monde matériel, ou aux perceptions elles-mêmes (phénoménologiquement donc), ou même à quoi que ce soit; alors dans ce Chaos mouvant que valent les petites étiquettes que sont les mots? — Seul dans cet esprit-là dirais-je que le langage est une éructation insensée.

:noel:

Bien à toi.

:)

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tison2feu Membre 3 165 messages
Forumeur expérimenté‚
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En guise de dessert ce soir, ce sera la relativisation des choses humaines: si l'on admet que toute chose est par nature changeante, et que notre perception du monde extérieur ne nous permet tout au plus qu'une construction mentale le symbolisant — et imparfaite — tant et si bien qu'il est impossible d'attribuer la réalité au monde matériel, ou aux perceptions elles-mêmes (phénoménologiquement donc), ou même à quoi que ce soit; alors dans ce Chaos mouvant que valent les petites étiquettes que sont les mots? — Seul dans cet esprit-là dirais-je que le langage est une éructation insensée.

C'est par un questionnement semblable que se termine le Cratyle. Comment fonder la connaissance, dans un monde héraclitéen en devenir, à partir de mots figés et immobiles ?

D'où l'importance chez Héraclite de l'agencement des mots dans la phrase, permettant de donner du mouvement : figures de sons, anagrammes, etc.

Même constat chez Nietzsche pour qui la création de concepts abstraits, aux fondations mobiles, est une mystification confortant l'oubli de notre ignorance.

D'où sa préférence pour l'homme intuitif, à la différence du stoïcien instruit, même si l'intuitif est condamné à ne pas savoir tirer les leçons de l'expérience et retomber toujours dans la même ornière.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
En guise de dessert ce soir, ce sera la relativisation des choses humaines: si l'on admet que toute chose est par nature changeante, et que notre perception du monde extérieur ne nous permet tout au plus qu'une construction mentale le symbolisant — et imparfaite — tant et si bien qu'il est impossible d'attribuer la réalité au monde matériel, ou aux perceptions elles-mêmes (phénoménologiquement donc), ou même à quoi que ce soit; alors dans ce Chaos mouvant que valent les petites étiquettes que sont les mots?

Ils valent dans une optique pratique. Inconsciemment, nous utilisons les mots de la manière la plus subjective1: lorsque nous disons "électricité", nous pensons à ce qui peut nous concerner de ce phénomène physique, aux applications que nous pouvons en tirer ou qui font déjà partie de notre vie. C'est vrai de tous les mots. Les mots ont ultimement une nature plus relationnelle que substantielle2; c'est-à-dire qu'ils désignent bien plus les réseaux d'applications ou de relations que nous avons avec les choses, plutôt que les choses elles-mêmes.

Dans cette perspective, que la nature soit changeante n'est pas aussi important que le fait de savoir si elle est assez stable pour y établir des schémas pratiques.

C'est la même chose pour un terme tel que celui de la "matière noire": il s'agit essentiellement de faire référence à tout un secteur de l'expérimentation physique ou astrophysique. Que ce secteur soit flou ou encore en cours de définition n'a pas d'importance. L'essentiel est de permettre à l'intellect d'y accéder facilement. Ainsi, ces mots qui semblent désigner une réalité vaporeuse ne sont pas illusoires; c'est la croyance que les mots ont une valeur autre que pratique qui l'est.

1 Et donc, ce que nous appelons "objectif" correspond en fait à une subjectivité partagée.

2 Ce qui n'enlève pas pour autant sa pertinence à la distinction grammaticale entre les substantifs et les autres genres d'unités lexicales. Seulement, cette distinction appartient à un autre niveau d'analyse.

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nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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« De la vacuité de ce qui est dit parfois! »

Personnellement, je dirais presque toujours !

L’Homme est apparemment brouillon aussi bien dans son expression orale qu’écrite et même dans ses comportements et donc dans l’organisation de sa Société.

Mais peut-être qu’il n’est pas aussi intelligent que son égo voudrait bien le lui faire penser ?

Si, bien sûr, intelligence rythme avec :

-choix judicieux des objectifs que l’on se fixe sans oublier bien sûr de prendre en compte son environnement et donc les autres espèces tant animales que végétales,

-choix des moyens les plus efficaces pour atteindre les objectifs fixés précédemment : ceux qui dans un laps de temps le plus court et en consommant le minimum de matières premières et d’énergies de toutes sortes et donc y comprise humaine permettront d’atteindre l’objectif fixé et, tout cela, autant que faire se peut, dans le respect de son environnement.

-etc.

