Le non-dit, l'implicite, l'ellipse

Connaissez-vous des gens qui sont adeptes de cette forme de communication ?

Je ne parle pas de dissimulation, mais du fait d'intérioriser les sujets délicats, d'éviter ceux qui sont susceptibles de générer du conflit.

J'ai une amie qui est comme ça. Si je lui demande si ça va et que ce n'est pas le cas, elle va éluder la question en me la retournant, si elle est contrariée par quelque chose elle ne va pas vouloir en parler mais parler de sujets légers, si elle est en désaccord avec moi sur un sujet elle va ignorer mon propos et embrayer sur autre chose, s'il y a un gros couac entre nous, faire la morte plutôt que de chercher à crever l'abcès. C'est très déstabilisant, j'ai vraiment du mal à comprendre cette façon de fonctionner. Pour moi un problème, si on ne l'aborde pas, il ne disparaît pas de lui-même, au contraire il pourrit, se gangrenne.

Vous connaissez des personnes qui fonctionnent comme ça ? Vous fonctionnez comme ça ? 

il y a 14 minutes, Luchik a dit :

Connaissez-vous des gens qui sont adeptes de cette forme de communication ?

Je ne parle pas de dissimulation, mais du fait d'intérioriser les sujets délicats, d'éviter ceux qui sont susceptibles de générer du conflit.

J'ai une amie qui est comme ça. Si je lui demande si ça va et que ce n'est pas le cas, elle va éluder la question en me la retournant, si elle est contrariée par quelque chose elle ne va pas vouloir en parler mais parler de sujets légers, si elle est en désaccord avec moi sur un sujet elle va ignorer mon propos et embrayer sur autre chose, s'il y a un gros couac entre nous, faire la morte plutôt que de chercher à crever l'abcès. C'est très déstabilisant, j'ai vraiment du mal à comprendre cette façon de fonctionner. Pour moi un problème, si on ne l'aborde pas, il ne disparaît pas de lui-même, au contraire il pourrit, se gangrenne.

Vous connaissez des personnes qui fonctionnent comme ça ? Vous fonctionnez comme ça ? 

Oui j’en ai connu plusieurs… et notamment intra-familiales.
Des personnes qui éludent ou peut-être pour certaines, qui préfèrent faire l’autruche.

Perso, suis à l’inverse : j’exprime mes accords comme mes désaccords, il faut que cela sorte. Et puis hop, après on peut passer à autre chose de plus intéressant, positif. 

J’ai horreur des non-dits, des faux-fuyants ! 

à l’instant, Elisa* a dit :

Oui j’en ai connu plusieurs… et notamment intra-familiales. Des personnes qui éludent ou peut-être pour certaines préfèrent faire l’autruche.

Perso, suis à l’inverse : j’exprime mes accords comme mes désaccords, il faut que cela sorte. Et puis hop, on peut passer à autre chose de plus intéressant, positif. 

J’ai horreur des non-dits, des faux-fuyants ! 

Voilà, pareil 

Bon du coup ce n'est pas toi qui va m'éclairer sur la façon de fonctionner de ces étranges spécimens...

il y a 3 minutes, Luchik a dit :

Voilà, pareil 

Bon du coup ce n'est pas toi qui va m'éclairer sur la façon de fonctionner de ces étranges spécimens...

Ben non désolée… je sais juste que pour certaines, ces personnes se refusent à voir la réalité en face et donc préfèrent l’occulter. Une sorte de déni… peut-être pour ne pas en arriver au clash.

Pour d’autres peut-être de l’embarras ou de la timidité, je sais pas… il peut y avoir tant de cas de figure.

Bref… peux pas trop t’aider hormis te soutenir en espérant que cela s’arrange ac ton amie. 

il y a 4 minutes, Elisa* a dit :

Ben non désolée… je sais juste que pour certaines, ces personnes se refusent à voir la réalité en face et donc préfèrent l’occulter. Une sorte de déni… peut-être pour ne pas en arriver au clash.

Pour d’autres peut-être de l’embarras ou de la timidité, je sais pas… il peut y avoir tant de cas de figure.

Bref… peux pas trop t’aider hormis te soutenir en espérant que cela s’arrange ac ton amie. 

Merci

C'est aussi comme ça que j'interprète le fait de faire la morte lorsqu'il y a un couac (alors même qu'il n'y a pas eu dispute ni même reproche). Mais il est évident qu'il y en aurait si elle me répondait... 

