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Une importante supériorité rend-elle méprisant?

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sirielle

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 106 messages
79ans‚ Talon 1,
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Il y a 3 heures, sirielle a dit :

Mais la fierté n'implique pas obligatoirement une supériorité à autrui, une comparaison à autrui,

SI.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Il y a 21 heures, Good Venins a dit :

Oui, être (un peu) méprisant aux premières heures du black Friday par exemple, qui n' a pas eu un jour le reflexe de dire devant sa télé,

"regarde moi tous ces cons" ils se tueraient pour un grille-pain ...

Non pour un débat, même si l'on constate que les mots ne sont pas toujours compris de la même façon, pour les uns ou pour les autres ...

l'écrit permet un développement de son raisonnement, sans censure, et les réponses diverses permettent de valider ou de corriger son

point de vue ... si l'on considère "l'autre" comme son égal, il n'y a besoin d'écraser personne ...:)

Mépriser une idée exprimée dans un débat par exemple n'est pas mépriser une personne dans son entièreté, mais seulement sur un aspect précis de sa pensée. Un esprit critique éclairé, à mon avis, doit pouvoir condamner certaines idéologies, certains jugements, les mépriser en fonction de leur dangerosité, de leur caractère malsain, ou bien erroné, par exemple. Etre ouvert à la discussion n'empêche pas forcément de rester fidèle aux valeurs auxquelles on tient, d'avoir une réflexion sincère, sans forcément donc tout approuver de ce qu'exprime l'interlocuteur, c'est aussi le principe d'un débat. D'ailleurs, savoir dire non peut s'avérer plus respectueux d'autrui en finalité que de dire amen à tout, même s'il s'agit de celui à qui on dit non. Et puis considérer qu'une personne peut faire fausse route et le déplorer n'est pas forcément l'écraser ni estimer qu'on n'est pas égal à elle dans l'absolu.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Il y a 22 heures, Leverkuhn a dit :

Je pense que ça dépend de la valeur qu'on accorde à ces domaines. Si l'on se sent mal entouré pour cette raison, c'est parce qu'il y a un décalage entre ce qui est valorisé par son milieu d'origine et par ce qu'on a valorisé en découvrant d'autres milieux. Ça m'est arrivé de voir certaines personnes pouvant en mépriser d'autres parce qu'ils n'y connaissent rien à leur métier, ou leurs hobbies. Ça m'a toujours paru curieux et ça a d'ailleurs souvent suscité chez moi un sentiment de mépris. Peut être que le sentiment de mépris est davantage un aveu d'impuissance qu'un aveu de supériorité. Il dit en substance : comment ces gens font pour ne pas penser, voir, agir comme moi ? Et plutôt que de chercher à comprendre, ou de dialoguer, le mépris est encore la réaction la plus confortable, la plus sûre pour garder une certaine stabilité émotionnelle sur le moment.

Mépriser le mépris ou les personnes méprisantes constituerait un paradoxe. Mépriser toute différence ou mépriser une différence, d'attitude par exemple, non pas parce qu'elle est différente de soi, mais parce qu'elle paraît néfaste ou relever d'une négligence néfaste, n'est pas la même chose. Pour ma part je me fie au principe d'intelligence émotionnelle, le mépris, comme d'autres émotions, doit d'après moi être correctement canalisé pour adapter le comportement à la sensibilité émotionnelle. Un mépris mal géré ou employé abusivement, trompeusement, peut devenir néfaste, mais à la base le mépris appartient à la sensibilité psychique, il invite à une forme d'opposition possiblement protectrice.

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 100 messages
Mentor‚ 156ans‚
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La question est-elle : un sentiment de supériorité pousse t-il au mépris ?

J'essaie de traduire la question titre que je ne comprends pas.

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Membre, 54ans Posté(e)
Easle Membre 4 138 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
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il y a 18 minutes, sirielle a dit :

Mépriser le mépris ou les personnes méprisantes constituerait un paradoxe. Mépriser toute différence ou mépriser une différence, d'attitude par exemple, non pas parce qu'elle est différente de soi, mais parce qu'elle paraît néfaste ou relever d'une négligence néfaste, n'est pas la même chose. Pour ma part je me fie au principe d'intelligence émotionnelle, le mépris, comme d'autres émotions, doit d'après moi être correctement canalisé pour adapter le comportement à la sensibilité émotionnelle. Un mépris mal géré ou employé abusivement, trompeusement, peut devenir néfaste, mais à la base le mépris appartient à la sensibilité psychique, il invite à une forme d'opposition possiblement protectrice.

 

En fait le mépris est une modalité de la supériorité supposée. Sa valeur ne peut être appréciée qu'à l'extérieure de l'échange, et souvent sur le temps long pour comprendre ce qui était fondé, au point de justifier du mépris.

Mais c'est assez rarement un bon état du débat. Et l'employer pour se protéger est un aveu de faiblesse extrême. Il n'est vraiment valable qu'en cas de supériorité manifeste (vue de l'extérieur). Mais les deux modalités se ressentent souvent assez bien par la structure logique des propos.

Par contre si l'erreur logique est donc vérifiable, le malsain ou le dangerosité sont très aléatoire, et ont un fort delta idéologique. Or c'est justement l'idéologie, avec l'incohérence, qui sont les plus justifiées à être méprisées pour leur faible, voire nulle valeur logique / rationnelle.

 

 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a une heure, Don Juan a dit :

La question est-elle : un sentiment de supériorité pousse t-il au mépris ?

J'essaie de traduire la question titre que je ne comprends pas.

J'ai précisé "importante" parce que toute supériorité ne mène pas au mépris, donc il est surtout question d'une supériorité dans un domaine où il est important de réussir pour tout un chacun, ou pour celui qui serait considéré inférieur (pas dans un domaine donc où il n'est aucunement nécessaire que chacun fasse ses peuves). Et le terme "rendre" implique dans la question que ce serait inévitable, et non pas seulement possible.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a une heure, Easle a dit :

Et l'employer pour se protéger est un aveu de faiblesse extrême.

