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Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

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January

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Avocate PC  "Il semblerait qu'Amedy Coulibaly ait parlé au pluriel, en évoquant un projet plus global pour la France...

Témoin : Tout à fait. Il nous a dit: "On est très bien organisés, on est beaucoup derrière. Un jour il y aura le drapeau islamique à l'Elysée. La France ce sera l'Etat islamique, l'islam. Vous n'avez pas conscience que ce n'est que le début. Vous n'avez pas conscience à quel point nous sommes déterminés et organisés". Il a bien dit qu'ils (lui et ses camarades) ne s'arrêteraient pas là. Qu'ils arriveraient à prendre le contrôle, qu'on subirait ce que eux subissent dans leur pays." 

Brigitte C. évoque l'explosion de sa vie, pas sortie pendant deux ans, la peur au ventre..

"Par moment quand je suis en crise, j'ai honte de le dire, mais je me dis que j'aurais préféré mourir dans cet Hyper Cacher. J'ai de la haine en moi. Effectivement je ne suis pas morte, je suis là, mais j'ai envie d'avancer mais je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Même à mon pire ennemi, je ne souhaite à personne de vivre ce qu'on a vécu à l'Hyper Cacher.  J'espère qu'en France nous pouvons vivre librement simplement, sans avoir peur d'un homme avec un sac à dos. Ça devrait pas exister, j'espère que la justice fera en sorte qu'ils (les accusés) soient jugés comme il le faut".

 

Rudy H. 

Je suis arrivé à mon bureau vers 10 heures. j'ai allumé la télé pour voir sur ce qu'il se passait sur les Kouachi. Je suis allé vers 12h30 à l'Hyper Cacher en voiture pour acheter de la viande. Je suis arrivé devant vers 13 heures. On est parti chercher les steaks hachés. J'ai entendu des tirs d'armes, des cris, des gens qui courent. Avec mon ami, on est parti vers la sortie de secours mais la porte était fermée, condamnée. J'ai travaillé dans ce magasin il y a trente ans, je connaissais les lieux. Je suis parti vers la réserve, tout le monde a suivi. On a essayé de se cacher à droite à gauche, partout où il y avait des trous. La caissière est venue pour nous dire de remonter sinon il allait tuer tout le monde. Elle est revenue après pour nous répéter ça. Elle a dit que c'était un homme noir armé. J'ai fait le lien avec le terroriste de Montrouge. Un groupe est monté, on était encore 6 en bas. On est resté 4 heures à l'intérieur de ce frigo, la BRI nous appelait toutes les 20 minutes. A 17h05, ils nous ont délivrés.

Prsdt : Vous êtes resté 4 heures dans ces frigos ?

Rudy H. : Un groupe s'est mis dans le congélateur qui fermait, l'autre ne fermait pas

Prsdt : Je sais bien qu'on est au mois de janvier et que tout le monde est couvert mais rester  4 heures ans un congélateur...

Rudy H : Oui on avait des manteaux mais on essayait de se divertir pour penser à autre chose.

Prsdt :Vvous saviez alors qu'il y avait au moins un mort car vous l'avez vu.

Rudy H : Oui. Moi ce que je reproche c'est que la télé BFM disait bien qu'on était en bas, enfermé. Monsieur Coulibaly regardait la télé. 

Prsdt : l'extérieur donnait des infos sur l'intérieur ?

Rudy H : Oui.

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Sauveur DI M. 

Il n'a pas eu la "force de venir", précise son avocate. Il est né en 1985. Il n'était pas dans l'Hyper Cacher mais à l'extérieur du magasin.

Le président lit sa déposition. Il était ce jour-là avec un ami et ils ont acheté à manger dans un traiteur à côté de l'Hyper Cacher. Ils mangent leur sandwich dans la voiture. Son ami fume une cigarette et dit : "Oh putain, une mitraillette". Sauveur voit l'homme avec la mitraillette. "Il a tiré des rafales. J'ai bien vu son visage(...) Un homme est sorti en criant. Je suis parti en courant vers le traiteur puis la station essence. Une patrouille de police est arrivée, je me suis réfugié dans une boulangerie avant d'être pris en charge par la police". 

L'avocate de Sauveur Di M. lit la lettre qu'il a écrite pour la cour. Il y relate la succession d'événements [...] puis explique qu'il a quitté sa voiture et s'est enfui. 

Les photos de sa voiture criblée de balles sont projetées à l'écran. "On a bien compris que monsieur D. avait quitté le véhicule quand les balles ont été tirées", précise le président.

Sauveur Di M. explique dans sa lettre ne pas avoir dormi pendant des mois, avoir eu des crises d'angoisse, ajoute que 17 impacts de balles ont été retrouvés sur sa voiture. Il a bu, fumé, pris de la cocaïne pour tenter d'oublier. "La remontée a été très lente et progressive. Je n'arrive pas à aller dans les lieux où il y a du monde. Ca s'est amplifié depuis que je suis papa".

 

Sophie G.

Elle a enregistré son témoignage sur une clé USB et l'a remis au greffe. La cour a accepté son témoignage sous cette forme inédite. La femme apparaît sur l'écran. Elle remercie la cour d'avoir accepté son témoignage, dans ce mode enregistré. 

"Je suis française de confession juive (...) Il me manquait quelque chose pour Shabbat. Quand je suis arrivée, j'ai vu la première victime, Yohan Cohen, à l'entrée du magasin, à terre, le visage déformé, ensanglanté, je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il se passait. En face de moi le terroriste qui me dis: "Toi tu rentres". J'ai tout de suite compris qu'il était déterminé, ça ne servait à rien de fuir". 

Le témoignage de Sophie G. est en beaucoup de point identique à celui de Brigitte C. Elle est descendue se cacher puis est remontée, elle évoque les flaques de sang, l'agonie de Yohan Cohen... 

