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Loufiat

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
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Il y a 10 heures, JOSEPH DELETRE a dit :

Pourquoi le monde est-il dépitant?

Et peut-on comprendre sans douter au sens de remise en question?

Ce n'est pas le monde comme tel et dans son ensemble qui est dépitant. Ce sont des situations, des périodes, des tonalités que prend la vie qui appellent un changement.

De quelle remise en question voulez-vous parler ?

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Invité JOSEPH DELETRE
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Invité JOSEPH DELETRE
Invité JOSEPH DELETRE Invités 0 message
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Il y a 1 heure, Loufiat a dit :

Ce n'est pas le monde comme tel et dans son ensemble qui est dépitant. Ce sont des situations, des périodes, des tonalités que prend la vie qui appellent un changement.

De quelle remise en question voulez-vous parler ?

Diriez-vous qu'il n'y a pas une tendance nihiliste à l'origine de ce monde dépitant au-delà des manifestations particulières que nous pouvons observer?

Par remise en question, il faut entendre doute. Comprendre est-il possible sans douter?

 

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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Il y a 10 heures, JOSEPH DELETRE a dit :

Diriez-vous qu'il n'y a pas une tendance nihiliste à l'origine de ce monde dépitant au-delà des manifestations particulières que nous pouvons observer?

Par remise en question, il faut entendre doute. Comprendre est-il possible sans douter?

Il faut avancer un raisonnement et je le lirai avec plaisir. Mais répondre à vos questions de cette façon, n'a pas beaucoup de sens. Allez-y.

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Invité JOSEPH DELETRE
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Invité JOSEPH DELETRE
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il y a une heure, Loufiat a dit :

Il faut avancer un raisonnement et je le lirai avec plaisir. Mais répondre à vos questions de cette façon, n'a pas beaucoup de sens. Allez-y.

Mes textes sont disponibles pour qui veut bien les lire.

Sur ce, cher Loufiat, je ne vous relancerai pas afin de respecter votre sujet.

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
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il y a 2 minutes, JOSEPH DELETRE a dit :

Mes textes sont disponibles pour qui veut bien les lire.

Sur ce, cher Loufiat, je ne vous relancerai pas afin de respecter votre sujet.

J'ai lu vos textes avec plaisir ! Mais votre question m'a embêté, parce que je suis en bute au fait que les hommes au contraire, croient beaucoup, elles et ils ont une propension à se remplir de croyances, qui se rattachent souvent à des habitudes, et elles-mêmes à des institutions, tendance qui quand on y songe est effroyable, tant elle rend nos vies rigides, finalement proches de la mort. Du "nihilisme" ne ferait pas de mal parfois, à condition que ce soit un nihilisme fort et éclairé.  Au contraire, je trouve que nous sommes cernés, totalement cernés par les croyances comme dans une viscosité sans fin.

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Invité JOSEPH DELETRE
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Invité JOSEPH DELETRE
Invité JOSEPH DELETRE Invités 0 message
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il y a 29 minutes, Loufiat a dit :

J'ai lu vos textes avec plaisir ! Mais votre question m'a embêté, parce que je suis en bute au fait que les hommes au contraire, croient beaucoup, elles et ils ont une propension à se remplir de croyances, qui se rattachent souvent à des habitudes, et elles-mêmes à des institutions, tendance qui quand on y songe est effroyable, tant elle rend nos vies rigides, finalement proches de la mort. Du "nihilisme" ne ferait pas de mal parfois, à condition que ce soit un nihilisme fort et éclairé.  Au contraire, je trouve que nous sommes cernés, totalement cernés par les croyances comme dans une viscosité sans fin.

Dans ce cas, cher Loufiat, je ne pense pas que vous les ayez bien lus en saisissant leurs implications.

Avec votre permission, car c'est votre sujet, permettez-moi de vous dire pourquoi nous croyons.

Nous existons avec l'idée du néant. Or, concevoir le néant par l'esprit, c'est annihiler toute chose présente à soi, jusqu'à soi, de sorte que l'inconscience soit l'unique reliquat qui soit jamais possible au paroxysme d'un tel processus.

Si bien que pour tout réduire à néant jusqu'à l'ignorance d'être soi, il faille enfin toujours créer, paradoxalement, afin de se connaître: être conscient.

Dès lors, l'unique chose qui puisse jamais être par déduction logique ne saurait être qu'une entité d'annihilation de toute chose présente à elle-même jusqu'à sa propre inconscience.

Le temps qui passe en serait la manifestation la plus évidente puisqu'une succession d'instants recèle l'idée d'annihilation de ce qui est présent. Et la mort, la preuve ultime qu'il faille tout annihiler jusqu'à soi. Bien que ce point doive être nuancé puisque la mort nous précède nécessairement s'il faut l'annihiler par la vie.

Or, être conscient, c'est se connaître. C'est donc être présent à soi. Il s'ensuit qu'il faille nécessairement annihiler le soi (ce qu'on est) du fait que l'on soit présent à soi. 

Et, en l'absence de concept plus fondamental qu'être, telle que la récursivité de l'essence de ce qui est le démontre, comment annihiler le soi si ce n'est en s'assujettissant à autre chose que soi?

Dès lors, l'altérité devient autant ce qui permet d'exister toujours (puisqu'on existe toujours à travers un autre à chaque instant) que ce qui nous fait croire qu'il y ait autre chose de plus fondamental que soi.

Pour ne plus être soi.

Modifié par JOSEPH DELETRE
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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 024 messages
Maitre des forums‚
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Citation

 "Choisissez un travail que vous aimez, et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie" CONFUCIUS

 

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Le 23/08/2021 à 17:23, Loufiat a dit :

Bonjour,

Un grand merci pour votre développement. J'accepte évidemment la proposition, avec plus de joie que je ne saurais dire.

Il y a un point que je crois devoir clarifier avec vous et @bouddean , que j'associe du coup à cette réponse car de nombreux éléments se recoupent dans vos interventions, au moins par les réponses que je voudrais formuler.

Vous avez peut-être compris que je ne crois à aucune réalité plus fondamentale que la communication. Par là, je ne veux pas dire la parole, qui est une toute petite part de la communication, quoi que singulière et possiblement décisive. Je veux dire qu'un chien grognant à votre encontre adresse un message très clair, que vous comprenez parfaitement quelque soit la langue que vous parlez. De même le bleu du ciel, l'étreinte de ceux qui tiennent à vous, le vent hurlant ou la mer plate à perte de vue, le bruit inhabituel d'un moteur détraqué, l'odeur de champignons qui monte d'un sous-bois ou encore le rythme des mots ici même : tout cela est communication au sens où c'est en vain que nous chercherions une réalité fondamentale et définitive derrière, au-delà de ces communications de toutes natures, par définition "ouvertes" et "se faisant", dont nous décodons une petite partie seulement et que nous organisons, pratiquement et verbalement, dans une plus petite mesure encore.

Avez-vous remarqué que nous sommes cernés de ténèbres plus épaisses que la plus épaisse des purées de poix, mais que des impressions peuvent malgré tout nous parvenir directement à travers ces ténèbres avant que de pénétrer la sphère des sensations et de l'intellection ? Un exemple commun : vous êtes assise en train de lire, absorbée par votre lecture quand votre regard se lève pour se planter spontanément dans les yeux d'un inconnu qui vous observait de loin et qui trésaille d'être surpris soudain. Vous ne pouviez pas savoir que cette personne vous regardait, elle était hors du champ de vos perceptions. Pourtant vos yeux l'ont trouvée sans aucune hésitation. Toute la vie est à l'image de cet instant : impossible et pourtant. Finalement, je veux dire par là qu'il est entendu que le monde n'est pas figé ou fini, qu'aucune définition ni aucune habitude ne saurait étouffer cette vie quelque soit la désespérance que l'on porte sur ses épaules.