Toute émotion négative, par nature, est vouée en principe à protéger une valeur menacée. De même qu'une douleur physique est en quelque sorte un signal d'alarme qui, s'il n'était pas perçu suffisamment, n'appellerait pas la réaction de protection éventuellement nécessaire.

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 100 messages
Mentor‚ 156ans‚
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il y a 14 minutes, sirielle a dit :

J'ai précisé "importante" parce que toute supériorité ne mène pas au mépris, donc il est surtout question d'une supériorité dans un domaine où il est important de réussir pour tout un chacun, ou pour celui qui serait considéré inférieur (pas dans un domaine donc où il n'est aucunement nécessaire que chacun fasse ses peuves). Et le terme "rendre" implique dans la question que ce serait inévitable, et non pas seulement possible.

J'avais compris que la supériorité était importante oui, donc je l'avais reliée cette importance à cette supériorité et non à un domaine particulier.

Désolé pour le dérangement.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a 8 minutes, Don Juan a dit :

J'avais compris que la supériorité était importante oui, donc je l'avais reliée cette importance à cette supériorité et non à un domaine particulier.

Désolé pour le dérangement.

Je n'ai pas été dérangée pour ce qui me concerne, au contraire, je te remercie de ta participation à mon sujet.

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Membre, 54ans Posté(e)
Easle Membre 4 138 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
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Le 08/05/2025 à 16:03, sirielle a dit :

Surpasser autrui dans divers domaines, ou en tout cas dans des domaines importants (domaines de pensée, de compréhension, de capacités physiques et mentales, etc...), pourrait-il rendre particulièrement méprisant, et ainsi la réussite personnelle plutôt que de provoquer un bien-être exacerberait alors le sentiment d'être trop mal entouré? Ou bien cultive-t-on parfois le mépris à l'égard d'autrui pour laisser penser qu'on le domine, ce qui validerait également l'idée par ce mimétisme qu'une importante domination rendrait plus particulièrement méprisant? Ou encore pensez-vous que l'on peut être particulièrement doué dans des domaines communs importants sans pour autant ressentir de mépris à l'égard d'autrui?

 

Pour la seconde formulation, comment distingues-tu le mépris, de la fatigue, de la compassion ou de l'ignorance (au sens d'ignorer quelqu'un) ?

Vois-tu des conditions qui vont faire préférer l'une à l'autre, et le ressenti en sera-t-il pour autant modifié ?

 

D'autres part, les intérêts, personnels, sociaux, les enjeux, jouent un rôle important dans le fait de manifester ou non du mépris. La place au sein d'un groupe de pairs, la valeur d'un certitude idéologique, la compétition dans l'attirance de l'attention (surtout du sexe désiré), etc.

 

Le mépris peut donc être un résultat involontaire, ou un jeu social, un rôle au sens goffmanien, une mise en scène du dédain pour une personne ou, plus souvent je pense, pour une idée, bien ou mal comprise, de bonne ou de mauvaise foi.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Il y a 22 heures, Easle a dit :

Pour la seconde formulation, comment distingues-tu le mépris, de la fatigue, de la compassion ou de l'ignorance (au sens d'ignorer quelqu'un) ?

Le mépris est un sentiment de rejet, la fatigue une faible énergie, la compassion un sentiment d'empathie solidaire face à la peine, l'ignorance l'absence de connaissance, volontaire ou non, d'un savoir (y compris à propos de quelqu'un). Evidemment ces divers états d'être peuvent se mêler voire s'associer les uns aux autres ou pas.

Il y a 22 heures, Easle a dit :

Vois-tu des conditions qui vont faire préférer l'une à l'autre, et le ressenti en sera-t-il pour autant modifié ?

La fatigue est rarement recherchée en soi, si ce n'est au travers du fait de se dépenser au mieux, voire de préparer le sommeil... Le mépris sera privilégié quand il s'agira d'éviter ou remédier à quelque chose d'indigne d'intérêt ou de déplaisant, la compassion quand il s'agira d'être bienveillant vis-à-vis de quelqu'un dans la peine, l'ignorance, si elle est volontaire, quand un savoir sera estimé superflu ou encombrant, voire intrusif. Oui, les ressentis peuvent en être très différents respectivement. Le mépris et l'ignorance peuvent s'associer entre autres par exemple mais pas forcément, l'ignorance volontaire peut représenter un simple désintérêt sans mépris, et le mépris ne se traduit pas forcément par un évitement de ce qu'il rejette, il peut aussi vouloir y remédier autrement, voire être combatif.

Il y a 22 heures, Easle a dit :

D'autres part, les intérêts, personnels, sociaux, les enjeux, jouent un rôle important dans le fait de manifester ou non du mépris. La place au sein d'un groupe de pairs, la valeur d'un certitude idéologique, la compétition dans l'attirance de l'attention (surtout du sexe désiré), etc.

Ressentir ou manifester du mépris sont deux choses différentes. Dans certains cas le mépris exprimé ou affiché, est le reflet d'une jalousie par exemple, mais il ne s'agit alors pas d'un mépris profond dans ce cas, plutôt d'un mépris offensif lié à une rivalité mal acceptée. Le mépris affiché peut représenter une tentative d'humiliation, et il peut être feint, ou volontairement exacerbé à cette fin, pour, par exemple, allier à sa cause d'autres personnes ou blesser l'amour-propre de la cible, l'intimider ou la déstabiliser. Le rejet qu'exprime le mépris peut servir parfois la malveillance. Beaucoup d'émotions, y compris la joie par exemple, peuvent être utilisées comme des armes, et pas forcément légitimement. Le principe de l'intelligence émotionnelle est de se servir de ses émotions au mieux, de les canaliser à bon escient, mais dans les faits on peut faire beaucoup de choses avec les émotions, y compris en les feignant abusivement, en y réagissant brutalement, en les refoulant exagérément, en les projetant hasardeusement, en les mésinterprétant, etc... Cependant un mépris sincère peut dépendre d'un certain discernement, d'un certain savoir, et la méprisabilité d'une certaine bassesse, indignité, ou vilénie.

