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Le don de la femme


Tamar Hanna

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
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Les enseignements religieux comportent une certaine sagesse. Le plus souvent cette sagesse est incomprise et interprétée de façon telle que souvent l'interprétation dit l'inverse de cette sagesse.

Mes voyages extra-temporels comme je les appelle, m'ont montrés des bribes de cette sagesse: ce n'était que folie! La folie à l'avantage de détruire mes barrières rationnelles. Cela dit la folie n'est certainement pas utile pour en arriver au même point. J'aime à penser que chacun à sa propre folie et donc son propre moyen pour arriver à trouver le passage vers l'infini.

Après avoir connu l'homme, je l'ai haï. J'ai voulu le bannir et j'ai entamé la chasse. Mais il nourrissait mon arme, alors j'ai arrêté la chasse. Je l'ai maintenu en cage, mais même sa vie m'offenssait. Je ne pouvais pas utiliser ses propres armes, alors j'ai réfléchi, j'ai observé, j'ai lu dans les feuilles des arbres, et j'ai frappé à la porte de l'infini.

La porte s'ouvrit et je fus envahie par la tristesse du monde, car ma demande était triste.

Je me suis écroulée. Et je me suis relevée, parce que l'infini avait gravé en moi ceci: tu as le pouvoir de construire et reconstruire à l'infini.

Je suis retournée frapper à la porte de l'infini en riant de joie. La joie du monde éclatta en moi comme un feu d'artifice, et j'étais cette joie.

Je me suis écroulée comme un château de carte dans les vents. Mais je me suis relevée, car tel était mon pouvoir. Je me suis construite comme un palais aux milles éclats, revêtu de toutes les richesses du monde. Dès que j'apparue ainsi, éblouissante de joie, de lumière, de puissance et de certitude, des millions d'hommes m'attaquèrent, me lapidèrent, me déchirèrent, me saccagèrent, m'enfermèrent et me mirent en pièce. La surprise me mit le doute et j'allais de nouveau frapper à la porte de l'infini.

Je failli me perdre dans les méandres de l'inconnaissable oubli, le vide m'emplit et me fit disparaître du connu et de l'inconnu.

Mais je me suis relevée, parce que mon pouvoir ne peut disparaître, il est l'écho de l'infini. Le doute pesait lourd sur mes épaules, le sol n'était plus aussi stable, ma volonté vacillait, mais je continuais malgré tout à reconstruire ce que les hommes avaient détruit. J'avais appris ceci: la rutillance n'est utile que pour une seule fonction: attirer la cupidité de l'homme, l'assurance n'est qu'une marche sur laquelle l'homme prend pied, une illusion qui devient un signe.

Une humble demeure fut ma construction. Mais, sous prétexte que je ne servais à personne, un homme vint y mettre le feu. Passée la surprise, j'ai eu peur. Peur de ces hommes qui détruisent tout, peur de mon incapacité à rester entière, peur de ce pouvoir qui me demandait toute ma force, peur de la leçon à venir.

Pourtant je suis retournée frapper à la porte de l'infini. A genoux, la tête baissée, les mains l'une contre l'autre sur mon cœur, j'ai contemplé l'infini. Un immense vent m'emporta dans une douce étreinte, et je fus emportée par l'amour infini. L'amour n'était ni homme ni femme, il était le monde, il était tout, il était tellement immense et incompréhensible que le silence m'envahit de sa douceur. Je faisait partie de lui. Il prenait naissance en moi, mais je m'enfantais en lui. Les mots ne sont plus rien, plus d'aucune utilité......

Je suis revenue en me disant que rien n'est sûre, mais que tout vaut la peine d'être tenté.

