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Guide critique des phrases toutes faites de grands philosophes


pascalin

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
Posté(e)

Prends de la graine sur les interventions intelligentes des autres intervenants , revient lorsque tu auras toi aussi envie de débattre et d'élever le débat , sinon ...

Le débat ? Quel débat ? Maxime a bien démontré qu'il n'y a pas de débat ici ! first.gif

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Membre, 30ans Posté(e)
maxime0805 Membre 767 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Si tu n'as pas envie ou les moyens de répondre de façon intelligente , ne viens pas sur ce sujet , d'autres le peuvent , prends exemple ...

Sauf que moi je veux bien débattre.

Mais sans opposition valable, je suis bien en peine...

Tu dis qu'il y a des phrases toutes faites de philosophes, je réponds que je n'en connais pas.

Si tu n'arrives pas à donner au moins un exemple pour lancer la discussion, tu l'as très bien dit : je n'ai pas les moyens de répondre.

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Membre, 30ans Posté(e)
maxime0805 Membre 767 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Autant de citations extraites du livre où elles sont contenus, on pourrait presque croire qu'il y en a une qui soit tombée du ciel.

Bref, je me répète mais : y a t-il une phrase de philosophe qui soit venue toute seule? C'est à dire sans explications, sans arguments?

Il en faut au moins une pour qu'il y ait un semblant de "guide critique des phrases toutes faites de grands philosophes".

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Membre, le corps sur Terre, l'esprit ailleurs , 55ans Posté(e)
pascalin Membre 15 340 messages
55ans‚ le corps sur Terre, l'esprit ailleurs ,
Posté(e)

Voilà pour l'argumentation de Spinoza :

Spinoza - Ce qu'est la Création

Ce qu’est la création. – Nous disons donc que la création est une opération à laquelle ne concourent d’autres causes que l’efficiente, c’est-à-dire qu’une chose créée est une chose qui pour exister ne suppose avant elle rien que Dieu.

De la définition vulgaire de la création. – Il faut noter ici : 1° que nous laissons de côté les mots du néant communément employés par les philosophes, comme si le néant était une matière de laquelle les choses fussent tirées. Si, d’ailleurs, ils s’expriment ainsi, c’est parce qu’ayant coutume, quand il s’agit de la génération des choses, de supposer avant elles quelque chose de quoi elles sont faites, ils n’ont pu dans la création laisser de côté ce petit mot de. Le même accident leur est arrivé au sujet de la matière ; voyant en effet que tous les corps sont dans un lieu et entourés d’autres corps, ils se sont demandé où était contenue la totalité de la matière et ont répondu : dans quelque espace imaginaire. Il n’est donc pas douteux que, loin de considérer ce néant comme la négation de toute réalité, ils ne se le soient forgé ou imaginé comme quelque chose de réel.

Explication de la définition adoptée. – 2° Que je dis : nulles causes en dehors de la cause efficiente ne concourent à la création. Je pouvais dire que la création nie ou exclut toutes causes sauf l’efficiente. J’ai mieux aimé dire : nulles causes ne concourent afin de n’avoir pas à répondre à ceux qui demandent si Dieu ne s’est proposé dans la création aucune fin, en vue de laquelle il ait créé les choses. De plus, pour mieux expliquer la chose, j’ai ajouté une deuxième définition, savoir : qu’une chose créée ne suppose rien avant elle sauf Dieu ; car si Dieu, en effet, s’est proposé quelque fin, cette fin n’est certainement pas extérieure à Dieu ; car il n’existe rien hors de Dieu par quoi il soit poussé à agir.

Les accidents et les modes ne sont pas créés. 3° De cette définition il découle assez qu’il n’y a point de création des accidents et des modes ; car ils supposent outre Dieu une substance créée.