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Membre, 54ans Posté(e)
Easle Membre 4 138 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, sirielle a dit :

Le mépris est un sentiment de rejet, la fatigue une sensation de faible énergie, la compassion un sentiment d'empathie solidaire face à la peine, l'ignorance l'absence de connaissance, volontaire ou non, d'un savoir (y compris à propos de quelqu'un). Evidemment ces divers états d'être peuvent se mêler voire s'associer les uns aux autres ou pas.

 

Sirielle, tu es trop intelligente pour avoir cru que je te demandais des définitions simples. Nous restions dans l'acception de ces mots dans le sens du mépris.......

 

il y a 8 minutes, sirielle a dit :

Ressentir ou manifester du mépris sont deux choses différentes. Dans certains cas le mépris exprimé ou affiché, est le reflet d'une jalousie par exemple, mais il ne s'agit alors pas d'un mépris profond dans ce cas, plutôt d'un mépris offensif lié à une rivalité mal acceptée. Le mépris affiché peut représenter une tentative d'humiliation, et il peut être feint, ou volontairement exacerbé à cette fin, pour, par exemple, allier à sa cause d'autres personnes ou blesser l'amour-propre de la cible, l'intimider ou la déstabiliser. Le rejet qu'exprime le mépris peut servir parfois la malveillance. Beaucoup d'émotions, y compris la joie par exemple, peuvent être utilisées comme des armes, et pas forcément légitimement. Le principe de l'intelligence émotionnelle est de se servir de ses émotions au mieux, de les canaliser à bon escient, mais dans les faits on peut faire beaucoup de choses avec les émotions, y compris en les feignant abusivement, en y réagissant brutalement, en les refoulant exagérément, en les projetant hasardeusement, en les mésinterprétant, etc... Cependant un mépris sincère peut dépendre d'un certain discernement, d'un certain savoir, et la méprisabilité d'une certaine bassesse, indignité, ou vilénie.

 

Mais je restais dans le cadre de ton fil : la supériorité. Donc un rôle à jouer pour fabriquer des effets de positionnement.

Qiui plus est tu ne sembles que partir de la volonté de celui ou celle qui éprouve et affiche, alors que même un mépris non affiché peut être ressenti. tout dépend des compétences socio psychologiques de chacun des joueurs.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
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Il y a 2 heures, Easle a dit :

Sirielle, tu es trop intelligente pour avoir cru que je te demandais des définitions simples. Nous restions dans l'acception de ces mots dans le sens du mépris.......

Pour moi, ça revient au même, pour les distinguer il faut savoir clairement les reconnaître respectivement, et savoir que ces divers états peuvent éventuellement s'associer ou s'additionner. Cependant il n'est pas forcément aisé évidemment de reconnaître le mépris de l'extérieur s'il n'est pas pour ça manifesté assez ouvertement.

Il y a 2 heures, Easle a dit :

Mais je restais dans le cadre de ton fil : la supériorité. Donc un rôle à jouer pour fabriquer des effets de positionnement.

Quand j'évoquais le discernement face à la bassesse par exemple, le principe supériorité/infériorité était sous-entendu.

Il y a 2 heures, Easle a dit :

Qiui plus est tu ne sembles que partir de la volonté de celui ou celle qui éprouve et affiche, alors que même un mépris non affiché peut être ressenti. tout dépend des compétences socio psychologiques de chacun des joueurs.

Si j'ai plus particulièrement évoqué le mépris ouvertement exprimé, c'est parce que le message auquel je répondais abordait le fait de "manifester du mépris" ainsi que de "le mettre en scène". Mais ouvertement exprimé ne signifie pas forcément "affiché", c'est pourquoi au départ j'ai précisé "exprimé ou affiché", ce qui est différent, on peut exprimer sans afficher. J'ai un peu développé l'idée de mépris affiché, mais je n'ai pas abordé pour autant que ce mépris-là. D'autre part concernant le mépris affiché au travers de la jalousie, il s'agissait seulement d'un exemple de mise en scène du mépris, qui n'a donc pas vocation à résumer l'ensemble du principe de mépris exprimé ou affiché, seulement à l'illustrer par une forme particulière de manifestation de mépris dans un contexte de concurrence.

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Membre, 54ans Posté(e)
Easle Membre 4 138 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
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Il y a 1 heure, sirielle a dit :

Pour moi, ça revient au même, pour les distinguer il faut savoir clairement les reconnaître respectivement, et savoir que ces divers états peuvent éventuellement s'associer ou s'additionner. Cependant il n'est pas forcément aisé évidemment de reconnaître le mépris de l'extérieur s'il n'est pas pour ça manifesté assez ouvertement.

Quand j'évoquais le discernement face à la bassesse par exemple, le principe supériorité/infériorité était sous-entendu.

Si j'ai plus particulièrement évoqué le mépris ouvertement exprimé, c'est parce que le message auquel je répondais abordait le fait de "manifester du mépris" ainsi que de "le mettre en scène". Mais ouvertement exprimé ne signifie pas forcément "affiché", c'est pourquoi au départ j'ai précisé "exprimé ou affiché", ce qui est différent, on peut exprimer sans afficher. J'ai un peu développé l'idée de mépris affiché, mais je n'ai pas abordé pour autant que ce mépris-là. D'autre part concernant le mépris affiché au travers de la jalousie, il s'agissait seulement d'un exemple de mise en scène du mépris, qui n'a donc pas vocation à résumer l'ensemble du principe de mépris exprimé ou affiché, seulement à l'illustrer par une forme particulière de manifestation de mépris dans un contexte de concurrence.

 

Humm..

As-tu récemment manifesté ton mépris dans le cadre d'une jalousie ? Etais-tu supérieure à la personne visée ?

