Tout noyer dans le vin

Alors je vais faire ce que je fais de mieux, tout noyer à coup de gorgées violentes. Je vais nettoyer mon oesophage avec la coulée du vin blanc et cramer mon cerveau avec sa vapeur. Ma bouteille de vin verte.

Je suis une handicapée invisible et c'est pas moi qui l'ai dit. C'est vrai voilà je suis faible, je suis inadaptée. J'essaye, j'essaye, j'essaye, j'essaye. Je l'avais écrit il y a trois ans, j'avais à nouveau un peu d'espoir "ça prendra des années, des dizaines, mais je me battrai". Et je continue, et encore et encore et encore et encore. 

Ca ne s'arrête jamais de brûler, tirer, hurler, trembler, crincer. Le silence comme les hurlements m'achèvent jours et nuits. On regarde un visage émable, parfois maladroit, d'autres nerveux, souvent bien souriant. 
Et moi je continue, rien n'est naturel, tout est le résultat d'un labeur constant.

Tu dois dormir,

Tu dois manger,

Tu dois respirer, 

N'oublie pas sinon tu vas mourir.

N'oublie pas que tu es malade, que tu es bête, incapable, lâche, inadaptée. N'oublie que tu es faible. N'oublie pas que tu es lâche. N'oublie pas. N'oublie pas que l'on t'appelle un cas social. N'oublie pas qu'il y a cent ans on t'aurait lobotomisé.

Personne ne voulait de toi, tu es arrivé et toujours on l'a regretté.

Mais moi je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé.

Je me bats, je ne veux pas faire de mal, je ne veux pas déranger. Je ne fais de mal qu'à moi et si je vous fais mal je serai la première punie.
Oh oui je vais brûler, je vais voir quelle idiote je suis et je vais gifler, insulter, boire, m'endormir en pleure et attendre des jours meilleurs. Attendre que j'ai fini de me frapper. Reprendre le sourire, me maquiller, m'habiller et partir travailler. Je suis incompétente. Je fais beaucoup d'erreurs, je suis bête.

Je suis si heureuse d'être heureuse que j'en aie les larmes aux yeux, je suis si heureuse d'avoir des personnes à aimer que j'en pleure d'en parler.
Je voudrais que tous les matins soient plus simples, qu'une fois, rien qu'une fois, je me taise et existe. J'aime tellement vivre, j'avale de grandes bouffées d'air dès que la joie se présente, puis l'apnée s'en vient, et je m'étouffe longtemps, rapidement, profondement. J'ai mal.

Je fuis par tous les moyens. Je fuis la fuite par tous les moyens. Je me bats pour moi contre moi. Et la bataille ne s'arrête jamais, elle n'a jamais commencé, elle ne s'est jamais arrêtée. je suis fatiguée. Je suis pourtant si bien accompagnée.

Et j'attends le jour où la bouteille verte ce sera vidée, pour qu'une force calme m'emmène là où se tuera mon souffle. J'aurai laissé les volets ouverts plus tôt dans la nuit pour que le soleil se pose silencieusement sur les plantes à côté de mon lit, au petit matin, par la fenêtre. Je dormirais si paisiblement dans ce doux silence. J'aurai bien arrosé mes plantes.

Je suis pourtant privilégiée. Et j'aimerais déménager avec elles.

Pardon d’avance si je dis une énormité, si je suis complètement à côté de la plaque, si je suis indécente même, mais pourquoi vouloir à tout prix "s’adapter"  ?

il y a 14 minutes, Naluue a dit :

Alors je vais faire ce que je fais de mieux, tout noyer à coup de gorgées violentes. Je vais nettoyer mon oesophage avec la coulée du vin blanc et cramer mon cerveau avec sa vapeur. Ma bouteille de vin verte.

Je suis une handicapée invisible et c'est pas moi qui l'ai dit. C'est vrai voilà je suis faible, je suis inadaptée. J'essaye, j'essaye, j'essaye, j'essaye. Je l'avais écrit il y a trois ans, j'avais à nouveau un peu d'espoir "ça prendra des années, des dizaines, mais je me battrai". Et je continue, et encore et encore et encore et encore. 

Ca ne s'arrête jamais de brûler, tirer, hurler, trembler, crincer. Le silence comme les hurlements m'achèvent jours et nuits. On regarde un visage émable, parfois maladroit, d'autres nerveux, souvent bien souriant. 
Et moi je continue, rien n'est naturel, tout est le résultat d'un labeur constant.

Tu dois dormir,

Tu dois manger,

Tu dois respirer, 

N'oublie pas sinon tu vas mourir.

N'oublie pas que tu es malade, que tu es bête, incapable, lâche, inadaptée. N'oublie que tu es faible. N'oublie pas que tu es lâche. N'oublie pas. N'oublie pas que l'on t'appelle un cas social. N'oublie pas qu'il y a cent ans on t'aurait lobotomisé.

Personne ne voulait de toi, tu es arrivé et toujours on l'a regretté.

Mais moi je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé.