Vu l’organisation de notre Société, je ne suis pas certain qu’il applique couramment les quelques préceptes de base énoncés ci-dessus.

Mais bien sûr, si cela peut en rassurer certains, ce n’est après tout que l’opinion d’un inculte !

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Mais bien sûr, si cela peut en rassurer certains, ce n’est après tout que l’opinion d’un inculte !

Si tu étais si intelligent (et cultivé!), comment se ferait-il que tu désires tant l'être, sachant que tu ne peux jamais désirer que ce que tu ne possèdes pas?

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nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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Si tu étais si intelligent (et cultivé!), comment se ferait-il que tu désires tant l'être, sachant que tu ne peux jamais désirer que ce que tu ne possèdes pas?

Ou je ne comprends pas parce que c’est du charabia pour moi ou c’est une histoire de fous ?

Je me contente d’informer tout simplement ceux qui seraient amenés à me lire que je suis peu instruit (ce qui est normal lorsque l’on a connu que l’école primaire et commencé, pour diverses raisons, à fréquenter celle-ci qu’à partir de l’âge de 8 ans).

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Ou je ne comprends pas parce que c’est du charabia pour moi ou c’est une histoire de fous ?

Je me contente d’informer tout simplement ceux qui seraient amenés à me lire que je suis peu instruit (ce qui est normal lorsque l’on a connu que l’école primaire et commencé, pour diverses raisons, à fréquenter celle-ci qu’à partir de l’âge de 8 ans).

Je pense que tu ne comprends pas.

Lorsque tu écris (étant toi aussi un Homme) que :

Mais peut-être qu’il n’est pas aussi intelligent que son égo voudrait bien le lui faire penser ?

Je te confirme simplement que le "peut-être" aurait pu être enlevé, car étant parmi ceux que tu désignes, tu démontres que ton égo voudrait te faire penser que tu es intelligent (sans que tu le sois).

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Notre savoir apparent repose beaucoup sur ces agencements de mots, alors que les explications font souvent défauts ou s'arrêtent bien vite, quelle supercherie!

Je pense que ta remarque a une valeur assez profonde et existentielle. Je ne sais pas si tu es conscient que ce questionnement touche aux fondements de la philosophie, les sciences utilisant des concepts et du vocabulaire totalement incompréhensible d'un points de vue scientifique : il n'appartient pas au mathématicien de s'interroger sur la nature du points ou du segment, même si les mathématiques peuvent être amenées à considérer ces objets comme des bases fondamentales.

Si chaque mot est composé d'autres mots (selon sa définition), alors où s'arrête le processus infini de division des mots en d'autres mots qui forment leur définition?

En dernière instance, toute connaissance repose sur des concepts (le temps, l'énergie, les forces, l'espace, les atomes, les nombres, les angles, les points, les droites, ..) dont la définition ou la nature nous échappent!

Ils valent dans une optique pratique. Inconsciemment, nous utilisons les mots de la manière la plus subjective1: lorsque nous disons "électricité", nous pensons à ce qui peut nous concerner de ce phénomène physique, aux applications que nous pouvons en tirer ou qui font déjà partie de notre vie. C'est vrai de tous les mots. Les mots ont ultimement une nature plus relationnelle que substantielle2; c'est-à-dire qu'ils désignent bien plus les réseaux d'applications ou de relations que nous avons avec les choses, plutôt que les choses elles-mêmes.

[...]

Ainsi, ces mots qui semblent désigner une réalité vaporeuse ne sont pas illusoires; c'est la croyance que les mots ont une valeur autre que pratique qui l'est.

De façon assez basique, nous partons du principe qu'un mot possède une définition, et n'a finalement de contenu que celui des autres mots qui composent sa définition. La définition d'une définition étant de façon classique "ce que l'objet désigné ne peut pas ne pas être".

Quelle serait ta définition du mot "définition", si tu souhaites y intégrer la seule valeur pratique des mots? A moins que je ne me sois perdu en route?

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nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Je te confirme simplement que le "peut-être" aurait pu être enlevé, car étant parmi ceux que tu désignes, tu démontres que ton égo voudrait te faire penser que tu es intelligent (sans que tu le sois).

« car étant parmi ceux que tu désignes »

E t donc y compris vous …

« tu démontres que ton égo voudrait te faire penser que tu es intelligent(sans que tu le sois). »

Non, qu’il voudrait nous faire penser (et donc me faire penser) que nous sommes plus intelligents que nous ne le sommes en réalité.

Vous voudriez me faire passer pour un idiot que cela ne m’étonnerait pas outre-mesure !

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