Aller au contenu

Changer la vie

Noter ce sujet


Loufiat

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
Le 21/11/2021 à 17:25, Loufiat a dit :

Je crois qu'il n'y a pas vraiment à débattre à ce niveau sur le plan de la théorie. Tout le monde se contrefout de la théorie de l'humain, du libre arbitre ou du déterminisme. Ce sont de vieilles pendules dans des maisons en ruines. Ce qui compte c'est l'action, n'est-ce pas ; les capacités d'action bloquées ou débloquées par ces découvertes. Et c'est tout. Mais par action, il faut entendre : technique, évidemment (mais la technique s'oppose à l'action, qu'il faudrait repositionner correctement pour se rendre compte que leur rapport est devenu conflictuel voire exclusif : c'est quoi agir, une action, etc.). L'affaire est technique de A à Z. Le reste, les à-cotés, le blabla, les vulgarisations, les conclusions pseudo-philosophiques voire existentielles, ça peut bien faire vibrer Bertrand ou Gertrude à l'apéro mais ça ne pèse pas une cacahuète. Celui qui croit qu'il y autre chose que des questions techniques dans les neurosciences se met le doigt dans l'oeil jusqu'au rectum. Il y a un décorum. Il faut bien sacrifier au mythe de la philosophie et de la science dans la société de l'information. Et encore, on a de plus en plus le droit de s'en contrecarrer. Mais pourquoi diable chercherions-nous une théorie du choix ? Qui s'en préoccupe ? Découvertes et applications : point.

Si ce que j'exprime passe pour une exagération, ce sont des portes ouvertes. C'est l'évidence, la base, ce sur quoi, avec un minimum de bon sens, on va s'accorder. Mais on ne doit pas le dire. Et systématiquement on présente un rapport inversé. Ce n'est pas la technique particulièrement, c'est la connaissance de l'homme qui progresse... "Et pourquoi opposer les deux ?" etc. Nous somme englués dans une mauvaise foi sans fin. Ce sujet est évidemment le sujet du siècle, l'éléphant dans la pièce. Intraitable. Quelqu'un ici a dit que penser la technique conduisait à une impasse. Splendide. L'impasse, ce n'est pas la technique, non c'est : "la pensée de" la technique. Le même renversement est à l'oeuvre partout entre ce qui est premier et ce qui est secondaire. L'homme ne veut pas admettre sa sujetion en effet. Au sens propre c'est l'idéologie. Faire passer la technique au second plan et mettre au premier les valeurs. La connaissance. Le bien. La santé. Partout la technique se retire humblement, s'efface devant l'homme, se présente dans une neutralité accueillante et enveloppante, comme un champ libre pour l'action (la fameuse neutralité du couteau qu'on peut utiliser pour... etc.), elle est le support léger, adaptatif et invisible et d'autre part le discours pointe ce qui précisément est phagocyté, secondaire, accessoire, superflu, bientôt absent : l'homme. La nature. Le biologique. La culture. Que sais-je.

Le langage, la pensée sont devenus quelque chose de réellement nouveau sous ce rapport. Mais qui comprend ce renversement et l'abîme qui s'ouvre sous nos pieds ?

 

Croyez vous réellement à ce que vous écrivez là ?... sans le langage, la pensée, la philosophie l'Homme se meurt ! Une petite pensée pour lui ? ;)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 026 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Le 21/11/2021 à 17:25, Loufiat a dit :

Il faut bien sacrifier au mythe de la philosophie et de la science dans la société de l'information. Et encore, on a de plus en plus le droit de s'en contrecarrer.

Mais pourquoi diable chercherions-nous une théorie du choix ? Qui s'en préoccupe ? Découvertes et applications : point.

Si ce que j'exprime passe pour une exagération, ce sont des portes ouvertes. C'est l'évidence, la base, ce sur quoi, avec un minimum de bon sens, on va s'accorder.

Mais on ne doit pas le dire. Et systématiquement on présente un rapport inversé. Ce n'est pas la technique particulièrement, c'est la connaissance de l'homme qui progresse... "Et pourquoi opposer les deux ?" etc. Nous somme englués dans une mauvaise foi sans fin.

Ce sujet est évidemment le sujet du siècle, l'éléphant dans la pièce. Intraitable. Quelqu'un ici a dit que penser la technique conduisait à une impasse. Splendide.

L'impasse, ce n'est pas la technique, non c'est : "la pensée de" la technique.

Il y a une philosophie bien connue de contradiction de la technique pour la technique, c'est Heidegger

Et c'est d'ailleurs amusant puisqu'à glorifier l'être ou le Dasein, j'y trouve personnellement l'introduction de la meme technique, philosophique cette fois ...et le même oubli de l'étant, de l'être humain et même de l'être vivant.

Je vois la technique comme la domestication du naturel par l'homme comme maître et possesseur de la nature 

Et bizarrement, on tend de plus en plus vers la technique à son tour comme maître et possesseur de l'homme, ou l'homme se cachera de la technique 

Mais jusqu'où pourrons nous nous cacher ?

