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un jour... un poème

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chirona

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Posté(e)

À matin

j’écoutais des lignes ouvertes

sur l’idée d’accueillir ou non

des réfugiés syriens

(qu’esse tu veux

il y a juste de l’ostie de Grand Corps Malade qui joue à espace musique

on finit par changer de poste)

pis là

y a un monsieur qui tenait donc à nous dire

que les torrieux d’arabes sont dangereux

pis « qu’y faut se watcher en cas qu’y aille des terrorisses pis des djihadisses

dans le tas »

Monsieur

les réfugiés fuient la grosse terreur sale

viols

meurtres

une vraie misère du crisse

Les réfugiés marchent des centaines de kilomètres

pis c’est pas dans des conditions comme au marathon de Montréal pantoute

y a pas de bénévole pour leur pitcher des gourdes

leur essuyer le front avec des serviettes trempes

pis les ramener après à Ste-Julie en Jeep Cherokee

Ils essaient de traverser la mer sur des bateaux gonflables

que nous on crisse dans nos piscines

ils sont brutalisés

se noient

leurs enfants sont tués

Tsé monsieur

être réfugié

c’est du trouble en tabarnac

parce qu’en plus de pas pouvoir sortir ses Air Miles

y faut rentrer sa maison dans un petit sac à dos

quand t’as déjà un kid dans chaque bras

pis toi monsieur

t’as peur d’eux ?

me semble que s’ils étaient si bien que ça là-bas

s’ils tenaient tant que ça à ce que leurs femmes pis leurs filles

aient des chances de devenir esclaves sexuelles

ils resteraient là

ils ne se donneraient pas le mal de venir espérer avoir ça icitte

Moi là

monsieur

j’y crois que ces gens cherchent à vivre en paix

pis qu’ils ne se donnent pas autant de trouble

juste pour venir câlisser une bombe

dans un centre d’achat de Brossard

Fabien Cloutier

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Membre, Posté(e)
ABERNART Membre 88 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant

Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose ?

Des forces que tu tiens ta liberté dispose,

Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant...

Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;

Un mystère d'amour dans le métal repose :

Tout est sensible ! - Et tout sur ton être est puissant![...]

Je préfère couper la fin que je trouve un peu moins bonne que les deux premières strophes.

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 95ans Posté(e)
Ludwige Membre 804 messages
Forumeur alchimiste ‚ 95ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

SEUIL APRÈS SEUIL (extrait)

Amour à l’orée du poème

où se baigne l’oiseau l’étoile brille orée du monde

et la parole désormais

jaillit s’ébroue ruisselle

femme forêt déjà si dense

haleine immaculée toute lumière en la lumière

un regard doit s’unir à un autre regard

un corps découvrir devenir un autre corps

ici.

Ô chair ô souffle miens forêt d’alliance

en moi en elle j’apparais je suis

l’eau cette femme

au soleil son visage un long fracas de soie brûlante

un murmure bientôt ses mains sans cesse offertes

offrant dispersant la rosée

je respire elle m’inonde en mon visage en mes mains

la calme la profonde

respiration des sources.

Pierre Dhainaut

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  • 2 mois après...
Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Répondez-moi

Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture

Où y a même pas d'abeilles sur les pots de confiture

Y a même pas d'oiseaux, même pas la nature

C'est même pas une maison

J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur

Du couloir qui descend au parking des voitures

Quelques mots pour les grands

Même pas des injures

Si quelqu'un les entend

Répondez-moi

Répondez-moi

Mon cœur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace

Condamné au bruit des camions qui passent

Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles

Pour accrocher aux épaules des filles

Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes

Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude

Et que brille la lune pleine

Que souffle le vent du sud

Vous, vous n'entendez pas

Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace

Portés sur des coussins que les maîtres embrassent

Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe

Pour s'effleurer la main

Répondez-moi

Répondez-moi

Mon cœur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace

Condamné au bruit des camions qui passent

Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluies de jonquilles

Pour s'abriter aux épaules des filles

Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique

Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique

Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques

Il n'y a plus que moi

Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture

Où y a même pas d'abeilles sur les pots de confiture

Y a même pas d'oiseaux, même pas la nature

C'est même pas une maison

Francis Cabrel

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

:coeur: Juste quelques mots

pour dire que je me laisse aller

à lire 'vos poèmes' que je relis avec plaisir

ou que je découvre avec ravissement !

