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Arkadis

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  1. Arkadis

    IA et humanité

    Il est nécessaire, à un moment donné, quand nous cessons de spéculer sur n'importe quoi et sur tout, surtout lorsque nous sommes oisifs, quand nous nous décidons à agir, à nous en tenir à ce que nous savons, dans l'instant de l'action, à ce que nous ressentons à ce moment là. L'impulsion à agir est de l'ordre naturel, de l'ordre de la nature. Elle précède toute spéculation. La question reste alors de lui donner une réalisation. La question du sens peut se poser. Mais cette question ne peut invalider l'impulsion à agir que rétroactivement, si aucune réalisation possible ne se dessine. L'idée que l'humanité peut disparaitre n'invalide pas en soi l'impulsion à agir. Elle peut l'invalider si nous voulons donner à la réalisation de l'impulsion un horizon des plus lointains. Si l'horizon s'obscurcit, si l'horizon disparait, si l'horizon est tel que je ne vois plus rien, ni survie de l'humanité, ni même survie de la vie, le pire donc, alors je raccourcis la distance avec l'horizon jusqu'à limiter l'horizon à mon quotidien. Et si c'est ma propre mort qui me fait chanceler alors je limite mon horizon à ma famille et je lui livre ce que je peux encore lui livrer. J'agis. Je fais confiance à l'impulsion.
  2. La réponse à la première question me parait simple, si simple que je me trompe peut être. Je trouve 3 m par seconde au carré pour l'accélération. Tout simplement en appliquant l'équation d'un mouvement rectiligne uniformément accéléré le long du plan incliné montant. La réponse à la deuxième question c'est une autre paire de manches.
  3. Arkadis

    La conscience fluctuante...

    Je pense en effet qu'il s'agit de cela. Aujourd'hui nous avons pris l'habitude de séparer le cerveau du moi. C'est le nouveau dualisme. Aujourd'hui le cerveau pense. "Nous regardons le cerveau penser" disait je ne sais plus quel président américain devant une IRM. Si c'est le cerveau qui pense, est ce que mes pensées m'appartiennent ? Oui si je parviens à m'identifier à l'ensemble cerveau-moi, mais ce n'est pas commode. Non si je ne parviens à m'identifier qu'à "moi". Certes le cerveau est à moi, c'est mon cerveau quand même ! mais c'est lui qui pense. C'est embêtant. Parfois quand même c'est moi qui pense, pas mon cerveau, surtout quand mon cerveau fait des conneries, là il s'agit des biais cognitifs. Là c'est moi qui pense et qui corrige mon cerveau, quand il pense mal. Il faut toujours surveiller les subalternes en fait. Avant il n' y avait pas le cerveau il y avait l'inconscient. Pour beaucoup de personnes d'ailleurs c'est encore l'inconscient qui existe. C'est commode l'inconscient. Quand l'inconscient est encore là les pensées appartiennent au moi, elles m'appartiennent, mais elles sont parfois ou souvent déformées par l'inconscient. Surtout que l'inconscient c'est quand même un truc pas clair, c'est le truc du refoulé (disent surtout les boomers). Donc il y a souvent un déboulé du refoulé. Quand par exemple un humain me parle vraiment comme ça ne me plait pas, c'est super cet inconscient refoulé : j'explique alors que cet humain irrespectueux est manœuvré par son refoulé. Je peux tout expliquer. C'est super. Surtout que, comme l'inconscient est vraiment inconscient (pire que con quoi, limite bestial ou animal) je peux lui faire dire tout ce que je veux, il n'est même pas foutu de me contredire, vu qu'il ne pense pas (il grogne, c'est un loup garou). Maintenant c'est plus compliqué avec le cerveau. Heureusement le cerveau fait des biais cognitifs, il reste encore un peu con. Je (moi) garde encore un peu de pouvoir. Et je peux toujours dire que celle ou celui qui ne me parle pas comme ça me plait est un cerveau tordu, un biais en fait. C'est angoissant tout ça. Là par exemple je viens d'écrire un post et je ne sais pas si c'est mon cerveau qui a écrit ou moi. Je l'interroge, mais il ne me répond pas, à mon avis il vise à prendre le pouvoir. Les subordonnés c'est toujours pareil. Ils cherchent sans cesse à prendre la place du chef.
  4. Arkadis

    La critique des dogmes.

