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Marcuse

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Tout ce qui a été posté par Marcuse

  1. Bilan du pantouflage des ministres macronistes Politique et business : les liaisons dangereuses ?
  2. 50 volontaires participent à des expériences comme celle-ci dans l’émission inédite « Sommes-nous tous racistes ? ». L’objectif : comprendre les mécanismes inconscients à l’origine de comportements discriminants. https://www.france.tv/societe/magazine-d-actualites/7218911-sommes-nous-tous-racistes.html#at_medium=7&at_campaign=rs&at_compte=francetv&at_genre=mag Extraits : Est-il en train de voler un vélo ? Où s’assoient-ils ?
  3. au contraire, chaque mot a toute son importance dans ce genre de débat. Ecoutez d'ailleurs Bernard Friot sur ce sujet
  4. Noirs en France : des histoires faites de préjugés raciaux
  5. Vivaldi - La verità in cimento, RV 739, Sinfonia: II. Andante
  6. Marcuse

    Musique d'Afrique

    Fela Kuti - Colonial Mentality
  7. Au moins cette solution a le mérite de résoudre le problème du chômage des vieux
  8. Peux-tu nous partager ces références? Dernièrement je n'ai lu que des choses très récentes. Par exemple : Je vous écris de l'usine de Jean-Pierre Levaray Pendant dix ans (2005-2015), Jean-Pierre Levaray a animé la chronique « Je vous écris de l'usine » dans le mensuel CQFD. Il a raconté les heurs et malheurs de la classe ouvrière, les copains décédés, l'amiante, les accidents du travail et le procès AZF. Les luttes et les espoirs, les joies et les peines, les travers et la résignation, parfois. Ce recueil reprend l'intégralité de ses chroniques. Ode à l'écriture prolétarienne, à ceux qui vivent, à ceux qui luttent... Auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Putain d'usine (L'Insomniaque/Agone), Tue ton patron et Tue ton patron 2 (Libertalia), Jean-Pierre Levaray (né en 1955) a passé quarante-deux années à l'usine. « La véritable histoire des ouvriers ne peut être mieux racontée que par les ouvriers eux-mêmes. Pour écrire sur l'usine, il faut la vivre de l'intérieur, la renifler avec ses tripes. Jean-Pierre trouve les mots justes pour raconter son quotidien. Il est l'un des maillons de cette usine d'engrais chimiques, située à Grand-Quevilly, près de Rouen, filiale de Total jusqu'en 2014, classée Seveso 2, seuil haut. » (Hubert Truxler) https://editionslibertalia.com/catalogue/poche/je-vous-ecris-de-l-usine
  9. Un risque de « complicité de crimes de guerre » : des ONG demandent à la Fondation humanitaire de Gaza de cesser ses activités Une quinzaine d’organisations de défense des droits humains ont mis en garde lundi 23 juin la Fondation humanitaire de Gaza contre des risques de complicité de crimes de guerre. L'organisme privé et militarisé est le seul à pouvoir distribuer de l’aide humanitaire à Gaza depuis le début du blocus et est sous le feu des critiques notamment pour ses liens préoccupants avec Israël. Combien de Gazaouis doivent-ils encore mourir pour se procurer de la nourriture dans les centres de distribution de la Fondation Humanitaire pour Gaza (GHF) ? Depuis que la GHF a commencé ses distributions fin mai, 450 personnes ont été tuées et près de 3 500 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan actualisé du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza. Lundi 23 juin, 15 organisations de défense des droits humains ont donc appelé dans une lettre ouverte la GHF à cesser ses opérations, la mettant en garde contre des risques de complicité de « crimes de guerre ». Parmi les signataires : la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le Centre palestinien pour les droits humains, le Centre américain pour les droits constitutionnels ou encore la Commission internationale des juristes. Dans cette lettre, les organisations pointent un « modèle de distribution d’aide privatisée, militarisée qui représente un changement radical et dangereux par rapport aux opérations humanitaires internationales établies ». Elles dénoncent un système « déshumanisant et meurtrier ». « Nous appelons la GHF et toutes les organisations et individus qui ont soutenu ou soutiennent le travail de la GHF et les sociétés militaires privées » opérant dans ses centres de distribution « à cesser leurs opérations ». Une fondation aux liens étroits avec Israël « Ne pas le faire pourrait exposer ces organisations et leurs responsables, représentants et agents à des responsabilités criminelles et civiles