Juste pour dire que c'est agréable de se laisser

aller ainsi aux autres ...

Il y a des lieux où on peut s'abandonner en confiance !

C'est bon !

:)

  • Like 1
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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Chanson dans le sang

Il y a de grandes flaques de sang sur le monde

où s'en va-t-il tout ce sang répandu

Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule

drôle de saoulographie alors

si sage... si monotone...

Non la terre ne se saoule pas

la terre ne tourne pas de travers

elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons

la pluie... la neige...

le grêle... le beau temps...

jamais elle n'est ivre

c'est à peine si elle se permet de temps en temps

un malheureux petit volcan

Elle tourne la terre

elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...

elle tourne avec ses grandes flaques de sang

et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...

Elle elle s'en fout

la terre

elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler

elle s'en fout

elle tourne

elle n'arrête pas de tourner

et le sang n'arrête pas de couler...

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des meurtres... le sang des guerres...

le sang de la misère...

et le sang des hommes torturés dans les prisons...

le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...

et le sang des hommes qui saignent de la tête

dans les cabanons...

et le sang du couvreur

quand le couvreur glisse et tombe du toit

La guerre déclarée

j'ai pris mon courage

à deux mains

et je l'ai étranglé.

Le Ministre de la guerre :

Je poursuis.

Un hôpital détruit : dix, cent -

et je suis modeste -

peuvent être reconstruits

Et, le projet adopté à l'unanimité,

la nuit est tombée,

l'hôpital a sauté avec aux alentours quelques bribes du quartier.

Le jour se lève sur la ville

où le rire s'amenuise, se dissipe et disparaît.

Tout redevient sérieux.

La vie, comme la Bourse, reprend son cours

et la mobilisation générale se poursuit de façon normale.

Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots

avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...

la mère qui crie... l'enfant pleure...

le sang coule... la terre tourne

la terre n'arrête pas de tourner

le sang n'arrête pas de couler

Où s'en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des matraqués... des humiliés...

des suicidés... des fusillés... des condamnés...

et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident.

Dans la rue passe un vivant

avec tout son sang dedans

soudain le voilà mort

et tout son sang est dehors

et les autres vivants font disparaître le sang

ils emportent le corps

mais il est têtu le sang

et là où était le mort

beaucoup plus tard tout noir

un peu de sang s'étale encore...

sang coagulé

rouille de la vie rouille des corps

sang caillé comme le lait

comme le lait quand il tourne

quand il tourne comme la terre

comme la terre qui tourne

avec son lait... avec ses vaches...

avec ses vivants... avec ses morts...

la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons...

la terre qui tourne avec les mariages...

les enterrements...

les coquillages...

les régiments...

la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne

avec ses grands ruisseaux de sang.

Jacques Prevert.

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 95ans Posté(e)
Ludwige Membre 804 messages
Forumeur alchimiste ‚ 95ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

Instants où vient l'oubli

Où se ferment les yeux

Sur un passé maudit

Sur un présent radieux

Seul comptait le printemps

Mais l'hiver est venu

Et il est presque temps

De quitter ce qui fut

Il ne faut pas pleurer

Sur un monde si dur

Et ne rien regretter

De nos pensées impures

Déjà sonne le glas

Au clocher du village

La faucheuse est bien là

J'entrevois son visage...

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  • 5 mois après...
Invité Lowy
Invités, Posté(e)
Invité Lowy
Invité Lowy Invités 0 message
Posté(e)

Charles Bukowski – Le Génie de la foule- 1966

Il y a assez de traîtrise, de haine, de violence,

D’absurdité dans l’être humain moyen

Pour approvisionner à tout moment n’importe quelle armée

Et les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre

Et les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l’amour

Et les plus doués pour la guerre – finalement – sont ceux qui prêchent la paix

Méfiez-vous

De l’homme moyen

De la femme moyenne

Méfiez-vous de leur amour

Leur amour est moyen, recherche la médiocrité

Mais il y a du génie dans leur haine

Il y a assez de génie dans leur haine pour vous tuer, pour tuer n’importe qui

Ne voulant pas de la solitude

Ne comprenant pas la solitude

Ils essaient de détruire

Tout

Ce qui diffère

D’eux

Etant incapables

De créer de l’art

Ils ne comprennent pas l’art

Ils ne voient dans leur échec

En tant que créateurs

Qu’un échec

Du monde

Etant incapables d’aimer pleinement

Ils croient votre amour

Incomplet

Du coup, ils vous détestent

Et leur haine est parfaite

Comme un diamant qui brille

Comme un couteau

Comme une montagne

Comme un tigre

Comme la ciguë

Leur plus grand art.

