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La révolution par la terre

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Ambre Agorn

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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Je me trouve souvent confronté à des questions qui n'ont pas l'air d'intéresser grand monde ou qui n'intéresse pas mes relations autre que la famille proche.

Une de ces questions était: comment faire pour ne pas aggraver notre situation planétaire? Alors oui des solutions pullulent, des faiseurs de miracles aussi, des belles paroles et de bons conseils avisés sont lancés par de beaux parleurs. Enfin on trouve de tout, mais tout semble s'aggraver malgré toute la bonne volonté de tous les beaux parleurs. Il fallait, quant à moi que je trouve dans chacun de mes gestes quelque chose que je devais changer pour inverser les tendances. Je suis responsable de ce qui se passe et je voulais être responsable de l'effort à accomplir.

J'habite un petit paradis que j'ai choisi sans le savoir. Ici il n'y a aucune commodité moderne: pas d'eau courante, pas de raccord au réseau électrique, chauffage au bois, etc... J'ai élu l'occupant de mon cœur et il m'a enlevée pour me déposer dans ce nid de verdure. Une petite vallée, dans la forêt, où coule un torrent aux froidures hivernales et un douce cascade en plein cœur de l'été. J'étais encore une créature sauvage et rebelle, encore plus rebelle me semblait-il que ceux qui m'ont accueillis, vêtus de cuir et de laine. Quand je pris pied dans ce monde hors du monde, ils n'avaient pas l'eau courante, juste l'eau à aller chercher à al source ou à la fontaine qu'ils ont édifiée. Un groupe électrogène fournissait (ho! grande avancée moderne pour eux) l'électricité pour charger les piles qu'ils utilisent pour leur lampe frontale, et un pc portable. La corvée du bois, le jardin, le travail de l'humain avec le cheval, le travail de la maîtrise de l'humain par les arts martiaux, le tir à l'arc, le travail du fer à la forge, la construction des maisons rondes et en bois... et surtout l'"agora". Et oui c'était exactement ça: un cercle de personnes parlant de philosophie, de chamanisme, de raison pure, de travail de la laine, du fer et du cuir, des arts martiaux, de la récapitulation, de l'amour, de la vie, des pigeons voyageurs et des enfants.

On pourrait croire que je décris ici un conte des temps anciens ou juste un rêve ou une peinture de la vie simple d'une autre époque. Mais c'est exactement ceci, une parenthèse dans le monde de folie qui nous entoure, un souffle de vie du rêveur éveillé, un silence dans l'air pur des arbres, une volonté de décroissance bienfaitrice, un retour aux sources pour apprendre à respirer.

Je me perds! Car ici, je voulais parler jardinage!

Oui, j'ai la responsabilité sur un morceau de terre à cet endroit, et chaque geste que j'y entreprends doit être en accord avec mon environnement immédiat et alentours. Ce fut le début de mes expériences en agriculture. J'en avais pourtant potassé des livres et des cours, amis rien n'y fait: je n'adhère pas à cette façon de faire. A force de chercher, j'ai remisés livres, cours et manuels au placards pour me lancer dans l'expérimentation. Je ne suis pas du tout issue du monde agricole, mais ma mère, sans s'en rendre compte m'a légué son amour de la terre.

Je ne me plais pas du tout dans un jardin aux rangs tirés au cordeau, un jardin tellement rangé et propre qu'on pourrait croire à un décors de théâtre pour grand film. J'ai mal quand j'arrache une plante qui s'appelle mauvaise herbe et dont je ne connais ni le nom ni l'utilité. Je culpabilise de devoir tuer tous ces campagnols qui se réfugient chez nous car en dehors il fait faim et les paysans pulvérisent la mort. Tout ça a fait que la première année, mon jardin commença comme un manuel et finit comme une jungle foisonnante de vie et vide de légumes cultivés. Pourtant chaque année j'essaye de trouver une façon de faire qui me donnerait moins mal au cœur, et chaque année le jardin finit en jungle du bonheur. J'arrive quand même à y trouver de quoi manger, car à force d'observer et faire mes propres recherches, cette jungle me nourrit, nous nourrit.

Mais enfin, cette année, je suis tombée par hasard sur la retranscription écrite d'une conférence de...? à...?, je ne sais pas. J'ai retenu une chose: "Ne faites plus pousser des plantes, mais faites pousser du sol". J'ai eu comme une trouée dans mon ciel sombre, j'ai entrevu une immensité de possibilités qui répondaient toutes à mes questionnements ...au sujet du jardin.

Alors voilà, ce long préambule pour vous indiquer ce qui va changer dans mon jardin et ce que j'ai découvert à cette seule phrase

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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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En agriculture intensive ou conventionnelle, on apprend ceci:

Si je veux cultiver telle plante, je dois savoir ce dont elle a besoin pour pousser de façon rentable pour mon pote-feuille. Le rapport NPK (azote, carbone et potasse...je crois me souvenir) de cette plante est de tant, il faut donc que je mette tant d'engrais. Pour éviter les champignons, tel anti-fongique, pour éviter les insectes tel insecticide, etc... Et le résultat est enregistré en pourcentage, rentabilité et argent.

C'est l'exemple type de "faire pousser une plante". bien sûre c'est la façon extrême!

Mais cette façon de faire, et je n'ai pas vraiment besoin de le prouver il suffit de regarder dehors, fait dépérir tout l'écosystème.

Voici une autre façon de réfléchir: Mon sol fonctionne comme un estomac, il faut donc le nourrir. Si je le nourris, il grossit, si je l'exploite il maigrit et dépérit.

La question sera donc: comment le nourrir?

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il y a 28 minutes, Ambre Agorn a dit :

En agriculture intensive ou conventionnelle, on apprend ceci:

Si je veux cultiver telle plante, je dois savoir ce dont elle a besoin pour pousser de façon rentable pour mon pote-feuille. Le rapport NPK (azote, carbone et potasse...je crois me souvenir) de cette plante est de tant, il faut donc que je mette tant d'engrais. Pour éviter les champignons, tel anti-fongique, pour éviter les insectes tel insecticide, etc... Et le résultat est enregistré en pourcentage, rentabilité et argent.

C'est l'exemple type de "faire pousser une plante". bien sûre c'est la façon extrême!

Mais cette façon de faire, et je n'ai pas vraiment besoin de le prouver il suffit de regarder dehors, fait dépérir tout l'écosystème.

Voici une autre façon de réfléchir: Mon sol fonctionne comme un estomac, il faut donc le nourrir. Si je le nourris, il grossit, si je l'exploite il maigrit et dépérit.

La question sera donc: comment le nourrir?

Un litre d'urine amende un mètre carré de terre pour un an. Ce n'est pas une blague.

Sinon tu peux utiliser le fumier de cheval si tu as un centre équestre pas loin, il seront content que tu viennes les débarrasser d'un peu de fumier.

Tu peux aussi faire ton compost.

Tape potager du paresseux sur google, et tu trouveras des liens YouTube pour apprendre à faire un potager sans avoir besoin de retourner la terre par exemple. 

Modifié par Ines Presso
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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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il y a 20 minutes, Ines Presso a dit :

Un litre d'urine amende un mètre carré de terre pour un an. Ce n'est pas une blague.

Sinon tu peux utiliser le fumier de cheval si tu as un centre équestre pas loin, il seront content que tu viennes les débarrasser d'un peu de fumier.

Tu peux aussi faire ton compost.

Compost en tas, compostage de surface, bokashi, lombricomposteur, urine aussi, et fumier de toilettes sèches,etc... j'ai presque tout essayé et les utilise.

Ma logique est qu'il faut limiter au maximum les intrants pour éviter de déséquilibrer d'autres endroits pour équilibrer le mien.

Un sol, la terre en général n'a pas besoin de notre intervention et pourtant elle fait pousser des arbres, même si, au stade de la prairie, il lui faut au moins une cinquantaine d'année pour en arriver au stade de la forêt. L'humus de la forêt est ce qu'il y a de plus riche et de plus équilibré.

A partir du moment où nous voulons intervenir il nous vient une responsabilité: déranger le moins possible l'écosystème pour éviter au maximum le déséquilibre. Pour cela il faut savoir observer son environnement et agir avec la nature et non contre la nature: je suis heureuse de ne jamais avoir observé de rang rectiligne ou juste de ligne droite dans la nature!

Ps: je n'ai jamais retourné mon sol!

Modifié par Ambre Agorn
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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Le rôle des plantes pour le sol est le suivant: capter par la photosynthèse le carbone de l'air. En mourant ou en perdant leur parties végétatives l'hiver ou en perdant leurs feuilles pour les arbres, le carbone récolté tombe sur le sol et les bactéries du sol le digère et le fixe ainsi dans le sol. Le carbone fixé au sol permet de maintenir un sol, le préserver de l'érosion. Pour prendre soin d'un sol il faut donc soigner les bactéries, pas dans le sens de guérir, mais dans le sens d'y porter une attention, pour qu'elles fixent le carbone dans le sol. Les bactéries sont en nombre, en grand nombre, plus d'un milliard dans un gramme de terre. Ces bactéries ont besoin d'air pour certaines, d'eau, de nourriture, ce sont des êtres vivants à part entière. Elles sont polyvalentes et sont la vie du sol, et, comme pour le phytoplancton dans la mer, elles maintiennent en vie chaque écosystème. Elles sont la base de l'équilibre naturel et l'ingrédient indispensable de la régénération des sols.

