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De l'étude de la philosophie

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Dompteur de mots

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

:plus:

Haaan!

Je me tue à les dire les vérités, et qu'est-ce que je me prends dans la tronche pour n'avoir pas menti ni ne mentir.

Bah, finalement, les gens adorent qu'on leur mente, voilà. :o° :)

Bof en même temps, cela s'accorde avec ta signature.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le résultat fut tout de même une grosse augmentation des salaires,

C'est toujours ça de pris.

J'étais absent en 68 ...

Vous vous rendez compte ?

Si j'avais été là, vous auriez peut-être aujourd'hui un "Co(h)n Blaquière" !

ça aurait quand même une autre gueule !

Quoi que... vous l'avez quand même...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Philosopher, ce n'est pas tant l'art de penser par soi même que l'art de penser par soi même en s'enrichissant et en interagissant constamment avec ceux qui pensent plus et différemment de nous.

Certains pensent être des bons penseurs parce qu'ils sont à l'aise dans leurs conclusions sans jamais refaire l'effort intellectuel de les remettre sur la table.

Et donc ils voient les autres comme des idiots.

Alors que cette attitude là est sans doute l'attitude la moins intelligente que je connaisse.

La tolérance, le doute, l'échange, l'empathie, l'humanisme... est la source de toute pensée

Ce qui s'inscrit dans l'intolérance, l'assurance, l'introspection, l'attaque, le communautarisme fermé est la source de beaucoup d'argumentation non pensées et absolument imbéciles.

C'est mon point de vue et quasiment ma seule certitude.

Zenalpha, très beau développement, qui est tout à ton honneur! :bo:

Permet moi, tout de même d'y introduire mon grain de sable, et on sait tout les deux ce qu'un simple grain de sable, peut avoir comme conséquence!

Ta vision est de l'ordre du noble, de la morale, elle est donc pertinente de ce point de vue, mais si on veut la voir d'un point de vue de l'efficacité, elle ne tient pas face à la réalité historique, combien d'hommes de sciences, ont bousculé les idées reçues, fait dans la controverse, n'ont suivi que leur intuition contraire à la position académique, dans le plagia, le scandale, ou ont travaillé seul sans aide extérieur, et pourtant considérés comme des génies!? Ou plus pragmatiquement, les découvreurs ou les inventeurs?

Fier, orgueilleux, malhonnête, manipulateur, sûr d'eux, réfractaire, usurpateur, etc... un condensé d'humanité en quelque sorte! Qui n'échappe pas au trait de génie.

o_O

Ça me dit qu'e'que chose ce truc! : )

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Zenalpha, très beau développement, qui est tout à ton honneur! :bo:

Permet moi, tout de même d'y introduire mon grain de sable, et on sait tout les deux ce qu'un simple grain de sable, peut avoir comme conséquence!

Ta vision est de l'ordre du noble, de la morale, elle est donc pertinente de ce point de vue, mais si on veut la voir d'un point de vue de l'efficacité, elle ne tient pas face à la réalité historique, combien d'hommes de sciences, ont bousculé les idées reçues, fait dans la controverse, n'ont suivi que leur intuition contraire à la position académique, dans le plagia, le scandale, ou ont travaillé seul sans aide extérieur, et pourtant considérés comme des génies!? Ou plus pragmatiquement, les découvreurs ou les inventeurs?

Fier, orgueilleux, malhonnête, manipulateur, sûr d'eux, réfractaire, usurpateur, etc... un condensé d'humanité en quelque sorte! Qui n'échappe pas au trait de génie.

Ça me dit qu'e'que chose ce truc! : )

Je suis circonspect mais c'est la nature de la philosophie qui offre sa part de subjectivité.

Les hommes de science, les découvreurs et inventeurs ne sont pas des philosophes.

Je n'aborde pas la qualité des génies mais celle des philosophes.

Par nature, la philosophie ne peut être solitaire ni dogmatique.

Elle est zététique.

On apprend pas la philosophie comme un recueil de dogmes ou de vérités mais on apprend à philosopher en s'appuyant de ses apprentissages.

Y aurait il des avancées philosophiques issues de fiers orgueilleux malhonnêtes manipulateurs usurpateurs ?

Je ne pense pas.

