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gilonimo

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Membre, 152ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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il y a 7 minutes, Crève a dit :

l'autrice fait ce qu'elle veut, mais le lecteur est en droit de demander de la vraisemblance, ou au moins de répondre aux questions laissées vacantes par son scénario.

Ah, moi je ne suis pas d'accord avec ça. Quand il y a écrit "roman" j'estime que l'auteur est libre de raconter ce qu'il veut, vraisemblable ou pas. C'est pas un documentaire. Quand je lis un bouquin de SF, je prends ce qu'il y a à prendre, sans me poser la question sans arrêt de la vraisemblance des choses (et heureusement d'ailleurs, parce que dans 90% des cas.... c'est totalement tiré par les cheveux).

Je suis d'accord avec @Mite_Railleuse (ouais même moi j'en suis stupéfait ;) ) mais un auteur est libre. Si il fallait que les choses soient vraisemblables pour faire de bons romans.... t'as des mecs comme Boris Vian qui auraient jamais vu le jour. Avoue que cela aurait été sacrément dommage !

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Membre, 152ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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il y a 1 minute, Crève a dit :

(j'ai pas aimé L'écume des jours)

C'est une connaissance qui m'avait conseillé de le lire. J'ai tenté. J'avoue qu'au bout de quelques pages, j'ai dis à cette connaissance que Mourad au café du coin, quand il a ses trois petits jaunes dans la carafe fait bien mieux que Vian...

Il m'a conseillé d'insister quand même. J'ai suivi son conseil. J'ai lu. Et puis je sais pas, à un moment, j'ai un peu lâché prise et je suis rentré dans son univers. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre. Longtemps je me suis demandé pourquoi je continuais à lire un truc auquel je ne comprenais rien. Mais quand j'ai refermé le bouquin. Bah sans que je sache vraiment pourquoi, il ne m'en est resté que du bon. J'en ai un bon souvenir de ce livre. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. Mais finalement peu importe, l'important c'est cette sensation qui reste sur le long terme, non ?

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 356 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, jul77 a dit :

C'est une connaissance qui m'avait conseillé de le lire. J'ai tenté. J'avoue qu'au bout de quelques pages, j'ai dis à cette connaissance que Mourad au café du coin, quand il a ses trois petits jaunes dans la carafe fait bien mieux que Vian...

Il m'a conseillé d'insister quand même. J'ai suivi son conseil. J'ai lu. Et puis je sais pas, à un moment, j'ai un peu lâché prise et je suis rentré dans son univers. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre. Longtemps je me suis demandé pourquoi je continuais à lire un truc auquel je ne comprenais rien. Mais quand j'ai refermé le bouquin. Bah sans que je sache vraiment pourquoi, il ne m'en est resté que du bon. J'en ai un bon souvenir de ce livre. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. Mais finalement peu importe, l'important c'est cette sensation qui reste sur le long terme, non ?

moi aussi j'ai lâché L'écume en cours, et je l'ai recommencé des années après, et je l'ai fini, et mon sentiment s'est un peu amélioré, mais pas tant que ça, et aujourd'hui encore je me questionne sur son succès. Les idées sont intéressantes et les images singulières - le nénuphar qui pousse dans ses poumons, métaphore de la maladie, et quelques autres idées ; j'aime bien le titre, qui laisse à penser que chaque jour est une vague et qu'il en reste l'écume.

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Membre, Piment doux, 103ans Posté(e)
Out of Paprika Membre 22 120 messages
103ans‚ Piment doux,
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il y a 17 minutes, Crève a dit :

oui bon d'accord j'avoue, vous avez raison.

(j'ai pas aimé L'écume des jours)

Cest mon préféré de Vian, je l'ai lu quand j'étais ado et il m'en est resté quelques références.

