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Surtourisme : Instagram va-t-il tuer les derniers paradis terrestres ?

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Black Dog

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Membre, 153ans Posté(e)
Black Dog Membre 4 684 messages
Forumeur vétéran‚ 153ans‚
Posté(e)

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

Photo Natacha de Mahieu

L’appli contribue à l’explosion de ce tourisme de masse extrême qui abîme des sites naturels. La photographe Natacha de Mahieu a illustré ce fléau qui touche les paysages “instagrammables”, des gorges de l’Ardèche jusqu’au désert des Bardenas, en Espagne.

Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Photo Natacha de Mahieu

Calanques, gorges du Verdon ou de l’Ardèche : en France, première destination touristique mondiale (90 millions de visiteurs internationaux en 2019), de plus en plus de sites sont malades de « surtourisme » – autrement dit de surfréquentation, stade ultime du tourisme de masse. Parmi les victimes de ce fléau 2.0, les paysages « instagrammables » se retrouvent en première ligne. Sur les réseaux sociaux, les internautes cherchent en effet à publier l’image au décor enchanteur, celle qui va remporter l’adhésion et les « like ». Or dans la vraie vie, l’arbre au tronc courbe et bucolique, la vue idyllique sur un champ vallonné attirent une foule bien réelle en quête du même cadrage, du même point de vue. Un mimétisme qui questionne Natacha de Mahieu : « Dans le désert des Bardenas, en Espagne, le rocher photographié est toujours le même, sous le même angle… Sur le plateau de Valensole, c’est en général le premier champ de lavande. Vu de haut en drone, on dirait même un parking. Mais quelques kilomètres plus loin, la campagne est déserte. »

La fin des sites confidentiels

Autre risque des réseaux sociaux, ils peuvent entraîner du jour au lendemain une attention pour des sites à la renommée jusqu’alors locale. À l’instar des calanques, autre lieu photographié par Natacha de Mahieu. « Nous nous trouvons sur la Côte d’Azur, proche de Marseille, deuxième ville de France. C’est dire si nous n’avions pas besoin d’Instagram pour attirer les visiteurs, constate Nicolas Chardin, directeur du parc national des Calanques. Mais les réseaux sociaux exacerbent les tensions : ils peuvent générer subitement une fréquentation massive sur un espace restreint. » Il a suffi de quelques photos pour que les jeux de lumière azuréens de la grotte bleue, connue jusqu’en 2019 que par les habitants du coin, se diffusent à grande échelle sur Instagram. « Deux ans plus tard, elle vient d’être classée numéro deux des lieux “secrets « à découvrir autour de Marseille ! »

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Photo Natacha de Mahieu

Or ces sites confidentiels, devenus « selfie spots », ne sont souvent pas dotés d’infrastructures pour accueillir une affluence aux conséquences parfois dramatiques. Ainsi dans la calanque de Sugiton. Le piétinement a entraîné l’érosion de la garrigue et la mise à nu des racines de grands pins, au risque de voir apparaître un panorama lunaire sous les serviettes de plage. « Nous avançons toujours sur une ligne de crête pour concilier accueil du public et protection de l’environnement. Mais ici, on risquait de perdre un paysage de façon irréversible, ce qui nous a convaincus de tester, cet été, des mesures innovantes pour faire baisser le nombre de visites de 2 500 à 400 par jour. » Soit la mise en place d’un site Internet dédié, d’une surveillance à l’entrée par une société de gardiennage et des vigiles, de rondes de la police de l’environnement. Et une première en France : du 10 juillet au 21 août, il fallait s’inscrire pour accéder à la calanque. « Les visites affichaient en général complet trois jours avant. De nombreuses personnes nous ont dit combien elles étaient heureuses de redécouvrir les lieux sans la foule. » Réservera-t-on bientôt sa place en forêt comme au spectacle ? « C’est une problématique universelle qui nous touche tous, en Espagne ou en Norvège, à 20 ans comme à 60, conclut Natacha de Mahieu. Reste une question : pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi ? »

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Photo Natacha de Mahieu


À consulter
Le site de Natacha de Mahieu.

 

 

 

Source : telerama.fr

Modifié par Black Dog
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Membre, 70ans Posté(e)
Frank_N Membre 4 330 messages
Maitre des forums‚ 70ans‚
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Ce n'est pas Instagram le fautif mais la bêtise humaine qui fait que tout le monde (ou presque) veut faire pareil que le guignol (ou la) qui, bien souvent, moyennant finances, vient se faire photographier sur un site.