Alors, vous évoquez les habitudes et la mémoire, assez à la façon dont Bouddean a évoqué les fausses croyances qui nous enferment. Et quand lui parlait de liberté, vous avez parlé d'énergie, d'impulsion créatrice. Je vous suis entièrement tous deux et il me semble que vos propos sont très proches dans les trajectoires qu'ils dessinent. Je ferai simplement remarquer que ceci doit ou, à tout le moins, peut aussi nous conduire à un niveau sociologique, que vous semblez vouloir éviter pour une raison qui m'échappe, peut-être parce que ce registre ne vous est pas familier personnellement à l'un et l'autre. Mais les habitudes et les croyances trouvent leur dernière raison dans les institutions.

Prenons par exemple la croyance que le soleil se lèvera demain. C'est une croyance car personne ne peut savoir une telle chose. Qu'importe à ce titre l'appareil scientifique capable d'étayer cette croyance. En réalité nous n'avons aucune certitude à ce sujet et surtout pas besoin d'y penser, il nous suffit de le croire. Mais la nécessité n'est aucunement celle pour le soleil de se lever, c'est celle que nous croyions qu'il se lèvera pour que nous puissions vivre comme nous le faisons. Si ce n'était pas le cas, si nous devions croire le contraire ou si nous en doutions réellement nous ne pourrions pas vivre comme nous le faisons maintenant.

L'immense part de nos vies repose de la même façon sur des croyances qui sont des strates de communication sous-jacentes au sens cette fois de la possibilité qu'un mouvement se transmette de telle sorte qu'on dise des parties d'un tout qu'elles "communiquent" entre elles. La croyance ou les habitudes sont à la vie humaine comme l'oxygène ou mieux, le sol sur lequel se dressent ses institutions.

Je vais devoir y revenir mais poste car c'est déjà beaucoup.

Bonjour

J'ai lu plusieurs fois, mais j'avoue ne pas tout comprendre, à cause de ce que j'ai surligné en gras. Chaque paragraphe m'est compréhensible, à part ce cœur des choses dont je n'arrive pas à cerner le sens, votre sens.

Pour ce qui est de la communication, je pense partager cette croyance qu'elle est primordiale et que la parole n'est pas forcément son meilleur atout aujourd'hui, mais pourrai potentiellement l'être. Tout simplement parce qu'elle est utilisée avec excès. Bien souvent la source des problèmes vient d'un excès, survient alors un incident, un accident et il est alors possible de créer un nouvel équilibre, une nouvelle chance de changement. La parole utilise la mémoire "vive", et les autres mémoires sont souvent laissées en arrière, en sourdine et nous avons plus ou moins perdu la capacité de communiquer et décoder les autres formes de communication. Ainsi votre exemple ("vous êtes assise en train de lire, absorbée par votre lecture...") est l'illustration parfaite de ce que je dis: votre mémoire était en quelque sorte absorbée par l'imaginaire, laissant ainsi aux autres "sens" plus de place pour communiquer avec tout l'environnement.

Pour ce qui est des croyances, moi je n'ai pas peur de dire que je suis croyante. Pourtant est-on bien sûr de ce que vous et moi entendons par croyance? Le verbe croire est utilisé avec différents sens et les sens peuvent même différer selon ceux qui se disent non-croyants et ceux qui se disent croyant. Le verbe croire en français est utilisé avec au moins quatre sens: il y a bien évidemment l'acte de foi "je crois que Dieu existe et que nous irons au paradis ou en enfer"; il y a l'espoir "je crois en toi"; il y a le souvenir "je crois avoir laissé mes clés sur le toit de la niche à chien" et il y a le raisonnement: "je crois que le soleil va se lever". Tout cela est croyance. En effet je crois que le soleil se lèvera demain (de même que pour la communication), mais je sais aussi que cela n'est pas pour autant vrai parce que ce n'est qu'un hypothèse. Une hypothèse peut être invalidée mais ne peut jamais être validée à 100%. Croire en l'individu dépendra de l'espoir qui fait vivre cette croyance; qu'elle vienne à être déçus et cette croyance disparaîtra, etc.

Le problème que je vois poindre bien souvent dans nos vies et nos paroles, c'est l'extrémité des choses et l'apparence impossibilité de les muer. Je m'explique. Je ne sais pas ce qu'est le nihilisme, alors je suis allée chercher un peu, et le peu que j'en ai trouvé m'a fait prendre conscience que le nihiliste se trouve dans une impasse parce qu'il ne voit plus que ça. Alors que je crois le nihilisme est une position sage pour autant qu'elle ne soit pas unique et enfermante. C'est à dire que ça devrait donner de la souplesse à l'esprit plutôt que d'en ôter, que la prouesse est de savoir sauter d'un extrême à l'autre et que c'est la station (l'arrêt) prolongée qui nuit. C'est le fait de prendre au sérieux quelque chose qui nous rend faible. J'aimerai rencontrer un nihiliste enthousiaste, un stoïcien hédoniste, un avare généreux ou un égoïste philanthrope! Se prendre au sérieux, c'est assez risible! Je pense qu'on manque tout simplement de souplesse et qu'on oublie que pour communiquer il nous est parfois nécessaire d'utiliser des exemples extrêmes pour exagérer la perspective et ainsi espérer que l'autre comprenne. Mais alors il ne faut pas oublier qu'il faut lâcher l'extrême ou remettre en perspective l'extrême inverse pour espérer atteindre un certain équilibre ou en tout cas ne pas le briser.

Cela dit, je n'ai aucune connaissance en nihilisme, hédonisme, stoïcisme ou autre...mais j'aime bavarder et me taire!

Nihil

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 902 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 21 heures, JOSEPH DELETRE a dit :

Mes textes sont disponibles pour qui veut bien les lire.

Sur ce, cher Loufiat, je ne vous relancerai pas afin de respecter votre sujet.

Au nihilisme qui est le refus de tout être s’oppose l’inherence qui est l’oubli des liens, des relations, pour la divination de l’être 

La vacuité déchire vos représentations 

Une longue tradition philosophique

 

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Membre, 8ans Posté(e)
bouddean Membre 11 482 messages
Maitre des forums‚ 8ans‚
Posté(e)
Le 13/08/2021 à 12:05, Loufiat a dit :

la volonté de sortir du "commerce"

Je cherche à t'aider, et j'ai l'impression qu'il n'est pas utile de te faire un grand discours .

Je te montre la direction que je prends pour sortir du commerce  :

-"Aimer, c'est laisser une personne prendre ce dont elle à besoin parmi ce qu'on à "

-Qu'est ce que j'ai ?

-Je n'ai que deux choses : de la force et du temps .

- C'est pourquoi je ne dois pas me laisser prendre ce que je n'ai pas, je dois faire attention à ça .

- Si je n'ai plus de force ni de temps, je ne peux plus laisser en prendre, je ne peux plus aimer .

- Quand je laisse une personne prendre de ma force et de mon temps, je dois en recevoir encore plus en retour.

-Je donne de ma force, mais je suis moins fatigué, je donne de mon temps, mais je vais plus vite .

