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Le taoîsme pour les nuls


zeyas

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 461 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
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Le 09/01/2020 à 18:08, zeyas a dit :

« Celui qui cherche la connaissance apprend chaque jour, 
celui qui cherche le Tao oublie chaque jour »

Voila, tout est dit là. j'épouse, je mange, j'assimile, je bois, je fais sans faire.

Rien à ajouter.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 19 minutes, Don Juan a dit :

Voila, tout est dit là. j'épouse, je mange, j'assimile, je bois, je fais sans faire.

Rien à ajouter.

Tout revient au tao si epouser, manger, boire, et faire sans faire sont bons.

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 461 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Boutetractyxreqs a dit :

Tout revient au tao si epouser, manger, boire, et faire sans faire est bon.

C'est évident. Plus encore, rien ne quitte le TAO.

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Tchouang-tseu, œuvres complètes, se lit comme un recueil de nouvelles, long de 400 pages au format poche. Confucius en prend plein la gueule. Je suis fan de ce moment où il reçoit une tannée du brigand - chef de guerre anthropophage - Tche, c'est-à-dire une leçon de tao. Le benoît Confucius choisit de se rendre auprès de Tche pour le raisonner, que la tranquillité revienne. Tche de dire :

"Seul un homme ignorant et borné pourrait être amendé par l'intérêt et corrigé par des paroles. Ai-je besoin de toi pour m'apprendre que le corps que mes parents m'ont donné est bien fait ? D'ailleurs, quiconque aime à flatter les gens en face, les dénigrera dans le dos. Tu me promets une grande ville et une population nombreuse. C'est que tu veux m'attirer par l'intérêt et me traiter donc comme un homme vulgaire. Mais supposons que j'obtienne ce que tu as promis, combien de temps le garderai-je ? Car il n'y a pas de domaine plus grand que l’État chinois. Or les descendants de Yao et de Chouen qui possédèrent l’État chinois n'ont point eu de terre de quoi y mettre un pinçon : la postérité de T'ang et de Wou qui furent Fils du Ciel a été éteinte. Tout cela ne découle-t-il pas du plus grand intérêt, c'est-à-dire l’État chinois ?

J'ai entendu dire que dans la haute antiquité, il y avait beaucoup d'animaux et peu d'hommes. pour éviter les bêtes sauvages, les hommes habitaient dans des nids. Durant le jour ils ramassaient des glands et des châtaignes , le soir venu ils perchaient sur les arbres. C'était là ce qu'on appelle l'âge des Nicheurs.

Les hommes de l'antiquité ne connaissaient pas les vêtements : ils entassaient du bois en été pour chauffer en hiver. C'était là ce qu'on appelle l'Âge où l'on sut vivre. Du temps de Chen-nong, le Divin Cultivateur, on dormait tranquillement, on se levait joyeusement. On connaissait sa mère, mais non son père ; on vivait avec les cerfs grands et petits ; on labourait pour se nourrir et l'on filait pour se vêtir. Personne n'avait l'intention de nuire à son voisin. C'était là l'Âge où la vertu parfaite prospérait.

Mais le Souverain Jaune n'était plus capable de vertu parfaite. Il livra bataille à Tche-yeou dans la plaine de Tchouo-lou ; le sang coula sur une étendue de cent stades. Puis Yao et Chouen entrèrent en action. Ils instituèrent la hiérarchie officielle. T'ang exila son souverain Kie. Wou tua son souverain Tcheou. Depuis lors, les forts ont opprimé les faibles ; la majorité a tyrannisé la minorité.

Depuis l'époque de T'ang et celle de Wou, tu t'es donné la tâche, Confucius, de cultiver les principes de Wen et de Wou. Tu instruis la postérité par ton éloquence qui prétend rrégenter le monde entier. Avec ta tunique à larges manches et ta ceinture mince, tu pérores, tu poses, trompant les princes du monde entier avides de richesses et d'honneurs. Il n'est pas de pire brigand que toi. Pourquoi nos contemporains ne t'appellent-ils pas Confucius le brigand au lieu de m'appeler Tche le brigand ?