Je me suis reconstruite comme un immense lac sans fond. Les hommes, après avoir saccagé maints et maints palais rutilants ou humbles demeures, venaient au bord de mon rivage pour y déverser leurs peines, leurs joies, leurs peurs, leurs doutes et leur errance, sans savoir qui j'étais. L'un d'eux monta dans une barque et, arrivé au centre du lac, de laissa tomber, recroquevillé comme un fœtus avec une pierre au cou. Cet homme m'avait fait tant de mal, mais par lui tant de choses m'ont été accessibles. Comme les bras d'une mère, je recueillis cet homme comme un enfant. Pour lui je construisis un nid douillet: mes bras pour le garder, mes yeux pour le voir, mes oreilles pour l'écouter, mes cheveux pour lui tenir chaud, mes seins pour le nourrir, mon amour pour le maintenir en vie et mon sein pour lui permettre de semer sa renaissance. Ce fut la construction la plus humble qui fut, je ne pouvais qu'être au service de l'amour, et obligeait cet homme à l'être aussi.

De son sacrifice et du mien naîtra l'amour infini.

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
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Les histoires de phoenix ont toujours quelque chose de brûlant à raconter.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
Le 24/02/2020 à 11:48, Aruna a dit :

Les histoires de phoenix ont toujours quelque chose de brûlant à raconter.

Je n'avais pas l'intention de raconter l'histoire d'un phœnix, mais je reconnais en effet cette propriété dans mon récit.

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
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Il y a 4 heures, Tamar Hanna a dit :

Je n'avais pas l'intention de raconter l'histoire d'un phœnix, mais je reconnais en effet cette propriété dans mon récit.

Pour moi, l'ntérêt d'une histoire ne réside ni dans son aspect véridique, ni dans son aspect esthétique. Mais plutôt dans les noyaux abstraits qu'elle contient.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
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Il y a 14 heures, Aruna a dit :

Pour moi, l'ntérêt d'une histoire ne réside ni dans son aspect véridique, ni dans son aspect esthétique. Mais plutôt dans les noyaux abstraits qu'elle contient.

Ce qu'il y a d'inimaginable, c'est que ma volonté a créé un besoin d'écrire. Ma volonté a été de chercher des réponses à une question particulière, et je l'ai trouvée dans l'enseignement de la Torah. Mon imagination a créé une histoire pour rapprocher deux enseignements qui m'ont permi de trouver une réponse. Mais tout cela est totalement illusoire et magique. Le monde, à travers mes actes s'est manifesté. Il a agit sur moi avec une réponse, me forçant à chercher une question pour pouvoir comprendre cette réponse. Mais il a aussi agit sur tout ce qui se passait autour, dont vous qui voyez tout à fait autre chose que moi: d'abord le phœnix, puis ces "noyaux abstraits". Même si je ne comprends pas ce que vous voyez, je suis joyeuse d'avoir été utilisée pour et par le monde.

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  • 3 mois après...
Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
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J'ai vieilli, disent-ils.

D'où me vient qu'ils ne me voient plus comme l'une des leurs? Je n'ai plus de continuité dans leur esprit: plus personne n'est là pour témoigner de ma naissance. J'étais là avant eux, vivent-ils chaque instant. Mais comment leur dire? Là est tout le travail que je mène, car leur oreilles ne semblent pas écouter, mais ils ont des portes dérobées dont ils n'ont pas conscience.

Je me lève avant le soleil, parfois même je ne me couche plus. Ils ne comprennent pas et mettent cela sur le compte de l'âge.

Il semble que nous ne vivons pas les mêmes réalités. Pourtant, je n'ai pas plus changé qu'eux. La réalité qu'ils perçoivent est celle de leurs yeux, de leurs oreilles, de leur nez. Celle que je vis est dans mon ventre, dans ma matrice. Ils pensent que j'ai perdu l'âge d'enfanter, mais, une fois libérée de ces chaînes, je peux enfanter le monde.

Leur constat est irrévocable et gravé dans le temps. Je ne peux plus grimper aux arbres, pleurent mes compagnons en se remémorant le passé et nos jeux dans les lianes et les frondaisons frissonnantes. Je n'entends plus les paroles qu'on me dit, les problèmes des uns et des autres, je ne vois plus la beauté plastique de telle petit-fils, le clinquant riche qui fit fortune et qui fait briller tout son or au moindre rayon de soleil. Je ne vois plus le voleur quand il entre chez moi, je ne vois plus leurs magouilles cousues de fils blancs pour tenter de m'influencer dans la direction qu'ils croient choisir.

