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La maîtrise de la langue comme marqueur social


Invité Quasi-Modo

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour,

Beaucoup de personnes ont tendance à sous estimer l'impact de la langue qu'ils utilisent quotidiennement sur leurs façons de penser, de se comporter et sur leur vie en général.

Je pense qu'il y a de nombreuses découvertes à faire dans ce domaine encore.

Ainsi le vocabulaire ou la façon de s'exprimer est un marqueur social, et cela se voit clairement dans les banlieues avec le "parler wesh" parfois stupidement copié par les jeunes, dans la France moyenne ainsi que chez les grands aristocrates dont le maniement des mots reste leur grand plaisir voir une jouissance. Car notre langage parlé est très influencé par notre milieu environnant, aussi bien dans le vocabulaire que dans les tournures de phrase complexes voir les erreurs de grammaire.

Le manque de vocabulaire diminue la structuration de la pensée, empêche de caractériser la nuance et de canaliser les frustrations ordinaires. Et l'emploi de vocabulaire ou de façons de s'exprimer contraires au groupe d'appartenance des auditeurs vous discrédite parfois complètement et en tout cas finit par nuire à votre image sociale. C'est une des premières sources d'inégalités aussi, puisque le vocabulaire acquis va nuire à la performance scolaire dès le plus jeune âge, et c'est un problème bien connu de certaines grandes administrations que de recevoir des courriers dont ils ne comprennent pas la demande parce qu'elle est trop mal formulée ou trop floue.

Peut-être que permettre une réelle égalité des chances devrait passer par le fait d'exposer les enfants très tôt à des formes de vocabulaire plus sophistiquées, d'élargir l'usage de la langue au delà du strict nécessaire ou, en tant que parent, de redoubler d'attention sur les mots et les fautes grammaticales ou de vocabulaire qu'on emploie. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour vos jeunes.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 782 messages
78ans‚ Talon 1,
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On ne pense dans AUCUNE langue. Le langage est un moyen d'agir sur autrui. La richesse lexicale permet de communiquer avec plus d'exactitude. Mais chaque mot a pour chacun de nous une compréhension et un retentissement différent. Les humains ont adopté la bipédie. Qui a libéré leurs membres supérieurs; ils ont communiqué davantage par gestes que par grognements. Puis ils ont fait des mimiques de visage à visage. Puis les sons articulés sont apparus.

"Rapports entre langage et pensée :

    • point de vue social, moyen d'agir sur autrui. La vie en société se réduirait à peu de choses si l'homme ne parlait pas.

    • point de vue du locuteur. Tout homme peut se parler mentalement, pour étudier ses idées, les coordonner et bâtir des théories.

    • point de vue de l'auditeur. Le style personnel permet à l'auditeur de connaître certains aspects de la psychologie du locuteur.

Point de vue social

Le bébé utilise le langage inarticulé, les cris, avant le langage articulé. Il constate que ses cris font venir sa mère, c'est à dire qu'ils ont une influence sur elle. Dès lors, il se met à crier pour la faire venir. Ainsi il transforme un rapport de cause à effet en un rapport de moyen à but : c'est le langage.

Quand l'enfant a découvert son pouvoir sur son entourage, la signification de son langage, il est prêt à acquérir le langage articulé. Le langage est donc un moyen d'agir sur l'auditeur, et non pas un moyen d'expression.

Toute phrase remplit l'une de ces quatre fonctions suivantes :

    • informer l'auditeur

    • l'interroger

    • lui donner un ordre

    • le prendre à témoin d'un vœu.

Il n'existe pas d'autres possibilités.

Le langage n'est pas fait pour exprimer le concret, le fait particulier; il n'exprime que le général, l'abstrait. Par nature, il est incapable d'exprimer le concret, l'individuel. Ce qui convient à la science, qui étudie, non pas un individu mais tous ceux de cette espèce.

Point de vue du locuteur

Le langage n'exprime pas toute la pensée.