"Avec mon mari, nous avons pris la décision de quitter la France. C'était un déchirement mais aussi une nécessité. Je ne pouvais pas me reconstruire ici/ J'ai quitté mon pays, mon travail, mes amis, ma langue, ça a été extrêmement difficile. Je me souviendrai toujours de ce qu'a dit Coulibaly : 'Ca ne fait que commencer.' Quand je suis sortie, j'étais très pessimiste, et effectivement, ça ne faisait que commencer.

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Francis Kalifat, président du Crif

"Il était important de rappeler que ces victimes de l'antisémitisme ne sont pas les seules. Il cite les noms de Sébastien Selam, Ilan Hamili, les noms des  victimes juives de Mohamed Merah, Jonathan Sandler, ses deux fils Arieh et Gabriel, âgés respectivement de 5 et 3 ans, ainsi que Myriam Monsonego, 7 ans, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Michel Saada, Philippe Braham, Sarah Halimi, Mireille Knoll. Tous assassinés au motif qu'ils 'étaient juifs". 

Il ne comprend pas pourquoi rien n'a été fait contre ce "bras armé". "Si l'antisémitisme commence avec les juifs, il ne s'arrête jamais aux juifs", dit-il. "Les Français juifs attendent que ce procès soit aussi celui de l'antisémitisme qui tue".

 

Dominique Sopo, président de SOS Racisme

"L'antisémitisme a des conséquences dévastatrices comme beaucoup de logiques de haine. Quand il se produit en acte, il ne crée pas suffisamment des sursauts positifs. Les crimes en arrivent à être banalisés. Puis, quand l'antisémitisme se déploie avec une telle violence, ça insécurise toute une société. Chacun en allant chercher du houmous peut se dire qu'il va être tué. Enfin, l'antisémitisme est un vecteur de la construction de bouc émissaire. L'antisémitisme est attentatoire au bien social".

 

Pierre Mairat, représentant le MRAP

"Le MRAP a eu l'occasion de collaborer avec Charb, qui a beaucoup offert de dessins pour nos actions pour les sans-papiers notamment (...) J'ai aussi une pensée émue pour toutes les victimes. (..) Ce procès a une vertu pédagogique pour faire comprendre que l'idéologie radicale peut conduire à de telles atrocités".

 

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Noémie Madar, présidente de l'UEJF

"Le samedi 10 janvier 2015, les juifs se réveillent en ayant le sentiment d'être une cible potentielle pour la seule raison d'être juifs". "L'antisémitisme est le socle de l'idéologie qui les a motivés (les terroristes) à agir, il est comme une toile de fond", dit-elle.

 

Mario Stasi, président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme

 "La Licra est aux côtés des victimes depuis le début de ce procès. Me vient en écho cette phrase de Coulibaly : 'ce que je déteste le plus c'est ce que vous êtes: juif et français'. L'universalisme veut que tous les Français soient juif et Français quand il y a un crime antisémite. Quand un juif est atteint, c'est la République de la France entière qui est abîmée. Ce procès soit être un moment d'éveil, de réveil. (...) Je voudrais que nous puissions dire haut et fort : aujourd'hui nous sommes juifs et Français."

 

 

Maître Klugman revient sur la qualification des faits "séquestration de moins de 7 jours" retenue pour les otages survivants de l'Hyper Cacher.  

"Il est apparu lors des débats que l'assaillant était là pour tuer, qu'il a tué dès qu'il est arrivé dans le magasin, qu'il a ensuite demandé l'identité et la religion des personnes qui étaient là. Que de ce seul fait il assassine Philippe Braham. Que nous savons que l'assaillant qui a déclaré vouloir 'tuer des juifs parce qu'ils étaient juifs'. Il nous semble que nous ne pouvons pas laisser le fait que des personnes qui ont été menacées de mort que parce qu'elles étaient juives, on ne peut pas laisser la qualification qui serait celle de la simple séquestration sans que rien ne dise que ces personnes sont de religion juive et qu'elles ont encouru un risque pour leur vie. Nous pourrons soulever cette question à l'issue des débats, nous vous en informons. La qualification de séquestration ne nous semble pas la plus pertinente". 

 

"Cette qualification de tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance d'une personne à une religion nous semble plus adaptée", insistent d'autres avocats de la partie civile (Mrap, SOS Racisme et Licra notamment).

 

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Prsdt (interroge NP Alawatik)  Monsieur vous n'êtes pas poursuivi pour ces faits là mais que vous inspire ce que vous avez entendu ?

Nezar Pastor Alwatik : Ca a été éprouvant, particulièrement la journée d'hier. J'avais jamais vu les photos des victimes. J'avais pas vu non plus la photo d'Amedy Coulibaly. Hier j'ai eu de la colère, de la rage, de la haine parce que je l'ai côtoyé ce mec là. (..) Ce sont des monstruosités commises par une ordure, une raclure. Parce que ces personnes étaient juives. J'ai honte d'être là dans le box, d'être dans cette affaire, c'est quelque chose qui me bouffe de l'intérieur. J'essaie de me protéger mais tout ce que j'entends me bouleverse. J'espère que les victimes auront satisfaction même si la perte d'un proche, on ne s'en remet jamais. Ca c'est sûr. Surtout quand ils ont été assassinés de la sorte. C'est un tueur, un assassin de sang-froid, qui a tué des personnes de sang-froid. Que dire de plus ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

Mohamed Amine Fares : Je suis choqué, terrifiée de ces personnes-là qui assassinent pour des religions, des caricatures. C'est des idiots; Ils n'ont rien à faire sur terre. Je n'ai rien à voir avec ces gens-là. Le témoignage des victimes me fait mal au coeur. je leur donne tout mon courage, je suis blessé pour eux.                                                                                                                                                                                                                                                                               

Said Makhlouf : Tuer quelqu'un pour la religion c'est honteux.                                                                                                                                                                                                                                                                               

Amar Ramdani : C'est une horreur, aller faire ses courses et se faire tuer, c'est incompréhensible.                                                                                                                                                                                                                             

Ali Riza Polat : Je vais me calmer sur les mots, vous me connaissez,  je suis impulsif. Sur les morts y’a pas de mots pour décrire ce qu’il a fait. Tu as pas le droit de tuer les gens. J'ai hâte d'être dans le fond du dossier pour vous prouver que j'y suis pour rien. 