pour complicité de crimes en vertu du droit international, y compris crimes de guerre, crimes contre l’humanité, ou génocide, en violation du droit international, du droit américain et d’autres juridictions nationales », avertissent les ONG signataires. L’ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, au financement opaque soutenue par Washington et Israël, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Enregistré en Suisse, la fondation est soupçonnée d’être financée par Israël. Un enquête du quotidien de gauche Haaretz évoque des financements à hauteur de 140 millions de dollars par mois du gouvernement israélien. La GHF refuse de dévoiler la provenance de ses fonds. « Ce sont des conditions créées pour tuer » Mardi 24 juin encore, 21 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens à proximité d’un centre de distribution sur la route Salaheddine, a annoncé la Défense civile de Gaza. Quatre jours plus tôt, le vendredi 20 juin, 26 personnes mourraient près du corridor de Netzarim dans le centre de Gaza, alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire. La Fondation continue de nier tout incident à l’intérieur de ses centres, affirmant que son personnel continue « de livrer de la nourriture en toute sécurité ». Ces scènes chaotiques sont « une abomination », a dénoncé mardi le responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Pour le chef du bureau humanitaire de l’ONU pour le territoire palestinien occupé, Jonathan Whittal « ce sont des conditions créées pour tuer » a-t-il accusé lors d’un point presse à Gaza. Un constat partagé par plusieurs responsables onusiens qui dénoncent un « carnage » et une déshumanisation systématique. Depuis plus de trois mois Israël a imposé au territoire palestinien un blocus humanitaire, seulement levé au compte-goutte, affamant toute une population, un acte qualifié de crime de guerre par le droit international. D’après l’Unicef, 470 000 personnes, soit un quart de la population dans la bande de Gaza, étaient confrontées à la famine fin mai. https://www.humanite.fr/monde/aide-humanitaire/un-risque-de-complicite-de-crimes-de-guerre-a-gaza-des-ong-demandent-a-la-fondation-humanitaire-de-gaza-de-cesser-ses-activites
  10. L’affaire Joël Le Scouarnec a mis en cause les institutions de santé, qui n’ont pas empêché ce chirurgien, auteur de centaines de viols sur des enfants, d’exercer. Malgré plusieurs affaires qui posent la question de l’efficacité de sa justice, l’ordre des médecins assure avoir évolué. « Combien de plaintes de femmes faut-il pour qu’un médecin de plus de 80 ans, déjà sanctionné pour des faits d’agression sexuelle, soit définitivement radié par l’ordre ? » Cinq mois après que la sanction est tombée – une interdiction d’exercice de trois ans, soit le maximum avant la radiation – à l’encontre du radiologue qui l’a agressée, Nathalie (le prénom a été changé à sa demande) ne décolère pas. Cette Parisienne de 45 ans a entamé, en juin 2024, une procédure disciplinaire contre ce médecin, après une consultation de routine, pour une mammographie. « Il a eu des touchers très insistants, des caresses des seins complètement inadaptées, raconte Nathalie. En terminant le rendez-vous, il m’a dit que si je voulais rester nue, cela ne le dérangerait pas. » Choquée, elle signale immédiatement les faits à la secrétaire médicale, qui lui fait comprendre qu’elle n’est pas la première. Elle porte plainte auprès de l’ordre des médecins de son département le soir même, avant de découvrir, là encore, que d’autres femmes se sont manifestées avant elle. A l’issue d’un parcours « éprouvant » devant la juridiction ordinale, Nathalie se questionne toujours sur le peu de célérité de cette institution. Alerté en 2006, 2015,2020 et 2022 de faits à caractère sexuel reprochés à ce radiologue, l'ordre « n'a pas jugé utile de s'en occuper, ce qui a permis d'une certaine manière mon agression » accuse la quadragénaire. Après sa plainte, l'instance avait encore la possibilité de saisir l'agence régionale de santé (ARS), pour activer une procédure en urgence et demander la suspension immédiate du praticien. « Ils ne l'ont pas fait » dénonce t-elle. C'est à son initiative que l'ARS s'est saisie du dossier. https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/19/face-aux-medecins-accuses-de-violences-sexuelles-le-role-du-conseil-de-l-ordre-en-debat_6614345_3224.html?search-type=classic&ise_click_rank=1
  11. bon courage à la france qui se lève tôt !