Mentir n'est pas le moyen qui permet d'exprimer ce qu'on pense.

 

Le Français qui parle l'anglais est capable d'associer une même idée à une formule française ou à une formule anglaise. L'idée est indépendante de la formule anglaise ou française.

On ne pense jamais dans une langue.

C'est le fait de ne parler qu'une langue qui créé parfois l'illusion qu'on pense dans cette langue.

Point de vue de l'auditeur

L'auditeur interprète la parole de deux façons différentes :

    • retrouver l'intention du locuteur, la signification du message.

    • rechercher une manifestation involontaire de la personnalité du locuteur (psychologique), la parole étant considérée comme un comportement.

C'est le cas de la lecture d'une lettre dont nous reconstituons des paroles, et qu'un graphologue étudiera la forme des lettres.

Conclusions

Du point de vue social, le langage nous apparaît comme un moyen conventionnel d'agir sur autrui.

Il est incapable d'exprimer le concret. Si nous pensions dans une langue, nous serions donc incapables de concevoir le concret.

Le caractère abstrait du langage en fait un instrument adéquat pour la science."

Le Langage. La Pléiade

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Membre, Ursidé bien léché, 73ans Posté(e)
l'ours 5785 Membre 5 036 messages
73ans‚ Ursidé bien léché,
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il y a 54 minutes, Talon 1 a dit :

C'est le fait de ne parler qu'une langue qui créé parfois l'illusion qu'on pense dans cette langue.

Je ne suis pas un puits de science mais j'ai remarqué une chose par expérience personnelle.

Je suis lorrain d'origine, comme beaucoup de gens de la région, une partie de ma famille, bien qu'étant français, vivaient en Allemagne.

Je vivait toute l'année en Lorraine et passait toutes mes vacances en Allemagne et donc je parlais couramment l'allemand, bien avant de savoir le lire et l'écrire.

Au début des vacances, après être resté longtemps sans le parler, j'avais de la difficulté a m'exprimer et a le comprendre. Au bout de 2 ou 3 jours, lorsque j'arrivais a penser en allemand, cela redevenait naturel.

Bien sûr je ne suis pas un scientifique et un grand intellectuel, mais c'est juste une chose que j'avais remarqué depuis longtemps. :D

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Membre, Voyageur, 69ans Posté(e)
Plouj Membre 105 581 messages
69ans‚ Voyageur,
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il y a une heure, Talon 1 a dit :

On ne pense dans AUCUNE langue

Pourtant, on m'a toujours dit, que pour bien parler la langue anglaise, il fallait penser dans cette langue. Au bout de plusieurs années je ne pensais plus dans ma langue française.

Au point que lorsque je rentrais chez moi après plusieurs mois d'absence, je cherchais parfois mes mots en Français.

Le terme penser, est-il bon ? Est-ce réfléchir ou raisonner ??

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 782 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 17 heures, l'ours 5785 a dit :

Je ne suis pas un puits de science mais j'ai remarqué une chose par expérience personnelle.

Je suis lorrain d'origine, comme beaucoup de gens de la région, une partie de ma famille, bien qu'étant français, vivaient en Allemagne.

Je vivait toute l'année en Lorraine et passait toutes mes vacances en Allemagne et donc je parlais couramment l'allemand, bien avant de savoir le lire et l'écrire.

Au début des vacances, après être resté longtemps sans le parler, j'avais de la difficulté a m'exprimer et a le comprendre. Au bout de 2 ou 3 jours, lorsque j'arrivais a penser en allemand, cela redevenait naturel.

Bien sûr je ne suis pas un scientifique et un grand intellectuel, mais c'est juste une chose que j'avais remarqué depuis longtemps. :D

Aucun enfant n'est prédestiné à parler telle langue plutôt que telle autre.

Le langage-outil s'impose par contrainte.

Il y a 17 heures, Plouj a dit :

Pourtant, on m'a toujours dit, que pour bien parler la langue anglaise, il fallait penser dans cette langue. Au bout de plusieurs années je ne pensais plus dans ma langue française.

