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Invité chekhina

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Si je prends en considération la disparition de l'espèce humaine, évènement éminemment probable selon les paléontologues (voir le site du Museum National d'Histoire Naturelle) je m'aperçois que  les notions de mal, de bien, de vrai, de faux etc. disparaitront bien sûr avec l'espèce, ce qui souligne le caractère "mortel" de ces notions (non absolues), qui n'ont de sens que tant que l'humain existe (de même que Dieu n'existe que tant que les humains existent).

Si je prends en considération la mort thermique de l'univers, évènement éminemment probable selon les physiciens la disparition de tous nos absolus est alors inéluctable. 

Que reste-t-il donc qui pourrait être encore "permanent" après un tel nettoyage ?

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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il y a 34 minutes, Arkadis a dit :

 disparaitront bien sûr avec l'espèce, ce qui souligne le caractère "mortel" de ces notions (non absolues), qui n'ont de sens que tant que l'humain existe (de même que Dieu n'existe que tant que les humains existent).

 

...tant que les humains existent,  tu veux parler de ces dieux faits à l'image de l'homme,  ces dieux anthropomorphiques qui veillent sur nous et sont emplis d'amour  ?

Mais qu'en sera-t-il pour le dieu de Spinoza ?

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Don Juan a dit :

...tant que les humains existent,  tu veux parler de ces dieux faits à l'image de l'homme,  ces dieux anthropomorphiques qui veillent sur nous et sont emplis d'amour  ?

Mais qu'en sera-t-il pour le dieu de Spinoza ?

Si je rapproche le dieu de Spinoza de la "Nature" telle qu'elle était conçue de son temps alors pour moi Spinoza s'appuie sur une hypothèse aujourd'hui abandonnée, c'est à dire sur l'hypothèse d'une Nature, d'un Univers stable, permanent. Cette hypothèse de Spinoza, qu'il n' a pas pris pour une hypothèse mais pour une certitude fut longtemps celle retenue par Einstein, qui se réclame d'ailleurs de  Spinoza, et qui ne peut pas accepter que l'univers soit en expansion. Pour lui, Einstein, l'univers est stable, éternel, il rejoint en cela Spinoza. Quand Lemaitre lui oppose ses propres équations en faisant l'hypothèse d'une origine à l'univers (et donc une fin) Einstein lui répond sèchement et même avec mépris. Non l'univers ne peut pas avoir une origine ni une fin. Lemaitre va marquer des points avec la découverte que les galaxies  s'éloignent les unes des autres (expansion de l'univers) mais ensuite la théorie d'un univers stable reviendra, Einstein imposera cette vision et Lemaitre va être marginalisé. Einstein et Spinoza auront gagné. Jusqu'à la découverte en 1965 du rayonnement fossile  par Penzias et Wilson, rayonnement qui démontre que Lemaitre avait raison : il y a bien une origine à l'univers. Lemaitre aura la satisfaction de mourir peu après en étant réhabilité. 

Aujourd'hui nous apprenons que l'univers accélère encore plus que prévu quant à son expansion ce qui devrait définitivement signer sa mort thermique. Mort thermique ça signifie in fine la dissipation de toute énergie, la désintégration même des noyaux atomiques, des protons, bref la fin de toute structure matérielle permettant la vie.

Cette hypothèse est tellement énorme que peu la regardent en face : trop dur. Aujourd'hui encore il est question de nier que l'univers puisse avoir une origine et une fin. On encore on se dit : bon, on verra bien, il se passera quelque chose qui permettra à l'univers de survivre.

Celui qui va le plus loin dans la capacité à regarder en face la mort thermique de l'univers et donc la disparition in fine de toute vie c'est le physicien Brian Greene dans son livre : "Jusqu'à la fin des temps". Lire ce livre est difficile et dans un premier temps j'ai rejeté ses hypothèses : trop dur. Mais le fait même que je rejetais ses hypothèse parce que j'avais peur de les regarder en face m'a convaincu que je devais faire face à ses hypothèses. Je n'aime pas être mu par la peur.

