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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Une lettre ouverte a été lancée ce matin par les auteurs de BD, derrière le syndicat SnacBD. 748 signataires (mais bien plus en réalité car tout le monde n'a pas eu le temps de signer). C'est donc la quasi-intégralité de la profession qui lance un cri de désespoir et de colère.

Madame la Ministre,

Le temps est-il venu de nous dire adieu ?

Depuis des années, sans bruit, sans révolte, nous survivons par passion pour notre métier, pour nos histoires et ceux qui les lisent, mais aujourd'hui, nous voyons notre fin approcher et nous refusons de nous y résigner.

En mars dernier, à l'occasion du Salon du Livre de Paris, le Conseil Permanent des Écrivains avait tiré la sonnette d'alarme, exposant de nombreux motifs d'inquiétude sur l'avenir immédiat de notre profession. À cela s'ajoute la paupérisation croissante qui frappe les auteurs, que ce soit au travers des baisses d'avances ou de pourcentages, ou par l'apparition de formules numériques illimitées qui ne rémunéreront personne, sinon les diffuseurs.

Alors qu'il semblait impossible d'aggraver davantage la situation, le RAAP vient de nous annoncer abruptement, par simple courrier et sans consultation d'aucune sorte, qu'à compter de janvier 2016 nous allions devoir cotiser à hauteur de 8 % de nos revenus pour financer notre retraite complémentaire obligatoire. Actuellement les auteurs peuvent cotiser à cet organisme privé en ne versant qu’une cotisation minimale de 200 € par an. Madame, nous vous prions de considérer avec gravité cette dernière raison de notre juste colère autant que de notre dégoût. Dans quel autre métier inflige-t-on des baisses de revenus aussi importantes à des travailleurs déjà fragilisés ? Des « travailleurs de l'esprit » qui ne bénéficient d'ailleurs pas des avantages que peut offrir le régime général (chômage, congés payés, 13e mois)...

Cette réforme soudaine et irréfléchie, les auteurs n'en veulent pas. Ils la rejettent au motif premier qu'elle est INACCEPTABLE autant qu’inapplicable.

Même si nous sommes évidemment favorables à un système solidaire des retraites, et ne sommes pas à ce titre opposés à une réforme juste, mesurée et concertée, croyez-vous que les auteurs pourront, en plus de leurs autres sacrifices, se priver de 8 % de leurs revenus afin de s'acquitter de nouvelles cotisations sociales ? Ceci représente l'équivalent de presque un mois de revenus, alors que la plupart d'entre eux ne gagnent pas assez pour payer des impôts et peinent à boucler leurs fins de mois. Nous vous rappelons, Madame la Ministre que le revenu de la moitié des auteurs de BD se situe (hélas) bien en dessous du SMIC. Il est urgent que cette réalité soit prise en compte, avant de réformer quoi que ce soit.

Depuis l'annonce de cette réforme, des auteurs, certains très précarisés, d'autres ayant vendu des centaines de milliers de livres, ont déclaré qu'ils abandonnaient le métier. Ils sont écœurés, fatigués et ne croient plus en des lendemains meilleurs alors qu'ils sont les premiers acteurs, et pourtant les plus mal lotis, de la chaîne du livre. Au rythme où vont les choses, leur exemple sera bientôt suivi par de nombreux confrères.

Dans un pays où le taux de chômage est croissant, nous créons notre propre emploi. Mieux, nous sommes à l'origine de milliers d'autres. Sur le plan économique, l'industrie culturelle est la quatrième plus rentable de France, comme votre ministère s'en est récemment enorgueilli. Sans parler de la vitrine qu'il représente à l'étranger, le marché du livre représente 80 000 emplois et 5,6 milliards d'euros. NOUS, AUTEURS, sommes à l'origine de cette richesse, de cette dynamique.