Cet exemple me paraît étrange car la supériorité ne peut ici qu'être subjective.

 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
il y a 49 minutes, Easle a dit :

 

Humm..

As-tu récemment manifesté ton mépris dans le cadre d'une jalousie ? Etais-tu supérieure à la personne visée ?

Cet exemple me paraît étrange car la supériorité ne peut ici qu'être subjective.

 

Je n'ai pas prétendu qu'un mépris était la preuve d'une supériorité du méprisant sur le méprisé, j'ai interrogé à propos du fait que cultiver un mépris pouvait parfois revenir à mimer une supériorité, ou autrement dit à "se donner des airs de supériorité" (à tort ou à raison). Puis j'ai enchaîné avec l'idée que cela pourrait alors valider (par ce mimétisme, voire cette ruse) le principe selon lequel être méprisant pouvait (éventuellement) représenter une supériorité vis-à-vis du méprisé (ou méprisable donc, si le mépris est assez fondé). Et la question de départ était de questionner le lien entre supériorité et mépris (rapport méprisant/méprisable). Or dans la jalousie, il y a fréquemment une volonté de rabaisser le rival, et cette rivalisation peut passer par une tentative de l'humilier, face à d'autres par exemple mais pas forcément, par un mépris exprimé sous tel ou tel prétexte (plus ou moins fondé ou mensonger). Dans ce cas particulier, il peut alors être question de se donner des airs de supériorité, par rivalité, mais ce mépris pouvant être feint ou outrancier, attribuer par exemple un tort à l'autre qu'il n'a pas en réalité, ou exagérer ses faiblesses, les sur-culpabiliser, ces airs de supériorité peuvent donc être illusoires. (Cela dit il ne faut pas toujours tout ramener à soi, je ne me base pas que sur mon propre comportement pour juger de ce que peut être ou pas le mépris, je juge aussi en fonction de ce que j'ai pu observer par ailleurs, d'autant que je ne suis pas forcément représentative de tout ce que le mépris peut être ou ne pas être.)

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Membre, 58ans Posté(e)
Apator Membre 1 800 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
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Dans un combat de coqs, il y en a forcément un qui a présupposé de sa supériorité. :D

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bien le bonjour à toi,

Le 08/05/2025 à 16:03, sirielle a dit :

Surpasser autrui dans divers domaines, ou en tout cas dans des domaines importants (domaines de pensée, de compréhension, de capacités physiques et mentales, etc...), pourrait-il rendre particulièrement méprisant, et ainsi la réussite personnelle plutôt que de provoquer un bien-être exacerberait alors le sentiment d'être trop mal entouré? Ou bien cultive-t-on parfois le mépris à l'égard d'autrui pour laisser penser qu'on le domine, ce qui validerait également l'idée par ce mimétisme qu'une importante domination rendrait plus particulièrement méprisant? Ou encore pensez-vous que l'on peut être particulièrement doué dans des domaines communs importants sans pour autant ressentir de mépris à l'égard d'autrui?

" Et la question de départ était de questionner le lien entre supériorité et mépris (rapport méprisant/méprisable) "

j'espère qu'en te répondant je ne vais pas te heurter d'une quelconque façon, point n'est là mon intention, uniquement de discuter des idées en jeu comme d'habitude dirais-je.

 

Permets-moi de commencer par attirer ton attention sur une chose, c'est qu'il n'est pas besoin d'avoir une hypothétique supériorité fantasmée ou avérée pour mépriser autrui, il suffit pour cela d'avoir une dent contre une idéologie contraire ou différente de la sienne, ou encore de ressentir du dégoût pour une personne ou un groupe d'individus, autrement dit, la différence - entre autrui et soi - serait l'ingrédient qui peut conduire au mépris, elle peut apparaitre d'emblée ou par la suite, comme après une trahison, un changement de point de vue, une évolution de son état d'esprit ou spirituelle, une migration idéelle/épistémique ou après une changement de fréquentations ou de groupe de référence/d'appartenance, etc... On peut aussi je pense facilement y recourir à cause de ce que l'on ne comprend pas, qui ne fait pas sens selon nos acceptations idiosyncratiques ou nous apparait inintelligible, tout comme ce qui ne ressemble ou n'embrasse pas nos valeurs personnelles, par exemples.

 

Partant donc de ce simple constat liminaire, on peut alors trouver aussi bien des gens réellement supérieurs qui ne méprisent pas pour autant les autres, même si ils auraient pourtant de bonnes raisons de le faire, comme sieur Micheal SHERMER, selon ses propres dires qui rejoignent ceux de Spinoza " I have made a ceaseless effort not to ridicule, not to bewail, not to scorn human actions, but to understand them. ", que trouver tout à l'inverse des gens " inférieurs " ou égaux - réellement ou non - qui vont ouvertement ou hypocritement mépriser leurs prochains, pour tout un tas de raisons, dont l'une des premières sera des croyances préalables incompatibles, entre les parties.

 

Pour ma part, quelle que soit " ma position " sur une échelle de valeur péjorative-méliorative, c'est plus souvent et facilement une question de déception que de vision surplombante ou dirigée vers le bas qui me vient spontanément à l'esprit ou me titille les entrailles. Quoique je ne dédaigne pas du tout, comme Spookythefist l'a souligné, regarder vers le haut pour m'inspirer des meilleurs, voilà là bien plutôt le positionnement de mon curseur pour juger aussi bien moi-même que n'importe qui, je me base sur ce qu'il y a de mieux ou ce qui se fait de mieux, par voie de conséquences, je ne peux dès lors être que déçu des pensées et des comportements humains, en général !  Alors que celle ou celui qui place son jalon de référence dans la moyenne ( moyen qui signifie à l'origine médiocre ), pourra selon qu'il se sent au-dessus ou en-dessous de celle-ci plus promptement recourir à du dénigrement ou de la dévalorisation des moins bien lotis que lui, bien que ce soit entrepris que sur ses forces supposées ou avérées, en ignorant ou occultant dans le même temps ses propres faiblesses, voire en les minimisant ou les dissimulant le cas échéant.

