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Arkadis

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  1. Arkadis

    Philosophons

    Pour la circoncision d'A...j'ai offert à la mère, Noa, la petite fille de mon épouse, l'Histoire universelle des Juifs d'Elie Barnaviavi. Elle fut étonnée : pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je possède un tel livre ? Je me suis aperçu que, si elle était à cheval sur les commandements hébraïques elle était en revanche assez peu documentée sur l'histoire des Juifs ( l' histoire des enfants de Juda devrais je dire). Je réussis à l'intéresser en lui brossant rapidement l'incroyable épopée de Sabbataï Tsévi (accompagné par le non moins incroyable Nathan de Gaza). En l'intéressant à cette histoire particulière je l'initie tout doucement à s'intéresser à l'histoire des Juifs. Les Juifs ne sont pas les seuls à ne pas connaitre leur histoire. Il est possible d'en dire autant de tout "peuple". Du coup ces peuples fondent leur identité sur la religion ou sur l'idéologie ou encore sur la génétique. Au cours de ma vie je me suis aperçu que la seule manière de tempérer les religions, les idéologies ou encore les discours sur la génétique, c'est de s'intéresser à l'Histoire sur de très longues périodes. Encore faut il parvenir à s'intéresser à l'Histoire en se retirant de la religion ou de l'idéologie ce qui n'est pas simple, sinon le risque c'est de s'intéresser à l'Histoire que pour autant elle justifie la religion ou l'idéologie. La différence entre approcher une identité personnelle ou collective par l'histoire et l'approcher par la religion, l'idéologie, la culture etc. c'est la différence entre approcher un évènement à partir d'un point de vue extérieur et à partir d'un point de vue intérieur. Le problème c'est qu'il est impossible d'étudier un évènement sans transiter par le point de vue intérieur. La pensée est toujours intériorité. La seule chose que nous pouvons faire c'est donner une place la plus importante possible au point de vue extérieur en se donnant pour discipline d'observer absolument tout de qui se dévoile à soi, même ce que nous ne voulons pas voir. C'est bien sur difficile. Surtout lorsque nous sommes concernés à titre personnel.
  2. Arkadis

    Mes choix

    Fascinant.
  3. Arkadis

    Au forum

    L'effort à m'imaginer de m'introduire dans un café quand je viens sur le forum est un effort pour balayer les illusions propres engendrées par ce type de medium. L'imagination je l'utilise alors pour tenter de toucher terre, de ramener le forum à une réalité tangible. La réalité tangible c'est qu'il y a environ une trentaine de personnes, en moyenne, qui viennent ici, et mon imagination je l'utilise alors pour garder constamment en mémoire active qu'il s'agit de venir discuter, dans un lieu physique, au milieu d'une trentaine de personnes. Je peux imaginer le bar où un petit groupe de personnes parlent, et la salle où le reste de personnes écoutent sans intervenir. Si je parviens à garder cela dans mon imagination alors je me rends compte, je prends conscience que les gens qui viennent parler ici, viennent EN FAIT parler d'eux. L'illusion, si je ne fais pas cet effort d'imagination, c'est de croire que les gens viennent parler des sujets qu'ils lancent. Comme dans un bar les gens qui parlent parlent d'eux en utilisant tel ou tel sujet. Le sujet de discussion n'est pas ce qui importe pourtant, ce qui importe c'est de parler de soi par le truchement du sujet choisi. Et si les gens viennent parler d'eux, je peux en déduire, par symétrie que je viens parler de moi. Sauf bien sûr si je choisis de ne rentrer en relation avec personne. Je suis alors non plus dans un rapport affectif mais dans un rapport autre, plus difficile à définir, dans lequel le forum joue, pour moi, un rôle difficile à définir aussi. En définitive, sur le forum, comme dans un bar les gens viennent vivre un rapport AFFECTIF. Comme dans la vie courante les hommes viennent vivre un rapport affectif en se cachant tandis que les femmes viennent vivre ce rapport affectif de manière beaucoup plus tranquille et manifeste. Que nous rentrions tous dans un rapport affectif pourquoi pas, mais le rapport affectif a des limites sur un forum comme dans un bar. Le rapport affectif est éphémère, même lorsqu'il peut être profond, ce rapport ne dure pas. Le gens rentrent dans un rapport affectif certes, mais un rapport affectif dans lesquels ils ne s'engagent pas. En fait dans un forum comme dans un bar personne ne s'engage. Les gens viennent y prendre un moment de partage affectif, mais ils anéantissent cette affectivité dès qu'ils tournent les talons. Il ne s'agit pas d'illusion non plus, il s'agit de MOMENTS de partage affectif, des moments seulement, mais des moments quand même. Bien sûr il peut être tentant de faire durer ces moments, mais alors nous tombons dans l'addiction. Il peut être agréable de connaitre des moments d'ivresse grâce au vin, mais vouloir faire durer ces moments d'ivresse engendre une addiction qui finit par nous aliéner.
  4. Arkadis

