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Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ?


Jedino

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 40 680 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)

Peut-être qu'une réponse modérée est celle qui se rapproche le plus de la réponse que le questionneur a envie entendre.

Si c'est l'intention du répondeur, ne peut-on pas assimiler cela à de la malhonnêteté intellectuelle ? Et dans quel but ?

Peut-être qu'une réponse non modérée est une réponse qu se rapproche le plus de ce que le questionneur a besoin d'entendre.

Qui définit ce besoin ?

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Si c'est l'intention du répondeur, ne peut-on pas assimiler cela à de la malhonnêteté intellectuelle ? Et dans quel but ?

Qui définit ce besoin ?

Le répondeur a le choix, dans la mesure bien entendu où il détient la réponse selon le désir et la réponse selon le besoin.

Selon le choix qui est fait, peut-on parler de malhonnêteté intellectuelle, je ne pense pas, je crois que cette liberté lui appartient et qu'il est seul à pouvoir décider en son âme et conscience quelle type de réponse apporter.

Ce qui définit le besoin se trouve dans l'inconscient, le sujet ignore le plus souvent quel besoin précisément s'exprime de lui.

Rares sont les répondeurs capables de percevoir chez le questionneur la nature et l'origine d'une question.

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 40 680 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)

Le choix ne dépend-il pas de l'intention ?

Si je souhaite telle ou telle réaction, je vais effectivement répondre en conséquence. Comme une tentative de "manipulation" pour amener l'autre où je le désire.

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Invité Sandy8
Invités, Posté(e)
Invité Sandy8
Invité Sandy8 Invités 0 message
Posté(e)

Question "une réponse modérée est elle une bonne réponse"?

Réponse : Si je dis "tué est mal", je suis extrémiste dans ma facon de répondre je ne laisse pas d'autres alternative...

Et pourtant!

Qui accepterait que j'ecrive "tué peut être acceptable!"

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Le choix ne dépend-il pas de l'intention ?

Si je souhaite telle ou telle réaction, je vais effectivement répondre en conséquence. Comme une tentative de "manipulation" pour amener l'autre où je le désire.

Sans soute oui, mais on peut encore et toujours poser la question : d'où vient l'intention ?

Comme il n'y a jamais de commencement à rien, dans la loi de la causalité on peut remonter à l'origine de toute chose jusqu'au big-bang, et pour finir, réaliser que le big-bang lui-même, est encore un effet de quelque chose que nous sommes incapables de voir pour le moment.

Il me semble que la décision est toujours arbitraire, nous nous arrêtons sur une image, et nous construisons notre monde pensé sur cette image là, retenue parmi les autres, retenue en excluant toutes les autres.

Être en rapport avec un tiers, communiquer avec lui, l'écouter, lui parler, que les intentions soient claires ou non, qu'elles soient intéressées ou non, il y a toujours une forme de manipulation, même si cela ne veut ou ne peut accepter de se nommer ainsi. Être vivant sans manipuler (consciemment ou non), je n'ai pas trouvé encore comment...

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 018 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

« Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ? »

Il faudrait définir, tout d’abord, ce que l’on entend par « une réponse modérée ».

Personnellement, j’y vois une volonté de ne pas exprimer la totalité de sa pensée de peur de choquer son interlocuteur, de le dresser contre soi et finalement de tronquer ses vérités, celles que l’on voulait exprimer.

Peut-on dire qu’une réponse tronquée est une bonne réponse ?

Peut-on avec des vérités tronquées, de peur de choquer l’autre, construire une Société sur des bases solides ?

Notre Société, par exemple…

Tu comprends, pour le coup, la modération tout autrement que jusque là. Nous avions jusqu'ici considéré le fait d'être modéré le fait d'avoir un propos qui est, par comparaison, moins radical que celui d'un autre, et ceci selon des critères divers. A moins de considérer que nous sommes toujours radicaux et parfois modérés pour être acceptables, tu te lances effectivement sur un autre chemin (intéressant aussi).

Je vois un gros défaut à ce que tu exposes là : tu considères que l'intention d'être modéré, de tronquer en quelque sorte son propos, est forcément une intention mauvaise, quelque part. Je n'en suis pas convaincu : tu peux effectivement "cacher" une partie afin d'arriver à une fin quelconque, mais tu peux aussi le faire afin de justement ne pas "choquer" la personne en face, et ceci parce que tu sais qu'il vaut mieux être progressif. Autrement dit, amener à un cheminement plutôt que de donner un fait brut. Selon la situation, la personne, tout sortir est plus efficace que sortir avec le temps cela.