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Michel Catino : J 'ai toujours vécu dans les cafés, je n'ai rien à voir là-dedans. Dans les cafés, il n'y a pas de racisme, musulmans, juifs chrétiens, athées.. j’y suis pour rien je sais même pas ce que je fais ici.

Metin Karasular : Ce sont des choses très dures. C'est très difficile de rester ici. Je mange pas, je cuisine pas. Depuis que ça a commencé, j'ai pas cuisiné 3 fois. Pour moi  c'est une honte de me retrouver là-dedans. Si je savais ce qu'avait fait Coulibaly, je l'aurais fait tuer, ou arrêter. J'invite tous mes frères musulmans qui vivent en france à dénoncer ces gens-là.  Avant le christianisme avant que l’islam arrive, tout le monde était juif.

Miguel Martinez : J'aimerais adresser mes condoléances aux familles. Je peux comprendre qu'elles ne veuillent pas les accepter. je n'ai pas de mots pour qualifier que des musulmans se comportent comme des nazis. IL ne faut pas nier que beaucoup de musulmans sont antisémites. Mais si on se réfère à l'histoire, l'islam n'est pas anti-juif.

Willy Prévost : c'était des témoignages poignants, durs. Quand on perd quelqu'un comme ça... J'ai pas grandi avec la haine, l'autre il est juif, chrétien, musulman, je connais pas les trucs de haine envers les autres.

Christophe Raumel : Moi j'ai pas de mots pour décrire ce massacre. C'est une tuerie. Les témoignages des victimes de l'Hyper Cacher m'ont fortement touché j'ai une forte pensée pour leur famille.

 

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Au début de l'audience aujourd'hui est versé aux débat le communiqué AQPA du 10 septembre dernier proférant des menaces à l'encontre de Charlie Hebdo et de la France.

 

Un chef de service de la DGSI (visio anonyme)

Le témoin parle du contexte dans lequel les attentats de janvier 2015 ont eu lieu. Il évoque la situation en Syrie notamment. Il parle d'al-Nosra, de l'Etat islamique... "En Juin 2014, Mossoul tombe, en juillet 2014 Kobane. Fin  juin 2014, les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui combattent en Irak et en Syrie, annoncent un "califat islamique" . L'EIIL devient "Etat islamique" (EI). Il désigne son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife"".

Il détaille ensuite l'évolution de l'Etat islamique. 

"Le site Facebook faisait beaucoup d'émules". "L'Etat islamique va s'inspirer de la propagande d'AQPA. Les documents de propagande se multiplient. 90% est en arabe, 10% en anglais et en Français. Ils font l'apologie de l'ultra violence. Ils encouragent à l'ultraviolence et au passage à l'action. 9000 documents de propagande sont produits entre 2015 et 2016". 

 

Il évoque le discours victimaire, "de revanche", "la dimension de violence est très prégnante dans cette propagande. Le second message est de glorifier les attentats. L'ultraviolence marque leur action, ça n'est pas que de la propagande, c'est un régime de torture constant".  On a des mises en scène terribles d'exécution les plus barbares. Il cite cette vidéo de 2016 dans laquelle  les victimes sont suspendues comme dans un abattoir puis égorgée. 

"Les actions d'AQPA (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) visent l'Arabie Saoudite et les Etats-unis. Ils avaient une spécialité en matière d'explosifs que tout le monde n'a pas. IL cite quelques exemples: "En décembre 2009, c'est la tentative d'attentat sur un vol reliant Amsterdam à Détroit; en 2010, deux colis piégés sont interceptés à Dubai.  C'est un groupe qui a des capacités à mener des actions complexes." 

Parmi les cibles d'AQPA il y a Charlie Hebdo.  "Il y a tout d'abord  les caricatures sont publiées en 2005 par le journal danois le Jyllands-Posten. On constate à cette époque une flambées de violence anti-danoise dans le monde musulman. En 2009,  Al-Baghdadi offre des centaines de milliers de dollars pour une attaque contre Charlie, et d'autres pour son rédacteur en chef. En 2010, un numéro d’Inspire  appelle au meurtre des responsables de la publication des caricatures. En 2013, le magazine en ligne Inspire, publié par Al-Qaïda dans la péninsule Arabique, fait figurer le nom de Charb sur une liste de personnalités recherchées pour "crimes contre l'islam". La photo de Charb appraît avec la mention "Wanted dead or alive". En décembre 2014, AQPA apporte le soutien de son groupe à l’Etat Islamique et  propose de jouer les intermédiaires". 

 

AQPA a revendiqué l’attaque de la rue Nicolas Appert contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.

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La vidéo d'AQPA revendiquant l'attaque contre Charlie Hebdo est projetée dans la salle d'audience à la demande de l'enquêteur de la DGSI. Elle a été diffusée le 14 janvier 2015. Le document s'appelle "Message regarding the blessed battle of Paris".

On stoppe le visionnage, un détenu fait un malaise. L'audience est suspendue. 

Le détenu a vomi et tousse. Il a de la fièvre. Certains avocats évoquent une suspicion de Covid...