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)
il y a 51 minutes, Black Dog a dit :

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

Photo Natacha de Mahieu

L’appli contribue à l’explosion de ce tourisme de masse extrême qui abîme des sites naturels. La photographe Natacha de Mahieu a illustré ce fléau qui touche les paysages “instagrammables”, des gorges de l’Ardèche jusqu’au désert des Bardenas, en Espagne.

Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Photo Natacha de Mahieu

Calanques, gorges du Verdon ou de l’Ardèche : en France, première destination touristique mondiale (90 millions de visiteurs internationaux en 2019), de plus en plus de sites sont malades de « surtourisme » – autrement dit de surfréquentation, stade ultime du tourisme de masse. Parmi les victimes de ce fléau 2.0, les paysages « instagrammables » se retrouvent en première ligne. Sur les réseaux sociaux, les internautes cherchent en effet à publier l’image au décor enchanteur, celle qui va remporter l’adhésion et les « like ». Or dans la vraie vie, l’arbre au tronc courbe et bucolique, la vue idyllique sur un champ vallonné attirent une foule bien réelle en quête du même cadrage, du même point de vue. Un mimétisme qui questionne Natacha de Mahieu : « Dans le désert des Bardenas, en Espagne, le rocher photographié est toujours le même, sous le même angle… Sur le plateau de Valensole, c’est en général le premier champ de lavande. Vu de haut en drone, on dirait même un parking. Mais quelques kilomètres plus loin, la campagne est déserte. »

La fin des sites confidentiels

Autre risque des réseaux sociaux, ils peuvent entraîner du jour au lendemain une attention pour des sites à la renommée jusqu’alors locale. À l’instar des calanques, autre lieu photographié par Natacha de Mahieu. « Nous nous trouvons sur la Côte d’Azur, proche de Marseille, deuxième ville de France. C’est dire si nous n’avions pas besoin d’Instagram pour attirer les visiteurs, constate Nicolas Chardin, directeur du parc national des Calanques. Mais les réseaux sociaux exacerbent les tensions : ils peuvent générer subitement une fréquentation massive sur un espace restreint. » Il a suffi de quelques photos pour que les jeux de lumière azuréens de la grotte bleue, connue jusqu’en 2019 que par les habitants du coin, se diffusent à grande échelle sur Instagram. « Deux ans plus tard, elle vient d’être classée numéro deux des lieux “secrets « à découvrir autour de Marseille ! »

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Photo Natacha de Mahieu

Or ces sites confidentiels, devenus « selfie spots », ne sont souvent pas dotés d’infrastructures pour accueillir une affluence aux conséquences parfois dramatiques. Ainsi dans la calanque de Sugiton. Le piétinement a entraîné l’érosion de la garrigue et la mise à nu des racines de grands pins, au risque de voir apparaître un panorama lunaire sous les serviettes de plage. « Nous avançons toujours sur une ligne de crête pour concilier accueil du public et protection de l’environnement. Mais ici, on risquait de perdre un paysage de façon irréversible, ce qui nous a convaincus de tester, cet été, des mesures innovantes pour faire baisser le nombre de visites de 2 500 à 400 par jour. » Soit la mise en place d’un site Internet dédié, d’une surveillance à l’entrée par une société de gardiennage et des vigiles, de rondes de la police de l’environnement. Et une première en France : du 10 juillet au 21 août, il fallait s’inscrire pour accéder à la calanque. « Les visites affichaient en général complet trois jours avant. De nombreuses personnes nous ont dit combien elles étaient heureuses de redécouvrir les lieux sans la foule. » Réservera-t-on bientôt sa place en forêt comme au spectacle ? « C’est une problématique universelle qui nous touche tous, en Espagne ou en Norvège, à 20 ans comme à 60, conclut Natacha de Mahieu. Reste une question : pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi ? »

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Photo Natacha de Mahieu


À consulter
Le site de Natacha de Mahieu.

 

 

 

Source : telerama.fr

N'en jetez plus , la merde nous envahit :o°

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Membre, Devezh mat, 130ans Posté(e)
soisig Membre 29 641 messages
130ans‚ Devezh mat,
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Je n'ai jamais compris ce plaisir des vacances agglutinés, les uns sur les autres. 