"Aimer, c'est laisser quelqu'un prendre ce dont il a besoin parmi ce que j'ai, et en recevoir encore plus en retour, c'est l'amour" 

C'est par le commerce de  l'énergie que l'Homme tient l'Homme , quel gaspillage ,quelle perte de temps , c'est pourquoi je ne dois pas me laisser prendre ce que je n'ais pas, c'est à dire ce dont  quelqu'un n'a pas besoin .

Si tu avais besoin de ces mots, alors, tu me feras gagner du temps ;)

 

 

  • Merci 1
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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 27/08/2021 à 08:59, Tamar Hanna a dit :

Bonjour

J'ai lu plusieurs fois, mais j'avoue ne pas tout comprendre, à cause de ce que j'ai surligné en gras. Chaque paragraphe m'est compréhensible, à part ce cœur des choses dont je n'arrive pas à cerner le sens, votre sens.

Pour ce qui est de la communication, je pense partager cette croyance qu'elle est primordiale et que la parole n'est pas forcément son meilleur atout aujourd'hui, mais pourrai potentiellement l'être. Tout simplement parce qu'elle est utilisée avec excès. Bien souvent la source des problèmes vient d'un excès, survient alors un incident, un accident et il est alors possible de créer un nouvel équilibre, une nouvelle chance de changement. La parole utilise la mémoire "vive", et les autres mémoires sont souvent laissées en arrière, en sourdine et nous avons plus ou moins perdu la capacité de communiquer et décoder les autres formes de communication. Ainsi votre exemple ("vous êtes assise en train de lire, absorbée par votre lecture...") est l'illustration parfaite de ce que je dis: votre mémoire était en quelque sorte absorbée par l'imaginaire, laissant ainsi aux autres "sens" plus de place pour communiquer avec tout l'environnement.

Pour ce qui est des croyances, moi je n'ai pas peur de dire que je suis croyante. Pourtant est-on bien sûr de ce que vous et moi entendons par croyance? Le verbe croire est utilisé avec différents sens et les sens peuvent même différer selon ceux qui se disent non-croyants et ceux qui se disent croyant. Le verbe croire en français est utilisé avec au moins quatre sens: il y a bien évidemment l'acte de foi "je crois que Dieu existe et que nous irons au paradis ou en enfer"; il y a l'espoir "je crois en toi"; il y a le souvenir "je crois avoir laissé mes clés sur le toit de la niche à chien" et il y a le raisonnement: "je crois que le soleil va se lever". Tout cela est croyance. En effet je crois que le soleil se lèvera demain (de même que pour la communication), mais je sais aussi que cela n'est pas pour autant vrai parce que ce n'est qu'un hypothèse. Une hypothèse peut être invalidée mais ne peut jamais être validée à 100%. Croire en l'individu dépendra de l'espoir qui fait vivre cette croyance; qu'elle vienne à être déçus et cette croyance disparaîtra, etc.

Le problème que je vois poindre bien souvent dans nos vies et nos paroles, c'est l'extrémité des choses et l'apparence impossibilité de les muer. Je m'explique. Je ne sais pas ce qu'est le nihilisme, alors je suis allée chercher un peu, et le peu que j'en ai trouvé m'a fait prendre conscience que le nihiliste se trouve dans une impasse parce qu'il ne voit plus que ça. Alors que je crois le nihilisme est une position sage pour autant qu'elle ne soit pas unique et enfermante. C'est à dire que ça devrait donner de la souplesse à l'esprit plutôt que d'en ôter, que la prouesse est de savoir sauter d'un extrême à l'autre et que c'est la station (l'arrêt) prolongée qui nuit. C'est le fait de prendre au sérieux quelque chose qui nous rend faible. J'aimerai rencontrer un nihiliste enthousiaste, un stoïcien hédoniste, un avare généreux ou un égoïste philanthrope! Se prendre au sérieux, c'est assez risible! Je pense qu'on manque tout simplement de souplesse et qu'on oublie que pour communiquer il nous est parfois nécessaire d'utiliser des exemples extrêmes pour exagérer la perspective et ainsi espérer que l'autre comprenne. Mais alors il ne faut pas oublier qu'il faut lâcher l'extrême ou remettre en perspective l'extrême inverse pour espérer atteindre un certain équilibre ou en tout cas ne pas le briser.

Cela dit, je n'ai aucune connaissance en nihilisme, hédonisme, stoïcisme ou autre...mais j'aime bavarder et me taire!

Nihil

Pardonnez-moi. Je n'ai pas été à la hauteur de votre main tendue. Quand on est perdu au degré où j'en suis, il n'est plus si facile d'écrire un texte sensé. Le phénomène est bien celui que vous avez décrit, du retard sur soi-même. La mémoire devient inutile lorsque l'esprit et l'impulsion n'y sont plus, un vulgaire sac de pierres dont on se débarrasserait sans hésiter si un éclair de lucidité pouvait encore nous atteindre. Mais c'est propre à la folie de ne pas se connaître. Heureusement vous n'avez pas tourné les talons. Heureusement vous tendez encore la main pour que l'aveugle retrouve son chemin. Goûterez-vous un jour aux fruits du monde que vous portez ? Serez-vous remerciée une seule fois à hauteur de votre dons ? Mais vous êtes déjà au-delà. Votre générosité enfin est de celle qui comme le sphinx, attend imperturbable que l'humble mortel réponde à la seule question, "Qui es-tu ?" Point de passage sans répondre de ton être, par ton être. 

Seule question décisive. "Qui es-tu". Aucun narcissisme. Ni non plus une question abstraite, intellectuelle. Mais la question posée à tout homme, toute femme au creux de sa vie. C'est l'instant 0, le véritable point de départ où tout commence, sans quoi il n'y a qu'automatisme, mémoire et aléa, - Rien. Nihil. Et qui peut poser cette question ? Qui peut seul la poser sans trucage, jusqu'au bout ? Mais c'est toujours le plus faible. C'est le moins puissant. C'est l'égaré qui dépend de ta décision pour vivre. C'est l'animal effaré dans les rails de l'abattoir. Vois comme avec le fort, tu peux seulement être dans une relation de compétition, même codifiée par les règles, amortie par l'humour et la complicité, "pacifiée" - serait-ce par la matraque ou la bombe atomique. Au contraire, celui qui ne peut pas arrêter ton bras, par son impuissance même celui-là t'interroge de la façon la plus radicale et atteint le véritable centre de ton être : qui es-tu ? Que fais-tu ? Et bien sûr, inévitablement... qu'as-tu fait ?

Comme nous voudrions faire taire parfois par qui cette question arrive... Car c'est bien là seulement que l'homme est amené à se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire. Tragique épreuve en vérité, qui doit le consumer jusqu'aux entrailles, le mettre à genoux et le briser sans quoi il n'a rien compris, sa vie n'est encore pas commencée. Et qui le pardonnera ? Qui ?? Bien entendu pour l'inconscient, l'inconscient que je suis, cette question ne se pose pas. Nous la voyons seulement poindre en creux derrière des comportements, et dans la violence même. Et c'est une question qui s'est posée dans cette discussion : de quoi les gens ont-ils besoin. Il semble que ce que nous cherchions, ce soit très souvent le pardon. Et je crois que ce que perturbe vraiment, dans l'existence humaine, la fameuse "Mort de Dieu" proclamée il y a longtemps, c'est le pardon. Nous pourrions examiner toute une myriade de phénomènes, de société, psychologiques, sous ce double rapport de l'angoisse et du pardon. Mais quelle importance.