Il n’a point existé de temps ou de durée avant la création. – 4° Enfin, avant la création nous ne pouvons imaginer aucun temps et aucune durée, mais le temps et la durée ont commencé avec les choses. Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser. Il ne présuppose donc pas seulement une chose créée quelconque, mais avant tout les hommes pensants. Quant à la durée, elle cesse où les choses créées cessent d’être et commence où les choses créées commencent d’être ; je dis les choses créées, car nulle durée n’appartient à Dieu mais seulement l’éternité, nous l’avons montré plus haut avec une suffisante évidence. La durée suppose donc avant elle ou au moins implique les choses créées. Pour ceux qui imaginent la durée et le temps avant les choses créées, ils sont victimes du même préjugé que ceux qui forgent un espace par-delà la matière, comme il est assez évident de soi. Voilà pour la définition de la création.

L’opération de créer et celle de conserver sont une même opération de Dieu. – Il n’est pas nécessaire ici de répéter encore une fois ce que nous avons démontré Axiome 10, partie I ; savoir, que tout autant il est requis de forces pour créer une chose, tout autant il en est requis pour la conserver, c’est-à-dire que l’opération de créer le monde et celle de le conserver sont la même opération de Dieu. Après ces observations, passons maintenant à ce que nous avons promis en second lieu. Il nous faut donc chercher : 1° Ce qui est créé et ce qui est incréé ; 2° Si ce qui est créé a pu être créé de toute éternité. Quelles choses sont créées. – À la première question nous répondons brièvement : est créée toute chose dont l’essence est conçue clairement sans aucune existence bien qu’elle se conçoive par elle-même ; comme par exemple la matière, dont nous avons un concept clair et distinct, quand nous la concevons sous l’attribut de l’étendue et que nous concevons avec une clarté et une distinction égales qu’elle existe ou n’existe pas.

Pensées Métaphysiques, trad. Charles Appuhn, G.F. p.377-378.

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Membre, Posté(e)
Scénon Membre 3 629 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
“Le temps n'est rien qu'un mode de pensée” dixit Spinoza.

... dixit Pascalin.

Revera dixit Spinoza: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

Dans le contexte, l'idée exprimée par Spinoza me paraît très loin d'être incompréhensible, Pascalin. Je dirais même: ce qu'il dit peut passer pour une évidence.

Je ne vois dans cette phrase, dans le “ton”, rien du genre: “m'avez-vous vu? j'affirme! bande d'idiots, écoutez la Vérité qui sort de ma bouche! et ne me demandez pas de justifier, ô mécréants!” Car si j'ai bien compris, c'est cela que vous reprochez à cette sorte de phrase.

Pour tout vous dire, ce qu'écrit là Spinoza me semble assez “commun” et n'a à la limite rien d'une pensée particulièrement originale.

Ceci non pour le plaisir de vous contredire, croyez-moi!

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

"Les hommes jugent que les choses sont bonnes parce qu'ils les désirent au lieu de les désirer parce qu'elles sont bonnes." Spinoza

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Invité elbaid
Invités, Posté(e)
Invité elbaid
Invité elbaid Invités 0 message
Posté(e)

Aristote, Pol. I, ch.4 a écrit:

S'il était possible à chaque instrument, parce qu'il en aurait reçu l'ordre ou pas pressentiment de mener à bien son oeuvre propre, comme on le dit des Statues de Dédale ou des trépieds d'Héphaïstos qui selon le poète, s'introduisaient de leur propre mouvement dans l'assemblée des Dieux, ou si , pareillement, les navettes tissaient d'elles-mêmes et les plectres jouaient tout seuls de la cithare, alors les ingénieurs n'auraient pas besoin de serviteurs ni les maîtres d'esclaves .

Le mec Aristote il y a 2300 ans il parle de mécanisation de la production qui entraîne la disparition de l'esclavage et de la main d'oeuvre humaine . enfin presque .

il est balaise le mec !

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
Posté(e)

Voilà pour l'argumentation de Spinoza :

Ah ! Bravo pour ce geste de bonne foi !

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Membre, 76ans Posté(e)
Pales Membre 23 646 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

...............Philosopher ne signifie pas de quelqu'un qu’il est un Philosophe

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Membre, le corps sur Terre, l'esprit ailleurs , 55ans Posté(e)
pascalin Membre 15 340 messages
55ans‚ le corps sur Terre, l'esprit ailleurs ,
Posté(e)

... dixit Pascalin.

