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Membre, 62ans Posté(e)
grandfred Membre 15 741 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

Je tenais à vous faire lire cette lettre que je viens de lire

Lettre ouverte au Collectif de Vigilance 69

Camarades et mem­bres du col­lec­tif vigi­lance,

Nous vous fai­sons par­ve­nir cette lettre pour vous infor­mer de notre déci­sion mûre­ment réflé­chie de ne plus par­ti­ci­per au Collectif de Vigilance 69.

Nous ne nous reconnais­sons plus aujourd’hui dans les pra­ti­ques et le posi­tion­ne­ment poli­ti­que du col­lec­tif.

Le CV69, s’est trans­formé en bureau de liai­son bavard pour pré­fets et jour­na­lis­tes.

Nous ne nous reconnais­sons pas dans cet « anti­fas­cisme répu­bli­cain », prôné et défendu par des mem­bres du CV69 - et en son nom - devant les jour­na­lis­tes. La répu­bli­que n’a jamais été un rem­part contre la xéno­pho­bie, le racisme et l’auto­ri­ta­risme. La poli­ti­que récente du gou­ver­ne­ment fran­çais en est une excel­lente illus­tra­tion. Le carac­tère ouver­te­ment xéno­phobe de cer­tai­nes décla­ra­tions poli­ti­ques et les fai­bles résis­tan­ces effec­ti­ves que l’appa­reil d’État oppose ne doit nous lais­ser aucun doute là dessus.

La République Française est un outil du capi­ta­lisme des­tiné à la ges­tion apai­sée des rap­ports de domi­na­tion. Elle permet, par la mise en place de moyens de « concer­ta­tion sociale », d’assu­rer la paix sociale et la repro­duc­tion du sys­tème, en main­te­nant la capa­cité d’orga­ni­sa­tion auto­nome des clas­ses exploi­tées à son mini­mum.

Parce que nous lut­tons contre les émanations de l’extrême-droite, nous devrions être com­plice d’un consen­sus autour de la néces­sité de faire « amiE-amiE » avec la pré­fec­ture ?

La pré­fec­ture est un organe chargé d’appli­quer la poli­ti­que de répres­sions socia­les du gou­ver­ne­ment, tâche dont elle s’acquitte avec zèle. Si chaque année, plu­sieurs mil­liers d’étranger-es sont expulsé-e-s du ter­ri­toire dans notre dépar­te­ment, des dizai­nes de famil­les sont chassé-e-s de leurs domi­ci­les, des mili­tant-es sont molesté-es et pour­suivi-e-s en jus­tice, c’est bien du fait de la pré­fec­ture. Comment pour­rait il en être autre­ment puisqu’il est du res­sort de la pré­fec­ture de per­pé­tuer l’ordre capi­ta­liste.

Le fas­cisme est un pro­duit du capi­ta­lisme lors­que celui-ci est confronté aux effets conju­gués de la crise et d’une offen­sive auto­nome des exploité-e-s contre les effets de cette crise. Faire croire que l’ Etat et la pré­fec­ture sont de notre coté, qu’il suf­fi­rait de l’infor­mer des agis­se­ments des grou­pus­cu­les fas­cis­tes pour qu’elle les fasse cesser est un men­songe. Nous ne pou­vons conti­nuer de mili­ter auprès d’une orga­ni­sa­tion qui désarme poli­ti­que­ment notre classe en créant des illu­sions sur la vraie nature de l’ Etat. En fai­sant cela nous nous pla­çons du coté de ceux qui étouffent toute contes­ta­tion pour per­pé­tuer le sys­tème d’exploi­ta­tion. Nous ne pou­vons convain­cre la pré­fec­ture, elle est autant notre adver­saire que les fas­cis­tes.

L’anti­fas­cisme n’est pas répu­bli­cain, il est stra­té­gie de défense de classe !

Du point de vue de l’orga­ni­sa­tion du col­lec­tif il a été dit et répété en réu­nion que la divi­sion du tra­vail mili­tant au sein du col­lec­tif était into­lé­ra­ble. Nous n’accep­tons pas que le tra­vail « ingrat » d’infor­ma­tion, de veille, les dis­tri­bu­tions de tracts, les ser­vi­ces d’ordres et l’orga­ni­sa­tion des actions soient tou­jours assu­rés par les même per­son­nes et orga­ni­sa­tions, qui ont vu toutes leurs énergies mili­tan­tes mono­po­li­sées.

Cela a été fla­grant der­niè­re­ment avec le ras­sem­ble­ment de Sos-tout petits, où le col­lec­tif est resté sillen­cieux et passif.

Par contre, il a suffit d’un mail évoquant un entre­tien avec un jour­na­liste pour que la liste mail soit satu­rée de répon­ses d’indi­vi­dus et d’orga­ni­sa­tions tou­jours prompts à se mettre en avant.