Ce qui m'intéresse aujourd'hui c'est cela : suis je capable de construire une vision du monde dans laquelle l'univers "meurt" et avec lui toute structure atomique (donc disparition de toute vie) ou AI JE BESOIN DE CROIRE EN UN UNIVERS STABLLE capable de protéger la vie ?

Lemaitre était croyant donc il était à l'abri de cette mort théorique puisqu'il croyait dans un autre Royaume, celui de Dieu, qui recueille les âmes. Pas de problème pour les croyants face à cette mort thermique. Problème pour moi : je ne crois pas en Dieu ni en la vie éternelle. Et ne ne crois pas en un univers, une Nature, éternel.le non plus. 

 

 

 

 

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Il y a 4 heures, Arkadis a dit :

Si je rapproche le dieu de Spinoza de la "Nature" telle qu'elle était conçue de son temps alors pour moi Spinoza s'appuie sur une hypothèse aujourd'hui abandonnée, c'est à dire sur l'hypothèse d'une Nature, d'un Univers stable, permanent. Cette hypothèse de Spinoza, qu'il n' a pas pris pour une hypothèse mais pour une certitude fut longtemps celle retenue par Einstein, qui se réclame d'ailleurs de  Spinoza, et qui ne peut pas accepter que l'univers soit en expansion. Pour lui, Einstein, l'univers est stable, éternel, il rejoint en cela Spinoza. Quand Lemaitre lui oppose ses propres équations en faisant l'hypothèse d'une origine à l'univers (et donc une fin) Einstein lui répond sèchement et même avec mépris. Non l'univers ne peut pas avoir une origine ni une fin. Lemaitre va marquer des points avec la découverte que les galaxies  s'éloignent les unes des autres (expansion de l'univers) mais ensuite la théorie d'un univers stable reviendra, Einstein imposera cette vision et Lemaitre va être marginalisé. Einstein et Spinoza auront gagné. Jusqu'à la découverte en 1965 du rayonnement fossile  par Penzias et Wilson, rayonnement qui démontre que Lemaitre avait raison : il y a bien une origine à l'univers. Lemaitre aura la satisfaction de mourir peu après en étant réhabilité. 

Aujourd'hui nous apprenons que l'univers accélère encore plus que prévu quant à son expansion ce qui devrait définitivement signer sa mort thermique. Mort thermique ça signifie in fine la dissipation de toute énergie, la désintégration même des noyaux atomiques, des protons, bref la fin de toute structure matérielle permettant la vie.

Cette hypothèse est tellement énorme que peu la regardent en face : trop dur. Aujourd'hui encore il est question de nier que l'univers puisse avoir une origine et une fin. On encore on se dit : bon, on verra bien, il se passera quelque chose qui permettra à l'univers de survivre.

Celui qui va le plus loin dans la capacité à regarder en face la mort thermique de l'univers et donc la disparition in fine de toute vie c'est le physicien Brian Greene dans son livre : "Jusqu'à la fin des temps". Lire ce livre est difficile et dans un premier temps j'ai rejeté ses hypothèses : trop dur. Mais le fait même que je rejetais ses hypothèse parce que j'avais peur de les regarder en face m'a convaincu que je devais faire face à ses hypothèses. Je n'aime pas être mu par la peur.

Ce qui m'intéresse aujourd'hui c'est cela : suis je capable de construire une vision du monde dans laquelle l'univers "meurt" et avec lui toute structure atomique (donc disparition de toute vie) ou AI JE BESOIN DE CROIRE EN UN UNIVERS STABLLE capable de protéger la vie ?

Lemaitre était croyant donc il était à l'abri de cette mort théorique puisqu'il croyait dans un autre Royaume, celui de Dieu, qui recueille les âmes. Pas de problème pour les croyants face à cette mort thermique. Problème pour moi : je ne crois pas en Dieu ni en la vie éternelle. Et ne ne crois pas en un univers, une Nature, éternel.le non plus. 

 

 

 

 

Merci pour cette réponse digne d'un bosseur que tu es probablement.