Au point que lorsque je rentrais chez moi après plusieurs mois d'absence, je cherchais parfois mes mots en Français.

Le terme penser, est-il bon ? Est-ce réfléchir ou raisonner ??

C'est exprimer la pensée qui convient. L'expression est spontanée, jamais recherchée. C'est l'habitude de dire qui commande.

Les muets seraient-ils des crétins ?

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Membre, 49ans Posté(e)
épixès Membre 1 815 messages
Forumeur alchimiste ‚ 49ans‚
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Le 11/04/2020 à 12:59, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Beaucoup de personnes ont tendance à sous estimer l'impact de la langue qu'ils utilisent quotidiennement sur leurs façons de penser, de se comporter et sur leur vie en général.

Je pense qu'il y a de nombreuses découvertes à faire dans ce domaine encore.

Ainsi le vocabulaire ou la façon de s'exprimer est un marqueur social, et cela se voit clairement dans les banlieues avec le "parler wesh" parfois stupidement copié par les jeunes, dans la France moyenne ainsi que chez les grands aristocrates dont le maniement des mots reste leur grand plaisir voir une jouissance. Car notre langage parlé est très influencé par notre milieu environnant, aussi bien dans le vocabulaire que dans les tournures de phrase complexes voir les erreurs de grammaire.

Le manque de vocabulaire diminue la structuration de la pensée, empêche de caractériser la nuance et de canaliser les frustrations ordinaires. Et l'emploi de vocabulaire ou de façons de s'exprimer contraires au groupe d'appartenance des auditeurs vous discrédite parfois complètement et en tout cas finit par nuire à votre image sociale. C'est une des premières sources d'inégalités aussi, puisque le vocabulaire acquis va nuire à la performance scolaire dès le plus jeune âge, et c'est un problème bien connu de certaines grandes administrations que de recevoir des courriers dont ils ne comprennent pas la demande parce qu'elle est trop mal formulée ou trop floue.

Peut-être que permettre une réelle égalité des chances devrait passer par le fait d'exposer les enfants très tôt à des formes de vocabulaire plus sophistiquées, d'élargir l'usage de la langue au delà du strict nécessaire ou, en tant que parent, de redoubler d'attention sur les mots et les fautes grammaticales ou de vocabulaire qu'on emploie. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour vos jeunes.

De ma lecture de 1984 lors de mes 12 ans j'ai essentiellement retenu cet atroce principe de novlangue. Moi qui pour les mots ai toujours entretenu un sentiment proche de la dévotion religieuse, moi qui fut élevé à grand coup de Brassens, cette décimation systématique du champ lexical élevée au rang d'arme d'abrutissement massive à imprégné en moi un sentiment d'horreur qui je crois ne m'a jamais quitté.

Au lendemain de cette lecture je fis l'acquisition d'un petit carnet dans lequel je me mis à consigner dévotement tout nouveau vocable que mes lectures me faisaient rencontrer afin d'en vérifier le sens plus tard et pour penser à l'utiliser si l'occasion se présentait dans l'espoir que l'usage susciterait la domestication. La lecture d'Orwell m'avait convaincu que si l'appauvrissement sémantique d'un individu pouvait limiter son horizon cognitif, l'inverse devait être vrai également et qu'ouvrir son esprit à de nouveaux mots, c'était acquérir et appréhender de nouveaux concepts et, pourquoi pas, élever son intellect.

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Membre, Ursidé bien léché, 73ans Posté(e)
l'ours 5785 Membre 5 036 messages
73ans‚ Ursidé bien léché,
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Il y a 7 heures, Talon 1 a dit :

Aucun enfant n'est prédestiné à parler telle langue plutôt que telle autre.

Le langage-outil s'impose par contrainte.

Je suis d'accord, mais je te parlais du temps d'adaptation par la pensée. Cela prouve que l'on pense dans la langue que l'on parle le plus fréquemment, et ceci inconsciemment.