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 21/11/2021 à 04:36, Ambre Agorn a dit :

Vous avez parlé des effets dévastateurs sur les enfants de nos conceptions de la vie et de la mort.

Vous dites, si j'ai bien compris, que les adultes répondent à l'enfant que la mort c'est n'être plus rien et que cette idée violente l'enfant et l'empoisonne durablement. Vous, que répondriez-vous à l'enfant, comment lui expliqueriez-vous la mort?

Vous dites aussi que les adultes mentent et ignorent le sens de la vie. A part la formulation maladroite, qu'avez-vous voulu dire? Vous voulez dire qu'ignorant le sens de la vie, ils feraient mieux d'avouer leur ignorance? Que pour répondre à ce genre de question il est primordial de comprendre le sens de la vie? Ou alors qu'ils savent qu'il y a un sens dans la vie et que, ne le connaissant pas, ils mentent car ils savent pertinemment que leur réponse ne peut pas être juste? Vous avez une réponse à cette question: quel est le sens de la vie?

Je ne sais pas comment expliquer la mort. Ce sont des interrogations irrésolues pour moi-même. C'est l'une des raisons qui me poussent à quitter les sentiers de la normalité pour entamer une recherche plus radicale. J'espère pouvoir non seulement expliquer mais incarner quelque chose de différent à temps. Et peut-être alors y aura-t-il quelque-chose à transmettre ; peut-être rien ? Il faut essayer. En attendant je ne trouve pas ma formulation maladroite : les adultes mentent à longueur de temps, en particulier aux enfants. Ils se mentent à eux-mêmes au travers des enfants. Ils passent leur temps à justifier des situations dans lesquelles ils sont pris. Je le sais parfaitement : je suis adulte. Il est si facile de se laisser entrainer, de se convaincre qu'on n'a pas le choix ou au contraire que c'est ce que l'on a voulu. Et jour après jour laisser ces justifications fausses se recouvrir les unes les autres. Mais demeure au centre une fragilité, cet appel d'air qu'il faut justement combler. C'est pour ça qu'ils mentent. Ils savent qu'ils mentent. Quelque chose sait ; sinon, ils ne le feraient pas, ils ne pourraient pas le faire. Je ne les juge pas. Je crois que je comprends. Du moins ce sont des mécanismes, des tentations auxquelles je suis moi-même soumis. 

Le 21/11/2021 à 04:36, Ambre Agorn a dit :

J'ai l'impression que vous sous-entendez (plutôt dans l'idée générale de vos écrits que dans cette phrase) que vous avez une vision de quelque chose qui pourrait briser cette cohérence, je me trompe? Si je ne me trompe pas, vous pouvez en parler plus amplement ou ce serait bien trop long, ou tout simplement visible dans ce que vous écrivez, comme une trame qui se dessine au fur et à mesure que la navette dépose son fil?

Je crois que nous sommes tous susceptibles d'acquérir ou d'incarner à un moment une partie de la vision qui pourrait briser cette cohérence. Mais dans l'état d'esprit qui est le mien actuellement,  je suis assez peu capable de penser autre chose que "travail". Ce sont des questions que je reprendrai à fond d'ici peu dans un autre fil. Avec votre aide si vous l'accordez.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 151 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 19/10/2021 à 09:34, Loufiat a dit :

Il y a une cohérence implacable entre nos modes de vie et nos conceptions.

Le 21/11/2021 à 04:36, Ambre Agorn a dit :

Vous dites cette phrase:

"Il y a une cohérence implacable entre nos modes de vie et nos conceptions."

J'ai l'impression que vous sous-entendez (plutôt dans l'idée générale de vos écrits que dans cette phrase) que vous avez une vision de quelque chose qui pourrait briser cette cohérence, je me trompe? Si je ne me trompe pas, vous pouvez en parler plus amplement ou ce serait bien trop long, ou tout simplement visible dans ce que vous écrivez, comme une trame qui se dessine au fur et à mesure que la navette dépose son fil?

Ho! Je crois avoir trouvé la réponse à ma question, peut-être même celle que vous m'auriez faite (dans les grandes lignes, parce que je ne prétends pas utiliser la même façon de parler)