C'est là que prend tout le sens de "nourrir son sol". Les bactéries sont sensible au soleil direct, au vents forts et à la pluie battante, il faut donc leur fournir un abris, une couverture pour leur protection. Un sol nu est un sol qui meurt, et qui se lessive et s'érode. Entre chaque rangée de notre jardin bien désherbé il y a un petit désert, où la vie disparaît petit à petit. Il faut aussi leur fournir de la nourriture, et là c'est très facile: tout ce qui est végétal et animal est nourriture pour nos petites bêtes.

Examinons ce qui se passe lorsqu'il y a un "problème" et que le sol se trouve à nu.

Immédiatement les bactéries en surface meurent, celles qui sont dans les premiers centimètres descendent un étage plus bas pour se protéger, et chaque niveau descend d'un niveau, laissant une partie de la surface morte, minéralisée (=morte, non végétale et retournée au monde minéral). Si les conditions sont extrêmes, le processus va s'accentuer et le sol va mourir de plus en plus profondément: le soleil va assécher de plus en plus profondément, une forte pluie va lessiver le sol en emportant la matière minérale qui du coup se retrouvait à protéger les couches inférieurs, et le vent emporterait aussi le sol rendu en poussière. La nature a horreur du vide, et elle finit toujours, pourvu qu'on la laisse faire, par recréer l'équilibre. Les plantes pionnières vont germer, celles qui ont la capacité de pousser dans des conditions extrêmes et qui ont de très courtes vies. Ces plantes sont différentes dans chaque écosystème, et sont à chaque fois la réponse adéquate au déséquilibre. Ces plantes sont là pour recréer une couche protectrice. Leurs racines fixent la première couche du sol pour éviter le lessivage et l'érosion, leurs parties végétatives (au-dessus de la surface du sol) vont créer une couverture du sol qui fera revenir les bactéries.Les cycles de départ sont les plus courts et les plantes pionnières ont des cycles extrêmement rapides (développement, floraison, graines). La photosynthèse réalisé est très faible. La litière apportée permettra le développement de graines un peu plus exigeantes et gourmandes avec des cycles toujours plus longs et une photosynthèse toujours plus efficace. Aux plantes pionnières suivront les plantes annuelle, puis viendront les plantes bisannuelles et perpétuelles. Au plante herbacées basses succéderont les herbacée hautes, puis les plantes colonisatrices telles les ronces, les genêts, les fougères, qui prépareront une litière épaisse et danse pour préparer la pousse des arbustes et arbres pionniers.Les arbres pionniers préparent la venue aux arbres de la forêt primaire et lorsque celle-ci mourra elle laissera la place au arbres de la forêt secondaire. Le cycle de al terre nue à la forêt secondaire dure environ 400ans (tout dépend des conditions à chaque étape). Autant vous dire que les forêts secondaires sont de plus en plus rares sur la planète et totalement disparues en Europe.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Je n'ai jamais rien trouvé d'aussi plein que tout ce que j'ai pu observer de la nature. La foultitude de questions que je me suis posée a donné des réponses qui ont aussi soulevé d'autres questions qui se parent au final d'approche philosophique, scientifique, artistique. Ce n'est pas possible pour moi d'extraire une question de son contexte et je suis poussée à toujours approfondir chaque réponse ou question.

J'ai passé des heures à désherber mon petit bout de sol, et autant d'heures assise là à le regarder. J'ai beaucoup plus fait en regardant qu'en arrachant.

Ce n'est pas une question de préservation écologique, une volonté survivaliste qui me pousse à ça, c'est juste une ligne directrice qui a pris racine dans un contexte où l'écologie est sur la bouche de tellement de personne et n'a jamais été aussi bafouée.

Je suis persuadée que celui qui ne connaît pas ses propres racines n'est pas apte à prendre soin de la vie, n'a pas la connaissance de la valeur de la vie. Il y a différentes façons d'aborder l'apprentissage des racines, sans doute une façon par individu. La mienne a été de tout pousser au plus loin dans les expériences que je faisais. Les bases de couture apprise...à l'école m'ont poussé à chercher au plus loin les racines du textile, production, transformation et les étapes que je pouvais accomplir pour me réapproprier ma liberté d'habillement. Non pas une liberté où je peux faire ce que je veux, mais une liberté d'apprécier chaque geste qui compte pour la construction de la vie. Il en a été de même pour l'alimentation qui m'a poussé vers la culture et qui m'a pressé de retrouver le savoir sobre et respectueux des anciens mayas. Les textes manquent ou me sont inaccessibles, mais une certaine logique équilibrée est visible à celui qui regarde. Le savoir n'est pas seulement inscrit dans les livres, il est partout autour de nous et est accessible génétiquement. Il suffit de laisser le monde nous imprimer les bonnes questions qui mettent en reliefs les réponses autour de nous. J'ai ainsi pu apprendre les plantes qui nourrissent le sol, les humains et les animaux, les plantes qui soignent, les racines des plantes, les fonctions des plantes et je suis arrivée à rencontrer l'origine de la vie.

Une partie de l'apprentissage est la restitution du savoir. Il y a aussi plein de manières et façons de restituer le savoir. Tout ce qui est acquis doit être rendu et sera rendu à un moment ou un autre, autant le faire de notre vivant et de façon consciente.

Le faire consciemment nous met face à certaines erreurs, face à des erreurs qui ne sont accessible par aucun autre moyen. Transmette et enseigner nous confronte aux questions et aux visions des autres et nous fait progresser aussi en nous permettant la remise en question.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y a 18 heures, Ambre Agorn a dit :

Je me trouve souvent confronté à des questions qui n'ont pas l'air d'intéresser grand monde ou qui n'intéresse pas mes relations autre que la famille proche.

Une de ces questions était: comment faire pour ne pas aggraver notre situation planétaire? Alors oui des solutions pullulent, des faiseurs de miracles aussi, des belles paroles et de bons conseils avisés sont lancés par de beaux parleurs. Enfin on trouve de tout, mais tout semble s'aggraver malgré toute la bonne volonté de tous les beaux parleurs. Il fallait, quant à moi que je trouve dans chacun de mes gestes quelque chose que je devais changer pour inverser les tendances. Je suis responsable de ce qui se passe et je voulais être responsable de l'effort à accomplir.

J'habite un petit paradis que j'ai choisi sans le savoir. Ici il n'y a aucune commodité moderne: pas d'eau courante, pas de raccord au réseau électrique, chauffage au bois, etc... J'ai élu l'occupant de mon cœur et il m'a enlevée pour me déposer dans ce nid de verdure. Une petite vallée, dans la forêt, où coule un torrent aux froidures hivernales et un douce cascade en plein cœur de l'été. J'étais encore une créature sauvage et rebelle, encore plus rebelle me semblait-il que ceux qui m'ont accueillis, vêtus de cuir et de laine. Quand je pris pied dans ce monde hors du monde, ils n'avaient pas l'eau courante, juste l'eau à aller chercher à al source ou à la fontaine qu'ils ont édifiée. Un groupe électrogène fournissait (ho! grande avancée moderne pour eux) l'électricité pour charger les piles qu'ils utilisent pour leur lampe frontale, et un pc portable. La corvée du bois, le jardin, le travail de l'humain avec le cheval, le travail de la maîtrise de l'humain par les arts martiaux, le tir à l'arc, le travail du fer à la forge, la construction des maisons rondes et en bois... et surtout l'"agora". Et oui c'était exactement ça: un cercle de personnes parlant de philosophie, de chamanisme, de raison pure, de travail de la laine, du fer et du cuir, des arts martiaux, de la récapitulation, de l'amour, de la vie, des pigeons voyageurs et des enfants.

On pourrait croire que je décris ici un conte des temps anciens ou juste un rêve ou une peinture de la vie simple d'une autre époque. Mais c'est exactement ceci, une parenthèse dans le monde de folie qui nous entoure, un souffle de vie du rêveur éveillé, un silence dans l'air pur des arbres, une volonté de décroissance bienfaitrice, un retour aux sources pour apprendre à respirer.

Je me perds! Car ici, je voulais parler jardinage!

Oui, j'ai la responsabilité sur un morceau de terre à cet endroit, et chaque geste que j'y entreprends doit être en accord avec mon environnement immédiat et alentours. Ce fut le début de mes expériences en agriculture. J'en avais pourtant potassé des livres et des cours, amis rien n'y fait: je n'adhère pas à cette façon de faire. A force de chercher, j'ai remisés livres, cours et manuels au placards pour me lancer dans l'expérimentation. Je ne suis pas du tout issue du monde agricole, mais ma mère, sans s'en rendre compte m'a légué son amour de la terre.

Je ne me plais pas du tout dans un jardin aux rangs tirés au cordeau, un jardin tellement rangé et propre qu'on pourrait croire à un décors de théâtre pour grand film. J'ai mal quand j'arrache une plante qui s'appelle mauvaise herbe et dont je ne connais ni le nom ni l'utilité. Je culpabilise de devoir tuer tous ces campagnols qui se réfugient chez nous car en dehors il fait faim et les paysans pulvérisent la mort. Tout ça a fait que la première année, mon jardin commença comme un manuel et finit comme une jungle foisonnante de vie et vide de légumes cultivés. Pourtant chaque année j'essaye de trouver une façon de faire qui me donnerait moins mal au cœur, et chaque année le jardin finit en jungle du bonheur. J'arrive quand même à y trouver de quoi manger, car à force d'observer et faire mes propres recherches, cette jungle me nourrit, nous nourrit.