Pourtant je n'ai simplement plus envie de grimper aux arbres, parce que l'arbre pousse en moi et je visite chacune de ses branches, caresse le cuir de chacune de ses feuilles, sens l'odeur douce des champignons qui compagnonne ses racines, et je participe à l'immense pouvoir qui est le sien avec l'humilité qui le rend si puissant.

Pourtant mes oreilles captent l'onde de leurs mots, et je n'ai plus besoin d'en entendre chaque syllabe, car leur sonorités résonnent en moi et dessinent un tableau de son que mon cœur tente de rendre harmonieux. Dans ce tableau, les mots ne trompent plus et je les répare pour qu'ils entrent dans la symphonie du monde.

Non, je ne vois plus le clinquant et l'évident de ces individus, je ne vois que la souffrance qu'on m'apporte comme un hurlement muet offert parce que personne ne peut plus aider ces êtres qui souffrent et qui ont oublié leur propre souffrance. Plus personne n'a conscience de cette souffrance et elle arrive avec la violence de l'enfant que personne ne veut prendre le temps de comprendre. Elle arrive comme un enfant terrible et immense, elle se prépare à m'écraser comme elle a tant l'habitude de faire. Elle arrive avec la violence accumulée de tous les refus qu'elle essuie. Pourtant je ne lui résiste pas, je la laisse m'emporter, me disloquer, m'écarteler et l'illusion de tout me prendre. J'écoute chacun de ses grincements de dent, je pleure toutes les larmes qui lui ont été refusées, je la berce comme un enfant terriblement précieux et je protège le pouvoir immense qu'il a entre les mains, ainsi je porte son terrible fardeau sans l'en déposséder. Ainsi je ne combat pas, je souffre, et j'absorbe le choc pour le rediriger et le rendre au  monde, car elle ne m'appartient pas.

Le voleur entre chez moi, mais il ne peut rien me voler, car je n'ai rien. C'est lui, en prenant la décision de venir à ma rencontre, qui m'offre la possibilité du partage, le partage de la richesse crée par ce nouveau lien qu'il m'apporte. Il entre sans défense chez moi, car son illusion l'aveugle, et il ne sait pas encore quel risque il prend en se liant à moi, car je suis faible à ses yeux, mais j'ai la puissance du monde car je suis le monde.

Oui, parfois j'ouvre les yeux et je me regarde dans la glace. J'y vois une parcelle de ce monde, je vois un inconnu qui porte un habit de lumière. Je vois un amas de glaise que le monde manie avec tellement de douceur et d'amour qu'il en brille de mille feux. Je veux rejoindre ce monde d'amour lumineux et harmonieux, et je l'ai rejoint. J'ai ouvert la fenêtre et je me vois passer au temps où le temps comptait encore. Je ris à l'insouciance qui était la mienne et caresse cette personne qui tentait de briser son lien de moi. Cette parcelle d'amour et de lumière que je lui ai confié ne peut vivre que si je la donne, et ne pourra vivre que si elle me la donne. Je suis le monde et tous ces liens m'enrichissent et je les enrichie de tous mes liens. L'amour qui naît enfante l'harmonie de ce chaos ordonné, l'équilibre lumineux taillé comme une lame d'acier polie par le souffle du vent.

Si c'est ça vieillir, alors oui j'ai vieilli et j'ai accédé à l'humain de demain, l'humain que vous deviendrez.

Venez à moi et laissez-moi vous lire l'histoire qui est le passé pour moi. Laissez les enfants venir pour qu'ils voient ce qu'ils doivent devenir, mais laissez-les voir derrière les apparences et trouver ce qui se cache à la vue de tous ceux qui veulent voir. Ne les bridez pas à servir ce monde qui est le vôtre, et laissez-les exploser dans la lumière qui fera d'eux les adultes de demain, les nouveaux humains.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

35 ans, t'as vieilli ?!

 Plains toi que la mariée est trop belle !

Mais c'est très beau ce que tu écris !
Et je ne sais pas si c'est très profond ou très superficiel. Je veux dire, comme une comédie. Mais le superficiel est aussi profond ! Comme l'écume du fond, du temps, son reflet. Sa transposition. De toute façon, c'est beau !

