Discussion entre Socrate et Bouddha

Bonjour, 

Je suis tombé sur quora sur la question philosophique suivante: 

Discussion entre Socrate et Bouddha

Personne n'a pu répondre pour le moment, et je me suis dit qu'il y aurait peut être des philosophes ici présent qui aimeraient se prêter à l'exercice.

Bonne journée

il y a 53 minutes, Curieux75 a dit :

Bonjour, 

Je suis tombé sur quora sur la question philosophique suivante: 

Discussion entre Socrate et Bouddha

Personne n'a pu répondre pour le moment, et je me suis dit qu'il y aurait peut être des philosophes ici présent qui aimeraient se prêter à l'exercice.

Bonne journée

C'est quoi le principe du jeu, imaginer une discussion entre Socrate et Bouddha ?

Socrate: où cours - tu prince Sidharta? De divertissement en divertissement, au milieu d'une cour jeune et joyeuse. Tu es tel un papillon butinant de fleur en fleur, de joie en joie, de satisfaction en satisfaction. Est-ce que cela comble ta vie? Ne sens -tu pas la vacuité  et l'inutilité de tout cela? Ne penses-tu pas être enfermé dans une caverne dorée et ne sens-tu pas que la Vérité est au dehors?

il y a une heure, Don Juan a dit :

C'est quoi le principe du jeu, imaginer une discussion entre Socrate et Bouddha ?

C'est ça !

il y a 14 minutes, Curieux75 a dit :

C'est ça !

J'ai démarré la discussion, et il me semble qu'elle commence bien, il  y a des talents sur ce site visiblement.

Personne pour me répondre?

Bon, je vais continuer seule!

 Bouddha: tout ce que j'ai mangé, vu, bu, était beau et bon, mon ami Socrate!

Mes sens en son repus et satisfaits. j'aurais aimé que cela fût éternel. Mais bien que mon père m'ait caché leur disparition, je sais que de jeunes amis ont disparu et qu'ils ne reviendront jamais.

La réalité du dehors de ma "caverne dorée", qu'ici nous appelons  ici "palais" serait elle donc plus horrible que celle que l'on m'a montrée jusque là?

Je doute, mon ami, et comme tu le sais la philosophie se nourrit de questionnement et de doute.

Il y a 14 heures, Curieux75 a dit :

Bonjour, 

Je suis tombé sur quora sur la question philosophique suivante: 

Discussion entre Socrate et Bouddha

Personne n'a pu répondre pour le moment, et je me suis dit qu'il y aurait peut être des philosophes ici présent qui aimeraient se prêter à l'exercice.

Bonne journée

Bonjour Curieux, poigne de mains

Ça me fait penser à l’œuvre d'un juriste Maurice Joly qui écrivit : Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu

Quand on sait que c'est cet ouvrage qui dénaturé inspira le protocole des sage de Sion, franchement je m’interroge si c'est si bon que ça.

Il y a 18 heures, querida13 a dit :

Personne pour me répondre?

Bon, je vais continuer seule!

 Bouddha: tout ce que j'ai mangé, vu, bu, était beau et bon, mon ami Socrate!

Mes sens en son repus et satisfaits. j'aurais aimé que cela fût éternel. Mais bien que mon père m'ait caché leur disparition, je sais que de jeunes amis ont disparu et qu'ils ne reviendront jamais.

La réalité du dehors de ma "caverne dorée", qu'ici nous appelons  ici "palais" serait elle donc plus horrible que celle que l'on m'a montrée jusque là?

Je doute, mon ami, et comme tu le sais la philosophie se nourrit de questionnement et de doute.

 

Tu as mis d'entrée le doigt là où il fallait.

Je propose donc en tout début du dialogue :

SOCRATE (à Bouddha)

-- Mais t'es bien gras, mon gros ? Qu'as-tu ingurgité pour te trouver dans cet état ?!

