Les mots sont faibles face aux images... Si nous sommes une conscience, c'est que nous renions ce que nous savons. Parce que nous savons! Mais préférons l'ignorer. Oui, je suis comme comme ce monde : je sais, et ne peux rien. Non que je sois sans force, incapable d'agir. Je m'en défais simplement pour m'éviter des complications, de ces problèmes qu'on ne pense pas à l'ordre du jour. Il nous a toujours fallu des événements dramatiques pour nous décider. En cela, nous n'avons absolument rien appris, mis à part à notre propos : nous réagissons dès lors que la situation devient critique, sinon mortelle. Nos repères sont chamboulés. Savoir que nous ne sommes pas éternels, et, pire encore, peut-être que de passage, d'un passage extrêmement bref, dépasse complètement notre science et nos croyances. Longtemps nous avons cru être une finalité, un aboutissement. Et depuis peu, nous apprenons que cette conclusion pourrait être remise en question. Remettons-nous en question. Pour une fois, avant l'échéance. Je ne suis pas un exemple, et suis de loin quelqu'un d'exemplaire, de ce côté-là, ce qui ne m'empêche en rien d'être conscient d'une chose : on se moque de nous. Nos priorités actuelles sont absurdes. Notre égoïsme, incommensurable. Peut-être est-ce déjà fini. Peut-être que je perds mon temps. Le changement. Une belle idée. Loin des nécessités. Vraiment, j'aimerais pouvoir croire que nous avons su apprendre du passé. Sauf que je ne vois rien. Rien, si ce n'est le néant. Celui d'une révolution de la pensée qui tarde à apparaître. Car, il faut se le dire : une fois les ressources presque épuisées, que ferons-nous? Ce que nous avons toujours faits. Comme avant. C'est-à-dire, s'exterminer. Si vous en doutez, posez votre regard sur la ligne au-dessus. L’Histoire aurait à nous enseigner. Mais nous ne savons que retenir, et non pas réfléchir. Une crise s'annonce et s'approche, silencieuse et prête : il ne manque que l'élément déclencheur. Sera-t-il sous le nom du pétrole? Sera-t-il tout autre? Un événement indépendant de notre volonté qui frapperait notre pseudo-équilibre? Je sens qu'on va bien se marrer. Bientôt.