"Plus je vieillis, plus j’ai du succès" : les confidences de Nicole, 88 ans et prostituée "toujours heureuse"

Au volant du véhicule immobile, Nicole attend, presque tous les jours, les hommes qui viendront s’offrir un peu de son temps et de son corps. À bientôt 88 ans, cette femme au regard bleu perçant et à l’abondante chevelure brune se prostitue depuis des décennies. “J’ai commencé à 21 ans, raconte-t-elle. C’est ma maison ici, c’est ma vie, je m’ennuie chez moi. Ici je suis bien, je vois du monde.”

Près de 67 ans après ses débuts, elle n’a aucune intention de ranger sa camionnette au garage. “C’est triste à dire, 88 ans, il y en a beaucoup qui me disent ‘ben Nicole, alors la retraite ?’ Oui, il n’y a pas de problème, mais je suis heureuse là.”

Bien sûr, son âge soulève de nombreuses questions, ou du moins une certaine curiosité. Loin d’éluder le sujet, Nicole s’en amuse : “Il y en a qui passent, ils me disent ‘ben dis donc tu es un peu âgée’, ce n’est pas grave, je dis regarde toi avant !’”, lâche-t-elle dans un éclat de rire.

Certes, elle voit bien que sa forme décline, et se plaint de sa démarche, moins vive qu’avant. Pour son travail, en revanche, le poids des années n’est pas si lourd : “Plus je vieillis, plus j’ai du succès. Parce que je suis gentille, c’est un métier, c’est la gentillesse.” Un petit sourire au coin des lèvres, elle ajoute : “Puis c’est du bon boulot.”

De fait, certains clients s’arrêtent en apercevant son véhicule, d’autres l’appellent sur son téléphone portable pour convenir d’un rendez-vous, ou s’assurer qu’elle est là. “Et puis il y a beaucoup de nouveaux, il y a des estivants, liste-t-elle. Il y a des petits jeunes qui viennent s’instruire, il y a des vieux qui ne peuvent plus mais ce n’est pas grave, ils viennent passer un petit moment, ils discutent, ils papotent.”

Arrivée en Charente-Maritime il y a plus de 35 ans, Nicole a su, au fil du temps, se constituer une clientèle fidèle : “J’ai beaucoup d’habitués, je suis leur femme. C’est aberrant, mais c’est comme ça, ils m’aiment.”

Cet amour n’est toutefois pas réciproque : pour elle, les sentiments et le plaisir sont exclus à l’arrière de la camionnette. “Je suis gentille, je reçois bien, je donne peut-être un peu d’espoir, mais il n’y a pas plus que ça. C’est mon métier", rappelle-t-elle.

L’amour, Nicole dit l’avoir connu une fois, de manière platonique. Elle qui a repoussé de nombreuses demandes en mariage, en parle comme d’un lointain souvenir, enterré depuis des lustres : “Moi, j’ai aimé dans ma vie, mais c’est fini, terminé. Quand je vois ce qu’il se passe et que j’ai les clients là, c’est terminé, je n’ai plus confiance. Bon, on ne voit que les mauvais, on ne voit pas les bons. Non, je ne vais plus aimer, c’est fini.” Ce qu’elle aime aujourd’hui, c’est sa "liberté".

Il faut dire que dès sa jeunesse, les hommes ont laissé sur son histoire une empreinte sinistre, indélébile, mais c’est pourtant de leur fréquentation que Nicole a fait son gagne-pain...

SOURCE: https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/la-rochelle/plus-je-vieillis-plus-j-ai-du-succes-les-confidences-de-nicole-88-ans-et-prostituee-toujours-heureuse-3219548.html

Merci @sovenkade mettre en quelque sorte à l’honneur, au travers de l’histoire de vie de cette dame d’un âge certain, les prostituées !

Je le dis chaque fois que l’occasion se présente : j’éprouve bcp de respect, suis particulièrement reconnaissante, sensibilisée à ces femmes-courage ayant/ayant eu un vécu que l’on ne souhaite à personne.