Je discutais des émotions avec mon voisin, et j'ai fait tout haut la réflexion que je m'étais faite en lisant le fil en philosophie sur le ressenti et les émotions: "il y a, dans l'utilisation du concept ou du mot émotion, des mécanismes qui s'enclenchent chez les individus, et le fait que ces mécanismes ne renvoient pas aux mêmes conceptions, fait qu'il est difficile de faire comprendre aux autres ce qu'on dit vraiment, même si chaque mot, chaque phrase peut être saisie intellectuellement. Pour peu que ces mécanismes ne soient pas identifiés n'arrange pas les choses."Bon, je ne vais pas discuter ici des émotions, mais ça m'a fait comme un déclic quant à vôtre phrase: "Il y a une cohérence implacable entre nos modes de vie et nos conceptions." Et voilà la réponse que j'aurai pu me donner. Parler de la mort ou parler des émotions, c'est comme parler de la couleur de la roche pour décrire un pays: c'est peut-être utile, mais ce n'est pas la roche qui est le pays, ce n'est pas le même sujet. En fait, quand on répond à l'enfant: la mort c'est n'être plus rien et que ça enclenche une volonté de profiter de tout les plaisirs possibles, alors c'est juste que cette réponse enclenche un mécanisme. Il faut donc repérer ce qu'est ce mécanisme. On pourrait croire que c'est dû à ce qu'on appelle la consommation, mais je crois que ce n'est pas suffisant de dire ça. En fait ça fait partie d'une stratégie qui n'est pas dirigée par des humains, mais bien par le mécanisme lui-même. Comment dire? Le fait que le plaisir est recherché systématiquement est un "symptôme" et non pas une maladie en elle-même. Cette recherche de plaisir est dans la même lignée que la production systématiquement excessive et l'agrandissement du contrôle des capacités de chacun. Mais je ne crois pas du tout que ce soit le fait d'une volonté humaine dans le sens où je ne crois pas du tout à une théorie du complot. On dirait qu'il y a un système auquel l'humain a donné vie, à développé et est devenu son esclave. En fait, pas son esclave, mais l'un de ses propres rouages. Ainsi la recherche du plaisir n'est que le fait de la production de plaisir systématique et exagéré, la production d'humains systématique et exagérée, etc...

Je crois que je suis un peu confuse, parce que les idées et les ponts se succèdent trop vite pour que j'arrive à les mettre en mots.

Croire que c'est la recherche de plaisir qui fait profiter de la vie et croire que l'évolution et le développement continuel est la clé de notre survie, c'est en effet la cohérence entre nos conceptions et nos modes de vie.

C'est à peu près ça que tu avais en tête quand tu as écris ça? Ou en tout cas je suis sur la bonne voie?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 151 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 22/11/2021 à 19:04, Loufiat a dit :

Je ne sais pas comment expliquer la mort. Ce sont des interrogations irrésolues pour moi-même. C'est l'une des raisons qui me poussent à quitter les sentiers de la normalité pour entamer une recherche plus radicale. J'espère pouvoir non seulement expliquer mais incarner quelque chose de différent à temps. Et peut-être alors y aura-t-il quelque-chose à transmettre ; peut-être rien ? Il faut essayer. En attendant je ne trouve pas ma formulation maladroite : les adultes mentent à longueur de temps, en particulier aux enfants. Ils se mentent à eux-mêmes au travers des enfants. Ils passent leur temps à justifier des situations dans lesquelles ils sont pris. Je le sais parfaitement : je suis adulte. Il est si facile de se laisser entraîner, de se convaincre qu'on n'a pas le choix ou au contraire que c'est ce que l'on a voulu. Et jour après jour laisser ces justifications fausses se recouvrir les unes les autres. Mais demeure au centre une fragilité, cet appel d'air qu'il faut justement combler. C'est pour ça qu'ils mentent. Ils savent qu'ils mentent. Quelque chose sait ; sinon, ils ne le feraient pas, ils ne pourraient pas le faire. Je ne les juge pas. Je crois que je comprends. Du moins ce sont des mécanismes, des tentations auxquelles je suis moi-même soumis. 

Excuse-moi (oui je passe définitivement au tutoiement!), j'ai juste relevé le fait que pour mentir il faut vouloir tromper l'autre en ayant en tête ce qu'il ne faut pas que l'autre voit. C'est à dire qu'il est mécaniquement impossible de mentir si on ignore totalement. Mais je vois bien par ce que tu dis que pour toi mentir n'est pas ce que je viens de décrire car tu continues en disant qu'ils se mentent, c'est à dire que les adultes n'ignorent pas , mais ne veulent pas de cette vérité et intègrent dans l'éducation le mensonge comme vérité. Ces enfants ne connaîtront donc pas la vérité, mais sachant un mensonge comme base, vont consolider le monde créé par l'adulte et donner de la texture et de la solidité au mensonge (c'est du blanchiment de mensonge!)

Ces enfants devenus adultes (je parle ici d'adulte physique), vont à leur tour enseigner un mensonge qui, pour eux n'en sera pas un. Avec le fil du temps la réalité sera forgée et bien trop solide pour être ne serait-ce qu'imaginée fausse ou potentiellement autre.

Au risque de t'agacer peut-être, tu parles sans doute de personnes qui ne sont justement pas des adultes. Et les mensonges n'ont jamais empêché un enfant de grandir pour devenir adulte. La vérité n'est pas au-dehors, ni dans la bouche d'une autorité quelle qu'elle soit, mais bien en soi. Et, quelque soit le contexte, tout le monde a une chance égale de trouver cette vérité. Peut-être aussi que les personnes dont tu parles font ce qu'elles peuvent.