 

 

Parallèlement, il y aurait aussi à discuter de l'autre versant de ta question, comment sont jugés les gens que l'on perçoit comme supérieurs à nous, à nos habitudes partagées ou à notre groupe d'affiliation ! Et bien, en général, assez mal sauf exception, ils sont perçus comme des outsiders, surtout et principalement si cela concerne un positionnement moral, tout comme une plus grande intelligence dans une moindre mesure, contrairement bien évidemment à une valeur commune et/ou admirée/prisée dans la culture locale actuelle, comme la réussite individuelle par exemple dans les sociétés ouestiennes.

" [...] there is growing evidence that those who behave too well - exhibiting stronger moral principles or resilience than their peers (objectors to injustice, vegetarians, whistle-blowers) or contributing " excessively " to public goods - also elicit resentment, derogation and punishment from their peers (Monin [2001], Jordan and Monin [2008], Monin et al. [2008]). "

On peut donc dire, qu'ils peuvent inspirer du mépris pour les gens se sentant dès lors infériorisés par conséquent, leur propre self-esteem est impliquée et blessée... Cette fois le jugement de " mauvais prix " ( étymologie de mépris ) est dans l'œil de l'observateur, non - dans le comportement - de l'observé.

 

Tout au contraire, il est somme toute périlleux de pourvoir mépriser ce(ux) que l'on respecte, apprécie ou admire, d'où un biais d'effet de halo presque inévitable pour le commun des mortels...

 

:bienvenue:

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 536 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)

Bonjour deja-utilise,

Il y a 1 heure, deja-utilise a dit :

Permets-moi de commencer par attirer ton attention sur une chose, c'est qu'il n'est pas besoin d'avoir une hypothétique supériorité fantasmée ou avérée pour mépriser autrui, il suffit pour cela d'avoir une dent contre une idéologie contraire ou différente de la sienne, ou encore de ressentir du dégoût pour une personne ou un groupe d'individus, autrement dit, la différence - entre autrui et soi - serait l'ingrédient qui peut conduire au mépris, elle peut apparaitre d'emblée ou par la suite, comme après une trahison, un changement de point de vue, une évolution de son état d'esprit ou spirituelle, une migration idéelle/épistémique ou après une changement de fréquentations ou de groupe de référence/d'appartenance, etc...

Si on adhère sincèrement à une idéologie, on aura tendance à estimer que ce qui la contredit est idéologiquement inférieur. Et une simple différence ne peut pas suffire à provoquer du dégoût, il faut pour cela qu'elle soit jugée ou ressentie comme répugnante ou malsaine. Une relation considérée malsaine peut être "prise de haut", c'est à dire conduire à penser qu'on mérite mieux, ce qui pourrait également s'approcher d'un principe de supériorité, de juger la relation trop basse pour soi, indigne de soi. 

Il y a 1 heure, deja-utilise a dit :

On peut aussi je pense facilement y recourir à cause de ce que l'on ne comprend pas, qui ne fait pas sens selon nos acceptations idiosyncratiques ou nous apparait inintelligible, tout comme ce qui ne ressemble ou n'embrasse pas nos valeurs personnelles, par exemples.

Mépriser l'inintelligibilité pourrait revenir à estimer encore une fois que l'expression du texte est indigne de soi, manque de clarté ou de simplicité. 

Et on pourrait considérer que mal mépriser est une mauvaise gestion du mépris. Par exemple on peut mépriser un texte jugé inintelligible parce qu'il représente une perte de temps pour soi, on peut estimer alors mériter mieux (principe de supériorité), plus utile, pour soi, c'est un jugement subjectif qui, s'il est exagéré ou mal orienté pourrait par exemple s'en prendre à l'auteur du texte qui n'est pourtant pas forcément en tort si son texte est objectivement correct malgré son intelligibilité pour certaines personnes auxquelles il ne s'adresse pas forcément spécifiquement ou pour lesquelles il n'a pas nécessairement à adapter son expression. Dans ce dernier cas l'émotion mépris n'est pas non plus à remettre en question en soi, seulement sa gestion, son interprétation, parmi tant d'autres mauvaises gestions/interprétations possibles de sa propre sensibilité.

Il y a 1 heure, deja-utilise a dit :

Partant donc de ce simple constat liminaire, on peut alors trouver aussi bien des gens réellement supérieurs qui ne méprisent pas pour autant les autres, même si ils auraient pourtant de bonnes raisons de le faire, comme sieur Micheal SHERMER, selon ses propres dires qui rejoignent ceux de Spinoza " I have made a ceaseless effort not to ridicule, not to bewail, not to scorn human actions, but to understand them. ", que trouver tout à l'inverse des gens " inférieurs " ou égaux - réellement ou non - qui vont ouvertement ou hypocritement mépriser leurs prochains, pour tout un tas de raisons, dont l'une des premières sera des croyances préalables incompatibles, entre les parties.

A mon avis l'émotion de mépris est une émotion courante que les gens éprouvent sans forcément s'en rendre compte et sans forcément l'exprimer très ouvertement. Et je crois qu'elle est tabou, diabolisée, parce que les gens détestent être méprisés et ne sont pas forcément conscients d'être eux-mêmes régulièrement méprisants. Ils le remarquent surtout en ce terme quand ils en sont la cible. C'est pourquoi le mépris du mépris est courant bien qu'illogique, et manquant de nuance. Toute supériorité ne conduit pas au mépris entre autres parce que toute infériorité n'est pas méprisable. La méprisabilité implique une certaine bassesse au sens péjoratif, une certaine vilénie, que l'infériorité n'implique pas forcément. Cependant la supériorité peut rendre plus conscient des erreurs (il ne s'agit donc pas forcément que de résultat plus faible, mais de tort), et être plus conscient des erreurs implique d'en être davantage affligé, déçu, méprisant ne serait-ce qu'un peu donc (Sachant quand-même que mépriser le tort d'une personne n'est pas mépriser tout de la personne.). Toutefois il est possible de se mépriser soi-même, donc être méprisable peut favoriser le mépris mais le mépris encourage le dépassement de ce que l'on méprise, et se sentir méprisable favorisera possiblement un sentiment d'infériorité vis-à-vis d'autrui. D'autre part un HPI (impliquant un aspect de supériorité) par exemple aura tendance à être particulièrement sensible et émotif (sachant que le mépris appartient à la palette des émotions), même si une bonne gestion des émotions peut limiter les débordements. 