Mais enfin, cette année, je suis tombée par hasard sur la retranscription écrite d'une conférence de...? à...?, je ne sais pas. J'ai retenu une chose: "Ne faites plus pousser des plantes, mais faites pousser du sol". J'ai eu comme une trouée dans mon ciel sombre, j'ai entrevu une immensité de possibilités qui répondaient toutes à mes questionnements ...au sujet du jardin.

Alors voilà, ce long préambule pour vous indiquer ce qui va changer dans mon jardin et ce que j'ai découvert à cette seule phrase

D’une certaine manière vous m’enseignez, et comme toute personne enseignée, je lis et je relis ce premier texte de votre fil. Et je me positionne.

Ce projet que vous et d’autres ont réalisé, cette enclave dans notre monde urbanisé, vous le situez dans un projet écologique. Vous donnez sens à votre action dans le cadre  de la sauvegarde de la planète.

Pourtant ce projet d’autres l’ont conçu  en d’autres temps, d’autres c’est-à-dire des personnes issues du monde urbain. C’était à la fin des années 60 et au début des années 70 
avant même que soit posée la question de la sauvegarde de la planète. Certains conçurent le projet que vous avez conçu, certains sont passés à l’acte.

C’est  ainsi qu’il existe probablement un sens à votre action qui transcende celui que vous lui donnez. Ce sens transcendant c’était et c’est toujours celui-ci : comment vivre autrement ?

Vous  êtes passée à l’acte et vous vivez autrement.

Je fus concerné par ce désir de vivre autrement. Moi aussi je voulus rompre avec notre façon de vivre. Le monde m’est apparu absurde très tôt, je venais d’avoir 12 ans. 
 

Mais à la différence de vous et de ceux dont je parle, qui situent leur projet  dans la sédentarisation, et l’enracinement, moi je regardais l’horizon, et je me disais, je dois marcher au delà.

( Je continue plus tard).

 

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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Je voulais parler chiffre, mais il est une façon de manier les chiffres qui sera bien plus parlante et compréhensible.

Imaginez une pomme dans ma main, légèrement aplatie aux pôles, recouverte d'une peau lisse et d'un rouge foncé brillant, avec ses petites tâches de rousseur à l'endroit de son exposition solaire. C'est une pomme rouge étincelle, un petit bonbon. Bon, cette pomme représente notre Terre. Je vais couper cette pomme en quartiers et en enlever les 3/4 qui représentent les océans. Pourquoi? Parce que les océans sont en train de mourir à cause de la sur-pêche (un tiers des grandes zones de pêche ne produisent plus et les autres s'apauvrissent de plus en plus rapidement), de la destruction du phyto-plancton en raison des trous dans la couche d'ozone et autre. Le plancton fournit 20 à 50% de l'oxygène planétaire (la forêt amazonienne fournissait il y a 25 ans 20% de l'oxygène , et à diminué de moitié dans ce laps de temps).

Il me reste donc mon petit quartier de pomme qui représente la surface terrestre de la planète. Mais je vais encore la taillader pour en ôter les 2/3 qui représentent les surface recouvertes de glace et celles déjà désertifiées.

Une fois que nous avons fait ces petits aménagements de notre planète, nous nous apercevons que nous ne vivons pas sur terre, mais sur 1/12 de notre terre.

Mais voilà, sur ce petit quartier restant, il est nécessaire de faire quelques mise à jour du point de vue de l'état des sols vu que c'est de la santé des sols dont nous parlons.

Donc sur ce petit quartier en forme de lune décroissante, j'ôte encore les trois quarts de l'écorce terrestre qui représentent les sols de terre arable qui a disparu en raison de l'érosion par l'eau et l'air. Ma pomme a perdu toute sa splendeur et fait grise mine pour un partage en famille.

On se retrouve au final avec 1/48 de terre restant pour nous nourrir. Mais, comme pour cette pomme, si toute cette bonne terre arable, sa matière organique et ses nutriments était concentrée au même endroit, ils seraient encore plus puissant que la destruction en cours. Mais la réalité est tout autre et cette terre qui nous sauvera est dispersée partout dans le monde.

Il paraît que d'ici une trentaine d'année, à ce rythme ce petit bout de pomme représentant notre frêle esquif disparaîtra, comme je vais manger ce petit bout de pomme pour encore sentir toute la promesse qu'il y a dans une seule graine.

Oui, mais ça n'arrivera pas, car maintenant je sais, et, tant que je vivrai, il y aura la vie dans le sol que je foulerai.

@hell-spawn, je ne pensais pas te trouver ici!

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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il y a 16 minutes, Annalevine a dit :

D’une certaine manière vous m’enseignez, et comme toute personne enseignée, je lis et je relis ce premier texte de votre fil. Et je me positionne.

Ce projet que vous et d’autres ont réalisé, cette enclave dans notre monde urbanisé, vous le situez dans un projet écologique. Vous donnez sens à votre action dans le cadre  de la sauvegarde de la planète.

Pourtant ce projet d’autres l’ont conçu  en d’autres temps, d’autres c’est-à-dire des personnes issues du monde urbain. C’était à la fin des années 60 et au début des années 70 
avant même que soit posée la question de la sauvegarde de la planète. Certains conçurent le projet que vous avez conçu, certains sont passés à l’acte.

C’est  ainsi qu’il existe probablement un sens à votre action qui transcende celui que vous lui donnez. Ce sens transcendant c’était et c’est toujours celui-ci : comment vivre autrement ?

Vous  êtes passée à l’acte et vous vivez autrement.

Je fus concerné par ce désir de vivre autrement. Moi aussi je voulus rompre avec notre façon de vivre. Le monde m’est apparu absurde très tôt, je venais d’avoir 12 ans. 
 

Mais à la différence de vous et de ceux dont je parle, qui situent leur projet  dans la sédentarisation, et l’enracinement, moi je regardais l’horizon, et je me disais, je dois marcher au delà.

( Je continue plus tard).

Il y a un rôle pour chacun d'entre nous.

Mes actions sont un chemin pour un ailleurs, un autre temps qui n'est pas encore venu. Mais pour qu'il y ait une certaine cohérence, je ne pouvais pas laisser des liens ici et maintenant. Paradoxalement, c'est en rapprochant et en revenant aux racines que je peux me libérer de celles-ci. Il faut faire le chemin inverse pour pouvoir retrouver les chaînes et les délier. C'est pour ceci que mes souvenirs remontent, que mes connaissance se gravent pour que je puisse les oublier et partir les mains vides vers l'inconnu. Il faut que je me libère de la maternité de mes actes, de mes souvenir et que je rende à la mémoire du monde ce que j'ai pu récolter. C'est la seule façon pour se libérer des attaches qui nous maintiennent dans l'immobilité grouillante et étourdissante de notre vie animale.

Mais il y a tellement de façon de voir le monde. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise manière, il n'y a que niveaux de conscience, des niveaux de prise de conscience. Perdre ses désirs personnels et l'emprise de sa propre importance pour servir le monde est la seule façon pour tenter le voyage de l'autre côté du miroir. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises façon d'y arriver, il n'y a que le sens de l'intention qui peut faire la différence.

Moi je suis issue d'une culture sédentaire, mais là où j'ai atterri, ils ont une culture nomade, tout comme vous. Chez eux on rencontre des Koubilaï, Koaï, Djebe, Tate et Wakan (culture Lakota), Tapale, Témundjin (culture Mongole) et autre. On vit dans des maisons kiva (culture Hopi). Mais rien ne nous retient, car rien ne nous appartient dans nos têtes, mais nous sommes responsables de tout et de tous.

Je côtoie votre sosie qui a 25ans! J'ai mon sosie qui en a 50.

Il y a celui, ceux, celle, qui a toujours raison et qui veut toujours aller de l'avant et agir. Il devient parfois irascible et bougon quand il se rend compte de l'écart qu'il a avec les autres. Il peut paraître froid et distant, mais un cœur d'or se cache sous cette carapace de glace. Il est chiant et casse pied, mais c'est celui qui peut-être extrêmement précieux pour les prises de décision. Il donne souvent la direction. Une bise glaciale, une lame tranchante et sûre.

Il y a celui, ceux, celle, qui est érudit et apprend tout, collectionne tout les savoirs...et les objets, a une mémoire compulsive extraordinaire, mais qui est assez effacé et toujours en retrait. Il est un peu rigide mentalement, mais c'est un hors paire pour jongler avec les mots, les concepts et les formules mathématiques. C'est lui qu'on va voir pour apprendre quelque chose, ou besoin d'un bon outil! C'est une bibliothèque ambulante, un gardien du savoir. Un vent fort et soutenu, qui absorbe, qui vous désarme.