Après avoir enjolivé Tseu-lou dans ta suite, tu lui as fait abandonner son bonnet haut et déposer sa longue épée ; tu l'as fait étudier sous ta direction et tout le monde dis que Confucius sait adoucir les violents et réprimer le mal. Mais finalement Tseu-lou ayant tenté d'assassiner le prince de Wei, échoua et fut mis à saler sur la porte orientale de la capitale de Wei. Ce fut la faute de ton enseignement.

Prétends-tu être un génie et un saint homme ? A Lou on t'a chassé deux fois, tu as dû disparaître de Wei , tu as été réduit à l'extrémité à Ts'i ; tu as été assiégé entre Tch'en et Ts'ai. En vérité, tu n'as pas d'endroit où te mettre dans le monde. Tes enseignements ont fait saler Tseu-lou. Tu n'es bon à rien, ni pour toi-même ni pour les autres. Quelle estime mérite ton tao ?"

Et ce n'est pas fini.

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 461 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Marzhin a dit :

Tchouang-tseu, œuvres complètes, se lit comme un recueil de nouvelles, long de 400 pages au format poche. Confucius en prend plein la gueule. Je suis fan de ce moment où il reçoit une tannée du brigand - chef de guerre anthropophage - Tche, c'est-à-dire une leçon de tao. Le benoît Confucius choisit de se rendre auprès de Tche pour le raisonner, que la tranquillité revienne. Tche de dire :

"Seul un homme ignorant et borné pourrait être amendé par l'intérêt et corrigé par des paroles. Ai-je besoin de toi pour m'apprendre que le corps que mes parents m'ont donné est bien fait ? D'ailleurs, quiconque aime à flatter les gens en face, les dénigrera dans le dos. Tu me promets une grande ville et une population nombreuse. C'est que tu veux m'attirer par l'intérêt et me traiter donc comme un homme vulgaire. Mais supposons que j'obtienne ce que tu as promis, combien de temps le garderai-je ? Car il n'y a pas de domaine plus grand que l’État chinois. Or les descendants de Yao et de Chouen qui possédèrent l’État chinois n'ont point eu de terre de quoi y mettre un pinçon : la postérité de T'ang et de Wou qui furent Fils du Ciel a été éteinte. Tout cela ne découle-t-il pas du plus grand intérêt, c'est-à-dire l’État chinois ?

J'ai entendu dire que dans la haute antiquité, il y avait beaucoup d'animaux et peu d'hommes. pour éviter les bêtes sauvages, les hommes habitaient dans des nids. Durant le jour ils ramassaient des glands et des châtaignes , le soir venu ils perchaient sur les arbres. C'était là ce qu'on appelle l'âge des Nicheurs.

Les hommes de l'antiquité ne connaissaient pas les vêtements : ils entassaient du bois en été pour chauffer en hiver. C'était là ce qu'on appelle l'Âge où l'on sut vivre. Du temps de Chen-nong, le Divin Cultivateur, on dormait tranquillement, on se levait joyeusement. On connaissait sa mère, mais non son père ; on vivait avec les cerfs grands et petits ; on labourait pour se nourrir et l'on filait pour se vêtir. Personne n'avait l'intention de nuire à son voisin. C'était là l'Âge où la vertu parfaite prospérait.

Mais le Souverain Jaune n'était plus capable de vertu parfaite. Il livra bataille à Tche-yeou dans la plaine de Tchouo-lou ; le sang coula sur une étendue de cent stades. Puis Yao et Chouen entrèrent en action. Ils instituèrent la hiérarchie officielle. T'ang exila son souverain Kie. Wou tua son souverain Tcheou. Depuis lors, les forts ont opprimé les faibles ; la majorité a tyrannisé la minorité.