Après ça s'inscrit vraiment dans une forme de personnalité spécifique, c'est un ensemble cohérent, avec des aspects exaspérants comme ce réflexe d'enterrer les problèmes plutôt que de les affronter, mais aussi d'autres tout à fait respectables comme la pudeur (le fait garder ses douleurs ou sentiments pour soi), ou encore une certaine délicatesse (éviter les sujets qui peuvent blesser)... Il y a bien une logique, mais c'est tellement à l'opposé de ma façon d'être que j'ai vraiment du mal à l'appréhender.

il y a 11 minutes, Luchik a dit :

Merci

C'est aussi comme ça que j'interprète le fait de faire la morte lorsqu'il y a un couac (alors même qu'il n'y a pas eu dispute ni même reproche). Mais il est évident qu'il y en aurait si elle me répondait... 

Après ça s'inscrit vraiment dans une forme de personnalité spécifique, c'est un ensemble cohérent, avec des aspects exaspérants comme ce réflexe d'enterrer les problèmes plutôt que de les affronter, mais aussi d'autres tout à fait respectables comme la pudeur (le fait garder ses douleurs ou sentiments pour soi), ou encore une certaine délicatesse (éviter les sujets qui peuvent blesser)... Il y a bien une logique, mais c'est tellement à l'opposé de ma façon d'être que j'ai vraiment du mal à l'appréhender.

Je t’en prie ! 

Oui, il existe une forme de pudeur et de délicatesse mais disons que parfois certaines qualités selon les circonstances, peuvent se transformer en entraves.

Dans le cas que tu évoques, ce mutisme est quelque part un peu comme un refus ou une incapacité à communiquer.

La finalité étant assez souvent l’évitement de toute confrontation, peut-être aussi la peur de décevoir ou d’aller trop loin, de blesser… ou de perdre son ami.ie.

L’être humain et ses complexités… 

Il y a 2 heures, Elisa* a dit :

Oui j’en ai connu plusieurs… et notamment intra-familiales.
Des personnes qui éludent ou peut-être pour certaines, qui préfèrent faire l’autruche.

Perso, suis à l’inverse : j’exprime mes accords comme mes désaccords, il faut que cela sorte. Et puis hop, après on peut passer à autre chose de plus intéressant, positif. 

J’ai horreur des non-dits, des faux-fuyants ! 

Eh ben ...

Bonjour 

Il y aussi ( et ça peut nous arriver à tous ) que la clarté n'est pas souhaité : en effet , la non connaissance , le flou permet de ne pas se responsabiliser , de dire que l'on ne sait pas et de ne pas se positionner . Je parle dans une situation concrète , sur d'autres plans , dimensions ( politiques ou autres ) c'est plus compliqué car on a pas toutes les cartes en mains ni accès à toutes les infos ( désinformations , distorsions , lois floues ou qui sont contredites par une autre loi et cela génère une impasse , etc.. ) mais certaines impasses pourraient trouver un passage mais pour cela il faut que l'ensemble des concernés se positionnent et fassent entendre leurs voix en exigeant la cohérence et en dénonçant l'inacceptabilité  de ces lois . 

Quelqu'un qui parle très clairement et qui va vouloir aller au fond d'un problème n'est pas apprécié , c'est la fuite . Pouvoir se plaindre d'une situation , critiquer mais lorsqu'il va s'agir de concrètement agir pour que ça change , là c'est plus compliqué . 

En général, c'est bien d'être direct et d'éviter les non-dits. Mais il faut parfois faire preuve d'une certaine délicatesse:  La personne en face n'a pas toujours envie d'entendre ce qu'on a à dire, ou le moment n'est pas approprié.  

Et sur le fameux : ça va ? Faut accepter qu'on ait pas toujours envie de parler de nos problèmes,  ou que l'on fait preuve de pudeur etc... 

Juste respecter aussi le silence de l'autre (quand il ne s'agit pas d'un renferment systématique). 

Sinon dans le milieu professionnel,  il m'est arrivé de discuter avec des personnes qui parlaient de manière sybilline. Genre, on se comprends hein ? J'ai horreur de ça 

Pour certaines personnes, tout un tas de choses semblent évidentes et ne méritent pas la peine d'être énoncées car elles sont triviales ou tautologiques.

Je crois que tout le monde est comme ça, je veux dire tout le monde élude les sujets dont il n'a pas envie de parler, du moins pas à n'importe qui.

Ce défaut vaut d'ailleurs peut-être mieux que le défaut contraire : parler à tort et à travers.

Donc, si l'on veut qu'autrui se livre davantage, il faut d'abord gagner sa confiance, ce n'est pas toujours facile.

Ca m'arrive d'avoir ce type de comportement avec certaines personnes (pas systématique ni avec tout le monde pareil par contre) .... dont les points de vues me hérissent tellement le poil que je sens que si j'accepte de discuter clairement, donner un point de vue ou quoi, ça va virer direct la confrontation musclée et je risque de partir dans le sarcasme et le mépris et je vais dire des choses que je vais finir par regretter parce que je me connais, je n'arriverais pas à débattre ou donner un avis "calmement" sur tel ou tel sujet et comme je connais les points de vue de l'autre bah, je pratique l'esquive salutaire !