On ne s'en aperçoit que lorsque l'on change de langue, d'ailleurs @Ploujne dit pas autre chose.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 782 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 14 heures, l'ours 5785 a dit :

Je suis d'accord, mais je te parlais du temps d'adaptation par la pensée. Cela prouve que l'on pense dans la langue que l'on parle le plus fréquemment, et ceci inconsciemment.

On ne s'en aperçoit que lorsque l'on change de langue, d'ailleurs @Ploujne dit pas autre chose.

Le cerveau travaille par représentations mentales, par symbole, par images. La parole est un instrument pour exprimer la pensée, pas pour penser. On s'exprime dans la langue qui nous est accoutumée, certes. Un muet pense comme tout le monde.

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Membre, Ursidé bien léché, 73ans Posté(e)
l'ours 5785 Membre 5 036 messages
73ans‚ Ursidé bien léché,
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Il y a 8 heures, Talon 1 a dit :

Le cerveau travaille par représentations mentales, par symbole, par images. La parole est un instrument pour exprimer la pensée, pas pour penser. On s'exprime dans la langue qui nous est accoutumée, certes. Un muet pense comme tout le monde.

Bien sûr, mais il faut quand même que le cerveau se réadapte a la langue pas entendue depuis longtemps avant que la parole ne redevienne fluide.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Sauf que tous les parents n'ont pas la capacité de fournir un vocabulaire correct, eux-même ayant de grands manques, alors imaginer un vocabulaire soutenu; corriger les fautes de leurs enfants etc, n'est tout simplement pas du domaine du  possible. 

Il n'est que de voir la différence de langage des enfants selon leur milieu social à l'entrée en maternelle. et c'est un écart qui continue de se creuser tout au long de la scolarité, car selon le milieu, soit l'enfant tout au long de son éducation aura accès à la culture sous différentes formes, qui l'enrichira, sera en apprentissage constant par ses parents, ses cours particuliers etc, soit n'aura que l'école et un apprentissage inexistant avec ses parents et même pire l'apprentissage de ses fautes etc.

 

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 8 heures, Talon 1 a dit :

Le cerveau travaille par représentations mentales, par symbole, par images. La parole est un instrument pour exprimer la pensée, pas pour penser. On s'exprime dans la langue qui nous est accoutumée, certes. Un muet pense comme tout le monde.

Et pourtant, il est difficile d'affiner, d'élargir sa pensée avec un vocabulaire pauvre. 

Qui dit muet, ne dit pas forcément en manque de vocabulaire, ce qui est tout aussi valable pour un malentendant.

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Membre, Posté(e)
versys Membre 17 013 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 27 minutes, Ines Presso a dit :

Sauf que tous les parents n'ont pas la capacité de fournir un vocabulaire correct, eux-même ayant de grands manques, alors imaginer un vocabulaire soutenu; corriger les fautes de leurs enfants etc, n'est tout simplement pas du domaine du  possible. 

Il n'est que de voir la différence de langage des enfants selon leur milieu social à l'entrée en maternelle. et c'est un écart qui continue de se creuser tout au long de la scolarité, car selon le milieu, soit l'enfant tout au long de son éducation aura accès à la culture sous différentes formes, qui l'enrichira, sera en apprentissage constant par ses parents, ses cours particuliers etc, soit n'aura que l'école et un apprentissage inexistant avec ses parents et même pire l'apprentissage de ses fautes etc.

 

Oui, et les parents, la famille, ont une mission d'éducation de leurs enfants à mener, l'école ayant en charge l'enseignement.

Je pense que la lecture, pour les enfants, peut participer pour une bonne part à conforter et élargir le travail d'apprentissage du langage et de l'expression en général.

Pas facile d'éveiller l'attention et de développer le goût de la lecture chez nos enfants… les écrans ont des "arguments" attractifs bien plus étoffés, et l'attrait se transforme rapidement en addiction… la lecture est battue par KO….

