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Avez vous des souvenirs de votre grand père ?

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zeyas

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Invités, Posté(e)
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Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, Mak Marceau a dit :

J'ai pas eu de grand parents. Ma famille adoptive m'a pas donné ça.

Coucou Mak, tu as été adopté et j'espère que la vie pour toi a été facile et douce......

Bises Mak:fidelia:

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Membre, 44ans Posté(e)
Henry Murdock Membre 359 messages
Forumeur inspiré‚ 44ans‚
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Je n'ai pas, pour ma part,pas connu mon grand père paternel, mort à la mine bien avant ma naissance. Je ne le connais qu'a travers son portrait accroché dans la salon de ma grand mère, et une carte de la FFI a son nom.

 

Mon grand père maternel je ne l'ai connu quand j’étais déjà adulte;  Mais nous n'avons pas vraiment eu le temps de faire plus connaissance.

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Membre, 73ans Posté(e)
Betacam1418 Membre 161 messages
Forumeur forcené ‚ 73ans‚
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Il y a 4 heures, Plouj a dit :

J'ai plein de souvenirs, ses médailles de guerre, de vieilles cartes de visite, plein de photos, un régal.

Mon grand père avait ramené de Verdun un petit trou bien rond dans le gras de la jambe,

fait prisonnier il est revenu en 1919

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 601 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonsoir

pour moi , du haut de m'ai dix ans , mon Grand-Père était un sage . il ne parlait jamais pour ne rien dire , c'est à dire qu'il n'intervenait que si mon innocence me faisait croire monts et merveilles .

souvent , il me disais : attend de voir petit , ce que tu croit être , est peut-être différent ? et ce que tu fera ne sera pas ce que tu aurai dut faire faute d'en savoir plus .

c'était pourtant un homme simple mais qui en avait vue beaucoup . il avait fait la guerre de 1914 _ 1918 . la guerre de 1940 qu'il n'à fait car  trop âgé et avais perdus une jambe dans un accident .

aujourd'hui , je repense à lui et ...il me manque ...

bonne soirée

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Membre, 76ans Posté(e)
G2LLOQ Membre 21 265 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Je l'ai vu 2/3  fois a la sauvette , nous étions écartelés dans toute la France  d'après guerre ;  tous les ans je fais le voyage ( en été )  sur sa tombe ; 

Ma réponse t'a t'elle aidé a te sentir mieux  ?   bye

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 2 minutes, le merle a dit :

bonsoir

pour moi , du haut de m'ai dix ans , mon Grand-Père était un sage . il ne parlait jamais pour ne rien dire , c'est à dire qu'il n'intervenait que si mon innocence me faisait croire monts et merveilles .

souvent , il me disais : attend de voir petit , ce que tu croit être , est peut-être différent ? et ce que tu fera ne sera pas ce que tu aurai dut faire faute d'en savoir plus .

c'était pourtant un homme simple mais qui en avait vue beaucoup . il avait fait la guerre de 1914 _ 1918 . la guerre de 1940 qu'il n'à fait car  trop âgé et avais perdus une jambe dans un accident .

aujourd'hui , je repense à lui et ...il me manque ...

bonne soirée

Coucou Le Merle, et un jour y'a un commentaire t'as pas envie qu'il s'arrête........ j'aurais pu continuer à te lire encore un bon moment, tu parles si bien et beau de ton grand-père....... je comprends qu'il te manque....

:fidelia:Bises Le Merle....

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Membre, 38ans Posté(e)
CM07591 Membre 1 382 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
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Il y a un souvenir qui me reviens en mémoire chaque fois que je pense à lui.

 

C'était un grand homme, un combattant qui a fait la guerre et qui a été décoré mais ils vivaient humblement avec ma grand mère dans leur petit village du sud ouest.

Ils avaient une grande maison et un grand terrain, ils cultivaient leur propres légumes et avaient un poulailler avec des lapins pour pouvoir consommer leur propre viande de quoi les rendre totalement autonomes.

Rien d'exceptionnel pour cette génération mais aujourd'hui ce genre de mode de vie laisse rêveur surtout les citadins comme moi, même si j'ai bien conscience que c'est loin d'être évident de s'occuper de tout ça.