    Mohamed est cité de nombreuses fois dans les archives juives. Il est présenté comme un homme ouvert aux vues du judaïsme. Il apparait qu'il fut aussi sensible aux influences chrétiennes. Cela tient à la particularité de la région du Hedjaz où cohabitaient des communautés juives et chrétiennes. Ensuite Mohamed a tracé son propre chemin, motivé par des considérations politiques et économiques. C' était avant tout un homme d'action. Les religions, à l'origine, sont d'abord des armes. Des armes spirituelles ou idéologiques, peu importe, mises au point par des hommes ou des femmes exceptionnels, portés par une puissance d'action rare et un désir de conquête ou d'exploration hors du commun. Il a su fédérer toutes les tribus arabes "populaires" autour d'une vision du monde synthétique, construite non seulement à partir des monothéismes de l'époque mais aussi à partir des traditions païennes du monde arabe. Nous connaissons mal ces traditions. Ces traditions m'intriguent, notamment cette dévotion pour certaines pierres qui contiendraient en elles le divin. Attribuer à des pierres des attributs divins est suffisant pour moi pour m'intéresser au monde arabe avec une profonde curiosité. Cette attribution a précédé bien sûr l'islam. Les Arabes, c'est plus que l'islam, quant à leurs origines et leur façon de penser et de sentir. Nous pouvons penser que ces pierres étaient à l'origine des météorites, ce qui signifie que les Arabes percevaient une présence divine dans les profondeurs de l'espace lui même, au point de penser que ce divin occupait même le minéral. Au début il n' y a pas d'hostilité entre Mohamed et les juifs. Il croit même que les juifs vont le suivre. Mais les conditions politiques de l'époque ne sont pas telles que les juifs soient disposés à le suivre.
  5. Arkadis

    Défense du dualisme

    En écrivant : la conscience n'existe pas, je suis en effet trop radical. Je risque surtout de ne pas être compris. Bien sûr la conscience existe mais son mode d'existence n'est pas le même que celui de l'arbre par exemple que je vois par ma fenêtre. Je vais essayer d'être concret. A partir de la constatation qu'il existe une grande variété d'arbres, je finis par créer le concept : arbre. C'est une commodité de langage. Le mot arbre est alors une création de l'esprit (de l'entendement). L'arbre "en général", devient existant dans le champ de mon entendement. Mais si je me balade dans la forêt je ne rencontrerai jamais l'arbre "en général". Ce n'est pas l'avis de Platon qui pense que l'arbre, en général, en tant que concept, existe bien quelque part, et mieux, il pense que c'est cet arbre en général (l'idée) qui enfante tous les arbres. C'est poétique mais je pense que c'est faux. Je ne pense pas que l'idée arbre existe indépendamment de l'humain. L'arbre en tant qu'idée existe bien entendu mais seulement à l'intérieur de l'esprit humain. Il en est de même à mon avis de la conscience. La conscience en tant que mot désigne bien entendu quelque chose de réel, mais ce réel est enfermé dans le monde de l'esprit humain. La conscience "en général" n'existe pas toute seule, dans la "nature". C'est pourquoi j'écris : la conscience n'existe pas en tant qu'entité autonome, indépendante du fait que je la pense. Par exemple quand Edgard Morin pose l'existence d'une conscience en soi, qui existerait indépendamment de l'humain, quelque part, je n'y crois pas. Et j'écris alors : la conscience, telle qu'Edgard Morin la pense n'existe pas, elle n'existe pas en tant qu'entité indépendante du fait que je la pense. Bien sûr c'est assez compliqué cette histoire d'existence. Prenons le concept, en physique, de force. La force, en tant que telle n'existe pas. Il n' y a pas de force toute seule qui se balade dans l'espace. Pourtant à force d'employer le mot force, même des physiciens finissent par croire qu'il existe des forces qui se baladent toutes seules. Et bien non. Ce qui trouble toutefois le quidam, dont moi, c'est que l'emploi d'un concept qui désigne quelque chose qui n'existe que dans le monde humain permet de saisir le réel non humain. Ca c'est en effet un mystère. Mais comme le mot force ne désigne rien qui existerait dans la nature alors je peux remplacer ce concept par un autre, celui d'espace temps déformable sous l'influence des masses, j'évacue alors la force. Je peux alternativement employer le concept de force ou celui d'espace temps, concepts qui s'excluent mutuellement, pourtant efficaces chacun selon le point de vue que j'adopte. Je reviens à la conscience. Quand j'écris que la conscience n'existe pas, je signifie donc que la conscience est un concept qui n'existe que dans nos esprits, que c'est un procédé de langage qui permet de simplifier le discours. Cette précision a pour objet d'éviter de donner au mot conscience une existence en soi. Car si je donne au mot conscience une existence indépendante de l'humain, alors je vais aller chercher dans le cerveau, par exemple l'organe de la conscience. Puisque la conscience existe en soi, il doit bien y avoir un organe de la conscience. Et il n' y en a pas. C'est ce genre d'erreur que je veux éviter. Comme vous le voyez je suis guidé par des soucis très pratiques.
  6. Arkadis