Je me bats, je ne veux pas faire de mal, je ne veux pas déranger. Je ne fais de mal qu'à moi et si je vous fais mal je serai la première punie.
Oh oui je vais brûler, je vais voir quelle idiote je suis et je vais gifler, insulter, boire, m'endormir en pleure et attendre des jours meilleurs. Attendre que j'ai fini de me frapper. Reprendre le sourire, me maquiller, m'habiller et partir travailler. Je suis incompétente. Je fais beaucoup d'erreurs, je suis bête.

Je suis si heureuse d'être heureuse que j'en aie les larmes aux yeux, je suis si heureuse d'avoir des personnes à aimer que j'en pleure d'en parler.
Je voudrais que tous les matins soient plus simples, qu'une fois, rien qu'une fois, je me taise et existe. J'aime tellement vivre, j'avale de grandes bouffées d'air dès que la joie se présente, puis l'apnée s'en vient, et je m'étouffe longtemps, rapidement, profondement. J'ai mal.

Je fuis par tous les moyens. Je fuis la fuite par tous les moyens. Je me bats pour moi contre moi. Et la bataille ne s'arrête jamais, elle n'a jamais commencé, elle ne s'est jamais arrêtée. je suis fatiguée. Je suis pourtant si bien accompagnée.

Et j'attends le jour où la bouteille verte ce sera vidée, pour qu'une force calme m'emmène là où se tuera mon souffle. J'aurai laissé les volets ouverts plus tôt dans la nuit pour que le soleil se pose silencieusement sur les plantes à côté de mon lit, au petit matin, par la fenêtre. Je dormirais si paisiblement dans ce doux silence. J'aurai bien arrosé mes plantes.

Je suis pourtant privilégiée. Et j'aimerais déménager avec elles.

il y a 20 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Pardon d’avance si je dis une énormité, si je suis complètement à côté de la plaque, si je suis indécente même, mais pourquoi vouloir à tout prix "s’adapter"  ?

Le monde du travail, et devoir payer un loyer... Pas le choix.

il y a 1 minute, Naluue a dit :

Le monde du travail, et devoir payer un loyer... Pas le choix.

Pourquoi c’est plus dur pour toi que pour des millions d’autres ? Ne te méprends pas, c’est une vraie question, pas une agression, ni un jugement de valeur. C’est toujours difficile de tenter d’appréhender, un peu, le mal être de quelqu’un...

il y a 8 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Pourquoi c’est plus dur pour toi que pour des millions d’autres ? Ne te méprends pas, c’est une vraie question, pas une agression, ni un jugement de valeur. C’est toujours difficile de tenter d’appréhender, un peu, le mal être de quelqu’un...

Faible, lâche capricieuse, bête.

Handicap invisible, pathologie.

On peut se trouver toutes les excuses du monde. C'est un enfer pour tous, ça rend encore plus malade. Je suis d'autant plus privilégiée par ma nationalité.

il y a 14 minutes, Naluue a dit :

Faible, lâche capricieuse, bête.

Handicap invisible, pathologie.

On peut se trouver toutes les excuses du monde. C'est un enfer pour tous, ça rend encore plus malade. Je suis d'autant plus privilégiée par ma nationalité.

L’autoflagellation me déconcerte toujours. Je ne sais quoi dire. Fais attention à toi et essaie de t’aimer...

Meuf, c'est la dépression, ton esprit est empoisonné, l'alcool ne change rien à long terme, il te faut un traitement neurochimique adapté à ta maladie. C'est la médecine psychiatrique qui peut t'aider, rien d'autre... sauf peut-être le chamanisme, il paraît que ça aide parfois.

il y a 56 minutes, Naluue a dit :

N'oublie pas que tu es malade, que tu es bête, incapable, lâche, inadaptée.

Naluue ce n'est pas le souvenir que j'ai de vos écrits, vous n'êtes pas bête, ni incapable, vous ne devriez pas vous dévaloriser de la sorte, @Mite_Railleuse vous donne un très bon conseil : "Apprenez à vous aimer" écrit-elle, et c'est très juste.

il y a 49 minutes, timot-33 a dit :

Meuf, c'est la dépression, ton esprit est empoisonné, l'alcool ne change rien à long terme, il te faut un traitement neurochimique adapté à ta maladie. C'est la médecine psychiatrique qui peut t'aider, rien d'autre... sauf peut-être le chamanisme, il paraît que ça aide parfois.

Je suis bien suivie, depuis longtemps, mais ça ne fait pas tout...

La dépression est un des deux points de ma pathologie, mais rentre en contacte avec bien d'autres troubles. C'est flou, mais je préfère. La médication, ne peut tout faire.

il y a 39 minutes, Enchantant a dit :

Naluue ce n'est pas le souvenir que j'ai de vos écrits, vous n'êtes pas bête, ni incapable, vous ne devriez pas vous dévaloriser de la sorte, @Mite_Railleuse vous donne un très bon conseil : "Apprenez à vous aimer" écrit-elle, et c'est très juste.

Ces mots me touchent sincèrement. C'est un brin de douceur qui me met la larme à l'oeil, merci.