 

Si je vous raconte ça c'est pour que vous compreniez le souvenir qui va suivre et que vous puissiez le contextualisé sans pour autant jeter la pierre à mon grand père.

 

Quand j'étais gamin, à un âge encore bien innocent mon grand père m'avait emmené avec lui au jardin et m'avait demandé de choisir un lapin.

Tout content j'avais été choisir mon préféré, bien loin d'imaginer ce qui allait s'en suivre...

Mon grand père à saisi le lapin puis l'a attaché à son cabanon avant de lui à donné un coup dans la nuque pour l'assommer, ensuite il l'a ouvert devant moi le voyant ainsi se vider de ses entrailles.

Sur le coup j'étais choqué de voir ça et j'ai même eu envie de vomir si bien que je me suis enfuis le laissant s'occupé de se pauvre lapin qu'il venait de mettre à mort.

Ce genre d'anecdote pourrait rendre végétarien plus d'un, j'en ai bien conscience mais je dois vous avouer que le soir même j'ai apprécié déguster le lapin et même si j'ai toujours cette scène violente en ma mémoire j'ai réussi à faire la part des choses.

Aujourd'hui je n'en veux pas à mon grand père, c'était une autre génération et je pense que sur le coup il voulait juste partager avec moi un peu de son mode de vie.

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Membre, Voyageur, 69ans Posté(e)
Plouj Membre 106 503 messages
69ans‚ Voyageur,
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il y a 44 minutes, Betacam1418 a dit :

Mon grand père avait ramené de Verdun un petit trou bien rond dans le gras de la jambe,

fait prisonnier il est revenu en 1919

Les photos de l'époque, sont sur gros support cartonné, certaines sont protégées par une feuille de papier de soie, la qualité est exceptionnelle.

Les médailles, quelques-unes ont le tissu qui se déchirent un peu de l'épingle.

Ce sont des souvenirs.

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Membre, 61ans Posté(e)
zeyas Membre 2 683 messages
Mentor‚ 61ans‚
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Hé bien voila un sujet qui fait réagir. Tous vos témoignages m'ont fait revivre mon époque. Le jardin et le lapin j'ai connu aussi. Le grand père qui s'est enfui (maternel) celui là n'est jamais revenu.  

C'est un beau voyage que vous nous avez offert.:bisou:

Je suis émue par tant de diversité.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
Dedictio Membre 2 014 messages
Forumeur vétéran‚ 42ans‚
Posté(e)

J'ai connu mes deux grands-pères, et mes arrières grands-parents maternels, tous deux décédés à trois semaines d'écart après 65 ans de mariage.

 

Mon arrière grand-père, de ce que j'en sais, me souviens et m'a-t-on narré, était un grand bonhomme, que j'ai toujours connu voûté et blanchi. Il fut électricien de carrière, et l'on me raconta qu'il resta, avec sa femme, pendant 60 ans à la même adresse. Cela me paraissait une prouesse. Pendant que Saint-Quentin (02) fut occupée, il ouvrait et fermait chaque jours les volets des voisins de sa rue, qui avaient fuit : cela évitait les pillages, l'on me raconta. Il connaissait les souterrains de la ville et ma mère me rapporta qu'il aida plusieurs familles à s'y réfugier, sans que je n'ai plus de détails. Il troquait réparations électriques contre pain. Pour moi, morveux des 90's, c'était un petit vieux fragile qui habitait une maison de ville de briques rouges, sombre, étroite, une verrière en guise de cuisine où prenait la poussière la vieille Singer à pédale de mon arrière grand-mère. Je n'avais pas le droit d'aller jouer à l'étage, les chambres, mais je pouvais aller dépouiller les fraises et framboises du jardin. Jardin de ville à quelques encâblures où il allait plusieurs fois par semaine jusqu'à ses dernières jours. Avec toute la cousinade, nous nous sentions très aimés par ce petit vieux qui débarquait à chaque fête de famille avec un immense carton beaucoup trop grand pour lui rempli de lapins en chocolat qu'il nous distribuait sans un mot. Je me souviens très bien de son visage, et je fus marqué par ses noces de diamants célébrées avec toute la famille devant un maire, alors jeune assureur saint-quentinnois nommé Xavier Bertrand. Il avait toujours l'oeil bienveillant et j'étais fasciné par cette antiquité et ces yeux bleus qui avaient vu et vécu milles choses qui restaient pour moi très mystérieuses.

