Pédophilie - Victime ou non ?

Bonjour à tous, 

Me voici toute nouvelle sur ce forum à la recherche des certaines réponses à toutes ces questions qui se posent sans arrêt dans ma tête.
J'arrive à un âge (25 ans) où j'analyse ma vie, ou du moins ce début de vie, les épreuves que j'ai traversées, tout en essayant de comprendre ce qui pourrait justifier mon comportement dans la vie quotidienne. 

Aujourd'hui, je souhaiterai discuter d'une épreuve particulière à laquelle j'ai fait face : faire partie des victimes lors d'une affaire de pédophilie. 

Pour faire court, à partir de l'âge de 10 ans, j'ai fait partie d'un club de tennis de table. Club familial, l'entraineur, que j'appellerais Paul pour cette histoire, (24 ans) était le fils du président du club etc. Plutôt bonne ambiance, mes parents participaient également à la vie du club, nous faisions des soirées tous ensembles. 
Ayant un grand frère relativement introverti et solitaire, je me suis vite rapprochée de cet entraineur que j'ai ensuite vite considéré comme un grand frère de substitution. Nous parlions souvent sur msn, avec la webcam. Lorsque nous étions donc entre amis, je montais sur ses genoux. Bref, nous étions proches. 

Puis petit à petit, il s'est mis à avoir un comportement bizarre. Il me demandait si j'avais fait l'amour avec mon petit copain qui était d'ailleurs son cousin (je rappelle que j'étais en CM2, voire 6ème à l'époque), si je gardais ou non mes chaussettes pendant l'acte. Il me racontait même ses ébats sexuels avec des inconnues, malgré mes demandes d'arrêter et le fait que je ne sois pas intéressée par ce genre de discussion. Il s'est mis à me proposer de venir plus tôt aux entrainements. Il me proposait même d'aller chercher une glace dans un fast food pour ensuite aller chez lui et se faire des câlins dans le canapé. J'ai toujours refusé ce genre de propositions (je devais sentir que quelque chose était étrange ou anormal) mais je ne pouvais en parler à mes parents qui eux-mêmes le considérait comme leur fils. Puis, des adresses msn bizarres se sont mises à me rajouter. La plupart du temps les personnes me disaient qu'elles étaient bi, qu'elles venaient de se faire violer etc. J'avais mené ma petite enquête et avais conclu que ces fausses personnes n'étaient autre que Paul, ce qu'il a toujours nié lorsque je le prenais sur le fait. 

Arriva un jour, où Paul a proposé un téléphone à un enfant contre une fellation. Cet enfant en a parlé à ses parents et toute l'affaire est apparue au grand jour. Il s'est avéré qu'il avait agressé sexuellement de nombreux enfants, notamment son cousin. Ma mère m'a posé beaucoup de questions, j'ai été auditionnée, j'ai même assisté au procès même si mes souvenirs sont assez flous étant donné le stress de l'évènement. On m'a considéré comme victime, pourtant j'ai toujours eu le sentiment de ne pas en être une, étant donné qu'il n'a jamais pu me toucher. Je n'arrive pas à me dire si j'ai tort de penser cela ou bien si je m'en persuade depuis petite afin de ne pas réaliser la gravité de la situation. J'ai même l'habitude d'en parler sans tabou, ce qui peut choquer certaines personnes, mais peut être est ce une façon de me dégager de tout cela en ne devenant que la narratrice de l'histoire et non l'actrice ? J'ai également culpabilisé en voyant la réaction de mes parents, me persuadant que je leur avais fait du mal en ne leur en parlant pas. 

Je suis un peu perdue quant à tout cela. Je manque beaucoup de confiance en moi, même si je mets tout en oeuvre pour que l'on pense l'opposé lorsque l'on me rencontre. Je suis complètement fermée aux gens (à l'exception de mes amis), je n'aime pas le contact physique(même avec mes amis). J'essaie donc de comprendre si ce genre de blocage est dû à cette histoire... Je me dis parfois  que c'est un mal pour un bien et qu'il vaut mieux être méfiant plutôt que trop ouvert mais bon, si je pouvais comprendre ce qu'il se passe dans ma tête et comment passer au dessus... 

Je vous remercie par avance du temps que vous prendrez pour me lire et peut être me répondre.