Je vous ai donné une autre piste, le choix vous appartient.

il y a 32 minutes, Enchantant a dit :

"Apprenez à vous aimer"

Oui,c'est facile à écrire...

il y a 8 minutes, timot-33 a dit :

Je vous ai donné une autre piste, le choix vous appartient.

Ce que je veux dire c'est que je suis diagnotisquée, que j'ai essayé moulte traitement avant de trouver ce qu'il y a de mieux pour moi. La psychiatrie est un échange long et délicat avec le médecin. Aujourd'hui encore, nous envisageons des choses nouvelles, toujours dans le dialogue.

Bien entendu, l'alcool et les comportements compensatoires y sont évoqués. J'apprécie votre bienveillance.

il y a 1 minute, Naluue a dit :

Ce que je veux dire c'est que je suis diagnotisquée, que j'ai essayé moulte traitement avant de trouver ce qu'il y a de mieux pour moi. La psychiatrie est un échange long et délicat avec le médecin. Aujourd'hui encore, nous envisageons des choses nouvelles, toujours dans le dialogue.

Bien entendu, l'alcool et les comportements compensatoires y sont évoqués. J'apprécie votre bienveillance.

Naluue, l'hypersensibilité, c'est encore plus complexe que la dépression, mais ce n'est pas insurmontable.

Acceptez de vivre ce que vous vivez. 

Et faîtes volontairement des engagements personnels dans des expériences qui expulsent la morosité de la norme du quotidien.

Choisissez de vivre pour vous, le plus souvent possible.

il y a 8 minutes, timot-33 a dit :

Naluue, l'hypersensibilité, c'est encore plus complexe que la dépression, mais ce n'est pas insurmontable.

Acceptez de vivre ce que vous vivez. 

Et faîtes volontairement des engagements personnels dans des expériences qui expulsent la morosité de la norme du quotidien.

Choisissez de vivre pour vous, le plus souvent possible.

Je souffre de bipolarité couplée de trouble anxieux généralisés. Ca fait du bien de le dire mais c'est tellement stigmatisé que j'en ai toujours peur. L'hypersensibilité n'en est peut-être pas exclue mais je n'en sais trop rien.

Je suis toujours heureuse avec les gens que j'aime, quand je pars en vadrouille haha.

Encore merci pour vos gentils messages. Ce sont de petites gouttes de courage.

il y a 2 minutes, Naluue a dit :

Je souffre de bipolarité couplée de trouble anxieux généralisés. Ca fait du bien de le dire mais c'est tellement stigmatisé que j'en ai toujours peur. L'hypersensibilité n'en est peut-être pas exclue mais je n'en sais trop rien.

Je suis toujours heureuse avec les gens que j'aime, quand je pars en vadrouille haha.

Encore merci pour vos gentils messages. Ce sont de petites gouttes de courage.

Vos réactions ici très 1er degré me font beaucoup penser à l'hypersensibilité. Ce n'est pas un problème, c'est une autre façon de vivre qui n'est pas la norme, et c'est parce que ce n'est pas la norme que c'est un problème, pas parce que c'est une autre façon de vivre.

Il y a 3 heures, Mite_Railleuse a dit :

Pardon d’avance si je dis une énormité, si je suis complètement à côté de la plaque, si je suis indécente même, mais pourquoi vouloir à tout prix "s’adapter"  ?

Si je peux me permettre, j'imagine que c'est plus facile d'être heureux en étant adapté à la société et aux autres, sinon tu es impitoyablement rejeté(e)...

Mais je reste quand même fidèle à ma signature pour ma part (que tu ne vois jamais si tu es sur mobile je crois, mais c'est sans importance).

il y a une heure, Auger a dit :

Si je peux me permettre, j'imagine que c'est plus facile d'être heureux en étant adapté à la société et aux autres, sinon tu es impitoyablement rejeté(e)...

Mais je reste quand même fidèle à ma signature pour ma part (que tu ne vois jamais si tu es sur mobile je crois, mais c'est sans importance).

C’est vrai bien sûr, hélas, mais les mots et le désarroi de @Naluue m’ont touché, et j’ai réagit à chaud, à "l’instinct".

Et non je ne vois pas ta signature, c’est quoi ?

Il y a 5 heures, Naluue a dit :

(...) Personne ne voulait de toi, tu es arrivé et toujours on l'a regretté.

Mais moi je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé, je n'ai rien demandé.

(...) Je me bats, je ne veux pas faire de mal, je ne veux pas déranger. Je ne fais de mal qu'à moi (...)

Tant que tu ne parviendras pas à dépasser ce fait-là (le fait que ta naissance n'a pas été voulue et que tu te sois sentie rejetée, mal-aimée), tu ne pourras avancer sur ton chemin de vie avec confiance et espérance en de riants lendemains.

Sois celle que tu VEUX être et fais ton possible pour laisser le passé derrière toi puisque t'en souvenir te dévaste.

Il y a 4 heures, Mite_Railleuse a dit :

L’autoflagellation me déconcerte toujours. 

Je crois, mais c'est juste ma pensée personnelle, qu'il ne s'agit pas vraiment de ça. Même si je ne suis pas certain que je saurais l'expliquer moi même.