Rien ne me vient à l'esprit.

C'est antinomique quasiment en philosophie comme amour de la sagesse.

Tu penses à quoi et à qui ?

Modifié par zenalpha
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je n'aborde pas la qualité des génies mais celle des philosophes.

Oui, excuse moi, j'ai oublié le titre du sujet en cours de lecture.

Cordialement,

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Membre, forumeur éclairé, 56ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
56ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

sur ce point je rejoint partiellement l'argument de déjà-utilisé car tout philosophe qu'on été ces grands homme de la philosophie ils ont été habités par des défauts comme tout un chacun, influençant par la même leur philosophie autant que leurs qualité.

toutefois je n'affirmerait pas qu'ils aient eu de mauvaises intentions.

le grain de sable n'est peut être qu'un simple grain de sel.biggrin.gif

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Invité _Films_
Invités, Posté(e)
Invité _Films_
Invité _Films_ Invités 0 message
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Bof en même temps, cela s'accorde avec ta signature.

Bof, il est interdit de tout. Signer ou ne pas signer? Juger ou ne pas juger? Quelle importance, sur le virtuel? Nous y sommes inexistants.

Pareil que dans le réel.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

le grain de sable n'est peut être qu'un simple grain de sel.biggrin.gif

Le sel de l'existence est dans le poivre qu'on y met.

Du Nacl au Clan, espérons l'anagramme des échanges de la vie.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Cela m'a pris du temps mais tu constateras que je ne t'ai pas négligé Déjà !

Mais je te rétorquerai mon cher Dentelle de mots, que cela ne s'applique pas à chacun de nous, par exemple toi, tison2feu et ton humble serviteur, nous avons eu des questionnements philosophiques avant même de pouvoir nommer cette activité comme telle.

Au mieux l'école ( il faut entendre le secondaire ) initie à la philosophie, disons une introduction.

Nous avons eu des questionnements, mais cela constituait-il vraiment de la philosophie ? Je pense qu’il y a un pas de plus à franchir avant que cela ne soit de la philosophie. De la même façon que l’on ne peut dire qu’avoir une bonne intention constitue de l’éthique. Encore y’a-t-il un travail à effectuer autour de cette intention pour que cela devienne une réflexion, puis une action dont on puisse dire qu’elles ont un caractère éthique. J’ai d’ailleurs commencé à conceptualiser ceci dans mon dernier message à Anna.

Mais cela est purement technique et ne garantit absolument rien sur la suite du déroulement pour notre philosophe en puissance, car, enseigne t-on la créativité, l'envie, l'esprit scientifique, la fibre artistique, l'amour du dépassement sportif de soi/des autres? Encore une fois, non, nous ne pouvons que le révéler, l'amplifier/le canaliser pour l'optimiser, mais cette graine on ne peut la semer, uniquement la faire germer! (si elle ne l'a pas fait d'elle même, tels nos cas respectifs ).

Non, cela ne garantit effectivement rien. De même que l’enseignement des techniques de la peinture ne garantit pas que l’on obtienne au final un peintre compétent. Mais ces techniques n’en sont pas moins indissociables de cette activité. Et de grâce, qu’on ne me sorte pas encore l’argument de l’autodidacte : l’autodidacte ne l’est que par rapport à un système académique. Dans les faits, il est pratiquement impossible que cet autodidacte ne se soit jamais intéressé à d’autres peintres pour apprendre d’eux, et qu’il n’ait jamais glané, çà et là, quelques techniques.

De même qu’un cours d’histoire de l’art ne garantit pas que l’on obtienne au final un parfait amoureux de l’art. Mais il n’en reste pas moins qu’un cours d’histoire de l’art, où l’on examinerait par exemple les grandes peintures sur plusieurs siècles n’a pas seulement un contenu technique. Il y a là aussi une manifestation d’amour de la peinture. Parler d’une œuvre, de ce qu’elle peut signifier, tisser une pensée autour de cette œuvre, cela ne se fait pas sans amour. Si l’analyse d’une œuvre artistique ne peut ultimement susciter l’impression qui se noue dans la plus profonde intimité de l’individu lorsqu’il se trouve touché par cette œuvre, elle est susceptible en revanche de lui manifester la multiplicité de ses facettes, sa nature réfléchissante et, en bout de piste, son caractère hautement ineffable en quoi consiste justement sa poésie. Elle peut fournir à l’étudiant les outils dont il a besoin pour développer cette nuée d’impressions qui peut-être l’habitent mais qu’il ne parvient pas à mener à maturité.

