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"Les filles du Docteur March", une adaptation à la fois grand public et radicale


Mórrígan

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Mórrígan Membre 13 766 messages
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«Les Filles du Docteur March», une adaptation à la fois grand public et radicale

Anaïs Bordages  8 janvier 2020 à 7h20 — mis à jour le 8 janvier 2020 à 7h30 

Avec sa brillante version du roman de Louisa May Alcott, GretaGerwig livre un grand récit féminin à la hauteur de nos attentes.

image.thumb.png.78a83e28ad91bf642bd6197be4414c16.pngL'adaptation des Quatre filles du Docteur March a été réalisée à plusieurs reprises. | Capture d'écran via YouTube

 

Quand Wonder Woman, réalisé par Patti Jenkins, est sorti en 2017, son succès commercial fulgurant a envoyé un message très clair aux patrons de Hollywood: les films par et pour des femmes peuvent rapporter gros. Mais l'industrie progresse toujours plus lentement qu'on le voudrait, et toutes les tentatives de capitaliser sur un public féminin ne se soldent pas par un succès.

ncore réticents à faire confiance à des voix féminines originales, certains grands studios ont choisi ces dernières années d'investir dans des projets de gender-swap, un genre en pleine expansion consistant à transposer des rôles féminins dans un récit masculin. C'était le cas d'Ocean's 8, une adaptation du Ocean's Eleven de Steven Soderbergh qui, malgré son casting alléchant, manquait de cohérence et semblait n'avoir rien compris à ce qu'un public féminin pouvait vouloir. Une équipe de femmes réalisent le casse du siècle? Faisons-leur dérober les bijoux du Met Gala en talons aiguilles et tenue de soirée. En 2016, le S.O.S. Fantômes féminin de Paul Feig s'en était un peu mieux sorti (heureusement pour ce réalisateur qui écrit invariablement de superbes rôles de femmes)... si l'on fait abstraction de la vague de haine sans précédent de certains fans misogynes et racistes.

Les femmes prennent aussi plus de place dans des films de studio aux concepts un peu plus originaux, comme Les Figures de l'ombre (réalisé par Theodore Melfi), ou le sublime Widows réalisé par Steve McQueen –même si ce dernier n'a pas rencontré le succès escompté dans les salles, en partie à cause de l'absence de promotion de 20th Century Fox.

Vous le noterez, ces films-là sont réalisés par des hommes: même pour raconter des histoires féminines, les grands studios sont encore très frileux lorsqu'il s'agit d'embaucher des femmes. Si les réalisatrices sont de plus en plus présentes dans le monde du cinéma, elles le sont rarement au sommet de la chaîne, écartées des projets qui ont le droit au plus gros budget, à la promotion la plus impressionnante, aux castings les plus alléchants, et aux meilleures récompenses. En 2019 et 2020, seuls vingt-quatre films des principaux studios hollywoodiens ont été et seront réalisés par des femmes. Cela vous paraît peu? Pourtant c'est un chiffre en hausse.

 

«Les Quatre filles du Docteur March», le retour

Quand il a été annoncé que Greta Gerwig, actrice et réalisatrice indé, allait adapter Les Quatre filles du docteur March pour Sony, un enthousiasme mêlé de crainte était donc palpable. Allait-elle avoir les mains libres? Qu'y avait-il de nouveau à puiser dans cette histoire déjà racontée six fois au cinéma? Surtout, la machine hollywoodienne allait-elle encore une fois ternir un récit féminin, le vider de sa substance pour le rendre digestible par la masse? La réponse, apparue très clairement à la sortie du film, c'est qu'on aurait dû faire confiance à Greta Gerwig. Et que la jeune réalisatrice a peut-être créé la meilleure adaptation du roman qui existe.

Chaque génération de femmes a droit à sa version des Quatre Filles du Docteur March, un récit aux quatre héroïnes archétypales qui offre une grande possibilité d'identification (avant de savoir si on était une Carrie ou une Miranda, on s'est demandé si on était une Jo ou une Beth). Pour certaines, il s'agit du livre d'origine, écrit en 1868 par Louisa May Alcott et transmis de mère en fille depuis. Pour d'autres, la référence ultime est le film de 1994 avec Winona Ryder, Susan Sarandon et Christian Bale. Pour d'autres encore, ce fut la version avec Katharine Hepburn, ou celle en noir et blanc avec Elizabeth Taylor.

Pour les femmes de 2020, il existe désormais celle écrite et réalisée par Greta Gerwig, une adaptation à la fois grand public et radicale dans sa réinterprétation du texte d'origine.

Suite de l'article :

http://www.slate.fr/story/186014/cinema-critique-les-filles-du-docteur-march-adaptation-parfaite

 

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Membre, 130ans Posté(e)
soisig Membre 29 641 messages
130ans‚
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Je ne pense pas avoir vu toutes les versions, mais je regarderais avec plaisir cette nouvelle version. ;)

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Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
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J'adore ce roman, je verrais cette adaptation avec grand plaisir, accompagnée de bn choco et chocolat chaud sous un gros plaid (il faut ce qu'il faut) :)

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 804 messages
107ans‚ ©,
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C'est une honte, je n'ai jamais lu ce livre :ninja:

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 18 heures, Léna-Postrof a dit :

 

Quand Wonder Woman, réalisé par Patti Jenkins, est sorti en 2017, son succès commercial fulgurant a envoyé un message très clair aux patrons de Hollywood: les films par et pour des femmes peuvent rapporter gros.