Le 22/11/2021 à 19:04, Loufiat a dit :

Je crois que nous sommes tous susceptibles d'acquérir ou d'incarner à un moment une partie de la vision qui pourrait briser cette cohérence. Mais dans l'état d'esprit qui est le mien actuellement,  je suis assez peu capable de penser autre chose que "travail". Ce sont des questions que je reprendrai à fond d'ici peu dans un autre fil. Avec votre aide si vous l'accordez.

Voir quelque chose ne signifie pas qu'on ai la capacité d'agir. Il est d'autant plus dur de voir clairement le mur et se savoir incapable d'agir. J'ai envie de croire que vous avez raison, en tout cas, mon curseur est plutôt assez en accord avec ce que vous dites...a voir par la suite.

Tu veux qu'on parle "travail" si t'as la tête à ça? Je te vanne: j'ai compris que t'avais pas le temps et pas l'énergie!

Alors, t'"aider" sur un autre fil, je suis partante parce que je ne sais pas du tout à quoi je m'engage! Ce qui est fou et insensé me paraît parfois faisable. Si tu le demandes: mon cœur te lance la corde (jeu de mot: a-corde +le latin cor, cordis le cœur, ne crois pas à une déclaration d'amour)

Modifié par Ambre Agorn
concordance des temps
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 22/11/2021 à 14:00, zenalpha a dit :

Il y a une philosophie bien connue de contradiction de la technique pour la technique, c'est Heidegger

Laisse donc Heidegger, quand on a eu des penseurs de la technique d'une toute autre envergure en français dans le texte. 

Mais pour une inexplicable raison, les salons parisiens font mine d'ignorer ces auteurs, cet auteur en particulier auquel je pense, déjà évoqué ici.

C'est qu'il doit y avoir chez lui quelque-chose qui les gêne davantage que ce qu'il peut y avoir chez un nazi.

Peut-être l'honnêteté intellectuelle, la rigueur et la probité à l'extrême, l'exemplarité, l'honneur ?

On comprend que ça puisse déranger là-haut.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 22/11/2021 à 21:10, Ambre Agorn a dit :

Je discutais des émotions avec mon voisin, et j'ai fait tout haut la réflexion que je m'étais faite en lisant le fil en philosophie sur le ressenti et les émotions: "il y a, dans l'utilisation du concept ou du mot émotion, des mécanismes qui s'enclenchent chez les individus, et le fait que ces mécanismes ne renvoient pas aux mêmes conceptions, fait qu'il est difficile de faire comprendre aux autres ce qu'on dit vraiment, même si chaque mot, chaque phrase peut être saisie intellectuellement. Pour peu que ces mécanismes ne soient pas identifiés n'arrange pas les choses." Bon, je ne vais pas discuter ici des émotions, mais ça m'a fait comme un déclic quant à vôtre phrase: "Il y a une cohérence implacable entre nos modes de vie et nos conceptions." Et voilà la réponse que j'aurai pu me donner. Parler de la mort ou parler des émotions, c'est comme parler de la couleur de la roche pour décrire un pays: c'est peut-être utile, mais ce n'est pas la roche qui est le pays, ce n'est pas le même sujet. En fait, quand on répond à l'enfant: la mort c'est n'être plus rien et que ça enclenche une volonté de profiter de tout les plaisirs possibles, alors c'est juste que cette réponse enclenche un mécanisme. Il faut donc repérer ce qu'est ce mécanisme. On pourrait croire que c'est dû à ce qu'on appelle la consommation, mais je crois que ce n'est pas suffisant de dire ça. En fait ça fait partie d'une stratégie qui n'est pas dirigée par des humains, mais bien par le mécanisme lui-même. Comment dire? Le fait que le plaisir est recherché systématiquement est un "symptôme" et non pas une maladie en elle-même. Cette recherche de plaisir est dans la même lignée que la production systématiquement excessive et l'agrandissement du contrôle des capacités de chacun. Mais je ne crois pas du tout que ce soit le fait d'une volonté humaine dans le sens où je ne crois pas du tout à une théorie du complot. On dirait qu'il y a un système auquel l'humain a donné vie, à développé et est devenu son esclave. En fait, pas son esclave, mais l'un de ses propres rouages. Ainsi la recherche du plaisir n'est que le fait de la production de plaisir systématique et exagéré, la production d'humains systématique et exagérée, etc...

Le lien qui est apparu entre la réponse apportée à la question de la mort (et donc aussi de la vie) et la souffrance générée chez l'enfant, qui aura tendance à se répercuter dans une jouissance maladive, privative, passant par une violence exercée sciemment comme violence - ce lien s'est présenté par une perception directe dans ce qu'on pourrait appeler des cas concrets, où je voyais nettement l'enchaînement des éventements et leur logique. Ce n'était pas la conclusion d'un raisonnement que j'aurais tenu en moi-même. Je ne retrouve pas totalement cette perception directe dans ton développement, qui me semble plus abstrait et général. Mais j'ai ouvert sur une généralisation, comme si ces cas "exemplaires" témoignaient de quelque-chose de plus général. Et je le pense.