Car je ne crois pas en cette vision romantique selon laquelle une œuvre d’art devrait nous frapper de stupeur dès le premier abord et nous chavirer le cœur, nous faire tomber en pâmoison. C’est une vision qui est évidemment parfaitement en phase avec le phénomène du narcissisme contemporain, où l’instantané est privilégié par rapport à des sentiments plus racinaires. Au contraire, certaines de mes œuvres favorites m’ont d’abord repoussé. Disons qu’habituellement, l’œuvre intrigue. Et ce sentiment demande alors à être développé par un certain travail. Ce travail peut consister à se renseigner sur l’auteur, à cerner le contexte d’où a émergé l’œuvre. Parfois, ce sentiment ne mène à rien. La curiosité ne s’est épanchée qu’erronément. Mais parfois, cela se développe en un amour véritable. Tison parlait de Habermas l’autre fois. C’est la même chose avec l’art contemporain : celui-ci demande souvent à être contextualisé pour être pleinement apprécié, ou du moins il demande de l’espace et du temps pour grandir en soi. Est-ce mal ?

Cela me fait penser à un film que j’aime énormément : The New World, du cinéaste américain Terrence Malick. Le film en question décrit l’histoire d’amour qui se tisse d’abord entre un officier anglais débarqué dans une Virginie inexplorée par l’homme blanc, et une princesse iroquoise. Leur amour est spontané, violent, romantique, emporté… et empoisonné. Les bases sont fragiles. Comme tous les amours qui ne s’appuient que sur ce type de convulsions, et qui ne se fructifient pas dans un travail, dans un labeur amoureux, leur relation cède. L’officier part disperser sa mélancolie dans des missions d’exploration. La princesse, qui a tout sacrifié pour cet amour, sombre dans une dépression épouvantable, et est chassée de sa tribu. Au bout d’un moment survient un gentilhomme anglais qui remarque la princesse. Il est intrigué par elle. Il lui fait une proposition. La princesse accepte mais elle le prévient : « je ne t’aime pas ». « Tu apprendras à m’aimer », lui répond le gentilhomme dans un curieux élan de confiance. Ils développent alors un amour reposant sur l’amitié et sur le travail, explicitement représenté dans le film par le travail de la colonisation : défrichage, mise en place d’une agriculture naissante, etc. Les deux partenaires apprennent effectivement à s’aimer, et la princesse recouvre sa joie de vivre. C’est un amour empreint de pudeur et de sobriété.

Et bien voilà : l’amour d’une œuvre d’art – du moins celui que je prône – se tisse à même le labeur que l’on entretien autour de cette œuvre. Le point de départ de cette relation est certes un point chargé de symbolisme, puisqu’il marque le début de l’union, mais il n’a pas l’espèce de profondeur mystique que l’on veut bien parfois lui donner. Et c’est la même chose en philosophie : on parle beaucoup de l’intuition, l’intuition et encore l’intuition, mais on oublie le labeur, lequel est tout, finalement.

J’en reviens à mon cours d’histoire de l’art : parler d’une œuvre ne peut donc se substituer à la relation d’amour que l’on peut entretenir avec une œuvre. En revanche, parler d’un œuvre est tout de même une manifestation d’amour, à moins que le discours ne soit désengagé. De même que l’enseignement philosophique théorique ne peut se substituer à la relation d’amour qu’il peut se tisser entre un homme et une pensée, en revanche, cet enseignement est susceptible de manifester ce type d’amour. L’enseignant, en portant la philosophie, en s’en faisant le défenseur, le gardien, manifeste cet amour. On ne peut enseigner l’amour, on ne peut que le manifester et espérer que cette manifestation fera son impression. Maintenant, que la philosophie soit actuellement mal enseignée, je veux bien mais cela est un autre débat.