"Croire". Vous qui êtes une croyante, je suis un croyant moi aussi. Mais par là-même nous sommes davantage que cela, n'est-ce pas. Croire. Vous le savez bien. Croire est l'espace de votre liberté. Il n'y a aucune liberté dans la suite des nécessités. Mais dans le croire, oui, dans la mesure où c'est un acte, à condition donc que cet acte ne soit pas mitigé, recouvert, oublié, nécessaire. A condition que nous ne le prenions pas trop au sérieux, comme vous dîtes, car il n'est jamais dernier, bien entendu. Car qu'est-ce qui est dernier ? Qu'est-ce qui est vraiment ultime ? Est-ce la vie, "ma" vie ? mais ce sac de viande, s'il doit être l'alpha et l'oméga, autant m'allonger, la viande se conduira seule à son terme mieux que je ne saurais. Alors qu'est-ce qui est ultime ? L'autre ? Ma femme, mon enfant ? l'ami ? mais cet autre est également relatif et mitigé, il peut nous décevoir, il nous questionne au-delà ou en-deça de ce que nous voudrions, et il mourra bientôt lui aussi. Alors qu'est-ce qui est dernier ?

Je reviens au centre... à la question brulante... que je ne cesse de perdre à force de la repousser... Je veux que cette vie ressemble à mon état : un exil, un éclatement, une contradiction ouverte, un refus. Une division. Un retranchement, une plaie ouverte. Parce que c'est seulement à partir de là qu'une réunion devient possible.

Vous aviez parfaitement raison en écrivant qu'il faut couper dans le vif pour sortir d'une situation qui devient intenable. Ce qui s'écarte donc de votre méthode, de changer une chose à la fois pour en observer les effets. Et vous avez tout autant raison de craindre que ce soit une fuite : c'en est une indéniablement. Mais c'est aussi la seule manière que je trouve, pour me mettre dans une position d'ouverture radicale. Par rapport à ces mémoires, ces habitudes, ce recouvrement inexorable de l'existence dans la suite des jours. Et vous savez combien il est difficile de se tenir sur cette brèche. D'être la conscience la plus large et aiguë du départ imminent de toute chose, à commencer par soi. De sa propre relativité, de sa propre nullité et de sa propre valeur. Du don sans aucune retenue, total et fou. De la vanité indépassable, aussi, de tout ce que nous entreprenons. De ce caractère fragile et impermanent de toute chose, de toute croyance en quoi réside notre liberté et notre force. Car c'est là seulement que nous avons à vivre. C'est là seulement que la gorge se dénoue, que nous respirons enfin, qu'une douce lumière à nouveau peut inonder le monde, comme la rosée d'un jour nouveau. C'est là qu'à nouveau l'autre, l'autre m'attend, et retrouve toute sa place à mes côtés.

Belles images, douces fantaisies...

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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Comprendre, c’est éclaircir son propre sous-sol. Et je me souviens que chez nous, il n’y a aucune discussion par-dessus celle tenue en vue d’un départ imminent. Non que cette perspective soit supérieure au sens où elle aurait une vertu par rapport à d’autres perspectives comparables. Je veux dire que la vie même se passe ainsi, de telle sorte qu’une discussion "sur le départ", "dans le départ" ou "au départ" soit ce qu'il y a de plus décisif et véridique, en tout cas dernier. Au point qu’aucune parole, même la plus anodine ne soit prononcée tout à fait hors de cet arrière-plan. Je ne sais pas si c’est bien ou mal, car je n’ai pas d’extérieur à lui confronter. Qu’est-ce qu’un être parfaitement libre choisirait ? Je me plie à ce que sont les choses. Et les choses sont un cortège qui s’ébranle.

Pour aller où ? La destination n’est jamais claire. Elle tient d’une promesse. C’est dire si c’est fragile. Une promesse, ce sont des paroles dont on se souvient, un engagement passé en vue d'un avenir impalpable et incertain mais auquel on veut croire. Dès lors la Promesse introduit son propre espace et son propre temps, elle inaugure un passage dans lequel rien de ce qui est actuel ne se trouve plus être dernier et définitif. Cette présence est insoutenable mais c’est la voie dans laquelle nous sommes engagés. Insoutenable, car qui peut observer ce destin sans faillir ? Qui peut sérieusement porter le péril jusque sur la tête de ses propres enfants en prenant un départ sans autre finalité visible que le désert - en vertu d’une promesse ? Une promesse, mais c'est du vent dans une bouche ! Tandis que la terre sous nos pieds, là c’est quelque-chose. Alors pourquoi partir ?

Mais la promesse, réfléchis, n'est-ce pas la seule possibilité pour t’extraire du présent, pour lever le joug de "ce qui est" et faire de ta vie un pont, un passage ? Ici, ne te contente pas d'observer que même les plus rebelles devront partir, s’il le faut en s’arrachant les ongles contre les pierres qu’ils chérissent - et qui les jugerait. Ne nous contentons pas non plus de dire "ceci nous dépasse". Car enfin, je crois bien que oui, c'est assez clair et simple en réalité, la promesse apparaît comme la manière d'être ici et maintenant en présence de quelque-chose qui n’est pas compris dans ce cercle de l’immédiat et du nécessaire. La promesse est un déchirement du ciel, l'irruption d'un possible au sein du visible qui autrement reste clôt emmuré derrière un inébranlable verrou. C'est pour ça que la promesse est décisive. Tout en étant rien. Du vent.

Car elle ne nous sort pas non plus d’affaire. Si son action, c'est de traverser et rompre les cercles de l'immédiat et du nécessaire en les excédant, de nier, donc, tout ce qui constitue ta situation présente dans sa prétention à être dernier et définitif, indépassable, en sorte que le présent se trouve pour toi placé au service d'autre chose que lui-même, parce que désormais tu agis dans cette perspective d'une Promesse - et même pharaon, véritable Dieu vivant sur terre, maître incontesté, n'y pourra rien mais verra son pouvoir défait. D'accord, ça je le vois suffisamment clairement d'un côté. Mais d'autre part le joug demeure réel et même accentué sous l'effet de tes efforts pour te conformer à cette promesse dès lors que tu acceptes d'être guidé par elle. La promesse par elle-même n'accomplit rien. Et ta situation à partir d'elle, reste celle d'un esclave prisonnier d'une situation dans laquelle, par la promesse, à cause de la promesse, il devient étranger, exilé. Ainsi la misère de ta condition est redoublée et non pas du tout soulagée. Précisément parce qu'une lumière s'est levée dans ton ciel et que tu es maintenant orienté vers la liberté, que tu sens une odeur nouvelle, perçois les signes annonciateurs d'un horizon derrière l'horizon.

Mais alors, et à ce prix, tu peux marcher et la route s'ouvre en effet devant toi. Mais il te faut faire un pas, puis un autre, puis un autre encore et tu n'es jamais arrivé, tu n'es jamais qu'ici et maintenant comme la promesse, si tu ne la trahis pas, ne cesse de te désigner son au-delà, ce départ toujours imminent et inexorable que tu dois non seulement accepter mais endosser, vouloir. Car voilà, rien ne t'oblige à poursuivre ce chemin. Et là encore, c'est la promesse seule qui peut poser cette relation spécifique en conservant toute son ambiguïté, en étant pour toi la question de ta vie. Elle vise quelque-chose qui n’est pas là, un impalpable auquel tu te trouves par elle rapporté ; mais de plus, elle implique un engagement actif, une volonté et une responsabilité que tu dois assumer et renouveler entièrement. Et tu te trouves ainsi pris dans un contexte fait de contraintes bien précises. Trouves-tu cela dur et injuste, cruel ? Mais interroge-toi : quelles sont les autres possibilités ? Que se passerait-il si la promesse était en fait, par exemple, une assurance automatique d'obtenir "le salut", quoi que cela veuille dire ? Examine donc ces questions avec attention.

