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Manuel Thérapeutique de la Thérapie de la Menace Dissoute


Fhink

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Introduction

La Thérapie de la Menace Dissoute repose sur un principe central : toute souffrance est soit une douleur physique, soit la menace d'une douleur physique. La thérapie consiste à identifier cette menace, à en vérifier la réalité et à la neutraliser pour libérer la personne de la souffrance.

Ce manuel présente les fondements, les objectifs, les étapes pratiques, les outils d'évaluation et des exemples cliniques pour appliquer la méthode de manière cohérente et efficace.

I. Fondements théoriques

1. Définition de la souffrance

La souffrance se définit de manière universelle comme :

• Une douleur physique réelle, ou

• Une menace anticipée de douleur physique, même lorsqu'aucune douleur n'est présente au moment du ressenti.

La souffrance morale n'est jamais abstraite : elle est la traduction psychique d'une vulnérabilité corporelle perçue.

2. Principe thérapeutique

Toute souffrance disparaît lorsque :

• la menace corporelle est supprimée,

• ou reconnue comme inexistante et sans fondement.

La thérapie se concentre donc sur l'analyse et la dissolution de cette menace.

II. Objectifs de la Thérapie de la Menace Dissoute

• Identifier avec précision la souffrance et son origine.

• Mettre en lumière le lien caché avec un risque corporel.

• Vérifier la réalité de ce risque.

• Neutraliser la menace par des moyens cognitifs, pratiques ou relationnels.

• Stabiliser l'état non-souffrant obtenu.

• Rendre le patient autonome dans la reconnaissance et la gestion future des menaces imaginaires.

III. Les 6 étapes de la thérapie

Étape 1 – Accueillir et clarifier le ressenti

Le thérapeute offre un espace sécurisé où le patient exprime son état.

Objectifs :

• Accueillir sans jugement.

• Clarifier les émotions et les situations déclenchantes.

• Formuler précisément ce que ressent le patient.

Exemples de questions :

• « Que ressens-tu exactement ? »

• « À quel moment cela apparaît-il ? »

• « Qu’est-ce qui semble déclencher cette souffrance ? »

Étape 2 – Nommer la souffrance

Nommer le problème permet une première séparation entre le soi et le ressenti.

Exemples :

• « Je souffre de la perte de X. »

• « Je me sens en danger quand je suis seul. »

• « Le sevrage me rend instable. »

Cette étape prépare la recherche du lien corporel.

Étape 3 – Identifier la menace corporelle cachée

C’est le cœur de la Thérapie de la Menace Dissoute.

La question centrale :

« Quel risque de douleur physique se cache derrière ta souffrance ? »

Le thérapeute explore les vulnérabilités perçues :

• absence de protection en cas de maladie,

• peur de tomber sans aide,

• agitation menant à blessure,

• dépendance corporelle envers une personne ou une habitude,

• crainte de malaise ou d’incapacité.

Si le patient ne trouve pas : proposer des hypothèses jusqu'à ce que le lien devienne clair.

Étape 4 – Vérifier la réalité de la menace

On distingue deux cas :

a) La menace est réelle

Exemples :

• isolement dangereux,

• absence d'aide en cas de malaise,

• environnement instable.

Le thérapeute élabore alors un plan concret pour réduire ou supprimer le risque.

b) La menace est inexistante ou obsolète

Exemples :

• patient entouré,

• aides accessibles,

• sécurité assurée.

Le thérapeute démontre rationnellement que la souffrance n'a plus de fondement.

Étape 5 – Neutraliser la menace

La neutralisation peut être :

a) Cognitive

• Formuler des phrases internes de sécurité.

b) Pratique

• Réaménager l’environnement du patient.

• Identifier des secours ou aides possibles.

c) Relationnelle

• Prévoir des interlocuteurs disponibles.

• Créer un réseau minimal de sécurité.

Étape 6 – Stabiliser l’absence de souffrance

L'objectif : vérifier que l’absence de menace est intégrée.

Tests de stabilité :

• Imaginer des scénarios autrefois anxiogènes.

• Observer le corps : respiration, tension, apaisement.

• Vérifier qu’aucune menace résiduelle ne subsiste.

IV. Applications cliniques

1. Deuil

Souffrance : impression d'être vulnérable sans la personne perdue.

Travail : montrer que les risques corporels restent couverts.

2. Anxiété ou solitude

Souffrance : peur d'être sans secours.

Travail : cartographier les ressources disponibles.