    Philosophons

    Les textes philosophiques fondamentaux peuvent bien sûr être lus par chacun, quelles que soient ses connaissances, de même que les textes religieux les plus connus peuvent être lus par des non-religieux par exemple. Mais invariablement vient s'insinuer, entre le texte et le lecteur, quel qu'il soit, ce que j'appelle finalement, aujourd'hui, le Glauque (faute de mieux). Il finit toujours par s'insinuer un soi-disant "sachant" qui dénie au lecteur, quel qu'il soit, le droit de comprendre, de sentir, comme il l'entend le texte originel. Les sachants ont bien sûr le droit de penser ce qu'ils pensent mais le non-sachant a tout autant le droit de penser comme il pense. Le soi-disant sachant, quand il s'agit de philosophie ou de religion, s'insinue et tente de créer un rapport de force glauque voire pervers. "Je vais te dire ce que tu DOIS penser" dit le glauque. Je vais te dire ce que tu DOIS penser. C'est sans doute cela qui devient exaspérant. Après tout celui qui commente un texte disons "matérialiste" par exemple a droit à donner son sentiment, sa pensée, bien sûr, et s'affirmer matérialiste, mais en général il ne se contente pas de cela, il faut toujours qu'il ajoute un commentaire glauque qui signifie : toi le lecteur tu dois penser comme je pense. Un texte philosophique ou religieux doit pouvoir être lu par chacun quelle que soit sa culture philosophique ou religieuse, et chacun doit pouvoir donner son sentiment quant à la chose écrite. Chacun doit pouvoir PROPOSER son sentiment (sa pensée en l'occurrence) humblement. Mais non ca ne se passe jamais comme ça, il y a toujours un premier de la classe (je suis le meilleur philosophe du forum) qui va dire ce que le lecteur doit penser. Cette intrusion subreptice est glauque en ce qu'elle est subreptice, que nous ne la remarquons pas, que nous finissons par tomber dans le piège tendu par le Glauque : nous finissons par tenter d'imposer notre pensée ! Le Glauque a gagné, nous nous enlisons à notre tour dans le Glauque, le pervers parvient à faire du lecteur un pervers. C'est peut être même là son intention, tout corrompre. Il arrive dans ma commune qu'il y ait des réunions de débats sur tel ou tel texte philosophique. Beaucoup de gens y viennent, beaucoup de femmes notamment, et les animateurs font tout pour que chacun(e) donne son sentiment, à soi, sur le texte en question. Il ne s'agit pas de rabrouer la personne qui parle, il s'agit de lui faire dire ce qu'elle pense ou sent dans son âme et conscience. Je trouve que c'est passionnant, car, à propos d'un texte philosophique classique, je m'aperçois de la diversité des pensées et des sentiments, je découvre qu'un texte traité d'une certaine manière par l'enseignement officiel, peut en fait ouvrir sur une multiplicité de points de vue différents du point de vue académique. Il y a parfois un sachant qui tente de rependre le dessus, c'est bien beau tout cela, mais voici ce que nous DEVONS penser de ce texte. J'ai remarqué que souvent, celui que j'appelle donc en l'occurrence le Glauque se met en situation scolaire. Il a appris au lycée ou à l'université à penser comme il FAUT penser, comme on DOIT penser (si nous voulons avoir une bonne note) et il fait son cinéma en conséquence. Parfois il emploie le marteau de la référence à un sachant illustre (un maitre) façon de dire : ferme ta grande G. le maitre a dit. Le Glauque dans ces réunions est vite remis à sa place, d'autant que les gens qui viennent ont souvent un vécu tel qu'il ne sont plus impressionnés par aucun maitre. Cela me rappelle l'énervement de Luther contre les catholiques. Avec les catholiques le manant qui va à l'église ne peut comprendre les Evangiles que par l'intermédiaire des prêtres, du clergé qui SAIT. Luther finit par dire au manant : lis toi même les textes et fais toi même ton opinion. Du coup les textes sont imprimés en masse pour que les manants y accèdent sans la médiation du clergé, la langue allemande prend son essor ainsi que l'éducation, les manants se mettent à lire. Explosion culturelle. Il s'est passé la même chose en Angleterre.
  5. Arkadis