Ces dames, des hommes aussi dont le métier n’est pas suffisamment reconnu, hormis pour les impôts, et par l’Etat et par toutes les personnes, pas uniquement les femmes, qu’elles sauvent d’actions sordides, d’agressions en tout genre, de violences, de viols, sévices de la part de prédateurs, sociopathes et autres dégénérés.

Ils/Elles ont un rôle sociétal hyper important, trop souvent ignoré et/ou méprisé, décrié par grand nombre d’individus se fondant principalement sur une certaine morale, la plupart du temps, dictée par la religion transmise dans le cadre de leur éducation. 

il y a 38 minutes, Elisa* a dit :

qu’elles sauvent d’actions sordides, d’agressions en tout genre, de violences, de viols, sévices de la part de prédateurs, sociopathes et autres dégénérés.

Je ne suis pas sûre de ça. La violence, le viol, les agressions, sont aussi ( surtout ?) histoire de pouvoir, plus que de sexe. Et elles, ils, peuvent être aussi des victimes.

Je suis d’accord pour fustiger la stigmation dont elles, ils, sont victimes. Ils sont parfois le dernier, le seul contact, et pas que sexuel, de personnes esseulées en souffrance...

Je trouve un peu triste l'idée d'avoir fortement perdu confiance en les hommes de par cette activité même si c'est compréhensible, surtout sur le long terme. D'une sexualité dénuée de sentiment et de plaisir. Et puis de s'ennuyer sans prostitution...

Elle semble tenir à son mode de vie mais en même temps à mes yeux il reflète en grande partie, au départ une dépendance financière à une activité "sans plaisir" et risquée, le sentiment de ne pas pouvoir être liée à un homme sans être trompée, et peut-être une grande solitude ou un désoeuvrement en-dehors de la prostitution... 

Je pense que le bonheur qu'elle évoque provient aussi du fait qu'elle relativise, comme elle le dit, elle ne se plaint pas tellement car elle se compare à plus malheureux qu'elle, elle voit son bonheur dans sa nourriture, dans le casino, etc... Mais en même temps la situation qu'elle dépeint n'est pas idyllique pour autant.

il y a 6 minutes, sirielle a dit :

Je trouve un peu triste d'avoir fortement perdu confiance en les hommes de par cette activité même si c'est compréhensible, surtout sur le long terme. D'avoir une sexualité dénuée de sentiment et de plaisir. Et puis de s'ennuyer sans prostitution...

Elle semble tenir à son mode de vie mais en même temps à mes yeux il reflète en grande partie, au départ une dépendance financière à une activité "sans plaisir" et risquée, le sentiment de ne pas pouvoir être liée à un homme sans être trompée, et peut-être une grande solitude en-dehors de la prostitution... 

Je pense que le bonheur qu'elle évoque provient aussi du fait qu'elle relativise, comme elle le dit, elle ne se plaint pas tellement car elle se compare à plus malheureux qu'elle, elle voit son bonheur dans sa nourriture, etc... Mais en même temps la situation qu'elle dépeint n'est pas idyllique pour autant.

Je suis un peu d'accord. "Ça me fait voir du monde", comme si elle parlait d'aller au marché ou faire une belote avec les copines... Bon... Si elle est heureuse comme ça tant mieux mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une espèce de dépendance comme tu dis.

Après avoir entendu parler de cette vieille femme, Gisèle Pélicot, qui , une fois, droguée se faisait  violer dans son sommeil après avoir été prostituée par son mari et  après avoir été informée que des hommes  avaient violé des octogénaires en maison de retraite ou bien  des femmes dans le coma, on est stupéfait  (mais pas longtemps) que  l'âge  et le ternissement de la beauté ne soient plus une raison éliminatoire à la pratique de la sexualité (ou à l'agression sexuelle)..On s'étonne simplement qu'il y ait des hommes, des gérontophiles, qui soient amateurs d'antiquités. Il  ne manque décidément que  peu --(l'absence d'un souffle)- pour qu'ils soient carrément qualifiés de nécrophiles.

il y a 8 minutes, querida13 a dit :

Après avoir entendu parler de cette vieille femme, qui , une fois, droguée se faisait  violer dans son sommeil après avoir été prostituée par son mari, après avoir été informée que des vieilles avaient violée des octogénaires en maison de retraite ou des femmes dans le coma, l'âge n'est plus une raison éliminatoire à la pratique de la sexualité (ou à l'agression sexuelle)..On s'étonne simplement qu'il y ait des hommes qui soient amateurs d'antiquités.