BOUDDHA (à Socrate)

-- Mais t'es bien laid, mon vieux ? Qu'as-tu pensé pour te trouver aussi ridé ?!

.....

je reprends depuis le début :

LE SOCRATE (à Bouddha)

Jouant Maître Yoda

-- Mais t'es bien gras,

mon gros ? Qu'as-tu ingurgité

pour te trouver

dans cet état ?! »

LE BOUDDHA (à Socrate)

-- Certes, j'ai explosé ma rate

Mais toi, toi t'es bien laid,

mon vieux ? Qu'as-tu pensé

pour te trouver

aussi ridé ?! »

L'un mangeait trop quand l'autre pas assez.

L'un se gavait de fricassée :

Il ignorait la diététique !

L'autre c'était de son éthique

Qu'il gavait tous ses auditeurs.

Survint Protagoras au ton gouailleur

Qui les apostropha

Bouddha sur son sofa

Socrate à son forum :

-- Mesurez-vous Messieurs :

vous n'êtes que des hommes !

Rien ne vaut mieux (sans dieux)

Qu'un peu de chaque chose

Bien mesurée."

Les deux l'ont regardé,

En sont restés tout chose...

Bouddha: vois -tu, en cherchant mes amis  disparus de par le vaste monde, j'ai vu que  la vie n'était pas aussi féérique que la vie de palais me le faisait accroire! Qui a dit que la vie était kala kai agatha? une chienne de vie, oui!

La souffrance du monde me mit en un état de stupeur indescriptible et je tombai prostré dans une méditation profonde.

Excuse donc l'aspect peu athlétique de mon corps, la méditation n'exige que peu de dépense calorique et à méditer ainsi de nombreuses années ma musculature s'est un peu affaissée. Et toi, qu'as -tu donc  à répondre à mes invectives?

Socrate: longtemps, je ne ne fus qu'un accoucheur d'esprits, un vendeur de mots, arpentant Athènes, invectivant riches et pauvres, fuyant un foyer malheureux régenté par ma mégère de femme Xanthippe. Parler au cours de banquets, ne me déplaisait pas.

La guerre arriva la défaite avec , mon attitude déplut et me voilà traîné en  justice, affrontant des procès,puis condamné à bientôt  boire la cigüe au motif que je corromps la jeunesse. Ce sont ces soucis-là qui creusent mes rides, on a beau être las de la vie et prôner l'immortalité de l'âme,  quand il s'agit d'entonner le dernier chant du cygne, on est secoué, forcément!

Mais toi, mon ami, qu'est-il sorti de tes méditations?

Il y a 12 heures, querida13 a dit :

Socrate: longtemps, je ne ne fus qu'un accoucheur d'esprits

accoucher un esprit ? 

Voir  et lire l'article " maïeutique " sur Wikipédia.

Il y a 11 heures, g.champion a dit :

(Note  de querida: je rajoute le nom du locuteur pour faciliter  et garder la structure du dialogue)

        Bouddha:accoucher un esprit ? 

Socrate: oui, accoucher un esprit, c'était ma méthode à moi, ma marque de fabrique, j'interrogeais sans relâche les autres , faisant éclore les idées qu'ils avaient sur divers thèmes, les mettant à l'épreuve de la raison pour savoir quel but noble et beau ils pouvaient en tirer car je faisais éclore le divin en chaque âme...On appelait ma méthode la maïeutique.

Il y a 3 heures, querida13 a dit :

Socrate: oui, accoucher un esprit, c'était ma méthode à moi, ma marque de fabrique, j'interrogeais sans relâche les autres , faisant éclore les idées qu'ils avaient sur divers thèmes, les mettant à l'épreuve de la raison pour savoir quel but noble et beau ils pouvaient en tirer car je faisais éclore le divin en chaque âme...On appelait ma méthode la maïeutique.

Bouddha à Socrate :

Le divin ?

Je ne suis pas devin !