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Membre, 152ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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il y a 11 minutes, Crève a dit :

moi aussi j'ai lâché L'écume en cours, et je l'ai recommencé des années après, et je l'ai fini, et mon sentiment s'est un peu amélioré, mais pas tant que ça, et aujourd'hui encore je me questionne sur son succès. Les idées sont intéressantes et les images singulières - le nénuphar qui pousse dans ses poumons, métaphore de la maladie, et quelques autres idées ; j'aime bien le titre, qui laisse à penser que chaque jour est une vague et qu'il en reste l'écume.

comme j'ai pas mal de lacunes en matière de littérature, après avoir lu ce livre, j'ai voulu en savoir plus. La connaissance qui m'avait poussé à le lire en avait une telle analyse.... que ça me laissait perplexe. J'ai pas vraiment ce "recul" ou le bagage nécessaire qui permet d'analyser un bouquin. Je me rappelais des bouquins qu'on achetait quand on était au lycée, pour analyser les oeuvres en cours de Français. J'ai acheté ça : une analyse de l'écume des jours. J'ai lu le truc. Bah finalement, tu vois, j'ai été un peu déçu qu'on me mette, comme ça, des idées pré-machées dans la tête. Moi j'avais "compris" son livre avec mes mots à moi, mes idées à moi et mes connaissances à moi. Finalement c'était nettement mieux que d'aller me coltiner des choses intellectualisées qui, au final, auraient gâchées mon ressenti face à son histoire.

Je crois que c'est un peu le même principe avec "après la vague" il faut que chacun se fasse son scénario personnel en lisant ce que l'auteur raconte. C'est ce qui reste intéressant avec la lecture et qui la différencie des films où on t'impose les choses : dans un livre, tu es totalement libre. C'est ce qui me donne, à moi, l'envie de continuer à lire.

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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"The Terror", de Dan Simmons.

(En français : "Terreur".)

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Les gens qui ont lu "Hypérion" ont sans doute eu la même idée que moi : Dans Simmons est un extra-terrestre. Ce roman les confirmera dans cette impression.

Seule erreur dans ce livre, le titre : "Terror", qui laisse imaginer qu'il s'agit d'un roman de terreur. Or il ne s'agit pas de ça. Une nouvelle de quelques dizaines de pages comme "la Ruelle ténébreuse" de Jean Ray est bien plus effrayante que "Terror". La créature des glaces - ou des neiges - qui décime les marins, cette "Bête blanche" (pour citer Jean Ray) n'inspire pas une si grande frayeur, sauf en deux occasions où elle frappe par surprise. La chose inconnue qui tue dans le noir, ce n'est pas vraiment le truc de Dan Simmons, et dès le début du livre on nous parle de façon assez détaillée de cette "créature des glaces". 

Dans ce roman inspiré de faits réels (pour ceux que ça intéresse, voici le site Wikipédia consacré à l'expédition Franklin Expédition Franklin — Wikipédia (wikipedia.org) ), l'un des rôles de cette créature est de tenir le rôle de la fatalité; parce qu'en fait, on ne sait pas ce que sont devenus précisément les membres de l'expédition Franklin de 1845, qui avait pour mission de découvrir le mythique "passage du nord-ouest". Donc la créature des glaces tue un certain nombre de marins... Mais d'autres meurent de diverses façons. Il y a dans cette histoire des choses plus terribles que cette "bête blanche" : le froid, la faim, le scorbut, cette horrible maladie qui pendant des siècles a été le fléau des marins. Il y a même un personnage plus maléfique encore que la créature des glaces. Ce livre aurait pu s'appeler "La Loi de l'emmerdement maximum", ou encore : "126 Petits Nègres", ou bien "A quand les bonnes nouvelles? Jamais!", ce qui n'est pas sans évoquer notre présente situation. Je déconseille même de lire ce roman à l'époque actuelle, car il y a de quoi démoraliser un bataillon de clowns. En effet, les trois quarts du bouquin racontent les efforts pathétiques des marins anglais pour tenter de se sortir de l'épouvantable situation - ils sont bloqués par la banquise au large de l'île du Roi-Guillaume, dans le Grand Nord canadien - où les a placés l'incompétence de leur chef, le capitaine sir John Franklin. On a un moment l'impression que le récit va n'être, jusqu'au bout, que le catalogue funèbre du trépas, pas des moyens divers et variés, des 126 officiers, sous-officiers et matelots des navires "HMS Erebus" et "HMS Terror". Mais heureusement ce n'est pas tout à fait ça...