Depuis l'époque de T'ang et celle de Wou, tu t'es donné la tâche, Confucius, de cultiver les principes de Wen et de Wou. Tu instruis la postérité par ton éloquence qui prétend rrégenter le monde entier. Avec ta tunique à larges manches et ta ceinture mince, tu pérores, tu poses, trompant les princes du monde entier avides de richesses et d'honneurs. Il n'est pas de pire brigand que toi. Pourquoi nos contemporains ne t'appellent-ils pas Confucius le brigand au lieu de m'appeler Tche le brigand ?

Après avoir enjolivé Tseu-lou dans ta suite, tu lui as fait abandonner son bonnet haut et déposer sa longue épée ; tu l'as fait étudier sous ta direction et tout le monde dis que Confucius sait adoucir les violents et réprimer le mal. Mais finalement Tseu-lou ayant tenté d'assassiner le prince de Wei, échoua et fut mis à saler sur la porte orientale de la capitale de Wei. Ce fut la faute de ton enseignement.

Prétends-tu être un génie et un saint homme ? A Lou on t'a chassé deux fois, tu as dû disparaître de Wei , tu as été réduit à l'extrémité à Ts'i ; tu as été assiégé entre Tch'en et Ts'ai. En vérité, tu n'as pas d'endroit où te mettre dans le monde. Tes enseignements ont fait saler Tseu-lou. Tu n'es bon à rien, ni pour toi-même ni pour les autres. Quelle estime mérite ton tao ?"

Et ce n'est pas fini.

Magnifiquement vrai! Merci.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Le 19/01/2020 à 00:21, Marzhin a dit :

Tchouang-tseu, œuvres complètes, se lit comme un recueil de nouvelles, long de 400 pages au format poche. Confucius en prend plein la gueule. Je suis fan de ce moment où il reçoit une tannée du brigand - chef de guerre anthropophage - Tche, c'est-à-dire une leçon de tao. Le benoît Confucius choisit de se rendre auprès de Tche pour le raisonner, que la tranquillité revienne. Tche de dire :

"Seul un homme ignorant et borné pourrait être amendé par l'intérêt et corrigé par des paroles. Ai-je besoin de toi pour m'apprendre que le corps que mes parents m'ont donné est bien fait ? D'ailleurs, quiconque aime à flatter les gens en face, les dénigrera dans le dos. Tu me promets une grande ville et une population nombreuse. C'est que tu veux m'attirer par l'intérêt et me traiter donc comme un homme vulgaire. Mais supposons que j'obtienne ce que tu as promis, combien de temps le garderai-je ? Car il n'y a pas de domaine plus grand que l’État chinois. Or les descendants de Yao et de Chouen qui possédèrent l’État chinois n'ont point eu de terre de quoi y mettre un pinçon : la postérité de T'ang et de Wou qui furent Fils du Ciel a été éteinte. Tout cela ne découle-t-il pas du plus grand intérêt, c'est-à-dire l’État chinois ?

J'ai entendu dire que dans la haute antiquité, il y avait beaucoup d'animaux et peu d'hommes. pour éviter les bêtes sauvages, les hommes habitaient dans des nids. Durant le jour ils ramassaient des glands et des châtaignes , le soir venu ils perchaient sur les arbres. C'était là ce qu'on appelle l'âge des Nicheurs.

Les hommes de l'antiquité ne connaissaient pas les vêtements : ils entassaient du bois en été pour chauffer en hiver. C'était là ce qu'on appelle l'Âge où l'on sut vivre. Du temps de Chen-nong, le Divin Cultivateur, on dormait tranquillement, on se levait joyeusement. On connaissait sa mère, mais non son père ; on vivait avec les cerfs grands et petits ; on labourait pour se nourrir et l'on filait pour se vêtir. Personne n'avait l'intention de nuire à son voisin. C'était là l'Âge où la vertu parfaite prospérait.