 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, Ines Presso a dit :

Sauf que tous les parents n'ont pas la capacité de fournir un vocabulaire correct, eux-même ayant de grands manques, alors imaginer un vocabulaire soutenu; corriger les fautes de leurs enfants etc, n'est tout simplement pas du domaine du  possible. 

Il n'est que de voir la différence de langage des enfants selon leur milieu social à l'entrée en maternelle. et c'est un écart qui continue de se creuser tout au long de la scolarité, car selon le milieu, soit l'enfant tout au long de son éducation aura accès à la culture sous différentes formes, qui l'enrichira, sera en apprentissage constant par ses parents, ses cours particuliers etc, soit n'aura que l'école et un apprentissage inexistant avec ses parents et même pire l'apprentissage de ses fautes etc.

 

Je te suis tout à fait, mais dans cette optique il serait peut-être préférable de commencer la scolarisation plus tôt, dès 2 ans par exemple, ce qui permettrait aux enfants défavorisés par le faible vocabulaire de leur entourage de disposer d'une mise en contact avec d'autres mots ou façons de parler. L'absence d'un vocabulaire suffisamment large, et quoi qu'on en pense il est de la responsabilité parentale (en partie) d'y sensibiliser leur progéniture, est un handicap social et scolaire. La lecture est accessible à tous aujourd'hui, il est facile de trouver d'excellents ouvrages de librairie pour peu cher. Ou peut-être l'Etat pourrait-il proposer des garderies ou des crèches dont l'enjeu serait la mise en contact avec la culture au sens large (et pas seulement des chanteurs de rap qui ne savent pas tourner un texte correctement).

D'expérience je dirais qu'il y a toujours de fausses bonnes raisons de manquer d'intérêt pour les activités intellectuelles, surtout lorsqu'on appartient à un milieu ouvrier. Et cela vient de loin : mon grand-père, qui était du milieu ouvrier, pensait que lire un livre était de la paresse, et une pure perte de temps. Il a dû apprendre cela de ses propres parents : nous ne changerons pas la société avec ce type de mentalités.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Le 12/04/2020 à 14:46, épixès a dit :

De ma lecture de 1984 lors de mes 12 ans j'ai essentiellement retenu cet atroce principe de novlangue. Moi qui pour les mots ai toujours entretenu un sentiment proche de la dévotion religieuse, moi qui fut élevé à grand coup de Brassens, cette décimation systématique du champ lexical élevée au rang d'arme d'abrutissement massive à imprégné en moi un sentiment d'horreur qui je crois ne m'a jamais quitté.

Au lendemain de cette lecture je fis l'acquisition d'un petit carnet dans lequel je me mis à consigner dévotement tout nouveau vocable que mes lectures me faisaient rencontrer afin d'en vérifier le sens plus tard et pour penser à l'utiliser si l'occasion se présentait dans l'espoir que l'usage susciterait la domestication. La lecture d'Orwell m'avait convaincu que si l'appauvrissement sémantique d'un individu pouvait limiter son horizon cognitif, l'inverse devait être vrai également et qu'ouvrir son esprit à de nouveaux mots, c'était acquérir et appréhender de nouveaux concepts et, pourquoi pas, élever son intellect.

C'est très bien que tu aies développé cette sensibilité là dès le plus jeune âge. Je n'ai pas de chiffres précis en tête mais je me demande si le vocabulaire et la syntaxe n'auraient pas la fâcheuse tendance à se déliter dans les plus pures approximations chez un nombre croissant de gens. Comme en parle @versys les écrans et les réseaux sociaux ne sont guère plus que des nids à dysorthographiques en tous genres, et si nous lisons plus qu'autrefois, nous lisons des propos de beaucoup, beaucoup moins bonne qualité tant dans la forme que dans le fond. Je pense que, quoiqu'en disent les technophiles (et je ne suis pas technophobe pour autant), les écrans en tous genres sont dangereux pour le développement de l'enfant, et les détournent de ce qui serait beaucoup plus important pour leur âge, à savoir l'acquisition des savoirs de base. Certains enfant ont des téléphones depuis le cours préparatoire, ce qui est un scandale.

