Aller au contenu

January

Modérateur
  • Compteur de contenus

    62 240
  • Inscription

  • Jours gagnés

    252

Tout ce qui a été posté par January

  1. Au même constat ou pire encore, quand on voit : Fin décembre 2024, lors de la formation du gouvernement de François Bayrou, l'absence de portefeuille explicitement dédié à la protection de l'enfance avait suscité l'inquiétude des associations. Là...
  2. Oh j'fais pas la maline, je me suis déjà perdue en forêt, la dernière fois j'étais à cheval, avec le géoportail sur le tél
  3. Tristesse en mer extrait Les mouettes volent et jouent ; Et les blancs coursiers de la mer, Cabrés sur les vagues, secouent Leurs crins échevelés dans l’air. Le jour tombe ; une fine pluie Éteint les fournaises du soir, Et le steam-boat crachant la suie Rabat son long panache noir. Plus pâle que le ciel livide Je vais au pays du charbon, Du brouillard et du suicide ; — Pour se tuer le temps est bon.
  4. Bonjour Tous Toutes Un nouveau sujet au format "je vous parle de", cette fois, le/les souvenirs. Le jour où je suis rentrée dans la Brinks. La "Brinks" c'est ça : Et j'ai eu la mauvaise idée, en voiture, de leur rentrer dedans. C'est la Brinks, des convoyeurs de fonds donc. J'emboutis le petit camion à l'arrière, bonjour le choc (pour moi, parce-que le bazar il a pas bougé). Les types sautent du véhicule comme des furieux armés jusqu'aux dents. Ben j'ai failli avoir une crise cardiaque. J'avais 18 ans, je venais d'avoir mon permis de conduire... A vous, racontez nous !
  5. « Je n’ai aucune nouvelle du père de mon fils depuis début 2023, je n’ai pas son adresse ni son téléphone, la seule chose que j’ai c’est son Snapchat sur lequel il se connecte de temps en temps. Pourtant, sans sa signature, l’inscription de Maxence (les prénoms ont été changés, ndlr) au collège est bloquée », raconte Axelle, 32 ans, la gorge serrée. Victime de violences conjugales pendant six ans, elle a quitté son conjoint en septembre 2017. Pourtant cette séparation n’a pas apporté la liberté espérée. « Mon fils avait 2 ans. Je voulais maintenir le lien avec son père. Comme il disait qu’il n’avait pas assez d’argent pour faire l’aller-retour entre nos deux domiciles (40 km aller-retour), je faisais le trajet. Je lui donnais même la nourriture dont Maxence avait besoin pour tout le week-end, je prêtais des habits, des jouets, car chez lui il n’y avait rien. » https://www.lavie.fr/actualite/societe/le-calvaire-administratif-des-meres-quand-les-peres-ont-disparu-98793.php Notons qu'il y a aussi des mères qui disparaissent.
  6. Extraits choisis.... "l'Etat continue de laisser la situation se dégrader, avec des enfants accueillis en sureffectif et des professionnels en perte de sens" Des membres de la commission d'enquête se sont rendus dans une pouponnière du Puy-de-Dôme, "une illustration de l'état alarmant des enfants placés en pouponnière". La rapporteuse dit ne s'être "jamais remise" de cette visite les enfants ne sont pas logés à la même enseigne selon le département dans lequel ils sont pris en charge. D'un point de vue budgétaire, la Corse dépense en moyenne 49 euros par habitant pour l'ASE, contre 214 euros en Seine-Saint-Denis les députés notent de fortes disparités, avec "encore trop de juges des enfants [qui] ont en charge 600, voire 700 ou 800 mesures, ce qui rend impossible le fonctionnement d'une justice des mineurs de qualité". "dérive particulièrement inquiétante" : la hausse du recours à des organismes privés à but lucratif, ainsi qu'à des contrats d'intérim pour recruter le personnel au contact des enfants. Ce recours à des contrats courts est "incompatible avec les besoins fondamentaux de l'enfant" les sociétés qui emploient les intérimaires "ne sont pas en droit de demander un extrait de casier judiciaire" à leurs personnels, "ce qui transfère la responsabilité du