 

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C'est Nezar Mickaël Pastor Alwatik qui est malade. Il doit voir un médecin. Maître Dosé, avocate de la défense est indignée : "Je viens d'apprendre qu'aucun détenu n'avait été testé avant cette audience".

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Et l'ombre du covid s'invite au procès ! 

Tant que les résultats de Alwatik ne sont pas connus, impossible de reprendre l'audience. S'il est testé positif, tous les autres devront être testés et... impossible de reprendre l'audience. 

Alors là... :hum: 

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Alwatik testé = négatif. 

L'audience reprend, apparemment il n'est pas dans le box je ne comprends pas très bien, bon.. :hum:

La vidéo d'Aqpa revendiquant l'attaque contre Charlie Hebdo finit par ces mots "Praise to Allah, Lord of the World", l'homme qui parlait était le porte-parole d'Al-Qaida au Yémen.

L'enquêteur de la DGSI commente quelques passages de la vidéo.

Il revient sur les relations qu'avaient les auteurs des attentats : Les frères Kouachi étaient observés dès 2004-2005 dans le contexte de guerre en Irak avec une filière qui s'était constituée dans Paris. Les batailles de Falloujah en 2004 et les violences à cette période, c'était les premières vidéos d'otages qu'on recevait avec des personnes assises sur une chaise que l'on décapitait.

L'enquêteur de la DGSI revient sur la filière du 19e arrondissement, filière des Buttes-Chaumont : Les frères Kouachi font partie de ce groupe. 7 membres du groupe partiront sur zone, 3 sont tués. Quatre autres reviendront. Farid Benyettou n'a jamais tenté lui de se rendre en Irak. 

Chérif Kouachi et Thamer Bouchnak sont interpellés avant de pouvoir partir en Irak, leur départ étant prévu pour le 25 janvier 2005.

Au cours de cette instruction, Chérif Kouachi a reconnu qu'il voulait rejoindre l'Irak pour combattre, se déclarant prêt à mourir au combat. Il admettait l'influence de Farid Benyettou dont il suivait les cours avec son frère Saïd depuis septembre 2004. Saïd Kouachi, dont il n'a pas été démontré qu'il ait eu comme son frère le projet de partir en Irak, n'a pas été  poursuivi dans cette procédure.

L'enquêteur de la DGSI explique qu'Amedy Coulibaly n'est pas impliqué dans la procédure de la filière des Buttes-Chaumont. Il précise qu'il ne connaissait pas à l'époque Chérif Kouachi. C'est  à l'occasion de l'incarcération de Chérif Kouachi dans ce dossier que la rencontre avec Amedy Coulibaly va se faire. ce dernier est alors détenu pour des faits de droit commun. C'est également à cette  période et en prison que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ont rencontré  Djamel Bedhal.

Témoin : Le 25 juillet 2011, Saïd Kouachi s'envole pour Oman, en compagnie de Salim Benghalem" Ce voyage est important dans la mesure où un départ pour Oman peut signifier un séjour au Yémen.C'était peut-être pour rendre visite à Peter Chérif.

Compte tenu de ces éléments, de leurs liens potentiels avec Peter Cherif, membre d'AQPA, et Salim Benghalem, connu également pour son radicalisme et les frères Kouachi ont fait l'objet d'une fiche S le 13 octobre 2011 pour Saïd Kouachi et le 28 novembre 2011 pour Chérif Kouachi, ainsi que de surveillances physiques et téléphoniques. La surveillance n’apporte pas énormément, Saïd Kouachi suit sa formation, consulte des sites pro-djihadistes mais au final rien de concret n’en sort et l’écoute qui a duré de février à octobre 2012 n’est pas renouvelée. 

En 2013, après des menaces d’Aqpa, Saïd est remis sur écoute pendant deux mois. Chérif est toujours sur écoute mais celles-ci ne sont pas renouvelées après deux ans faute d’éléments.

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L'enquêteur de la DGSI passe à l'environnement d'Amedy Coulibaly. Il cite Mohamed Belhoucine (accusé dans ce procès et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt). Les deux hommes se rencontrent en prison en 2010.

Hayat Boumedienne est partie avec Medhi Belhoucine le 2 janvier 2015", rappelle l'enquêteur. 

Il cite les écoutes téléphoniques d'Hayat Boumedienne en mai 2015 notamment avec des proches où elle dit que tout va bien. "Elle dit qu'il n'y a pas de centre commercial mais c'est formidable" .

"Les dernières nouvelles d'Hayat Boumedienne nous viennent de Sonya M. qui nous dit qu'elle l'a vue dans un camp. Fin 2017 début 2018, Hayat Boumedienne a fui de ville ne ville et en janvier 2019 elle se retrouve dans une ville". 

Sonya M. qui a témoigné auprès de la justice française a rapporté que Hayat Boumedienne était en vie en octobre 2019 et qu’elle se serait échappée du camp d’Al-Hol, où elles étaient toutes les deux retenues, sans être identifiée.

Prsdt : est ce que Coulibaly était également un élève de Benyettou et de Beghal ?

L'enquêteur de la DGSI : "l me semble pas concernant Benyettou. En revanche Coulibaly connaissait bien Beghal, il a eu une influence sur lui.

Prsdt Coulibaly était-il dans le collimateur comme les frères Kouachi ? 

L'enquêteur de la DGSI : Coulibaly a fait l'objet d'un suivi en 2014, il était en prison. Quand il est sorti de prison, il n'y avait pas d'éléments particuliers qui aient fait qu'on ait focalisé sur lui à la différence des Kouachi. Il était connu comme petit délinquant ayant été au contact de Beghal.

Les notes déclassifiées, ces éléments déclassifiés , nous permettent-ils d'être complets ou certains éléments n'ont il pas été déclassifiés. Y a-t-il des trous dans la raquette? 