Le 22/11/2021 à 21:10, Ambre Agorn a dit :

Croire que c'est la recherche de plaisir qui fait profiter de la vie et croire que l'évolution et le développement continuel est la clé de notre survie, c'est en effet la cohérence entre nos conceptions et nos modes de vie.

C'est à peu près ça que tu avais en tête quand tu as écris ça?

Ce n'est pas la recherche du plaisir qui ferait profiter de la vie. C'est que la vie étant une parenthèse avant le néant, il faut "en profiter". Le sens de la vie c'est la maximisation du petit laps de temps qui nous est imparti. Et cette maximisation prend la forme d'une jouissance particulière que je qualifierais de "privative". La vie dans l'enfant s'affaisse, elle est atteinte et amoindrie. Il est en quelque sorte malade. La jouissance qu'il connaissait auparavant était large et gratuite, généreuse, elle rayonnait spontanément vers l'extérieur. Lorsqu'il riait le monde riait. Mais maintenant il cherche au contraire à capitaliser, "pour soi". Il veut accumuler quelque-chose, comme en réponse à ce manque anticipé - sa propre absence dans la mort, entraperçue et donc déjà présente. Ce néant est son présent ; son être est un défaut d'être. Mais l'un, cette jouissance privative, ne peut pas remplacer l'autre, l'être qui fait défaut : l'angoisse augmente d'autant.

C'est sans doute de la psychologie de comptoir. Mais c'est comme ça que je développerais grosso modo. Ensuite, ceci se corrèle avec des caractères et structures plus générales de nos sociétés. Mais le passage à ce niveau n'est plus si évident, on perd la causalité qui apparaît nettement dans l'expérience, on voit seulement des cohérences se dégager, une solidarité par laquelle conceptions et modes de vie se tiennent en général.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 24/11/2021 à 21:04, Ambre Agorn a dit :

Ha, bon, ben je suis complètement à côté de la plaque!

Non, pas du tout ! J'ai tout relu à nouveau et tu étais bien dans le mille. Mais il y avait un décalage dû surement à nos différents tempos de vie en ce moment. D'ailleurs c'est pour ça que j'écrivais que je suis assez peu capable de penser autre chose que 'travail'. Pour illustrer que conceptions et mode de vie se tiennent très étroitement, sont organiquement solidaires dans l'aliénation et pour signifier que je suis en ce moment dans un 'tunnel' où tout est en quelque sorte filtré par mon activité. D'ailleurs, je sens que je dois commencer à écrire sur ce que je vis. Sur un ton plus neutre, plus descriptif.

Pour une raison que j'ignore encore, je veux écrire sur l'animal venu de l'Est avec lequel j'ai passé presque 12h par jour dernièrement. Je dis un animal, mais c'est un homme. 2 metres, une bonne centaine de kilos, des mains comme des pasteques. Et surtout "une gueule" comme on dis. Non seulement une gueule mais un caractère - terrible. Des cheveux noirs bouclés, un style rock années 60, un rire qui vous glace le sang, une répartie sans pareille - un russe, mais pas seulement un russe : un slave. 24 ans. Des projets pleins la tête, et un dégoût sans borne pour ce monde, cette société "de fils de puuuuutes". Cette société de lavettes. Capitaliste, viandard, extrême droitard par conviction mais surtout par provoc. Je suis très rapidement devenu très proche de la bête venue de l'Est. Comme un frère. Tout le monde a été surpris, la direction en premier lieu, et moi y compris, par ce lien qui s'est noué dès les premiers jours et qui ne se dénouera plus jamais. Ce n'est pas l'irlandais ex-légionnaire, ce n'est pas le propriétaire dont la main donne à manger, qui peuvent faire plier la bête venue de l'Est. Non c'est moi, avec mes proportions somme toute raisonnables par rapport à ces monstres, avec ma 'gueule d'ange' et mes balbutiements. Qu'est-ce qu'il a reconnu ? Pourquoi plie-t-il devant moi ? je sens que je dois répondre à ces questions. Il y a quelque chose là, qui se passe dans l'ordre affectif qui retient et retient à nouveau mon attention. Pourquoi et surtout comment chaque fois tout se passe là dans l'affectif ? et ce qui est stupéfiant c'est ce pouvoir que l'on acquiert. Pourquoi je peux mettre une avoinée sans aucun frein à la bête venue de l'Est, qui me regarde comme un enfant perdu quand je m'énerve, et pourquoi pas les autres ? Je sens que ça tient à rien. C'est encore une fois une pointe de l'équilibre. Qui pourrait se renverser pour très peu. Si un ingrédient venait à manquer : il me regarderait avec ses yeux ironiques et tout s'effondrerait. Au lieu de ça, il est comme un enfant, un petit frère perdu si je m'agace. Il me cherche du regard. Je sens que chaque mot, chaque geste est susceptible de signifier quelque chose sur un plan existentiel pour lui. En réalité il est en demande de repères, exactement comme les jeunes paumés qui zonent devant les commerces du coin. Ils attendent. Je sens cette attente et je n'arrive pas à l'ignorer simplement. Finalement je tiens peut-être du prêtre dont parlait Nietzsche quelque part. Il faudrait retrouver ces textes sur la psychologie du prêtre. 