Faire de nécessité vertu... On y est peut-être obligé. Je ne sais pas.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Blaquière a dit :

35 ans, t'as vieilli ?!

 Plains toi que la mariée est trop belle !

Mais c'est très beau ce que tu écris !
Et je ne sais pas si c'est très profond ou très superficiel. Je veux dire, comme une comédie. Mais le superficiel est aussi profond ! Comme l'écume du fond, du temps, son reflet. Sa transposition. De toute façon, c'est beau !

Faire de nécessité vertu... On y est peut-être obligé. Je ne sais pas.

C'est un hommage, un écho de ce que j'ai pu observer. Peut-être ai-je vu mon futur...ou alors n'existe-t-il pas et je n'ai fait que m'observer, ou alors je t'ai observé...qui sait?

Toi qui tutoie depuis plus longtemps que moi les cieux et la terre, pourrais-tu me parler de ton présent qui ne sera jamais mon futur, peux-tu me peindre le seul futur qui ne sera jamais que le tien? De tous ces futurs qui sont mon présent je ne peux plus les faire et leur témoignage se perdra si personne n'y fait attention. Je suis ce que personne ne peut prédire, mais je suis le creuset où chaque témoignage servira de brique pour créer demain et ainsi éviter de répéter ce qui a déjà eu lieu. L'homme de demain doit briser la linéarité du passé pour permettre la nouveauté véritable.

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Tamar Hanna a dit :

C'est un hommage, un écho de ce que j'ai pu observer. Peut-être ai-je vu mon futur...ou alors n'existe-t-il pas et je n'ai fait que m'observer, ou alors je t'ai observé...qui sait?

Toi qui tutoie depuis plus longtemps que moi les cieux et la terre, pourrais-tu me parler de ton présent qui ne sera jamais mon futur, peux-tu me peindre le seul futur qui ne sera jamais que le tien? De tous ces futurs qui sont mon présent je ne peux plus les faire et leur témoignage se perdra si personne n'y fait attention. Je suis ce que personne ne peut prédire, mais je suis le creuset où chaque témoignage servira de brique pour créer demain et ainsi éviter de répéter ce qui a déjà eu lieu. L'homme de demain doit briser la linéarité du passé pour permettre la nouveauté véritable.

 

Ne me branche pas ! Quand je commence je ne m'arrête plus ! je suis bavard ! mais bavard ! Aujourd'hui, j'ai taillé la haie ça m'a épuisé, puis mon fils (un de mes fils) m'a appelé car la couverture d'un bouquin en préparation n'est pas de la bonne couleur, je lui ai dit : tu m'as fait le ciel vert ça n'a pas de sens; il m'a répliqué, mais moi, les intentions de l'artiste je les connais pas ! après je suis retourné à ma haie, puis je suis revenu changer lex couleurs de cette peinture JE VEUX LE CIEL BLEU sur la couverture ! Et je la lui ai renvoyée par mail. Là il vient de me dire : "cette fois c'est bleu!" puis le repas puis ici sur le forum, j'ai mis un truc auquel j'avais pensé sur les hommes et les femmes. puis je suis allé finir les poteries (des plats du moyen âge) que j'avais commencé hier, puis je suis venu préparer les panneaux pour le magasin que je ré-ouvre demain, un panneau avec "masque obligatoire...etc.", Un autre avec "interdit de toucher, merci", une fois imprimés, je les ai plastifiés, Mon autre fils les a pliés pour qu'il tiennent debout sur les tables... Là je vais aller fermer les rideaux et mener la Titinette (la petite chienne faire pipi... Après ce sera le repas... etc...............................................................................................................................