contrôle à la structure employeuse" qui accueille les enfants placés, soulignent les élus. Or, "cette vérification n'est pas appliquée" "Les conditions d'hébergement des MNA sont souvent parmi les plus précaires qui existent en protection de l'enfance", notent les parlementaires. En 2024, sept départements sur les 64 qui ont répondu au questionnaire de la rapporteuse faisaient "explicitement état d'une prise en charge de moindre qualité par rapport aux mineurs de nationalité française" "les dépenses totales de l'ASE ont augmenté de 61% depuis 1998". Ainsi, l'Etat contribue à "à hauteur de 3% seulement du financement des 10 milliards d'euros dépensés pour la protection de l'enfance chaque année". Les auteurs du rapport alertent sur le manque de moyens humains et financiers alloués à la protection de l'enfance, qui influe directement sur les décisions prises par les magistrats. En audition, certains juges ont "indiqué être parfois obligés de prendre des mesures plus graves que celles qu'ils auraient initialement envisagées", comme un placement plutôt qu'une simple mesure éducative, "pour que les décisions soient appliquées plus rapidement" "L'enfance a été, soit oubliée, soit, au mieux, incluse dans le périmètre de compétences d'un ministre délégué ou d'un secrétaire d'Etat", déplorent les auteurs du rapport. Cela n'a "pas permis d'impulser la prise de conscience et surtout l'action nécessaires sur ce sujet au plus haut sommet de l'Etat", dénoncent-ils. Fin décembre 2024, lors de la formation du gouvernement de François Bayrou, l'absence de portefeuille explicitement dédié à la protection de l'enfance avait suscité l'inquiétude des associations. "Les enfants de l'ASE connaissent deux fois plus de maladies cardiovasculaires, deux à trois plus fois de maladies respiratoires, deux fois plus de cancers" Côté santé mentale, ces enfants sont plus enclins à connaître des troubles du sommeil, des conduites alimentaires et du comportement, ainsi que des syndromes dépressifs les réseaux de prostitution "recrutent au sein même des structures d'accueil". Dans les Alpes-Maritimes, 75% des mineurs concernés viendraient d'un foyer de protection de l'enfance. Dans le Nord, "sur un total de 145 cas de mineurs victimes de prostitution, 71% des jeunes étaient suivis par l'ASE, dont 40% faisant l'objet d'une mesure de placement". Une fois adultes, ces anciens enfants placés peinent à sortir de la précarité. Bien que la loi oblige depuis 2007 les départements à accompagner les jeunes majeurs jusqu'à leurs 21 ans, "45% des jeunes de 18 à 25 ans sans domicile fixe sont issus de l'ASE" et "23% des adultes nés en France et hébergés par un service d'aide ou fréquentant un lieu de distribution de repas ont été placés dans leur enfance". Je réaffirme : l'ASE, une machine à broyer les enfants.
  7. Des députés ont enquêté sur les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance pendant près d'un an. Dans leur rapport publié mardi, ils concluent que le secteur est traversé "par une crise profonde", dont les "premières victimes" sont les enfants placés. Le constat est sans appel. Après une année de travaux et plus de 60 auditions, la commission d'enquête parlementaire sur "les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance" conclut que le secteur est traversé "par une crise profonde de son écosystème qui hier était à bout de souffle et aujourd'hui dans le gouffre". "Les premières victimes de cette situation, ce sont bien évidemment les enfants et les jeunes majeurs de l'aide sociale à l'enfance" (ASE), peut-on lire dans son rapport, publié mardi 8 avril https://www.francetvinfo.fr/societe/enfance-et-adolescence/aide-sociale-a-l-enfance-ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport-de-la-commission-d-enquete-parlementaire-sur-les-conditions-d-accueil-des-enfants-places_7165920.html
  8. January