Citation

[...] Si vous êtes une personne à haut potentiel intellectuel (HPI), communément appelée « zèbre », il est fort probable que l’hypersensibilité soit une partie intégrante de votre quotidien. Vous ressentez les émotions de manière plus intense, vos perceptions sensorielles sont exacerbées, et cela peut parfois être déstabilisant. [...]

https://www.carnetpsy.com/gerer-son-hypersensibilite-et-hyperemotivite-quand-on-est-zebre/31098/

Ceci dit plus on est entouré (par choix ou non) de méprisabilité plus on aurait tendance à être méprisant, mais ça ne dépend que partiellement d'un choix, et la conscience peut aller au-delà de ce qui nous touche de près ou directement.

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Membre, 48ans Posté(e)
Mal-Voyant Membre 109 messages
Forumeur activiste‚ 48ans‚
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:D 

 

J'aime ceux qui sont pleins d'un grand mépris, parce que ce sont eux qui vénèrent et qu'ils sont des flèches du désir d'aller vers l'autre rive.

 

 

 

« Dans le véritable amour, c'est l'âme qui enveloppe le corps. » « L'amour ne veut pas la durée ; il veut l'instant et l'éternité. » 

 

 

 

 

La conséquence inéluctable, le but réel de la science ... Semblables aux vagues de la mer ... Mourir au nom de cet instinct de la science ...

 

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Sirielle,

avant de commencer à te répondre, il convient de revenir rapidement aux définition de " mépriser ", ainsi que sa source étymologique, tout comme sa synonymie éventuelle:

" xiiie siècle, au sens de « prix inférieur à la valeur réelle ». Déverbal de mépriser. "

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M1751

 

" Du préfixe mes- et du verbe priser (estimer). En ancien français, mespriser signifie « moins priser, ne pas accorder de prix à ». "

https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/mepriser

 

" A. - Considérer quelqu'un comme indigne d'estime.

B. -1. Considérer quelque chose comme ne valant pas la peine qu'on lui porte attention ou intérêt parce qu'on la réprouve d'un point de vue moral.

   -2. Faire peu de cas de quelque chose qui est ordinairement convoité ou qui a une grande importance. "

https://www.cnrtl.fr/definition/mépriser

 

Le 11/05/2025 à 15:16, sirielle a dit :

Si on adhère sincèrement à une idéologie, on aura tendance à estimer que ce qui la contredit est idéologiquement inférieur.

Et une simple différence ne peut pas suffire à provoquer du dégoût, il faut pour cela qu'elle soit jugée ou ressentie comme répugnante ou malsaine. Une relation considérée malsaine peut être "prise de haut", c'est à dire conduire à penser qu'on mérite mieux, ce qui pourrait également s'approcher d'un principe de supériorité, de juger la relation trop basse pour soi, indigne de soi.

Pas nécessairement, même si cela risque effectivement d'être le cas le plus fréquent, l'humanisme pourrait être un de ces contre-exemples, ou encore le précepte chrétien d'aimer son prochain comme on s'aime soi-même, et même plus, dans le mesure où si on est giflé sur une joue, on tend l'autre à son agresseur, car celui-ci serait égaré, il ne saurait pas ce qu'il fait, il n'est donc pas à blâmer en quelque sorte.

Mais justement, une simple différence peut conduire au génocide, comme cela a été le cas au Rwanda avec les Tutsis par exemple, où selon les ethnologues, d'un point de vue extérieur, ces deux communautés sont très similaires, c'est ce que les sociologues appellent quelque chose comme " la tyrannie des petites différences ", c'est également le psychologue M. SHERIF qui dans une célèbre expérience a montré qu'une même classe homogène d'élèves, divisée en deux groupes semblables par la seule différence d'un nom d'équipe, les Crotales pour les uns et les Aigles pour les autres, aura fini par les rendre quasi-ennemis en quelque jours de colonie de vacances. Et puis, ce qui peut nous apparaitre ridicule comme différence, peut être une question cruciale identitaire pour d'autres, d'autant si il y a un long passé derrière dont on peut tout ignorer, d'un individu seul, ou des membres des groupes en lice.

Le dégoût est ce qui peut accompagner cette différence, tout comme en être la raison de départ ou la cause, bien que ce ne soit que corrélationnel la plupart du temps, il n'y a pas toujours de liaison de cause à effet directe, il est plus probable qu'elle soit médiatisée par d'autres volitions ou facteurs.  

 

Le 11/05/2025 à 15:16, sirielle a dit :

Mépriser l'inintelligibilité pourrait revenir à estimer encore une fois que l'expression du texte est indigne de soi, manque de clarté ou de simplicité. 

Et on pourrait considérer que mal mépriser est une mauvaise gestion du mépris. Par exemple on peut mépriser un texte jugé inintelligible parce qu'il représente une perte de temps pour soi, on peut estimer alors mériter mieux (principe de supériorité), plus utile, pour soi, c'est un jugement subjectif qui, s'il est exagéré ou mal orienté pourrait par exemple s'en prendre à l'auteur du texte qui n'est pourtant pas forcément en tort si son texte est objectivement correct malgré son intelligibilité pour certaines personnes auxquelles il ne s'adresse pas forcément spécifiquement ou pour lesquelles il n'a pas nécessairement à adapter son expression. Dans ce dernier cas l'émotion mépris n'est pas non plus à remettre en question en soi, seulement sa gestion, son interprétation, parmi tant d'autres mauvaises gestions/interprétations possibles de sa propre sensibilité.