 

Mon grand-père maternel, lui, était un élégant bourgeois, ex-directeur de l'entreprise Hazemeyer à Gauchy (02). C'était un passionné de marche et de musique. C'est lui qui m'a appris à marcher, le long du canal de Saint-Quentin, et donné le virus de la musique. C'était le troisième de cinq frères. Je me souviens surtout de ses siestes sur son fauteuil en bois et coussins gris-bleus type scandinave 50's, pendant que je jouais sur le canapé sous un tableau, que je trouvais alors immense (bien moins aujourd'hui) d'une réplique de la Pompadour de De la Tour par son frère jumeaux. J'ai le souvenir de ses heures qu'il passait sur son synthé à jouer des nappes d'orgue que je trouvais assez ennuyeuses. Il jouait de l'orgue pour le culte protestant du temple de la rue du docteur Mairesse, Saint-Quentin, où il m'emmenait parfois : je trouvais le lieux impressionnant, mais le temps long. Il se fâchait, ou faisait mine je n'ai jamais bien su, quand je l'appelais par son second prénom (Jules qui donnait Papy Jules...). Il adorait la marche et faisait régulièrement le trajet à pieds jusqu'à Mézières-sur-Oise (15 bornes) pour aller faire son jardin dans sa maison secondaire. J'ai vite compris qu'il fuyait surtout ma grand-mère, vraie reine-mère austère. C'était un rassembleur dans la famille, qui rendait toujours service et avait beaucoup d'esprit. Il pouvait rompre des discussions monotones, convenues ou glissantes, notamment sur la religion par un bon mot : "dans la famille on a toujours mis un point d'honneur à bien soutenir les saints" qu'il accompagnait d'un geste graveleux sous les regards noirs et réprobateurs de ma grand-mère. Il m'a aussi transmis sa passion des échecs. Il ne parlait jamais de lui. J'ai appris après sa mort qu'il avait toujours refusé de faire un dossier d'ancien combattant : il cachait dans sa bicyclette des messages pour la résistance pendant l'occupation de Saint-Quentin à 16-18 ans, m'a-t-on raconté. Je l'ai vécu comme doux, espiègle, protecteur. Ma mère l'a subi sévère, obtus, distant. J'ai été très marqué par sa fin de vie, Croswell Jacob qui emporta sa mémoire, sa gentillesse, sa santé. J'avais beaucoup d'admiration pour lui, et je crois que ma construction personnelle lui doit énormément. 

 

Mon grand-père paternel, lui, était ouvrier électricien à la chaîne dans l'usine Zehnder de Vaux-Andigny (02). C'est dans ce morne et glacial village que je l'ai fréquenté presque à chaque vacances jusqu'à mes 15 ans. C'était un gros bonhomme moustachu aux cheveux poivre et sel, au look bien campagnard. Avec mes cousins, nous étions traités comme des rois : il nous dédiait une pièce entière de la maison avec un salon canapé cuir qu'il avait dû payer une fortune. Il ne fallait pas être dans ses pattes : il alternait tâches ménagères et jardin. Il m'a appris à faire du vélo et nous emmenait à la pêche. Il nous hurlait dessus quand on allait au fond du jardin, plutôt long dans mon souvenir, qui dévalait et se finissait par une étendue d'herbes, quelques pommiers, un immense noyer, puis un creux broussailleux qui marquait le fond d'un vallon. Evidemment, nous bravions l'interdit et un jour qu'on lui remonta tous fiers des douilles de fusils rouillées trouvées sous ronces, on s'est pris avec mon cousin du même âge une sacrée fessée. C'est là qu'il nous expliqua que ce chemin creux était une ancienne tranchée qui n'avait jamais été déminée. Nous étions à peine assez vieux pour comprendre le risque et ce qu'était une tranchée. J'ai compris qu'il était catholique quand on me raconta que le mariage de mes parents avait failli rallumer les guerres de religions, et qu'il commença à parler d'église et de prières quand ma grand-mère maternelle s'enfonça dans son cancer... Il était gentil, mais rustaud. J'ai souffert des interminables voyages en car jusqu'en Belgique avec son Club du Troisième âge, et je me souviens de son immense chagrin et de sa perte de poids quand ma grand-mère est partie. Les histoires de familles firent que je ne connus pas ses derniers jours. Je lui tins rigueur de quelques attitudes lors de la séparation de mes parents. J'ai appris l'année dernière au détour d'une recherche pour notre arbre généalogique qu'il avait été décoré de l'ordre de la résistance par le décret du 22/06/1960 sans que je n'ai pu trouver les circonstances. Il n'a jamais évoqué la guerre, mais vu l'âge, la période et l'ère géographique, sa participation me paraît l'évidence aujourd’hui. Les ponts étant coupés avec cette branche de la famille, cela restera un mystère.