Et n'en fais pas des caisses ;

Mais dis-moi : qu'est-ce ?

Quant à ta maïeutique

Explique !

J'en ai eu quelque écho

Est-ce un nouveau  tricot ?

Une maille à l'endroit, une maille à l'envers ?

Pour refaire tout l'Univers ?

Socrate: ils ont bien eu du mal, les conteurs de toutes les civilisations pour expliquer l'éclosion de la vie mais à peu près tous les systèmes religieux du monde pense qu'un divinité a soufflé sur des statuettes d'argile et a insufflé la vie à des morceaux de terre!

Ce souffle d'énergie divine, celle qui te pousse au souverain bien,  certains l'appelleront conscience, c'est celui que j'ai sollicité  en chacun de mes disciples.

Mais il faut croire qu'au moment où nous sommes, Athènes a eu beaucoup plus eu besoin de guerriers assoiffés de sang de batailles et de querelles, que de personnes sages et vertueuses pour se battre contre les Perses. 

 Dans mon infinie sagesse, je n'ai peut-être pas vu le vent tourner et qui sait, si la cité qui a permis que je vive jusqu'à présent  grâce à ses lois me condamne, par le truchement  de ces mêmes  lois,  alors Socrate  consentira à boire la cigüe.

Bouddha: j'éprouve beaucoup de compassion pour tes souffrances.

Bouddha: mais pourquoi toi, si attaché au bien de la cité et au bon pour l'homme t'infligeras- tu à toi- même cette punition suprême qu'est la mort et maltraiteras -tu ton corps avec le poison?

 Socrate:Quel sorte de bon citoyen serai-je si je n'obéissais pas aux lois de la cité?

Et puis si susciter des vocations d'honnêtes citoyens ne convient pas à la cité, cette cité mérite t-elle donc ma présence? Ma philosophie, ne se trouve donc t-elle pas en état d'échec  et ne devrais-je donc pas la faire disparaître avec moi-même?

Imaginer une discussion entre Socrate et Bouddha n'est vraiment pas facile !

Mais on peut probablement qu'elle porterait sur la réalité ou plutot l'illusion du monde sensible.

Pour Socrate ( et Platon ) le monde sensible n'est que l'ombre d'un monde supérieur ' (supra sensible ) accessible par l'intellect, c'est le monde des idées pures.

Bouddha ( qui parle de la réalité relative) lui rétorquerait peut etre que ce n'est pas par l'intellect que l'on peut accéder a la réalité ultime ( car l'intellect est discriminant, il classe, sépare ) mais par la méditation.

Et peut etre lui glisserait-il que cette réalité ultime c'est la vacuité de toute chose ( car toute chose est impermanente et interdépendante ).

Disons que Socrate par sa raison et son intellect était parvenu ou s'évertuait a démonter les certitudes: il savait qu'il ne savait rien,  ce qui est deja beaucoup.

Il y a 5 heures, querida13 a dit :

Bouddha: mais pourquoi toi, si attaché au bien de la cité et au bon pour l'homme t'infligeras- tu à toi- même cette punition suprême qu'est la mort et maltraiteras -tu ton corps avec le poison?

 Socrate:Quel sorte de bon citoyen serai-je si je n'obéissais pas aux lois de la cité?

Et puis si susciter des vocations d'honnêtes citoyens ne convient pas à la cité, cette cité mérite t-elle donc ma présence? Ma philosophie, ne se trouve donc t-elle pas en état d'échec  et ne devrais-je donc pas la faire disparaître avec moi-même?

Ce en quoi et c'est d'ailleurs ce qui est extraordinaire, c'est qu'en ayant absolument laissé aucun écrit, Socrate...comme....Bouddha....ont vu leur influence et leur philosophie ne jamais cesser de croître au travers leurs disciples et au travers des âges

Simplement, je serai fort étonné que ce que nous en avons fait aujourd'hui cadre....avec ce qu'ils étaient, ce qu'ils faisaient et ce qu'ils pensaient à l'époque.