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 95ans Posté(e)
Ludwige Membre 804 messages
Forumeur alchimiste ‚ 95ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

Anthologie.

Comme un poète au soir, il veut prendre le train,

Le moment de donner du pied à sa retraite,

Il exulte après-coup, ainsi compter fleurette

Devant un vers d’honneur qui rampe en son destin.

Un recueil, oui, peut-être ? Osant l’anthologie,

Des poèmes d’amour, sortis de son enfer,

D’une énorme colère à troubler le désert,

Quand, du sable, un tyran vante l’apologie.

Il ne sait si, d’un jour, il aura, de sa raison,

Su vaincre les ferveurs d’une vérité saine.

Il ceint sa parabole en léguant le soupçon

D’une sincérité qui conduit à la haine

Le peuple de la paix, tout ça pour une aubaine

À la dure vengeance,…. et puis, c’est sans façon!…..

De l’amour, disais-je, et pourtant la beauté

Avec des jeux d’esprit et de belles images,

Sont là les arguments pour cette liberté

Si justement plaidée,… et de fondés mirages.

Je suis ce fou perdu dans les malicieux vers,

L’odeur de la garrigue et des allégories

Enivre mon chemin saturé de pervers.

Pour du pain et du vin, je mens aux tragédies,

Donnant à mon poème un grain à l’univers.

De mes écrits, je rends un fragment de justice,

Ne sachant de la peau vendre celle de l’ours,

Je sème le bonheur, la patte de velours,

Espérant bien qu’un jour, cessera le supplice.

Mélodie est son monde, innocent d’un naïf,

Il mesure les mots d’une honorable vie.

Sans armes, sans défense, exhortant son envie,

Ce poète s’attaque aux grappins du récif.

Anthologie, histoire, j’ai semé de mon mieux

L’agréable parole à l’ignoble misère,

Pardonnez le labour de mon soc en colère

Dans un champ fleuri de bleuets amoureux.

Je respecte les lois de cette prosodie

Une règle à tenir pour rester droit devant,

Même si quelquefois, mon mot est dans le rang

Et de cette licence on en fait une amie.

La Gardiole est belle en cette comédie,

De mon cœur généreux je vous offre l’amour,

Celui de la justesse et du fou troubadour

Qui vante la splendeur de sa verte magie

Le train est arrivé, tout le monde descend,

Je vais poser ma plume et de mon aventure,

Je plaide ma leçon pour verdir la nature.

Avec de chastes mots je balance le vent

Sur la plage enchantée et comment dire au temps,

Il ne me reste plus qu'à faire une capture.

Celle d'une sirène, ignorant mes tourments,

Qui fascine mes vers quand chante la culture

Sur le rail sinistré par un brillant typhon,

Alors il ne me rest' qu’un verbe à la maison.

Joseph Teyssier

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Invité Lowy
Invités, Posté(e)
Invité Lowy
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Posté(e)

Spleen : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

S'en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D'une vaste prison imite les barreaux,

Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

BEAUDELAIRE-Spleen

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Paradisiaque

Viens dans les quartiers voir le paradis

Où les anges touchent le RMI

Ici le scooter est le véhicule

Et les beepers pullulent

C'est d'un pas léger qu'arrive l'huissier

Accompagné du serrurier

Les idoles des jeunes sont des porno-stars

Voire Pablo Escobar

Si les anges ont des ailes ici les gosses volent

Demande à Interpol

Ils ont des pogs et songent à leur jacuzzi

A chacun son paradis

Je suis au 7e ciel

Ma tour est plus belle que celle de Babel

Je vais à l'école buissonnière.

Je gère. Et dans la ville j'erre

Ne me parle pas de travail à la chaîne

J'veux pas finir comme Kurt Cobain.