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Ne me branche pas ! Quand je commence je ne m'arrête plus ! je suis bavard ! mais bavard ! Aujourd'hui, j'ai taillé la haie ça m'a épuisé, puis mon fils (un de mes fils) m'a appelé car la couverture d'un bouquin en préparation n'est pas de la bonne couleur, je lui ai dit : tu m'as fait le ciel vert ça n'a pas de sens; il m'a répliqué, mais moi, les intentions de l'artiste je les connais pas ! après je suis retourné à ma haie, puis je suis revenu changer lex couleurs de cette peinture JE VEUX LE CIEL BLEU sur la couverture ! Et je la lui ai renvoyée par mail. Là il vient de me dire : "cette fois c'est bleu!" puis le repas puis ici sur le forum, j'ai mis un truc auquel j'avais pensé sur les hommes et les femmes. puis je suis allé finir les poteries (des plats du moyen âge) que j'avais commencé hier, puis je suis venu préparer les panneaux pour le magasin que je ré-ouvre demain, un panneau avec "masque obligatoire...etc.", Un autre avec "interdit de toucher, merci", une fois imprimés, je les ai plastifiés, Mon autre fils les a pliés pour qu'il tiennent debout sur les tables... Là je vais aller fermer les rideaux et mener la Titinette (la petite chienne faire pipi... Après ce sera le repas... etc...............................................................................................................................

Non, tu noies le poisson et tu le sais. Ca c'est la façade. Mais j'ai une vue de toi en littérature et philosophie...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 9 heures, Tamar Hanna a dit :

Non, tu noies le poisson et tu le sais. Ca c'est la façade. Mais j'ai une vue de toi en littérature et philosophie...

En effet ! J'ai oublié pour hier, une petite heure à traduire mes vieux poèmes en français. Je t'en mets un ?

Mon futur, c'est ce matin l'ouverture du magasin...

 

LA NUECH

 

La luno imobilo

travesso lo cèu

de sa faci d'avugle

tombo un lume frei

atapant d'uno pousso

impaupablo lo sou,

es aquelo dau tems,

pousso de rodarié

como lo gauviment

d'un gigant orologe...

 

De soleus esclatants

mistolinos lusors

leis estelos tremolon

inombrables traucs

que fiutron de la nuech

lentament la negror.

Dins l'espaci gonflat

milo mondes perduts

derivon a l'asard,

uno granouilho canto...

 

 

Français :

LA NUIT

 

La lune immobile

Traverse le ciel

De sa face d'aveugle

Tombe une lumière froide

Qui recouvre d’une poussière

Impalpable le sol :

C‘est la poussière du temps,

Poussière de rouages

Comme l’usure

D'un gigantesque horloge ...

 

De soleils éclatants

Les chétives lueurs,

Les étoiles tremblotent,

Innombrables pertuis

Qui filtrent de la nuit

Lentement la noirceur.

Dans l'espace gonflé

Mille mondes perdus

Dérivent au hasard,

Une grenouille chante...

 

 

Un autre :

LA SIESTO

 

Fausso nuech de l'estiu

embruni blanquinheu

qu'un marteu

de l'ennuei

bacelo d'un ti-ta d'orologe,

eila...

Corredor defendut.

Es uno horo malauto

de lume.

Quauque brut estofat

crebo l'er

en defoero,

Si nego dins l’espaci.

 

LA SIESTE

 

Fausse nuit de l’été,

clair obscur blanchâtre

qu'un marteau

de l'ennui

percute d'un tic-tac d'horloge,

là-bas...

Un couloir interdit.

C’est une heure malade

de lumière.

Quelque bruit étouffé

crève l’air

au dehors,

et se noie dans l’espace.

 

Allez encore un ! Je t'ai prévenue je suis bavard !

 

 

V

LA PAUR

 

 

E IEU QUE CRESIU

 

Ero solido la terro,

fresco l'ombro dei fuelhos,

lo lume dindavo

dins l'er clar e dur ;

mai per un ren,

un tressaut,

tot devesso ;

l'espaci ramolis,

s'escafonho...

L'ombro si destaco

dei fuelhos

e la terro tremolo ;

dei cavos doarbidos

un er pas conoeissut,

s'escampo.

Lo monde s'es romput

e sa pueissenso fero

regreilho d’en pertot.

 

E iéu qué crésiu...

 

 

 

V

LA PEUR

 

 

ET MOI QUI CROYAIS

 

La terre était solide,

fraîche l'ombre des feuilles,

la lumière tintait

dans l'air clair et dur

mais pour un rien,

un sursaut,

tout s’inverse

l'espace ramollit

se cabosse...