Donc non, effectivement, une réponse tronquée n'est pas une bonne réponse en soi : elle est nécessaire, mais insuffisante, parce qu'il lui manque quelque chose. N'oublions cependant pas que nos "réponses" sur de nombreux sujets nous viennent progressivement, et de façon croissante dans la complexité, en particulier lorsque nous sommes jeunes : l'école tronque pas mal de questions et simplifie les réponses, au départ, et comble ce manque à mesure que tu montes et que tu "sais". N'est-ce pas parfois nécessaire et positif ?

Sur quel plan tu places la radicalité et la modération ? Emotionnel, stylistique, argumentatif, intellectuel, politique,... ? Chaque plan à ses enjeux.

Au niveau de la communication, si ça mène à l'hermétisme ou l'autisme, c'est une mauvaise réponse du point de vue de l'échange. Si ça permet de faire tomber des barrières, ça peut avoir des avantages. On peut avoir un échange diplomatique ou musclé. L'important est ce que ça créé à la fin.

Du point de vue émotionnel, tout dépend également de ce que l'on cherche (conflit, complicité, apaisement,...), c'est également modulé par la nature des individus, leur sensibilité.

Du point de vue intellectuel, la modération peut apporter une nuance salvatrice face aux excès comme elle peut gêner le développement total des idées. On est tous modéré par des points de vue moraux, par notre sensibilité, par notre ignorance aussi.

Du point de vue argumentatif, hum... même tambouille.

En fait, toutes ces données sont variables, interdépendantes. Ce qui ne permet pas de dégager une notion de "bonne ou mauvaise réponse" dans l'absolu. On peut même se tromper dans la façon d'aborder l'autre, ou dans ses propres objectifs. On peut aussi se tromper sur ce que tout ça peut provoquer : un échange modéré peut être très surprenant et intense tandis qu'un échange musclé ne peut s'avérer qu'une répétitive foire d'empoigne sans aucune force. Rien n'est fixé d'avance.

C'est ce qui fait le sel des échanges. Il nous faut les deux.

Nous sommes partis plutôt sur un plan plus argumentatif et de la manière dont ces arguments sont donnés, mais je n'avais pas le souhait de fermer sur le départ dans un cadre ce fameux plan. Justement pour éviter de "tronquer", comme le suggère nolibar.

Et je n'ai pas grand chose à redire sur ce que tu dis. Je n'aurai qu'une question pour toi : tu as une certaine expérience de la vie et des débats, probablement plus large et conséquente que la mienne. Tu sais aussi quel type de réponses apporte quelqu'un que tu croises régulièrement (ou comment il réagirait selon certaines choses, même si ce n'est pas déterminé de manière absolue). Tu sais également, je pense, qu'à la façon d'écrire, de s'exprimer, d'avancer ses idées/arguments, tu sais plus ou moins à qui tu as affaire, et si tu seras en mesure d'aboutir à quelque chose à la fin (que ce soit une évolution chez lui, chez toi, ou chez tout le monde). C'est sujet à erreur, comme toujours, mais tout de même : sans forcément connaître ton interlocuteur, tu peux en apprendre beaucoup rien qu'en analysant (sans le faire consciemment, surtout avec l'habitude) un morceau de ce qu'il ou elle a produit. C'est donc qu'au fond, il y a quelque chose qui revient, quelque chose qui te permet de savoir qui est où, et pourquoi, non ?

Question "une réponse modérée est elle une bonne réponse"?

Réponse : Si je dis "tué est mal", je suis extrémiste dans ma facon de répondre je ne laisse pas d'autres alternative...

Et pourtant!

Qui accepterait que j'ecrive "tué peut être acceptable!"

Bien des gens peuvent admettre/entendre ta seconde réponse, mais à la condition que tu donnes des arguments qui pourraient le justifier.

Par exemple, "tuer est mal", mais "tuer devient acceptable si tu te défendais face à une agression, si tu défendais un individu faible, connu ou non, en difficulté face à quelqu'un, et surtout, si la conséquence (la mort) n''était pas souhaitée".