Nous demandons dès à présent la suspension de l'application de cette réforme et nous vous invitons à réfléchir et à faire réfléchir AVEC NOUS à la meilleure façon de conduire cette réforme de financement des retraites complémentaires pour qu'elle aille dans le sens d’un réel progrès social. La piste qui nous apparaît comme la plus évidente serait d’envisager un réel financement de la couverture sociale des auteurs par les acteurs de la chaîne du livre qui bénéficient le plus du travail de ces professionnels, comme c'est le cas dans d'autres domaines artistiques. À titre d’exemple, pour le RACD, les producteurs financent en partie la cotisation des auteurs, sans affecter le niveau des rémunérations nettes.

Notre lettre exprime les opinions majoritaires du monde de la bande dessinée, opinions partagées par bien des artistes et des écrivains avec qui nous comptons agir très prochainement.

Les auteurs signataires de cette lettre souhaitent, isolément ou à travers les représentants de leurs organisations professionnelles, engager une action de concertation constructive avec leurs interlocuteurs (Ministères concernés, RAAP, Agessa/MDA, SNE...), à partir du moment où des garanties d'écoute réciproque existent.

Dans le cas contraire, nous envisageons, dès septembre 2014, l'organisation d'actions collectives et médiatiques de blocage ou d'opposition par toutes les voies légales autorisées.

Les idées ne manquent pas. Après tout, c'est notre métier.

La lettre intégrale et les signataires (liste non exhaustive) : http://www.syndicatb...tre_Culture.pdf

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Membre, Posté(e)
athom Membre 1 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

si les grandes enseignes comme la fnac , interdisaient aux gens de lire les bd sur place .

en plus de lire sans acheter les livres qu'ils lisent , ils empechent aux acheteurs potentiels de de s'approcher des rayons .

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

par exemple.

Que signifie formules numériques illimitées ?

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Membre, Posté(e)
slanny Membre 5 248 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tu paie un forfait mensuel, et tu a un accès illimité au contenu du site. Par exemple : http://www.izneo.com...abonnement.html

Faut avouer que payer moins d'une BD pour avoir accès a une bibliothèque illimités ça fait saliver les lecteurs, mais c'est pas top pour les auteurs.

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Je pensais aussi aux reventes sur internet, là aussi il n'y a pas de droits d'auteur.

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Membre, Posté(e)
slanny Membre 5 248 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Sauf que les droits d'auteur sont attaché au livre, pas à la personne qui l’achète. Je connais pas beaucoup de lecteur qui revendent leurs bouquins, ils préfèrent les garder, moi le premier. Ceux qui ne sont pas attacher à l'objet prennent une carte dans une bibliothèque.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

par exemple.

Que signifie formules numériques illimitées ?

Oui, c'est un forfait général d'accès à plein de BD numérisées. C'est un prix de gros sur des BD, réalisable parce que les coûts de diffusion du numérique sont moindres (matériellement mais aussi par le fait que ces BD ont (ou ont eu) une existence commerciale en rayon et sont parfois déjà rentabilisées). Bizarrement, les auteurs ne bénéficient pas vraiment de cette manne alors que les frais intermédiaires (même s'il y en a) diminuent.

Je pensais aussi aux reventes sur internet, là aussi il n'y a pas de droits d'auteur.

Les faillitaires et revendeurs pro, ils rachètent les BD à bas prix. En général, ce sont des albums qui se sont peu vendus et on se débarrasse du stock. Donc, les droits d'auteurs (qui là sont carrément bradés pour mévente) se limitent souvent à l'avance sur droit déjà versée.

Les reventes de particulier à particulier sur le net ou ailleurs (vide grenier), on ne touche rien. Quelqu'un qui revend un album 3 ou 4 euros touche même plus qu'un auteur dessus. :cool:

C'est aussi un marché de spéculation (des éditions originales, revente d'albums dédicacés) où les prix peuvent monter mais où avec lequel les auteurs n'ont plus rien à voir, financièrement.

Les problèmes sont multiples mais le principal est que l'auteur est la variable d'ajustement du marché éditorial. Il devient aussi celle d'un groupe s'enrichissant dans la gestion des fonds de retraite, et également celle du gouvernement. Ce sont les auteurs qui épongent tout. Après moults sacrifices consentis pour l'amour du métier, devoir sabrer un mois de salaire par an, ce n'est pas tenable.