L'enquêteur de la DGSI : "e comprends la frustration qui peut être la vôtre de ne pas comprendre pourquoi il y a un caviardage par exemple.  Les notes sont caviardées sur plusieurs points, des aspects techniques ou acronymes et autres. Quelques notes sont totalement caviardées sur 7 pages. Elles concernent Al-Qaïda et par Coulibaly ou les Kouachi. Les notes sont déclassifiées si elles sont en lien avec l'affaire, sinon elles ne sont pas déclassifiées. Les caviardages n'ont pas vocation à cacher certains points. La moitié d'une note sur Coulibaly est caviardée par exemple  parce qu'elle concerne notre travail sur Coulibaly en prison, on parle de son environnement, de personnes en prison.

La discussion porte ensuite sur la surveillance de Chérif Kouachi qui s'est arrêtée. 

Témoin : On ne peut tirer des surveillances une volonté de passage à l'action. Chérif Kouachi cherchait à partir sur un terrain de Jihad, l'idée qu'on s'en fait c'est ça. On n'a pas des moyens infinis.

 

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(L'attaque survenue aujourd'hui dans le 11ème arrondissement de Paris n'a fait l'objet d'aucun commentaire à la reprise d'audience).

 

Izzana, veuve de Chérif Kouachi

Pour moi le mariage s'est passé comme tout autre mariage, il y avait beaucoup d'amour entre nous. C'est difficile pour moi de refaire le film, de savoir ce que j'ai raté, ce que j'ai pas vu. Excusez moi. J’ai beaucoup d’émotion. C’est très dur pour moi de parler de ma vie avec Chérif. Chérif, moi je lui faisais confiance. On avait des projets en commun, on voulait fonder une famille, déménager, Je ne sais pas à quel moment j’ai loupé quelque chose. Chérif je l'ai rencontré en 2007, on nous a présentés.

Le 7-01-15, Chérif est sorti armé sur Paris. Moi j’étais à l’extérieur. Et j'ai trouvé les enquêteurs chez moi. Je pensais qu’ils venaient pour des vérifications. Pour moi ce qu'il s'est passé c’était impossible. Quand il y a eu les caricature de Charlie Hebdo je voyais qu'il était sensible à ça. Ca le touchait mais jamais il n'a émis quoique ce soit comme menaces. Quand je l’ai vu sur la vidéo, quand il sort des locaux de Charlie, c'était pas le Chérif que j'avais à la maison. Les derniers jours, il ne voulait plus manger. 

(est évoqué le voyage de Chérif Kouachi en 2011) Izzana, veuve de Chérif Kouachi: il m'a dit qu'il voulait changer d'air, partir en Turquie une semaine. De là-bas il m'a dit qu'il voulait prolonger et aller à Oman. Il y avait des disputes entre nous à ce moment-là, des disputes du quotidien. Je me suis dit qu'une semaine ça allait nous faire du bien.

Le président : vous avez dit qu'à son retour il était distant, il parlait moins.

- Il réfléchissait beaucoup...  On voulait des enfants, on se disait que ça allait nous faire du bien, que ce serait une étape en plus dans notre vie. Quand je le revois après son voyage, je suis rassurée mais je savais qu'il y allait y avoir d'autres tensions, dans les couples il y a des hauts et des bas. Le 7 janvier je l'ai vu plusieurs fois (Chérif) aller à la fenêtre, puis il me dit 'c'est mon frère j'arrive'. Il est remonté avec son frère, moi j'étais dans le salon, il m'a dit qu'ils allaient faire les soldes sur Paris. 

Hayat Boumedienne je l'ai rencontrée. bah C'est Chérif qui avait rencontré Coulibaly en prison. Il est allé voir son ami Amedy Coulibaly, il voulait me présenter sa femme, on est allé chez eux, c'était en 2009. Hayat Boumedienne avait elle aussi le désir d'avoir un enfant, ça nous a rapprochées. Amedy Coulibaly, Chérif l'aimait beaucoup. Je me dis comme ils sont passés par la case prison en étant jeunes, ça les a rapprochés. Chérif m'a dit qu'il était tombé pour braquages. Il l'aimait beaucoup il l'appréciait beaucoup. 

(au sujet de Saïd Kouachi) Chérif c"est le clown. Saïd il est introverti, aux petits soins. On se disait bonjour et au revoir. Il était papa d'un petit garçon. C'était le grand frère des frères et soeurs Kouachi. 

Izzana, veuve de Cherif Kouachi assure qu'elle ne connait aucun des accusés dans le box ou dans la salle. 

 

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La veuve de Chérif Kouachi affirme ne plus être dans une pratique de l'islam rigoriste. Elle condamne (à nouveau, elle l'a fait immédiatement le jour des attentats) les "actes monstrueux" de son mari. Elle ne le considère pas comme un martyr. 

Au sujet du fait que Chérif lui dit ce jour-là qu'il sort avec son frère "pour faire les soldes", Izzana est interrogée sur les revenus du couple. Elle répond que Chérif faisait des ventes de vêtements sur Le Bon Coin. Me Metzner s'énerve : "Vous allez nous faire croire que vous viviez de ventes sur Le Bon Coin ?!"

La veuve de Chérif Kouachi voudrait refaire sa vie, mais c'est "difficile". Elle réaffirme qu'elle n'a vu aucun signe qui aurait pu l'alerter, qu'il voulait juste voir son frère souvent. Ils se sont vus une dizaine de fois en 2014 (sa déposition) et maintenant elle dit une ou deux fois..

"Ce procès, je le vis très mal, très très très mal. Moi la souffrance que j'ai par rapport à ce qu'il s'est passé, je n'imagine pas les victimes et leur famille."