Quels que soient les mouvements de l'univers,  ne peut-on admettre une théorie de "l'intelligence" ou d'une "conscience" étendue à toute la matière de l'univers,  ou toute chose est incluse sans condition de conscience de la part de ces choses, participant malgré soi et envers soi à un tout conscient de lui-même ?

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il y a 19 heures, Don Juan a dit :

Merci pour cette réponse digne d'un bosseur que tu es probablement.

Quels que soient les mouvements de l'univers,  ne peut-on admettre une théorie de "l'intelligence" ou d'une "conscience" étendue à toute la matière de l'univers,  ou toute chose est incluse sans condition de conscience de la part de ces choses, participant malgré soi et envers soi à un tout conscient de lui-même ?

 

Il est possible que je m'oriente vers ce type de "solution", je dis solution parce que même si tout court vers le néant, il reste que nous continuons de vivre et nous continuons de désirer vivre. Ca c'est un fait aussi, même pour celui ou celle qui prend en considération la course de l'univers vers le néant. 

Pourquoi je ne sombre pas dans la "déprime" ou le "désespoir" lors même que j'envisage que tout finit dans le néant (la néantisation) ? Pourquoi suis je content de savoir que l'un de mes fils attend un enfant ?

Je vais essayer de te brosser ma vision des choses, qui doit beaucoup à l'imagination certes ! mais l'imagination n'a pas toujours tort.

A vrai dire en faisant cet effort ici j'écris aussi pour mes enfants. Je vieillis et je veux leur laisser un héritage spirituel qui tienne la route.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
Posté(e)

Ce n'est pas si simple de "dire" ce sur quoi je m'appuie, lorsque je parviens à créer cet environnement mental : tout va disparaitre, non seulement moi, bien sûr je vais mourir, mais aussi l'espèce humaine et enfin l'univers. Or je m'appuie bien sur quelque chose quand je me suis dépouillé de toute projection consolatrice. Mais ce quelque chose existe dans le sentiment, et dès lors qu'il s'agit de sentiment, ça devient très difficile à "dire" ou à "écrire". Je ne sais même pas si je m'appuie sur ce quelque chose, dont j'ai le sentiment.

Quand Orphée me tient au courant, aux USA, des conséquences catastrophiques des décisions de Musk, qui va jusqu'à suspendre des contrats pourtant passés et signés avec l'Etat fédéral, je vis avec lui dans son insécurité. Les décisions de Musk peuvent entrainer la fin de son entreprise, et le voici donc confronté à une incertitude que les Français ne connaissent pas, eux qui se se rendent pas compte qu'ils sont sécurisés de partout, avec leur sécurité sociale, les indemnités chômage et leur système de retraite. L'enfant, mon enfant, me dit qu'il va se battre jusqu'à mourir, et je sais qu'il a ce caractère. Bon déjà les avocats sont mobilisés et vont défendre le dossier aujourd'hui à Washington.

Je suis ébranlé quand même et, à ce moment là, je me rappelle mon combat national, en France, lorsqu'il s'est agi de sauver une grosse entreprise. Je suis bien allé jusqu'au bout, jusqu'à des actions qui aujourd'hui m'enverraient en prison tant le monde social a changé. Mais dans la lutte rien ne m'a arrêté. Mon fils m'a vu me battre à la télé, avec mes déclarations plutôt glacées et combatives, il fait de même, et je me demande s'il n'aurait pas mieux valu que je choisisse l'esclavage volontaire, comme le font les Français cultivés et diplômés. Il serait devenu prof, médecin, employé d'une collectivité territoriale, ingénieur, avocat, il vivrait dans un esclavage doré,  il ne serait pas là bas en train de se battre. 

En fait il est réellement devenu un cadre supérieur inséré dans une entreprise, cette fameuse maman entreprise dans le ventre de laquelle les gens les plus cultivés viennent se planquer. Mais il a quitté cette sécurité. Tout m'a t il dit tout, même l'angoisse la plus intense, plutôt que de vivre ainsi dans le ventre de maman entreprise. 

Après tout c'est son destin, ou autre chose, et c'est quand je tente de penser  cet "autre chose", que je ne parviens pas à définir, que je me rends compte que mon fils s'est appuyé ou s'est laissé inspirer par cette "chose" que je lui ai transmise, pour quitter son confort et affronter l'insécurité.