Mais le Souverain Jaune n'était plus capable de vertu parfaite. Il livra bataille à Tche-yeou dans la plaine de Tchouo-lou ; le sang coula sur une étendue de cent stades. Puis Yao et Chouen entrèrent en action. Ils instituèrent la hiérarchie officielle. T'ang exila son souverain Kie. Wou tua son souverain Tcheou. Depuis lors, les forts ont opprimé les faibles ; la majorité a tyrannisé la minorité.

Depuis l'époque de T'ang et celle de Wou, tu t'es donné la tâche, Confucius, de cultiver les principes de Wen et de Wou. Tu instruis la postérité par ton éloquence qui prétend rrégenter le monde entier. Avec ta tunique à larges manches et ta ceinture mince, tu pérores, tu poses, trompant les princes du monde entier avides de richesses et d'honneurs. Il n'est pas de pire brigand que toi. Pourquoi nos contemporains ne t'appellent-ils pas Confucius le brigand au lieu de m'appeler Tche le brigand ?

Après avoir enjolivé Tseu-lou dans ta suite, tu lui as fait abandonner son bonnet haut et déposer sa longue épée ; tu l'as fait étudier sous ta direction et tout le monde dis que Confucius sait adoucir les violents et réprimer le mal. Mais finalement Tseu-lou ayant tenté d'assassiner le prince de Wei, échoua et fut mis à saler sur la porte orientale de la capitale de Wei. Ce fut la faute de ton enseignement.

Prétends-tu être un génie et un saint homme ? A Lou on t'a chassé deux fois, tu as dû disparaître de Wei , tu as été réduit à l'extrémité à Ts'i ; tu as été assiégé entre Tch'en et Ts'ai. En vérité, tu n'as pas d'endroit où te mettre dans le monde. Tes enseignements ont fait saler Tseu-lou. Tu n'es bon à rien, ni pour toi-même ni pour les autres. Quelle estime mérite ton tao ?"

Et ce n'est pas fini.

Merci pour cet extrait/fiction philosophique de Tchouang-tseu qui demeure tout à fait d'actualité. Néanmoins, je crois qu'il faut garder en tête que Confucius, en dépit de ses échecs répétés, a eu le mérite d'avoir été le premier philosophe en Chine (ses écrits étant antérieurs au Tchouang-tseu, et même au Lao-tseu) à poser - et à mettre en pratique - la question de savoir si, au sein d’un Etat corrompu, l’homme de bonne volonté doit tenter par tous les moyens de redresser la situation en s’investissant dans la vie publique. Confucius n'en demeure pas moins une bien belle âme.

Et puis, se garder aussi d'opposer trop abruptement Taoïsme et Confucianisme, quand on sait désormais qu'il existe aussi une certaine continuité entre ces deux courants de pensée. A bien des égards, Tchouang-tseu a approfondi la pensée de Confucius. Par exemple, Tchouang-tseu va découvrir que ce qui vaut pour le geste rituel - thème majeur chez Confucius - vaut pour tous nos gestes (Etudes sur Tchouang-tseu, p. 191, J.-F. Billeter). 

Pour une brève rencontre entre Confucius et Lao-tzi, ci-dessous quelques éléments de réflexion apportés, durant 15 minutes, par l'excellente sinologue et pédagogue Anne Cheng (quelle diction parfaite !) :

 

 

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Membre, 73ans Posté(e)
Le-veilleur Membre 38 messages
Baby Forumeur‚ 73ans‚
Posté(e)

On ne m'a pas enseigné le Wou Wei tout à fait de la même façon dont il en est question ici, il me semble que remplacer le non-agir  par un concept d'abstention ne peut prendre un sens que dans le cadre du matérialisme et de la place du politique et de l’ensemble des techniques qui consistent à gouverner les hommes et les biens.

Ce qui peut se comprendre dans le contexte des activités d'un ministre ou d'un politologue tel que Confucius.