Donc une réponse radicale peut sembler radicale si tu la donnes ainsi de but en blanc, mais elle peut perdre de sa force si tu la justifies, et devenir acceptable. Nous sommes davantage sur des questions d'acceptation, ici. Et la meilleure façon de faire accepter quelque chose (quand elle est tolérable), cela reste, je pense, le dialogue.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

En fait, je crois qu'il nous manquerait qu'une chose : nous partons du principe, jusque là, que l'idée radicale parvient avec le temps à être acceptée et ainsi à être une idée vue comme modérée. Mais nous oublions tout un morceau qui est que certaines ne passent pas à la postérité et que d'autres encore restent définitivement radicales (et en général, on tend vers l’extrémisme) pour différentes raisons, notamment ce qu'elles ont pu impliquer.

Je prétends que les idées dites radicales qui ne passent pas à la postérité deviennent caduques non parce qu'elles sont radicales, mais tout simplement parce qu'elles se révèlent invalides, ou plutôt inconstructives. La qualité de radicalité que nous attribuons par exemple au nazisme ne lui est pas intrinsèque, mais relative à notre morale. Ce qui rend le nazisme intrinsèquement inepte c'est plutôt son absence de constructivité pour la civilisation. Donc, encore une fois, la radicalité n'est pas un critère de disqualification.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Peut-être qu'une réponse modérée est celle qui se rapproche le plus de la réponse que le questionneur a envie entendre.

Peut-être qu'une réponse non modérée est une réponse qu se rapproche le plus de ce que le questionneur a besoin d'entendre.

Justement non, et c'est tout mon propos: la radicalité ou la modération d'une réponse n'est pas indicatrice de sa constructivité. Cela ne peut fort bien que résulter d'un réflexion conditionné.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Question "une réponse modérée est elle une bonne réponse"?

Réponse : Si je dis "tué est mal", je suis extrémiste dans ma facon de répondre je ne laisse pas d'autres alternative...

Et pourtant!

Qui accepterait que j'ecrive "tué peut être acceptable!"

Un soldat qui défend sa patrie contre l'envahissement d'un tyran étranger. Et tous les citoyens que ce soldat défend d'ailleurs.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

L'intelligence de l'homme n'est pas encore visible à l’œil nu.

le sac de pierres est peu plus bas...

Oui, mais on peut l'évaluer à son comportement plus ou moins rationnel...

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Donc non, effectivement, une réponse tronquée n'est pas une bonne réponse en soi : elle est nécessaire, mais insuffisante, parce qu'il lui manque quelque chose.

Qui peut juger de ce que l'un doit ou ne doit pas inclure dans ses affirmations ? L'un peut fort bien placer sa relation avec son vis-à-vis au-dessus de toutes les idées qui lui passent pas la tête, comme l'autre peut fort bien tenir à une idée tel qu'il est prêt à assumer au besoin une rupture avec son vis-à-vis.

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Justement non, et c'est tout mon propos: la radicalité ou la modération d'une réponse n'est pas indicatrice de sa constructivité. Cela ne peut fort bien que résulter d'un réflexion conditionné.

Vous voulez dire d'un réflexe conditionné ou d'une réflexion conditionnée ?

Comme vous le dites : cela peut....

Mais il y a des gens qui font l'effort de construire leur réponse en fonction du questionneur davantage qu'en fonction de la question.

Oui, mais on peut l'évaluer à son comportement plus ou moins rationnel...

Pour moi, il y a un fossé entre la rationalité et l'intelligence....

On peut évaluer la qualité rationnelle, mais c'est moins évident de le faire pour l'intelligence.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 018 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Qui peut juger de ce que l'un doit ou ne doit pas inclure dans ses affirmations ? L'un peut fort bien placer sa relation avec son vis-à-vis au-dessus de toutes les idées qui lui passent pas la tête, comme l'autre peut fort bien tenir à une idée tel qu'il est prêt à assumer au besoin une rupture avec son vis-à-vis.

C'est vrai, c'est vrai. Tu peux effectivement chercher la rupture. Mais comme je cherchais à montrer que ce n'était pas uniquement la seule issue, je me suis concentré sur un autre versant qui est finalement l'exemple de l'éducation. Nous tronquons volontairement des choses parce que tout ne peut pas être appris d'un coup et dans toute sa complexité réelle.