Ou alors, on peut admettre que c'est juste et pertinent de sacrifier tout un pan culturel national au principe qu'il n'est pas assez rentable, qu'il devrait s'ouvrir les veines parce qu'en tant que nantis, les auteurs de BD doivent participer à fond à l'effort national.

Le pire, c'est qu'on serait quasiment tous d'accord pour payer plus, si on gagnait plus ! On ne dédaigne pas à prendre en charge notre retraite. Et souvent solidaires des autres professions touchées.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

si les grandes enseignes comme la fnac , interdisaient aux gens de lire les bd sur place .

en plus de lire sans acheter les livres qu'ils lisent , ils empechent aux acheteurs potentiels de de s'approcher des rayons .

Les lecteurs sont sur internet, sur les blogs BD gratos, et de plus en plus depuis l'explosion de la blogosphère, alors de leur point de vue; pourquoi paieraient-ils ?

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Membre, 60ans Posté(e)
alcina Membre 5 752 messages
Baby Forumeur‚ 60ans‚
Posté(e)
Alors qu'il semblait impossible d'aggraver davantage la situation, le RAAP vient de nous annoncer abruptement, par simple courrier et sans consultation d'aucune sorte, qu'à compter de janvier 2016 nous allions devoir cotiser à hauteur de 8 % de nos revenus pour financer notre retraite complémentaire obligatoire. Actuellement les auteurs peuvent cotiser à cet organisme privé en ne versant qu’une cotisation minimale de 200 € par an.

Je comprends pas trop là, alors si quelqu'un peut m'éclairer ça serait gentil de sa part.

La cotisation minimale de 200 € ne concerne que ceux qui ont des petits revenus ou elle concerne tout le monde même ceux qui cartonnent en vente?

8% c'est vrai que ça fait une sacré hausse mais 200 € annuel c'est pas énorme non plus et pourquoi alors ne pas appliquer ces 8 % passé un certain seuil de revenus et remonter légèrement celle de 200 € de façon à ce que les caisses se remplissent sans trop porter préjudice à ceux qui gagnent le moins.

Merci.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Bon j'ai lu en entier.

En mars dernier, à l'occasion du Salon du Livre de Paris, le Conseil Permanent des Écrivains avait tiré la sonnette d'alarme, exposant de nombreux motifs d'inquiétude sur l'avenir immédiat de notre profession. À cela s'ajoute la paupérisation croissante qui frappe les auteurs, que ce soit au travers des baisses d'avances ou de pourcentages, ou par l'apparition de formules numériques illimitées qui ne rémunéreront personne, sinon les diffuseurs.

Le milieu de la BD est touché, à l'instar de tout le milieu artistique, par la mauvaise qualité des maisons d'éditions, qui publient de la merde, éditent beaucoup d'auteurs sans talent ( mais politiquement fiables ) , jouent le copinage, et découragent les bons en ne les récompensons pas.

C'est pareil pour le monde de l'édition classique, et plus largement c'est pareil pour tout le monde artistique en France et ça en dit long sur l'état du pays ( et ça corrobore mes opinions sur la volonté d'abêtissement des masses ^^) et la tête qu'il a envie de donner au "paysage culturel" .

Pour dire, je ne pensais même pas qu'il existait encore des auteurs BD qui ne vivaient QUE de leur passion ( mise à part la poignées de dessinateurs reconnus, Larcenet, Boulet, etc)

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Les 8% deviendraient le minima obligatoire de cotisation (à cette complémentaire). Ce qui va faire monter la note bien au-delà des 200 euros : pour la majorité des auteurs, c'est en gros un mois de salaire. Ce sont évidemment les plus précaires qui sont pénalisés : un sacré pan de la profession.

Un échelonnage avec des paliers, c'était déjà plus ou moins le système actuel, et c'est une des choses qu'on aimerait bien (re)mettre en discussion. Principalement sur les minimas. Et pourquoi pas la participation des autres acteurs de la chaîne du livre (éditeurs, distributeurs, notamment...) qui souffrent bien moins et se gavent sur le dos des auteurs ? Mais encore faut-il pouvoir discuter.