Même les adultes d'ailleurs ont tendance à être beaucoup plus superficiels et frivoles qu'avant. Notre cerveau devient superficiel à la longue lors d'un usage trop fréquent ou prolongé de certaines technologies. Il convient de se discipliner et de comprendre qu'en toute chose l'excès est un vice.

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Invité Quasi-Modo
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Sinon soyons carrément fous : pourquoi ne pas proposer une éducation publique distincte de l'instruction publique, par laquelle il serait obligatoire que les enfants passent dès leur plus jeune âge, leurs relations avec leurs parents restant avant tout épisodiques (une sorte d'internat obligatoire dès le plus jeune âge) ? Il serait temps d'inventer la société de demain ou de choisir la résignation. Cela dit ce dernier choix est déjà celui de la masse apathique.

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Membre, 49ans Posté(e)
épixès Membre 1 815 messages
Forumeur alchimiste ‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Quasi-Modo a dit :

C'est très bien que tu aies développé cette sensibilité là dès le plus jeune âge. Je n'ai pas de chiffres précis en tête mais je me demande si le vocabulaire et la syntaxe n'auraient pas la fâcheuse tendance à se déliter dans les plus pures approximations chez un nombre croissant de gens. Comme en parle @versys les écrans et les réseaux sociaux ne sont guère plus que des nids à dysorthographiques en tous genres, et si nous lisons plus qu'autrefois, nous lisons des propos de beaucoup, beaucoup moins bonne qualité tant dans la forme que dans le fond. Je pense que, quoiqu'en disent les technophiles (et je ne suis pas technophobe pour autant), les écrans en tous genres sont dangereux pour le développement de l'enfant, et les détournent de ce qui serait beaucoup plus important pour leur âge, à savoir l'acquisition des savoirs de base. Certains enfant ont des téléphones depuis le cours préparatoire, ce qui est un scandale.

Ce qui me semble certain c'est que la technologie à démocratisé les moyens d'une communication globale et donc à mis en évidence cette partie de la population éprouvant des difficultés avec l'expression écrite qui auparavant demeurait invisible.

Que cette population fut moins nombreuse précédemment, proportionnellement parlant s'entend, je n'en suis pas tout à fait convaincu. Il y aurait donc bien corrélation avec l'apparition des réseaux sociaux mais pas nécessairement causalité.

Si je ne suis pas bibliophile, j'admet volontiers avoir un penchant pour le côté tactile et olfactif du livre, il y a une part de sensualité qui ne se trouve pas dans l'informatique, ou du moins que quelqu'un n'étant pas né avec cette technologie ne perçoit pas, si tant est qu'elle existe. Et cependant je ne vois pas d'argument rationnel et objectif invitant à se méfier des écrans pour le développement cognitif de l'enfant, je percevrais plus volontiers dans cette argumentation la propension que nous avons à préférer ce qui nous est familier connu sous le nom d'effet de simple exposition.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
il y a 21 minutes, épixès a dit :

Ce qui me semble certain c'est que la technologie à démocratisé les moyens d'une communication globale et donc à mis en évidence cette partie de la population éprouvant des difficultés avec l'expression écrite qui auparavant demeurait invisible.

Que cette population fut moins nombreuse précédemment, proportionnellement parlant s'entend, je n'en suis pas tout à fait convaincu. Il y aurait donc bien corrélation avec l'apparition des réseaux sociaux mais pas nécessairement causalité.

Si je ne suis pas bibliophile, j'admet volontiers avoir un penchant pour le côté tactile et olfactif du livre, il y a une part de sensualité qui ne se trouve pas dans l'informatique, ou du moins que quelqu'un n'étant pas né avec cette technologie ne perçoit pas, si tant est qu'elle existe. Et cependant je ne vois pas d'argument rationnel et objectif invitant à se méfier des écrans pour le développement cognitif de l'enfant, je percevrais plus volontiers dans cette argumentation la propension que nous avons à préférer ce qui nous est familier connu sous le nom d'effet de simple exposition.