    Des mots, des images

    La manière la plus simple de tuer quelqu'un, c'était de le dénoncer. On dénonçait par frustration, par vengeance ou par intérêt. On dénonçait un secret. On dénonçait pour des bottines ou un bonnet. Une motte de beurre, un bout de savon noir, une côtelette de porc ou un demi-kilo de pommes de terre. Un coiffeur dénonçait ses clients. Un chien dénonçait son maître. Patrick Roegiers
  9. Une autre souris, la soeur de Carlotta, Ernesta Grisi, qui devient sa femme. En 1857, après avoir quitté la rue de la Grange-Batelière (Paris), Gautier s'installe avec sa compagne, Ernesta Grisi et ses filles, Judith Gautier et Estelle. Théophile Gautier, Ernesta et leurs filles Et une souris secrète, Eugénie Fort, une très belle femme, plus jeune que lui et d'origine espagnole, avec qui il aura eu Théophile Gautier fils, qui marchera dans les pas de son père.
  10. Ah ben c'est beaucoup mieux !
  11. Bonjour Tous Toutes je vous propose un nouveau fil dans lequel sera illustrée une courte citation, qui peut être : Un extrait de bouquin, Extraits de paroles de chanson, Quelques vers, Proverbes, citations en tout genre, etc. Je vous montre ? La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée… Ô bien-aimée. Paul Verlaine A vous !
  12. Et tout dépend le "vécu" du physique ça peut coincer bien avant 80 ans C'est bien d'avoir une activité physique mais franchement j'en croise sur les chemins bah.. ils feraient mieux d'aller chercher conseil en salle oui. je suis persuadée qu'il y a des gens qui s'abiment en fait.
  13. L’Impassible La Satiété dort au fond de vos grands yeux ; En eux, plus de désirs, plus d’amour, plus d’envie ; Ils ont bu la lumière, ils ont tari la vie, Comme une mer profonde où s’absorbent les cieux. Sous leur bleu sombre on lit le vaste ennui des Dieux, Pour qui toute chimère est d’avance assouvie, Et qui, sachant l’effet dont la cause est suivie, Mélangent au présent l’avenir déjà vieux. L’infini s’est fondu dans vos larges prunelles, Et devant ce miroir qui ne réfléchit rien L’Amour découragé s’assoit, fermant ses ailes. Vous, cependant, avec un calme olympien, Comme la Mnémosyne à son socle accoudée, Vous poursuivez, rêveuse, une impossible idée.
  14. La généralisation est dommage, mais je pense en revanche qu'on a vraiment fait le grand écart. Je ne peux pas quant à moi rapporter ce qu'a été mon éducation et celle que j'ai donnée à mes enfants, n'étant absolument pas dans une tranche équilibrée. Mais bon, juste avoir des enfants, c'était différent, les regarder grandir plutôt que de les faire grandir, les corriger quand ils ne filaient pas droit plutôt que de leur expliquer comment et pourquoi marcher droit (on m'dira, c'est une méthode hein) c'était comme ça quand même. Et lorsque quelque chose évolue dans la société, on pousse les compteurs dans le rouge jusqu'à avoir le modèle diamétralement opposé. Ensuite les choses s'ajustent.
  15. Oui c'est ça. Et je suppose que sont pris en compte d'éventuels handicaps qui ne permettraient pas aux seniors de faire du "sport".
  16. Dimanche soir, le nouveau numéro du magazine de M6 présenté par Ophélie Meunier s’intéresse avec efficacité à la «révolution des relations parents-enfants» des cinquante dernières années. « En 50 ans, l’éducation a changé du tout au tout. » En partant de ce constat dans le magazine « Zone interdite », la réalisatrice Laetitia Kretz détaille le contraste saisissant entre les usages des années 1970 et ceux d’aujourd’hui. Un simple repas de famille où trois générations se confrontent illustre la différence des vécus et des points de vue : les plus anciens se souviennent d’une éducation stricte où les gifles, les fessées voire les coups de martinets étaient d’usage et déplorent les méthodes trop permissives de leurs descendants. [...] https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/actu-tele/un-demi-siecle-d-evolution-de-l-education-des-enfants-decrypte-dans-zone-interdite-20250406