Compte-rendu du rendez-vous entre le syndicat SNAC BD et le RAAP (régime des artistes auteurs professionnels):

Financer les retraites de demain avec la précarité d'aujourd'hui ?

Nous avons rencontré ce jour messieurs Frédéric Buxin et Dominique Le Brun, respectivement président et membre titulaire du Conseil d'administration du RAAP.

Nous rappelons à toutes fins utiles que MM. Buxin et Le Brun sont eux-mêmes des auteurs (i.e. photographe et écrivain). Ils sont donc censés représenter les intérêts de notre profession vis-à-vis de l'administration sociale.

Nous leur avons expliqué que les auteurs sont heureux qu'on améliore leur couverture retraite, mais, vu leur faible revenu, très souvent en dessous du SMIC, ils sont d'avantage préoccupés par leur quotidien. Ce qui importe aux auteurs est d’abord de parvenir à joindre les deux bouts.

Nous leur avons exprimé la difficulté que va représenter pour les auteurs de verser en 2016 une cotisation de 8%, ceci, dans une période de crise et de baisse généralisée des revenus d'auteurs.

Nous leur avons dit qu'en matière de communication et de débat sur une réforme aussi profonde du régime, ils ne pouvaient se satisfaire d'échanges feutrés avec les sociétés de gestion. Il fallait également dialoguer avec toutes les organisations d'auteurs et d'artistes afin d'établir ensemble un projet de réforme qui aille dans le sens d’un réel progrès social.

À tous ces arguments, Messieurs Buxin et Le Brun, nous ont répondu fort aimablement, qu'il était dans leur devoir de mener cette réforme, aussi impopulaire soit-elle qu’« il fallait parfois savoir faire le bien des auteurs contre leur volonté ».

Nos représentants (car ces messieurs nous représentent) nous ont avoué se soucier davantage des grands équilibres et de notre retraite que de nos conditions de (sur)vie. Aujourd'hui, malgré notre réunion, ils nous ont déclarés n'attendre plus que le feu vert du ministère des affaires sociales pour lancer la réforme en l'état.

En conclusion, le conseil d'administration du RAAP défend des intérêts qui nous semblent très éloignés de la réalité de la plupart de leurs cotisants.

Il appartient aux auteurs de se mobiliser et se fédérer. Nous devons faire entendre notre voix et faire pression sur les pouvoirs publics si nous voulons infléchir l'axe de cette réforme dans une direction, juste et acceptable pour tous ! Aussi nous lancerons très prochainement une action collective dans ce but. Restez vigilants et à l'écoute !

A lire aussi : http://syndicatbd.bl...quen-pense.html

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Membre, Posté(e)
slanny Membre 5 248 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
« il fallait parfois savoir faire le bien des auteurs contre leur volonté »

Ça résume bien la politique française et syndicale cette phrase. Je voit pas en quoi les couler va leur faire du bien... Ça me fait quand même bien marrer que d'un coté les allocs chômage compte pour la retraite, et que de l'autre, on étrangle des indépendants qui touchent moins que le smic pour renflouer les caisses...

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Sauf que les droits d'auteur sont attaché au livre, pas à la personne qui l’achète. Je connais pas beaucoup de lecteur qui revendent leurs bouquins, ils préfèrent les garder, moi le premier. Ceux qui ne sont pas attacher à l'objet prennent une carte dans une bibliothèque.

Ma réponse s'appliquait en général, sur tous les livres.

J'en vends et achète d'occasion depuis dix ans.

J'ai été voir sur un site d'auteurs,

Que vous soyez assujetti ou affilié, le taux de cotisations sociales est de 15,85 % de votre Bénéfice Artistique majoré de 15%.

Si on ajoute 8%, on est très en dessous des cotisations des salariés.