La philosophie, au travers de l’enseignant, prend l’étudiant par la main et lui déclare son inclination. L’étudiant lui répond « mais je ne t’aime pas ». L’enseignant ne peut que lui dire « essaie et tu apprendras peut-être à m’aimer » (puisque de nos jours, les amoureux ne peuvent plus faire preuve de l’arrogance d’antan). Et les voilà qui défrichent ensemble et qui peut-être mettent en place les fondations de leur amitié nouvelle.

Rappelant que la philosophie se vit, elle n'est pas désincarnée, "elle" est partout, à chaque instant, avec n'importe qui, et non point cantonnée dans une pièce où l'on écoute une personne qui professe la "bonne parole", à moins d'avoir de bonnes raisons pour cela, et en ce qui te concerne ceci ne fait aucun doute, mais il n'est pas certain que ce soit le cas de notre apprenti. L'intention y est, mais le moyen n'est peut-être pas des plus adéquates, dans tous les cas si on veut lui dire comment arriver à bon port, il faut savoir où il est et où il veut aller, en bref de cerner ses motivations/envies/besoins.

Voilà quelle fut ma réponse officielle à l’étudiant en question :

« Ma méthode d'étude n'est pas si différente de la vôtre […]

La meilleure façon d'étudier la philosophie, et d'en retenir quelque chose, c'est de la ramener à soi-même, de la ramener au cœur de ses propres préoccupations. En matière d'éthique, cela est facile: nous nous sommes en effet tous déjà demandés de quelle façon il convenait de mener notre vie. Or, les doctrines que nous étudions fournissent à ce titre des occasions de réfléchir à cette question fondamentale.

Il faut à ce titre oublier momentanément tous nos acquis, oublier tout ce que nous savons (ou presque !), et s'abandonner complètement pour réfléchir avec l'auteur, et non pas tenter de tâter ses écrits à distance. En sciences de la nature, il s'agit d'observer les phénomènes de l'extérieur, alors que la philosophie est plutôt une affaire d'intériorité.

Le signe que cela a été atteint, que l'on a ramené un texte à soi-même, que l'on s'est abandonné à la pensée de son auteur, c'est qu'il provoque en nous quelque chose comme un frisson, une émotion en tout cas. Mais ça n'est pas facile.

J'espère que tout ceci n'est pas trop vague et j'espère vous avoir aidé. »

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ceci a sa place ici je pense, et tâcherai d'y répondre en même temps qu'à Dentelle ultérieurement:

Lorsque l'impasse est faite volontairement sur ce savoir livresque, je trouve préférable d'utiliser le mot penseur pour qualifier une personne qui consacre sa vie à réfléchir sans passer par l'étude des connaissances (scientifiques et philosophiques, ...et psychanalytiques ). La philosophie occidentale n'ayant pas le monopole de la pensée.

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Membre, 101ans Posté(e)
neword Membre 725 messages
Baby Forumeur‚ 101ans‚
Posté(e)

Hello

Personnellement, mon objet principal a été de me figurer aussi simplement, aussi nettement que possible, mon propre fonctionnement d'ensemble : Je suis monde, corps, pensées et plus encore.

Ce n'est pas un but philosophique.

La philosophie, dont j'ignore ce qu'elle est, - parle de tout - par ouï-dire. Je n'y vois point de permanence de point de vue, ni de pureté de moyens.

Rien ne peut être plus faux que le mélange ( par exemple ) d'observations internes et de raisonnement, si ce mélange est fait sans précautions et sans que l'on puisse toujours distinguer le calculé de l'observé; ce qui est perçu et ce qui est déduit, - ce qui est langage et ce qui est immédiat.

Modifié par neword
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Membre, Posté(e)
Kristyal Membre 24 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La philosophie n'est elle pas restreinte à la psychologie ? Ne sommes nous pas restreint pas un raisonnement logique et à des choses intelligibles ? Quid des choses inintelligibles et des raisonnements non-logiques ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Cela m'a pris du temps mais tu constateras que je ne t'ai pas négligé Déjà !

Oui, et je t'en remercie Dentelle de mots, tu ne t'es pas moqué de moi.

Nous avons eu des questionnements, mais cela constituait-il vraiment de la philosophie ? Je pense qu’il y a un pas de plus à franchir avant que cela ne soit de la philosophie. De la même façon que l’on ne peut dire qu’avoir une bonne intention constitue de l’éthique. Encore y’a-t-il un travail à effectuer autour de cette intention pour que cela devienne une réflexion, puis une action dont on puisse dire qu’elles ont un caractère éthique.