L'ombre se détache

des feuilles

et la terre tremble

des choses éventrées

un air inconnu

s'échappe.

Le monde s'est cassé

et sa puissance sauvage

rejaillit de partout.

 

Et moi qui croyais...

 

(C'est un peu le contraire d'une révélation ! :))

 

 

 

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 93ans Posté(e)
Ludwige Membre 788 messages
Forumeur alchimiste ‚ 93ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

J'ai aimé vous lire, et j'espère vous lire encore. Merci à vous ;)

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

@Tamar Hanna Pardon d'avoir un peu envahi ton sujet ! (Je sais pas ce qui m'a pris !)

Il faut que tu continues !

Je l'ai déjà dit : c'est très beau. Et bien écrit (à mon goût). Il est sûr que tu as encore des choses à dire, à exprimer. C'est comme un chant du monde... TON chant du monde.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
Il y a 23 heures, Blaquière a dit :

@Tamar Hanna Pardon d'avoir un peu envahi ton sujet ! (Je sais pas ce qui m'a pris !)

Il faut que tu continues !

Je l'ai déjà dit : c'est très beau. Et bien écrit (à mon goût). Il est sûr que tu as encore des choses à dire, à exprimer. C'est comme un chant du monde... TON chant du monde.

Tu ne peux envahir mon espace: Il est infini et ta place y est, et tu es bienvenu.

J'ai bien aimé le dernier poème que tu proposes

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  • 3 semaines après...
Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)

Je suis sortie.

Mes yeux ne voient toujours rien, mais je sens la lumière qui ne pèse pas également sur tout mon corps.

Mes oreilles perdent la trace de l'écho et s'emplissent d'espace bruissant. Elles n'entendent plus les murs froids renvoyant un écho de silence qui tournait en boucle dans ma prison, me heurtant d'un ton sec. Mes doigts ne se déchirent plus sur les aspérités des murs.

Mon corps, qui vient de sortir de la grotte, a encore l'élan de sa naissance imprimé dans son geste. Il se déplie lentement, mu par l'inertie, agit comme un vieux sage qui a su faire fi du bavardage intérieur. Ses gestes ont la souplesse déliée du félin, la lenteur précise de la fougère qui se déploie.

Mes pieds s'abreuvent de la chaleur sèche du sol, eux qui se sont imbibés de l'humidité du cachot. Ils frémissent au contact des pulsations vives du sol gorgé de frissons.

J'ai dormi si longtemps. J'ai rêvé de mirages si souvent. Je ne sais plus si je rêve de lumière ou si c’est l’ombre du cachot qui me rêve.

J'ai perdu quelque chose. J'ai brisé une coquille. Je n'ai plus rien, j'ai tout. Mes yeux ne voient toujours rien. Pourquoi suis-je sortie ?

La dernière épreuve si je vénère cette lumière aveuglante. L’aventure si je la traverse. Là n'est pas mon choix. Mon choix sera celui que j'aurai décelé et qui maintiendra l'équilibre de l’alignement.

Tout est si lumineux. Pourtant mes yeux restent clos. Le choix est déjà fait et le temps n'y fera rien. Un clin d'œil, une vie, une envolée de flamands roses, la caresse d'une mère, l'éternité est faite de ceci. Le temps est distordu par l'intensité. Tout est égal dans l’intensité. Ce n’est pas le choix, mais l’attitude adoptée face au choix.

Je ne vois plus, cela fait si longtemps que mes yeux étaient fermés ; pourtant tout est différent. Je ne sais plus rien, mais je n'ai qu'à cueillir les signes et tout s'éclaire sur mon passage.

Pourtant tout est pareil, et la vision me fait voir les infimes différences qui font qu’un autre monde a émergé. Un monde fait de lumière. Je serai éblouie par cette lumière. Alors j’abandonnerai mes yeux, la vision du cœur est bien plus sûre.

Le silence des mots m’ont ouvert un passage inconnu jusqu’alors. Une force sûre, cachée m’a rêvé libre et attentive. Je suis un rêve plus réel que la réalité même.