Revera dixit Spinoza: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

Dans le contexte, l'idée exprimée par Spinoza me paraît très loin d'être incompréhensible, Pascalin. Je dirais même: ce qu'il dit peut passer pour une évidence.

Je ne vois dans cette phrase, dans le “ton”, rien du genre: “m'avez-vous vu? j'affirme! bande d'idiots, écoutez la Vérité qui sort de ma bouche! et ne me demandez pas de justifier, ô mécréants!” Car si j'ai bien compris, c'est cela que vous reprochez à cette sorte de phrase.

Pour tout vous dire, ce qu'écrit là Spinoza me semble assez “commun” et n'a à la limite rien d'une pensée particulièrement originale.

Ceci non pour le plaisir de vous contredire, croyez-moi!

désolé mais ce n'est pas une argumentation valable sur le fond , tu ne fais qu'exprimer un ressentis .

Quelle est l'argumentation de Spinoza par rapport à la phrase que j'ai citée ?

Tu pourrais argumenter s'il te plais par rapport à ce que tu vois d'écrit et ce que tu penses et , super méga important de méga important ,ce qu'a voulu exprimer l'auteur , ce philosophe qu'est Spinoza et je ne te le cache pas , il y a un piège , que personne ici ,au vu des bagages apparemment énormes dont on se glorifie , ne pense et ne dit

HumHum , je doute , je doute ...

Ah ! Bravo pour ce geste de bonne foi !

Mais bon sang !

je fournis de la matière première et toi dans ton coin ...tu dis juste bravo ?

Mais je m'en fout de ton bravo à la con ! Développe , donne ton opinion par rapport aux écrits ;

du fond , du fond , du fond et pas des jappements inutiles !

Je te l'ai fais à ta façon ! :hehe:;)

ça te plais ? tu te plais dans ton rôle( humhum mais je m'aime moi tout seul ) ? :bo:

Bon , sérieux , qu'est-ce qui , dans l'argumentation de Spinoza , soutiens cette phrase ?

Et manque de bol ,question subsidiaire :hehe: , il y a une autre phrase du même acabit , dis moi laquelle ?

et avec argumentation et tout et tout hein ! argumentum expressivo !!!

je veux bien faire des efforts mais idem hein !!!

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Membre, 30ans Posté(e)
maxime0805 Membre 767 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Mais bon sang !

je fournis de la matière première et toi dans ton coin ...tu dis juste bravo ?

Loin de moi l'idée de répondre à la place de DdM, mais je pense que par son bravo il a exprimé la satisfaction de voir que tu es passé du stade "les phrases des philosophes sortent de nul part" au stade "les phrases des philosophes sont au milieu d'une argumentation".

Du moins c'est comme tel que j'ai plussoyé son commentaire.

Bref, LA on peut discuter parce que tu t'attaques à l'argumentation de Spinoza et non au préjugé que tu t'en fais, et c'est un énorme pas en avant que tu nous as fait là.

Bon, pour revenir à la phrase..

je pense que ce que spinoza a voulu dire c'est simplement que sans personne pour penser le temps, celui-ci n'existe tout simplement pas.

Le temps n'est important que pour ceux qui ont peur de la mort.

Pour prendre un exemple que la prof de philo m'avait donné à propos de je ne sais plus trop quoi : un ethnologue avait rapporté que dans une tribu qu'il avait visité, le temps n'existait pas. Il n'existait pas dans le sens où aucun des événements de la journée n'était fixée par une heure, ils n'avaient pas de mots pour expliquer ce concept, et lorsqu'il avait demandé à une femme l'âge qu'elle avait après lui avoir expliqué ce qu'était une année, celle-ci lui avait répondu "oh, dans ce cas je dois avoir entre trente et cinquante ans".

Bref, tout ça pour dire que quand spinoza dit que le temps n'est qu'un mode de pensée, c'est comme ça que je le comprends.

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
Posté(e)

Mais bon sang !

je fournis de la matière première et toi dans ton coin ...tu dis juste bravo ?

Mais je m'en fout de ton bravo à la con ! Développe , donne ton opinion par rapport aux écrits ;

du fond , du fond , du fond et pas des jappements inutiles !