Bien sûr, des questionnements disparates ne constituent pas de la philosophie, encore faut-il que cela ne concerne pas un problème: technique, pragmatique, de la vie quotidienne, d'un choix personnel, d'une position à prendre en fonction des ses envies/besoins, tout ceci ne constitue bien évidemment pas de la philosophie, et ce n'est donc pas ce genre d'interrogations que j'avais en tête, mais bien celles de notre place dans ce monde, de remettre en doute nos connaissances, de chercher à améliorer nos enseignements, se construire des principes de vie, quel est le sens de la vie, de ma vie, le comportements des autres, la vie en groupe/société etc... Ces questions hautement humaines n'ont pas attendu de lire un Platon, un Spinoza ou un Kant pour en chercher des ébauches de réponses.

Mes quelques maigres lectures n'auront fait qu'affermir, renforcer ce que je pensais déjà, ou que je soupçonnais, ou encore dont j'avais l'intuition, et pour ceux que j'ai apprécié, pour les autres, ce sera un rejet pure et simple, car il y a quand même beaucoup de philosophes qui se sentent obliger d'en venir à Dieu à un moment ou un autre, ce que je révoque complètement dans un cadre philosophique.

Je suis d'accord sur ta deuxième remarque, mais on peut acquérir une grande et précieuse expérience en faisant ses premières armes seul, ou dit autrement, il faut pratiquer, et lorsque cet exercice dure depuis des décennies, je peux m'avancer en disant que cela vaut bien quelques lectures de grands philosophes, c'est comme ces membres d'une tribu en Amérique du sud, qui courent pour le plaisir avec une balle au pied entre deux villages, parfois distant de plusieurs heures, le tout sans s'arrêter, auraient-ils des choses à apprendre d'un entrainement sportif optimisé moderne, j'en doute, je pense même que les plus grands coureurs auraient quelques difficultés à les suivre dans leur pérégrinations.

Non, cela ne garantit effectivement rien. De même que l’enseignement des techniques de la peinture ne garantit pas que l’on obtienne au final un peintre compétent. Mais ces techniques n’en sont pas moins indissociables de cette activité.

De même qu’un cours d’histoire de l’art ne garantit pas que l’on obtienne au final un parfait amoureux de l’art. Si l’analyse d’une œuvre artistique ne peut ultimement susciter l’impression qui se noue dans la plus profonde intimité de l’individu lorsqu’il se trouve touché par cette œuvre, elle est susceptible en revanche de lui manifester la multiplicité de ses facettes, sa nature réfléchissante et, en bout de piste, son caractère hautement ineffable en quoi consiste justement sa poésie. Elle peut fournir à l’étudiant les outils dont il a besoin pour développer cette nuée d’impressions qui peut-être l’habitent mais qu’il ne parvient pas à mener à maturité.

Et bien voilà : l’amour d’une œuvre d’art – du moins celui que je prône – se tisse à même le labeur que l’on entretien autour de cette œuvre.

Et c’est la même chose en philosophie : on parle beaucoup de l’intuition, l’intuition et encore l’intuition, mais on oublie le labeur, lequel est tout, finalement.

Il y a plusieurs façons d'aimer, c'est certain, celle dont tu ma parles, s'acquière avec l'analyse, la reconnaissance du travail, le travail d'étude, etc, on peut à force de labeur, finir par éprouver des sentiments devant la complexité de ce que l'on voir à présent, je n'en doute pas, ce même phénomène existe en mathématique. Pour apprécier une oeuvre, il faut savoir la lire en quelque sorte.

Néanmoins, il y a aussi cette beauté intrinsèque qui jaillit sans l'ombre d'une explication, c'est quelque chose qui nous parle, qui nous touche, et cela ne s'adresse pas à notre raison, notre entendement, mes à nos émotions, à ce que cela procure/évoque/révèle en nous, je ne suis pas très porté sur l'art en général, sauf sur la photographie, et c'est en me reportant sur la contemplation de clichés que je fais cette explication, on peut parfois aussi bien être impressionné par la qualité/performance du photographe, et d'autre fois par la magie/atmosphère qui se dégage de l'image, et pas toujours voulue par l'auteur à la base.

