La justice restaurative – Trouver l'apaisement par le dialogue

il y a 5 minutes, Elisa* a dit :

 Notre représentation imagée ici est un avatar mais derrière, il existe bel et bien une personne ac une sensibilité, des principes, des valeurs, des convictions, des idées, etc… 

Mais ce sont les mêmes personnes qui à la fois t'explique que nous ne sommes rien ici, et à la fois qu'il faut faire preuve de respect et de bienveillance. En fait, ça dépend surtout qui ils ont dans le nez, c'est du discours à géométrie variable. Rien qu'il vaille la peine de se fatiguer. C'est de l'hypocrise et du foutage de gueule. Restons focalisé sur le sujet de ce topic. 

il y a 32 minutes, Beebee a dit :

Pour revenir au "débat", c'est un chouette sujet. J'ai eu l'occasion d'en parler un peu à l'occasion du film "Je verrai toujours vos visages" qui m'avait fait comprendre deux choses:

* au tribunal, la justice s'occupe d'une réparation devant la société. Il est question de mettre hors service un tueur, un voleur, un harceleur, de le punir, de lui faire payer ses actes répréhensibles afin qu'il ne s'en prenne pas à quelqu'un d'autre. S'il est déclaré coupable évidemment.

* la victime et encore moins sa famille, n'est pas tant que ça prise en compte, d'où parfois une certaine déception plus qu'un soulagement, même en cas de condamnation.

La justice réparatrice, comme il a été répété maintes et maintes fois tout au long du topic, place la victime au coeur du processus, non pas pour qu'elle pardonne mais pour avoir des réponses aux questions qu'elle se pose, à ce qui l'empêche d'avancer malgré la condamnation de son agresseur, malgré les réparations qu'elle a pu toucher. Il n'est pas seulement question de celui ou celle qui a été condamné, il n'est plus question de la société à protéger, on se concentre aussi sur la victime. Je trouve cette démarche extraordinaire.

On ne va pas se mentir, je vois quand même un souci : le coût. Les préparations en amont des rencontres bétonnées semblent très longues et nécessitent l'implication du personnel de l'institution judiciaire. Et déjà qu'ils ne sont pas assez nombreux, apparemment, pour traiter tous les dossiers...

Comme c'est quelque chose que je fais régulièrement, je vais parler de moi. 

Il y a de ça bien longtemps, je reçois un appel de ma grand mère qui m'informe que m'a mère est aux urgences, elle s'est faite agressé dans le cadre de son boulot d'infirmière. J'étais en moto, j'ai foncé aux urgences avec à la fois la peur de ce qui allait arriver à ma mère et la rage qui serrait le casque avec l'espoir de rencontrer son agresseur et de clairement lui faire sortir la cervelle par le nez. 

Il y a eu une plainte évidemment, puis un jugement et je tenais à aller au tribunal pour voir l'ordure qui s'en est pris à ma mère. J'avais imaginer le défoncer à la sortie mais la magie du tribunal a opéré. L'avocate de l'accusé m'a fait bondir avec son argument "les infirmières sont là pour ça, elles savent pour quoi elles signent en devant infirmière", mais le procureur et la Présidente ne l'ont pas entendu de cette oreille. L'agresseur n'a pas été en prison, mais il a été condamné et notamment à payer une somme toute symbolique en fonction de ce qu'il gagnait. La société, par la voix du procureur et celle de la Présidente avait reconnu l'agression de ma mère. Et ça m'a suffit. J'étais apaisé en sortant du tribunal. Il y a eu une reconnaissance, c'est tout ce qu'il me fallait. 

Après il n'y a pas eu de morts, il n'y a pas eu de viol non plus... Est ce que la reconnaissance est insuffisante pour ces cas? Peut être... 

Une ex compagne qui a été violé par son père ne voulait pas porter plainte, elle voulait une reconnaissance... "oui je l'ai fais, c'est vrai" et accessoirement "je te demande pardon"... mais la réponse a été plutôt "bon ça va, on va pas non plus en faire toute une histoire". Elle n'a pas sa reconnaissance... Si c'était passé au tribunal, elle aurait les excuses d'un homme qui ne veut pas aller en prison. Avec peut être les mêmes larmes que Jonathan Daval. 

il y a 11 minutes, Elisa* a dit :

 Notre représentation imagée ici est un avatar mais derrière, il existe bel et bien une personne ac une sensibilité, des principes, des valeurs, des convictions, des idées, etc… 

Tout à fait et libre à chacun de dévoiler ou pas tel  ou tel aspect de sa personnalité réelle,à part son identité  et mon adresse et encore certain(e)s les connaissent et ce qui concerne des tiers je ne cache pas grand chose car je ne ressent pas le besoin de le faire.