Dan Simmons et les gens qui travaillent pour lui - on n'écrit pas un tel pavé seul - ont fait un travail de documentation extraordinaire, et donc on saura tout sur l'organisation hiérarchique extrêmement complexe de la Royal Navy - les simples matelots sont plutôt rares, chacun a sa spécialité et son rôle à bord - aussi bien que sur la construction navale au milieu du XIXe siècle - les deux navires, bien qu'anciens, ont été modernisés, et possèdent un blindage renforçant leur coque et un moteur à vapeur; ce sont sans doute les bâtiments les plus aptes, de toute la marine britannique, à accomplir leur mission au milieu des glaces de l'Arctique. On en apprend aussi beaucoup sur la banquise, les glaces, les icebergs et tout cet environnement hostile. On est exaspéré par la bêtise de certains officiers, leur mépris pour les rares esquimaux qu'ils rencontrent - par exemple, il ne leur vient jamais à l'idée de construire des igloos, à l'exemple de ceux des Inuits.

Je me demandais par quel extraordinaire masochisme un écrivain peut consacrer plusieurs années de sa vie à l'écriture d'un livre aussi douloureux, dans tous les sens du terme, mais le dernier quart du roman part dans une direction très différente, et assez étonnante - mais après tout, on est chez Dan Simmons, et tout peut arriver. De nombreux personnages sont décrits, mais le héros principal est le capitaine Crozier, un Irlandais - et de ce fait en butte aux discriminations d'une Amirauté dirigée par des Anglais. C'est le type de l'homme positif, qui essaye d'améliorer les choses et de sauver ce qui peut l'être, mais il se heurte en permanence à l'hostilité de la nature, à la bêtise de son supérieur, à la malchance ou aux sombres machinations du seul véritable salaud de l'histoire. Ce roman montre bien comment une situation difficile peut se muer peu à peu, à forces d'erreurs, de sabotages, d'occasions manquées ou de hasards malencontreux, en un véritable désastre. 

Une série télévisée a été tirée de ce roman, avec quelques acteurs assez connus. Je dois dire que j'ai été assez déçu quand j'ai appris que toute la glace et la neige qui apparaissent à l'écran avaient été reconstituées par ordinateur...:hehe:

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 356 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Gouderien a dit :

Une série télévisée a été tirée de ce roman, avec quelques acteurs assez connus. Je dois dire que j'ai été assez déçu quand j'ai appris que toute la glace et la neige qui apparaissent à l'écran avaient été reconstituées par ordinateur...:hehe:

Hormis le choix des effets spéciaux, l'as-tu trouvée bonne la série ? Fidèle ? As-tu retrouvé l'ambiance ? (moi : oui)

Modifié par Crève
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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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Il y a 2 heures, Crève a dit :

Hormis le choix des effets spéciaux, l'as-tu trouvée bonne la série ? Fidèle ? As-tu retrouvé l'ambiance ? (moi : oui)

En fait je ne l'ai pas encore vue. Mais pour vouloir adapter à l'écran les 1.042 pages (en édition de poche) de ce roman, il faut être aussi givré que l'auteur lui-même. :p Bon, c'est une production de Ridley Scott, donc on peut présumer que ce n'est pas trop mauvais.

On pourrait imaginer qu'après "Terror" Dan Simmons en aurait eu plus qu'assez de la glace et du froid, mais non : il a écrit "L'Abominable", qui cette fois se déroule dans l'Himalaya.