 

Merci pour ce sujet et le voyage dans ces souvenirs.

Modifié par Dedictio
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 14 minutes, Dedictio a dit :

J'ai connu mes deux grands-pères, et mes arrières grands-parents maternels, tous deux décédés à trois semaines d'écart après 65 ans de mariage.

 

Mon arrière grand-père, de ce que j'en sais, me souviens et m'a-t-on narré, était un grand bonhomme, que j'ai toujours connu voûté et blanchi. Il fut électricien de carrière, et l'on me raconta qu'il resta, avec sa femme, pendant 60 ans à la même adresse. Cela me paraissait une prouesse. Pendant que Saint-Quentin (02) fut occupée, il ouvrait et fermait chaque jours les volets des voisins de sa rue, qui avaient fuit : cela évitait les pillages, l'on me raconta. Il connaissait les souterrains de la ville et ma mère me rapporta qu'il aida plusieurs familles à s'y réfugier, sans que je n'ai plus de détails. Il troquait réparations électriques contre pain. Pour moi, morveux des 90's, c'était un petit vieux fragile qui habitait une maison de ville de briques rouges, sombre, étroite, une verrière en guise de cuisine où prenait la poussière la vieille Singer à pédale de mon arrière grand-mère. Je n'avais pas le droit d'aller jouer à l'étage, les chambres, mais je pouvais aller dépouiller les fraises et framboises du jardin. Jardin de ville à quelques encâblures où il allait plusieurs fois par semaine jusqu'à ses dernières jours. Avec toute la cousinade, nous nous sentions très aimés par ce petit vieux qui débarquait à chaque fête de famille avec un immense carton beaucoup trop grand pour lui rempli de lapins en chocolat qu'il nous distribuait sans un mot. Je me souviens très bien de son visage, et je fus marqué par ses noces de diamants célébrées avec toute la famille devant un maire, alors jeune assureur saint-quentinnois nommé Xavier Bertrand. Il avait toujours l'oeil bienveillant et j'étais fasciné par cette antiquité et ces yeux bleus qui avaient vu et vécu milles choses qui restaient pour moi très mystérieuses.

 