  12. Marcuse

    Citations

    Si le travail était une bonne chose, les riches se le garderaient pour eux. Franck Lepage
  13. Marcuse

    Chansons de révolte

    Olivier Besancenot fait une chronique régulièrement sur Là-bas si j'y suis ça s'appelle Chants de bataille ça ressemble à ça
  14. Sur la formation professionnelle https://www.cgt.fr/guide-de-la-formation-professionnelle
  15. « Nettoyer au Kärcher » les quartiers populaires : vingt ans après, les propos de Nicolas Sarkozy résonnent encore. Ce racisme, « devenu raisonnable », a laissé une marque indélébile sur les personnes racisées. Le 19 juin 2005, un enfant mourait à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Sidi-Ahmed Hammache, 11 ans, s’effondrait d’une balle qui ne lui était pas destinée, dans la cité des 4 000. Le lendemain, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, se rendait sur place. Dans l’intimité de l’appartement familial, il promettait : « Dès demain, on va nettoyer au Kärcher la cité des 4 000. » Vingt ans plus tard, la formule n’a rien perdu de sa charge toxique. Le Kärcher, ce nettoyeur haute pression, « colle à la mémoire et à la peau » de celles et ceux que Nicolas Sarkozy a visés, selon la sociologue Kaoutar Harchi. La phrase, d’une intense brutalité, est devenue un marqueur politique. Nicolas Sarkozy l’a répétée publiquement et l’a imposée dans l’espace médiatique. Depuis, elle ressort sur les plateaux télé et structure les débats sur les quartiers populaires. « Ce n’était pas un dérapage, c’était une stratégie calibrée », selon Tarek Kawtari, militant historique des quartiers populaires. Une formule conçue pour marquer les esprits, flatter un électorat par l’autoritarisme et imposer une lecture sécuritaire du rôle de l’État. Elle ne désigne pas seulement un lieu, mais une population : les habitants des cités, souvent racisés. Devenus les cibles désignées, des corps suspects à surveiller, contenir, voire à supprimer. La puissance de cette formule tient à ce qu’elle active plusieurs couches symboliques : le nettoyage, la saleté, l’indésirable. « C’est une métaphore puissante et violente, explique le politiste Pierre Gilbert, dirigée vers des vies qu’on sépare du reste du corps national, des groupes qu’on désigne comme radicalement autres. » Un imaginaire hygiéniste et racialisant Kaoutar Harchi y voit la résurgence d’une logique raciale ancienne : « La médecine, les sciences, la pensée coloniale ont légitimé le contrôle des corps indigènes pour les rendre inoffensifs. Le “nettoyage” s’inscrit dans cette histoire : une obsession de la séparation, de la ségrégation, de la mise à distance. » Ce processus produit ce que Pierre Gilbert appelle une « altérisation » : la fabrication d’un ennemi intérieur, présumé coupable, exclu de compassion. « Déjà au XIXe siècle, les regroupements dans certains quartiers des classes populaires étaient perçus comme des foyers de danger. Au XXe siècle, les quartiers maghrébins étaient vus comme des soutiens potentiels du FLN, le Front de libération nationale, pendant la guerre d’Algérie. » Pour Sarkozy, les jeunes d’Argenteuil sont des « racailles » dont il faut se « débarrasser » La filiation était longue. Quand Jacques Chirac évoquait en 1991 le « bruit et de l’odeur », « il réanimait cette vision selon laquelle la moralisation des populations pauvres et non nationales passerait par leur “décrassage”, leur “lavage”. Car seul le “Blanc” ferait propre », poursuit Kaoutar Harchi. En 1998, le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement parlait de « sauvageons ». Puis vint Nicolas Sarkozy. En octobre 2005, celui-ci qualifiait les jeunes d’Argenteuil de « racailles » et s’engageait à les « débarrasser » — deux jours avant la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, et le déclenchement des émeutes dans les banlieues. Élu président, il établissait un lien explicite entre immigration et délinquance, et pointait les « implantations sauvages de campements de Roms ». Derrière cette formulation, c’est une double disqualification qui s’opérait : d’un côté, l’illégalité supposée du lieu de vie ; de l’autre, l’idée implicite que certaines personnes précaires, nomades et racisées relèveraient du désordre. https://reporterre.net/20-ans-apres-le-Karcher-de-Sarkozy-marque-toujours-les-quartiers-populaires
  16. CAHIERS DE DOLÉANCES : MÊME SI MACRON N'EN VEUT PAS, ILS SONT LÀ
  17. Nota bene : essayez de créditer les photos s'il vous plait (titre+date+auteur) ! et n'hésitez pas à donner un petit contexte historique si vous pensez que ça peut nous enrichir toutes et tous merci d'avance pour vos contributions, c'est chouette