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 815 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

Un bon complément à “la violence et le sacré” et “des choses cachées depuis la fondation du monde” .

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 815 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

 

Il y a 7 heures, Gouderien a dit :

Je me demandais par quel extraordinaire masochisme un écrivain peut consacrer plusieurs années de sa vie à l'écriture d'un livre aussi douloureux, dans tous les sens du terme, mais le dernier quart du roman part dans une direction très différente, et assez étonnante - mais après tout, on est chez Dan Simmons, et tout peut arriver.

Du coup l’as tu trouvé toi même douloureux ?

Et si tout peut arriver est-il possible qu’un fan d’Hyperion finisse déçu ?

 

 

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

J'ajoute qu'il existe un malentendu à propos de Dan Simmons. On le prend pour un écrivain de science-fiction - ce qu'il est - mais aussi pour un auteur de récits d'horreur, une sorte de Stephen King dont les histoires dépasseraient le cadre de la Nouvelle-Angleterre. Et ça, il ne l'est pas. En consultant sa biographie sur Wikipédia, on s'aperçoit que son roman "Les Feux de l'Eden", qui se passe à Hawaii, a reçu le Prix du meilleur roman d'horreur en 1995. C'est un non-sens. Ce livre - pas l'un des meilleurs de l'auteur à mon avis - a trois thèmes principaux : les volcans hawaiiens, la mythologie de cet archipel, enfin la vie de Samuel Clemens dit Mark Twain. C'est assez pour remplir un roman, et l'aspect fantastique débarque là-dedans comme un cheveu sur la soupe. J'ajoute que les volcans possèdent leur propre magie, et que vouloir rajouter quelques créatures surnaturelles ne sert à rien. J'ai d'ailleurs craint un moment au début de "Terror" que la chose des glaces n'appartienne à la même catégorie que les entités étranges et superflues de "Feux de l'Eden", mais heureusement ce n'était pas le cas, même si ce roman fait également appel à la mythologie, cette fois celle des Inuits.

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 356 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)
il y a 8 minutes, Gouderien a dit :

J'ajoute qu'il existe un malentendu à propos de Dan Simmons. On le prend pour un écrivain de science-fiction - ce qu'il est - mais aussi pour un auteur de récits d'horreur, une sorte de Stephen King dont les histoires dépasseraient le cadre de la Nouvelle-Angleterre. Et ça, il ne l'est pas. En consultant sa biographie sur Wikipédia, on s'aperçoit que son roman "Les Feux de l'Eden", qui se passe à Hawaii, a reçu le Prix du meilleur roman d'horreur en 1995. C'est un non-sens. Ce livre - pas l'un des meilleurs de l'auteur à mon avis - a trois thèmes principaux : les volcans hawaiiens, la mythologie de cet archipel, enfin la vie de Samuel Clemens dit Mark Twain. C'est assez pour remplir un roman, et l'aspect fantastique débarque là-dedans comme un cheveu sur la soupe. J'ajoute que les volcans possèdent leur propre magie, et que vouloir rajouter quelques créatures surnaturelles ne sert à rien. J'ai d'ailleurs craint un moment au début de "Terror" que la chose des glaces n'appartienne à la même catégorie que les entités étranges et superflues de "Feux de l'Eden", mais heureusement ce n'était pas le cas, même si ce roman fait également appel à la mythologie, cette fois celle des Inuits.

Dan Simmons a quand même un goût prononcé pour la mythologie, mais pour l'horreur aussi : dans Hypérion, la figure du Gritch, monstre qui fait souffrir, dans le recueil Le Styx [...], on trouve de l'horreur à tous les étages, dans le recueil de novelas L'Amour, La Mort, l'histoire Mourir à Bangkok a dû faire bander Stephen King, et enfin, on peut informer les lecteurs que ce dernier (Stephen King) a dit de Dan Simmons "I'm in awe, in front of D. Simmons".