    Au forum

    12 juin 2025 Il est tôt ce matin quand je m'assois "Au forum". Ce café est différent de ceux que je fréquente habituellement en ce qu'il est composé de personnes dont la pensée est étrangère ou opposée à la mienne. C'est justement en cela que ce café me séduit. Il séduit aussi parce que je peux répondre ou m'affirmer, en réel. Mais il y a cette prise de conscience : intervenir ne sert à rien. L'inutilité de toute réponse me laisse songeur. Je suis réduit à rester spectateur ce qui n'est pas dans mon tempérament. Je reviens à cette phrase : " Je ne crois pas à la physique quantique" Répondre ne sert à rien. Il reste la phrase, brute " Je ne crois pas à la physique quantique" Si je reste dans cette confrontation MUETTE (pas de pensée) alors je SENS que cette phrase dit quelque chose. Je SENS avant de PENSER, je suis bien quelqu'un qui accède à la connaissance, non par la pensée, mais par la sensibilité, l'intuition, selon le sens que Jung donne à ce mot. Je suis d'ailleurs selon Jung un "type psychologique" irrationnel. Un intuitif introverti selon sa classification. Ce qui me marginalise tout de même un peu, voire beaucoup, quand je lis ce qu'il dit des intuitifs introvertis. Après il y a cette nécessaire conversion à faire : passer de la sensibilité à la pensée, traduire en mots ce que cette phrase "je ne crois pas à la physique quantique" me dit, dans ma sensibilité. En fait c'est un sacré travail personnel, passer de l'intuition à la pensée, de la sensibilité à la pensée. (Je suis gêné avec les mots car je vois qu'ici, quand les gens parlent d'intuition, ça n'a rien à voir avec ce que j'entends sous ce mot, il faudrait que je leur cite Jung, mais bon...Ce n'est pas pas utile non plus, ils ne comprendront rien)
  6. Arkadis