Modifié par Loufiat
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 207 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 28/11/2021 à 15:23, Loufiat a dit :

je suis en ce moment dans un 'tunnel' où tout est en quelque sorte filtré par mon activité.

Oui tu es à un carrefour, la voie de la construction d'un côté et celle de la croissance de l'autre.

Tu as opté pour la voie de la croissance et de l'évolution, mais pour cela, pour s'engager sur ce chemin de l'évolution, pour arriver au Soi supérieur, à l'homme plein et entier, il faut espérer. Et j'ai l'impression que ton espérance a été mise à mal.

Tu es dans une étape intermédiaire, suivant la dissolution et précédant encore la transmutation. Ta conscience n'a pas encore atteint la phase évolutive suivante. Tu veux partir à la découverte du secret de la maîtrise. Etre maître de soi-même, confiant dans son intelligence et sa lucidité, et avoir le sens des responsabilités. 

Le "connaissant" doit marcher seul, heureux des rencontres qu'il fait, mais ne les sollicitant pas. Il n'a pas a être rassuré sur l'importance de sa démarche. L'appel seul suffit.

Je lis dans tes posts un petit excès d'orgueil et d'assurance, tu as l'air ébloui par ta propre puissance, aveuglé par ta lumière, ce qui va te faire devenir tyran alors que tu te crois protecteur.

Il faut utiliser sa force intérieure pour qu'elle transcende sur l'extérieur. Ton énergie est là pour la sublimer cette force.

Le prêtre se sacrifie en secret, pour recevoir en secret les immondes secrets des autres. Il rend à l'humanité un service d'hygiène non publique. Il est l'homme type du ressentiment. La force du coeur l'emporte sur la raison.

Il faut situer ton action entre rigueur et miséricorde, le choix et le sacrifice sont la notion implicite de l'amour. Marque une coupure entre instinct et raison, sentiment et discernement.

Pour pouvoir établir des liens sociaux entre les individus, il ne faut pas jouer un rôle social, mais être spontané, sincère. Une prêtrise , un sacerdoce, c'est une fonction qui vient du Haut et ne peut que se conférer.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 28/11/2021 à 18:47, MelleNoir a dit :

tyran alors que tu te crois protecteur

Il faut aller au bout de cette expérience qui est pour moi un adieu à la mondanité. Alors je laisse libre cours, presque totalement aux énergies qui la traversent. Et il y a une violence que tu perçois bien il me semble. Plus qu'ébloui par la lumière, je flirte avec cette noirceur, cette énergie noire et reptilienne. Merci pour ton message.

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)

Il est temps de faire le bilan et de réfléchir à la suite. Le point d'orgue est passé. Maintenant c'est l'après. L'effervescence, les sourires les odeurs, ce balai d'impressions toutes plus vives s'estompe ; j'y suis sans y être, c'est un balai de feuilles mortes. Au contraire le soleil se lève peu à peu sur l'Après, ce grand flou indéfini se précise d'heures en heures. Les couleurs s'y transfèrent. C'est comme s'éveiller d'un rêve. Pour réaliser dans quelles eaux, dans quel paysage je vais naviguer. Quelle forme aura cette suite ? Études et pratiques anciennes, d'une part ; et disons convivialité, d'autre part. Quant à ce sprint de départ, outre qu'il aura permis de lancer l'embarcation, il a déterminé une chose importante, que ce n'est pas par défaut si je quitte ce monde. Tout a concordé pour dire : reste. Mais sans aucun doute mon cœur a montré sa préférence. Ce qui signifie aussi que je ne pourrai plus me retourner pour dire : je n'avais pas le choix. Je fais sciemment ces trois derniers pas pour propulser l'embarcation vers l'inconnu. Il n'y aura pas d'excuse.

 

Modifié par Loufiat
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 02/12/2021 à 12:33, Loufiat a dit :

Il est temps de faire le bilan et de réfléchir à la suite. Le point d'orgue est passé. Maintenant c'est l'après. L'effervescence, les sourires les odeurs, ce balai d'impressions toutes plus vives s'estompe ; j'y suis sans y être, c'est un balai de feuilles mortes. Au contraire le soleil se lève peu à peu sur l'Après, ce grand flou indéfini se précise d'heures en heures. Les couleurs s'y transfèrent. C'est comme s'éveiller d'un rêve. Pour réaliser dans quelles eaux, dans quel paysage je vais naviguer. Quelle forme aura cette suite ? Études et pratiques anciennes, d'une part ; et disons convivialité, d'autre part. Quant à ce sprint de départ, outre qu'il aura permis de lancer l'embarcation, il a déterminé une chose importante, que ce n'est pas par défaut si je quitte ce monde. Tout a concordé pour dire : reste. Mais sans aucun doute mon cœur a montré sa préférence. Ce qui signifie aussi que je ne pourrai plus me retourner pour dire : je n'avais pas le choix. Je fais sciemment ces trois derniers pas pour propulser l'embarcation vers l'inconnu. Il n'y aura pas d'excuse.