Il y a celui, ceux, qui est chaleureux, qui vient toujours le premier vers les nouveaux-venus. Il accapare facilement l'attention et est un organisateur des plus doué. Il sais gérer les questions d'organisation comme personne d'autre. Mais quel bavard, quelle mise en scène quand il parle, raconte les histoires. Il ne les raconte pas, il les fait vivre, et, même si elles étaient tout à fait banales, elles prennent dans sa bouche un tour et une saveur inattendue. Un tourbillon de vent chaud et moelleux qui vous emplit les oreilles

Il y a celui, ceux, celle, qui est insaisissable, incompréhensible. Il peut faire peur pour celui qui est accroché à sa raison! Il a une façon de parler qui déstabilise continuellement, il sape la raison de toute personne essayant de parler avec lui. Il ressemble à un puits sans fond d'où monte des plaintes qui donnent la chair de poule. On pourrait facilement dire qu'il est fou. Il est déconnecté et seul l'intéresse le brouillard! C'est un vent qui hurle dans la nuit.

Et puis il y a celui, ceux, celle, qui est, tour à tour, chacun des autres.

Je pourrai décrire chacun d'eux sur des pages et des pages, ils sont tous extraordinaires, non pas dans la forme qu'ils ont, mais dans la direction que nous avons tous choisi: la voie du guerrier (référence à la culture toltèque).

Ici nous cultivons l'homme futur, celui qui n'est plus seulement un animal, avec chacun sa méthode, sa capacité et son talent.

Peut-être vais-je regretter d'avoir écrit ça, mais j'ai rêvé vous y voir au milieu de nous.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y a 3 heures, Ambre Agorn a dit :

Il y a un rôle pour chacun d'entre nous.

Mes actions sont un chemin pour un ailleurs, un autre temps qui n'est pas encore venu. Mais pour qu'il y ait une certaine cohérence, je ne pouvais pas laisser des liens ici et maintenant. Paradoxalement, c'est en rapprochant et en revenant aux racines que je peux me libérer de celles-ci. Il faut faire le chemin inverse pour pouvoir retrouver les chaînes et les délier. C'est pour ceci que mes souvenirs remontent, que mes connaissance se gravent pour que je puisse les oublier et partir les mains vides vers l'inconnu. Il faut que je me libère de la maternité de mes actes, de mes souvenir et que je rende à la mémoire du monde ce que j'ai pu récolter. C'est la seule façon pour se libérer des attaches qui nous maintiennent dans l'immobilité grouillante et étourdissante de notre vie animale.

Mais il y a tellement de façon de voir le monde. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise manière, il n'y a que niveaux de conscience, des niveaux de prise de conscience. Perdre ses désirs personnels et l'emprise de sa propre importance pour servir le monde est la seule façon pour tenter le voyage de l'autre côté du miroir. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises façon d'y arriver, il n'y a que le sens de l'intention qui peut faire la différence.

Moi je suis issue d'une culture sédentaire, mais là où j'ai atterri, ils ont une culture nomade, tout comme vous. Chez eux on rencontre des Koubilaï, Koaï, Djebe, Tate et Wakan (culture Lakota), Tapale, Témundjin (culture Mongole) et autre. On vit dans des maisons kiva (culture Hopi). Mais rien ne nous retient, car rien ne nous appartient dans nos têtes, mais nous sommes responsables de tout et de tous.

Je côtoie votre sosie qui a 25ans! J'ai mon sosie qui en a 50.

Il y a celui, ceux, celle, qui a toujours raison et qui veut toujours aller de l'avant et agir. Il devient parfois irascible et bougon quand il se rend compte de l'écart qu'il a avec les autres. Il peut paraître froid et distant, mais un cœur d'or se cache sous cette carapace de glace. Il est chiant et casse pied, mais c'est celui qui peut-être extrêmement précieux pour les prises de décision. Il donne souvent la direction. Une bise glaciale, une lame tranchante et sûre.

Il y a celui, ceux, celle, qui est érudit et apprend tout, collectionne tout les savoirs...et les objets, a une mémoire compulsive extraordinaire, mais qui est assez effacé et toujours en retrait. Il est un peu rigide mentalement, mais c'est un hors paire pour jongler avec les mots, les concepts et les formules mathématiques. C'est lui qu'on va voir pour apprendre quelque chose, ou besoin d'un bon outil! C'est une bibliothèque ambulante, un gardien du savoir. Un vent fort et soutenu, qui absorbe, qui vous désarme.

Il y a celui, ceux, qui est chaleureux, qui vient toujours le premier vers les nouveaux-venus. Il accapare facilement l'attention et est un organisateur des plus doué. Il sais gérer les questions d'organisation comme personne d'autre. Mais quel bavard, quelle mise en scène quand il parle, raconte les histoires. Il ne les raconte pas, il les fait vivre, et, même si elles étaient tout à fait banales, elles prennent dans sa bouche un tour et une saveur inattendue. Un tourbillon de vent chaud et moelleux qui vous emplit les oreilles

Il y a celui, ceux, celle, qui est insaisissable, incompréhensible. Il peut faire peur pour celui qui est accroché à sa raison! Il a une façon de parler qui déstabilise continuellement, il sape la raison de toute personne essayant de parler avec lui. Il ressemble à un puits sans fond d'où monte des plaintes qui donnent la chair de poule. On pourrait facilement dire qu'il est fou. Il est déconnecté et seul l'intéresse le brouillard! C'est un vent qui hurle dans la nuit.

Et puis il y a celui, ceux, celle, qui est, tour à tour, chacun des autres.

Je pourrai décrire chacun d'eux sur des pages et des pages, ils sont tous extraordinaires, non pas dans la forme qu'ils ont, mais dans la direction que nous avons tous choisi: la voie du guerrier (référence à la culture toltèque).

Ici nous cultivons l'homme futur, celui qui n'est plus seulement un animal, avec chacun sa méthode, sa capacité et son talent.

Peut-être vais-je regretter d'avoir écrit ça, mais j'ai rêvé vous y voir au milieu de nous.

Je suis sensible à votre vision du monde, du futur et de la vie, et je suis sensible à votre façon d’écrire. Je pourrai me retrouver et dans votre vision et dans votre action. 

Pourtant je suis autre et c’est cette altérité, la mienne, que je ne comprends toujours pas.

Votre rapport à la terre me plaît et votre philosophie concernant les racines, nos racines  me ravit. Oui je pourrais communier totalement avec vous et votre communauté, et m'attacher à chacun d’entre vous. Pourtant je sais qu’il arriverait un moment où je partirai. 

C’est compliqué de savoir pourquoi, pourquoi partir. Je serai tenté d’introduire une philosophie propre, une contestation idéologique, une détermination personnelle, une cause événementielle perdue dans un passé violent, et pourtant non il y a autre chose. 
 

Je ne prends pas racine. Nulle part. Si je pouvais, si je vivais à l’ère paléolithique alors je marcherai sans cesse. Je vivrai de chasse et sans cesse je serai mu par le désir de découvrir ce qu’il y a derrière l’horizon. Je marcherai. Tout le temps. 
 

Dans ma vie passée je déménageais tout le temps. Je changeais de région tout le temps, je faisais un métier où j’étais sur la route, tout le temps. Rouler, rouler, partir le matin j’adorais, et revenir le soir, dans la nuit, j’adorais.

Je n’ai dû m’arrêter qu’en raison d’un grave problème de santé de ma femme. Mes enfants ont pris la relève, ils sont au bout du monde, mais peut-être vont-ils s’arrêter. 

Je suis actuellement dans l’expectative. Je sais aujourd’hui que nulle part je trouverai la terre dont je suis l’enfant. Et cette révélation pour le moment  m’immobilise là où je suis. Cette révélation me pétrifie.


 


 

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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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il y a une heure, Annalevine a dit :

Je suis sensible à votre vision du monde, du futur et de la vie, et je suis sensible à votre façon d’écrire. Je pourrai me retrouver et dans votre vision et dans votre action. 

Pourtant je suis autre et c’est cette altérité, la mienne, que je comprends toujours pas.

Votre rapport à la terre me plaît et votre philosophie concernant les racines, nos racines  me ravit. Oui je pourrais communier totalement avec vous et votre communauté, et m'attacher à chacun d’entre vous. Pourtant je sais qu’il arriverait un moment où je partirai. 

C’est compliqué de savoir pourquoi, pourquoi partir. Je serai tenté d’introduire une philosophie propre, une contestation idéologique, une détermination personnelle, une cause événementielle perdue dans un passé violent, et pourtant non il y a autre chose. 
 

Je ne prends pas racine. Nulle part. Si je pouvais, si je vivais à l’ère paléolithique alors je marcherai sans cesse. Je vivrai de chasse et sans cesse je serai mu par le désir de découvrir ce qu’il y a derrière l’horizon. Je marcherai. Tout le temps. 
 

Dans ma vie passée je déménageais tout le temps. Je changeais de région tout le temps, je faisais un métier où j’étais sur la route, tout le temps. Rouler, rouler, partir le matin j’adorais, et revenir le soir, dans la nuit, j’adorais.

Je n’ai dû m’arrêter qu’en raison d’un grave problème de santé de ma femme. Mes enfants ont pris la relève, ils sont au bout du monde, mais peut-être vont-ils s’arrêter. 

Je suis actuellement dans l’expectative. Je sais aujourd’hui que nulle part je trouverai la terre dont je suis l’enfant. Et cette révélation pour le moment  m’immobilise là où je suis. Cette révélation me pétrifie.