    Au forum

    11 Mai 2025 Je viens de m'assoir dans le café, je pense que je vais finir par avoir ma place attitrée, me voici spectatrice, pas actrice. Le point de vue n'est pas le même. J'ai noté hier cette remarque, l'un des clients, au bar : "Je ne crois pas à la physique quantique". J'y ai pensé cette nuit, j'ai mal dormi, je répète ce matin : "Je ne crois pas à la physique quantique" je pratique la connaissance par la sensibilité, mon épouse me dit tu es hypersensible, bref je répète la phrase, je reste interdite. Je me sens l'âme féminine ce matin. Je me souviens aussi de cette sortie, toujours au bar : "Je suis le philosophe le plus éminent du café" Il y a de vrais gamins ici, c'est marrant. Bon je suis assise, j'ouvre mon cahier. Lancelot a écrit à sa mère : "je vais tout faire pour que mon père n'ai plus aucun souci dans sa tête". Je suis touché par la sollicitude de mon fils ainé. Dans mon récit je n'en suis pas encore arrivé à sa naissance. Au bureau j'ai bien écrit ce matin, la perspective de venir me détendre dans ce café booste mon inspiration. C'est super.
  7. Arkadis

    Au forum

    10 mai 2025 Il peut être intéressant d'ouvrir un fil "Au forum" "Au forum" serait le nom d'un café de quartier parisien et je viendrai y écrire de temps en temps, façon de me plonger dans une ambiance plus mouvementée que celle de mon bureau. J'ai bien commencé à écrire, chez moi, un récit qui tient de l'autobiographie mais aussi du roman, mais je flemmarde un peu en ce moment. Dans l'espace public "Au forum" il y a des discussions étonnantes qui peuvent nourrir mon inspiration. Les habitués se laissent aller, ils expriment des idées inattendues et souvent contradictoires ce qui ne les gênent pas, ça c'est vraiment inspirant. Leur originalité qui ne l'est, il est vrai, que pour moi, ce qui fait de moi par rapport à eux l'original, me permet de mieux prendre conscience, par opposition, de ma propre idiosyncrasie.
  8. Arkadis

    Et l'homme créa les dieux

    Il est possible de lancer quelques pistes de recherche avec un tel thème : et l'homme créa les dieux. Je pars de l'hypothèse que l'homme ne s'est pas créé lui même. Si l'homme ne s'est pas créé lui même alors appelons X le ou les créateurs de l'homme. X crée l'être humain qui crée les dieux. Il est logique de penser, par transitivité, que X est présent dans "les dieux". C'est intéressant du coup de comprendre en quoi X est présent dans les dieux. L'être humain d'aujourd'hui (le sage ou le savant surtout) pense que X est totalement "con" (c'est la matière, conne par excellence). Donc il est probable qu'il y a quelque chose de con aussi dans l'homme et dans ses créations. A moins que X ne soit pas totalement "con". S'il y a quelque chose de con dans l'être humain peut il vraiment expurger de ses raisonnements toute trace de connerie ? Ca parait difficile de gommer toute trace de quoi nous a fabriqués, il faudrait gommer la matière, pas évident. A moins que la matière ne soit pas totalement conne, du coup nous pourrions gommer la connerie de la matière sans gommer toute la matière. Mais si je dis que la matière n'est pas totalement conne alors dans la culture occidentale actuelle je fais partie des croyants, c'est à dire des cons ou des connes (ou des débiles ou je ne sais encore quel vocable agréable). Pas évident de raisonner dans le cadre de la culture ambiante actuelle. Dans un dialogue un peu délirant (pour moi) entre Dehaene et Le Cun, les deux hommes pensent qu'enfin est arrivée l'ère où l'homme va devenir Dieu. Jusque là l'homme était déterminé par des trucs cons (la matière et ses lois en gros). Mais l'homme grâce à l'IA va se libérer de la connerie de la matière et devenir Dieu. Il va déterminer son destin. Je me suis demandé si le destin, versus Dehaene et Le Cun serait le même que le destin versus, je ne sais pas, Musk par exemple. Ca va pas être facile de déterminer un seul destin. Mais surtout je me suis dit, ok l'homme va devenir Dieu mais sur quel fondement va t il déterminer son avenir ? Aucun fondement ? Mais alors comment décider ? Il faut bien s'appuyer sur quelque chose. Par exemple va t on choisir l'immortalité ou au contraire la destruction de soi ? Vu qu'il n' y a plus de détermination (plus de désir qui s'appuie lui même in fine sur la matière conne) il devient équivalent d'être immortel ou mourant. Kif kif. Equivalent de souffrir ou de jouir. Kif kif. Et si ce n'est pas équivalent de souffrir ou de jouir alors zut il y a là encore une détermination conne. Pas évident de se libérer de nos déterminations connes (une détermination est conne par essence, vive les essences dirait le philosophe). Définition simple de "con" dans notre culture actuelle : pas intelligent. Définition simple de : intelligent, dans notre culture : ne pas être con. Faut énoncer les postulats. Maintenant il y a aussi l'autre hypothèse : l'homme s'est créé lui même. Intéressant domaine de réflexion. L'homme a donc oublié pourquoi il s'est créé lui même.
  9. Arkadis