J’ai oublier de définir ma cage et elle s’est disloquée. J’ai oublié mon corps et je le vois à côté de moi, tournant dans une cage invisible. Parfois je rencontre ses yeux, et l’infini lui est dévoilé le temps d’un battement de cil. Mais la construction des murs est une telle charge que son énergie se fanerait à contempler l’infini.

Je suis là et je veille. Ce lien pour transfuser ce corps d’interface. Si je suis là c’est qu’il m’a fait place. Il est tellement beau dans son ignorance et sa certitude. Si fragile et si versatile.

J’ai brisé une coquille. J’ai perdu mes yeux. J’ai vu l’infini. Je suis vivante. Je suis en cage, mais je suis libre, car l’infini est à un battement de cil. Un seul mot sur un mur et tout vole en éclat, une seule note et le monde en est changé à tout jamais.

J’ai tout oublié. Pourtant mes yeux ne peuvent plus pleurer. Pourtant l’écho ne revient plus à mes oreilles et les murs me chantent une musique venue d’ailleurs. Pourtant mes pieds s’abreuvent de l’humidité du cachot et se font mousse. Pourtant mon doigts font glisser les rayons de lumière que mes yeux morts font vivre, et mon corps ressent les vibrations comme un souffle de vent tiède et bienveillant, fort et étouffant, froid et inquiétant ou glacial et précis.

J’ai tout oublié, il me reste la folie. Elle me dit que mon rêve me rêve. Les vents sont des chemins vers l’inconnu qui est mon rêve...celui qui me rêve ou celui que je rêve ? Je suis presque tout en dehors. Je ne sais plus...je suis folle: trop d’espace entre les silences et les mots. L’infini à un battement de cil

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

@Tamar Hanna

Magnifique hallucination

d'une mort pressentie comme une renaissance.

C'est très beau !  Très sensitif. Très sensuel.

Vrai ou faux, on s'en fout !

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Blaquière a dit :

@Tamar Hanna

Magnifique hallucination

d'une mort pressentie comme une renaissance.

C'est très beau !  Très sensitif. Très sensuel.

Vrai ou faux, on s'en fout !

J'étais étonnée des mots qui naissaient sous mes doigts, et de l'interprétation de chacun.

Alors ces mots ne sont pas de moi, il naissent juste sous mes doigts, qui sont l'instrument de l'instrument que je constitue. Quelque chose s'infuse dans mon environnement et s'incarne en mes mots. Ces mots parlent différemment pour moi que pour vous ou pour d'autres. Chacun y entend ce dont il a besoin, parce qu'ils ne sont pas de moi, ils sont d'ailleurs.

Hallucination, oui. Hallucination de la réalité ou du rêve?

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
Posté(e)
Le 10/07/2020 à 10:18, Tamar Hanna a dit :

J'étais étonnée des mots qui naissaient sous mes doigts, et de l'interprétation de chacun.

Alors ces mots ne sont pas de moi, il naissent juste sous mes doigts, qui sont l'instrument de l'instrument que je constitue. Quelque chose s'infuse dans mon environnement et s'incarne en mes mots. Ces mots parlent différemment pour moi que pour vous ou pour d'autres. Chacun y entend ce dont il a besoin, parce qu'ils ne sont pas de moi, ils sont d'ailleurs.

Hallucination, oui. Hallucination de la réalité ou du rêve?

Ce sont sans doute les mots de l'Autre.

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Membre, 27ans Posté(e)
Zerethoustre Membre 330 messages
Forumeur balbutiant‚ 27ans‚
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il y a 53 minutes, Aruna a dit :

Ce sont sans doute les mots de l'Autre.

Oh, ''l'Autre'', mince alors, qu'est-ce que c'est que ça ? 😉

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Zerethoustre a dit :

Oh, ''l'Autre'', mince alors, qu'est-ce que c'est que ça ? 😉

Comment le savoir puisqu'il est l'autre? Peut être qu'il peut arriver qu'il dicte la partition, mais ça ne signifie pas que je puisse savoir ce qu'il est ou qui il est.

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