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, tison2feu a dit :

Confucius n'en demeure pas moins une bien belle âme.

Et puis, se garder aussi d'opposer trop abruptement Taoïsme et Confucianisme, quand on sait désormais qu'il existe aussi une certaine continuité entre ces deux courants de pensée.

Le problème de ces remarques, quoique la vidéo ait son intérêt, c'est de laisser penser que j'aurais (ou Tchouang-tseu) récusé que Confucius fût une belle âme, de même que j'aurais opposé - serait-ce abruptement - le taoïsme et le confucianisme. Enfin, ces *ismes sont problématiques, ils sont dans une dynamique trop occidentale de mouvance à mon avis, quand il s'agit précisément d'enseignements.

Je n'ai fait que proposer un extrait, dans lequel Confucius se prend une tannée de Tche, où de fait, dans cette histoire, Confucius repart la queue entre les jambes. C'est évidemment une mise en perspective taoïste. Ainsi évidemment :

Il y a 4 heures, Le-veilleur a dit :

On ne m'a pas enseigné le Wou Wei tout à fait de la même façon dont il en est question ici, il me semble que remplacer le non-agir  par un concept d'abstention ne peut prendre un sens que dans le cadre du matérialisme et de la place du politique et de l’ensemble des techniques qui consistent à gouverner les hommes et les biens.

Ce qui peut se comprendre dans le contexte des activités d'un ministre ou d'un politologue tel que Confucius.

Mais il me semble que la tirade de Tche devant Confucius, dise bien des choses sur le taoïsme - sujet de ce topic - sans qu'il soit besoin d'en tirer un besoin de défendre Confucius : autant ouvrir un topic pour en parler.

Reste que, d'une part, Tche reproche précisément, d'une certaine manière, à Confucius d'être une belle âme. Être une belle âme jamais n'a été un sauf conduit, pas plus qu'un blanc seing. D'autre part, Tche ne s'oppose pas vraiment au confucianisme : il lui dit plus simplement qu'il est vain, surtout à vouloir lui faire la leçon. Il y a une sage rébellion de Tche, d'ailleurs Anne Cheng en parle très bien à 12 minutes.

Par contre, juste pour dire, et aussi intéressant que soit le texte original senti par une traductrice, il me semble qu'imputer à une personne transculturelle une meilleure qualité philosophique à ce sujet, soit raciste. C'est enfermer cette personne dans sa prétendue race, même à lui prêter une légitimité prononcée.

Car il ne me semble pas, à moi, que le non-agir soit un laisser-faire, pas plus qu'un écologisme, comme elle le suggère par trop rationnellement au terme de la vidéo. Seulement, pour creuser cela, il faudrait, @tison2feu, ne pas être aussitôt dans la réaction de défense, et questionner et raisonner plutôt comme fait @Le-veilleur dans le sens duquel j'abonde. Car le tao reste une puissance surnaturelle bien plus originaire et intensément courante, catalysée par le sage.

Ainsi, Tche crée-t-il face à Confucius - serait-ce littérairement, mais on sait que la vérité est souvent contenu dans le littéraire, voir à ce propos le magazine de Sciences humaines (1, 2, 3) - un tsunami taoïque dont la vague emporte son moralisateur-admonesteur-administrateur (Confucius évidemment).

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a une heure, Marzhin a dit :

Le problème de ces remarques, quoique la vidéo ait son intérêt, c'est de laisser penser que j'aurais (ou Tchouang-tseu) récusé que Confucius fût une belle âme, de même que j'aurais opposé - serait-ce abruptement - le taoïsme et le confucianisme. Enfin, ces *ismes sont problématiques, ils sont dans une dynamique trop occidentale de mouvance à mon avis, quand il s'agit précisément d'enseignements.