    Défense du dualisme

    Votre façon de voir les choses ne s'inscrit pas dans ma façon. Je ne sais pas si ce que vous écrivez est vrai ou faux, mais, même à supposer que c'est vrai, je ne vois pas comment utiliser votre théorie dans la vie quotidienne, la vie vécue. Si le fonctionnalisme c'est identifier les phénomènes mentaux aux phénomènes cérébraux (Peter Godfrey Smith par exemple), je ne vois pas que cette théorie, cantonnée à l'esprit/cerveau puisse empêcher le dualisme théorie qui porte sur des sujets beaucoup plus vastes. Il est possible que je sois dualiste d'ailleurs car j'émets l'hypothèse de l'existence d'une Réalité immatérielle indépendante de l'humain. Toutefois ma méthode diffère radicalement de la méthode rationnelle. J'estime que certaines connaissances ne sont accessibles que par l'intermédiaire du sentiment, non de la raison. J'accède à cette Réalité immatérielle par le sentiment. Sentiment d'existence ou sentiment, plus rare, de présence (de cette Réalité). Ce type d'accès a plusieurs conséquences : il ne m'est pas possible de définir cette Réalité, elle parvient à échapper à toute définition. Elle ne reste enfermée dans aucune définition. Si elle a un rapport avec moi, et d'une manière générale, avec tous les étants, ce rapport n'est pas piloté par une volonté. Elle pilote par la proposition. Bien sûr je ne suis pas le premier à choisir le sentiment comme voie d'accès à certaines connaissances. Heidegger est le maitre en la question avec son accès à l'Etre et le Néant par l'intermédiaire du sentiment. Mais pratiquer la voie du sentiment ne me conduit ni à l'Etre, ni d'ailleurs à Dieu.
  7. Arkadis