Le maire deale douze idées dans le quartier

Et les parents s'en vont voter

Il a des récits propres

Offre le bonheur comme un clip de Réciprok

Il lève les bras se balance pour qu'on vote pour lui

A chacun son paradis

Quand tu joues aux billes, je joue au golf

Ballesteros c'est mon prof

Depuis mon Mont-Sinaï, je prêche

À des sumos qui rêvent de saut à la perche

Arrimé à la rime, je trime sans frime contre le crime

Un dream clean, poussé par la base B.I.E.M.

J'suis pas le boss des boss

Le paradis pour moi est de voir grandir des gosses

Les protéger de la pluie

Constate ceci. Claude MC bronze la nuit

Demande à Claudia. J'ai plein de tours de magie

Pour faire de l'enfer un paradis

A chacun son paradis

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  • 2 mois après...
Invité meije
Invités, Posté(e)
Invité meije
Invité meije Invités 0 message
Posté(e)

Après trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,

Je me suis promené dans le petit jardin

Qu’éclairait doucement le soleil du matin,

Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle

De vigne folle avec les chaises de rotin

Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin

Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,

Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,

Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,

Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,

Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Modifié par meije
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  • 3 semaines après...
Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

Ibrahim Maalouf

1 h ·

14963251_10154139182531242_7419704457127338575_n.jpg?oh=4b043ef5a13c221b58ba4699b0a5c265&oe=58D30D5C

J’ai 36 ans et je rêve,

D’Amour et d’eau fraîche, mais même l’eau n’est plus garantie… alors l’Amour… Je peux toujours rêver.

Si si ! Il paraît que dans nos océans, nos baleines confondent le plancton avec les décompositions microscopiques de plastique !

Nos poissons deviennent poison, nos eaux ruinent nos os, et on continue pourtant d’en rêver. J’en rêve comme si l’eau coulait de source. Mais l’Amour ne boit pas de cette eau-là.

Je rêve la nuit, puis au réveil j’ai la gueule de bois d’une forêt qu’on dilapide. Pas de pitié pour nos enfants, ils vont se débrouiller comme ils peuvent. Ils se chaufferont du bois qu’ils n’auront pas. Que me dira ma fille à 36 ans, lorsqu’elle me demandera ce que j’ai fait pour sauver l’oxygène dont elle rêve pour son enfant ? Mais pourront-ils seulement rêver ? Car une forêt ça ne s’improvise pas !

Plus je rêve d’impro, plus j’improvise des rêves, car le calcul m’obsède. Il m’étouffe. Et plus l’instinct prend le pas, plus je revêts mes rêves de hasard. En arabe « hasard » c’est « deviner ». Alors devine de quoi je rêve aussi ?

Je rêve d’un monde où l’Amour frappe à ta porte, pas sur ta femme. J’ai honte. Qui peut encore fermer les yeux ? Elle a l’œil au beurre noir, et tu lui demandes de baisser les paupières ! Je rêve du jour où comme l’abeille, celui qui frappe, souffrira plus que celui qui reçoit le coup. Ce jour-là, la parole aura du sens, car les mots tuent.

L’Amour est devenu le moi/tu, dans cet ordre. Et dans cet ordre aussi, l’émoi tu, du verbe taire, la loi et l’ordre sont devenus ceux qui nous « crèvent » à coup de « marche ou rêve ». Il faut enlever le C du coup ! Relever le cou, et hisser le rêve.

Un exemple : on nous assassine avec « l’étrangleur étranger ». Encore cette histoire d’oxygène qu’on ne veut pas nous offrir. Même pas en rêve nous disent-ils !

Mais les amis, au fond, le beurre noir fond et soyons francs, la France fromage n’est plus ce qu’elle était. Avant on se disait fiers d’en avoir des variétés riches en saveurs différentes et en origines diverses. Le fond de la forme nous disait-on. Du fromage qui pue, au fromage fondant. Du doux au fromage bleu pourri qu’on déguste dans nos plus fins mets. Mais aujourd’hui on te vend le même goût, sans goût, partout, et on oublie l’histoire.