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Membre, 74ans Posté(e)
boeingue Membre 23 346 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Black Dog a dit :

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

Photo Natacha de Mahieu

L’appli contribue à l’explosion de ce tourisme de masse extrême qui abîme des sites naturels. La photographe Natacha de Mahieu a illustré ce fléau qui touche les paysages “instagrammables”, des gorges de l’Ardèche jusqu’au désert des Bardenas, en Espagne.

Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Photo Natacha de Mahieu

Calanques, gorges du Verdon ou de l’Ardèche : en France, première destination touristique mondiale (90 millions de visiteurs internationaux en 2019), de plus en plus de sites sont malades de « surtourisme » – autrement dit de surfréquentation, stade ultime du tourisme de masse. Parmi les victimes de ce fléau 2.0, les paysages « instagrammables » se retrouvent en première ligne. Sur les réseaux sociaux, les internautes cherchent en effet à publier l’image au décor enchanteur, celle qui va remporter l’adhésion et les « like ». Or dans la vraie vie, l’arbre au tronc courbe et bucolique, la vue idyllique sur un champ vallonné attirent une foule bien réelle en quête du même cadrage, du même point de vue. Un mimétisme qui questionne Natacha de Mahieu : « Dans le désert des Bardenas, en Espagne, le rocher photographié est toujours le même, sous le même angle… Sur le plateau de Valensole, c’est en général le premier champ de lavande. Vu de haut en drone, on dirait même un parking. Mais quelques kilomètres plus loin, la campagne est déserte. »

La fin des sites confidentiels

Autre risque des réseaux sociaux, ils peuvent entraîner du jour au lendemain une attention pour des sites à la renommée jusqu’alors locale. À l’instar des calanques, autre lieu photographié par Natacha de Mahieu. « Nous nous trouvons sur la Côte d’Azur, proche de Marseille, deuxième ville de France. C’est dire si nous n’avions pas besoin d’Instagram pour attirer les visiteurs, constate Nicolas Chardin, directeur du parc national des Calanques. Mais les réseaux sociaux exacerbent les tensions : ils peuvent générer subitement une fréquentation massive sur un espace restreint. » Il a suffi de quelques photos pour que les jeux de lumière azuréens de la grotte bleue, connue jusqu’en 2019 que par les habitants du coin, se diffusent à grande échelle sur Instagram. « Deux ans plus tard, elle vient d’être classée numéro deux des lieux “secrets « à découvrir autour de Marseille ! »

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Photo Natacha de Mahieu

Or ces sites confidentiels, devenus « selfie spots », ne sont souvent pas dotés d’infrastructures pour accueillir une affluence aux conséquences parfois dramatiques. Ainsi dans la calanque de Sugiton. Le piétinement a entraîné l’érosion de la garrigue et la mise à nu des racines de grands pins, au risque de voir apparaître un panorama lunaire sous les serviettes de plage. « Nous avançons toujours sur une ligne de crête pour concilier accueil du public et protection de l’environnement. Mais ici, on risquait de perdre un paysage de façon irréversible, ce qui nous a convaincus de tester, cet été, des mesures innovantes pour faire baisser le nombre de visites de 2 500 à 400 par jour. » Soit la mise en place d’un site Internet dédié, d’une surveillance à l’entrée par une société de gardiennage et des vigiles, de rondes de la police de l’environnement. Et une première en France : du 10 juillet au 21 août, il fallait s’inscrire pour accéder à la calanque. « Les visites affichaient en général complet trois jours avant. De nombreuses personnes nous ont dit combien elles étaient heureuses de redécouvrir les lieux sans la foule. » Réservera-t-on bientôt sa place en forêt comme au spectacle ? « C’est une problématique universelle qui nous touche tous, en Espagne ou en Norvège, à 20 ans comme à 60, conclut Natacha de Mahieu. Reste une question : pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi ? »

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Photo Natacha de Mahieu


À consulter
Le site de Natacha de Mahieu.

 

 

 

Source : telerama.fr

c'est la folie !!

il faudrait sinon interdire , du moins limiter le nombre de personnes !!

ils aiment la nature , mais oui , au point de tout saccager !

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Membre, Petit pois errant, 138ans Posté(e)
Petitpois Membre 1 872 messages
Maitre des forums‚ 138ans‚ Petit pois errant,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Black Dog a dit :

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

La jeune photographe utilise la technique du « timelapse » qui concentre en une image une heure de fréquentation. Ici le pont d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche.