"Oui. J'ai été traumatisée. depuis le 7 janvier 2015, j'ai perdu une partie de mon identité. Pour tout le monde, je reste madame Kouachi, la veuve de. On s'est aimé mais ma vie s'arrête le jour où il a décidé de sortir avec des armes".

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Soumya B., veuve de Said Kouachi

L'assesseur lui parle alors qu'elle pense que c'est le président. Elle s'en rend compte, ça la fait rire.. 

Elle dit n'avoir jamais noté d'ascendant particulier de Cherif Kouachi sur Said Kouachi. Elle confirme comme sa belle-soeur que lorsqu'ils se retrouvaient ensemble, hommes et femmes ne se mélangeaient pas, les filles dans la cuisine ou la chambre, les garçons eux jouaient à la Playstation.

"Moi Saïd il aurait été radical... Quelqu'un de radical est coupé du monde, il ne sort pas. C'est prière prière, prière, le jour, la nuit. C'est pas quelqu'un qui rigole et qui joue à la Playstation".

Quand elle apprend que son mari est un terroriste "J'étais déconnectée. Je peux pas croire que mon mari soit mêlé à cela. J'étais sous le choc, pour moi c'était pas possible et voilà. Je sais que j'étais pas bien tout simplement".

"J'ai rien vu. Il n'a pas changé dans son comportement. Il est resté le même tout le temps, identique à l'homme que j'avais rencontré".

"Charlie Hebdo ou les caricatures, il n'en a pas parlé devant moi. On n'en a jamais parlé, je ne connaissais pas plus que ça le journal".

Ma famille, on fait des repas, c'est les hommes dans une pièce et les femmes dans l'autre. C'est comme ça, c'est dans notre culture"

L'assesseur demande à Soumya si elle a refait sa vie. Soumya, veuve de Saïd Kouachi : "oui j'ai refait ma vie. j'ai rencontré quelqu'un il y a quelques années. Pour l'instant ça va, chacun vit chez soi".

L'assesseur lui demande si elle a cessé sa pratique rigoriste Soumya, veuve de Saïd Kouachi : je n'ai jamais eu de pratique rigoriste. Je suis comme il y a cinq ans, il n'y a rien de plus, rien de moins. je stagne, rien d'exceptionnel. Je fais comme tout le monde, je fais mes 5 prières. Je ne peux pas jeuner du fait de ma maladie.

Me Caty Richard sur les problèmes de vue de Said Kouachi  : il avait passé le code mais ne pouvait pas passer le permis. Pour regarder la télé il s'approchait de la télé ou fermait les yeux pour mieux voir.

Saïd Kouachi l'a appelée pendant sa cavale ? "Non. Il avait oublié son téléphone à la maison d'ailleurs"

pourquoi avoir refusé de répondre aux questions pendant votre garde à vue le 7 janvier ?  "J'étais sous le choc. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait."

Pourquoi avoir confié votre enfant le 7 janvier à votre soeur ?   "j'étais partie avec ma mère aux courses, je voulais pas le prendre avec moi. Je l'ai confié à ma soeur pour qu'il joue avec mon neveu"

Me Korchia: Saïd Kouachi avait des problèmes de vue mais vous avez été aveugle pendant toute cette période du radicalisme de votre mari...

Soumya, veuve de Saïd Kouachi : je suis très lucide, je vois très bien. Le Saïd que j'ai rencontré n'a rien à voir avec la personne qui a fait l'attentat. Il me faisait ma toilette, on se faisait des soirées cinémas, des soirées Playstation. Oui c'est monstrueux, c'est terrible, c'est trop grave, c'est pas possible d'avoir commis ça. Oter la vie à des gens c'est quand même quelque chose. Les caricatures? Je pense que qu'on peut faire rire autrement. Quand ça touche une religion, islam ou autre, c'est un manque de respect par rapport à une communauté. Après, rire de moi je m'en fous. Si les caricaturistes ils veulent dessiner ils dessinent, ils font ce qu'ils veulent. Mais moi je trouve pas ça rigolo.

L'avocate générale est étonnée que Saïd Kouachi ait dit qu'il allait faire les soldes le 7 janvier 2015 et que sa femme l'ait cru alors que selon elle, toute la famille avant la gastro-entérite depuis plusieurs jours...

 

 

 

 

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Tarek B. beau-frère de Saïd Kouachi

"Je m'entendais très bien avec Saïd, c'était comme un ami, avec Chérif, on s'entendait très mal. J'ai connu Saïd le jour du mariage de ma soeur. Moi j'avais une boutique de téléphonie, un taxiphone, il venait me voir le soir au magasin, je n'aimais pas trop rester seul. Said avait une pratique de la religion tout sauf rigoriste. Je ne pense pas que quelqu'un qui aurait une pratique rigoriste passe son temps sur des jeux vidéos.

Prsdt : en garde à vue on vous a parlé de certaines personnes elles aussi en garde à vue, Miguel Martinez et Monsieur Abbad (accusés aujourd'hui) que vous connaissiez.

- Oui. C'est "aziz" (Abdelaziz Abbad) que je connaissais le mieux.

Sur questions :

- Sur le coup on se dit que c'est pas possible. Mais encore aujourd'hui, ne le prenez pas mal, je sais que c'est vrai, mais j'ai du mal à le croire. Le sujet des caricatures, ça avait déjà été évoqué, quand il y avait des caricatures. Saïd n'a jamais insisté sur ce fait là. Il parlait des caricatures, pas de Charlie Hebdo. On s'intéresse tous à la théologie, quand on veut s'intéresser on recherche dans les livres. Saïd le faisait comme tout musulman. Une personne rigoriste ne regarde pas la télé, ne joue pas aux jeux vidéos..."

"Chérif ne m'aimait pas parce que j'étais très proche de Saïd. Il ne cherchait pas à avoir de relations avec moi. Par contre eux deux étaient très soudés, par le passé ils se sont retrouvés ensemble à la rue".