Je suis d'accord avec vous néanmoins : D. Simmons est plus qu'un romancier de l'horreur, on ne peut le réduire à ça, mais on ne peut nier que l'horreur l'attire.

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a 28 minutes, Crève a dit :

Dan Simmons a quand même un goût prononcé pour la mythologie, mais pour l'horreur aussi : dans Hypérion, la figure du Gritch, monstre qui fait souffrir, dans le recueil Le Styx [...], on trouve de l'horreur à tous les étages, dans le recueil de novelas L'Amour, La Mort, l'histoire Mourir à Bangkok a dû faire bander Stephen King, et enfin, on peut informer les lecteurs que ce dernier (Stephen King) a dit de Dan Simmons "I'm in awe, in front of D. Simmons".

Je suis d'accord avec vous néanmoins : D. Simmons est plus qu'un romancier de l'horreur, on ne peut le réduire à ça, mais on ne peut nier que l'horreur l'attire.

Le Gritch d'"Hypérion" est-il un personnage de récit d'horreur? Non (c'est un dieu, ce qui est bien différent), pas plus que la créature des glaces de "Terror" - qui lui ressemble d'ailleurs par certains aspects. Je pense que Dan Simmons est un plus grand écrivain que Stephen King, mais au niveau du récit d'horreur King est quand même meilleur, sans doute parce qu'il a un sens plus aigu du mystère. Dan Simmons explique beaucoup, et bientôt ses monstres n'ont plus de secret pour nous. Je le répète, pour moi l'archétype et le chef-d'oeuvre du récit d'horreur c'est "la Ruelle ténébreuse" de Jean Ray, où tout est suggéré. Par contre je suis tout prêt à admettre que Dan Simmons est un écrivain fantastique, aucun doute là-dessus. Et aussi un grand écrivain, tout simplement.

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Membre, 37ans Posté(e)
Neko86 Membre 8 880 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Je suis d'accord avec @Gouderien, ce n'est pas parce qu'il y a une partie horrifique dans ses romans que ça définit son style. Je pense que l'horreur fait partie du monde et qu'il en place dans ses romans, mais il y a aussi des histoires d'amour et d'amitié, ce n'est que des clefs pour construire son univers.

Dans Hypérion, le passage où le prêtre se crucifie à la plante électrique pour se débarrasser de sa croix, dans Ilium et Olympos, les actes de Caliban et dans l'échiquier du mal les parties d'échecs sont assez horribles aussi.

Je préfère de loin Dan Simmons à Stephen King, j'ai du mal avec le déroulé de ses histoires.

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Il y a 12 heures, DroitDeRéponse a dit :

 

Du coup l’as tu trouvé toi même douloureux ?

Et si tout peut arriver est-il possible qu’un fan d’Hyperion finisse déçu ?

 

 

Aucun rapport avec "Hypérion". Mais tous les romans de Simmons sont très différents les uns des autres (et puis, je pense qu'on n'écrit une oeuvre aussi puissante qu'une seule fois dans sa vie).

Pourquoi je trouve "Terror" douloureux. D'abord, c'est un peu comme l'histoire du "Titanic" : on sait que, de toute façon, ça va mal se terminer. La différence, c'est que le drame du "Titanic" dure une nuit, tandis que dans le cas des deux navires du capitaine Franklin, il s'agit d'une longue agonie, qui dure 3 ans. En fait l'auteur passe assez vite sur le début de l'expédition, et quand le bouquin commence, les deux bateaux sont déjà bloqués par la banquise, et en plus soumis aux agressions d'une entité mystérieuse appelée la créature des glaces. Après, on assiste à la dégradation progressive de la situation : il fait de plus en plus froid, l'été n'amène pas la fonte des glaces, les bateaux, compressés par la banquise, sont dans un état de plus en plus mauvais. Les réserves de charbon diminuent - le charbon est utilisé pour se chauffer - idem celles de nourriture. En plus, une partie des centaines de boîtes de conserves stockées à bord des navires est empoisonnée, car la Royal Navy, voulant faire des économies, a été victime d'un escroc (c'est historique). Et tout est comme ça... Tous les efforts des Britanniques se heurtent soit à la malchance, soit aux attaques de la bête des glaces. Pendant longtemps la discipline est respectée, mais peu à peu un trublion prépare une mutinerie. Finalement les marins sont obligés de quitter les navires et de descendre à terre, où, comme on l'imagine, les choses ne s'arrangent pas.