Photo Natacha de Mahieu

L’appli contribue à l’explosion de ce tourisme de masse extrême qui abîme des sites naturels. La photographe Natacha de Mahieu a illustré ce fléau qui touche les paysages “instagrammables”, des gorges de l’Ardèche jusqu’au désert des Bardenas, en Espagne.

Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en juillet 2021.

Photo Natacha de Mahieu

Calanques, gorges du Verdon ou de l’Ardèche : en France, première destination touristique mondiale (90 millions de visiteurs internationaux en 2019), de plus en plus de sites sont malades de « surtourisme » – autrement dit de surfréquentation, stade ultime du tourisme de masse. Parmi les victimes de ce fléau 2.0, les paysages « instagrammables » se retrouvent en première ligne. Sur les réseaux sociaux, les internautes cherchent en effet à publier l’image au décor enchanteur, celle qui va remporter l’adhésion et les « like ». Or dans la vraie vie, l’arbre au tronc courbe et bucolique, la vue idyllique sur un champ vallonné attirent une foule bien réelle en quête du même cadrage, du même point de vue. Un mimétisme qui questionne Natacha de Mahieu : « Dans le désert des Bardenas, en Espagne, le rocher photographié est toujours le même, sous le même angle… Sur le plateau de Valensole, c’est en général le premier champ de lavande. Vu de haut en drone, on dirait même un parking. Mais quelques kilomètres plus loin, la campagne est déserte. »

La fin des sites confidentiels

Autre risque des réseaux sociaux, ils peuvent entraîner du jour au lendemain une attention pour des sites à la renommée jusqu’alors locale. À l’instar des calanques, autre lieu photographié par Natacha de Mahieu. « Nous nous trouvons sur la Côte d’Azur, proche de Marseille, deuxième ville de France. C’est dire si nous n’avions pas besoin d’Instagram pour attirer les visiteurs, constate Nicolas Chardin, directeur du parc national des Calanques. Mais les réseaux sociaux exacerbent les tensions : ils peuvent générer subitement une fréquentation massive sur un espace restreint. » Il a suffi de quelques photos pour que les jeux de lumière azuréens de la grotte bleue, connue jusqu’en 2019 que par les habitants du coin, se diffusent à grande échelle sur Instagram. « Deux ans plus tard, elle vient d’être classée numéro deux des lieux “secrets « à découvrir autour de Marseille ! »

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Les calanques de Marseille, en France, subissent de plein fouet les conséquences du tourisme de masse.

Photo Natacha de Mahieu

Or ces sites confidentiels, devenus « selfie spots », ne sont souvent pas dotés d’infrastructures pour accueillir une affluence aux conséquences parfois dramatiques. Ainsi dans la calanque de Sugiton. Le piétinement a entraîné l’érosion de la garrigue et la mise à nu des racines de grands pins, au risque de voir apparaître un panorama lunaire sous les serviettes de plage. « Nous avançons toujours sur une ligne de crête pour concilier accueil du public et protection de l’environnement. Mais ici, on risquait de perdre un paysage de façon irréversible, ce qui nous a convaincus de tester, cet été, des mesures innovantes pour faire baisser le nombre de visites de 2 500 à 400 par jour. » Soit la mise en place d’un site Internet dédié, d’une surveillance à l’entrée par une société de gardiennage et des vigiles, de rondes de la police de l’environnement. Et une première en France : du 10 juillet au 21 août, il fallait s’inscrire pour accéder à la calanque. « Les visites affichaient en général complet trois jours avant. De nombreuses personnes nous ont dit combien elles étaient heureuses de redécouvrir les lieux sans la foule. » Réservera-t-on bientôt sa place en forêt comme au spectacle ? « C’est une problématique universelle qui nous touche tous, en Espagne ou en Norvège, à 20 ans comme à 60, conclut Natacha de Mahieu. Reste une question : pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi ? »

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Le désert des Bardenas, en Espagne.

Photo Natacha de Mahieu


À consulter
Le site de Natacha de Mahieu.

 

 

 

Source : telerama.fr

Quelle horreur! Pauvre nature , tuée "par amour".:mouai:

Heureusement, la résistance locale de tous ces sites magnifiques et fragiles s'organisent. Nombre limité de touristes en même temps (ex : calanques), interdiction provisoire de certains sites, parcours uniquement pédestres et pas hors chemins tracés....etc

Nous réagissons, nous avons cette volonté d'arrêter de nuire juste pour notre plaisir. J'ai confiance....enfin, j'ai espoir.