Non, c'est génial! Je connais ce sentiment de n'appartenir à aucun endroit et je le cultive, parce que c'est l'amorce du détachement. Je me rend bien compte qu'il y a une partie de ce que je dis que vous ne comprenez pas.

Peut-être que ça ne vous éclaircira pas, mais je vais tenter. Avant ma venue, il y avait des "gens du voyage", des nomades littéralement. Ils avaient un petit cirque ambulant. Un jour il sont passés devant chez nous et nous ont demandé un bout du parking pour stopper leur caravane pour la nuit. La nuit à duré plusieurs années. Ils ont même construit leur kiva avec l'aide de tous. Leurs enfants ont partagé chaque arbre et chaque fruit, les adultes ont partagé chaque tâche et chaque instant qu'ils rendaient possibles. Mais tout le monde savait qu'un jour ils partiraient, même si eux pensaient avoir trouvé l'endroit qui leur permettrait de se fixer. Mais ici rien n'est fait pour se fixer, les gens vont et viennent. Ils sont en effet reparti sur les routes, mais ils savent que quelque part, il y a une terre qui n'est pas à eux, des gens qui les acceptent tels qu'ils sont, un esprit qui survit aux personnes. Il ne tient qu'à eux de faire vivre cet esprit ou de l'abandonner sur le bord de leur vie.

La terre reste où elle est, et nous ne sommes tous que de passage et le temps et l'endroit n'y changeront rien. Même s'il paraît que nous y habitons, nous sommes tous conscient que ce n'est qu'un rôle, qu'un passage sur une scène où le seul défit est de s'investir sans se ménager et sans retenue. L'endroit n'y est pour rien, la terre n'y est pour rien, l'esprit fait tout.

Je suis arrivée ici et je sais que je dois cultiver ce bout de terre: c'est mon rôle, celui que j'ai choisi ici et maintenant. Mais si je devais tout abandonner je le ferai sans hésiter une seule seconde, car je sais que je peux être amené à ça, j'ai abandonné le dessins et toutes mes affaires de cette façon. Demain pourra tout aussi bien m'apporter un changement radicale que l'esprit ne changera pas: je ferai ce qu'il y a à faire, nous ferons ce qu'il y a à faire avec le même désir de perfection dans l'action, le même désir de servir le monde sans se ménager. Et même si j'étais seule, je ferai vivre cet esprit du mieux que je pourrai.

Quelques personnes qui ont vécu ici un jour, un an, 5 ou 10 ans, ou plus, ou moins, sont parties et maintiennent ce lien malgré l'éloignement et leur mode de vie. Parfois on revoit quelques-un d'entre eux, et la rencontre est tout à fait extraordinaire. C'est pour moi un moment suspendu. Je "vois" les gens à nu sans qu'ils aient besoin de parler. D'ailleurs je suis plus à l'aise dans le silence et l'observation, même si je suis capable d'être tout à fait charmante!

Nos liens ne sont plus ceux que l'on connaît habituellement: la terre, la patrie, les souvenirs, le travail, la famille, les amis, les connaissances, les ancêtres, les racines. Non, nos liens sont tissés dans l'inconnu et, même si l'on est loin de l'idée qu'on se fait du chemin, nous sommes tous dans la même direction. C'est cette volonté qui nous lie et rien d'autre. S'attacher les uns aux autres est une erreur qu'on a du mal à ne pas faire.

Cet endroit est ouvert à tout ceux qui ont le désir de se remettre en question, mais il faut savoir qu'on en ressort changé de façon plus ou moins profonde suivant le degré d'implication personnelle.

Encore une fois je sens que je joue avec le feu, mais parfois je tombe vraiment juste: je sais ce qui vous préoccupe, et pourquoi vous ne vous comprenez pas. C'est prétentieux? Pas tant que ça , vous avez tout dis et j'ai écouté. Mais est-ce vraiment le pourquoi de ce que vous êtes qui et important ou ce que ça va faire de vous? Revivre en détail les souvenirs pour les rendre à la mémoire collective est un exercice difficile au début, mais qui libère des schémas réactionnels qui se répètent dans notre vie.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Je dois dire que votre engagement dans la construction d’une communauté de vie revenue aux origines me fait phosphorer car cet engagement m’oblige à revenir sur mon passé. 
Quand j’étais adolescent personne ne parlait d’écologie mais l’idée que le mode de vie occidental était absurde ( in-sensé) faisait son chemin. En tout cas j’avais le sentiment que la vie qu’il m’était  proposé d’avoir dans mon avenir n’avait pas de sens.

Bref je me suis sauvé de chez moi et je suis parti en Israël. Je voulais vivre l’aventure du kibboutz. Il me semblait que vivre dans une communauté fondée sur l’agriculture avait du sens. 
C’est une sorte de kibboutz que vous tentez d’installer où vous êtes, sachant  que l'idée du kibboutz  prend ses racines dans les idées communistes des révolutionnaires russes.
Ce sont les motivations qui ont changé. Vous c’est lutter contre la dégradation écologique, jadis c’était créer carrément une autre société. 

La vie du kibboutz m’a plu. Énormément. Je m’y sentais heureux. Je pouvais rester. Les autorités m’acceptaient. Pourtant je suis parti. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que devenir sédentaire ne pouvait pas me satisfaire. J’étais animé par le désir d’aller toujours plus loin. Ailleurs. Comme si nulle part jamais ne serait un chez moi. 
L’idée de repartir vivre dans une communauté agraire rejaillit dans les années 70. Nombreux lancèrent de telles communautés et ça s’est mal terminé  : soit ces communautés ont disparu soit elles sont devenues des communautés  intégrées dans le système économique actuel. Il est difficile de créer un nouveau monde. Bien sûr il y a les sectes mais la secte est une structure qui ne peut pas me convenir, je ne vais m’étendre sur ce sujet.

Peut-être  réussirez vous. Mais ce n’est pas gagné. Il va vous falloir dépenser une sacrée énergie. D’autant que vous n’êtes pas bien armée : vos savoirs sont approximatifs. Tout ne s’apprend pas dans les livres certes, mais quand les savoirs ne sont pas issus des livres ils sont issus du mimétisme : regarder comment font ceux qui savent faire. Vous ne semblez pas avoir de tels modèles.

 Ce qui peut vous aider c’est qu’advienne  une catastrophe écologique. Car là, vous serez motivée à continuer puisqu’il n’y aurait plus d’alternative. Mais si cette catastrophe n’arrive pas, ou si elle tarde trop, vous allez devoir serrer les dents pour tenir.

En vous regardant faire votre jardin je me suis souvenu que ma grand mère connaissait tous les gestes. C’était une femme simple issue de la petite paysannerie française. Elle possédait tous les savoirs, appris par mimétisme ( le cerveau droit!). Je ne me suis pas trop intéressé à ce qu’elle faisait et je n’ai dû partager sa vie de paysanne que quelques mois. Peut-être que si j’étais acculé ses gestes séculaires me reviendraient.  Je me souviens qu‘elle n’avait aucun problème  pour faire pousser ses légumes ou ses fruits. Elle connaissait les gestes. Pourquoi ne pas aller apprendre  chez des paysans locaux qui auraient gardé le savoir faire séculaire ?

 

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Alors, rentrons dans le concret!

Je vais garder mon petit bout de terre pour continuer ce que j'ai commencé: un petit paradis de jungle, où couleuvres, crapauds, campagnols, musaraignes, martres, pies, et autres insectes ont élu domicile et dansent en se régalant de ce qui s'y trouve. Ce coin de culture se trouve dans une clairière, sur-élevé et en terrasses à cause du marécage l'hiver. Depuis l'année dernière j'ai commencé à le passer en verger. Le temps de transition me servira à multiplier quelques plantes perpétuelles tels les choux Daubenton, fraisier, oseille-épinard, blette, ail des ours, asperges, rhubarbe, pimprenelle, ciboule-ail, ciboule de Chine, Ciboulette d'Afrique, lupin, consoude, et profiter de celles qui se ressèment toutes seules: salades en pagaille, arroche rouge et blanche, chénopode, bourrache, soucis et calendula, tournesol et capucine, pavots et coquelicots, etc... J'y ai donc installé pleins d'arbres fruitiers qui poussent spontanément et quelques-uns que j'ai semé ou planté. J'y ai aussi installé des petits fruits et des "fournisseurs de mulch" (je les taille régulièrement pour qu'ils me fournissent une couverture pour le sol.)

Les avancées que j'ai faites sur ce terrain sont les suivantes:

Je me suis prouvé qu'agir contre la nature est contre productif, et qu'il faut aller dans son sens.

J'ai maintenu un faune très intéressante et ai fait revenir crapauds et grenouille. J'ai une femelle couleuvre qui loge à l'année et fait des petits chaque année.

Je me suis entraînée aux semis en tout genre, la rotation des cultures, les besoins de chaque plante en place et eau, leur périodes et leur temps de végétation et ai découvert que j'ai vraiment la main verte!

J'ai appris l'importance des arbres au milieu d'un potager, et les bienfaits non négligeables des plantes perpétuelles.

Liste non exhaustive...

A partir de cet automne, j'aménage un nouveau bout de terrain, avec nos alpagas et nos chèvres en voisinage!