L'évitement d'un sujet de conversation, changer de sujet pour quelque chose de plus léger .. je peux le faire quand le sujet de discussion me gonfle prodigieusement et que je préfèrerais avaler de l'acide que de parler de ça ... dans ma tête ce qui se passe et ce que je me dis c'est "Ohlala putain, le/la vl'a qui remet encore ça, ça me gonfle, j'ai le choix entre l'écouter semi réveillée semi endormie et attendre la fin du calvaire ou tenter habilement un changement de sujet de conversation pour éviter la séance de radottage, je compte jusqu'à 3 j'essaye ..". Ca m'arrive constamment avec un de mes collègues de boulot ça !

Si je refuse de parler de mes problèmes alors qu'il est évident que ça ne va pas, c'est probablement parce que je n'ai pas suffisamment confiance en la personne, je vais parler oui mais pas avec n'importe qui, y en avec qui je vais en parler franchement, d'autre ou je vais esquiver. Ma dernière esquive en date, c'était avec un très bon copain .. je l'apprécie beaucoup, mais j'ai pas confiance à 100%. Je déteste une autre de ses amies en fait je la hais carrément. Je supporte déjà mal de le partager avec elle ou le fait qu'il soit pote avec elle ... ça m'est déjà particulièrement insupportable alors il est écarté des trucs important ou de ce qui m'arrive de négatif dans ma vie ou de ce qui ne va pas. C'est le dernier pote au monde à qui j'irais parler de ce genre de chose ... pour qu'il aille le raconter, même sans faire exprès ou qu'il fasse une gaffe quand il se trouve avec ma pire ennemie qui est aussi sa pote ? Moi vivante ça arrivera pas, elle s'en servirait contre moi cette salope. Disons que cet état de fait, fait qu'on est pote, tant qu'elle est pas dans les parages mais comme je sais qu'il l'apprécie aussi et la fréquente, les trucs qui vont pas, si j'ai pas le moral, n'importe quoi, un problème de boulot, privé ... il a pas le droit d'être au courant et je vais esquiver systématiquement la discussion et l'écarter de ces sujets là voir je détournerais en lui disant "et toi ?" pour ne pas avoir à répondre et s'il me met au pieds du mur je n'aurais aucun scrupule à mentir parce que s'il le cherche bah voilà il l'aura quoi ... quand je ne veux pas je ne veux pas point final. Même s'il voit à ma tête que sa va pas fort et qu'il insiste autant qu'il veux, il ne saura rien du tout ... parce qu'il a des fréquentations trop douteuses et que j'aime pas et que du coups je me méfie extrêmement de tout ce qui pourrait lui tomber dans les oreilles. Je l'apprécie par ailleurs mais non ... je reste très méfiante à cause de cette brebis galeuse qu'il a l'air d'apprécier. 

Avec les gens que j'aime, pas de non-dits et s'il y a un problème il faut crever l'abcès et après tout roule.

Aves des gens que je connais moins bien ou que je n'ai pas envie de froisser (je pense au compagnon de ma mère par exemple), je laisse dire toutes les conneries qu'il veut, j'enregistre ça dans un coin de mon cerveau, puis à un moment donné je relance la conversation sur le sujet, je ne le laisse pas parler et je lui assène mes quatre-vérités comme si ce n'était pas spécialement à lui que ça s'adressait... Oui, c'est fourbe de ma part mais ainsi, envers lui en tout cas, les apparences sont sauves et moi j'ai vidé mon sac

Il y a 20 heures, Luchik a dit :

Je ne parle pas de dissimulation, mais du fait d'intérioriser les sujets délicats, d'éviter ceux qui sont susceptibles de générer du conflit.

J'ai une amie qui est comme ça. Si je lui demande si ça va et que ce n'est pas le cas, elle va éluder la question en me la retournant, si elle est contrariée par quelque chose elle ne va pas vouloir en parler mais parler de sujets légers, si elle est en désaccord avec moi sur un sujet elle va ignorer mon propos et embrayer sur autre chose, s'il y a un gros couac entre nous, faire la morte plutôt que de chercher à crever l'abcès. C'est très déstabilisant, j'ai vraiment du mal à comprendre cette façon de fonctionner. Pour moi un problème, si on ne l'aborde pas, il ne disparaît pas de lui-même, au contraire il pourrit, se gangrenne.

Une façon de se protéger, probablement. A-t-elle eu un parcours de vie difficile ?

Il y a 20 heures, Luchik a dit :

Vous fonctionnez comme ça ? 