             A chacun ses choix !

il y a 17 minutes, Elisa* a dit :

 Notre représentation imagée ici est un avatar mais derrière, il existe bel et bien une personne ac une sensibilité, des principes, des valeurs, des convictions, des idées, etc… 

Je comprends et effectivement quand on se fait insulter, surtout gratuitement ou sans savoir pourquoi, ce n'est pas agréable. Ce n'est pas agréable mais les agresseurs ne savent pas qui ils agressent... Ils pensent agresser un provocateur par exemple ou tout simplement ils répondent à une peur qu'ils ont en eux et qu'ils pensent voir chez l'autre. Au même titre que tu vas insulter et taper la table basse parce que tu t'es pris le petit orteil dedans... ça vaut pour les agressions mais pareil pour les câlins... Si l'homme que tu aimes t'embrasse en pensant à une autre, tu vas pas te dire "derrière l'image d'une autre il y a mon visage et c'est moi qu'il embrasse". Ben non, il embrasse l'autre à travers toi... 

il y a 14 minutes, Axo lotl a dit :

Restons focalisé sur le sujet de ce topic. 

Absolument !

Je plussoie @Beebee qui comme d’hab’, sait trouver les mots justes et exprime bcp mieux que je n’aurais su le faire le fond de ma pensée.

J’aime particulièrement ceci : 

il y a 58 minutes, Beebee a dit :

La justice réparatrice, comme il a été répété maintes et maintes fois tout au long du topic, place la victime au coeur du processus, non pas pour qu'elle pardonne mais pour avoir des réponses aux questions qu'elle se pose, à ce qui l'empêche d'avancer malgré la condamnation de son agresseur, malgré les réparations qu'elle a pu toucher. Il n'est pas seulement question de celui ou celle qui a été condamné, il n'est plus question de la société à protéger, on se concentre aussi sur la victime. Je trouve cette démarche extraordinaire.

il y a 3 minutes, Elisa* a dit :

Je plussoie @Beebee

Je (mon avatar) ne suis ici que pour la reconnaissance et les bravos

il y a 4 minutes, Beebee a dit :

Je (mon avatar) ne suis ici que pour la reconnaissance et les bravos

Allez, parce que c’est touaaa !

il y a 3 minutes, Beebee a dit :

Je (mon avatar) ne suis ici que pour la reconnaissance et les bravos

Tu connais ton "je" mais nous ne connaissons que ton avatar... Je pourrais même tomber amoureux de toi, que tu me répondrais qu'on ne se connait pas... me trompe je? enfin "je" mon avatar se trompe t'il?  

il y a 7 minutes, Crabe_fantome a dit :

Tu connais ton "je" mais nous ne connaissons que ton avatar...

Dit-il, en faisant régulièrement et de façon assez détaillée, l’analyse "psy" de forumeurs, à partir de quelques phrases. Voire de quelques mots...

à l’instant, Mite_Railleuse a dit :

Dit-il, en faisant régulièrement et de façon assez détaillée, l’analyse "psy" de quelques forumeurs, à partir de quelques phrases. Voire de quelques mots...

Je plaide coupable  Il m'arrive même de me tromper parfois ^^ Je suis comme ça, je suis curieux des gens et de leur avatar... C'est peut être pour ça que je me fous à poil émotionnellement la plupart du temps, une manière de rééquilibrer les choses; Si je crois mettre l'autre à nu, alors je fais de même.

Est ce que quelqu'un souhaite me juger ou me condamner pour ça? Eli Eli, lama sabachthani 

Il y a 16 heures, Crabe_fantome a dit :

Tu connais ton "je" mais nous ne connaissons que ton avatar... Je pourrais même tomber amoureux de toi, que tu me répondrais qu'on ne se connait pas... me trompe je? enfin "je" mon avatar se trompe t'il?  

Je te dirai surtout que je ne suis pas intéressée.  Même virtuellement. Parce que je ne viens pas ici pour ça.

Fin du HS

Il y a 1 heure, Beebee a dit :

Je te dirai surtout que je ne suis pas intéressée.  Même virtuellement. Parce que je ne viens pas ici pour ça.

Fin du HS

Apriori on est raccord là dessus... reste que mon exemple me semble pertinent quand à la différence réalité/représentation 

Fin du HS

Je n’ai pas vu le film susmentionné, cependant j’écoute depuis le début de l’été le podcast « Esprit de justice » sur France Culture qui aborde plutôt bien le sujet et permet de répondre à certaines interrogations.
Justement, ce que j’en retiens, c’est que cette justice restaurative permet aux victimes de poser les questions qu’elles n’auraient pu poser au cours d’une procédure classique dans le cadre de la justice pénale. Certain(e)s victimes ont sans doute besoin de réponse pour pouvoir avancer. Il s’agirait aussi de conscientiser les auteurs d’infractions. 
Voici le lien :  https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/esprit-de-justice/que-faut-il-attendre-de-la-justice-restaurative-9144102

J'ai vu le film hier soir, édifiant avec une belle brochette d'acteurs. Sans vraiment parler de "pardon" chacun se deleste comme il peut, ça peut valoir bien des séances chez le psy.