Maintenant commence le design de ce que je vais y faire...

Il y a 2 heures, Annalevine a dit :

Je dois dire que votre engagement dans la construction d’une communauté de vie revenue aux origines me fait phosphorer car cet engagement m’oblige à revenir sur mon passé. 
Quand j’étais adolescent personne ne parlait d’écologie mais l’idée que le mode de vie occidental était absurde ( in-sensé) faisait son chemin. En tout cas j’avais le sentiment que la vie qu’il m’était  proposé d’avoir dans mon avenir n’avait pas de sens.

Bref je me suis sauvé de chez moi et je suis parti en Israël. Je voulais vivre l’aventure du kibboutz. Il me semblait que vivre dans une communauté fondée sur l’agriculture avait du sens. 
C’est une sorte de kibboutz que vous tentez d’installer où vous êtes, sachant  que l'idée du kibboutz  prend ses racines dans les idées communistes des révolutionnaires russes.
Ce sont les motivations qui ont changé. Vous c’est lutter contre la dégradation écologique, jadis c’était créer carrément une autre société. 

La vie du kibboutz m’a plu. Énormément. Je m’y sentais heureux. Je pouvais rester. Les autorités m’acceptaient. Pourtant je suis parti. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que devenir sédentaire ne pouvait pas me satisfaire. J’étais animé par le désir d’aller toujours plus loin. Ailleurs. Comme si nulle part jamais ne serait un chez moi. 
L’idée de repartir vivre dans une communauté agraire rejaillit dans les années 70. Nombreux lancèrent de telles communautés et ça s’est mal terminé  : soit ces communautés ont disparu soit elles sont devenues des communautés  intégrées dans le système économique actuel. Il est difficile de créer un nouveau monde. Bien sûr il y a les sectes mais la secte est une structure qui ne peut pas me convenir, je ne vais m’étendre sur ce sujet.

Peut-être  réussirez vous. Mais ce n’est pas gagné. Il va vous falloir dépenser une sacrée énergie. D’autant que vous n’êtes pas bien armée : vos savoirs sont approximatifs. Tout ne s’apprend pas dans les livres certes, mais quand les savoirs ne sont pas issus des livres ils sont issus du mimétisme : regarder comment font ceux qui savent faire. Vous ne semblez pas avoir de tels modèles.

 Ce qui peut vous aider c’est qu’advienne  une catastrophe écologique. Car là, vous serez motivée à continuer puisqu’il n’y aurait plus d’alternative. Mais si cette catastrophe n’arrive pas, ou si elle tarde trop, vous allez devoir serrer les dents pour tenir.

En vous regardant faire votre jardin je me suis souvenu que ma grand mère connaissait tous les gestes. C’était une femme simple issue de la petite paysannerie française. Elle possédait tous les savoirs, appris par mimétisme ( le cerveau droit!). Je ne me suis pas trop intéressé à ce qu’elle faisait et je n’ai dû partager sa vie de paysanne que quelques mois. Peut-être que si j’étais acculé ses gestes séculaires me reviendraient.  Je me souviens qu‘elle n’avait aucun problème  pour faire pousser ses légumes ou ses fruits. Elle connaissait les gestes. Pourquoi ne pas aller apprendre  chez des paysans locaux qui auraient gardé le savoir faire séculaire ?

Vous avez l'art de souffler le chaud et le froid!

Cela dit je savais déjà que cette réponse-là soufflerait du froid, et quand vous soufflez le froid, c'est que je vous ai touché, ou plutôt que vous vous êtes laissé touché parce que vous réagissez de façon très rationnelle.

Je ne sais pas jusqu'où je peux aller et ce que vous pouvez encaisser, mais si vous en avez assez n'hésitez pas à faire le "despote"(!), vous ne pouvez plus vraiment me malmener! Et si vous pensez pouvoir encaisser, j'ai quelque chose à dire qui pourrait peut-être ne pas vous plaire, ou tout le contraire!

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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"A ton avis, ma chérie, que faut-il aux plantes pour pousser?"

"De l'eau, du soleil et de l'air"

"Tu as oublié la terre, le sol. Sinon,où vont-elles mettre leurs pieds?"

"Maman, moi je veux leur faire des câlins, alors je voudrai bien les avoir dans mon lit!"

"Ca va être dur tu sais, je pense que ce serait plus simple que tu fasses ton lit dehors, non?"

...qu'est-ce que j'avais pas dit: j'ai dû mettre un oreiller sur l'herbe et veiller toute la nuit pour qu'elle n'ait pas froid!

Et oui, il faut de l'eau: H²O pour une eau pure en chimie, mais avec des sels minéraux en réalité, du soleil pour la photosynthèse et de l'air pour respirer! Mais les plantes ne poussent pas en l'air. Pour comprendre, il faut revenir aux origines, parce que les origines aident à comprendre le présent mais ne définit pas le futur.

La terre, il y a très longtemps (!) était recouverte d'une atmosphère épaisse et il n'y avait pas d'oxygène. Pourtant la vie est apparue (...on se sait toujours pas comment). C'était des bactéries dans les océans. Elles mangeaient des molécules qui flottaient autour d'elles. Certaines d'entre-elles prirent une couleur bleue (et encore là les raisons nous sont inconnues), ce sera les cyanobactéries ou algue bleue. Cette couleur bleue leur est venue quand elles ont inventé une nouvelle façon de produire de l'énergie: elles absorbaient les rayons du soleil pour transformer le dioxyde de carbone (CO²) de l'atmosphère et l'eau des océans pour les transformer en sucres. Suite à ça, elle rejetaient dans l'atmosphère du dioxygène (O²). ainsi fut créé la photosynthèse.

Les cyanobactéries existent encore, la spiruline en est une.

Je ne voudrai pas trop rentrer dans le scientifique, mais les cyanobactéries ne sont pas encore des plantes, parce qu'elles n'ont pas de noyau pour protéger leur ADN.

Plus tard, d'autres bactéries conçurent un noyau pour protéger leur ADN, l'y enfermer. Ces bactéries (protiste) ne savaient pas faire de photosynthèse et étaient à la recherche d'énergie, de sucres. Elles chassèrent donc les cyanobactéries. Mais une fois avalées, les protistes trouvèrent utile de ne pas les tuer et passèrent un "pacte". "Toi, ma belle, tu me fourniras mon énergie et moi je te protégerai et je laisserai ton nom dans mon ADN". Ainsi commença le mariage pour le meilleur (le pire n'existe pas pour eux!). Ainsi est né la première plante! Ce mariage s'appela phytoplancton. Et le ciel devint bleu à force de recevoir le dioxygène que ces plantes créaient.

[Pour plus d'info: plus l'océan est vert, plus il contient de cette algue, phytoplancton, et plus il est bleu moins il en contient. Comme je le disais plus haut, le phytoplancton se raréfie et cela à cause de l'acidification des océans, les changements climatiques...et de la disparition des baleines. C'est vrai que la baleine, le plus gros mammifère marin de nos jours, se nourrit exclusivement de...plancton qui est composé de phytoplancton (phyto=plante) et de zooplancton (zoo=animal). Mais les excréments qu'elle rejette, riche en azote et minéraux, est un engrais formidable et une ressource importante pour ce phytoplancton.]

Mais voilà: toutes ces nouveautés et ce beau petit monde en pleine expansion rejetait évidemment trop d'oxygène et ça en devint un problème. Le problème étant la solution, certaines bactéries se réfugièrent au fond des océans sans lumière (donc photosynthèse impossible) et d'autres préférèrent recycler ces déchets problématiques et inventèrent la respiration. Car la respiration est le mécanisme inverse de la photosynthèse: consommation de sucres et de dioxyde pour rejeter du dioxyde de carbone.

Ces nouvelles bactéries qui respirèrent s'allièrent en symbiose avec les algues. C'est ainsi que les plantes firent de la photosynthèse le jour et respirèrent tout le jour, mais surtout la nuit (pas de repos pour les braves)

Tout ce beau monde formaient une bonne soupe de clones dans l'océan. Mais pour pouvoir s'adapter à des environnements différents, et conquérir toujours plus de place, l'ADN de certaines algues mutèrent et elles commencèrent à se mélanger à d'autres pour enrichir leur code génétique.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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En fait, ma fille avait raison: des plantes poussent sans terre. En effet, certaines plantes sont adaptées pour ne vivre que dans l'eau. Cela dit, ces plantes ont rencontré pleins de problèmes et ont, à chaque fois, "imaginé" la solution pour y pallier.

Ces plantes, vivant dans l'océan, finirent par en avoir marre de se fracasser sur les rochers à chaque fois qu'une vague s'y écrasait. Le problème étant la solution, elles se fixèrent aux rochers, et, au lieu de se séparer lors de la multiplication, elles restèrent ensembles et formèrent un organisme plus complexe.

Tout ce beau monde dans l'océan faisant la photosynthèse produit de l'oxygène. Or, l'oxygène rejeté dans l'air rencontrant les rayons du soleil se transforme en Ozone (O3) s'accumulant dans la stratosphère, protège la planète des ultraviolets les plus nocifs.