S'il y a un problème je préfère que l'on en parle tout de suite (ou le plus rapidement possible), que l'on s'explique afin qu'il n'y ait pas de malentendus qui empoisonneraient l'avenir.

En revanche je n'aime pas parler de moi, je préfère écouter l'autre.

Il y a 10 heures, Carnéade a dit :

Je crois que tout le monde est comme ça, je veux dire tout le monde élude les sujets dont il n'a pas envie de parler, du moins pas à n'importe qui.

Voilà oui, tout dépend de la personne avec qui l'on est; si l'on est proche ou pas.

Il y a 10 heures, Carnéade a dit :

Ce défaut vaut d'ailleurs peut-être mieux que le défaut contraire : parler à tort et à travers.

Malheureusement, beaucoup de personnes sont ainsi (en tout cas selon mes constatations personnelles); des femmes en grande majorité.

Il y a 19 heures, Luchik a dit :

(...) Après ça s'inscrit vraiment dans une forme de personnalité spécifique, c'est un ensemble cohérent, avec des aspects exaspérants comme ce réflexe d'enterrer les problèmes plutôt que de les affronter, mais aussi d'autres tout à fait respectables comme la pudeur (le fait garder ses douleurs ou sentiments pour soi), ou encore une certaine délicatesse (éviter les sujets qui peuvent blesser)... Il y a bien une logique (...)

Occulter les problèmes au lieu de les affronter est effectivement le côté négatif de ce genre de personnalité mais la discrétion quant à ses propres douleurs et autres problèmes d'ordre existentiel ainsi que le fait d'éviter les sujets pouvant blesser autrui, tout cela en est le côté positif.

Il y a 20 heures, Luchik a dit :

Je ne parle pas de dissimulation, mais du fait d'intérioriser les sujets délicats, d'éviter ceux qui sont susceptibles de générer du conflit.

J'ai une amie qui est comme ça. Si je lui demande si ça va et que ce n'est pas le cas, elle va éluder la question en me la retournant, si elle est contrariée par quelque chose elle ne va pas vouloir en parler mais parler de sujets légers, si elle est en désaccord avec moi sur un sujet elle va ignorer mon propos et embrayer sur autre chose, s'il y a un gros couac entre nous, faire la morte plutôt que de chercher à crever l'abcès (...)

Elle est ainsi avec tout le monde, famille et amis-es, tu penses ?

Le 03/07/2023 à 19:59, Passiflore a dit :

 

Une façon de se protéger, probablement. A-t-elle eu un parcours de vie difficile ?

Pas particulièrement, hormis ces dernières années, mais je crois qu'elle a toujours été comme ça. Sa mère l'était aussi.

Le 03/07/2023 à 20:20, Passiflore a dit :

 

Occulter les problèmes au lieu de les affronter est effectivement le côté négatif de ce genre de personnalité mais la discrétion quant à ses propres douleurs et autres problèmes d'ordre existentiel ainsi que le fait d'éviter les sujets pouvant blesser autrui, tout cela en est le côté positif.

 

Elle est ainsi avec tout le monde, famille et amis-es, tu penses ?

Oui c'est vraiment une façon d'être chez elle. Et je te rejoins sur les aspects positifs, c'est pour ça que je ne dissocie pas les côtés agaçants du reste, ça va avec.

Le 03/07/2023 à 03:51, eriu a dit :

Bonjour 

Il y aussi ( et ça peut nous arriver à tous ) que la clarté n'est pas souhaité : en effet , la non connaissance , le flou permet de ne pas se responsabiliser , de dire que l'on ne sait pas et de ne pas se positionner . Je parle dans une situation concrète , sur d'autres plans , dimensions ( politiques ou autres ) c'est plus compliqué car on a pas toutes les cartes en mains ni accès à toutes les infos ( désinformations , distorsions , lois floues ou qui sont contredites par une autre loi et cela génère une impasse , etc.. ) mais certaines impasses pourraient trouver un passage mais pour cela il faut que l'ensemble des concernés se positionnent et fassent entendre leurs voix en exigeant la cohérence et en dénonçant l'inacceptabilité  de ces lois . 

Quelqu'un qui parle très clairement et qui va vouloir aller au fond d'un problème n'est pas apprécié , c'est la fuite . Pouvoir se plaindre d'une situation , critiquer mais lorsqu'il va s'agir de concrètement agir pour que ça change , là c'est plus compliqué . 

Ne pas se positionner quand on estime ne pas avoir les infos pour le faire je trouve ça tout à fait louable. C'est taire son avis pour ne pas déplaire que je ne comprends pas. Perso je préfère qu'on me dise clairement "je ne suis pas d'accord" que de parler d'autre chose ou pire, de ne pas répondre du tout.