On oublie « Nous ». On te dit voleur, on te croît terreur, on te voit violeur. En fait, on te doigt d’honneur puis on te porte bonheur…

Chers donneurs de leçons, admettons-le. Tout le monde baisse les bras, et personne ne veut sentir ce poids qu’on fait porter à des êtres unanimement considérés comme le ciment radioactif d’un béton cataclysmique, figeant dans la certitude de la haine de l’autre une génération fascinée par l’horreur du passé, désespérée de n’avoir pas assez ou trop rêvé, et qui refuse aujourd’hui « l’étrange » au lieu d’accepter « l’étranger », quand hier encore, nos parents fantasmaient sur l’autre être « ange » et …. Je sais… je suis en train de rêver d’un monde où parler de Roquefort et de Brie, c’est parler des humains...

Mais que reste-t-il de nos Amours, de nous humains, être froids et secs, à part nos « mains » sèchent qui pèlent et qui peinent en Amour. Ces pelles avec lesquelles nous enterrons chaque jour nos espoirs dans de sublimes stèles, et dessus, gravés, nos noms résonnent comme la sourde oreille. Que peut-on encore rêver de construire avec nos mains quand on nous fait rêver avec le tout-virtuel ? Vous savez ce qui me choque, c’est qu’on s’imagine que construire avec nos mains, c’est exclusivement pour les yeux. Pourtant nos mains excellent lorsqu'il s'agit de nos oreilles. On le voit de nos propres yeux, mais notre écoute n’entend pas l’harmonie. Elle est monocorde. Notre écoute est monotone.

Je parle d’architecture là ! D’environnement dans lequel on vit. Au béton nucléaire, j’ai préféré le rêve salutaire. L’architecture c’est l’environnement dans lequel on vit quand on ouvre les yeux. La musique, c’est ce que l’on voit lorsqu'on ferme les yeux. C’est du rêve éveillé.

Quel monde fou rêvais-je de construire lorsqu’enfant je dessinais des gratte-ciels sur les murs de ma chambre ? Quelle folie l’année de mes 20 ans quand mes rêves se sont effondrés à New York sous les yeux de milliards de personnes ? Un cauchemar, une renaissance pourtant.

16 ans plus tard, l’ado que je suis rêve qu’il va passer son Bac. Je m’y prépare, car en 1998, ce n’est pas juste mon bac que j’ai fêté. J’étais sur les Champs Elysées pour célébrer mon rêve, ma France. J’ignore en 2017 pour quel rêve j’irai voter…

Qui va soigner l’eau, les forêts, l’oxygène de ma fille ? Qui va faire rêver mes enfants d’un avenir dont je n’ai même pas osé rêver dans mes pires cauchemars ? Qui va parler du bonheur d’être ensemble différents, et se battre contre le « tout seuls, tous pareils » ? Qui va relever les yeux de l’être "ange", et lui offrir une place de rêve dans un monde où quand tu as 16 ans, tu as déjà fait le tour du monde avec ta souris et ton click, et le tour de l’Amour avec ton rat et ton clit ? Qui va construire ce que nos enfants vont rêver les yeux ouverts, ou voir les yeux fermés ? Qui va donner de l’Amour à nos enfants, quand nous-même ne sommes plus crédibles lorsqu’on évoque nos propres rêves d’ados?

Mais l’Amour ce n’est pas ça. Et à 36 ans, l’Amour et l’eau fraiche n’auraient pas dû être mes priorités, ni ma finalité. Il y a eu un bug quelque part car la finalité, c’est la fin. Or l’Amour et l’eau, c’est le début, la recherche, la passion, le rêve. Le plancton et la baleine, c’est l’opposition abstraite de deux forces visiblement incompatibles qui construisent pourtant l’écosystème de notre nature. Le plus gros et le plus petit. La dissonance est extrême, et pourtant la nature les fait sonner juste. Encore faut-il savoir écouter l’erreur et le doute.

Le doute t’aide à chercher selon ton désir, lorsque la certitude te montre du doigt ce que tu n’as pas voulu chercher. Alors je cherche et j’ai peur.

J’ai 36 ans et j’improvise ma vie comme d’autres errent dans la nature océanique. Je me sens comme une baleine. Je cherche le plancton mais je bouffe du plastique. Je me sens plancton aussi parfois. Je me hasarde à vivre, je vole, je nage. Parfois libre, parfois perdu. Je vais le plus haut possible, et je fonce la tête la première dans ce qu’il y a de plus sombre. La musique m’aide à aller mieux, mais parfois je tombe. Je me fais mal, j’étouffe. Puis je vois le visage de ma fille, de nos enfants. Et de ceux qui vont prendre le relais, et je me ressaisis.