Aussi, les algues monocellulaires rejetées par les vagues sur le rivage s'y fixèrent et formèrent une film visqueux. Mais elles avaient un problème à résoudre avant de coloniser la surface solide du globe. Ces plantes marines avaient la nourriture flottant autour d'elle, il fallait donc qu'elles trouvent une solution pour dissoudre les minéraux contenus dans la roche. En s'associant aux champignons, une symbiose se créa: les uns apportaient les minéraux qu'ils dissolvent des roches et les autres l'énergie, les sucres qui proviennent de la photosynthèse. Cet organisme était donc prêt à coloniser la surface dure du globe.

De nos jours, environ 90% des plantes vivent en symbiose avec les champignons, les autres qui ont fait un autre choix l'ont fait à cause de situations extrêmes comme les mousses qui poussent dans des endroits où le champignon ne peut survivre et d'autre, tels les brassicacées, qui n'ont pas besoin des champignons car le milieu est si riche qu'elle n'ont plus besoin de l'aide des champignons.

Un organisme évoluant (par la richesse de l'ADN, et les unions) fait évoluer tout l'ensemble. En effet, ces plantes sur le pas de conquérir l'espace en dehors des océans vont changer tout le fonctionnement de leur environnement. Il est rigolo de se poser la question suivante: agit-on sur l'environnement ou l'environnement agit-il sur nous? L'histoire des plantes est en tout point pareil à la nôtre dans les lignes de fonctionnement. Il serait alors absurde de dire que nous sommes conditionnés par notre environnement ou que nous le conditionnons. Une action si petite soit-elle, a des répercussions au-delà de notre vision, et favorise ainsi l'évolution de la totalité. L'évolution engendrée agit sur nous aussi, et ce n'est que réponse et question pour tout le monde en tant qu'individu et en tant que totalité.

Quand je regarde, en tant qu'individu ce qu'il se passe, je peux constater la dégradation des sols, la disparition des espèces, la haine entre humains, la pollution de l'air, etc...et en conclure que nous allons disparaître. En réalité tout ceci n'est qu'information et peut servir de base pour imaginer une évolution qui nous fera survivre, non pas tels que nous sommes, mais différents et adaptés aux nouvelles données. L'imagination n'est qu'un outils au service de l'évolution, c'est à dire que l'imagination n'est utile que si nous avons les outils pour réaliser ce qui est imaginé.

Le déclic pour ceci c'est la prise de conscience. Et alors tout est permis, parce qu'une fois que nous avons les outils pour faire ce qui est imaginable, l'évolution est possible, et nous agissons sur l'individu en tant que partie du total.

 

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  • 2 semaines après...
Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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J'ai des idées. J'ai des expériences. J'ai des informations. Et par-dessus tout ceci j'ai une volonté, une direction que je ne formule pas, mais qui est la ligne directive de ce que je fais. C'est cette ligne qui est le plus difficile à mettre en relief. J'ai tendance à la perdre de vue quand je me focalise sur mes autres outils. Cette ligne est faite de silence et ne s'impose jamais d'elle-même. C'est toujours une action de ma part de ma relier à elle. Je lui donne vie quand je renoue avec elle, et ceci n'est pas totalement juste, parce que je peux à tout moment me relier avec elle. Cependant je sais qu'elle s'effacerait inexorablement si je cessais d'y avoir recours.

L'autre jour, dans mes soixante-dix mètre carré d'expérimentation de culture (je ne sais pas encore comment l'appeler), je perdis totalement de vue cette ligne. Le nez pointé au sol, je tentais de débusquer toute galerie et dégâts dont mes amis les campagnols sont friands. Je connais leurs passages principaux et, comme chaque jour, je défonce ces galeries, les rebouche et en découvre de nouvelles: les routes secondaires et celles de campagne. J'ai tenté la sauvegarde d'une ou deux plantes semées rares et je découvre au pied de l'une d'elle, un joli toboggan à campagnol. Parfois je suis submergée, non, en fait c'est souvent, mais en général je me contrôle assez facilement. Mais là...j'ai hurlé...littéralement. Vous savez ce cri de désespoir face à un immense sentiment d'impuissance. Ca peut paraître vraiment puéril face à à un si petit problème, et ça l'est. On peut toujours trouver plus grave, trouver que les problèmes des autres n'en sont pas, que d'autres humains sont en train de mourir de faim, etc... On peut. Seulement on est tous, un moment ou un autre, capables d'oublier que nous ne sommes pas seuls sur terre, et perdre la notion relative de grave ou pas. Et ce cri était, non pas une expression d'impuissance face aux rongeurs, mais une impuissance de mon être isolé, retenu par mes soins loin de tout liens, loin de toute sensation de lien, j'avais oublié la conscience de la totalité, et surtout j'avais perdu de vu cette ligne qui trace les volontés du monde et dirige la mienne. Je suis consciente que c'est sûrement incompréhensible, mais j'ai besoin de mettre en mot ce qui m'arrive. J'ai besoin d'un interlocuteur, mais je n'ai pas encore trouvé la ténacité pour parler de tout ceci à mon entourage (oui j'ai peur, peu de les faire suer avec mes états d'âme...ou de me sentir ridicule!), alors je viens ici pour avoir le temps d'exprimer mon ressenti et je garde l'illusion que quelqu'un me suit, me lit et donc mon esprit se sent acculé à une certaine maîtrise, une rigueur qui m'aide à me comprendre. Je sais que ce ne sera qu'un passage, une solution qui ne doit pas durer, parce que c'est un confort que je m'autorise et que je supprimerai quand j'aurai la volonté de le faire.

Ecrire, à défaut de parler, me permet de graver dans mes mémoires ce que j'ai validé dans l'expérience.

Je voulais parler de cet épisode dont je n'étais pas fière (j'ai quand même fait sursauté mon entourage...et moi-même) parce que ça été le déclencheur pour prendre conscience de quelque chose de ténu, de fragile qui m'échappe encore à la mise en mot.

Je pourrai vous parler du fait que j'ai le couteau sous la gorge et que ce qui va sortir de mes cultures nourrira ma famille proche, que mes échecs sont autant de preuves de la noirceur de nos lendemains, que mes combats sont faussés par les influences dont j'ai du mal à me séparer, que les loisirs que je m'accorde (comme venir écrire ici) sont autant de choses que je devrait cesser pour "aller travailler" et "gagner des sous". Et j'y ai repensé, j'ai baissé les bras et j'étais décidé dans l'immédiat à me vendre, parce que je rapporte bien.

C'est quand on est acculé que l'inédit se produit, que l'imprévu peut arriver. Je ne ferai certainement pas l'unanimité à dire ce que je pense, ou alors je n'atteindrai peut-être aucune compréhension, mais je vais tenter de dire ce qui est.

Ces rongeurs ont droit de vie comme moi, et mes filles. Il m'en coûte de dire ça, et encore plus de l'appliquer. Mais c'est la ligne, la volonté que j'ai décidé de suivre. Mon jardin ne sera pas cultivé pour un résultat pour nos ventres, il ne sera qu'un outil pour la maîtrise du geste, la maîtrise du mental, la maîtrise des pulsions, des envies et des besoins en tout genre. On aura peut-être faim, je vais me maudire et désespérer maintes et maintes fois, mais j'espère que je n'oublierai jamais pourquoi j'ai pris cette direction.

 

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  • 1 mois après...
Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Les premiers bilans de ce début de saison.

Cette année est une année où les campagnols sont en prolifération. J'en piège, car l'hermine, les furets et les couleuvres que j'ai vu ne fournissent plus sur le terrain perdu entre forêt, marécages et champs! Même les poules attrapent des campagnols.

J'ai pu tester le principe: "Faire pousser du sol plutôt que faire pousser des légumes". Et j'en suis arrivée à cette conclusion:

-les arbres doivent faire partie du jardin potager, surtout ceux qui, en plus de fournir un ombrage pourront aussi fournir du couvert pour le sol, telles que des branches coupées et remises au sol pour le nourrir et le protéger de l'évaporation, de l'action du vent et du lessivage des pluies. Il y a aussi les arbres qui fournissent une nourriture basique assez peu utilisée de nos jours, tel le tilleul dont on peut consommer les feuilles en salade crues ou cuites, les feuilles séchées et mises en poudre pour enrichir une farine, les fleurs qui sont calmantes et utilisées en tisane, et l'écorce qui est mise en poudre et utilisée comme farine.

-les céréales doivent occuper plus de la moitié de la masse cultivée, car elles produisent une grande quantité de matière organique riche en carbone, et donc ont un ratio place occupée/fourniture de carbone très utile pour une surface donnée. une culture céréalière proprement menée avec des variétés anciennes peut procurer 2 à 10 fois plus de carbone que la place utilisée. C'est à dire que tout ce qui est tiré du sol par cette culture est 2 à 10 fois moindre que ce qui y retournera une fois la culture terminée, et si tout est laissé sur place (moins les graines récoltées). une telle culture est donc utile pour pallier aux cultures qui sont plus gourmandes et ne redonnent à la terre que très peu voir aucun carbone.

-les légumes perpétuels sont d'une importance capitale pour la résilience d'un lieu cultivé. Ainsi une telle culture, une fois implantée, ne demande que peu d'entretien, est rustique et s'adapte très bien à la plupart des terrains. Ces légumes sont souvent plus forts en goût, et plus concentrés en minéraux et vitamines.