  17. Aux Pays-Bas, une quarantaine de villes ont trouvé l’astuce pour maintenir les séniors en forme et réduire les aides à domicile. L’idée fait grincer… Quitte à activer les biscoteaux, autant que cela serve à laver les carreaux ou faire son lit. Lancé en 2019 par l’entreprise Powerful Ageing, le programme « La force de l’âge » a conquis 42 villes, qui l’ont ouvert à 7 300 de leurs administrés âgés, aux Pays-Bas. Le concept respire la santé…ou le bon filon. Les avis sont partagés. Car chaque retraité qui sollicite une subvention municipale, pour financer une aide à domicile, doit avoir un minimum d'activité physique. https://www.ouest-france.fr/europe/pays-bas/aux-pays-bas-les-seniors-pries-de-remettre-au-sport-pour-faire-leur-menage-eux-memes-4d2cac40-1169-11f0-b5e4-7b411abafa66 Je suis désolée je ne suis pas parvenue à trouver une source qui ne soit pas une sources Abonnés.
  18. Je n'aime pas les mandalas, en revanche dernièrement j'ai terminé et mis en couleurs des planches de botanique, j'aime bien. Je mets en couleurs aux crayons, il y a quantité de produits sur le marché et c'est assez personnel en fait la sensation (mines tendres ou autres) et le rendu souhaité. J'utilise du prisma color marié aux Faber Castell, un peu secs selon moi. J'ai beaucoup de boîtes différentes de façon à avoir toujours le bon mélange qui donne la couleur dont le crayon n'existe pas. J'ai aussi des rotring pour reprendre certaines lignes, des collections de monochromes et de sépia. Si elle a déjà peint ou dessiné, regarde le rendu qu'elle donne à ses créations, tu sauras alors vers quelle fourniture te tourner. Ah oui il y a quelque chose d'important : attention au papier. Ces dernières années beaucoup "d'albums" sont sortis sur un papier bien trop lisse, épais, limite glacé, et là dessus on ne fait rien du tout à part du coloriage "à plat", aux feutres à la limite. Touche le papier, il faut qu'il soit un peu rugueux pour que les pigments le pénètre, si elle souhaite mélanger, ombrer, etc.
  19. Et alors y a pas d'souris dans sa vie à Théophile ? Si.. Il y a Carlotta. Pourtant tiède dans ses premières critiques, il dira d'elle ensuite : « Elle rase le sol sans le toucher. On dirait une feuille de rose que la brise promène » ; il s’extasie sur ses pieds qui « feraient le désespoir d’une maja andalouse ». Il tombe amoureux, elle devient sa muse et il lui vouera toute sa vie une admiration et une fidélité sentimentale sans faille. Tout le séduit chez elle ; outre son talent, il vante ses autres qualités : « son teint est d'une fraîcheur si pure, qu'elle n'a jamais mis d'autre fard que son émotion ». Et alors attention mais ça, ça claque quand même : Février grelottait blanc de neige et de givre […] Tes yeux bleus sont encor les seules violettes, Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur ! (A une jeune italienne, c'était pour Carlotta Grisi) Bon sang jamais personne ne m'a écrit des trucs pareils ! Pourquoi ?? Bon, j'ai les yeux verts, d'accord Ce sentiment passionné de Gautier à l'égard de sa « chère âme » ne sera jamais démenti tout au long de sa vie et ce, jusqu'à sa mort, à travers des lettres qu'il signe souvent « votre esclave dévoué » : « quoique je ne puisse pas vous exprimer mes sentiments vous sentez que je vous aime, que je n’ai pas d’autre pensée que la vôtre, que vous êtes ma vie, mon âme, mon éternel désir, mon adoration que rien ne lasse et ne rebute et que vous tenez entre vos mains mon malheur et mon bonheur ». En 1861 Gautier voyage en Russie. À son retour, leur amitié se ravive et s'entretient par le biais d'une relation épistolaire nourrie et d'un long séjour annuel donnant lieu à des rassemblements d'admirateurs de Gautier dans la villa de Saint-Jean où Gautier se plaint de n'avoir pas assez de temps en tête-à-tête avec elle. Il lui rappelle les images du passé où elle triomphait sur scène « Fraîche comme une fleur, légère comme un papillon, gaie comme la jeunesse, lumineuse comme la gloire… ». Il lui écrira jusqu'à ses derniers jours en 1872, elle âgée de 53 ans et lui de 61 ans, toujours avec passion et admiration, quémandant encore un regard, un baiser.