Pour info, vos payes ont 20% de retenues patronales et salariales rien que pour la retraite.

http://www.lamaisondesartistes.fr/site/que-dois-je-connaitre-de-la-fiscalite-des-artistes-auteurs/

Yop! est accro aux BD, il me semble avoir vu ça sur le site.

Ce qui est ahurissant c'est la brutalité de la réforme, comme pour tout, c'est la massue. On ne dialogue pas.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

J'ai été voir sur un site d'auteurs,

Que vous soyez assujetti ou affilié, le taux de cotisations sociales est de 15,85 % de votre Bénéfice Artistique majoré de 15%.

Si on ajoute 8%, on est très en dessous des cotisations des salariés.

Pour info, vos payes ont 20% de retenues patronales et salariales rien que pour la retraite.

Les salariés ne sont pas épargnés. Ça tire sur tout ce qui bouge.

Mais les salariés ont des droits et protections que les auteurs (profession indépendante et libérale) n'ont pas, ils ont un salaire fixe et un SMIC, des indemnités de licenciement, le chômage,... A côté des auteurs, même les intermittents du spectacle sont mieux lotis. C'est dire... Et on se plaint moins qu'eux. J'ai entendu dire tout à l'heure que les cheminots étaient de gros privilégiés. Bientôt, le simple salarié smicard sera traité de gros privilégié aussi, quand on achèvera les travailleurs.

Ce qui arrive aux auteurs est une sorte d'avant-goût pour les autres ?

Y'a un tableau en bas : http://vosdroits.ser...ers/F2302.xhtml

Il faut mettre ça en rapport avec les revenus d'auteurs ramant pour atteindre un semblant de SMIC et se prenant une amputation de 8%. C'est sûr que pour ceux qui font beaucoup d'argent, c'est acceptable. On les autorise même à cotiser au-delà des 8%, si jamais la réforme les pénalisait. N'est-ce pas merveilleux ?

http://www.lamaisond...tistes-auteurs/

Yop! est accro aux BD, il me semble avoir vu ça sur le site.

Ce qui est ahurissant c'est la brutalité de la réforme, comme pour tout, c'est la massue. On ne dialogue pas.

C'est marqué que je suis accro aux BD ? :D

Le refus de discuter ou même de prendre en compte la situation, c'est très agaçant.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Première réponse d'Aurélie Filipetti (sur... Twitter):

0d8dbdbfb6a259421795f800d1ea8933_normal.jpegAurélie Filippetti @aurelifil Suivre @RonyHerve @LeHuffPost nous sommes en train de chercher une solution à ce problème et je répondrai très vite pour soutenir les auteurs de BD

En espérant qu'ils ne jouent pas la temporisation car le décret doit passer en Septembre. D'ici là, avec la Coupe du Monde, les autres revendications retentissantes (intermittents, cheminots,...)

=========

@ Savonarol :

Les auteurs sont à peu près tous conscients du nivellement par le bas de la bande-dessinée : toutes les BD ne sont pas de grandes oeuvres, certaines font office de produits dérivés ou visent un public précis. Mais ça ne justifie pas la précarisation du moteur majeur de cette industrie, et JUSTEMENT. Le productivisme et la recherche du profit impose aux auteurs des cadences de fou (travail moins bien fait), une réduction de la rémunération (conditions de travail à la baisse) et aussi la recherche du produit vendeur plutôt que de la qualité intrinsèque (comme dans beaucoup de domaines). Mais le secteur est toujours rentable. Problème : ce qui devait permettre de faire rentrer de l'argent pour des projets artistiques plus audacieux devient une fin en soi.

On parle partout de la santé solide du marché de la BD alors que chez les auteurs, on parle de crise depuis plus d'une décennie.

Le pire est qu'on accepte une dose de galère, qui semble corollaire de la vie d'artiste. Beaucoup d'auteurs sont débrouillards. Il faut l'être pour survivre dans une telle configuration. Parce que faire de la BD, ça prend du temps. Démarcher et défendre ses projets aussi. Le faire bien, ça empêche généralement d'avoir un autre travail régulier à côté. Cela, on le sait. On ne cherche pas à être des coqs en pâte mais à pouvoir exercer correctement - comment se fait-il que certains auteurs ayant du succès tient le diable par la queue ?