3. Sevrage

Souffrance : agitation pouvant mener à douleur.

Travail : sécuriser l'environnement, encadrement, stratégies.

4. Rupture amoureuse

Souffrance : peur de ne plus être protégé.

Travail : identifier d'autres sources de protection.

5. Stress chronique

Souffrance : anticipation diffuse d'une menace corporelle.

Travail : identifier et corriger la fausse alerte.

V. Outils pour le thérapeute

1. Questions clés

• « Que redoutes-tu physiquement ? »

• « Quelle douleur crains-tu si cette situation se produit ? »

• « Qui pourrait t’aider en cas de problème ? »

2. Grille d’évaluation de la menace (GEM)

• Existe-t-il un risque corporel réel ?

• Est-il probable ?

• Est-il couvert par des aides ou ressources ?

• Quelle est la meilleure manière de réduire ce risque ?

3. Signes que la menace est dissoute

• respiration profonde,

• apaisement spontané,

• disparition de l’obsession mentale,

• capacité à raisonner calmement.

VI. Autonomisation du patient

La thérapie vise à rendre le patient capable de :

• repérer une menace réelle,

• reconnaître une menace imaginaire,

• réagir avec discernement,

• faire disparaître la souffrance par lui-même.

Exercice :

• Noter chaque souffrance ressentie.

• Identifier immédiatement le lien corporel.

• Vérifier la réalité.

Conclusion

La Thérapie de la Menace Dissoute permet une compréhension directe, précise et universelle de la souffrance. En identifiant et en dissolvant la menace corporelle, la thérapie libère durablement le patient et lui permet de retrouver un état non-souffrant stable.

VII. Éthique de la Thérapie de la Menace Dissoute

1. Respect absolu de la dissolution de la menace

Dans cette approche, toute intervention vise à réduire ou éliminer la menace perçue. Rien n’est fait pour intensifier la souffrance ni pour renforcer un sentiment de danger. Le thérapeute veille à maintenir un cadre où la perception du risque diminue réellement.

2. Neutralité stable et apaisante

Le thérapeute adopte une présence calme et non-jugeante. Les ressentis du patient sont accueillis comme des indicateurs d’une menace perçue, jamais comme des fautes ou des faiblesses. Cette posture aide à désactiver la sensation de danger.

3. Explication claire de la menace et de sa dissolution

Chaque étape est expliquée simplement :

• ce que le patient ressent,

• la menace identifiée,

• ce qui prouve sa réalité ou son absence,

• la manière dont elle se dissout.

Cette transparence protège de toute confusion ou dépendance inutile.

4. Aucun renforcement artificiel du danger

Le thérapeute ne suggère jamais l’existence d’un risque inexistant. Il ne dramatise pas, ne projette pas et n’emploie pas de formulations qui pourraient créer ou amplifier un sentiment de menace. La méthode est entièrement orientée vers la réduction du danger perçu.

5. Autonomisation dans la dissolution des menaces

L’objectif est que le patient apprenne à reconnaître rapidement une menace imaginaire et à la dissoudre par lui-même. Le rôle du thérapeute diminue progressivement à mesure que la sécurité intérieure augmente.

6. Protection contre toute exploitation

Aucune manipulation, aucune pression, aucun intérêt personnel n’entre dans la relation thérapeutique. Les confidences ne sont jamais utilisées contre le patient. L’unique but est la disparition de la menace perçue.

7. Reconnaissance des limites

Si une menace réelle dépasse les compétences du cadre thérapeutique (risque médical, matériel ou social), le thérapeute oriente vers les professionnels capables d’agir concrètement. Dissoudre la menace n’empêche pas d’agir sur la réalité lorsqu’elle l’exige.

8. Un langage qui apaise la menace

Le langage doit :

• réduire l’impression de danger,

• guider avec précision,

• transmettre une compréhension apaisante,

• soutenir la dissociation entre ressenti et risque réel.

Chaque phrase doit contribuer à dissoudre la menace plutôt qu’à la renforcer.

9. Une présence qui dissout la menace

La stabilité, la cohérence et la constance du thérapeute ont un effet direct sur la perception du danger. Cette présence constitue un repère qui facilite la transition vers un état non-menacé.

Conclusion éthique

La Thérapie de la Menace Dissoute repose sur un engagement clair : dissoudre la menace perçue, restaurer la sécurité intérieure et respecter pleinement la dignité du patient. L’éthique n’est pas un cadre additionnel, mais la condition essentielle de l’efficacité de cette méthode.

 

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