Je comprends bien qu'on aime pas être une victime mais il y a ce qu'on veut et ce qui est . Je pense qu'il faut en parler avec un professionnel il t'aidera à te situer et à comprendre certaines choses.

Si je donne mon avis , un enfant qui se rapproche d'un adulte (comme dans ton cas) il devient victime d'un manipulateur . Par chance il n'a pas eu l'occasion ni le temps , mais je crains qu'il aurait pu tenter quelque chose . 

Tu vas avoir d'autres avis , ça te permettras de voir plus clair   

il y a 3 minutes, bcbg a dit :

Je pense qu'il faut en parler avec un professionnel

je crois que c'est le meilleur conseil que tu auras ici. Un professionnel.

Je vous remercie pour vos réponses. Je compte me rapprocher d’un professionnel dès que j’en aurais la possibilité ! 
 

Il y a 7 heures, Cha13 a dit :

Je vous remercie pour vos réponses. Je compte me rapprocher d’un professionnel dès que j’en aurais la possibilité ! 
 

 Le plus tôt possible!

Il y a 11 heures, Cha13 a dit :

On m'a considéré comme victime, pourtant j'ai toujours eu le sentiment de ne pas en être une, étant donné qu'il n'a jamais pu me toucher. Je n'arrive pas à me dire si j'ai tort de penser cela ou bien si je m'en persuade depuis petite afin de ne pas réaliser la gravité de la situation. J'ai même l'habitude d'en parler sans tabou, ce qui peut choquer certaines personnes, mais peut être est ce une façon de me dégager de tout cela en ne devenant que la narratrice de l'histoire et non l'actrice ?

Je ne suis pas sûre de bien comprendre quelle est ton interrogation. Doutes-tu de ce qui s'est réellement passé ou non ?

il y a 16 minutes, January a dit :

Je ne suis pas sûre de bien comprendre quelle est ton interrogation. Doutes-tu de ce qui s'est réellement passé ou non ?

Je ne doute aucunement de la situation. J’ai juste du mal à me considérer comme une victime, je pense que j’ai tendance à relativiser peut être pour justement ne pas être touchée ou impactée. 
Comme si je me mentais à moi même, mais derrière mon subconscient me ramène à la réalité si on regarde ma réticence face aux gens qui m’entourent...

Lorsque l’affaire a eu lieu, une expertise a été faite et on a décrété que je n’avais pas besoin d’aller voir un professionnel. J’en ai pourtant eu envie, car le dialogue n’existait pas avec mes parents, mais ceux ci ont refusé de m’y conduire. Voilà pourquoi maintenant que je suis plus âgée j’ai peut être toujours 50 000 questions en tête mais je cherche à obtenir les réponses. 

D'accord, je comprends mieux  

Il est bien sûr possible que certains comportements proviennent de ce que tu as vécu.

Pour moi il est évident que tu as été victime d'un pédophile. Même s'il ne t'a jamais touchée, il t'a harcelée, il a induit de la peur, du rejet, etc.. Ce n'est pas anodin.

Il y a effectivement un cheminement à faire, admettre avoir été victime puis sortir petit à petit de cet état pour reprendre le "plein contrôle" de soi et éliminer ou adoucir ces gênants comportements induits. Ce parcours est différent pour à peu près chaque victime. Si tu penses que ce cheminement peut t'aider, tu peux te rapprocher d'un psychologue spécialisé en victimologie.

Certaines victimes ne ressentent pas le besoin de faire ce parcours, et décident de s'attaquer directement à leurs problèmes avec la TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale) ou encore "thérapie brève", voir un psychologue aussi.

Il y a énormément d'options en vérité, c'est toujours toi qui sentira ce qui est le mieux pour toi. 

Je te remercie pour ta réponse, elle m'a bien aidé et m'a permis de me renseigner sur des choses auxquelles je n'aurais pas pensé. 
J'ai vu mon médecin traitant qui m'a donné le numéro d'un psychologue à proximité de chez moi.

Mais en repartant avec le numéro, je me suis complètement fermée, comme si j'étais persuadée que je n'arriverais pas à en parler. C'est fou puisqu'en règle générale ça ne me dérange pas.

Enfin bref, tout se dénouera bien un jour ou l'autre !