 

bonjour

qui à dit que la vie est un long fleuve tranquille ? la quitter , c'est façile et à la porté de n'importe qui , mais la vivre , pour certain , il faut plus de courage car , soit elle est trop dure ou trop fade ?

pour moi qui ne cherchais qu'à la vivre tranquillement , je fût emporté par les événements de l'époque ou j'ai faillis la perdre plusieurs fois .

je ne le regrette pas car cela m'à appris beaucoup de chose .

aller , reste encore un peut , tu n'à encore tout vue et surtout pas le plus beau .

bonne journée

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 02/12/2021 à 12:50, le merle a dit :

aller , reste encore un peut , tu n'à encore tout vue et surtout pas le plus beau .

Je ne quitte pas la vie, lemerle, mais une certaine vie, un certain monde.

Le plus beau est à venir je l'espère !

Merci pour l'attention en tout cas.

Quels étaient ces évènements ? Algérie ?

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 02/12/2021 à 14:20, Loufiat a dit :

Je ne quitte pas la vie, lemerle, mais une certaine vie, un certain monde.

Le plus beau est à venir je l'espère !

Merci pour l'attention en tout cas.

Quels étaient ces évènements ? Algérie ?

bonsoir

tu me rassure .Algérie , oui .

bonne soirée

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)

Un nouvel ennemi est né en sourdine ces derniers mois. La colère. Maintenant que tout est calmé, apaisé, je la perçois très clairement, une colère bien plus profonde, vive et tenace que je ne soupçonnais. Je doute de parvenir à la dominer. Il faut l'utiliser et l'amener à se dépasser, à se consumer, la "transcender" comme on dit. Mais il est à craindre qu'elle ne consume tout avec elle. Qu'il ne soit déjà trop tard. Parfois j'ai beau sonder, n'apparaît plus que cette masse rouge-noirâtre bouillonnante dont les pires démons pourraient sortir. Une porte ouverte sur l'enfer.

La chute est simple, directe et illimitée ; l'ascension est lente et douloureuse.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)

Dans l'Ancien Testament, l'épisode qui s'ouvre avec la demande du peuple juif pour que Samuel lui désigne un roi, fourmille d'indications et d'enseignements (1 Samuel 8).

Israël n'a pas de roi, depuis sa sortie d’Égypte il est conduit par des prophètes, puis par les juges que l'Eternel suscite en son sein pour lui rappeler l'Alliance et le délivrer de ses ennemis. Samuel est le dernier juge, car les anciens d'Israël lui demandent : "tu es vieux, tes fils ne marchent point sur tes traces ; maintenant, établis un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations".

Samuel "vit avec déplaisir" qu'ils demandaient un roi. Et il pria l'Eternel, qui dit à Samuel : "Ecoute la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira ; car ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d'Egypte jusqu'à ce jour ; ils m'ont abandonné, pour servir d'autres dieux. Ecoute donc leur voix ; mais donne-leur des avertissements, et fais-leur connaître le droit du roi qui règnera sur eux." 

Le texte enseigne plusieurs choses. Si le peuple veut un roi, c'est pour ressembler aux autres nations. "Comme il y en chez toutes les nations". Le peuple ne se souvient pas, ou n'est pas à la hauteur de son élection par l'Eternel. Car Israel n'a rien de comparable avec les autres nations, il est unique : il a été choisi entre tous pour être le peuple de l'Eternel. C'est pour cette raison qu'il a pu sortir d'Egypte ; c'est pour cette raison qu'il n'a pas péri en exil à travers le désert ; et qu'il a finalement gagné sur ses ennemis la terre qui lui avait été promise par l'Eternel. Sa mission est unique.

Cette relation, cette Alliance entre l'Eternel et Israel est tout ce qui importe à l'Eternel, ce qu'il ne cesse de sanctionner. Rien ne suscite sa colère comme le fait que ses enfants s'adonnent à l'idolatrie, qu'ils aiment les dieux des peuples voisins, qu'ils se mêlent à leurs cultes... L'Eternel l'interdit et si les enfants d'Israel l'oublient, bientôt ils perdent sa protection et retombent en esclavage, sous la domination de leurs ennemis.