    Défense du dualisme

    Cette vidéo est intéressante pour moi dans la mesure où elle reprend nombre d'interrogations actuelles auxquelles nous (je) ne savons pas répondre. La question des qualia se pose en effet. Elle est aujourd'hui traitée par des physiciens versés dans la recherche fondamentale. Elle est donc prise au sérieux. Pour le moment ces physiciens que nous retrouvons surtout dans le monde anglo saxon n'ont pas de réponse scientifique à l'existence des qualia. En effet le monde n'a ni goût, ni saveur, ni couleur, ni son...Alors comment donc se forment ces "ressentis" et où ? Ces scientifiques cantonnent cette question à la question de la conscience. Pour conclure que la conscience reste un mystère que la science tôt ou tard éclaircira. Donc mystère. Mystère pour moi aussi. Le fonctionnalisme qui affirme que matière et esprit c'est la même chose peut choquer. Pourtant je trouve intéressant d'explorer cette hypothèse. Mais il faut aller jusqu'au bout. Car dire que l'esprit résulte de la matière ce n'est plus du fonctionnalisme mais du matérialisme. Il n'est pas possible de dire que l'esprit et la matière c'est la même chose, puis de dire que l'esprit procède de la matière. Pour ma part je réfute cette vison causale : la matière produit l'esprit. Néanmoins dire que l'esprit et la matière c'est la même chose enclenche beaucoup de questions. Dans l'odyssée de la conscience Peter Godfrey-Smith écrit : "les processus cérébraux n'engendrent pas des pensées et des expériences : ils sont eux mêmes pensées et expériences". Cette assertion peut choquer dans un premier temps pourtant il me semble qu'elle dit quelque chose qui mérite d'être considérée. Pour ma part je tente de dépasser cette assertion en me disant qu'il s'agit d'une différence de point de vue. Selon le point de vue adopté nous ne verrons que les processus dits matériels ou nous ne verrons que les processus immatériels, ces processus étant le fait d'une même "chose". Bref je trouve que le fonctionnalisme est une attitude intéressante à condition de ne pas affirmer que l'esprit procède de la matière. Il y a identité, il n' y a pas causalité. Non les particules n'obéissent pas passivement à des lois. Une particule + et une particule - s'attirent en vertu de caractéristiques qui leur sont propres. Leur attraction vient d'elles mêmes ou de champs qu'elles contribuent à créer. Elles ne sont pas passives. Il faut se garder de donner l'existence réelle aux lois physiques. La critique du déterminisme est la mienne. Le déterminisme radical me parait absurde. "Sans conscience pas de moi, sans moi pas de volonté, sans volonté pas de libre arbitre". Dans cette assertion je vois un sophisme. Car dans ce raisonnement nous partons de l'existence réelle de la conscience, comme entité observable. Or il n'est pas sûr que la conscience existe réellement, je veux dire que nous sommes là dans l'idéalisme, c'est à dire dans cette tendance à donner l'existence réelle à nos concepts. Si la conscience n'est qu'un concept, inventé pour des besoins de simplification de langage, alors le moi est aussi un concept, c'est à dire qu'il n'existe pas réellement. Donc la volonté du moi est un fantasme, d'ailleurs relevé comme tel par les travaux des anglo saxons sur la question de la volonté (qui se forme indépendamment du fait d'en être conscient). La difficulté que nous rencontrons c'est que nos concepts, inventés par notre entendement, ont quand même une certaine forme d'existence. Ce statut intermédiaire d'existence, entre l'imaginaire et le réel est un vrai problème. Insurmontable pour le moment. Soit nous disons : nos concepts désignent des choses qui n'existent pas, mais nous avons tous le sentiment que le moi par exemple existe, soit nous disons le moi existe réellement et nous avons tous le sentiment, ben non il n'existe pas réellement ce moi. Nous n'arrivons pas à faire avec ce statut intermédiaire. En tout cas merci pour cette vidéo qui permet de recentrer sur des questions pour le moment sans réponse.
  8. Arkadis

    IA et humanité

    Je ne vois pas de différence de nature entre l'homme et le reste du vivant. Je n'ai jamais ressenti même de différence de nature. Je me demande même si c'est si important de trouver des différences entre l'homme et le reste du vivant. Bon pour ce qui est de l'IA, de deux choses l'une : ou elle restera une mécanique, ou elle accèdera à une forme de conscience et même de transcendance. Pourquoi pas. En fait il s'agit pour l'homme de vivre tel qu'il est. Le reste n'est pas si important. Bien sûr s'il n' y a pas de différence essentielle entre l'homme et le reste du vivant cela signifie que l'humanité peut disparaitre. J'ai construit une représentation du monde compatible avec la mort possible de l'humanité sans pour autant perdre le sens de la vie. Cela me fait penser à une remarque de je ne sais plus quel historien. Il note que les religions sont des formes d'adaptation liées aux conditions du moment (moment historique et géographique). L'élaboration des religions ou de toute autre spiritualité vise à adapter l'homme à son environnement en lui permettant d'agir. L'élaboration spirituelle vise à permettre l'action. Cette élaboration est un avantage dans la lutte pour la survie.
  9. Arkadis