    Et l'homme créa les dieux

    Ce n'est pas certain. Les deux recherches ont dû être menées de front. Lire à ce propos le livre de Jean Loïc Le Quellec, "La caverne originelle" qui tente de comprendre le sens des premières peintures rupestres des humains. Livre passionnant. Les humains tentent de chercher d'où ils viennent à travers leur art, qui, lui même s'affirme grâce à une certaine technique (nous n'en sommes pas encore à la technologie). Dans ce livre l'auteur indique que les premiers hommes (l'éveil conscient au monde ?) ne se tournent pas vers le ciel mais vers la terre. L'intérieur de la terre. Ce ne sont pas les sages et les savants qui font démarrer la grande saga humaine, mais des hommes et des femmes simples, qui se distinguaient par leurs visions, leur inspiration. Le premier homme ou la première femme qui taille un silex n'est pas un savant ou un sage.
  10. Arkadis

    Et l'homme créa les dieux

    Ce qui est écrit ici comme une vérité (un universel) reste une singularité (une façon de penser propre à certains "caractères"). "Trouver un but" est une recherche qui n'est pas mené de la même façon par tous les "caractères". Je pense que je peux aujourd'hui m'arrêter sur deux grandes classes de caractères. Il y a les rationnels, ceux qui tentent de trouver pour tout une chaine causale. Il y a les sensibles, voire les hypersensibles chez lesquels le but apparait quand ils créent en eux une disponibilité. L'hypersensible sera disposé à "croire" car les "choses" arrivent en lui, il les voit, il les sent "arriver", c'est la lettre du voyant. Le rationnel ne croit en rien car les choses arrivent en lui en suivant une chaine causale qui lui parait surgir de sa propre volonté. D'un côté la sensibilité prime, de l'autre la volonté.
  11. Il y a dans ce fil tout ce qui caractérise notre civilisation occidentale. Le "sujet" construit une représentation du monde qui lui convient. Tout son effort tend à une représentation mentale du monde qui lui apporte le maximum de satisfaction. C'est un travail totalement tourné sur soi, qui ne concerne que le sujet, que lui. Un observateur extérieur à notre monde, qui ne comprendrait pas notre parole, ne ferait pas de différence entre ce sujet et une buche. Aucun effet extérieur, social. Cela n'intéresse pas le sujet qui n'est intéressé que par son confort intérieur, son harmonie intérieure. Le sujet sort des mots, art, philosophie, science, qui ont un "effet ", provoquent un ressenti chez lui, sans que lui même sache pourquoi il connait un tel ressenti. Les mots sont employés en fonction de leur effet émotionnel, sentimental, c'est tout. Cette recherche absolument tournée vers soi est nécessaire certes, mais cette recherche ne peut concerner que l'individu, lui seul. Que les autres soient conviés à contempler une démarche absolument personnelle est en définitive décevant. Contempler quelqu'un en train de se caresser, ok, mais celui qui se caresse devrait à mon avis être discret. Notre civilisation fait la part belle à l'exposition de soi, à une sorte d'exhibitionnisme qui appauvrit la vie sociale, celle ci n'étant plus tenue pour rien, il n' y a plus que cela comme souci social : contempler moi, en train de jouir de mes propres représentations éminemment intimes. Je veux bien croire que, lorsque nous nous approchons de la mort nous tendons à figer en soi une représentation du monde, mais tout le monde va mourir bon sang, que chacun tente de maitriser ses angoisses sans déverser sur les autres des représentations qui ne peuvent être vraies que pour l'individu qui les pense. Nous avons déjà du mal à construire, dans notre intimité, nos propres vérités sans devoir en plus se coltiner celles de ceux qui ne veulent respecter en rien notre intimité.
  12. Arkadis