Assez sadiquement, l'auteur nous fait croire deux ou trois fois que la situation va s'améliorer... mais à chaque fois ça n'aboutit qu'à une nouvelle catastrophe. On suppose que le livre va se terminer par l'extermination complète des équipages - c'est ce qui est arrivé dans la réalité - mais Simmons, par un tour de passe-passe assez extraordinaire, imagine une conclusion totalement différente, et un peu plus optimiste. Après tout, c'est un roman...

Le livre est aussi "douloureux", parce que l'auteur ne nous épargne aucun détail du sort terrible des marins, des ravages du froid, de leurs vêtements mal adaptés, des effets du scorbut etc. A un moment un personnage dit : "C'est pire que la retraite de Russie". C'est un bon résumé...

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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Pour en finir avec ce bouquin, je dois dire que le retournement final (disons les 100 dernières pages) est quand même très étonnant - et ce retournement n'est pas fondé sur un misérable "truc" à la Guillaume Musso, il est parfaitement cohérent avec le reste de l'oeuvre (c'est inattendu... mais logique). C'est là qu'on voit la différence entre Stephen King et Dan Simmons : jamais le King, malgré tout son talent, n'aurait pu écrire ça. Cette conclusion, qui n'est pas du tout celle qu'on attendait, oblige à reconsidérer le reste du bouquin sous un autre œil (pas à le relire, quand même, vu que c'est un peu long). Dan Simmons a-t-il voulu écrire une métaphore de l'incommunicabilité entre les Européens et les autres peuples du monde (ici les Inuits), et de leur incompréhension face à la nature ? En tout cas ça fait réfléchir.

J'admire chez Dan Simmons à la fois cette ampleur de vue, cette imagination, combinées avec un extrême souci du détail. Qu'il parle de la construction des navires de Sa Majesté, de l'habillement des marins, des règles en usage dans la Royal Navy, du scorbut et de ses effets, des explorations polaires britanniques au début du XIXe siècle, ou de la mythologie inuit, l'auteur est toujours compétent et intéressant. C'est une leçon.

 

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Membre, 55ans Posté(e)
Auger Membre 8 654 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)

Bonjour aux amateurs de Dan Simmons,

Vous me donnez envie de lire cet auteur.

Par quoi que me conseilleriez-vous de commencer, sachant que je n'ai lu que "Le Styx s'écoule à l'envers" et que je n'aime pas trop ce qui est trop long et trop "historique" (je n'ai pas aimé la nouvelle sur la guerre de sécession : "les fosses d'Iverson" ou un truc comme ça...)

Merci !

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 356 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)
il y a 50 minutes, Auger a dit :

Bonjour aux amateurs de Dan Simmons,

Vous me donnez envie de lire cet auteur.

Par quoi que me conseilleriez-vous de commencer, sachant que je n'ai lu que "Le Styx s'écoule à l'envers" et que je n'aime pas trop ce qui est trop long et trop "historique" (je n'ai pas aimé la nouvelle sur la guerre de sécession : "les fosses d'Iverson" ou un truc comme ça...)

Merci !

Le recueil de novelas L'amour, la mort. 5 histoires, chacune n'étant pas trop longue. Je ne te conseille pas Hypérion, car pour venir à bout de l'histoire, c'est 8 livres qu'il faut t'enfiler.

image.jpeg.1776260098d88aba84f338f679ab1997.jpeg

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