Je n'ai fait que proposer un extrait, dans lequel Confucius se prend une tannée de Tche, où de fait, dans cette histoire, Confucius repart la queue entre les jambes. C'est évidemment une mise en perspective taoïste. Ainsi évidemment :

Mais il me semble que la tirade de Tche devant Confucius, dise bien des choses sur le taoïsme - sujet de ce topic - sans qu'il soit besoin d'en tirer un besoin de défendre Confucius : autant ouvrir un topic pour en parler.

Reste que, d'une part, Tche reproche précisément, d'une certaine manière, à Confucius d'être une belle âme. Être une belle âme jamais n'a été un sauf conduit, pas plus qu'un blanc seing. D'autre part, Tche ne s'oppose pas vraiment au confucianisme : il lui dit plus simplement qu'il est vain, surtout à vouloir lui faire la leçon. Il y a une sage rébellion de Tche, d'ailleurs Anne Cheng en parle très bien à 12 minutes.

Par contre, juste pour dire, et aussi intéressant que soit le texte original senti par une traductrice, il me semble qu'imputer à une personne transculturelle une meilleure qualité philosophique à ce sujet, soit raciste. C'est enfermer cette personne dans sa prétendue race, même à lui prêter une légitimité prononcée.

Car il ne me semble pas, à moi, que le non-agir soit un laisser-faire, pas plus qu'un écologisme, comme elle le suggère par trop rationnellement au terme de la vidéo. Seulement, pour creuser cela, il faudrait, @tison2feu, ne pas être aussitôt dans la réaction de défense, et questionner et raisonner plutôt comme fait @Le-veilleur dans le sens duquel j'abonde. Car le tao reste une puissance surnaturelle bien plus originaire et intensément courante, catalysée par le sage.

Ainsi, Tche crée-t-il face à Confucius - serait-ce littérairement, mais on sait que la vérité est souvent contenu dans le littéraire, voir à ce propos le magazine de Sciences humaines (1, 2, 3) - un tsunami taoïque dont la vague emporte son moralisateur-admonesteur-administrateur (Confucius évidemment).

Je tenais juste à te faire réagir, toi ou d'autres, comme je l'ai fait moi-même à ma façon, en espérant te voir développer quelques réfléxions plus riches qu'un immature "Confucius s'en prend plein la gueule", sans avoir abordé la moindre question de fond ni dégagé aucune problématique.

Mon objet n'était pas de "défendre" Confucius, mais de tenter de donner un minimum de temps de parole, si je puis dire, à celui qui en est privé au travers de la fiction philosophique de Tchouang-tseu. Dit autrement, parvenir à opposer une contre-perspective confucianiste afin de nourrir un semblant de débat objectif.

Par quoi la vidéo d'Anne Cheng a ce gros avantage sur ta présentation laconique : accorder, sur des questions identiques, 7 minutes à quelques idées de Confucius et 7 minutes à quelques autres de Tchouang-tseu, permettant de dégager une problématique, et faire le départ à une éventuelle discussion - par exemple sur le concept de Non-agir selon le Lao-tseu.

Quant au risque d'imputer à une personne transculturelle une meilleure qualité philosophique à ce sujet, rassure-toi, il ne m'était pas venu à l'idée un seul instant pareille idée racialisante car je m'intéresse, quant à moi, seulement aux idées, sans distinction de races, de sexes, etc. Il se trouve qu'Anne Cheng fait partie de la cour des grands en sinologie, au même titre qu'un Jean Lévi ou un J.-F. Billeter. Tu comprendras que je trouve affligeant ce genre de suspicion racialisante venant interférer dans un échange qui méritait bien mieux que ça, même si je sais que c'est le lot à endurer sur un forum généraliste.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il fallait lire " ... et 7 minutes à quelques autres de Lao-tseu " (et non pas : Tchouang-tseu).

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
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Il y a 12 heures, tison2feu a dit :

Je tenais juste à te faire réagir, toi ou d'autres, comme je l'ai fait moi-même à ma façon, en espérant te voir développer quelques réfléxions plus riches qu'un immature "Confucius s'en prend plein la gueule", sans avoir abordé la moindre question de fond ni dégagé aucune problématique.