Nous reconnais­sons le tra­vail abattu par le col­lec­tif pour infor­mer de la situa­tion de l’extrême-droite a Lyon. Cependant, toute l’agi­ta­tion autour de l’anti­fas­cisme lyon­nais méri­te­rait une réflexion col­lec­tive, sur nos pra­ti­ques comme sur le fond. De fait, tout cela n’a aucu­ne­ment freiné ni l’expan­sion des orga­ni­sa­tions fas­ci­san­tes ni leurs acti­vi­tés et démons­tra­tions.

Le col­lec­tif demande l’inter­dic­tion des orga­ni­sa­tions fas­cis­tes par l’action étatique. Nous lui rap­pe­lons à cet égard que la même loi uti­li­sée pour dis­sou­dre - on a vu avec quelle effi­ca­cité ! (cf. Pétain !) - les ligues fas­cis­tes dans les années 30, a été uti­lisé par le même Front Populaire pour répri­mer les indé­pen­dan­tis­tes algé­riens de l’Etoile Nord-Africaine, puis, après 1968, pour dis­sou­dre les orga­ni­sa­tions d’extrême-gauche. En répan­dant res­pect sacré pour les lois par­le­men­tai­res et pour le paci­fisme social, l’anti­fas­cisme répu­bli­cain avait pré­paré le ter­rain pour ces mesu­res. L’inter­dic­tion d’expres­sion de fait des orga­ni­sa­tions fas­cis­tes ne peut être le résul­tat que d’une montée en puis­sance sociale des pro­lé­tai­res, au plan orga­ni­sa­tion­nel, idéo­lo­gi­que, pra­ti­que ; l’ inter­dic­tion légale des grou­pes fas­ci­sants n’a jamais empê­ché, a contra­rio, leur exis­tence sociale, y com­pris au sein de l’appa­reil d’état.

A cet égard, nous ana­ly­sons la montée actuelle de l’extrême-droite comme le résul­tat des défai­tes ouvriè­res et popu­lai­res de la der­nière période - défai­tes dans les­quel­les la gauche répu­bli­caine et conci­lia­trice et les aban­dons du mou­ve­ment syn­di­cal offi­ciel ont une res­pon­sa­bi­lité majeure.

Nous refu­sons que notre combat soit dévoyé et récu­péré par des orga­ni­sa­tions au nom d’objec­tifs électoralistes, ces mêmes orga­ni­sa­tions se refu­sent a mettre la main à la poche pour défen­dre nos cama­ra­des anti­fas­cis­tes.

Néanmoins, nous res­tons dis­po­ni­ble pour l’unité dans l’action, y com­pris avec toutes celles et tous ceux qui sont prêt-e-s à défen­dre les « liber­tés démo­cra­ti­ques » sans défen­dre une posi­tion de classe consé­quente. Nous refu­sons seu­le­ment de contri­buer à répan­dre les illu­sions qu’ils se font sur le carac­tère pro­tec­teur d’un régime et d’un « droit » qui ont tou­jours été foulé aux pieds par ceux-là mêmes qui en ont la charge, dès lors qu’il s’est agi de défen­dre leurs pri­vi­lè­ges de classe.

Pour l’heure, le meilleur rem­part aux fas­cis­tes reste d’occu­per et de récu­pé­rer le ter­rain aban­donné aux orga­ni­sa­tions d’extrême-droite.

Dans nos facs, c’est la pré­sence syn­di­cale et d’orga­ni­sa­tions pro­gres­sis­tes, qui mili­tent, sont pré­sen­tes, ont un ancrage dans le milieu étudiant qui sont à même de repous­ser et de com­bat­tre les idées réac­tion­nai­res, par la dif­fu­sion et la mobi­li­sa­tion d’un dis­cours de classe. Cela est tout aussi vrai dans les quar­tiers, les entre­pri­ses, tous les milieux sociaux.

Ceux que nous devons convain­cre, c’est le grand nombre de ceux et celles qui, vic­ti­mes de la poli­ti­que du pou­voir et des capi­ta­lis­tes, du racisme d’Etat ou du patriar­cat, ont un inté­rêt réel et maté­riel à com­bat­tre le fas­cisme jusqu’au bout, y com­pris dans ses raci­nes mêmes : le mode de pro­duc­tion capi­ta­liste et la société de clas­ses.

Ce n’est pas par la pra­ti­que d’un anti­fas­cisme tech­no­cra­ti­que, folk­lo­ri­que ou de façade que nous assu­re­rons la cohé­sion des clas­ses popu­lai­res contre les exploi­teurs et leurs sous-fifres, les mili­tant-e-s d’extrême-droite !

Retournons déve­lop­per et struc­tu­rer nos pro­pres orga­ni­sa­tions ! C’est ce que nous avons aban­donné dans une pers­pec­tive anti­fas­ciste depuis trop long­temps, et c’est une pra­ti­que que les mili­tant-e-s d’extrême-droite, eux, ont bien com­pris !

FSE-LYON

source http://rebellyon.info/Lettre-ouverte-au-Collectif-de.html

j' attends vos arguments !!!!!!!

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