  20. Voyages voyages En juillet 1836, Gautier et Nerval effectuent un voyage en Belgique et en Hollande. Trois ans après, Gautier propose un feuilleton au journal La Presse : La Toison d'Or, une belle histoire d'amour romantique. Un récit paraîtra également dans le volume de 1865 : Loin de Paris. Loin de Paris, La Traversée, extrait : Les poètes ont débité beaucoup de tirades et les prosateurs beurré beaucoup de tartines sur l’immensité de la mer, cette image de l’infini : la mer n’est pas grande ou du moins ne paraît pas telle ; quand vous avez perdu de vue toute terre et que vous êtes, comme on dit, entre le ciel et l’eau, il se fait autour de vous un horizon de six à sept lieues en tout sens qui se déplace à mesure que vous avancez ; vous marchez emprisonné dans un cercle qui vous suit. Les vagues, même lorsqu’elles sont hautes, se déroulent avec lenteur et régularité dans une espèce de rythme monotone, et ne ressemblent nullement aux vagues échevelées de la plupart des peintres de marine. Quelles que soient la force du vent et l’agitation du flot, le bord du ciel se termine toujours par un ourlet d’indigo sans la moindre dentelure. L'espagne, l'Algérie, l'Italie, la Grèce, la Turquie, la Russie et l'Egypte Chacun de ces voyages donne lieu à des publications : Espana, Italia, Constantinople, mais surtout ils nourrissent ses œuvres littéraires, romans, nouvelles ou poésies. S’il n’est plus guère lu de nos jours, Constantinople connut un grand succès à sa publication. Pour illustrer (ça fait beaucoup de lecture !) Turner, évidemment : Très intéressé par le récent média de la photographie, il devient membre en 1851 de la Société héliographique. Non mais vous avez déjà vu plus curieux que Théophile Gautier ? Moi j'dis c'est un super défaut ! Dans la revue L'Artiste du 8 mars 1857, Théophile Gautier, tout en donnant un aperçu de l’exposition photographique de Paris, expose ses idées sur cette récente découverte. D’après lui, elle ne fera pas concurrence à la peinture : « On a prétendu que la photographie nuisait à l’art et en abaisserait le niveau. Jamais allégation ne fut plus dénuée de fondement. La photographie est au contraire la très humble servante, l’esclave dévouée de l’art ; elle lui prend des notes, elle lui fait des études d’après nature ; pour lui, elle se charge de toutes les besognes ennuyeuses et pénibles ; sa boîte sur le dos, elle parcourt la vallée et la montagne, le désert et la cité, le vieux monde et le nouveau monde, encapuchonnant sa tête du voile de lustrine noire à chaque beau site, à chaque édifice curieux, à chaque ruine racontant les secrets du passé ; au paysagiste, elle rapporte des groupes d’arbres, des entassements de roches bizarres, des lacs aux eaux diaphanes, des étangs endormis sous le manteau des plantes aquatiques, des chalets dans la montagne, des vagues déferlant sur la grève, et jusqu’à des archipels de nuages fixés avec leurs jeux de lumière ; à l’architecte et au décorateur, elle fournit des coupes, des élévations et des perspectives de monuments que ne saurait jamais égaler le lavis le plus habile et le plus poussé, des temples d’Égypte et de Grèce, des cathédrales romanes et gothiques… à l’érudit, elle apporte des panneaux hiéroglyphes copiés sans erreurs, des inscriptions d’une authenticité indiscutable ; car elle déchiffre tout couramment, cette photographie, accusée d’être stupide… pour le savant, elle représente, démesurément grossi et traversé de lumière électrique, l’infini de la petitesse que le microscope révèle comme le télescope l’infini de l’énorme… »
×