Pour les blogs et les gens qui lisent gratuit dans les FNAC, je ne pense pas que ça ait un impact économique notable : ceux qui font des blogs gratuits le veulent bien, ils ramènent aussi un lectorat vers la BD et les bons blogs BD sont des succès éditoriaux en rayon. Ce média contamine aussi la presse, ce qui fait bosser les auteurs.

Et les jeunes qui squattent les rayons, ils n'ont de toute façon pas les moyens d'acheter les albums. La BD, comme passion régulière, devient une dépense conséquente (inclus les mangas).

(...)"Les 8 % généralisés de cotisation vont entraîner un afflux massif de liquidités", commente, un brin laconique, Etienne Davodeau. Une manne financière propre à renflouer des caisses vides ? "Ce que l'on sait, c'est que l'on va ponctionner y compris les plus précaires d'un mois de revenu, et tout ça dans un contexte déjà tendu", poursuit le créateur de "Lulu, femme nue". <br class="sep_para access" id="sep_para_3"> 5000 titres sortent chaque année, un chiffre qui augmente beaucoup plus rapidement que celui des lecteurs, pourtant aussi en hausse. La conséquence, c'est que les contrats (avances sur recettes), pour les jeunes auteurs notamment, sont de plus en plus maigres.

"Le temps de travail ne baisse pas, lui, pas plus que le coût de la vie", note Etienne Davodeau, longtemps galérien avant de connaître le succès. "La seule variable d'ajustement, dans la chaîne du livre, c'est l'auteur qu'on pressure, alors que sans lui, rien n'existe", rappelle l'artiste angevin, qui résume tout le paradoxe de la BD aujourd'hui : "Il y a 20 ans, ce qui était difficile, c'était de faire le premier livre. A l'heure actuelle, c'est plus difficile de faire le second... alors même qu'en terme créatif et économique -car la BD génère de l'argent !- le secteur se porte plutôt moins mal que les autres !"

(...)

Sur le plan économique, l’industrie culturelle est la quatrième plus rentable de France. Le marché du livre représente 80 000 emplois et 5,6 milliards d’euros.

Suite et source : http://www.angersmag...tion_a9387.html

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Il me semble avoir vu ça un jour sur votre profil, c'était un compliment.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

La très belle (et parlante) lettre de François Place :

La main coupée.

Une petite lettre pour annoncer benoîtement aux auteurs qu’on s’occupe enfin de leur retraite complémentaire. Il était temps ! merci L’IRCEC .

Chers auteurs, on va vous amputer de 8 % de votre revenu annuel global pour vous aider à préparer vos vieux jours. Oui vous cotisez déjà à la retraite générale et vous cotisez le plus souvent au plus bas de la retraite complémentaire. Mais grâce à ces 8 %, vos vieux jours sont assurés. Voilà, c’est tout. À bientôt. N’oubliez pas de dire merci.

Combien gagne un auteur jeunesse sur le prix d’un livre ? Entre 3% en poche et, au mieux du mieux, dans les cas exceptionnels de gros tirage et avec une notoriété acquise, une petite tranche de 8%, une fois un solide nombre de ventes déjà assuré (les droits progressifs). Et encore, il faut pour cela être auteur et illustrateur, sinon, vous pouvez diviser la somme à votre gré. C’est normal, il y a l’économie du livre, l’édition, la fabrication, la diffusion, la distribution, et tout et tout, et on vous explique qu’on ne peut pas faire mieux, qu’on ne peut pas faire plus, et vous vous retrouvez avec des avances sur droit qui n’ont parfois pas augmenté, en valeur constante, depuis 20 ans !

Avec ça, débrouillez-vous. Un auteur, ça fait tout, ça écrit (et ça dessine), ça scanne, ça maile, ça se déplace en librairie, sur des salons ou dans des classes, ça se documente, ça étudie, ça se forme, tout ça comme ça il peut, loyer, documentation, informatique etc.