-les points d'eau sont à multiplier. Les marres et autres petites réserves d'eau sont des niches écologiques extrêmement riches et participent à un équilibre vitale pour un lieu donné. Ces points d'eau vont aussi créer des zones de bordures (des zones de bordures sont des zones extrêmement riches car elles cumulent les avantages de deux zones entre ces deux zones: un lac en bordure de forêt présente une zone riche entre le lac et la forêt en cumulant la luminosité de la réverbération de l'eau du lac qui va diminuer l'effet sombre de la forêt, la faune et la flore de la forêt et du lac, les matières organiques spécifiques de la forêt et du lac, l'ombrage de la forêt venant diminuer l'effet d'évaporation de la surface du lac, etc...)

-la gestion de l'eau est un des points cruciaux pour le bon équilibre d'un lieu naturel. Mon observation a fait que partout où je regarde tout est fait pour garder le plus longtemps possible l'eau à l'endroit où elle tombe. L'eau ruisselant dans un chemin finira par accumuler des résidus et poussières qui formeront de mini-barrages qui freineront l'eau et aideront à accumuler de plus en plus de ces résidus qui freineront de plus en plus le ruissellement; les résidus accumulés stockent l'eau, et permettent ainsi à l'eau de pénétrer dans une terre tassée. Les arbres participent comme réserve d'eau par leur racines, en maintenant la terre, en l'enrichissant de matières organiques qui pourront ainsi stocker plus d'eau. Il y a aussi les dépressions naturelles qui s'emplissent d'eau lors de pluies et où les plantes qui y poussent forment une couverture végétale, qui se transformera en matière organique, pour éviter l'évaporation et faire éponge d'eau. Il y a aussi les marécages, lieu de vie florissante et grouillante.

-et, dernier point, la culture bio-intensive d'un sol permet à une seule personne de produire pour plusieurs personnes, tout en gardant des zones sauvages qui sont en voie de disparition et sont pourtant des lieux vitaux pour un équilibre écologique.

Conclusion:

Pour finir, ce début d'année à été pour moi vraiment riche d'apprentissage.

J'ai planté plusieurs arbres et arbustes dans l'espace qui était alors un potager. J'y ai fait une pépinière où plusieurs arbres ont germés sans que je ne les sème. Je les garde pour m'entraîner à la greffe et implanter plus tard l'espace qui va nous revenir dans quelques temps. J'ai fait des boutures de sureau et saule qui me serviront avant tout de fournisseur de matières organique et couverture du sol. Je les coupe deux  trois fois par an, suivant leur taille. J'ai commencé à implanté des arbustes fixateurs d'azote pour équilibrer le sol en ratio azote/carbone. Leur taille servira aussi comme couverture de sol.

L'eau commençant à manquer avec les années qui passent, je vais (travaux prévus pour cet hiver) créer une marre en dérivant une partie du ruisseau qui ne coule plus en été. Cette marre se reversera plus bas dans le ruisseau, et permettra d'augmenter la durée d'écoulement du dit ruisseau, grâce au stockage en marre. Je vais aussi aménager une réserve d'eau artificielle avec le trop plein des sources, et du second ruisseau. Cette réserve servira pour l'arrosage du potager et des alentours directs (divers arbres, zones d'herbage, de culture et de pas de porte, et points d'eau pour animaux)

Il me faudra me mettre plus intensément à la culture céréalière (blé, maïs et orge, sorgho pour chez nous) pour produire la couverture nécessaire des surfaces de culture. Ayant déjà investi depuis un an dans un coupe-paille, je maintiendrai son utilisation pour que la dite couverture de sol soit plus facilement manipulable et plus rapidement décomposée. Ce coupe-paille me permet aussi de découper en fin les tailles d'arbres qui me produisent ainsi un BRF (bois raméal fragmenté) de qualité et surtout local.

J'ai multiplié les plantes perpétuelles. J'ai ainsi plusieurs pieds de chou Daubenton qui me fourniront du chou pour l'année entière pour environ huit personnes (tout dépend bien sûr de la consommation en légumes de ces 8 personnes). J'ai débuté la mise en place des crosnes, du souchet (amandes de terre), des topinambours, des vitelotte (pomme de terre perpétuelles et très rustiques), des asperges (qu'il faudra que je change d'endroit car trop à l'ombre), de rhubarbe, des ocas du Pérou, ail d'Afrique (tulbaghia violacea), consoude et ortie, et un gros pied de roquette perpétuelle que je vais multiplier à l'automne et ainsi en avoir pour au moins la moitié de l'année. J'ai prévu et installé le re-semis spontanés de plusieurs espèces de laitues qui fournissent, à l'heure actuelle, de la salade de février à fin juin pour les gros mangeurs de salade que nous sommes (oui, on mange une salade par jour au moins!), ainsi que les re-semis spontanés de soucis, capucines naines et grimpantes, coriandre, mâche, blettes, tournesol.

J'ai donc planté différents arbres et arbustes.

Arbre: un tilleul, un toona (arbre à salade), des kakis (plaqueminier), des asiminiers, des mûriers blancs et rouges, arbres à miel (tetradium danielii), différents saules. Des semis spontanée en pépinière de merisier, châtaignier, néflier, pommier, poirier, pêcher, noyer, robinier faux acacia, chêne

Arbustes: sureau, noisetier, groseille, cassis, sureau, chalef (eleagnus), aronie, baie de mai, poivrier des moines, poivrier du Sichuan, rosier de provins, kiwaï, caraganier, goumi du Japon, genêt.

J'ai aussi multiplié les plantes aromatiques et répulsives: thym, romarin, ciboulette, verveine, gaillarde, agastache, menthe, estragon, mélisse, camomille ananas, tanaisie, alliaire (uniquement les perpétuelles).

Et surtout j'ai appris à reconnaître et consommer les plantes sauvages qui poussent spontanément sur le terrain. Et, grâce à ceci, j'ai la possibilité de consommer et faire consommer de la "verdure" presque toute l'année! si certains sont intéressés, ils n'ont qu'à me faire signe s'ils veulent apprendre à en reconnaître quelques-unes qui sont communes en France, voire même en Europe et Canada.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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Je sais bien que parfois je sors un peu du registre du jardinage...mais je n'ai pas l'impression de beaucoup déranger les lecteurs passagers qui veulent prendre un bolée d'air pur ici!...

Je fais des découvertes! J'aime bien les appeler comme ça, parce que c'est toujours avec cette étincelle que je découvre des choses, et à chaque fois j'ai l'impression d'être une gosse qui ouvre pour la première de sa vie fois l'emballage d'un cadeau.

Bon alors, voilà ma grande découverte: je ne suis pas faite du tout pour faire une culture potagère, je n'ai aps la fibre du jardiner!

Oui, c'est un constat que j'ai fait et que je formule pour la première fois ici! (quel honneur!)

Pourtant cela fait des lustres que je rêve de...non, en fait, que je rêve tout court! En fait c'est ça: je rêve, et ce rêve m'avait bien attiré.

Il faut vraiment que je prenne cela en compte maintenant, parce qu'aller à l'encontre de ce que je suis ne peut que mal tourner.

Ce n'est pas arracher une carotte ou décrocher une courgette, planter une salade ou butter des pommes de terre qui me fait vibrer.

Mettre en mot ce qui me fait vibrer reste encore pour moi un peu, voire très difficile pour l'instant à mettre en mot. Aurai-je de l'aide quelque part?

Je ne sais pas où va me mener cette découverte! Il va tout d'abord que je le laisse infuser dans mon décors. Que j'accepte les retours bons ou mauvais. Et surtout que j'agisse en conséquent...

Je n'arrive pas à m'arrêter ici. Ici n'est jamais chez moi, même si je m'y sens bien. J'ai toujours quelque part en fond de pensée quelque chose qui me susurre en permanence: ce n'est qu'un passage ici, ailleurs t'attend autant qu'ici.

Pour le moment ma place est dans ce que je fais, et jamais où je suis.

Ce que ça change pour le moment?

Ce que j'ai commencé doit être fini, soit mon année de jardinage. Effacer sur ce bout de terre toute trace de mon passage, ou en tout cas celles qui ne seront pas jugées utiles à la communauté présente.

Ce qui arrive sera traité avec ce paramètre en plus: je ne suis pas au mieux de mes capacités si je dois continuer au jardin

Ce que ça change pour ce sujet: le but de ce que j'écris ne sera pas la production potagère, et je donnerai libre court à mon imagination, à ma fibre légèrement poétique, et à ce qui me fait vibrer dans la nature. Je tâcherai quand même de rester sur le thème du jardinage en pensant que la Terre est un jardin...

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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J’ai perçu votre éloignement, rapport au jardinage, dans le dernier message que vous m’aviez adressé. 
Cela  m’a surpris. Vous m’êtes apparu en difficulté ( sur le plan intellectuel) et je n’ai pas réussi à vous répondre comme je l’aurais voulu faute de parvenir à bien vous « saisir » ( par le sentiment ou l’intuition).

J’opère  moi-même des ruptures en ce moment, en actes. Pas sur le plan sentimental mais sur le plan mode de vie.

Je pense que je vais écrire, non, plutôt : je voudrais écrire, une sorte d’œuvre finale. Mais j’angoisse. 
 

Modifié par Annalevine
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