Allons, calmons-nous. J'ai dû entre-temps gérer une crise politique dans le topic sur la vulgarité. Cela m'a pris beaucoup d'énergie.

Alors, lisons à nouveau l'affirmation de Spinoza avant de la décortiquer: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

1ère partie: Spinoza affirme que le temps est la mesure de la durée, voulant dire par là que le temps n'est pas un fluide quelconque ayant une existence propre ou ayant une prise quelconque sur les choses. Ainsi, de ce point de vue, il est à la rigueur erroné de dire que "le temps passe", car ce n'est pas le temps lui-même qui passe, mais bien les phénomènes, les événements; ce sont les objets du monde qui se meuvent, qui changent, qui s'agglomèrent ou se séparent. D'ailleurs, le système de l'horloge n'est pas réglé sur le passage du temps, mais bien sur la rotation de la terre, et la progression du soleil et de la lune dans le ciel.

2e partie: Spinoza rajoute que le temps n'est finalement qu'un mode de penser. En effet, s'il a déjà été établi que le temps est la mesure de la durée, encore faut-il qu'il y ait effectivement un être et une conscience pour percevoir cette durée et pour avoir la volonté de la mesurer. Et encore plus: s'il n'y a pas de mesure et de perception de la durée, alors qu'est-ce qui nous autorise effectivement à parler de durée ? À cela on opposera que l'homme est en mesure de reconstituer le trajet de l'évolution avant même sa venue au monde. Mais cette reconstitution n'est justement qu'une reconstitution, et non pas le réel même de la chose. La durée que nous attribuons au passé n'est finalement qu'une extension de notre propre mesure du temps actuel... et demeure donc liée à notre pensée.

Conclusion: le temps ne peut précéder la création de la substance des choses, puisque avant cette création, il n'y a nul être, nulle conscience, et donc nulle durée.

CQFD.

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Membre, Posté(e)
AK-47 Membre 120 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Allons, calmons-nous. J'ai dû entre-temps gérer une crise politique dans le topic sur la vulgarité. Cela m'a pris beaucoup d'énergie.

Alors, lisons à nouveau l'affirmation de Spinoza avant de la décortiquer: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

1ère partie: Spinoza affirme que le temps est la mesure de la durée, voulant dire par là que le temps n'est pas un fluide quelconque ayant une existence propre ou ayant une prise quelconque sur les choses. Ainsi, de ce point de vue, il est à la rigueur erroné de dire que "le temps passe", car ce n'est pas le temps lui-même qui passe, mais bien les phénomènes, les événements; ce sont les objets du monde qui se meuvent, qui changent, qui s'agglomèrent ou se séparent. D'ailleurs, le système de l'horloge n'est pas réglé sur le passage du temps, mais bien sur la rotation de la terre, et la progression du soleil et de la lune dans le ciel.

2e partie: Spinoza rajoute que le temps n'est finalement qu'un mode de penser. En effet, s'il a déjà été établi que le temps est la mesure de la durée, encore faut-il qu'il y ait effectivement un être et une conscience pour percevoir cette durée et pour avoir la volonté de la mesurer. Et encore plus: s'il n'y a pas de mesure et de perception de la durée, alors qu'est-ce qui nous autorise effectivement à parler de durée ? À cela on opposera que l'homme est en mesure de reconstituer le trajet de l'évolution avant même sa venue au monde. Mais cette reconstitution n'est justement qu'une reconstitution, et non pas le réel même de la chose. La durée que nous attribuons au passé n'est finalement qu'une extension de notre propre mesure du temps actuel... et demeure donc liée à notre pensée.

Conclusion: le temps ne peut précéder la création de la substance des choses, puisque avant cette création, il n'y a nul être, nulle conscience, et donc nulle durée.

CQFD.

Déjà, je tiens à dire que ce que vous faites là n'est qu'une interprétation de la phrase de Spinoza. Moi-même, j'avais compris la phrase différemment avant ce message (tout aussi logiquement). Dans le texte de Spinoza, ce n'est pas assez détaillé pour exprimer sa véritable pensée (en même temps, je crois que si il prenait le temps de tout détaillé, le livre ferait 500 pages de plus...)