Alors, donc, bien loin donc qu'il s'agisse, dans le fait de "croire" dans les mythes fondateurs de ta propre culture, d'une facilité, d'une sorte de thérapeutique, mais c'est exactement l'inverse qui t'es indiqué, dépeint de A à Z, préconisé explicitement par les Écritures, si tant est que tu veuilles bien les lire comme un message qui t'es adressé personnellement et non pas une suite de tableaux incohérents concernant un hypothétique temps historique. Car qu'implique de suivre cette Promesse et d'y conformer effectivement tes actes ? Mais c'est l'entrée dans une nuit noire. C'est la destruction de toutes tes croyances, la submersion de tous les pouvoirs intermédiaires sur lesquels ta vie reposait, c'est l'exil en acte et la nuit en plein jour, c'est se tenir là exactement dans cette situation impossible qui est celle si longuement décrite de l'exode, de la liberté, aride, tragique et exigeante toujours au-delà de tes forces, qui véritablement exige tout de toi.

Et c'est bien pourquoi tu te trouves exactement comme le peuple fatigué et meurtri, toujours tenté par les regrets pour la quiétude d'un esclavage où au moins ton pain était assuré, ou de prendre ce que tu as sous les yeux comme la seule réalité, dernière et indépassable - ce qui revient toujours, d'une façon ou d'une autre, à être infidèle à la promesse, c'est-à-dire à nier qu'elle soit Promesse en sortant de la situation précise, rigoureuse, dans laquelle elle te place. Mais, enfin ! allons-y, car l'heure tourne et nous sommes toujours en retard.

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Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Le 30/08/2021 à 20:47, Loufiat a dit :

Pardonnez-moi. Je n'ai pas été à la hauteur de votre main tendue. Quand on est perdu au degré où j'en suis, il n'est plus si facile d'écrire un texte sensé. Le phénomène est bien celui que vous avez décrit, du retard sur soi-même. La mémoire devient inutile lorsque l'esprit et l'impulsion n'y sont plus, un vulgaire sac de pierres dont on se débarrasserait sans hésiter si un éclair de lucidité pouvait encore nous atteindre. Mais c'est propre à la folie de ne pas se connaître. Heureusement vous n'avez pas tourné les talons. Heureusement vous tendez encore la main pour que l'aveugle retrouve son chemin. Goûterez-vous un jour aux fruits du monde que vous portez ? Serez-vous remerciée une seule fois à hauteur de votre dons ? Mais vous êtes déjà au-delà. Votre générosité enfin est de celle qui comme le sphinx, attend imperturbable que l'humble mortel réponde à la seule question, "Qui es-tu ?" Point de passage sans répondre de ton être, par ton être. 

Seule question décisive. "Qui es-tu". Aucun narcissisme. Ni non plus une question abstraite, intellectuelle. Mais la question posée à tout homme, toute femme au creux de sa vie. C'est l'instant 0, le véritable point de départ où tout commence, sans quoi il n'y a qu'automatisme, mémoire et aléa, - Rien. Nihil. Et qui peut poser cette question ? Qui peut seul la poser sans trucage, jusqu'au bout ? Mais c'est toujours le plus faible. C'est le moins puissant. C'est l'égaré qui dépend de ta décision pour vivre. C'est l'animal effaré dans les rails de l'abattoir. Vois comme avec le fort, tu peux seulement être dans une relation de compétition, même codifiée par les règles, amortie par l'humour et la complicité, "pacifiée" - serait-ce par la matraque ou la bombe atomique. Au contraire, celui qui ne peut pas arrêter ton bras, par son impuissance même celui-là t'interroge de la façon la plus radicale et atteint le véritable centre de ton être : qui es-tu ? Que fais-tu ? Et bien sûr, inévitablement... qu'as-tu fait ?

Comme nous voudrions faire taire parfois par qui cette question arrive... Car c'est bien là seulement que l'homme est amené à se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire. Tragique épreuve en vérité, qui doit le consumer jusqu'aux entrailles, le mettre à genoux et le briser sans quoi il n'a rien compris, sa vie n'est encore pas commencée. Et qui le pardonnera ? Qui ?? Bien entendu pour l'inconscient, l'inconscient que je suis, cette question ne se pose pas. Nous la voyons seulement poindre en creux derrière des comportements, et dans la violence même. Et c'est une question qui s'est posée dans cette discussion : de quoi les gens ont-ils besoin. Il semble que ce que nous cherchions, ce soit très souvent le pardon. Et je crois que ce que perturbe vraiment, dans l'existence humaine, la fameuse "Mort de Dieu" proclamée il y a longtemps, c'est le pardon. Nous pourrions examiner toute une myriade de phénomènes, de société, psychologiques, sous ce double rapport de l'angoisse et du pardon. Mais quelle importance.

"Croire". Vous qui êtes une croyante, je suis un croyant moi aussi. Mais par là-même nous sommes davantage que cela, n'est-ce pas. Croire. Vous le savez bien. Croire est l'espace de votre liberté. Il n'y a aucune liberté dans la suite des nécessités. Mais dans le croire, oui, dans la mesure où c'est un acte, à condition donc que cet acte ne soit pas mitigé, recouvert, oublié, nécessaire. A condition que nous ne le prenions pas trop au sérieux, comme vous dîtes, car il n'est jamais dernier, bien entendu. Car qu'est-ce qui est dernier ? Qu'est-ce qui est vraiment ultime ? Est-ce la vie, "ma" vie ? mais ce sac de viande, s'il doit être l'alpha et l'oméga, autant m'allonger, la viande se conduira seule à son terme mieux que je ne saurais. Alors qu'est-ce qui est ultime ? L'autre ? Ma femme, mon enfant ? l'ami ? mais cet autre est également relatif et mitigé, il peut nous décevoir, il nous questionne au-delà ou en-deça de ce que nous voudrions, et il mourra bientôt lui aussi. Alors qu'est-ce qui est dernier ?

Je reviens au centre... à la question brûlante... que je ne cesse de perdre à force de la repousser... Je veux que cette vie ressemble à mon état : un exil, un éclatement, une contradiction ouverte, un refus. Une division. Un retranchement, une plaie ouverte. Parce que c'est seulement à partir de là qu'une réunion devient possible.

Vous aviez parfaitement raison en écrivant qu'il faut couper dans le vif pour sortir d'une situation qui devient intenable. Ce qui s'écarte donc de votre méthode, de changer une chose à la fois pour en observer les effets. Et vous avez tout autant raison de craindre que ce soit une fuite : c'en est une indéniablement. Mais c'est aussi la seule manière que je trouve, pour me mettre dans une position d'ouverture radicale. Par rapport à ces mémoires, ces habitudes, ce recouvrement inexorable de l'existence dans la suite des jours. Et vous savez combien il est difficile de se tenir sur cette brèche. D'être la conscience la plus large et aiguë du départ imminent de toute chose, à commencer par soi. De sa propre relativité, de sa propre nullité et de sa propre valeur. Du don sans aucune retenue, total et fou. De la vanité indépassable, aussi, de tout ce que nous entreprenons. De ce caractère fragile et impermanent de toute chose, de toute croyance en quoi réside notre liberté et notre force. Car c'est là seulement que nous avons à vivre. C'est là seulement que la gorge se dénoue, que nous respirons enfin, qu'une douce lumière à nouveau peut inonder le monde, comme la rosée d'un jour nouveau. C'est là qu'à nouveau l'autre, l'autre m'attend, et retrouve toute sa place à mes côtés.