  18. Au Salon du Bourget : provocation d’une entreprise d’armement israélienne La firme Uvision fabrique des drones militaires «Hero» qui sont utilisés à Gaza, elle prétend «défendre le monde» Le Salon du Bourget réunit depuis lundi les plus grands fabricants d’armes de la planète. Lors de l’ouverture du salon, des panneaux noirs ont été posés autour des stands des entreprises israéliennes, pour en condamner les accès. Une mesure prise en dernière minute à la demande des autorités françaises, qui estimaient que ces entreprises avaient violé un accord : elles avaient le droit de venir mais pas d’exposer leurs armes dites «offensives». Ce qui au passage ne veut rien dire, une arme est offensive selon l’usage qui en est fait. Parmi les stands masqués, celui de la start-up israélienne Uvision. Cette entreprise fabrique des drones kamikazes, en particulier un modèle nommé «Hero». Un choix marketing indécent et culotté. Uvision vient par d’ailleurs d’annoncer un nouveau modèle de son drone ayant une portée de plus de 150 kilomètres et une ogive pesant jusqu’à 50 kg au salon du Bourget. Elle a promis le développement des drones Hero-900 et Hero-1250, encore plus puissants et meurtriers. La preuve que les panneaux noirs sur son stand ne l’empêchent pas de faire des annonces et de signer des contrats. Dans un combat, le drone incarne le sommet de la lâcheté et de la déshumanisation. Il permet de tuer à distance, avec une précision et une certitude extrême, une «cible» qui ne peut pas échapper à la mort et qui ne se rend parfois même pas compte qu’elle est visée, le tout guidé par des «opérateurs» qui sont bien à l’abri des combats et ne prennent aucun risque. Le drone a apporté à la guerre moderne une dimension supplémentaire dans la dissymétrie des forces et la barbarie. Nous avons vu, ces derniers mois, des images de palestiniens marchant au milieu des ruines de Gaza, pulvérisés soudainement par la frappe d’un drone. Exécutés en une fraction de seconde. Le 17 juin à Gaza, des drones ont frappé une foule réunie près d’un point de distribution humanitaire, tuant au moins 50 personnes. Dès le mois de septembre 2015, le magasine Miltech, spécialisé dans la technologie militaire, écrivait à propos d’Uvision que cette entreprise pouvait «effectuer des frappes ciblées en zones urbaines» avec une «extrême maniabilité», et que les système Hero, équipés de caméras jour/nuit stabilisées avancées et «une faible signature acoustique et thermique» permettaient de tuer des cibles fuyantes sans être repérés. «Ce qui manquait à Gaza (à l’été 2014), c’était un Hero 30» : en 2014, Israël avait lancé une attaque sur Gaza, tuant 2310 palestiniens. La firme vantait alors son modèle pour «compléter les moyens traditionnels d’appui aérien car ces derniers n’offrent pas la même réactivité». Dernièrement, UVision a signé un partenariat avec l’entreprise Rheinmetall pour équiper l’armée allemande de drones kamikazes. C’est donc cette entreprise qui vient d’inscrire sur son stand masqué au Bourget : «Nos héros sont occupés à défendre le monde», pour protester. Le mot «héro» désigne ses modèles de drones mais aussi les soldats de l’armée israélienne qui commettent actuellement un génocide. Dans un monde où plus rien n’a de sens, cette communication est un nouveau sommet d’inversion. https://contre-attaque.net/2025/06/18/au-salon-du-bourget-provocation-dune-entreprise-darmement-israelienne/
  19. Dans les méandres de Barbès, un parfum de tabac entêtant se mêle aux effluves de la cuisine algérienne. Au-delà des apparences, chaque paquet de Marlboro algérien dissimule une histoire, un réseau et une tactique. Loin d’être un simple objet de consommation, cette cigarette devient un vecteur du quotidien, un outil de résistance et un symbole d’une économie parallèle. En s’inspirant des travaux de Michel de Certeau, nous proposons d’explorer les « arts de faire » des vendeurs à la sauvette, ces artisans de l’entre-deux qui, à travers un objet aussi banal qu’un paquet de cigarettes, inventent les règles du jeu. Entre la place de la Charbonnière et le va-et-vient incessant de la station de métro Barbès-Rochechouart, une transaction furtive se joue à l’abri des regards. Un paquet de cigarettes Marlboro algerien, distinct de ceux commercialisés légalement en France, passe discrètement d’une main à l’autre. Ce paquet de Marlboro, originaire d’Algérie, dépasse sa simple fonction de produit de consommation. Il incarne le parcours sinueux