Ce sont deux modes de sensations qui ne s'opposent pas, l'un plutôt intellectuel, l'autre plutôt émotionnel.

De même que l’enseignement philosophique théorique ne peut se substituer à la relation d’amour qu’il peut se tisser entre un homme et une pensée, en revanche, cet enseignement est susceptible de manifester ce type d’amour. L’enseignant, en portant la philosophie, en s’en faisant le défenseur, le gardien, manifeste cet amour. On ne peut enseigner l’amour, on ne peut que le manifester et espérer que cette manifestation fera son impression. Maintenant, que la philosophie soit actuellement mal enseignée, je veux bien mais cela est un autre débat.

Il n'y a pas une approche à privilégier pour tous, chacun ayant une sensibilité différente, c'est comme par exemple travailler le métal, certains voudront tout savoir des techniques, des théories sur l'art et la manière du pliage, du sciage, du façonnage, du perçage, de la soudure ou de l'usinage, avant d'entreprendre un quelconque travail du précieux métal, quand d'autres seront rebutés, et voudront apprendre sur le tas, en touchant la bête, en tâtonnant des essais, et triturant les barres, les tôles, les pièces, avec différents outils, etc... Même la philosophie peut être abordée différemment, d'une manière scolaire, d'une manière anarchique avec des lectures éparses sans lien, une méthode rigoureuse avec un programme presque fixé à l'avance, par une voie plus historique/chronologique, à partir d'un thème particulier ou un auteur, en discutant sur un forum, en lisant des encarts dans des magazines ou bien suivre des cours du soir, aller dans un club, ou méditer en grande partie seul. Ce qu'il faut c'est que chacun trouve la voie qui lui correspond le mieux, il n'y a aucun objectif à atteindre, si ce n'est de se sentir plus grand de l'intérieur, c'est donc avant tout une démarche personnelle, une hygiène de vie que l'on s'accorde, au même titre que l'on fait du sport, non pas parce que l'État non conditionne avec leurs publicités, mais parce que c'est un choix réfléchi, un engagement personnel.

Et ce n'est sans doute pas tant, qu'elle soit si mal enseignée que ça, que nos enfants n'y soient pas convenablement préparés, on ne donne pas de la confiture à des cochons, oui nos chérubins n'en ont pas l'envie, ni le besoin, ni l'estime, ni l'utilité de s'y adonner, et c'est par là, qu'il faudrait commencer, comme par exemple l'avait proposé Anna, dès le plus jeune âge, progressivement. Sinon c'est comme de vouloir présenter l'haltérophilie à nos têtes blondes en fin de collège!

La philosophie, au travers de l’enseignant, prend l’étudiant par la main et lui déclare son inclination. L’étudiant lui répond « mais je ne t’aime pas ». L’enseignant ne peut que lui dire « essaie et tu apprendras peut-être à m’aimer » (puisque de nos jours, les amoureux ne peuvent plus faire preuve de l’arrogance d’antan). Et les voilà qui défrichent ensemble et qui peut-être mettent en place les fondations de leur amitié nouvelle.

Faut-il encore un minimum de maturité, pour raisonner de la sorte, avec une tête d'adolescent. Et puis de nos jours, ce n'est pas que la philo qui soit une difficulté, c'est tout les enseignements, puisque nous avons des enfants très peu motivés pour apprendre, et ne parlons même pas de comprendre. Nous sommes dans la génération " la flemme ", et ceux que je vois, je leur dis, qu'ils ont même la flemme d'avoir la flemme, tellement ils sont obnubilés par tous leurs gadgets numériques.

Voilà quelle fut ma réponse officielle à l’étudiant en question :

« Ma méthode d'étude n'est pas si différente de la vôtre […]

La meilleure façon d'étudier la philosophie, et d'en retenir quelque chose, c'est de la ramener à soi-même, de la ramener au cœur de ses propres préoccupations. En matière d'éthique, cela est facile: nous nous sommes en effet tous déjà demandés de quelle façon il convenait de mener notre vie. Or, les doctrines que nous étudions fournissent à ce titre des occasions de réfléchir à cette question fondamentale.