"C'est eux qui ont commis les attentats mais j'ai beau retourner en arrière. Je sais pas"

 

 

L'assesseur évoque une note déclassifiée sur Mourad Hamyd. 

Tarek B. dit s'être rapproché de lui après les attentats de janvier 2015. 

Mourad Hamyd, beau-frère de Chérif Kouachi, a été condamné en juin 2019 à neuf ans de prison pour avoir tenté de rejoindre Daech en Syrie.

Un temps suspecté à tort, après la tuerie du 7 janvier 2015, d'être le complice des frères Kouachi, l'étudiant français avait été mis en examen en 2016 à Paris pour "association de malfaiteurs terroriste" et placé en détention provisoire. Il avait été remis  à la France par la Bulgarie, en exécution d'un mandat d'arrêt européen émis par le magistrat. Arrivé en Bulgarie le 26 juillet 2016 il avait deux jours plus tard tenté de se rendre en Turquie, porte d'entrée pour les candidats au jihad, avant d'en être refoulé, sous le coup d'une interdiction de territoire. Placé dans un centre de rétention en Bulgarie, l'étudiant, avait accepté sa remise à la France. En Bulgarie, Mourad Hamyd a assuré n'entretenir "aucun lien" avec l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) et avoir seulement voulu faire du "tourisme". 

 

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Landry M.

 "Moi je n'ai connu que Amedy Coulibaly. J'ai été incarcéré en même temps que lui. Je connaissais beaucoup de gens de sa ville. On se voyait comme des détenus normaux, rien de particulier. Amedy Coulibaly était sportif comme tout le monde, pas plus bête qu'un autre, c'était un détenu normal, un détenu sage."

Landry M. dit qu'Amedy Coulibaly voulait faire une compilation musicale, une vidéo, qu'il voulait aussi vendre des images tournées à Fleury-Mérogis à des journalistes, "plein de choses" (Landry travaille dans la production il pouvait le mettre en contact). Landry M. précise que le surnom d'Amedy Coulibaly était Dolly, "en rapport à Dolly, la brebis clonée".

"Amedy Coulibaly était fan de rap, il avait plein de CD dans la voiture. Un jour quand je suis monté dans la voiture, je cherchais les CD, j'ai mis la musique c'était le Coran". 

"On n'a jamais échangé avec Amedy Coulibaly sur la religion."

Prsdt : Vous dites qu'en prison Coulibaly avait réussi à faire un reportage pour la télé, à vendre un reportage qu'il avait fait en infraction, faire rentrer une caméra & vendre un reportage pour Envoyé spécial, une émission assez connue...

- Il fait de l'argent, c'est quelqu'un qui le fait mais bien

Prsdt : il sait se débrouiller pour faire de l'agent ?

- Oui.

Prsdt : Coulibaly a été incarcéré, à la sortie en 2014, il vous a rappelé que vous lui deviez de l'argent, que vous aviez une dette. 

Landry M. : il m'a présenté un gars.

Prsdt celui que vous appelez "le rebeu". Qu'est ce qu'on vous propose ?

Landry M. : De trouver quelqu'un prêt à contracter un crédit pour une voiture

- ca a marché? 

Landry M. : Non.

 

Le Président lit des échanges du  7 janvier 2015 à 1h33 2020 notamment entre  Landry M. et Amedy Coulibaly. 

Landry M. doit remettre de l'argent à Coulibaly, une dette qu'il lui doit. 

Landry M  : Amedy Coulibaly m'a dit: "Ouais de toute façon faire des affaires avec toi... De toute façon tu me reverras plus. Vas-y à plus tard". 

Le président évoque un message d'Amedy Coulibaly à Landry M. fin décembre. Dans ce message Amedy Coulibaly lui dit qu'il a besoin d'une somme importante d'argent et qu'il doit lui rembourser sa dette. "Moi j'ai pensé aux fêtes de fin d'années", explique le témoin.

Prsdt : vous avez pensé qu'il pourrait partir sur zone? 

- Le Amedy Coulibaly de 2002 à 2003 non. Mais après la peine de 2009, je vais pas mentir. Il y avait déjà eu des faits divers, des gens partis là bas Quand il m'a dit "tu me reverras plus", je me suis dit qu'il partait peut-être là-bas (sur zone). Moi j'ai trouvé qu'il y avait du changement dans le regard de Coulibaly entre 2002-2009 et après.  Quand on se parle, on se regarde. Son regard était plus déterminé, il y a eu du changement. 

Prsdt en dehors des histoires de stup, d'argent, aviez-vous des discussions de fond qui n'était pas business ?

- On s 'est vu beaucoup en 2008-2009 par rapport au documentaire (tourné en prison pour Envoyé Spécial), on était dans un esprit retrouvailles. J'ai pas eu de grandes discussions si ce n'est qu'une fois il m'a dit qu'il allait se marier. 

Prsdt : quand vous apprenez les attaques, qu'il est l'auteur, avez-vous fait un lien avec ces derniers mots qu'il a eu avec vous : "je vais partir" "Tu me reverras plus" ? 

- J'ai vraiment compris quand j'ai vu sa photo à la télé, le 9 janvier, le 8 pour la policière je savais pas que c'était lui. Quand j'ai vu sa tête à l'écran, j'y croyais pas. Après j'ai fait plein de liens dans ma tête, quand il m'a dit :"je pars". 

 

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Avocat PC : Combien de fois avez-vous vu Hayat Boumedienne ?

- de très rares fois.

Avocat PC : vous avez dit que Coulibaly était un taiseux. Plus tard aujourd'hui, vous indiquez que l'avant veille Amedy Coulibaly vous a dit: "tu me reverras plus, là où je vais je n'aurai pas besoin d'argent". Moi je trouve que la veille des faits il parle beaucoup. imaginez que vous ayez compris. Vous auriez pu compromettre ses projets...