Les "antiquités", c'est dans les deux sens...

à l’instant, Morfou a dit :

Les "antiquités", c'est dans les deux sens...

On parle trèèèès largement moins de viols ou de  la prostitution d'hommes âgés!

il y a 15 minutes, querida13 a dit :

On s'étonne simplement qu'il y ait des hommes qui soient amateurs d'antiquités. 

Le manque de dents les rassurent peut être?

il y a 54 minutes, Kaliste a dit :

Je suis un peu d'accord. "Ça me fait voir du monde", comme si elle parlait d'aller au marché ou faire une belote avec les copines... Bon... Si elle est heureuse comme ça tant mieux mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une espèce de dépendance comme tu dis.

Peut-être parce que bien que considéré comme étrange, une forme de dépendance pour des personnes lambdas, cette dame âgée n’a pratiquement connu quotidiennement que ce type de « relation » ac des hommes.

Pour elle, au final c’est devenu sa normalité.

il y a 10 minutes, Morfou a dit :

Les "antiquités", c'est dans les deux sens...

Vous sous entendez qu'avec l'age l'anus est plus 'souple?'

Certains com’ sont lamentables… 

il y a 9 minutes, Tor boudine a dit :

Vous sous entendez qu'avec l'age l'anus est plus 'souple?'

il y a 15 minutes, Tor boudine a dit :

Le manque de dents les rassurent peut être?

La beaufitude dans toute sa sinistre crasse...

il y a 13 minutes, Elisa* a dit :

Peut-être parce que bien que considéré comme étrange, une forme de dépendance pour des personnes lambdas, cette dame âgée n’a pratiquement connu quotidiennement que ce type de « relation » ac des hommes.

Pour elle, au final c’est devenu sa normalité.

Oui c'est sûr. Mais j'ai déjà du mal à comprendre les gens qui ne savent pas s'arrêter de travailler, alors en plus quand ce travail n'est pas neutre en terme d'engagement physique/psychologique comme ici je comprends encore moins lol

il y a 4 minutes, Kaliste a dit :

Oui c'est sûr. Mais j'ai déjà du mal à comprendre les gens qui ne savent pas s'arrêter de travailler, alors en plus quand ce travail n'est pas neutre en terme d'engagement physique/psychologique comme ici je comprends encore moins lol

Ce n’est pas/plus un taff pour elle, juste une forme de sociabilisation. 
Je le vois comme ça. 

il y a 23 minutes, Elisa* a dit :

Ce n’est pas/plus un taff pour elle, juste une forme de sociabilisation. 
Je le vois comme ça. 

Hummm oui et non car elle justifie sa distance vis-à-vis des hommes par son professionnalisme justement. Mais oui elle le vit comme une sociabilisation. Comme beaucoup de gens qui n'arrivent pas à décrocher "qu'est-ce que je vais faire à la maison ? J'ai besoin de me sentir utile ect".

Il y a 2 heures, Tor boudine a dit :

Le manque de dents les rassurent peut être?

Et puis les mains tremblent!

Il y a 2 heures, Kaliste a dit :

Oui c'est sûr. Mais j'ai déjà du mal à comprendre les gens qui ne savent pas s'arrêter de travailler, alors en plus quand ce travail n'est pas neutre en terme d'engagement physique/psychologique comme ici je comprends encore moins lol

En fait, à la retraite une vie routinière à attendre la survenue de la mort est parfaitement ennuyeuse.

Il faut aussi avoir l'énergie d'initier de nouveaux projets, mais quand l'énergie te fait défaut...Tu te vois  simplement décliner à petit feu.

Combien de trimestres a t'elle donc  ?