Belles images, douces fantaisies...

Je crois percevoir votre impression de patauger dans quelque chose qui se rapprocherait des sables mouvants!

Ne cherchez pas une main tendue, je ne la tendais pas: vous n'en aviez pas besoin. Vous êtes loin de vous noyez: vous marchez sur la terre ferme, ce sont juste vos yeux qui rendent la perspective floue et titubante, pas très palpable.

Pour mieux vous comprendre, j'ai pris le sac à dos il y a 5jours, et j'ai marché deux jours durant, en montagne, en direction de la source d'un des fleuves de France. J'ai mis à vif ce désir de partir, partir sur les routes et découvrir le monde, éclater les limites du nid dans lequel je vivais enfant, pleine de volonté à rencontrer tous ces inconnus qui peuplent les terres vierges pour mes pas. Alors je suis partie pour rencontre mes vieux souvenirs, rencontrer mes rêves d'enfant, rencontrer le carrefour qui a fait dévier mes pas vers d'autres possibles et tenter de voir ce qui avait été brisé, voir ce qui avait été occulté et enfoui dans mon âme d'enfant au profit d'une vie toute tracée.

Je me suis rencontrée; je n'ai pas attendu longtemps, ce souvenir est en réalité toujours dans ma mémoire vive et revient régulièrement au fond de mes yeux. J'ai rencontré, non pas un moi tel que je pourrai l'observer dans un miroir, mais un moi tel un diamant avec ses mille facettes et ses mille voix. Je me suis vue fuyant les problèmes que j'accumule faute de savoir les éviter ou les résoudre. Je me suis vue enchaînée à la roue d'un puits, marchant pieds nus dans un sillon creusé en cercle, les yeux plongés dans l'horizon. Je me suis vue seule au sommet d'une montagne, fouillant les étendues à mes pieds et celles au-dessus de ma tête, et toujours revenir à cet horizon. Je me suis vue avec des ailes et toujours cet appel de l'endroit où je ne suis pas. Je me suis vue dans un monde inconnu, ployant sous le poids d'une atmosphère trop lourde, mais toujours mon corps suivant l'invincible impériosité de mes yeux. Je me suis vue abattre sans distinction amis et ennemis barrant mon chemin. Je me suis vue plier les genoux et baisser les yeux devant un enfant, poser sac et bâton pour le servir. Je me suis vue face à un mur sans fin et sans limite, angoissée par l'impossibilité qu'avait mon esprit à se sortir de cette impasse. Je me suis vue aussi marchant sur une corde au-dessus d'un vide improbable, pouvant faire apparaître toute sorte de décors sans pour autant savoir enlever ce vide sous mes pieds. Quel est ce vide? Quel est ce désir, cet appel de l'inconnu, cet appel des pieds et des yeux?

Je crois que ce désir, cette certitude qu'il faut partir, qu'on va partir, qu'on est en chemin, nous le portons depuis tellement de générations qu'il n'est sans doute pas né celui qui n'entendra pas cet appel un moment ou un autre dans sa vie. C'est que nous naissons sans doute voyageur et que nous sommes nomade par essence, par nature, comme tout ceux qui ont pattes, ailes ou nageoires. L'arbre n'a pas ce rêve ancré en lui. Lui, il conquiert l'espace en étendant son ombre, ses rêves sont branches, feuilles et réseau racinaire. Ses rêves sont de s'élever et s'élargir, jamais il ne rêve de s'arracher pour aller occuper une autre place. Même pour ses graines il ne pense pas en terme de voyage, mais il pense en terme de réseau, de liens jamais brisés et toujours plus développés. C'est que nous n'avons tout simplement pas la même nature, pas le même rôle. Et pourtant, je sais que nous avons encore de la nature de l'arbre dans nos gênes...

Il y a une fuite dans le voyage, c'est indéniable. Il y a aussi création. Partir c'est fuir et se libérer. Fuir, c'est partir avec ses chaînes; se libérer c'est en rire parce que ce ne sont pas elles qui nous définissent; Créer, c'est résoudre le passé pour permettre de faire éclore ce que nous sommes. Je ne crois pas que nous soyons des individus, dans le sens indivisibles. Je crois que les apparences sont trompeuses et j'aime tromper les apparences. Ce voyage que nous faisons n'est que celui de la graine de l'arbre. Cette graine porte un trésor de potentiel, son seul rôle est de ne s'arrêter que lorsqu'elle aura trouvé le meilleur endroit. Elle ne sait d'où elle vient, combien de temps durera son voyage, quelle distance elle aura à parcourir, quel endroit sera le bon. Pourtant tout dépend d'elle, le passé comme l'avenir. Nous avons à peu près le même rôle: chercher le bon endroit et le bon moment, ne serait-ce que l'endroit de notre mort, et pour autant ce ne sera que l'avenir qui pourra témoigner de notre participation, nous n'en saurons rien.

 

Chercher le pardon, ce serait admettre que nous sommes coupables. Est-ce ainsi que vous vous voyez, que vous nous voyez tous: coupables? Ce besoin n'est pas celui du pardon, mais celui d'être "grand" dans les yeux de l'autre. Je m'explique. L'autre n'est que son propre reflet, l'écho de ce que nous sommes. Mais la victime implore la victime chez l'autre, le prédateur appelle le prédateur dans sa victime et le combat ne s'arrête jamais. Si la victime regarde son bourreau et voit un égal, un humain balayé et dirigé par les circonstances, un innocent, alors il n'est plus victime et il n'y a plus de bourreau, il se sait humain innocent balayé et dirigé par les circonstances. Cet humain aura la capacité de désarmer les plus forts et de renforcer les plus faibles pour autant qu'il dépose toute violence et s'arme de force d'esprit. Parce qu'il aura la capacité de voir ce qu'il y a de grand et beau dans l'autre, il fera vivre ce qu'il y a de grand et beau en lui, et toute l'humanité et le monde s'en trouvera grandi et embelli.

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  • 2 semaines après...
Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
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Le 01/09/2021 à 08:49, Tamar Hanna a dit :

Pour mieux vous comprendre, j'ai pris le sac à dos il y a 5jours, et j'ai marché deux jours durant

Le récit de votre excursion était très beau et touchant, il m'a beaucoup aidé à un moment critique, si bien que je n'ai pas su comment y répondre avant d'être sorti de cette situation. Mais les choses se précipitent maintenant, d'ailleurs sans douleur inutile, ce qui est un soulagement : le mur recule simplement parce que j'arrête d'avancer. C'est une fuite, car le monde file ; et c'est une création parce qu'un espace s'ouvre où toutes les perspectives se renouvellent. Maintenant, il s'agit de se maintenir dans cette retenue, d'élargir cet espace et d'entretenir la direction intérieure qui dans ces conditions peut s'éveiller. Je ne saurais dire si c'est le début ou la fin d'un exil en réalité. En tout cas c'est une croisée des chemins. Je suis très ému de pouvoir vous lire et la partager d'une certaine façon avec vous. A bientôt.