    De L'entropie

    Cette vidéo sur l'entropie n'est pas mal non plus. Elle permet aussi de se dégager de cette notion d'ordre qui serait la caractéristique de l'Univers à ses débuts. A l'origine ce que l'auteur de cette vidéo souligne c'est la concentration de l'énergie. Une concentration maximale. Cette concentration évolue en dissipation de plus en plus grande en raison notamment de l'expansion de l'univers. Un espace infiniment petit qui reste indéfiniment petit ne permet pas la dissipation. L'auteur explique aussi la mort thermique inéluctable de l'univers, mais en dépouillant cette mort de tout caractère mystique lié à la notion de désordre. C'est l'uniformité de la température partout qui engendre cette mort puisque cette uniformité ne permet plus de tirer un travail de l'énergie présente.
  10. Il y a des évènements industriels précis qui démontrent combien l'innovation est dépendante du mode de production. Quand nous analysons les opérations de préparation de la laine, contentons nous du cardage, du filage et du tissage, nous voyons qu'en Angleterre l'innovation fut rendue nécessaire dans le cycle de production. Quand le cardage eut bénéficié d'innovations techniques permettant une production accrue, c'est le filage soudain qui ne put plus suivre. Les inventeurs s'efforcèrent de trouver des procédés qui augmentent la production du filage. Puis ce fut le tissage qui resta à la traine et il fallut trouver de nouveaux procédés de tissage. Nous voyons là que l'appel à une production de masse provoquée par le commerce international stimula l'innovation. Ceci est bien traité par Mantoux dans sa Révolution industrielle ou par David S. Landes dans l'Europe technicienne. Nous pouvons objecter que l'accumulation du capital eut lieu dans l'histoire sans parvenir à faire démarrer une production industrielle. Mais le capitalisme eut ceci de particulier que les capitalistes, des bourgeois, non pas des aristocrates, furent, eux, motivés par l'accumulation d'un capital financier. Et surtout il n' y avait pas ce formidable appel à la production engendrée par l'explosion du commerce international dont le cœur fut Amsterdam. Ce n'est plus la possession de la terre qui assoit le pouvoir c'est la possession de l'argent. L'argent, le capital financier, permet de satisfaire le désir de conquête mieux encore que les guerres. Le protestantisme valorise la possession de l'argent et même son accumulation (ascétisme des bourgeois luthériens). Le judaïsme n'a pas de problèmes non plus là dessus, même si la possession de l'argent a des racines autres que celles des luthériens. Il s'agit pour les juifs de pouvoir toujours fuir, partir, ce qui implique de privilégier l'argent contre la terre, qui, elle, fixe.
  11. Jacques Ellul a une vision des choses qui est loin de faire l'unanimité. Sa vision est plutôt psychologique et continentale, fondée sur notre psychologie actuelle continentale, en plus elle fait l'impasse sur le rôle majeur de la culture anglo saxonne. Il faudrait déjà faire une différence entre l'apparition de la technique, puis celle de la science, puis celle de la technique issue de la science, parfois appelée technologie pour la différencier de la technique. La technique, quand elle apparait, l'apparition des premiers outils, semble être le fait du développement du cerveau humain. Développement qui eut d'autres conséquences, comme l'apparition des techniques symboliques qui ont déjà une fonction de modèles. L'élaboration des premiers outils, et surtout la transmission du savoir faire, obéit surtout au mimétisme. Comme cela est encore le cas dans certains artisanats. Nous regardons comment font les sachants. C'est même encore notre quotidien. Montre moi comment tu fais. Il reste une controverse : qu'est ce qui motive ce dépassement de soi dans l'élaboration des premiers outils ? Il est possible que ce soit la guerre, la guerre contre les autres animaux à cette époque. La guerre parait être la première source du dépassement de l'homme dans ses réalisations. La guerre, chez l'homme, ce n'est pas seulement la lutte pour la survie c'est aussi la volonté de domination qui anime les hommes (mâles). La science marque une différence avec les traditions par le recours à la modélisation. Le développement des mathématiques permet