Tu le dis implicitement toi-même, c'est une possibilité, non un automatisme, vu que tu emploies le conditionnel.

Je ne sais pas si on peut véritablement parler d'émotion pour le mépris, c'est aussi un jugement, suivant les définitions au-dessus, qui peut provenir de la froide raison ou s'inscrire dans un registre axiologique ou de préférences personnelles, ces dernières pouvant être certes hiérarchisées, tout en étant toutes positives, l'une pouvant être préférable à une autre moindre, mais cette dernière restée malgré tout enviable et désirable en elle-même, par exemple, je peux jouer à une loterie où il y a deux gains possibles, l'un de 10M€ et l'autre de 5M€, si je suis une personne aux revenus modestes, les deux sont attirantes, la plus forte l'étant un peu plus [ mais pas le double non plus, la croissance " d'utilité " étant sous forme logarithmique, mais c'est une autre question qui ne nous importe pas directement ici ], mais que je gagne l'une ou l'autre, je serais heureux au final au vu de ma condition.

L'inintelligibilité peut en elle-même être une source de rejet ou de désintérêt sans autre formalité, au même titre qu'on se fiche en général pas mal de ce qui se passe dans une marre d'une commune de France où on n'ira probablement jamais. L'humain est en général assez prompt à faire des choix dichotomiques tout-ou-rien, c'est même une propension naturelle et automatique et qui pilote d'ailleurs notre attention, il n'est certes pas impossible d'aller plus avant malgré tout dans la réflexion, mais cela ne reflète pas ce qui se passe au quotidien dans la cervelle de madame et monsieur tout le monde, une heuristique de jugement à l'emporte-pièce étant bien souvent amplement suffisante, dans une perspective naturelle de parcimonie cognitive courante, sauf nécessité extrinsèque ou intrinsèque.  

On peut toujours effectivement complexifier ce qui se passe, comme tu le fais ou n'importe qui d'autre pourrait le faire également, mais il est notoire que des forumeurs ici-même ne lisent même pas les messages qui font plus qu'une poignée de ligne, ne se donnant pas la peine de prendre connaissance du contenu des pavés que nous écrivons, cela leur semble sans intérêt, et ils ne sont pas motivés à aller contre ce sentiment ou cette inclination démotivante.

 

Remarque-bien que ce que tu dis n'est pas faux, ce ne sont que des cas particuliers de l'approche générale que je t'avais faite, dont on peut en trouver des diamétralement opposés si besoin, ce sont alors des propositions restreintes pour ainsi dire.  

 

Le 11/05/2025 à 15:16, sirielle a dit :

A mon avis l'émotion de mépris est une émotion courante que les gens éprouvent sans forcément s'en rendre compte et sans forcément l'exprimer très ouvertement.

Et je crois qu'elle est tabou, diabolisée, parce que les gens détestent être méprisés et ne sont pas forcément conscients d'être eux-mêmes régulièrement méprisants. Ils le remarquent surtout en ce terme quand ils en sont la cible. C'est pourquoi le mépris du mépris est courant bien qu'illogique, et manquant de nuance.

Toute supériorité ne conduit pas au mépris entre autres parce que toute infériorité n'est pas méprisable.

La méprisabilité implique une certaine bassesse au sens péjoratif, une certaine vilénie, que l'infériorité n'implique pas forcément. Cependant la supériorité peut rendre plus conscient des erreurs (il ne s'agit donc pas forcément que de résultat plus faible, mais de tort), et être plus conscient des erreurs implique d'en être davantage affligé, déçu, méprisant ne serait-ce qu'un peu donc

(Sachant quand-même que mépriser le tort d'une personne n'est pas mépriser tout de la personne.).

Toutefois il est possible de se mépriser soi-même, donc être méprisable peut favoriser le mépris mais le mépris encourage le dépassement de ce que l'on méprise, et se sentir méprisable favorisera possiblement un sentiment d'infériorité vis-à-vis d'autrui.

D'autre part un HPI (impliquant un aspect de supériorité) par exemple aura tendance à être particulièrement sensible et émotif (sachant que le mépris appartient à la palette des émotions), même si une bonne gestion des émotions peut limiter les débordements.

Le mépris peut aussi être compris et entendu comme de l'indifférence vis-à-vis de quelqu'un ou de quelque chose, alors oui, cela doit arriver assez souvent pour tout un chacun, ne serait-ce que dans une seule et même journée, et ce, sans s'en rendre compte ou le notifier.

Si on envisage le mépris aussi dans une certaine synonymie telle que dédain, dénigrement, voire même haine, alors on peut comprendre que ce sentiment ou cette appréciation automatique ou délibérée, n'ait pas que bonne presse !

Oui, c.f. la citation de Spinoza au-dessus.

Cette " méprisabilité " n'est qu'un versant, négatif dirais-je, elle n'est pas l'entièreté de cette notion. Je vais te l'exposer analogiquement, au-dessus, je t'ai donné un exemple, où deux choix différents pouvaient malgré tout restés positifs même si l'un d'eux était plus désirable que l'autre, il vient ensuite le cas ou la différence entre ces deux choix conduit le deuxième a atteindre un niveau neutre ou " zéro ", toujours avec la loterie, je joue à un jeu gratuit où je peux gagner quelque chose ou rien du tout, même si je ne gagne rien à la fin je ne suis ni perdant de quoi que ce soit que j'avais en arrivant, ni gagnant, enfin il arrive que le deuxième choix ou la deuxième occurrence devient négative, passe le seuil de la neutralité, c'est là en effet, que l'on retombe sur le cas de figure que tu traites, alors que je viens d'expliciter qu'il y en avait en réalité 3, ce stade ne plus négatif de tous, peut donc conduire à des sentiments comme le dédain, le dénigrement, de rabaisser, d'élan de supériorité, ou encore de haine envers l'objet ou la personne.