Maintenant oui, personne n'est plus à même de juger ce qui doit être ou non affirmé. C'est vrai en tout cas pour ce qui est de l'ordre de l'acceptable. Tu sais aussi bien que moi cependant que tout n'est pas accepté, en tout cas si tu l'affiches publiquement, comme le fait d'adhérer à l'idéologie nazie (que tu cites plus tôt). C'est donc que tu as des bornes au niveau des extrêmes. Pour ce qui serait "entre", c'est sujet à débat, et c'est bien pour ça que nous débattons.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Vous voulez dire d'un réflexe conditionné ou d'une réflexion conditionnée ?

Les deux à la fois. C'est un heureux lapsus textuel.

Comme vous le dites : cela peut....

Oui mais c'est suffisant pour nous empêcher de statuer comme tu le faisais.

Mais il y a des gens qui font l'effort de construire leur réponse en fonction du questionneur davantage qu'en fonction de la question.

Précisément. On dira de ces gens-là qu'ils sont modérés en une manière d'avaliser par anticipation, en quelque sorte, leur propos, alors que cette modération ne fait foi de rien.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Tu sais aussi bien que moi cependant que tout n'est pas accepté, en tout cas si tu l'affiches publiquement, comme le fait d'adhérer à l'idéologie nazie (que tu cites plus tôt). C'est donc que tu as des bornes au niveau des extrêmes. Pour ce qui serait "entre", c'est sujet à débat, et c'est bien pour ça que nous débattons.

Ah mais personne n'a dit qu'il n'y avait pas de conséquences à afficher des idées vues comme radicales par la majorité. Si l'issue de la rupture vaut pour la relation entre deux individus, elle vaut aussi pour la relation entre un individu et le reste de la société. On peut afficher ses convictions nazies mais le divorce est par la suite inévitable.

Ceux qui portent des idées radicales sont la plupart du temps prêts à assumer la rupture avec certains individus ou groupes d'individus, mais non avec la société entière.

Par exemple, lorsque j'affiche mon intransigeance face aux intervenants plus... néophytes du forum, j'assume que cela causera inévitablement une rupture avec certains. Mais je serais incapable d'aller jusqu'à afficher des propos haineux à l'égard de ces individus puisque de par ma sensibilité, je place le lien naturel qui m'unit avec les autres hommes au-dessus de toute notion d'exigence philosophique.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Pour moi, il y a un fossé entre la rationalité et l'intelligence....

On peut évaluer la qualité rationnelle, mais c'est moins évident de le faire pour l'intelligence.

Selon moi, pas d’esprit puissamment rationnel sans une grande intelligence pour le faire fonctionner.

Donc, toujours selon moi, on peut évaluer l’intelligence en observant la composante rationnelle dans le comportement de l’individu.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Qui peut juger de ce que l'un doit ou ne doit pas inclure dans ses affirmations ? L'un peut fort bien placer sa relation avec son vis-à-vis au-dessus de toutes les idées qui lui passent pas la tête, comme l'autre peut fort bien tenir à une idée tel qu'il est prêt à assumer au besoin une rupture avec son vis-à-vis.

@ Tison

N'avons-nous pas là de quoi faire s'écrouler tout le château de cartes d'Habermas ?

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Question "une réponse modérée est elle une bonne réponse"?

Réponse : Si je dis "tué est mal", je suis extrémiste dans ma facon de répondre je ne laisse pas d'autres alternative...

Et pourtant!

Qui accepterait que j'ecrive "tué peut être acceptable!"

Moi, je n'accepterais pas. Sauf si tu l'écris " Tuer peut être acceptable. " :D

=====

(...)