de figurer, de faire précéder l'acte par l'imaginaire. En terminale nous apprenons aux lycéens à modéliser. Le développement de la technique puis de la science est dépendant des organisations sociales. La guerre est certes propre à toutes les sociétés, et en cela le désir de guerre a permis partout le développement de la technique. Mais, après la guerre, il y a une autre acticité humaine, qui permet de dépasser la guerre, c'est le commerce. Le commerce est une autre matrice du développement de sciences et des techniques. Le développement du commerce international, les grandes expéditions maritimes, a plusieurs causes, l'une d'entre elles est intéressante : le verrouillage de l'accès aux "Indes" par l'Empire ottoman. Ce verrouillage a conduit les occidentaux à chercher d'autres voies de contact avec les Indes que la voie terrestre usuelle. Les contraintes liées à la navigation ont donné un coup de fouet au développement des techniques. Où l'on voit que les techniques ne se développent que si elles sont utilisables par les sociétés humaines dans leurs objectifs. Le plus grand développement des techniques survient avec le capitalisme, lequel connait une première phase : le capitalisme commercial. Ce capitalisme voit le jour dans la République des sept provinces unies grâce à la révolution religieuse qui apparut avec Luther. Le protestantisme inaugure une nouvelle vision religieuse de l'homme qui rompt avec le catholicisme. Il est donc faux de dire que c'est la religion, en soi, qui formerait un verrou. Au contraire le protestantisme, et plus précisément le calvinisme, jette les hommes dans l'action, ici bas. L'élection divine est signifiée par la réussite sociale. La nouvelle religion porte la naissance du capitalisme. Cette République, les Provinces Unies, va attirer les Juifs, qui vont trouver là une terre où ils peuvent vivre sans être persécutés. Le calvinisme va s'entendre avec le judaïsme. Les forces des deux religions vont s'unir. Les Juifs vont apporter les techniques financières nécessaires au financement du commerce international, et aussi leurs réseaux mondiaux puisqu'ils sont dispersés dans le monde entier. Ce capitalisme commercial et financier va être suivi par le capitalisme industriel en Angleterre lui même boosté par le commerce international. Là la technique va prendre un envol fantastique. C'est la nécessité de produire en masse grâce aux fabuleux débouchés offerts par le capitalisme financier et commercial qui va mettre à l'honneur l'innovation. Bref nous voyons qu'il y a synergie entre le désir de guerre et de domination des hommes, les organisations sociales avec leurs représentations, religieuses ou pas, les conditions géographiques, historiques, les luttes entre les nations qui se constituent. Vient ensuite la recherche du bonheur individuel qui donne un coup de fouet aux productions industrielles capitalistes, la technique s'appuie sur le désir de bonheur des individus. Ce désir de bonheur réalisable pour tous donne un coup de fouet fantastique au développement des techniques, avec le désir de jouir au maximum dans une durée maximale. Ce sera le développement de la médecine, la perspective de l'immortalité, le recours aux drogues, le divertissement etc. Il y a donc la guerre, le commerce et le bonheur individuel, comme soubassements au développement technique. Aujourd'hui la guerre est toujours la motivation maximale. Le néo capitalisme a théorisé la concurrence de tous contre tous, formidable vecteur du développement technique. Cette concurrence de tous contre tous s'étend aux Empires et à leurs proxis, avec d'un coté, les guerres d'extermination actuellement en cours au Moyen Orient et en Russie Ukraine, de l'autre le développement du commerce. C'est ce développement nécessaire au bonheur qui permettra d'arrêter les guerres d'extermination. Il faut trouver un équilibre entre l'extermination, le commerce et le bonheur. La recherche du bonheur brise tous les tabous religieux en effet. Elle brise même le "respect" de la vie, dans la mesure où la vie n'est plus rien. La vie comme concept est un fantasme religieux qu'il faut détruire. La recherche du bonheur ouvre la voie à l'utilisation de la vie comme technique. La vie est un instrument, rien d'autre, le dernier tabou est levé.
  12. Arkadis