Imaginez qu’un organisme dont on ignore à peu près tout du fonctionnement vienne annoncer par une petite lettre glissée en mail aux éditeurs : Au fait, l’année prochaine, vous nous balancez 8% de votre chiffre d’affaire annuel pour assurer la pérennité de votre maison.

Vous pensez qu’ils diraient merci ?

On a quelques questions, non ?

D’abord pourquoi 8, pourquoi pas 10 ou 12 ou 15 % ? Je veux dire, tant qu’on est à saigner, c’est quand même dommage de retenir la lame…

Pourquoi maintenant ? pourquoi aussi brutalement ? pourquoi aussi discrètement ? Pourquoi aussi obscurément ?

Vous connaissez un seul conseil d’administration, une seule instance de gestion ou de comptabilité qui accepterait de se voir notifier une cotisation aussi exorbitante sur un vulgaire A4 glissé en boîte mail. Je répète les questions : pourquoi 8% ? Où va cet argent ? Qui le gère ? retraite par répartition ? Par capitalisation ? Dans ce cas, c’est un fond de pension, mais vous avez une seule idée de l’endroit où il est placé ? Vous ne vous attendez pas à recevoir un petit dossier, par la poste, bien complet, bien expliqué ? Ben vous êtes bien bêtes. Parce que les syndicats de Bd qui ont osé posé des questions se sont, en gros, fait recevoir sur les roses :

C’est comme ça. Y a rien à discuter.

La Sofia devait s’engager à prendre en charge une moitié de ces cotisations. Est-ce une rumeur, est-ce une réalité, elle se dégage au vu de la somme à sortir.

Ce n’est pas un monde fou, c’est un monde flou.

Nous avons donc la chance de bénéficier, d’un côté, du régime le plus ultralibéral de toutes les professions : sans clientèle assurée, sans couverture, sans visibilité, sans rémunération, puisque nous ne sommes payés que sur les ventes à venir, et qu’un à-valoir, déjà maigre, devient carrément misérable quand il est ventilé en trois parties. Quelle profession accepte d’avancer TOUT le travail contre un tiers d’une rémunération, 2/3 quand il est fini, livré, corrigeable et amendable sans contrepartie, et le dernier tiers à parution, c’est-à-dire au bon vouloir du commanditaire ? Aucune. L’auteur, du point de vue comptable, est la seule variable d’ajustement. Tout le reste, les frais de fabrication et de distribution sont « durs », incompressibles.

De l’autre côté, nous découvrons que nous sommes aussi ressortissants du régime le plus opaque et le plus dirigiste qui soit, au sens soviétique du terme, puisqu’une instance même pas gouvernementale peut se permettre de nous imposer du jour au lendemain une cotisation exorbitante sans se soucier une demi-seconde de la précarité dans laquelle vivent la plupart d’entre nous.

Il est vrai que, comme pour les intermittents du spectacle, cela aura la vertu d’en éliminer un certain nombre, qui ne cotiseront plus à rien, puisqu’ils se retrouveront sur le carreau.

Pour en terminer avec cette histoire d’avenir garanti, il m’est arrivé, jeune encore, et déjà passablement accablé par les conditions que je me voyais offrir pour travailler dans l’édition, de me dire que le seul moyen de m’en sortir serait d’acheter un toit. Pour ne plus avoir, plus tard, à payer de loyer. Et donc, pour assurer mes arrières ou mes vieux jours, comme vous voudrez. Je travaillais entre 70 H et 80 H/semaine et autant vous dire que le mot vacances n’était même pas dans mon dictionnaire, quand à la rémunération que je recevais en contrepartie, c’est une rigolade, je passais mon temps à faire de l’alimentaire (principalement des dessins d’exé en publicité) pour continuer à produire un peu d’édition.

Nous avons emprunté 100% du prix de la maison et les 10% du notaire auprès de la famille. Notre endettement atteignait les 30% autorisés. Si j’avais dû en plus, balancer 8% à cet opaque IRCEC, autant vous dire que je pouvais mettre un trait sur la maison.

