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Decathlon, Shein, Kiabi : les invendus servent à encaisser des millions d’euros d’argent public

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Doïna

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Doïna Membre+ 19 117 messages
Maitre des forums‚
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Bonjour,

Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la nouveauté, réduire les coûts avec des économies d’échelle... Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le bilan écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi antigaspillage interdit leur destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, de les vendre à des déstockeurs ou de les donner à des associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

 Les géants de la fast-fashion ont reçu plusieurs millions d’euros de réductions d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. 

Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire... aux frais du contribuable.

Depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don.

Un de ces brokers, la start-up Dealinka, a par exemple proposé 21 m3 de marchandises de Shein, en échange d’un reçu fiscal à retourner au client donateur. La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

La défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits.

Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via Comerso.  Une ristourne fiscale qui a presque triplé entre 2021 et 2024.

Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil, Decathlon fait du don un mantra.

Un autre broker, la start-up lilloise Done, prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre 1 magasin tous les 10 jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. La marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les Petits Magasins. Avec ce concept, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Avec ces Petits Magasins forment des salariés en insertion, ce qui coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près : ils sont chapeautés par la société Kivi, une joint-venture entre Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion Vitamine T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Ce qui fait qu'au bout du compte, Kiabi donne à Kiabi, avec à la clé des rescrits fiscaux derrière les dons.

Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

Article entier :

https://reporterre.net/Decathlon-Shein-Kiabi-les-invendus-servent-a-encaisser-des-millions-d-euros-d-argent-public

 

 

Bercy ne veut pas en entendre parler, il préfère taper sur les plus précaires, les chômeurs, les retraités, etc..

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Membre, 106ans Posté(e)
LAKLAS Membre 14 640 messages
Maitre des forums‚ 106ans‚
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Il y a 3 heures, Doïna a dit :

Bonjour,

Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la nouveauté, réduire les coûts avec des économies d’échelle... Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le bilan écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi antigaspillage interdit leur destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, de les vendre à des déstockeurs ou de les donner à des associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

 Les géants de la fast-fashion ont reçu plusieurs millions d’euros de réductions d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. 

Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire... aux frais du contribuable.

Depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don.

Un de ces brokers, la start-up Dealinka, a par exemple proposé 21 m3 de marchandises de Shein, en échange d’un reçu fiscal à retourner au client donateur. La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

La défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits.

Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via Comerso.  Une ristourne fiscale qui a presque triplé entre 2021 et 2024.

Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil, Decathlon fait du don un mantra.

Un autre broker, la start-up lilloise Done, prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre 1 magasin tous les 10 jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. La marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les Petits Magasins. Avec ce concept, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Avec ces Petits Magasins forment des salariés en insertion, ce qui coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près : ils sont chapeautés par la société Kivi, une joint-venture entre Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion Vitamine T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Ce qui fait qu'au bout du compte, Kiabi donne à Kiabi, avec à la clé des rescrits fiscaux derrière les dons.

Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

Article entier :

https://reporterre.net/Decathlon-Shein-Kiabi-les-invendus-servent-a-encaisser-des-millions-d-euros-d-argent-public

 

 

Bercy ne veut pas en entendre parler, il préfère taper sur les plus précaires, les chômeurs, les retraités, etc..

A mon avis ça doit être la même chose avec les voitures électriques. Vu le peu d'engouement des Français pour ce type de véhicules, il y a fort à parier que les parkings de stockages de chaque constructeur doivent être remplis de véhicules en attente qui ne servent à rien et ne rapportent rien !!

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Membre, 44ans Posté(e)
Herver Membre 681 messages
Forumeur expérimenté‚ 44ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Doïna a dit :

Bonjour,

Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la nouveauté, réduire les coûts avec des économies d’échelle... Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le bilan écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi antigaspillage interdit leur destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, de les vendre à des déstockeurs ou de les donner à des associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

 Les géants de la fast-fashion ont reçu plusieurs millions d’euros de réductions d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. 

Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire... aux frais du contribuable.

Depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don.

Un de ces brokers, la start-up Dealinka, a par exemple proposé 21 m3 de marchandises de Shein, en échange d’un reçu fiscal à retourner au client donateur. La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

La défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits.

Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via Comerso.  Une ristourne fiscale qui a presque triplé entre 2021 et 2024.

Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil, Decathlon fait du don un mantra.

Un autre broker, la start-up lilloise Done, prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre 1 magasin tous les 10 jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. La marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les Petits Magasins. Avec ce concept, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Avec ces Petits Magasins forment des salariés en insertion, ce qui coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près : ils sont chapeautés par la société Kivi, une joint-venture entre Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion Vitamine T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Ce qui fait qu'au bout du compte, Kiabi donne à Kiabi, avec à la clé des rescrits fiscaux derrière les dons.

Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

Article entier :

https://reporterre.net/Decathlon-Shein-Kiabi-les-invendus-servent-a-encaisser-des-millions-d-euros-d-argent-public

 

 

Bercy ne veut pas en entendre parler, il préfère taper sur les plus précaires, les chômeurs, les retraités, etc..

 

Le problème c'est que ce sont les gens qui demande l'offre et la demande l'ancienne collection beurk ! et puis c'est plus la saison il nous faut de nouveaux vetements pour cette saison...aller on va en acheter :) 

 

La responsabilité de la consommation et donc de la société de consommation est bien trop rejeté sur tout et n'importe quoi.

Les premiers responsables sont les gens tout simplement le consommateur qui achète et achète et achète encore et encore.

 

Je travaille dans une ressourcerie en ce moment en réinsertion moi aussi on vend du Millet encore avec l'étiquette du blouson au short vendu 200 euros en magasin on le vend a 50 (et on a eu des soldes il y pas longtemps a - 50 % donc a 25 c'était ) 

Il y a eu ça dans les 4 ressourceries du groupe et on a pas que ça loin s'en faut :) 

Le plus marrant dans les ressourceries c'est que le tiers des clients font de la revente tant en pro qu'en amateur va-y que ça envoie des colis meme jusqu'en lithuanie après revente. je sais j'en ai amener dans les expéditions en colis.

 

Nos surplus de vetements la-bas sont envoyer en espagne par le groupe véolia ce qu'ils devienne après....nul ne le sais encore :D mais si on est pas con on a quelques idées logique :) 

 

En plus les vetements c'est meme pas notre plus gros chiffre d'affaires il arrive qu'en 3 ème position imagine le reste  

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