Et après tout mon fils ainé c'est pareil, lui qui, aujourd'hui va faire escale à Bangkok, puis ensuite en Chine, puis ensuite en Australie, enfin retour en Nouvelle Calédonie, lui surmonte la catastrophe économique de l'ile pour encore faire du commerce. Bon sang mes fils sont des nomades, je suis une branche de l'espèce humaine qui s'est séparée de la branche sédentaire. 

Il existe différentes humanités, totalement étrangères les unes aux autres, mon mythe de l'égalité des hommes est faux, c'est une erreur, nous sommes tellement séparés entre nous que nous ne sommes même plus de la même espèce. 

Tout ce que j'écris là est excessif, mais c'est la fonction du forum, pour moi, de pouvoir venir y dire l'excès, l'excès, l'excès.

J'emploie le forum comme une porte d'entrée qui donne sur un monde que je ne perçois pas. Dans ce monde il y a un être, et c'est à cet être-là que je m'adresse, c'est à lui ou à elle que j'écris, lui ou elle que je ne perçois pas plus.

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Membre, 0ans Posté(e)
Engardin Membre 1 234 messages
Mentor‚ 0ans‚
Posté(e)
Le 22/02/2025 à 13:37, Don Juan a dit :

Merci pour cette réponse digne d'un bosseur que tu es probablement.

Quels que soient les mouvements de l'univers,  ne peut-on admettre une théorie de "l'intelligence" ou d'une "conscience" étendue à toute la matière de l'univers,  ou toute chose est incluse sans condition de conscience de la part de ces choses, participant malgré soi et envers soi à un tout conscient de lui-même ?

 

Non ! 

:DD

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
il y a 9 minutes, Engardin a dit :

Non ! 

:DD

Pourquoi non ? Bien d'autres l'ont pourtant fait....

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Membre, 0ans Posté(e)
Engardin Membre 1 234 messages
Mentor‚ 0ans‚
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Il y a 7 heures, Don Juan a dit :

Pourquoi non ? Bien d'autres l'ont pourtant fait....

Pour moi c'est un peu comme de croire que la Terre est au centre du monde et que le soleil et toute les étoiles tournent autour. Quand on a passé le pas on ne peut plus guère revenir en arrière... Ce genre de solution ne fait plus partie de mon horizon...  En plus j'ai des facilités, j'ai pas du tout été "éduqué" en ce sens... 

Certains ont tellement besoin de retrouver un dieu, un être "au dessus de tout" qu'ils en sont à imaginer qu'on pourrait être dans une "simulation géante !"  Comme un jeu vidéo ! C'est le dernier avatar d'un dieu possible...

Quand j'étais jeune j'avais un peu cette idée mais c'était les extraterrestres qui venaient nous sauver ! 

Dans le genre, comme d'autres en appelaient à "Jeanne" ;)) :

 "E.T. Au secours !!!

Et puis un jours j'ai réalisé (en devenant adulte) que c'était à moi de trouver MES solutions...

Même Dieu s'il existait ne pourrait rien faire pour nous. En fait il est/serait inutile.

J'ai  parfois l'impression que l'idée de dieu sert surtout à tranquilliser  les, les... les... Grands Pécheurs ! :shok:

(Moi je n'en suis qu'un tout petit ! ) :DD

Modifié par Engardin
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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
Il y a 12 heures, Engardin a dit :

Pour moi c'est un peu comme de croire que la Terre est au centre du monde et que le soleil et toute les étoiles tournent autour. Quand on a passé le pas on ne peut plus guère revenir en arrière... Ce genre de solution ne fait plus partie de mon horizon...  En plus j'ai des facilités, j'ai pas du tout été "éduqué" en ce sens... 

Certains ont tellement besoin de retrouver un dieu, un être "au dessus de tout" qu'ils en sont à imaginer qu'on pourrait être dans une "simulation géante !"  Comme un jeu vidéo ! C'est le dernier avatar d'un dieu possible...