Savez-vous quoi ? Je suis content d’avoir pu le faire. Je pense que la maison est une meilleure garantie !

Pour la petite histoire, j’ai dû, quelques années plus tard, aller trouver le banquier et lui dire : voilà, j’ai un super projet d’édition, j’ai de la notoriété, je suis en bonne santé, mais, comment vous dire, dans les 2 mois qui viennent, soit j’obtiens une bourse au CNL, soit je revends ma maison pour continuer. Pouvez-vous patienter 2 mois ?

On en est toujours au bon vieux mythe de la cigale et de la fourmi.

Auteurs, réjouissez-vous. Vous êtes cigale, on vous promène avec de petits à-valoirs pour vous permettre de pousser la chansonnette. Un ancien ministre de l’éducation a d’ailleurs pu dire un jour sans plaisanter que celui qui ne gagnait pas suffisamment de droits pour vivre de ses livres était tout simplement un mauvais auteur. Ça, c’est pour le côté ultralibéral. Ou tu marches ou tu crèves, et ne t’en prends qu’à toi-même.

À partir de maintenant, vous serez aussi fourmi, on vous prélèvera ce que vous avez piteusement glané dans votre sébile pour le mettre de côté. Ça, c’est pour le côté soviétique. Le plan. La prévision. On ne vous demande pas votre avis, on vous balance un ordre plutôt que des informations, et ça ne vous regarde pas, c’est pour votre bien.

Des deux côtés, vous payez.

C’est quoi, 8%, sur un corps humain ? C’est votre main droite. Vous n’avez qu’à apprendre à vous servir de la main gauche.

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Je me souviens avoir lu qu'un écrivain touchait environ 1.5€ par livre de poche.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

En BD, la part standard des droits d'auteurs est... 8% du prix de vente.

8% à partager entre les auteurs (scénariste, dessinateur). Cette part peut varier suivant les contrats et le type d'album, la reconnaissance de l'auteur mais la tendance est à la baisse. On peut renégocier le pourcentage à la hausse à chaque réédition, normalement.

Sur un album à 15 euros : 8% = 1,2 euros.

S'il y a deux auteurs, l'arrangement standard est 1/3 scénariste, 2/3 dessinateur (mais ça peut aussi varier). Donc 0,40 et 0,80 euros. Le reste est partagé entre éditeur, imprimeur, distributeur, libraire (et état). Ce sont surtout les distributeurs qui font mal au marché, exactement comme dans l'agro-alimentaire.

Mais l'auteur touche une avance sur droits. Un forfait qui sert de rémunération le temps de travailler sur l'album. L'éditeur la calcule selon un nombre de ventes prévisionnel et la garantit en cas de mévente. Même si parfois, il paye en retard (pratique très courante). Une fois le quota prévisionnel vendu, les auteurs touchent leur pourcentage sur les ventes suivantes. Encore faut-il que l'éditeur le tienne au courant des ventes, ce qui n'est pas évident non plus. Encore faut-il vendre.

Ces avances sur droits peuvent varier, notamment à cause de forfaits (pour les grosses paginations) qui baissent le prix de la planche. Ou pour diverses raisons, mais en comparant les pratiques contractuelles, on se rend compte qu'elles vont vers le bas alors que le secteur se porte plutôt bien et que le coût de la vie augmente.

On fait comme si l'auteur de BD devait être bradé. Et on le brade.

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Membre, 47ans Posté(e)
g_pu_rien Membre 5 344 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

si les grandes enseignes comme la fnac , interdisaient aux gens de lire les bd sur place .

en plus de lire sans acheter les livres qu'ils lisent , ils empechent aux acheteurs potentiels de de s'approcher des rayons .

:plus:

Combien de fois ai-je vu des gens en train de lire agenouillé par terre à Chapitre à Saint-Brieuc ?

Le pire, c'est que le magasin lui-même possède un genre de petit salon avec fauteuil pour les clients qui veulent bouquiner.

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