Je me relève,

puis comme dans un cycle infernal,

comme cet écosystème traumatique,

comme quand l’histoire ne te dis pas tout,

comme quand la musique t'offre le bonheur à vie,

et que tu décides de continuer de jouer le jeu,

chaque année, tu y crois, et tu ne baisses pas ces bras lourds,

je me relève,

et aujourd'hui j'ai 36 ans,

et je rêve.

Ibé

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  • 1 mois après...
Invité fx.
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Invité Yokkie
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Invité Yokkie
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il y a 4 minutes, fx. a dit :

 

.........:fille:

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  • 3 semaines après...
Invité Lowy
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Invité Lowy
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Parcours

 

 

J’ai  traversé des routes, contourné des chemins

en évitant la déroute des halos du destin.

 

Traversé des larges et des déserts,

des vagues de froid et de chaleur.

 

Sauté des barrières, rassemblé des prières,

résorbé les chimères et les faux semblants d’ailleurs.

 

Evité les erreurs des rencontres qu’on peut faire;

les regrets des cassures, les remords des ratures.

 

J’ai dessiné mon parcours sous la lumière du jour ;

exigé de ma route de n’avoir pas de doutes.

 

J’ai lavé mes péchés, confessé mes dérives,

rattrapé mes erreurs et inventé mes sourires.

 

Deviné les étoiles que cachent les nuages,

résilié ma tristesse, mes peines et mes détresses.

 

Puisé dans ma mémoire les espoirs en retard,

esquivé les coups, inventé mon courage

et deviné la chaleur dans le froid et la glace.

 

J’ai comblé mes manques, démarqué mes empreintes,

dévissé mes menottes, débouté mes contraintes ;

savouré mes victoires sur le désespoir ,

et libéré mon âme du factice et du mal.

J’ai protégé mes rêves des fourberies du temps ;

épreuves et  entraves n’ ont pas trouvé de larmes.

 

Ignoré les menaces qui pèsent sur mon espace,

dilué mes envies, dépassé mes ennuis.

 

Pentes fatigantes ou descentes trop glissantes;

j’ai continué à marcher pour défier le passé.

 

Rescapé de naufrages, je continue à ramer

vers un rivage où pouvoir dériver...

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Invité Lowy
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Invité Lowy
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Le poète est un fou qui parle de sagesse, un sage dont la pensée se perd dans sa folie, il fait chanter des mots, agite des vers et le comble dans tout ça c'est qu'il fait sourire le chagrin et pleurer le bonheur...

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Invité Lowy
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Invité Lowy
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Ombre et Semblants

 Jai regardé au fond de l’ombre

si la lumière pouvait filtrer;

 

prospecté sous les décombres

quelques valeurs à récupérer ;

recherché sur des silences

quelques paroles pour m’apaiser.

 

Sourires grimaces, rires sans faces ;

je n’ai trouvé que des regrets.

 

Feindre mes joies, cacher mes peines ;

vivre sans états d’âme et faire semblant.

 

Semblant d’être ou de paraître ;

réels fictifs ou excès de rêves

qui empêchent de faire la trêve.

 

parcours  faussé ;  où avancer…

avancer ou reculer vers un destin déjà joué…

 

J’avance sur les ruines toujours sans déprime ;

décale mes peurs et efface mes malheurs

pour traîner le fardeau des erreurs ,

apaiser les haines et les anathèmes.

 

Trainer cette enclume qui pèse de tout son poids ;

perturbe mes pas, fait baisser le regard

qui se fige dans le noir

 

Ultime torture de ses angoisses,

avoir souvenir des mauvaises passes.

 

Briser des chaînes pour se retrouver lié à de nouvelles

Raisons fragiles et incohérences qui minent…

 

Pourtant j’avance encore  sur la voie des espérances ;

résolue à chasser les ombres du passé,

rebâtir sur  les décombres et faire face à ce qui menace.

 

Ironie du sort de combattre ces démons

qui germent de ces peurs, qui naissent dans son propre esprit-cœur…

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