Il faut remarquer à ce sujet une chose rarement soulignée : l'effet de cette relation, de cette Alliance, est une désacralisation du monde naturel. Les hommes ont tendance à diviniser l'environnement : telle source, tel arbre, tel lieu, telle statue, les étoiles, les astres... Mais l'Eternel interdit ces idolatries. La source n'est pas sacrée. Le bois n'est pas sacré. La statue n'est qu'un peu de pierre travaillée par les hommes. Ce ne sont que des images ; seul l'Eternel est digne de culte. Ainsi le sacré est (difficilement ! Sur combien de générations, avec combien de rechutes) lentement résorbé de l'environnement, en quelque sorte, pour être entièrement concentré sur Lui. Il suffira dès lors que l'Eternel reste silencieux, ne s'exprime plus dans le monde, disparaisse aux yeux de ses enfants pour que les peuples gagnés à lui deviennent finalement tout à fait athées, leurs ancêtres ayant lutté des millénaires contre la tendance naturelle à sacraliser toute chose. De ce point de vue le désenchantement moderne du monde, l'élargissement du champ et des prérogatives de la science profane et l'athéisme finalement triomphant des siècles derniers ne sont pas vraiment en opposition avec la religion judéo-chrétienne. 

Enfin, pour Israel, demander un roi pour faire comme toutes les autres nations, c'est une façon d'oublier l'Alliance et d'être infidèle à la Promesse. Quelle Promesse ? La liberté, dont il est toujours et partout question. La liberté vis-à-vis du monde dans l'obéissance à Dieu. Et donc, en réclamant un roi Israel trahit sa destination. Mais l'Eternel accepte, comme toujours du reste, les erreurs de ses enfants ; il se contente de les avertir des calamités auxquelles ils s'exposeront. En effet l’Éternel n'intervient jamais autrement que par la parole ou, a posteriori, par l'intermédiaire des évènements pour punir ou récompenser. Ici aussi on voit bien que le problème central est la liberté. L'Eternel lutte avec Israel contre sa propre tendance à se soumettre à ce qui l'environne immédiatement. Lui-même ne soumet pas Israël mais demande son amour et sa dévotion totale. L'Eternel n'intervient jamais comme puissance directement. Il ne soumet pas le peuple par démonstration immédiate, visible de sa puissance - sauf à de très rares occasions bien précises. Le peuple est ainsi placé dans une situation de liberté sans cesse renouvelée, qui est son épreuve : souvenir, amour et obéissance ou oubli, soumission à l'environnement, esclavage et malheur. 

Enfin, donc, l'Eternel va désigner un roi pour Israel. Le premier roi : Saül. Ce roi va être infidèle à l'Eternel. Il va désobéir par crainte du peuple - c'est l'excuse qu'il donnera. Ca vaut le coup d'oeil. Par suite de sa faute, l'Eternel se retire de Saül et choisi un nouveau roi pour Israel : David. (A nouveau choisi parmi les "moins que rien", les plus faibles en apparence.) Et nous verrons dans la lutte entre Saul et David très clairement deux tendances s'affronter. Celle du pouvoir, de l'arbitraire politique. Celui-ci veut soumettre. Et il veut soumettre jusqu'à Dieu. Il veut monter, c'est la logique ascendante, et tout lui paraît rivalité, danger, ennemis. Puis il y a David. David sur qui descend l'Eternel, qui reçoit d'en haut et incarne en bas. Et David, chaque fois qu'il en aura l'occasion, refusera de tuer Saül malgré que celui-ci le persécute sans cesse pendant des années. Deux fois il le tient sous sa main ; deux fois il lui laisse la vie sauve.

Modifié par Loufiat
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 56ans Posté(e)
LionelSp Membre 347 messages
Forumeur forcené ‚ 56ans‚
Posté(e)
Citation

Dans quelques semaines, quelques mois au plus je partirai avec le minimum, pour parcourir ce pays et rencontrer ses habitants, les servir sans rien espérer que les conditions de la survie immédiate. Je m'illusionne certainement, auquel cas je crèverai la bouche ouverte dans la fange. Advienne que pourra : j'aurai essayé.

Il faut être dans un milieu communautaire pour espérer que la nature d’un vagabondage Européen puisse être la réalité d’un partage ou vouloir non sans malice et naïveté s’en approprier politiquement la bonne morale et contradictoirement la technicité inversement décriée.  

L’influence d’une culture est la communication entendue de l’avoir inventée pour Soi, et d’avoir  ici à « prouver » que les indécis n’auront pas raison de leurs intentions mesquines. Le travers d’un système capitaliste est une économie de marché qui n’est plus régulée dans sa diversité et chacun veut avoir bonne conscience que son débord soit une propre nature de ‘Soi’.

Le populisme de la morale est une crainte de l’isolement social d’une particularité quantitative, la régulation de l’état ou la culture de l’état va dans le sens similaire d’une appropriation morale dont elle devrait avoir généreusement à en restituer une partie, 100euros à la fin de l’année.  

Les chemins de votre conscience sont tout tracés, prompts ou réceptifs à cette culture de faux semblant participatif en général,  d’impression ridicule de liberté ou de choix. Le couplet théâtral d’une révolution administrative pour les « changement de noms possibles » est un exemple de l’aveuglement manifeste d’une psychologie et d’une « nature » très éloignée.

L’imprégnation et la croyance organisationnelle ou sociale, est une muraille psychologique qui s’impose aux plus nombreux, aux ‘elites’ les plus nombreuses.         

Modifié par LionelSp
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×