Quand j'étais jeune j'avais un peu cette idée mais c'était les extraterrestres qui venaient nous sauver ! 

Dans le genre, comme d'autres en appelaient à "Jeanne" ;)) :

 "E.T. Au secours !!!

Et puis un jours j'ai réalisé (en devenant adulte) que c'était à moi de trouver MES solutions...

Même Dieu s'il existait ne pourrait rien faire pour nous. En fait il est/serait inutile.

J'ai  parfois l'impression que l'idée de dieu sert surtout à tranquilliser  les, les... les... Grands Pécheurs ! :shok:

(Moi je n'en suis qu'un tout petit ! ) :DD

Tu as lu ce que je dis plus haut?

Tu ne parles que de dieu alors que j'évoquais la "vision" de Spinoza...

 

Modifié par Don Juan
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Membre, 0ans Posté(e)
Engardin Membre 1 234 messages
Mentor‚ 0ans‚
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Il y a 1 heure, Don Juan a dit :

Tu as lu ce que je dis plus haut?

Tu ne parles que de dieu alors que j'évoquais la "vision" de Spinoza...

 

T'as raison ! Hier je me disais justement : "faut que je relise Spinoza"...

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
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Il n'est pas si simple, pour moi, de décrire ce sur quoi je m'appuie, une fois que je pars de l'hypothèse que tout va disparaitre à terme, non seulement l'espèce humaine mais aussi l'univers avec sa mort thermique.

En fait partir de telles hypothèses, en transformant ces hypothèses en vécu (tenter de "vivre" ces hypothèses et non pas se contenter de les édicter sans y participer dans le sentiment) est tout de même difficile.

Mais il y a aussi, dans l'élaboration des idées, des obstacles inattendus qu'il faut surmonter.

Nous pensons tous à partir de substrats dont nous ne prenons pas conscience, en tout cas, pas tout de suite.

Si j'observe les penseurs du forum et ceux de tout autre réseau social, je peux distinguer, en eux, grâce à la répétition de leurs idées, ce que j'appelle : une maladie mentale. La maladie mentale se détecte dans la répétition à l'infini des mêmes obsessions. 

Si je peux détecter la maladie mentale chez les autres, grâce à la distance de l'observation, il est nécessaire d'étendre ce concept à soi : quelle est la maladie mentale de chacun, quelle est ma maladie mentale ? La distance de l'observation me permet de la distinguer chez les autres, mais comment la distinguer chez soi, sachant qu'il est difficile de s'observer soi-même sans faire intervenir inconsciemment quantité de "biais" 'destinés à protéger de toute dévalorisation.

 

 

La difficulté tient à ceci : je suis capable de repérer la névrose, la maladie mentale, le conditionnement mental, le biais cognitif, etc.  chez l'autre mais je suis incapable de les distinguer chez moi, (le Je ici est le Je de chacun, pas seulement le mien !). Pire : en détectant le "biais", la maladie mentale, etc. chez l'autre je me crois immunisé contre mes propres "biais" ou autres maladies.

Ce qui m'étonne tout de même c'est que des personnes pourtant intelligentes et cultivées ne se rendent pas compte de leurs propres obsessions. Sortir  par exemple sans cesse des fils de discussion répétitifs sur Jésus me parait quand même assez symptomatique . En constatant ce phénomène local je vois à quel point il est difficile de réfléchir sur soi.

Cela dit la locution "maladie mentale" ne va pas, pas plus que le mot névrose. La difficulté est celle ci : comment qualifier les "travers" chez l'autre ou chez soi sans immédiatement tomber dans une expression dévalorisante ? 

Il faut que je parvienne à trouver une désignation sauve de toute dévalorisation.

 

Modifié par Arkadis
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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
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Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

Si je peux détecter la maladie mentale chez les autres, grâce à la distance de l'observation, il est nécessaire d'étendre ce concept à soi : quelle est la maladie mentale de chacun, quelle est ma maladie mentale ? La distance de l'observation me permet de la distinguer chez les autres, mais comment la distinguer chez soi, sachant qu'il est difficile de s'observer soi-même sans faire intervenir inconsciemment quantité de "biais" 'destinés à protéger de toute dévalorisation.