Il faut à ce titre oublier momentanément tous nos acquis, oublier tout ce que nous savons (ou presque !), et s'abandonner complètement pour réfléchir avec l'auteur, et non pas tenter de tâter ses écrits à distance. En sciences de la nature, il s'agit d'observer les phénomènes de l'extérieur, alors que la philosophie est plutôt une affaire d'intériorité.

Le signe que cela a été atteint, que l'on a ramené un texte à soi-même, que l'on s'est abandonné à la pensée de son auteur, c'est qu'il provoque en nous quelque chose comme un frisson, une émotion en tout cas. Mais ça n'est pas facile.

J'espère que tout ceci n'est pas trop vague et j'espère vous avoir aidé. »

Je n'ai bien évidemment pas à juger, mais cela me semble bien Dentelle!

L'as tu questionné sur ses raisons de sa présence, ses sources de motivation?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ceci a sa place ici je pense, et tâcherai d'y répondre en même temps qu'à Dentelle ultérieurement:

nothing.pngtison2feu, le 09 novembre 2014 - 09:05, dit :

Lorsque l'impasse est faite volontairement sur ce savoir livresque, je trouve préférable d'utiliser le mot penseur pour qualifier une personne qui consacre sa vie à réfléchir sans passer par l'étude des connaissances (scientifiques et philosophiques, ...et psychanalytiques ). La philosophie occidentale n'ayant pas le monopole de la pensée.

Qui aujourd'hui peut être complètement déconnecté du savoir?

Quelques moines isolés du monde, sans doute, mais sont-ils des penseurs pour autant?

Tout est source de questionnement, les informations fusent de toutes parts, nous n'avons jamais été aussi bien informés, d'être au fait des connaissances, et tant soit peu, que l'on se donne du temps à y consacrer, on peut acquérir une somme considérable de savoirs. Mais à quoi peut bien servir une foultitude d'informations dans une seule tête, et donc d'en savoir encore davantage en lisant des livres toujours plus poussés? Doit-on suivre la croissance exponentielle et effrénée de la connaissance?

Qu'est ce qui prime, la quantité ou la qualité des connaissances?

Ne vaut-il mieux pas savoir peu, mais bien comprendre ce que l'on sait, qu'en connaitre beaucoup, sans tout saisir clairement? Et si l'on s'intéresse à d'autres domaines que la philosophie, doit-on se résoudre à abandonner ces autres voies, faute de temps, ou doit-on optimiser ces différents secteurs, c'est à dire aller à l'essentiel, ce qui constitue le noyau incompressible des choses.

Il est notoire que l'on accède rapidement et assez facilement aux bases de chaque activité, et que le perfectionnement prend beaucoup de temps et d'énergie, il semble donc raisonnable d'optimiser ces accès faciles en même temps que l'on diversifie son horizon, ce qui revient à se demander, si il vaut mieux savoir énormément sur peu, ou savoir peu sur énormément? Ou encore ce que je proposais à l'instant, savoir de moyennement à beaucoup sur quelques domaines.

Tu vois par ces quelques réflexions de penseur, on peut facilement tomber dans des questionnements philosophiques, sans aucun bagage scientifique ou culturel en philo, psycho/psycha. Ensuite peut venir le besoin, d'aller plus loin dans la recherche de réponse, dans l'exactitude/précision de la réponse. Les voies de la philosophie sont pénétrables, par plusieurs manières, je te rejoins donc, sur l'idée que le philosophie occidentale n'a pas le monopôle, et nul besoin de partir à l'étranger!

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
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En deçà des langages verbaux, il y a d'autres langages et ils ne sont pas dans les dictionnaires.

Deux questions méritent d'être posées.

Quelle qualité de connaissance sont-ils en mesure de drainer jusqu'au conscient ?

En quoi le conscient s'assure t-il de dénier le bagage de connaissance qu'ils sont en mesure de délivrer ?

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
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Un étudiant, collègue d'un cours de philosophie que je fréquente actuellement, m'a récemment écrit, ayant remarqué que j'avais une aisance et un talent naturels (sinon surnaturels) pour cette matière, afin de me demander des conseils sur la manière dont il convient d'étudier la philosophie. Car voilà qu'il est un peu pris au dépourvu, qu'il ne parvient pas à trouver le fil conducteur de sa matière, qu'il ne sait trop comment s'y prendre et qu'il peine à retenir quoi que ce soit. En bref, il me demande comment il faut étudier la philosophie.