Modifié par Petitpois
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Membre, 48ans Posté(e)
Elisa* Membre 11 195 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)

Je vais déplacer le problème du surtourisme.

Nombreuses sont les personnes prenant des vacances en choisissant de partir et faire du tourisme. 
Ce phénomène de masse touristique est relativement récent. 
Et la problématique étant aussi le moment choisi : le 3/4 des gens prennent en même temps leurs vacances.

La population a considérablement augmenté, ne l’oublions pas non plus.

Alors oui, les réseaux sociaux ont bon dos, les  selfies de spots exceptionnels mais je crois surtout que l’envie globale est de profiter d’un lieu sans que la météo gâche ses vacances : on s’oriente donc plus logiquement vers des régions chaudes, ce qui peut aussi expliquer l’affluence vers le Sud par ex. 
Ensuite, l’objectif est de se détendre : l’eau en général, les rivières, cascades, la mer attirent forcément. Là encore, le Sud n’en ait pas dépourvu… 

Quant aux sites dits confidentiels : les offices de tourisme, les différents lieux d’hébergement entre autres ne se privent pas de les révéler, un peu comme des étendards pour vanter leur région et conforter le chaland-touriste à rester et dépenser dans les lieux.

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Membre, 152ans Posté(e)
chanou 34 Membre 23 688 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Elisa* a dit :

Je vais déplacer le problème du surtourisme.

Nombreuses sont les personnes prenant des vacances en choisissant de partir et faire du tourisme. 
Ce phénomène de masse touristique est relativement récent. 
Et la problématique étant aussi le moment choisi : le 3/4 des gens prennent en même temps leurs vacances.

La population a considérablement augmenté, ne l’oublions pas non plus.

Alors oui, les réseaux sociaux ont bon dos, les  selfies de spots exceptionnels mais je crois surtout que l’envie globale est de profiter d’un lieu sans que la météo gâche ses vacances : on s’oriente donc plus logiquement vers des régions chaudes, ce qui peut aussi expliquer l’affluence vers le Sud par ex. 
Ensuite, l’objectif est de se détendre : l’eau en général, les rivières, cascades, la mer attirent forcément. Là encore, le Sud n’en ait pas dépourvu… 

 

je pense que ça va se régler tout seul : encore un ou deux étés comme celui-ci et les rivières et cascades n'attireront plus personne dans le sud, pour la simple raison qu'elles seront à sec. LA canicule aidant...les touristes iront vers des zones plus fraiches.

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Membre, 75ans Posté(e)
Ximène Membre 9 475 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Elisa* a dit :

Et la problématique étant aussi le moment choisi : le 3/4 des gens prennent en même temps leurs vacances.

en même temps , les vacances en novembre à Hénin-Liétard ....:mef2:

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Membre, 48ans Posté(e)
Elisa* Membre 11 195 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Ximène a dit :

en même temps , les vacances en novembre à Hénin-Liétard ....:mef2:

:D Certes mais ceci peut expliquer un peu cela ! 

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Membre, 58ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 7 631 messages
Maitre des forums‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Black Dog a dit :

Le désert des Bardenas, en Espagne.

ouai je connais c'est cool cet endroit  , un semi désert à une centaine de kilomètre de la frontière française , j'ai fait du bivouac et rando pendant 5 jours fin des années 90 en solo , y avait pas un chat , uniquement emmerdé par des avions de chasses qui s'exercaient au tir dans la partie militaire du parc .... et des vautours aussi ..y a plein de vautour , et à l'époque on pouvait accéder sur les sentier à l'intérieur des bardénas dans les barrancos  , maintenant c'est interdit je crois , on ne peux pas quitter la piste . Et jai eu la chance durant mon escapade de croiser une équipe de tournage publicitaire avec des cowboys plus vrai que nature que jai pris en photo sans hésiter ....:) super souvenir ça vaut le détour .

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Il y a 7 heures, Petitpois a dit :

Quelle horreur! Pauvre nature , tuée "par amour".:mouai:

Heureusement, la résistance locale de tous ces sites magnifiques et fragiles s'organisent. Nombre limité de touristes en même temps (ex : calanques), interdiction provisoire de certains sites, parcours uniquement pédestres et pas hors chemins tracés....etc

OUAI , allons y gaiement , y a qu'à faire payer la moindre forêt ou petite coline , ou bien la plage tien.... ça c'est une idée .... on devrait limiter l'accés aux plages avec un parc mètre pour chaque stationnement de serviette .....:DD

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