Modifié par Loufiat
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  • 2 semaines après...
Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Le 15/09/2021 à 10:09, Loufiat a dit :

Le récit de votre excursion était très beau et touchant, il m'a beaucoup aidé à un moment critique, si bien que je n'ai pas su comment y répondre avant d'être sorti de cette situation. Mais les choses se précipitent maintenant, d'ailleurs sans douleur inutile, ce qui est un soulagement : le mur recule simplement parce que j'arrête d'avancer. C'est une fuite, car le monde file ; et c'est une création parce qu'un espace s'ouvre où toutes les perspectives se renouvellent. Maintenant, il s'agit de se maintenir dans cette retenue, d'élargir cet espace et d'entretenir la direction intérieure qui dans ces conditions peut s'éveiller. Je ne saurais dire si c'est le début ou la fin d'un exil en réalité. En tout cas c'est une croisée des chemins. Je suis très ému de pouvoir vous lire et la partager d'une certaine façon avec vous. A bientôt.

J'aime la musique de ces mots: le mur recule simplement parce que j'arrête d'avancer.

Ce n'est plus une fuite, c'est la découverte d'un autre espace temps. Une nécessité, une pression nous dirige dans ce chemin.

Le plus beau est encore à construire, peut-être est-il à découvrir simplement.

J'aimerai encore vous lire aussi, tant que vous serez parmi nous: à bientôt

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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Le 28/09/2021 à 01:28, Tamar Hanna a dit :

Le plus beau est encore à construire, peut-être est-il à découvrir simplement.

Lorsque j'ai parlé librement à mon entourage le plus proche des sentiments que j'éprouve, j'étais persuadé d'être pris pour un fou et que ceci marquerait la fin d'un certain nombre de relations, en tout cas de l'entente commune. Et c'est ainsi que j'ai involontairement présenté les choses. Mais cette entreprise de dévoilement et involontairement de rupture, a trouvé chaque fois une réponse totalement inattendue chez les autres. Des sentiments, une partie de la vie intérieure voilée est venue à jour, non pas du tout comme mienne, mais comme vérité commune, profonde mais seulement ignorée, voilée. Vérité liée à une histoire : telle relation, jour après jour - vérité aussi comme évènement, sortie des rails prévisibles de l'existence. Et vérité comme réunion, car les choses qui murissent secrètement depuis longtemps nous avaient isolés et leur dévoilement a entraîné que nous nous retrouvions dans une entente renouvelée. Ainsi il n'y a eu aucune rupture. Les liens se sont resserrés. Ils se sont relâchés dans ce qu'ils avaient d'arbitraires ; et ils se sont recréés dans l'essentiel. Ca a été pour moi une expérience extraordinaire. C'est la possibilité de vivre la vérité sans aucune réserve. Je croyais que ceci m'aliènerait, et c'est exactement l'inverse qui est arrivé.   

En retour, tous mes plans ont été balayés mais j'ai pour ainsi dire planté une direction et nous avançons ensemble. Il ne peut plus être question de partir seul comme je l'imaginais. Je ne suis plus seul. J'ai dû renoncer au renoncement. Je suis à nouveau lié de proche en proche à une foule de contraintes matérielles. J'ai donc repris le travail. Un travail frénétique pour accumuler beaucoup en peu de temps, car des occasions se sont créées que je vais saisir pour avancer. Les fruits de ce travail sont totalement dédiés, ce qui rend ces efforts légers. Ils sont fait d'un coeur joyeux. Et dans ce travail resurgissent de nouvelles relations, une foule de nouvelles relations, dans lesquels j'éprouve encore différemment la vérité qui se fait doucement jour. Et je réalise qu'ici aussi, dans ces relations et ces instants pourtant si contraints, je touche le cœur des hommes et je peux changer la vie, par le simple fait d'être vrai et d'avoir trouvé le Nord. Ce quelque chose qui vibre, indiquant une direction et nos places respectives, comme un être qui serait à mi-distance de toutes les individualités, de toutes les formes de la vie, les liant dans leurs différences, auquel je me sens plus intimement connecté. Parfois il faut faire un effort pour retrouver ce contact. Mais la boussole reste toujours à portée et je ne crois plus qu'elle m'abandonnera.

Lorsque j'aurai accumulé suffisamment d'argent, je me retirerai pour travailler à la constitution d'un réseau de connaissances.

 

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
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J'entame la troisième semaine du "sprint" pour lancer la suite du plan, mais voilà qu'hier soir je bute pieds nus contre le montant d'une porte. Un grand "crac" s'est fait entendre et ce matin l'orteil en question est gonflé et noirci.

En amont de l'évènement, je remarque qu'un ensemble de fonctions corporelles sont devenues de plus en plus aléatoires ; ce choc est le dernier venu d'une suite d'opérations foireuses cette dernière semaine, alors que les deux premières s'étaient déroulées sans accrocs avec une montée progressive en puissance et en efficacité. J'avais déjà remarqué ces courbes et paliers dans l'effort, avec des phases de progrès rapides puis où l'on se sent plafonner, avant de pouvoir progresser à nouveau. C'est comme si le corps accumulait en surface puis devait absorber la somme de tous les apprentissages effectués, et que sa dynamique globale se trouvait modifiée par cette intégration, ce qui créait de l'aléatoire au sein de fonctions qui étaient stables.

Puis en aval de l'évènement, c'est-à-dire maintenant, un dilemme apparaît entre information et énergie. La phalange douloureuse, l'orteil cassé c'est de l'information. La douleur perçue participe à façonner un certain comportement. Je marche différemment pour éviter l'angle qui réveille la douleur. C'est l'information : ce qui forme, "in"-"forme" le comportement. Mais à un second niveau, cette information est de l'énergie, c'est-à-dire qu'elle est un certain quantum d'énergie, dépensé précisément dans cette information de la douleur. Mais comme énergie, elle reste indifférenciée. Ainsi il y a une dualité au sein de la douleur. Face, c'est le doigt cassé qui vous fait oublier toutes vos belles philosophies ; pile, c'est l'énergie indifférenciée.

Ceci m'évoque ces dessins qui peuvent former plusieurs figures selon la perspective qu'on adopte. Dans un sens c'est une femme élancée et dans l'autre, le visage d'un vieux. Ou bien les cubes dessinés, dont la profondeur peut être renversée. De la même façon toute perception peut-être retournée en énergie.

Appliqué à la douleur, le phénomène qui se réalise est étrange. La douleur n'est pas neutralisée comme information, mais c'est comme si elle était consumée, comme si elle était redirigée ou retournée un foyer originel, l'Energie ; ou disons, remise en perspective, plus simplement. Mais l'opération mentale correspondante est un effort de rappel, de souvenir. Il faut se souvenir de l'énergie dans l'information.

La même chose se passe avec la fatigue. Vous vous réveillez et la première information qui vous saute au visage est la fatigue. Mais alors vous vous "souvenez" que c'est là une certaine énergie dans cette information. Alors la fatigue est désamorcée, sans nécessairement disparaître totalement. Mais le vécu finalement est celui d'une illusion qui se lève. 

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Il y a 22 heures, Loufiat a dit :

J'entame la troisième semaine du "sprint" pour lancer la suite du plan, mais voilà qu'hier soir je bute pieds nus contre le montant d'une porte. Un grand "crac" s'est fait entendre et ce matin l'orteil en question est gonflé et noirci.

En amont de l'évènement, je remarque qu'un ensemble de fonctions corporelles sont devenues de plus en plus aléatoires ; ce choc est le dernier venu d'une suite d'opérations foireuses cette dernière semaine, alors que les deux premières s'étaient déroulées sans accrocs avec une montée progressive en puissance et en efficacité. J'avais déjà remarqué ces courbes et paliers dans l'effort, avec des phases de progrès rapides puis où l'on se sent plafonner, avant de pouvoir progresser à nouveau. C'est comme si le corps accumulait en surface puis devait absorber la somme de tous les apprentissages effectués, et que sa dynamique globale se trouvait modifiée par cette intégration, ce qui créait de l'aléatoire au sein de fonctions qui étaient stables.