Et je n'ai pas grand chose à redire sur ce que tu dis. Je n'aurai qu'une question pour toi : tu as une certaine expérience de la vie et des débats, probablement plus large et conséquente que la mienne. Tu sais aussi quel type de réponses apporte quelqu'un que tu croises régulièrement (ou comment il réagirait selon certaines choses, même si ce n'est pas déterminé de manière absolue). Tu sais également, je pense, qu'à la façon d'écrire, de s'exprimer, d'avancer ses idées/arguments, tu sais plus ou moins à qui tu as affaire, et si tu seras en mesure d'aboutir à quelque chose à la fin (que ce soit une évolution chez lui, chez toi, ou chez tout le monde). C'est sujet à erreur, comme toujours, mais tout de même : sans forcément connaître ton interlocuteur, tu peux en apprendre beaucoup rien qu'en analysant (sans le faire consciemment, surtout avec l'habitude) un morceau de ce qu'il ou elle a produit. C'est donc qu'au fond, il y a quelque chose qui revient, quelque chose qui te permet de savoir qui est où, et pourquoi, non ?

Je n'ai pas compris question...

Si c'est au sujet des interactions humaines, la modération n'est qu'une technique de communication visant à éviter ou juguler le conflit. Ça n'a rien à voir avec les idées, sous cette forme. Certaines personnes essayent de jauger leur interlocuteur, d'autres s'en fichent. Tout dépend de l'idée qu'on se fait d'un échange.

Au sujet des idées pures, la radicalité est contextuelle. " Absolument radical ", ça ne veut rien dire. On peut d'ailleurs être modéré dans sa façon de communiquer mais avoir des idées radicales. On place autrui, généralement, par rapport à son propre corpus de valeurs.

En fait, Dentelle a déjà tout dit. La radicalité n'est signe que... de radicalité. C'est juste une position dans un contexte.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 106 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

@ Tison

N'avons-nous pas là de quoi faire s'écrouler tout le château de cartes d'Habermas ?

Même si cela est prématuré de te répondre (en l'état de mes lectures), je dirai que le fait de trouver un consensus à l'issue d'une discussion pragmatique ne signifie pas pour autant que chaque participant aura renié ses propres valeurs. La discussion aura permis que chaque acteur de la discussion surgisse en tant que vis-à-vis réel, avec sa volonté axiologique propre/singulière. Il s'agit pour chacun de prendre en considération la totalité de ces volontés, si bien que l'horizon d'interrogation va se déplacer du "je" au "nous". A partir du moment où je fais l'effort d'intégrer ce "nous", avec sa constellation de "je", je vais parvenir à modifier légèrement mon propre point de vue éthique tout en restant fidèle à moi-même. Avec à la clé, la satisfaction d'avoir réussi le test d'universalisation sous une forme contextualisée (et non plus décontextualisée comme avec Kant).

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Donc il faut préférer l'altruisme à la passion, si je saisis bien ? Préférer la cohésion (sociale) à la provocation ? Au fond, le mensonge est vu comme un acte "mauvais", en général. Mais lui-même n'est pas si simple. D'où l'idée du paragraphe suivant, je pense, qui explique qu'il nous faut assumer notre choix, qu'importe ce choix ?

Il y aurait ainsi derrière tout ceci une forte influence des "valeurs" que nous souhaitons mettre en avant, défendre ? Et selon celles-ci, nos choix seront faits. Intéressant, intéressant.

Ici la réponse est évidemment non. Nous évoluons dans le temps et avec le temps, et notre vision du monde avec nous.

Ce qui ressort cependant, c'est que tu parles d'un rapport avantage/inconvénient qui serait le moyen utilisé pour estimer si oui ou non il vaut la peine de déranger les autres, et éventuellement soi, ou non. En même temps, tu sembles faire la distinction entre au moins deux types de personnes : celle qui préfère suivre son idée et est prête à assumer des conséquences pouvant être négatives pour elle et son rapport avec les autres, et celle qui a des idées mais préfère maintenir ses liens sociaux, quitte à oublier cette idée, voire à en changer. Le premier ne serait pas concerné par ce rapport avantage/inconvénient, estimant probablement qu'il y a une erreur quelque part à corriger, et l'autre est davantage dans une vision utilitariste, préférant avoir des relations sociales, ce en quoi il n'a pas tort puisque pour faire évoluer quelque chose, il faut le faire avec les gens concernés, et non pas à l'encontre d'eux.

Le mensonge pris comme exemple, partage ceci de commun avec le fond du topic, c'est qu'il renvoie aux notions de bien et de mal, qui sont assez subjectifs et relatifs. Alors oui, mentir peut être un bien et une nécessité, comme un mal et non justifié, tout dépend toujours du contexte et des personnes, ainsi que des intentions initiales, car parfois apparait un décalage entre l'expectative et la réalisation. Certains mentiront comme ils respirent, devenant une position radicales, pour tout et n'importe quoi, ce qui semble discutable comme approche, et puis d'autres qui le feront avec parcimonie, avec modération, et encore d'autres, qui resteront sincère quoi qu'il advienne, une autre forme de radicalisation, qui possède aussi ses travers.