Sinon, je suis en partie d'accord avec votre raisonnement, le mien rejoint le votre i believe.

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Membre, Posté(e)
Scénon Membre 3 629 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Tu pourrais argumenter...

Je peux m'épargner cette peine. Je souscris à l'analyse faite par Dompteur de mots, et en particulier à sa conclusion:

Le temps ne peut précéder la création de la substance des choses, puisque avant cette création, il n'y a nul être, nulle conscience, et donc nulle durée.

... et à ce qu'écrit Maxime:

Sans personne pour penser le temps, celui-ci n'existe tout simplement pas.
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Invité Helyza
Invités, Posté(e)
Invité Helyza
Invité Helyza Invités 0 message
Posté(e)

Souvent le contexte est là pour éclaircir ces phrases, plutôt que de critiquer leur portée sans le reste, je pense qu'il vaut mieux chercher les explications pour prendre le contre-pied de ce principe au final pas très intelligent des citations isolées.

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Membre, le corps sur Terre, l'esprit ailleurs , 55ans Posté(e)
pascalin Membre 15 340 messages
55ans‚ le corps sur Terre, l'esprit ailleurs ,
Posté(e)

Allons, calmons-nous. J'ai dû entre-temps gérer une crise politique dans le topic sur la vulgarité. Cela m'a pris beaucoup d'énergie.

Alors, lisons à nouveau l'affirmation de Spinoza avant de la décortiquer: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

1ère partie: Spinoza affirme que le temps est la mesure de la durée, voulant dire par là que le temps n'est pas un fluide quelconque ayant une existence propre ou ayant une prise quelconque sur les choses. Ainsi, de ce point de vue, il est à la rigueur erroné de dire que "le temps passe", car ce n'est pas le temps lui-même qui passe, mais bien les phénomènes, les événements; ce sont les objets du monde qui se meuvent, qui changent, qui s'agglomèrent ou se séparent. D'ailleurs, le système de l'horloge n'est pas réglé sur le passage du temps, mais bien sur la rotation de la terre, et la progression du soleil et de la lune dans le ciel.

2e partie: Spinoza rajoute que le temps n'est finalement qu'un mode de penser. En effet, s'il a déjà été établi que le temps est la mesure de la durée, encore faut-il qu'il y ait effectivement un être et une conscience pour percevoir cette durée et pour avoir la volonté de la mesurer. Et encore plus: s'il n'y a pas de mesure et de perception de la durée, alors qu'est-ce qui nous autorise effectivement à parler de durée ? À cela on opposera que l'homme est en mesure de reconstituer le trajet de l'évolution avant même sa venue au monde. Mais cette reconstitution n'est justement qu'une reconstitution, et non pas le réel même de la chose. La durée que nous attribuons au passé n'est finalement qu'une extension de notre propre mesure du temps actuel... et demeure donc liée à notre pensée.

Conclusion: le temps ne peut précéder la création de la substance des choses, puisque avant cette création, il n'y a nul être, nulle conscience, et donc nulle durée.

CQFD.

Déjà, je tiens à dire que ce que vous faites là n'est qu'une interprétation de la phrase de Spinoza. Moi-même, j'avais compris la phrase différemment avant ce message (tout aussi logiquement). Dans le texte de Spinoza, ce n'est pas assez détaillé pour exprimer sa véritable pensée (en même temps, je crois que si il prenait le temps de tout détaillé, le livre ferait 500 pages de plus...)

Sinon, je suis en partie d'accord avec votre raisonnement, le mien rejoint le votre i believe.

Je peux m'épargner cette peine. Je souscris à l'analyse faite par Dompteur de mots, et en particulier à sa conclusion:

... et à ce qu'écrit Maxime:

Tout d'abords , merci pour vos réponses ! et la volonté d'être dans le fond des choses,parler des idées ,des pensées ... c'est ce qui m'importe!!! même si je suis maladroit pour le faire savoir ,sentir ...