 

Tout à fait, mais ne crois-tu pas que les maladies mentales des autres sont aussi les nôtres, je veux dire les mêmes, ainsi que les désirs, les volontés, les nesoins, etc et toutes les réactions pour défendre ceci ou cela, nos obsessions me semblent les mêmes...

 

Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

La difficulté tient à ceci : je suis capable de repérer la névrose, la maladie mentale, le conditionnement mental, le biais cognitif, etc.  chez l'autre mais je suis incapable de les distinguer chez moi, (le Je ici est le Je de chacun, pas seulement le mien !). Pire : en détectant le "biais", la maladie mentale, etc. chez l'autre je me crois immunisé contre mes propres "biais" ou autres maladies.

Ceci me semble plus difficile à comprendre, je crois qu'il existe des outils ou moyens  pour se comparer, s'analyser soi-même, cela demande du temps et de la disponibilité ainsi qu'une volonté, une justification pour soi, une raison, un sens, mais je crois la chose aisée toutefois.

 

Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

Ce qui m'étonne tout de même c'est que des personnes pourtant intelligentes et cultivées ne se rendent pas compte de leurs propres obsessions. Sortir  par exemple sans cesse des fils de discussion répétitifs sur Jésus me parait quand même assez symptomatique . En constatant ce phénomène local je vois à quel point il est difficile de réfléchir sur soi.

Je pense que le niveau de culture ou de savoir intellectuel n'a rien à voir avec cette question de réaliser sa propre "folie", il est plus évident de s'en rendre compte lorsqu'on a grandi dans un milieu où l'introspection et l'analyse est une chose courante ou presque un devoir, chez nous cette tendance s'élevait presque au niveau d'une religion, de rites sacrés, derrière toute pensée, ou tout acte se cachait nécessairement une "intention" (un processus) cachée, ignorée (et plus encore), qu'il fallait vouloir débusquer comme un animal dans son terrier.

 

Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

Cela dit la locution "maladie mentale" ne va pas, pas plus que le mot névrose. La difficulté est celle ci : comment qualifier les "travers" chez l'autre ou chez soi sans immédiatement tomber dans une expression dévalorisante ? 

Il faut que je parvienne à trouver une désignation sauve de toute dévalorisation.

Le terme "travers" est très satisfaisant pour ma part, il touche l'espèce humaine et ne doit pas être considérer comme une problème personnel, pour l'autre comme nous-même. L'humanité pense de travers, c'est un fait, et pour rire, je dirais que nos animaux s'en rendent bien compte. Je ne vois pas de dévalorisation, je n'ai jamais ressenti de dévalorisation, nous sommes des malades en puissance, nous ne sommes pas les premiers à  nous en être rendu compte, la seule question est : qu'est-ce qu'on peut faire ? Car la question : est-ce qu'on peut ou doit faire est l'effet d'un "travers".

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 151 messages
Mentor‚ 35ans‚
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Il y a 6 heures, Don Juan a dit :

Car la question : est-ce qu'on peut ou doit faire est l'effet d'un "travers".

Je n'ai pas compris. Il manque un mot?

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
il y a 32 minutes, Ambre Agorn a dit :

Je n'ai pas compris. Il manque un mot ?

Ah oui, je l'ai mal formulé,  je le refais autrement. 

La seule question qui n'est pas un travers c'est : comment le faire ?

Et non si il faut ou si je dois le faire.

C'est mieux?

  • Merci 1
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 278 messages
Forumeur forcené ‚ 44ans‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, Don Juan a dit :

Tout à fait, mais ne crois-tu pas que les maladies mentales des autres sont aussi les nôtres, je veux dire les mêmes, ainsi que les désirs, les volontés, les nesoins, etc et toutes les réactions pour défendre ceci ou cela, nos obsessions me semblent les mêmes...

 

Ceci me semble plus difficile à comprendre, je crois qu'il existe des outils ou moyens  pour se comparer, s'analyser soi-même, cela demande du temps et de la disponibilité ainsi qu'une volonté, une justification pour soi, une raison, un sens, mais je crois la chose aisée toutefois.