Mon grand-père maternel, lui, était un élégant bourgeois, ex-directeur de l'entreprise Hazemeyer à Gauchy (02). C'était un passionné de marche et de musique. C'est lui qui m'a appris à marcher, le long du canal de Saint-Quentin, et donné le virus de la musique. C'était le troisième de cinq frères. Je me souviens surtout de ses siestes sur son fauteuil en bois et coussins gris-bleus type scandinave 50's, pendant que je jouais sur le canapé sous un tableau, que je trouvais alors immense (bien moins aujourd'hui) d'une réplique de la Pompadour de De la Tour par son frère jumeaux. J'ai le souvenir de ses heures qu'il passait sur son synthé à jouer des nappes d'orgue que je trouvais assez ennuyeuses. Il jouait de l'orgue pour le culte protestant du temple de la rue du docteur Mairesse, Saint-Quentin, où il m'emmenait parfois : je trouvais le lieux impressionnant, mais le temps long. Il se fâchait, ou faisait mine je n'ai jamais bien su, quand je l'appelais par son second prénom (Jules qui donnait Papy Jules...). Il adorait la marche et faisait régulièrement le trajet à pieds jusqu'à Mézières-sur-Oise (15 bornes) pour aller faire son jardin dans sa maison secondaire. J'ai vite compris qu'il fuyait surtout ma grand-mère, vraie reine-mère austère. C'était un rassembleur dans la famille, qui rendait toujours service et avait beaucoup d'esprit. Il pouvait rompre des discussions monotones, convenues ou glissantes, notamment sur la religion par un bon mot : "dans la famille on a toujours mis un point d'honneur à bien soutenir les saints" qu'il accompagnait d'un geste graveleux sous les regards noirs et réprobateurs de ma grand-mère. Il m'a aussi transmis sa passion des échecs. Il ne parlait jamais de lui. J'ai appris après sa mort qu'il avait toujours refusé de faire un dossier d'ancien combattant : il cachait dans sa bicyclette des messages pour la résistance pendant l'occupation de Saint-Quentin à 16-18 ans, m'a-t-on raconté. Je l'ai vécu comme doux, espiègle, protecteur. Ma mère l'a subi sévère, obtus, distant. J'ai été très marqué par sa fin de vie, Croswell Jacob qui emporta sa mémoire, sa gentillesse, sa santé. J'avais beaucoup d'admiration pour lui, et je crois que ma construction personnelle lui doit énormément. 

 

Mon grand-père paternel, lui, était ouvrier électricien à la chaîne dans l'usine Zehnder de Vaux-Andigny (02). C'est dans ce morne et glacial village que je l'ai fréquenté presque à chaque vacances jusqu'à mes 15 ans. C'était un gros bonhomme moustachu aux cheveux poivre et sel, au look bien campagnard. Avec mes cousins, nous étions traités comme des rois : il nous dédiait une pièce entière de la maison avec un salon canapé cuir qu'il avait dû payer une fortune. Il ne fallait pas être dans ses pattes : il alternait tâches ménagères et jardin. Il m'a appris à faire du vélo et nous emmenait à la pêche. Il nous hurlait dessus quand on allait au fond du jardin, plutôt long dans mon souvenir, qui dévalait et se finissait par une étendue d'herbes, quelques pommiers, un immense noyer, puis un creux broussailleux qui marquait le fond d'un vallon. Evidemment, nous bravions l'interdit et un jour qu'on lui remonta tous fiers des douilles de fusils rouillées trouvées sous ronces, on s'est pris avec mon cousin du même âge une sacrée fessée. C'est là qu'il nous expliqua que ce chemin creux était une ancienne tranchée qui n'avait jamais été déminée. Nous étions à peine assez vieux pour comprendre le risque et ce qu'était une tranchée. J'ai compris qu'il était catholique quand on me raconta que le mariage de mes parents avait failli rallumer les guerres de religions, et qu'il commença à parler d'église et de prières quand ma grand-mère maternelle s'enfonça dans son cancer... Il était gentil, mais rustaud. J'ai souffert des interminables voyages en car jusqu'en Belgique avec son Club du Troisième âge, et je me souviens de son immense chagrin et de sa perte de poids quand ma grand-mère est partie. Les histoires de familles firent que je ne connus pas ses derniers jours. Je lui tins rigueur de quelques attitudes lors de la séparation de mes parents. J'ai appris l'année dernière au détour d'une recherche pour notre arbre généalogique qu'il avait été décoré de l'ordre de la résistance par le décret du 22/06/1960 sans que je n'ai pu trouver les circonstances. Il n'a jamais évoqué la guerre, mais vu l'âge, la période et l'ère géographique, sa participation me paraît l'évidence aujourd’hui. Les ponts étant coupés avec cette branche de la famille, cela restera un mystère.

 

Merci pour ce sujet et le voyage dans ces souvenirs.

Merci à toi, témoignage très prenant et parfois très émouvant......