- Après coup j'ai compris que c'était peut-être un message mais Coulibaly, il sait très bien parler. Je n'avais pas d'éléments qui pouvaient me pousser à alerter les services de police. Quand on connait Coulibaly, on ne peut pas imaginer ça, ce qu'il a fait. Les signaux d'alerte, il n'y en avait pas. Coulibaly c'est pas le mec qui m'aurait tué.

Avocat PC : il n'aurait pas été avec vous au-delà de l'intimidation ?

Landry M: Oui. 

Avocat PC : le 3 janvier, Amedy Coulibaly était avec monsieur Polat, place de la Bastille, pour discuter de la dette avec vous

- C'est la seule fois qu'il est venu avec quelqu'un.

- Cette personne là elle est dans le box, vous l'identifiez ?

Landry M. Pour moi c'était un noir. Monsieur Polat, je sais pas c'est qui. (Polat se lève dans le box). Pour moi c'était un noir, grand gros. je suis pas physionomiste mais...

Avocat : donc dans l'OMA il y a une information erronée, p.82 " Le 3/01/15, Landry M. voyait Coulibaly place de la Bastille, alors qu'il était avec 1 autre individu qu’il identifiait comme étant Ali Riza Polat pour évoquer le remboursement de sa dette" ?

Ali Riza Polat au témoin Landry M. à la barre : C'est vrai c'est moi que t'as vu le 3 janvier. Mais je vais expliquer le contexte. Ce jour-là, j'étais avec Amedy, je venais chercher les sous pour la voiture. Le 3, je ne l'ai jamais nié, c'est moi.

- Pour moi c'était un noir. 

Ali Riza Polat : Notez-le monsieur le président, j'aurais pu le nier mais je dis toujours la vérité.

AG au témoin vous dites que le 3 janvier 2015 Amedy Coulibaly lors de ce rendez-vous pour la dette vous a dit qu'il "ne voulait pas niquer ses plans" pour vous. Vous confirmez ?

Landry M. Oui.

 

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italove Membre 9 294 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
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Le 24/09/2020 à 07:27, January a dit :

Michel Catino : J 'ai toujours vécu dans les cafés, je n'ai rien à voir là-dedans. Dans les cafés, il n'y a pas de racisme, musulmans, juifs chrétiens, athées.. j’y suis pour rien je sais même pas ce que je fais ici.

Metin Karasular : Ce sont des choses très dures. C'est très difficile de rester ici. Je mange pas, je cuisine pas. Depuis que ça a commencé, j'ai pas cuisiné 3 fois. Pour moi  c'est une honte de me retrouver là-dedans. Si je savais ce qu'avait fait Coulibaly, je l'aurais fait tuer, ou arrêter. J'invite tous mes frères musulmans qui vivent en france à dénoncer ces gens-là.  Avant le christianisme avant que l’islam arrive, tout le monde était juif.

Miguel Martinez : J'aimerais adresser mes condoléances aux familles. Je peux comprendre qu'elles ne veuillent pas les accepter. je n'ai pas de mots pour qualifier que des musulmans se comportent comme des nazis. IL ne faut pas nier que beaucoup de musulmans sont antisémites. Mais si on se réfère à l'histoire, l'islam n'est pas anti-juif.

Willy Prévost : c'était des témoignages poignants, durs. Quand on perd quelqu'un comme ça... J'ai pas grandi avec la haine, l'autre il est juif, chrétien, musulman, je connais pas les trucs de haine envers les autres.

Christophe Raumel : Moi j'ai pas de mots pour décrire ce massacre. C'est une tuerie. Les témoignages des victimes de l'Hyper Cacher m'ont fortement touché j'ai une forte pensée pour leur famille.

 

Vous voyez c'est de braves types qui n'ont pas de couilles et de conscience, les pauvres il faut les relâcher vous voyez bien qu'ils n'ont rien fait ces lâches. 

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5ème semaine de débats

Une enquêtrice rend compte des relevés téléphoniques des trois terroristes. Il en ressort qu'en 2014 que les frères Kouachi s'appelaient "quotidiennement. On a plus de 1000 communications dans l'année. 

Pour Amedy Coulibaly, l'étude de sa téléphonie était plus compliquée car il avait beaucoup de lignes : 17 lignes mobiles françaises ont été identifiées entre septembre 2014 et les attentats. 

L'enquêtrice explique que les jours qui précèdent l'attentat, Amedy Coulibaly communique avec plusieurs des accusés de ce procès. La téléphonie confirme aussi que le terroriste et son épouse se sont rendus en Espagne. C'est de là qu'Hayat Boumedienne partira pour la Syrie.

Toujours selon la téléphonie, Amedy Coulibaly et le principal accusé Ali Riza Polat se rendent en Belgique dans la journée du 3 janvier. A son retour, le terroriste retrouve un autre accusé du procès, Mickaël Pastor Alwatik, puis reçoit chez lui Willy Prevost, accusé lui aussi.

Le 5 janvier au soir, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi se rencontrent. Leur téléphonie en témoigne. Il semblerait qu'Amedy Coulibaly ait alors remis une puce de téléphone à Chérif Kouachi.

L'enquêtrice explique que peu avant les attentats, Amedy Coulibaly a vu tous les gens avec qui il était proche téléphoniquement "un à un" : "Ali Riza Polat, Mickaël Pastor Alwatik, Saïd Makhlouf etc. Ces hommes sont aujourd'hui dans le box des accusés.

Sur question de l'avocate générale, l'enquêtrice précise qu'aucune des 17 lignes d'Amedy Coulibaly n'était à son nom. Seule une était "assez officielle car il l'avait communiquée à son organisme bancaire.

 

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