 

Je pense que le niveau de culture ou de savoir intellectuel n'a rien à voir avec cette question de réaliser sa propre "folie", il est plus évident de s'en rendre compte lorsqu'on a grandi dans un milieu où l'introspection et l'analyse est une chose courante ou presque un devoir, chez nous cette tendance s'élevait presque au niveau d'une religion, de rites sacrés, derrière toute pensée, ou tout acte se cachait nécessairement une "intention" (un processus) cachée, ignorée (et plus encore), qu'il fallait vouloir débusquer comme un animal dans son terrier.

 

Le terme "travers" est très satisfaisant pour ma part, il touche l'espèce humaine et ne doit pas être considérer comme une problème personnel, pour l'autre comme nous-même. L'humanité pense de travers, c'est un fait, et pour rire, je dirais que nos animaux s'en rendent bien compte. Je ne vois pas de dévalorisation, je n'ai jamais ressenti de dévalorisation, nous sommes des malades en puissance, nous ne sommes pas les premiers à  nous en être rendu compte, la seule question est : qu'est-ce qu'on peut faire ? Car la question : est-ce qu'on peut ou doit faire est l'effet d'un "travers".

Bien sûr, quand nous parlons généralités, philosophie genre : je vais faire un bon devoir de philo, je vais dire : nous partageons tous les mêmes maladies mentales. Mais ici je parle dans les faits, dans le vécu : personne ne pense qu'il partage quelque maladie mentale que ce soit avec les autres. Il y a les discours convenus, sages, et la conduite réelle, dans le quotidien. Dans la conduite réelle, quotidienne, le philosophe sage retire sa tunique et affirme dans ses actes : je ne partage avec toi aucune maladie mentale. Dès qu'il y a un enjeu réel, une transaction quelconque il y a même intérêt à ne pas tenir compte du discours du sage si nous ne voulons nous faire avoir par le sage. Quand le sage dit : je regarde la lune quand je la montre du doigt tandis que l'imbécile regarde le doigt, en fait l'imbécile regarde le doigt que le sage s'apprête à lui fourrer bien profond pendant qu'il regarde la lune !  L'imbécile n'est pas si con que ça. 

On peut connaitre de soi telle ou telle donnée globale, mais dès qu'il s'agit d'action quotidienne, d'action, alors là il y a découverte quotidienne de soi. Mais je fais là peut être une erreur. En effet celui qui vit dans un quotidien sédentaire, toujours le même, oui, celui là peut se connaitre car il vit dans un univers borné, il vit dans un univers borné par une sphère des fixes. Il vit de routines et cette routine peut lui permettre de fixer définitivement sa personnalité. Mais le nomade, qui n'a lui aucun frontière, celui là sans cesse se transforme au gré de sa marche et de ses rencontres. 

A propose du concept de "maladie mentale" en fait je suis parti de cas particuliers et j'ai eu le tort de vouloir généraliser, de vouloir philosopher comme philosophe le philosophe conventionnel. Il faut que je revienne aux réalités, aux fait réels observés pour bien distinguer ce dont je voulais parler.

 

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 916 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Arkadis a dit :

personne ne pense qu'il partage quelque maladie mentale que ce soit avec les autres.

Et alors ? Cela en fait-il une vérité  ?

 

Il y a 3 heures, Arkadis a dit :

Dans la conduite réelle, quotidienne, le philosophe sage retire sa tunique et affirme dans ses actes : je ne partage avec toi aucune maladie mentale.

Il ne s'agit pas de "partager"... Les processus sont les mêmes, les réactions sont les mêmes, les peurs sont les mêmes, le déni est le même.

 

Il y a 3 heures, Arkadis a dit :

On peut connaitre de soi telle ou telle donnée globale, mais dès qu'il s'agit d'action quotidienne, d'action, alors là il y a découverte quotidienne de soi. Mais je fais là peut être une erreur. En effet celui qui vit dans un quotidien sédentaire, toujours le même, oui, celui là peut se connaitre car il vit dans un univers borné, il vit dans un univers borné par une sphère des fixes. Il vit de routines et cette routine peut lui permettre de fixer définitivement sa personnalité. Mais le nomade, qui n'a lui aucun frontière, celui là sans cesse se transforme au gré de sa marche et de ses rencontres.