Puis en aval de l'évènement, c'est-à-dire maintenant, un dilemme apparaît entre information et énergie. La phalange douloureuse, l'orteil cassé c'est de l'information. La douleur perçue participe à façonner un certain comportement. Je marche différemment pour éviter l'angle qui réveille la douleur. C'est l'information : ce qui forme, "in"-"forme" le comportement. Mais à un second niveau, cette information est de l'énergie, c'est-à-dire qu'elle est un certain quantum d'énergie, dépensé précisément dans cette information de la douleur. Mais comme énergie, elle reste indifférenciée. Ainsi il y a une dualité au sein de la douleur. Face, c'est le doigt cassé qui vous fait oublier toutes vos belles philosophies ; pile, c'est l'énergie indifférenciée.

Ceci m'évoque ces dessins qui peuvent former plusieurs figures selon la perspective qu'on adopte. Dans un sens c'est une femme élancée et dans l'autre, le visage d'un vieux. Ou bien les cubes dessinés, dont la profondeur peut être renversée. De la même façon toute perception peut-être retournée en énergie.

Appliqué à la douleur, le phénomène qui se réalise est étrange. La douleur n'est pas neutralisée comme information, mais c'est comme si elle était consumée, comme si elle était redirigée ou retournée un foyer originel, l'Energie ; ou disons, remise en perspective, plus simplement. Mais l'opération mentale correspondante est un effort de rappel, de souvenir. Il faut se souvenir de l'énergie dans l'information.

La même chose se passe avec la fatigue. Vous vous réveillez et la première information qui vous saute au visage est la fatigue. Mais alors vous vous "souvenez" que c'est là une certaine énergie dans cette information. Alors la fatigue est désamorcée, sans nécessairement disparaître totalement. Mais le vécu finalement est celui d'une illusion qui se lève. 

Le monde est ainsi fait: il rend ce que nous lui envoyons.

Un appel, un signe ignoré, et un léger coup de semonce nous prévient (pour vous ce serait les fonctions corporelles plus aléatoires?)

Continuer d'ignorer et les coups se répètent et s'intensifient (la casse de votre propre corps)

Soit on utilise toujours plus de violence pour contrer les appels et les semonces, et la violence nous est renvoyée à sa juste mesure; soit le coup est assez fort pour nous propulser momentanément hors du cercle vicieux, réaction de survie corporelle...jusqu'à la prochaine rechute; soit on s'extrait du cercle en analysant les comportements et le moment où l'inattention fit agir violemment.

Le corps n'a pas besoin de violence pour apprendre, c'est l'esprit qui s'habitue à la violence, perd peu à peu sa sensibilité et souplesse et ne percute plus qu'à la violence.

Prenez soin de vous et du monde, ce ne sont pas les informations qui nous forment mais nous qui donnons forme à l'"in"-"forme".

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
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Le 13/10/2021 à 09:55, Tamar Hanna a dit :

Le monde est ainsi fait: il rend ce que nous lui envoyons.

Un appel, un signe ignoré, et un léger coup de semonce nous prévient (pour vous ce serait les fonctions corporelles plus aléatoires?)

Continuer d'ignorer et les coups se répètent et s'intensifient (la casse de votre propre corps)

Soit on utilise toujours plus de violence pour contrer les appels et les semonces, et la violence nous est renvoyée à sa juste mesure; soit le coup est assez fort pour nous propulser momentanément hors du cercle vicieux, réaction de survie corporelle...jusqu'à la prochaine rechute; soit on s'extrait du cercle en analysant les comportements et le moment où l'inattention fit agir violemment.

Le corps n'a pas besoin de violence pour apprendre, c'est l'esprit qui s'habitue à la violence, perd peu à peu sa sensibilité et souplesse et ne percute plus qu'à la violence.

Prenez soin de vous et du monde, ce ne sont pas les informations qui nous forment mais nous qui donnons forme à l'"in"-"forme".

Votre message m'a fait réfléchir, mais je ne crois vraiment pas être devant des signes de ce que je serais dans la mauvaise direction, mais plutôt au cœur d'une expérience que je dois mener et qui s'élargit. Ce que je raconte n'est pas mal vécu. Peut-être la rapidité avec laquelle j'écris efface l'optimisme sous-jacent. Bien sûr il n'est pas agréable de s'exploser un orteil puis courir toute la journée. Mais quelle surprise de constater que "la douleur n'est qu'un message" sur un mode expérimental, avec cette dualité information - énergie que j'ai tenté de faire sentir. N'y trouvez-vous rien d'intéressant ou qui fasse écho à votre propre expérience ? Ce matin encore, au réveil : la fatigue. Mais la fatigue peut être perçue sur deux modes. Ou bien c'est une information, une donnée "en soi" qui s'applique du dehors à la conscience ; ou bien je me souviens de ce que cette perception a lieu en moi, que c'est moi qui la produit. Ce "souvenir" c'est le pivot. Alors la sensation est réintégrée, ré-annexée à la puissance d'action ; elle cesse d'être une donnée monolithique imposée à la conscience impuissante, elle est véritablement comme un feu que je réintègre. D'autant la fatigue est forte, d'autant je réabsorbe cette énergie. C'est très bizarre. Cela dit, ce que je décris n'a rien d'extraordinaire. Nous savons tous qu'en sommeil profond nous "oublions" la douleur. De même lorsqu'un danger plus grand se présente, toutes les perceptions mineures sont fondues, disparaissent dans leurs singularités respectives. Ainsi il y a un certain jeu de la conscience qui se donne à elle-même une extériorité en sélectionnant ce qui est significatif. Mais donc nous dirions : dormant, j'ai oublié la douleur. Or, je crois que c'est une mauvaise formule. Lorsque nous cédons à la douleur, lorsqu'elle envahit le champ de la conscience, c'est là que nous oublions quelque-chose, c'est-à-dire en fait tout le reste. Mais ceci reste un jeu de la conscience. Car qu'un danger plus grand et imminent se présente et la douleur est oubliée. Ainsi il y a derrière soi-même un autre soi, et derrière ce soi, un autre soi encore. Un autre qui se donne à lui-même, semble jouer avec lui-même au travers de ce que nous appellerions conscience et inconscience, et qui ne cesse d'exister à travers tous les divers états auxquels "je" m'identifie momentanément, avant de me perdre à nouveau. 

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Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Bonjour

Nous n'avons sans doute pas assez de "vécu" de communication pour nous entendre (dans le sens proche de comprendre).

Je ne disais pas du tout que vous étiez dans une mauvaise direction, bien au contraire; j'ai tenté de vous faire savoir que j'éprouvais une certaine inquiétude, peut-être bien à tord d'ailleurs, comment savoir.

Par contre ce dont vous me parlez au sujet de la douleur me semble familier, c'est juste qu'il me faudrait un temps d'adaptation à cause du vocabulaire employé. Adaptation qui se fera au fur et à mesure de ce que vous communiquerez.

Mais ne vous formalisez pas plus que de mesure, je suis folle et je me cache facilement derrière cette fausse excuse, même si c'est vrai!

Voyez mes interventions comme un caprice peut-être inintelligible qui a surtout le but de vous faire savoir que je vous lis attentivement.

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