Le principe d'une fiction est d'édifier. Concernant l'accession à l'entente du tao, il vaut mieux s'imprégner de la fiction, mais j'en discuterai dès qu'on arrêtera de se lancer des piques. D'ailleurs, que tu me reproches une immaturité, démontre que tu n'as pas compris la fiction.

Le tao, faut l'sentir, ou passer son ch'min. Il faut venir à sa compréhension avec un cœur ingénieux, en tout cas, et c'est alors que l'échange pourra avoir lieu. Comprendre le tao, c'est déjà amplifier notre tao.

En vérité, ce topic est un topic pour la partie Religions et cultes du forum.

 

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 18/01/2020 à 12:53, Boutetractyxreqs a dit :

Connaitre le non savoir du mauvais est l'élévation vers le bon savoir.

Ignorer le savoir mauvais, cette bonne connaissance est la santé.

 

Celui qui cherche la connaissance du bien apprend chaque jour ce qui est bien, celui qui cherche le tao oublie le mal chaque jour.

Voila comment j'interprete le tao te King, avec les interactions d'opposition du bien et du mal.

Le tao étant le bien.

C est surtout la sérénité et la simplicité

Agir par le non agir (dans l action juste..Et en étant dans le ici maintenant.

Le Tao de la femme est un excellent livre de Diane Dreher (Payot 2010) dix leçons pour être forte et sereine.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 1 minute, sera-angel a dit :

 

Agir par le non agir

 

Agir par le bien par le non agir du mal.:)

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 22/01/2020 à 10:51, Marzhin a dit :

 

En vérité, ce topic est un topic pour la partie Religions et cultes du forum.

 

Il a parfaitement sa place en philosophie au contraire...

On ne peut pas mettre en religion tout ce qu on ne comprend pas ... et il ne faut pas confondre la culture avec le culte. 

 

 

il y a 2 minutes, Boutetractyxreqs a dit :

Agir par le bien par le non agir du mal.:)

Être dans l action juste c est être dans le bien .. vivre le ici maintenant c est aussi être dans le bien-être

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 18/01/2020 à 15:11, Don Juan a dit :

C'est évident. Plus encore, rien ne quitte le TAO.

Exact !

Le mieux c est d observer les chats..se sont des maîtres dans l art du Tao.. dans leur manière de bouger. Avec fluidité et grâce . Cultiver l art de la lenteur et agir sans émotions.

Dans le Tao c est la petitesse qui fait la grandeur..

C est pour cela que je n aime pas l associer à la religion parce que les freins à l intuitif sont l éducation..la religion..les croyances.. et le Tao c'est le relâchement total pour céder à ce qui vient. Ne plus lutter , épurer, accepter de perdre.

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Invité Meruidos
Invités, Posté(e)
Invité Meruidos
Invité Meruidos Invités 0 message
Posté(e)

Il n'y a pas à monothéiser/moraliser le taoïsme, c'est-à-dire en faire une philosophie d'humilité en faveur de quelque bien : l'extrait du brigand Tche est là pour nous le rappeler. Le tao nous enseigne que tout n'est pas enseignable d'entrée de jeu, d'autant plus que ça se présente de façon surnaturelle, donc religieuse au sens large (extra-monothéiste, par exemple animiste). Le tao nous enseigne que quelque chose nous échappe, et qu'on peut compter dessus. Cet irrationalisme est une foi, même si la chose en question n'est clairement pas un dieu - cela ne l'empêche pas d'être "divine".

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 9 heures, Meruidos a dit :

Il n'y a pas à monothéiser/moraliser le taoïsme, c'est-à-dire en faire une philosophie d'humilité en faveur de quelque bien : l'extrait du brigand Tche est là pour nous le rappeler. Le tao nous enseigne que tout n'est pas enseignable d'entrée de jeu, d'autant plus que ça se présente de façon surnaturelle, donc religieuse au sens large (extra-monothéiste, par exemple animiste). Le tao nous enseigne que quelque chose nous échappe, et qu'on peut compter dessus. Cet irrationalisme est une foi, même si la chose en question n'est clairement pas un dieu - cela ne l'empêche pas d'être "divine".