    Philosophons

    Certains développements actuels, en philosophie, ici, deviennent de plus en plus étriqués. Ils ne s'agit plus que d'une certaine philosophie, grecque, exclusivement, avec un appauvrissement constant puisqu'il ne s'agit plus que d'une philosophie centrée sur une représentation totalement égocentrée du monde. Cette vision étriquée part du personnage Parménide, intéressant certes, mais profondément narcissique : il n' y plus au monde que le philosophe, seul, sans aucun souci de quiconque, au contraire "quiconque" , l'autre, pourrait le distraire, face aux dieux, ou, quand il n' y plus de dieux, face à lui-même et à ses seules représentations. Ca part de Parménide ca se termine avec Heidegger, très, très étriqué tout cela, plus question de s'intéresser même à la philosophie anglo-saxonne par exemple (forcément conne) , il n' y a plus qu'une philo sectaire, qui s'enfonce dans l'emploi de mots qui ne réfèrent progressivement plus à rien. Ca se termine en essences, en essence des essences, en essence des essences des essences, c'est carrément névrotique à force de vivre dans une boucle, toujours la même, c'est à la fin la recherche dans les mots d'une vacuité qui pourrait peut être les libérer d'eux mêmes. C'est l'enfermement. Et quand ces philosophes enfermés sortent de leur anfractuosité ils se mettent à déverser une mauvaiseté étonnante sur le monde, il leur faut une cible à mépriser, à haïr, un peuple même à vomir, quand ce sont pas les Israéliens, ce sont les Russes , quand ce ne sont pas les Palestiniens ce sont les Ukrainiens, parfois ce sont les Américains, les Iraniens, etc. etc. il y a un lien avec leur pensée étriquée et névrotique et leur besoin de mépriser l'humanité, c'est l'humanité qu'ils méprisent quand ils choisissent de mépriser un peuple. Leur philosophie est une philosophie de l'avarice, de la non générosité.
  13. Nous créons des concepts puis nous croyons que ces concepts sont de même nature que les choses perçues, cet arbre devant moi par exemple. Et les concepts sont rangés parmi les choses perçues. C'est étonnant cette confusion que les mêmes font pendant dix, vingt ans, qu'ils feront toujours comme si des sillons profonds s'étaient creusé dans leur cerveau, ils ne peuvent plus en sortir. Le mot temps n'a pas toujours existé ou pas toujours été employé pour décrire nos subjectivités. Nous pouvions jadis parler d'ennui, d'enthousiasme, d'ivresse, etc. bref de sentiments. Maintenant il y a référence au mot temps pour parler des sentiments. Ennui : le temps me parait long, effondrement de toute poésie, effondrement dans la petite volonté de puissance du petit homme. La grande lutte moderne contre le sentiment, contre la sensibilité, contre tout ce qui ne peut pas se mettre sous des concepts, mais que le quidam enrage à enfermer dans le concept, je veux parler de ces mots créés par l'entendement. Et la référence à Einstein pour parler de tout, au lieu de le cantonner là seulement où ce qu'il dit vaut : la physique. Car le reste franchement...l'abandon de sa femme, l'abandon de son fils malade mental, l'abandon de sa petite fille, olé olé vive Einstein, le nouveau Jésus, prince moderne de l'égoïsme affectif, cette nouvelle valeur cardinale.
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