Tu as raison, le mépris que l'on peut ressentir pour une idée, une position ou un comportement d'une personne, ne signifie pas ipso facto que ce soit la personne elle-même qui devienne méprisable, même si cela peut y conduire, soit promptement, soit par cumul, il y a toute une ribambelle de facteurs qui peuvent moduler une telle réponse dans un sens comme dans l'autre.

Pas toujours, celui qui ne s'aimer pas ou ne sait pas s'apprécier ou se mésestime, n'en vient pas forcément à développer des outils, des moyens ou des stratégies, ou même seulement l'envie d'y surseoir, le dépressif peut se complaire d'une certaine manière dans son état, la personne qui se sent coupable et responsable de maux peut elle aussi chercher à se punir en restant dans cet état, voire à l'aggraver si elle pense que son châtiment n'est pas juste. Encore une fois, tout est possible, dans un sens comme dans l'autre, cela dépendra des acteurs en lice, des situations, de l'historique de l'individu ou des individus en jeu, etc, il n'y a pas de chemin de tout tracer d'un point A vers un point B nécessairement, cela peut être médiatisé par un élément C ou plus, et même aller dans l'autre sens.   

Tu soulèves en une phrase une foultitude de concepts qui ne sont pas tous liés entre eux, l'hypersensibilité n'est pas propre aux personnes HPI, contrairement à ce que l'on peut entendre ou lire ci et là, il suffit de savoir d'une part que le HPI concerne environ 2,5% de la population, quel que soit le sexe, mais que parallèlement 30% des femmes sont considérées comme hypersensibles, on voit bien que l'un n'entraine pas l'autre, ni sans un sens, ni dans l'autre. L'intelligence émotionnelle en filigrane de ton propos est là aussi, encore autre chose, sans doute fais-tu référence au livre phare de Daniel Goleman " Emotional intelligence ", et si on s'appuie également sur le travail de Howard Gardner avec ses " intelligences multiples " on se rendra compte que ce sont des intelligences indépendantes les unes des autres, que ce soit celle intra-personnelle ou inter-personnelle, selon la terminologie propre à ce dernier. Mais j'ai bien peur que ce type d'intelligence soit à l'image de l'empathie, à double tranchant, avec un côté sombre, il suffit de ne pas justement rentrer en résonance avec quelqu'un pour qu'on le perçoive négativement ou péjorativement, comme cela a été montré expérimentalement, via des mesures IRMf ou EEG entre deux partenaires, si leurs ondes cérébrales se synchronisent pendant l'échange alors il y aura une forte probabilité qu'ils s'apprécient mutuellement, et à l'inverse quand cette synchronisation ne se fait pas, l'appréciation de l'autre ou l'envie d'aller vers l'autre n'est pas au rendez-vous, comme avec les personnes avec TSA, sauf avec leur maman ! La solution pour y voire claire, étant de couper court à toute émotion avant de réagir ou d'agir, et pour cela, le mieux étant de faire un break, non de chercher à les contrôler par la Raison en temps réel, cette dernière sera très souvent l'esclave des premières et ce d'autant plus, que les émotions sont vives et intenses, comme je me plais à le dire, on ne peut lutter contre une émotion que par une autre émotion, ou alors attendre son extinction qui finira par advenir tôt ou tard, on peut s'amuser à chercher à défier quiconque accro au chocolat, de chercher à s'empêcher d'en manger quand une fringale se fait jour à la maison, et qu'une tablette attend quelque part dans un placard ou le frigo, alors que d'user de Raison quand l'appétit n'est pas, par exemple, au moment de faire les courses, de ne pas acheter de tablette de chocolat, quand l'envie se fera pressante, le risque sera mieux maitrisé de ne pas y succomber, puisque l'objet de convoitise sera absent, la raison peut gagner à la condition que l'émotion soit éteinte ou suffisamment au moment de la prise de décision.

 

Le 11/05/2025 à 15:16, sirielle a dit :

Ceci dit plus on est entouré (par choix ou non) de méprisabilité plus on aurait tendance à être méprisant, mais ça ne dépend que partiellement d'un choix, et la conscience peut aller au-delà de ce qui nous touche de près ou directement.

Ça peut devenir contagieux, oui, comme beaucoup de choses d'ailleurs, à partir du moment où cela devient chronique et employé par tout un chacun, que ce soit la propreté des rues ou le respect du code de la route par exemples, nous daignons l'admettre mais nous avons une forte inclination à la moutonnerie, cela demande beaucoup de prendre sur soi pour ne pas sombrer dans la facilité et de faire comme tout le monde, sans autre interrogation ou questionnement sur le bienfondé de la chose. Il a aussi été montré qu'il n'y avait pas toujours une forte corrélation entre une attitude et un comportement correspondant cela dit ! Autrement dit, on peut dire/penser une chose, même assez importante pour soi, et faire autre chose, peu ou prou en contradiction avec notre intention ou notre évaluation antérieure. 

On peut fort bien, comme tu le laissais entendre un peu avant, respecter une personne quand bien même ce qu'elle dit, pense ou fait ne nous plait pas vraiment, que l'on trouve ça moins intéressant, sans intérêt/indifférent ou encore révoltant/détestable/stupide...

 

                                                          ******************************

Accorder un prix moindre à quelque chose ou quelqu'un peut simplement conduire à une appréciation qui nous semble/apparait sous-optimale tout en restant globalement positive malgré tout, nous laisser à penser que cela nous est indifférent ou neutre car sans avis ou préférence tranchée ou préétablie, comme peut l'être des modes de vie de cultures différentes ou dans d'autres familles, cela raisonne comme des questions de goûts sans incidence morale, politique, religieuse ou idéologique, ou bien tout à l'inverse, susciter en nous toutes sortes de réactions viscérales qui vont contaminer notre appréciation et la faire basculer dans des valeurs cette fois-ci négatives, sous le seuil précédent de l'indifférence.

 

:bienvenue:

 

 

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