Les indicateurs démontrent que le niveau en orthographe, compréhension de texte et qualité de rédaction sont en chute libre depuis plusieurs années. Il est clairement démontré - j'entends scientifiquement - que les écrans nuisent au développement du jeune enfant, à commencer par la télévision, mais pas seulement. Ils savent dorénavant changer leur statut sur facebook, liker et retwitter avant de savoir poser et résoudre une division euclidienne. Si les enfants des leaders de la silicon valley sont dans des écoles qui évitent l'emploi des nouvelles technologies, c'est en toute connaissance de cause et non par pur caprice.

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Membre, 49ans Posté(e)
épixès Membre 1 815 messages
Forumeur alchimiste ‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Quasi-Modo a dit :

Les indicateurs démontrent que le niveau en orthographe, compréhension de texte et qualité de rédaction sont en chute libre depuis plusieurs années. Il est clairement démontré - j'entends scientifiquement - que les écrans nuisent au développement du jeune enfant, à commencer par la télévision, mais pas seulement. Ils savent dorénavant changer leur statut sur facebook, liker et retwitter avant de savoir poser et résoudre une division euclidienne. Si les enfants des leaders de la silicon valley sont dans des écoles qui évitent l'emploi des nouvelles technologies, c'est en toute connaissance de cause et non par pur caprice.

Et bien si les statistiques l'affirment, je ne puis que m'incliner bien que cela ne soit pas nécessairement antagoniste de l'explication que j'avance.

Quoiqu'il en soit, l'influence de la langue sur l'intelligence et des technologies sur l'expression sont des domaines tout à fait passionnants qui me donnent envie de les explorer plus avant.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, versys a dit :

Oui, et les parents, la famille, ont une mission d'éducation de leurs enfants à mener, l'école ayant en charge l'enseignement.

Je pense que la lecture, pour les enfants, peut participer pour une bonne part à conforter et élargir le travail d'apprentissage du langage et de l'expression en général.

Pas facile d'éveiller l'attention et de développer le goût de la lecture chez nos enfants… les écrans ont des "arguments" attractifs bien plus étoffés, et l'attrait se transforme rapidement en addiction… la lecture est battue par KO….

 

Je pense au contraire que l'éducation au sens large n'est pas l'affaire des seuls parents, mais de tous ceux qui interagissent avec les enfants. Les parents bien sûr, la famille élargie, les amis, les voisins, l'école aussi, où l'enfant passe tellement de temps.

Je crois qu'en cours de route nous avons perdu ça, pour en arriver à dire que seuls les parents doivent éduquer, les enseignants enseigner. D'ailleurs ne dit-on pas Éducation Nationale. 

Un enfant s'éduque et apprend en permanence, et ce, à tous les niveaux. Ce qui est le cas pour ceux issus en règle générale d'un milieux favorisé. Si l'on a créé l'école. C'est bien pour que tous les enfants puissent avoir la même éducation, mais de base seulement, les 

Ça n'a rien de difficile, d'éveiller un enfant à la lecture, ça commence dès bébé quand on leur lit des histoires tous les jours, et qu'on les accompagnent dans leurs premières lectures. Bien sûr que la lectures est très bénéfique, et à encourager, mais encore une fois, il y a inégalité suivant le milieu.

Là aussi avec les écrans, il y a inégalité, tu trouveras beaucoup plus de parents dans les milieux favorisés qui limiteront ce temps d'écran et veilleront à ce que les enfants, lisent, fassent du sport, se cultivent etc. 

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Membre, Voyageur, 69ans Posté(e)
Plouj Membre 105 581 messages
69ans‚ Voyageur,
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Accepter de se faire reprendre, expliquer pour mieux s'en resservir est aussi un moyen pour s'exprimer correctement.

 

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