Et non un blasphémateur de la philosophie, car je reconnais la grandeur des grands penseurs , je ne voulais qu'ouvrir une petite boite de pandore et désolé si c'est peut-être un tabou... ( je dis ça parce que j'ai lu dernièrement,moins d'une semaine, un bouquin d'un philosophe sur Spinoza qui s'excuse dès le début de son livre, donc bon voila quoi ...)

Je tiens à reconnaitre et à dire que j'ai mal géré dès le début, ce sujet .

Je tiens à dire aussi que je me suis remis à lire les philosophes !!! vous êtes chiants quand même !! :bad:

Non je déconne :bo: , je vous suis très reconnaissant de me stimuler , bon à la base je suis très curieux et ouvert .. donc bon voilà aussi..

Allons, calmons-nous. J'ai dû entre-temps gérer une crise politique dans le topic sur la vulgarité. Cela m'a pris beaucoup d'énergie.

Alors, lisons à nouveau l'affirmation de Spinoza avant de la décortiquer: “Car le temps est la mesure de la durée ou plutôt il n’est rien qu’un mode de penser”.

1ère partie: Spinoza affirme que le temps est la mesure de la durée, voulant dire par là que le temps n'est pas un fluide quelconque ayant une existence propre ou ayant une prise quelconque sur les choses. Ainsi, de ce point de vue, il est à la rigueur erroné de dire que "le temps passe", car ce n'est pas le temps lui-même qui passe, mais bien les phénomènes, les événements; ce sont les objets du monde qui se meuvent, qui changent, qui s'agglomèrent ou se séparent. D'ailleurs, le système de l'horloge n'est pas réglé sur le passage du temps, mais bien sur la rotation de la terre, et la progression du soleil et de la lune dans le ciel.

2e partie: Spinoza rajoute que le temps n'est finalement qu'un mode de penser. En effet, s'il a déjà été établi que le temps est la mesure de la durée, encore faut-il qu'il y ait effectivement un être et une conscience pour percevoir cette durée et pour avoir la volonté de la mesurer. Et encore plus: s'il n'y a pas de mesure et de perception de la durée, alors qu'est-ce qui nous autorise effectivement à parler de durée ? À cela on opposera que l'homme est en mesure de reconstituer le trajet de l'évolution avant même sa venue au monde. Mais cette reconstitution n'est justement qu'une reconstitution, et non pas le réel même de la chose. La durée que nous attribuons au passé n'est finalement qu'une extension de notre propre mesure du temps actuel... et demeure donc liée à notre pensée.

Conclusion: le temps ne peut précéder la création de la substance des choses, puisque avant cette création, il n'y a nul être, nulle conscience, et donc nulle durée.

CQFD.

1ère partie : Justement , pour Spinoza , le philosophe de la Substance par excellence , il conviendrai que le temps qui marque, soi réellement substantiel , pourquoi ne l'est il pas ? pourquoi Spinoza ne le différencie pas ? Et s'il y a non différenciation de sa part , alors le tout substantiel gradué ne peux se réaliser .

2e partie : Justement ,c'est là que le bas blesse... , pourquoi le temps ne serait - il que la mesure de la durée ? et en quoi l'aurait défini et argumenté ?

Quand à l'Argumentum sur la durée , il suffit de ne plus vouloir la considérer pour qu'elle apparaisse

Ensuite ,dans un schème parallèle , on pourrait rétorquer que, puisque l'éternité existe pour supporter la notion de temps , le temps est nécessaire et valide pour consolider la notion d'éternité .

Raisonnement circulaire peut-être à la spinozienne ?:o°;)

Ensuite ,c'est sans compter sur l'inflation éternelle , théorie scientifique, qui marque la notion de temps effective dans l'éternité , une boucle temporelle éternelle , le temps peut être avant qu'il ne soit pour l'être ..

Je reviendrais pour compléter et débattre avec plaisir avec vous !

je n'ai pas trop le temps, désolé .. l'envie oui !avec grand plaisir !

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 049 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

1ère partie : Justement , pour Spinoza , le philosophe de la Substance par excellence , il conviendrai que le temps qui marque, soi réellement substantiel , pourquoi ne l'est il pas ? pourquoi Spinoza ne le différencie pas ? Et s'il y a non différenciation de sa part , alors le tout substantiel gradué ne peux se réaliser .