d’un réseau migratoire, s’amorçant dans un bureau de tabac algérien, où il est acquis en toute légalité par des grossistes, pour aboutir à Barbès, où il devient, à l’instar de son vendeur, un "sans-papiers". Ce paquet de cigarettes se mue ainsi en un symbole poignant des liens unissant l’Algérie et la France. Cet article se propose d’explorer l’univers méconnu du paquet de Marlboro algérien, en retraçant son parcours depuis les usines de production jusqu’aux fumeurs français. Nous examinerons les motivations des acteurs impliqués dans ce commerce, des importateurs aux vendeurs à la sauvette, en passant par les consommateurs. Nous analyserons également les différences entre le paquet de Marlboro algérien et ses équivalents de commerce légal en France, tant sur le plan gustatif que symbolique. Enfin, nous nous interrogerons sur la signification de ce commerce illicite dans le contexte de l’immigration algérienne en France, et sur la manière dont il reflète les relations entre les deux pays. Le Marlboro algérien : Un objet entre les mondes Lors de mes premiers pas en France, j’avais emporté deux cartouches de cigarettes, expédiant la troisième dans ma deuxième valise. Ces précieuses cartouches m’ont accompagné pendant deux mois et quelques jours, avant de s’épuiser inexorablement. Mon statut d’étudiant ne me permettait pas de m’offrir les Marlboro français, vendus à l’époque à 10 euros le paquet. En tant qu’Algérien, je savais que je pourrais probablement trouver des Marlboro algériennes à Barbès, à un prix certainement plus abordable. À cette époque, je n’avais pas encore entamé ma thèse, et je n’aurais jamais imaginé que mes recherches me conduiraient à explorer ce quartier. L’effervescence Barbés, les odeurs de nourriture, les cris des vendeurs, les groupes de jeunes qui se formaient... Tout me rappelait un quartier populaire d’Algérie. J’observais ces jeunes vendeurs ambulants proposant des cigarettes "Marlboro, Malboro bled, Chema (tabac à chiquer)". Leur accent et leur allure (Pour moi surtout) ne laissaient aucun doute sur leur origine : c’étaient des immigrés algériens. Cette scène confirmait les récits que j’avais entendus sur Barbès en Algérie. Curieux, je m’approchai d’un jeune homme et le saluai : "Saha Khoya (salut frère), ya til du malboro ?". Il me répondit avec le même code d’identification entre Algériens : "Saha lbled (salut fils de mon pays), il y a celui à 4 euros et celui à 6 euros". Nous étions en 2021. Intrigué par cette différence de prix, je lui demandai des explications. Il m’apprit que le paquet à 4 euros était du tabac de contrebande fabriqué en Île-de-France, une imitation du paquet de Marlboro dont tout était falsifié, y compris la boîte. Il me montra comment le cellophane du paquet se déchirait de manière étrange et souligna que l’inscription était uniquement en français. La boîte était si bien imitée qu’elle ressemblait beaucoup à celle du paquet de Marlboro algérien, à la différence près que cette dernière comportait des inscriptions en arabe et en français, tandis que la version contrefaite n’était qu’en français. Pris par la curiosité, j’achetai deux paquets. En ouvrant celui de contrebande, une odeur étrange s’en dégagea. J’allumai une cigarette, qui me parut interminable, et le goût était vraiment désagréable, laissant une odeur persistante. Contrairement à la cigarette Marlboro algérienne, qui ressemble, dans la forme de la cigarette et le goût, à une cigarette Marlboro française, mais dont le paquet et les couleurs sont beaucoup plus proches d’un paquet de Marlboro de contrebande. Le prix, déjà mentionné, est également différent des deux autres. Les entretiens menés auprès d’un coiffeur (interlocuteur principale) exerçant à Barbés ont permis de mettre en lumière les mécanismes du commerce illicite de cigarettes de Marlboro, en provenance d’Algérie. Ce phénomène illustre les dynamiques des espaces circulatoires décrites par Alain Tarrius, où les relations transnationales entre les pays d’origine et les pays d’installation réinterprètent les flux économiques mondiaux. [1] [1] Tarrius, Alain. 2000. Les Nouveaux Cosmopolitismes.... Ces mécanismes reposent sur deux principaux modes d’approvisionnement, chacun révélant des logiques (Voir la suite de l'article de Souhaib Mebarki) https://lundi.am/Barbes-Marlboro-Bled-et-tactiques-de-survie
  20. « Pourquoi est-ce qu’Israël a droit à l'arme nucléaire et pas l'Iran ? » Réponse de Armin Arefi https://x.com/arminarefi/status/1934277427934703649
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