 

ah bon ? je ne l'ai meme pas regardé ... :smile2: 

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 766 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
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Il y a 6 heures, January a dit :

C'est une honte, je n'ai jamais lu ce livre :ninja:

93D49548-F599-4AC8-BEB8-587FD9C937AF.gif.5cc6eb6ae6e6676ffd34497ab5df84af.gif

il y a 49 minutes, shyiro a dit :

 

ah bon ? je ne l'ai meme pas regardé ... :smile2: 

On ne sait encore si Patti Jenkins et Gal Garbo vont s’en remettre. Attendons leur communiqué...

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 766 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)

Plus sérieusement, cela fait fort longtemps que je l'ai lu. C'est surtout de Joe (Joséphine March) dont je me souviens, au caractère très affirmé. Elle écrivait et s'indignait notamment de ne pouvoir partir à la guerre, comme les hommes. Beth avait la santé fragile, je crois, et Camille, la petite dernière, était très espiègle. Beth l'aînée, plus sage, était surtout affairée à s'occuper de ses soeurs. Il y avait également Laurie, le voisin. Et puis, vive les adaptations au cinéma afin de nous remémorer tout ce que nous avons oublié. 

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Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 1 heure, Léna-Postrof a dit :

Plus sérieusement, cela fait fort longtemps que je l'ai lu. C'est surtout de Joe (Joséphine March) dont je me souviens, au caractère très affirmé. Elle écrivait et s'indignait notamment de ne pouvoir partir à la guerre, comme les hommes. Beth avait la santé fragile, je crois, et Camille, la petite dernière, était très espiègle. Beth l'aînée, plus sage, était surtout affairée à s'occuper de ses soeurs. Il y avait également Laurie, le voisin. Et puis, vive les adaptations au cinéma afin de nous remémorer tout ce que nous avons oublié. 

Joe est mon personnage préférée.

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 766 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
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il y a 12 minutes, Jane Doe a dit :

Joe est mon personnage préférée.

Comme nous toutes. 

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Invité Barbara lebol
Invités, Posté(e)
Invité Barbara lebol
Invité Barbara lebol Invités 0 message
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Il y a 2 heures, Jane Doe a dit :

Joe est mon personnage préférée.

Moi aussi !

Il y a 4 heures, Léna-Postrof a dit :

Plus sérieusement, cela fait fort longtemps que je l'ai lu. C'est surtout de Joe (Joséphine March) dont je me souviens, au caractère très affirmé. Elle écrivait et s'indignait notamment de ne pouvoir partir à la guerre, comme les hommes. Beth avait la santé fragile, je crois, et Camille, la petite dernière, était très espiègle. Beth l'aînée, plus sage, était surtout affairée à s'occuper de ses soeurs. Il y avait également Laurie, le voisin. Et puis, vive les adaptations au cinéma afin de nous remémorer tout ce que nous avons oublié. 

Ce n'est pas Camille, la petite dernière, mais Amy et c'est Beth qui est de santé fragile.

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 766 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Il y a 18 heures, Barbara lebol a dit :

Ce n'est pas Camille, la petite dernière, mais Amy et c'est Beth qui est de santé fragile.

Et Meg, l'aînée. Voilà ! 

Beth joue aussi du piano. On va y arriver. 

C'est vrai que "Camille" avait une sonorité un peu bizarre avec le reste (merci).

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  • 2 semaines après...
Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 355 messages
Mentor‚ 40ans‚
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@Léna-Postrof

Je reviens du cinéma où on a été voir cette adaptation, et j'en suis fort satisfait ; j'ai lu le tome 1 en anglais, et 10 chapitres du tome 2 (je compte et le finir, et le relire en français). Je ne connais donc pas encore la fin du livre, de l'histoire écrite. Mais je dois dire que le film m'a plu, il met en avant les aspirations artistiques de ces little women. L'article que vous avez posté éclaire admirablement le travail de Greta Gerwig, là où la réalisatrice a appuyé le trait. Je ne pense pas qu'elle a trahi l'oeuvre originale. D'après ce que l'autrice de l'article dit :

"Louisa May Alcott a raconté dans ses correspondances qu'elle s'était sentie obligée de marier son héroïne pour répondre aux attentes sociétales de l'époque"

Je vois donc dans cette fin une mise en abîme de l'histoire de Louisa May Alcott : et Jo (dans le film) et Louisa (dans la réalité) se sont senties obligées de marier leur personnage, pour correspondre à l'époque. Une époque qui était, comme on le voit, un corset pour les femmes. Et le film reflète cela, l'oeuvre se dédouble : Jo finalement trouve l'amour, mais la scène chez l'éditeur, éditeur qui impose à Jo cette fin pour Jo, indique que c'est une fiction. Le film rend ainsi hommage à Louisa May Alcott, qui avouait dans sa correspondance, qu'elle s'était sentie obligée de répondre aux attentes de l'époque, pour la fin de Jo.

Enfin, j'approuve aussi l'article qui dénonce le peu de femmes réalisatrices dans le milieu. On se prive de talents, et c'est dommage. Par exemple, j'avais beaucoup apprécié American psycho, adaptation réussie du roman de Bret Easton Ellis, et réalisé par Mary Harron.

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