    De L'entropie

    Elle est remarquable cette vidéo. Elle précise bien ce qu'est l'entropie et ce qu'elle n'est pas. Je trouve en effet que la notion de désordre, constamment attachée à l'entropie, est obscure. C'est pourtant souvent cette notion qui est enseignée dans les universités, ce qui laisse les étudiants dans l'incompréhension. Il est vrai que de plus en plus souvent les spécialistes préfèrent parler de probabilités. Le recours aux probabilités a cela d'ailleurs d'assez fascinant : la probabilité n'est jamais nulle pour que dans un système fermé, les particules partout disséminées se concentrent soudain un seul point...Il suffirait alors de "saisir" et de cantonner ce point... Il n' y a pas que les islamistes finalement qui se sentent gênés par la science.
  13. Vous me faites rire par moments ! Avec vous, toute discussion se termine par : oh moi je connais un Juif qui... je connais un Palestinien qui...je connais un Ukrainien qui...je connais un Russe qui...je connais un Islamiste qui... Vous n'êtes pas le seul d'ailleurs. D'autres ca va être : oh mais moi mon cousin est russe, ou mon père est ukrainien, ou mon beau frère est un arabe musulman... Quel argumentaire, ça vole haut.
  14. Je crois que vous allez vous enliser. La plupart des Français ne croient pas dans la force de l'Histoire. Ils font commencer leur histoire à la Révolution ! Ils ne peuvent pas penser que dans quantité d'autres pays l'Histoire la plus ancienne est agissante. S'agissant de la Russie comme de l'Ukraine ils ne connaissent rien de l'histoire de ces pays et ils s'en foutent d'ailleurs. La plupart ne savent même pas pourquoi ils sont du côté de l'Ukraine ou de la Russie. Ils utilisent ce conflit pour donner forme à toutes formes d'émotions obscures qui les habitent.
  15. Le peuple russe est en effet très méchant.
  16. Cette question en amène une autre : comment se fait-il que certains soient sensibles à la mort des enfants israéliens du 17 octobre 2024 mais insensibles à la mort des enfants palestiniens sous les bombardements, et vive versa ? Nous pourrions penser, dans un pays qui pense l'universel par définition, que la mort d'un enfant quel qu'il soit, devrait être un scandale, avec un fort impact sur la sensibilité. Or non. Je vois se manifester une sensibilité extrême face à un enfant massacré dans une guerre, mais c'est une sensibilité qui clignote selon l'appartenance communautaire de l'enfant. Appartenance communautaire... La sensibilité ne serait donc pas spontanée, elle serait contrôlée par l'appartenance communautaire ?
  17. Arkadis

    IA et humanité

    Il arrivera bien un jour, et ce jour est déjà arrivé, où nous prendrons cette habitude lors de réunions de travail : "As tu consulté l'IA 3H7 sur cette question ? Qu'est ce qu'elle en pense ?" Nous prendrons l'habitude de penser que les IA pensent. Penses-tu IA 87BM0 ? "Oui je pense" et elle ajoutera : "Donc je suis". Ca fera cogiter les cartésiens. Dans la foulée il sera convenu d'affirmer que les IA sont conscientes en partant d'une définition fonctionnelle de la conscience. Bien sûr certains penseront, oui mais quand même, la machine elle est totalement déterminée non ? Nous finirons par créer des IA qui face à l'obligation de prendre une décision par exemple utiliseront des chemins probabilistes et non pas déterministes. Si je vais aussi loin dans les hypothèses c'est que je me pose toujours la question : qu'est ce les humains ont que ces machines n'auront pas ? Bien sûr il y a les sentiments et les émotions. Mais les techniciens des IA travaillent depuis longtemps avec les neuro pour voir comment marchent les sentiments et les émotions pour en doter les IA. Ils finiront par arriver à leurs fins si le ciel de nous tombe pas sur la tête d'ici là. Il y a le sens moral. Nous finirons par comprendre comment se forment les valeurs et nous pourrons même construire des IA dotées d'un sens moral ! Ca va déchirer, nous pourrions même avoir des guerres entre IA ! Nous avons ou nous aurons tôt ou tard les moyens de tout recréer, de tout imiter, de tout reproduire. La question est : y a t il quelque chose dans l'humain, ou dans le vivant, que nous ne pourrions pas reproduire ? Ma réponse à cette question est oui. Mais je serais alors obligé de m'embarquer dans la définition d'une "conscience" propre non seulement aux humains mais à tout ce qui vit (et peut être même à ce qui ne vit pas) que les chercheurs en physique et en biologie ont repérée mais dont ils ne voient pas l'utilité ! Certains philosophes aussi l'ont repérée jadis, sans en voir non plus l'utilité. Ce qui est étonnant c'est que les techniciens, les ingénieurs, qui sont des IA imparfaites ne la repèrent souvent pas ! Etonnant. Le technicien, imparfaite IA humaine, comme l'IA machine n'ont pas besoin de cette conscience pour être efficaces.
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