Bonne soirée:fidelia:

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Membre, 75ans Posté(e)
Ximène Membre 9 686 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)

l'autre grand-père ( le paternel ) est mort avant ma naissance , c'était aux dires de tout le monde , la crème des hommes !

quant aux grands -mères , la seule que j'ai connue , la paternelle était une vraie Tatie Danielle , elle n'aimait personne à l'exception de mon frère aîné , l'autre , la maternelle , était baronne , ayant " fauté " avec un employé de ses parents , elle a été mariée de force avec le grand-père dont je parlais plus haut ; élevée dans la grande bourgeoisie ( cours de piano , de maintien , de danse de salon ....) elle s'est retrouvée petite commerçante avec une nichée de 6 enfants et des fins de mois acrobatiques ....la pauvre n'a pas eu la vie facile , elle est morte à 59 ans .

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Membre, 98ans Posté(e)
ouaif Membre 11 555 messages
Maitre des forums‚ 98ans‚
Posté(e)

Oui, me rappelle très bien de mon grand-père paternel. C'est lui qui m'élevait alors que j'habitais toutefois avec mon père (qui lui en avait rien à talquer). Heureusement, il était là et répondait présent. Il m'a permis de partir en camp d'ados, a subvenu à tous mes besoins, m'a permis de poursuivre des études etc.. En fait c'était lui mon père. Très gai, joyeux, farceur, et parfois des jours plus sombres lorsqu'il se replongeait dans cette année et demie qu'il a passé entre Auschwitz et Buchenwald...l'on sentait la perte de tous ces camarades de camp...mais je l'aimais ainsi et il est parti d'un cancer lors de mes 21 ans..oui..je l'aimais ! Et l'aime encore...

Modifié par ouaif
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Invité AgatheThePower
Invités, Posté(e)
Invité AgatheThePower
Invité AgatheThePower Invités 0 message
Posté(e)

Je n'ai malheureusement connu aucun de mes deux grands pères , mes parents ayant perdu leur père très jeunes tous les deux.

Par contre, j'ai conservé un souvenir de chacun d'eux en mémoire ,pour faire vivre "le lien". (objet précieux qui leur a appartenu et des photos bien sûr).

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Membre, 73ans Posté(e)
Betacam1418 Membre 161 messages
Forumeur forcené ‚ 73ans‚
Posté(e)

Mon grand-père maternel 

photo 2 - grand-père et un groupe d’ Italiens anti-fascistes à leur arrivée en France ( 1936 )

ils posaient les rails de chemin de fer et dormaient dans les vagons

a l’extreme gauche sur la photo, debout (4 ) avec une croix au dessus de la tête, le grand-père qui

tiens ma mère dans ses bras.

49638CF8-29EA-4C88-8CCB-6FEA58E87C1A.jpeg

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  • 2 semaines après...
Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 11 521 messages
Un oiseau la tête en bas !,
Posté(e)

Oui je me souviens bien de mon Grand Père paternel, parce que son image véhicule de bons souvenirs.. anciens, ceux de ma prime enfance, avant le trou noir.

Il est décédé le jour de mon mariage. Comme s'il n'attendait que ce moment pour s'esquiver ..

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Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 528 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)

Non, ils sont mort jeunes, côté mère, d'une crise cardiaque quand j'avais 2 ans, côté de mon père, suicide après la mort de ma grand mère de la leucémie

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Membre, Voyageur, 34ans Posté(e)
Timo-I Membre 27 998 messages
34ans‚ Voyageur,
Posté(e)

Il parlait presque tout le temps patois. 

A tous les repas, il faisait chabrol. Et je me rappelle il nous jetait de l'eau par la fenêtre avec le pichet quand on l'embêtait. :D

Une fois il avait mis des clous sur la route parce qu'il en avait marre de voir du monde passer devant la porte. Et le truc, c'est que c'est lui qui s'est fait prendre à son propre piège. ^^

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  • 3 semaines après...
Membre, Raphaël 🇦🇲🇵🇸, 20ans Posté(e)
Petit ours Membre 5 419 messages
Maitre des forums‚ 20ans‚ Raphaël 🇦🇲🇵🇸,
Posté(e)

Non j'avais  2 ans quand mon grand père maternel est mort j'étais trop jeune pour avoir des souvenirs et de toute façon a l'époque ma mère avait des relations difficile avec sa famille.

Je ne  connais meme  pas le nom de mes grands parents paternel mort bien des années  avant ma naissance et de toutes façon d'après ma mère il y'avait de gros  doutes sur la paternité de mon grand père .

Modifié par Petit ours
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