Il est difficile d'anticiper toutes les conséquences de nos actions ou de nos prises de décisions, c'est en général l'avenir qui nous donne raison ou tort, et tu sais qu'il arrive que pour le bien des personnes, on fasse dans leur consentement, tout dépend encore de la situation, si nous sommes dans un mouvement de panique, il faudra très certainement rester ferme, intransigeant sur la conduite à suivre, pour le bien de tous. Il me parait périlleux de vouloir fixer une règle valable tout le temps, ce qui serait une position radicale en elle-même, mais ce n'est pas pour cette raison là qu'elle est néfaste, mais pour le manque de souplesse inévitable dont on doit faire preuve suivant ce qui arrive, car celle d'être modérée, n'est pas plus enviable, lorsqu'il est nécessaire de prendre des résolutions qui déplaisent, si une personne a un membre gangréné, la seule solution est d'amputer bien au-dessus, et non à l'endroit corrompu, de même pour un cancer du sein avancé, c'est l'ablation, même si la femme voudrait garder son organe mammaire, il n'y a pas de compromis à faire, dans ces cas là, par exemples.

Donc tu n'as pas le sentiment que même tes principes évoluent, même légèrement, avec toi ? C'est vrai qu'un principe est finalement une idée. Elle, elle peut être stable. Mais dans sa manière de l'appliquer, elle peut évoluer (et en général, c'est ça qui bouge). J'ai tendance à lier l'idée à l'action, comme tu le sais. Autrement dit, ici, l'idée et la personne qui donne du sens à cette iéde. Est-ce qu'une façon de l'appliquer n'est- pas, finalement, une évolution de l'idée en elle-même ? Ou est-ce simplement le glissement de ta propre personne qui modifie, oui, la compréhension de celle-ci (et ceci alors même que tu peux penser la comprendre et la porter toujours de la même manière) ?

Si l'on prend l'adage, qui peut servir de principe, et c'est bien le cas pour ma part, " ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrait pas ce qu'il te fasses ", quelque soit l'âge que l'on a, les expériences vécues, nous l'appliquerons toujours de la même manière, puisque c'est du tout ou rien, néanmoins, tu as raison, notre tolérance peut évoluer avec le temps, ce qui fait que nous pourrions être plus souple sur sa réalisation, comme de faire un peu plus de bruit le soir ponctuellement, puisqu'on le supporte soi-même mieux à une âge plus avancé, et que notre vie est moins bousculée/mouvementée.

L'idée est donc la même, mais sa mise en oeuvre est possiblement différente, et on le voit aussi avec l'éducation des enfants, entre le premier et le dernier, quelques années se sont écoulées, de l'eau a coulé sous les ponts, et bien que les valeurs éducatives soient les mêmes, nous nous y prenons pas de la même manière, ce qui produit des résultats légèrement différents, encore que, le caractère de chaque enfant étant unique, il n'est pas facile de faire le tri.

Maintenant, si nous avons un principe qui ne permet pas cette souplesse, comme de ne jamais mentir, il n'y a aucune marge de manoeuvre, et quelque soit la période de notre vie, nous nous conduirons identiquement, sauf à renier le principe lui-même.

Il est même connu, que les personnes vieillissantes, deviennent de plus en plus intransigeantes avec l'âge, que la modération les abandonne, revenant à une stade enfantin, capricieux, "égoïste".

Tout cela pour dire, que les choses vont et viennent sans qu'il soit possible de but en blanc, de connaitre l'évolution des évènements avant qu'ils se soient produits, puisque dépendant des aléas de la vie, des tempéraments et de l'environnement.

Tu as tout à fait raison, cela concerne (encore et toujours) les affaires humaines. C'est exactement le même problème que nous avions déjà à l'époque de notre longue, longue conversation.

Tant que nous vivrons en société, il en restera ainsi. Nous comprenons bien mieux l'intimité de la matière que nos semblables, quand ce n'est pas nous même!

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