Non, qu'est-ce que peut signifier "se connaître soi" ? Quoi d'autre que connaître au mieux les symptômes d'un "dérangement", ou mieux encore les causes ? Ou mieux encore le moyen d'en échapper ?

Ne philosophons pas, cherchons vraiment s'il y a quelque chose à trouver....

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 199 messages
Maitre des forums‚
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Le 22/02/2025 à 07:01, Arkadis a dit :

Si je prends en considération la disparition de l'espèce humaine, évènement éminemment probable selon les paléontologues (voir le site du Museum National d'Histoire Naturelle) je m'aperçois que  les notions de mal, de bien, de vrai, de faux etc. disparaitront bien sûr avec l'espèce, ce qui souligne le caractère "mortel" de ces notions (non absolues), qui n'ont de sens que tant que l'humain existe (de même que Dieu n'existe que tant que les humains existent).

D'autres espèces que la notre connaissent le bien et le mal, etc. Si la vie se développe au point de voir apparaître des Sujets, les Valeurs, etc., apparaissent. Avec l'apparition du Sujet, de la subjectivité, au sens (il pleut) s'ajoute le Sens (j'aime, j'aime pas).

Le 22/02/2025 à 07:38, Don Juan a dit :

Mais qu'en sera-t-il pour le dieu de Spinoza ?

S'il n'y a plus personne pour y penser et le penser, il disparaitra aussi. Ne pas prendre des vessies pour des lanternes. C'est mon truc préféré chez Kant : même s'il pense à Dieu, c'est toujours un homme, un Sujet, qui y pense. Spinoza a lu et très très bien lu Aristote, et il s'est dit, je vais faire mieux, " more geomotrico ", tellement bien, sans ironiser un instant, que le Dieu disparaît. Personne n'a songé à comparer l'entéléchie (le problème de l'actualisation) d'Aristote et la nature naturante et naturée de Spinoza, c'est dommage. Je démonte très bien l'entéléchie d'Aristote, et il me semble bien que la nature naturante et naturée se démonte de la même façon (petite prudence de ma part : je connais bien mieux Aristote que Spinoza).

Le 22/02/2025 à 08:52, Arkadis a dit :

Problème pour moi : je ne crois pas en Dieu ni en la vie éternelle. Et ne ne crois pas en un univers, une Nature, éternel.le non plus. 

" Ombre et poussière !! " (Proximo dans " Gladiator " !).

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Engardin Membre 1 234 messages
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Il y a 21 heures, Arkadis a dit :

 en fait l'imbécile regarde le doigt que le sage s'apprête à lui fourrer bien profond pendant qu'il regarde la lune ! 

:DD:DD:DD

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Engardin Membre 1 234 messages
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Il y a 21 heures, Arkadis a dit :

celui qui vit dans un quotidien sédentaire, toujours le même, oui, celui là peut se connaitre car il vit dans un univers borné, il vit dans un univers borné par une sphère des fixes. Il vit de routines et cette routine peut lui permettre de fixer définitivement sa personnalité. Mais le nomade, qui n'a lui aucun frontière, celui là sans cesse se transforme au gré de sa marche et de ses rencontres. 

 

On pourrait aussi bien dire que le nomade ne peut pas se connaitre parce qu'il se fuit...

Et ce serait aussi bête. ce sont des images fixes. Qui donne l'impression de tout avoir compris.

Il faut revenir à l'individu. Des sédentaires se connaissent (si tant est qu'il faille se connaitre !) et d'autres non, et des nomades, idem.

Un nomade est souvent nomade parce qu'on l'y a contraint. (Psychologiquement, culturellement :o°). Et il fait alors de nécessité vertu :o°.

Et son nomadisme au lieu de le faire évoluer, le fera tourner en rond indéfiniment. (Et revenir sans cesse à son point de départ.)

On peur le constater ! :DD

 

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