J ai du mal avec ce que vous dîtes "le Tao nous enseigne que tout n'est pas enseignable".."le Tao nous enseigne que quelque chose nous échappe"

Comment le Tao pourrait il faire quelque chose qu il ne pense pas juste? quelque chose de naturel n a justement pas besoin d être enseigné parce qu on l a déjà tous en nous..il suffit de se rappeler. C est une liberté personnelle (libre arbitre)...ça brise nos croyances limitatives

Si le Tao doit être une religion alors elle se rapproche d une religion chamanique qui vénére des Dieux cosmiques (ciel-eau-terre..la nature..les saisons)

Le Tao c est la pratique de ce que faisaient les Tolteques..des sages..des penseurs..des justes. Ça se rapproche de la piété dans le sens dépouillement et devoir. C est entrer en connection avec la matrice de l Univers et son flot immense et perpétuel d énergie et d informations. Ne rien faire et laisser venir et avoir accès au Tout.

L irrationnalisme n est pas forcément la foi par contre c'est quelque chose de divin dans son essence.

Le mettre dans une "religion" c est le mettre dans un cadre. Pas accessible à tous..alors que le Tao justement ne rentre pas dans un cadre il se détache de tous les cadres 

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Invité sera-angel
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Le 21/01/2020 à 15:35, Le-veilleur a dit :

On ne m'a pas enseigné le Wou Wei tout à fait de la même façon dont il en est question ici, il me semble que remplacer le non-agir  par un concept d'abstention ne peut prendre un sens que dans le cadre du matérialisme et de la place du politique et de l’ensemble des techniques qui consistent à gouverner les hommes et les biens.

Ce qui peut se comprendre dans le contexte des activités d'un ministre ou d'un politologue tel que Confucius.

Il faut remplacer le "je dois faire ceci" par le "je peux faire ceci" c est ça le non agir pour moi. On s approprie l objectif à atteindre sans se soucier du jugement et des attentes de l autre. Faire de son mieux. 

Mais bien sûr ça ne suffit pas..surtout si les autres ne font pas pareil de leur côté.

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Ambre Agorn Membre 2 071 messages
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il y a 19 minutes, sera-angel a dit :

Il faut remplacer le "je dois faire ceci" par le "je peux faire ceci" c est ça le non agir pour moi. On s approprie l objectif à atteindre sans se soucier du jugement et des attentes de l autre. Faire de son mieux. 

Mais bien sûr ça ne suffit pas..surtout si les autres ne font pas pareil de leur côté.

J'ai du mal à saisir ce que vous dites là.

Ca ne suffit pas pour quoi? Pourquoi les autres devraient faire pareil?

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Invité sera-angel
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il y a 5 minutes, Ambre Agorn a dit :

J'ai du mal à saisir ce que vous dites là.

Ca ne suffit pas pour quoi? Pourquoi les autres devraient faire pareil?

Je suis restée bloquée sur l histoire entre Tche et Confucius..je n' arrive pas à imaginer Confucius avoir été mouché par Tche et repartir la queue entre les jambes comme le dit @Marzhin

On ne peut jamais tout non plus à nous seul..on ne peut qu accompagner le mouvement en se conformant à ce que nous ..personnellement ,jugeons comme étant juste et bon. Il n est nul besoin d espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer 

Je suis très compliquée à suivre je sais ;) 

Une seule personne ne peut suffire à changer les choses même si elle agit exactement comme elle peut agir...nous sommes tous imbriqués les uns aux autres et tous dans la même galère.. donc tant que les autres n agissent pas de la même sorte c est peine perdue en quelque sorte.

 

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