2e partie : Justement ,c'est là que le bas blesse... , pourquoi le temps ne serait - il que la mesure de la durée ? et en quoi l'aurait défini et argumenté ?

Si j'en lis la traduction de Dompteur de mots (C'est mal, mais j'ai la flemme de le lire moi-même, là, il est trop tôt), le temps est conçu par Spinoza comme une durée. Autrement dit, le temps passe. S'il marque, ce n'est qu'en remodelant ce qui est, et non en ajoutant à ce qui est déjà, ce qui est profondément différent. Mais on peut le comprendre aussi, je crois, comme le fait que la durée est un mouvement, c'est-à-dire que nous interprétons un déplacement en fonction de notre propre situation, ce qui fait que certaines choses le paraissent et d'autres non.

Et, le tout substance chez Spinoza ne concerne que les choses. Je ne m'avancerai pas trop, car je l'ignore, mais s'il ne conçoit pas la durée comme une chose, mais uniquement comme une évolution de l'état d'une chose, il n'y a aucune contradiction, à mon sens, puisque la durée est seulement une espèce de comparaison entre différents instants d'une "même chose" qui évolue.

Pour ce qui est de la définition du temps, c'est un débat plus complexe. La durée, c'est la réunion de l'espace avec le mouvement. Sans forcément rationaliser la durée, tu la connais intuitivement par seule comparaison entre ce qui est "jeune" et ce qui est "vieux". Bref, la succession d'état. Bergson développe par exemple une autre définition du temps, dont voici l'extrait (que je mets en "notice") :

La durée toute pure ou temps vécu est une continuité indivise, et s'oppose au temps spatialisé des montres et des horloges

C'est justement cette continuité indivisible de changement qui constitue la durée vraie. Je ne puis entrer ici dans l'examen approfondi d'une question que j'ai traitée ailleurs. Je me bornerai donc à dire, pour répondre à ceux qui voient dans cette durée « réelle » je ne sais quoi d'ineffable et de mystérieux, qu'elle est la chose la plus claire du monde : la durée réelle est ce que l'on a toujours appelé le temps, mais le temps perçu comme indivisible. Que le temps implique la succession, je n'en disconviens pas. Mais que la succession se présente d'abord à notre conscience comme la distinction d'un « avant » et d'un « après » juxtaposés, c'est ce que je ne saurais accorder. Quand nous écoutons une mélodie, nous avons la plus pure impression de succession que nous puissions avoir — une impression aussi éloignée que possible de celle de la simultanéité — et pourtant c'est la continuité même de la mélodie et l'impossibilité de la décomposer qui font sur nous cette impression.

Si nous la découpons en notes distinctes, en autant d'« avant », et d'« après » qu'il nous plaît, c'est que nous y mêlons des images spatiales et que nous imprégnons la succession de simultanéité : dans l'espace, et dans l'espace seulement, il y a distinction nette de parties extérieures les unes aux autres. Je reconnais d'ailleurs que c'est dans le temps spatialisé que nous nous plaçons d'ordinaire. Nous n'avons aucun intérêt à écouter le bourdonnement ininterrompu de la vie profonde. Et pourtant la durée réelle est là. C'est grâce à elle que prennent place dans un seul et même temps les changements plus ou moins longs auxquels nous assistons en nous et dans le monde extérieur.

Ainsi, qu'il s'agisse du dedans ou du dehors de nous ou des choses, la réalité est la mobilité même. C'est ce que j'exprimais en disant qu'il y a du changement, mais qu'il n'y a pas de choses qui changent.

Devant le spectacle de cette mobilité universelle, quelques-uns d'entre nous seront pris de vertige, Ils sont habitués a la terre ferme : ils ne peuvent se faire au roulis et au tangage. Il leur faut des points « fixes » auxquels attacher la pensée et l'existence. Ils estiment que si tout passe, rien n'existe : et que si la réalité est mobilité elle n'est déjà plus au moment où on la pense, elle échappe à la pensée. Le monde matériel, disent-ils, va se dissoudre, et l'esprit se noyer dans le flux torrentueux des choses — Qu'ils se rassurent ! Le changement, s'ils consentent à le regarder directement, sans voile interposé, leur apparaîtra bien vite comme ce qu'il peut y avoir au monde de plus substantiel et de plus durable. Sa solidité est infiniment supérieure à celle d'une fixité qui n'est qu'un arrangement éphémère entre des mobilités.