Bonjour, pourquoi ne pas répondre à ses questions par des questions ne serait ce qu’est ce que la philosophie et cela a t’il un sens pour lui ? A partir de là, il arrivera peut être mieux à trouver le fil conducteur. Le fait qu’il te questionne, c’est déjà qu’il cherche à comprendre et que c’est le commencement d’un début ou d’une fin. C’est à lui de trouver les réponses à ses questions car c’est sa compréhension qui lui permettra de mieux retenir.

S’il vient de commencer à étudier la philosophie, lui parler de comment était tes débuts dans ces cours peut aussi lui donner un appriori et l’aider à le motiver parce que tout ce qui est nouveau est difficile pour tout le monde et que bien que cela peut être normal qu’on patauge, on aime bien savoir où l’on met les pieds et le fait qu’il s’adresse à toi, montre déjà son intérêt pour ces cours et un besoin de connaître ton expérience afin de s’en faire une idée.

Modifié par samira123
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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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La philosophie n'est elle pas restreinte à la psychologie ? Ne sommes nous pas restreint pas un raisonnement logique et à des choses intelligibles ? Quid des choses inintelligibles et des raisonnements non-logiques ?

Ton questionnement n'est pas clair Kristyal. Essaie de préciser si cela t'est possible.

En deçà des langages verbaux, il y a d'autres langages et ils ne sont pas dans les dictionnaires.

Deux questions méritent d'être posées.

Quelle qualité de connaissance sont-ils en mesure de drainer jusqu'au conscient ?

En quoi le conscient s'assure t-il de dénier le bagage de connaissance qu'ils sont en mesure de délivrer ?

Même chose pour toi Leveilleur, je ne suis pas certain de ce que signifient tes deux questions.

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Membre, Baby Forumeur, 30ans Posté(e)
Eventuellement Membre 3 422 messages
30ans‚ Baby Forumeur,
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Bonjour dentelle de mots,

Tu ne fais pourtant pas dans la dentelle. Je te trouve même plutôt imbu de ta personne. Or l'humilité aide parfois à prendre du recul par rapport à ce que l'on croit savoir, et donc à se poser les bonnes questions et ne pas rester borné(e) dans ce que l'on pense être une certitude, un dogme de pensée.

Je te devine également très moralisateur, ancré sur tes idées, favorable aux enseignements rigoureux... Au fond tu es comme moi. Rigoriste, peut-être même psychorigide (oh voyons, cela ne peut pas être aussi mauvais que cela en a l'air !).

Car il n'existe pas une seule manière d'apprendre la philosophie tout comme il n'existe pas une seule manière d'envisager des questions très générales telles que : Qu'est-ce que l'existence ? La liberté existe-t-elle alors ? Pourquoi nous posons-nous des questions ?

Et je pense que c'est sur cette dernière problématique que se base la philosophie. Aimer penser, aimer réfléchir. Plus généralement, réfléchir. Et tant que l'on pense, tant que l'on se pose des questions, nous philosophons.

L'important est de maintenir ce mouvement de pensée, et je serai en désaccord avec toi sur un point que tu avais soulevé auparavant alors que tu ne t'appelais pas encore "dentelle" (et tu ne faisais toujours pas, à l'époque, dans de la dentelle) : Il faudrait avoir fait des études en philosophie pour être philosophe.

Eh tu vois, cher dentelle de soie, je n'arrive pas à m'appliquer ce que je reproche aux autres. Moi qui suis à cheval sur la rigueur scientifique dont font plus ou moins preuve certains forumeurs d'ici, je pense que la philosophie, elle, peut être exercée à tous niveau, et par tout le monde.

La force d'une démonstration peut en effet résider dans la pugnacité et la conviction d'un lambda, et non pas dans la connaissance universitaire d'un savant en la matière. Il est sûr que les éléments utilisés pour apporter de la consistance à la preuve doivent être issus de la lecture des classiques, mais nul ne doit se borner à ne citer que Nietsche quand il parle de la raison et de Descartes lorsqu'il parle de démonstration.

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