La perception du changement, Paris, PUF, 1959, p 166.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 022 messages
If you don't want, you Kant...,
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C'est assez simpliste de ma part, mais comme j'adhère!

Mais il y a une idée que j'ai souvent entendue dans mes années de galère universitaire ; souvent on l'accompagne du nom d'Aristote car il fait autorité mais la phrase qu'on lui attribue ne correspond pas du tout à son point de vue, jusqu'à preuve du contraire. "L'homme est le seul animal politique car il est doté du langage" : je ne crois pas que ce soit une citation exacte d'Aristote, mais c'est en substance de cette manière qu'il est cité, et cela ne reflète pas du tout sa pensée, qui est largement plus nuancée.

Cette phrase que j'ai écrite entre guillemets est en fait une citation d'une de mes profs de l'époque, une femme ayant la prétention d'être philosophe, qu'elle a utilisée comme un postulat c'est-à-dire juste à des fins de nous faire avaler ses conneries sans prendre la peine de développer cette idée apparemment stupide et fausse.

En fait, j'ai assez souvent entendu des postulats douteux en philo dès qu'il s'agissait des animaux et de cette supposée barrière imaginaire nous séparant d'eux... Nous avons une "âme", ou une "conscience" pour les plus rationnels tongue.gif, tandis qu'eux ne seraient dictés que par leurs instincts et agiraient mécaniquement, Descartes est grand. Cette idée est tellement ancrée dans certains milieux que de nombreuses personnes, même des gens dont c'est le métier, ne prennent même pas la peine de questionner ces pseudo évidences.

:bo:

Une théorie est toujours valable quand elle décrit la vérité, ou du moins quand on ne peut pas prouver qu'elle est fausse. Cela n'a rien à voir avec le temps, en tout cas je crois que la vérité est toujours la même quelle que soit l'époque ou le lieu où l'on se trouve. Et je pense en effet qu'il faut faire de la science pour développer des théories philosophiques. L'inverse aussi est vrai : la philosophie est le moteur de la science. La première questionne, et c'est en faisant des études dans les domaines adéquats que l'on peut tenter de vérifier la validité des théories philosophiques. Par exemple, un philosophe qui s'interroge sur ce qu'est l'humain sans s'intéresser aux travaux des biologistes, historiens, anthropologues, etc., est selon moi complètement à côté de la plaque. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu de philosophie donc je ne pourrai pas citer d'auteurs, mais j'ai rencontré des textes qui méritaient ce reproche : des tartines d'affirmations bancales parce que ne reposant pas sur un constat de la réalité, des expérimentations, mais seulement sur des fantasmes de l'auteur. Je trouve ça totalement malhonnête et sans intérêt, et c'est ce que j'appelle de la branlette.

:bo:

Merci!

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 145 messages
Forumeur expérimenté‚
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Pour prendre un exemple que la prof de philo m'avait donné à propos de je ne sais plus trop quoi : un ethnologue avait rapporté que dans une tribu qu'il avait visité, le temps n'existait pas. Il n'existait pas dans le sens où aucun des événements de la journée n'était fixée par une heure, ils n'avaient pas de mots pour expliquer ce concept, et lorsqu'il avait demandé à une femme l'âge qu'elle avait après lui avoir expliqué ce qu'était une année, celle-ci lui avait répondu "oh, dans ce cas je dois avoir entre trente et cinquante ans".

Bref, tout ça pour dire que quand spinoza dit que le temps n'est qu'un mode de pensée, c'est comme ça que je le comprends.

La métaphorisation spatiale du temps varie considérablement selon les communautés et leurs langues. Nous, Occidentaux, voyons l'avenir devant nous et le passé derrière nous. A l'inverse des indiens Aymaras ou des Chinois qui voient l'avenir derrière eux et le passé devant eux.

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