Socrate : ravi de vous rencontrer dans ce purgatoire du fil des âmes monsieur Boudha

Bouddha : plaisir partagé monsieur Socrate, j'ai observé d'ici vos intéressantes pensées et votre emphase avec bonheur 

Socrate : Quelle ironie d'avoir pensé le sens de la vie pour n'en donner qu'une qu'a ma mort

Boudha : ce serait là une noble vérité partagée si nous n'étions coincés ici

Socrate : Et oui mon cher, il semblerait qu'en guise de Nirvahna, vous attendiez vous aussi dans cette antichambre cosmique

Boudha : Ou comique comme dirait Aristophane, inspirer les voies de la sagesse et rester coincé loin dans cette file

Socrate : ne le dites à personne mais je voulais juste m'amuser un peu et secouer les esprits 

Bouddah : et moi emmerder la vie dans mon Palais

Socrate : quelle bande de cons quand même, ils n'ont rien compris de ce que l'on a dit...

Bouddah : quand tous leurs écrits ne sont que connerie

Socrate : Et les dieux sont sourds

Bouddah : mais guère aveugles, ils nous tiennent responsables de ce merdier.

Et oui, tant que nous serons otages de leurs pensées, nos âmes ne sauraient s'envoler librement 

Socrate : quelle bande de cons quand même 

Bouddah : un aller direct au Nirvahna...mais il s'en passera du temps pour nous ici.

Socrate : Les dieux sont à l'image des hommes...

Bouddha : Sans doute la grande vérité.

Il y a 12 heures, hell-spawn a dit :

Disons que Socrate par sa raison et son intellect était parvenu ou s'évertuait a démonter les certitudes: il savait qu'il ne savait rien,  ce qui est deja beaucoup.

Socrate savait qu'il ne savait rien mais il s'évertuait à démolir les certitudes des autres. Voilà une méthode bien savante...* Et cela en dépit de lui avoir déjà expliqué le ridicule d'une telle logique mise dans la bouche de Socrate. 

C'est sur cette méthode que la philosophie et la société occidentale se sont construites, avec une telle fierté qu'aujourd'hui encore on fait l'éloge de ce paradoxe décomplexé. 

* Comme je ne sais rien, je vais vous démontrer que vous ne savez rien non plus. Le principe, chez les admirateurs de ce sophisme qu'ils portent au plus haut degrés de la philosophie, est de ramener chacun à admettre son ignorance;  ce faisant, ils reconnaîtront plus facilement la main invisible, une force supérieure et indéfinie qui contrôle à loisir l'intelligence collective. (Mais personne ne sait rien.) De là les systèmes autoritaires religieux ou athées, comme les surgeons du judaïsme et les gouvernements communistes qui ont tant été glorifiés par les peuples. 

Ps. Par la même occasion, à la suite de cette compréhension de la pensée grecque à son apogée, les projecteurs  sont pointés sur la bêtise de croire en des hommes supérieurs ou des maîtres qui sauraient mieux que les autres, telles que les discussions sur ce forum nous l'ont montré avec une ignorance débridée. 

il y a une heure, Maroudiji a dit :

Socrate savait qu'il ne savait rien mais il s'évertuait à démolir les certitudes des autres. Voilà une méthode bien savante...* Et cela en dépit de lui avoir déjà expliqué le ridicule d'une telle logique mise dans la bouche de Socrate. 

C'est sur cette méthode que la philosophie et la société occidentale se sont construites, avec une telle fierté qu'aujourd'hui encore on fait l'éloge de ce paradoxe décomplexé. 

* Comme je ne sais rien, je vais vous démontrer que vous ne savez rien non plus. Le principe, chez les admirateurs de ce sophisme qu'ils portent au plus haut degrés de la philosophie, est de ramener chacun à admettre son ignorance;  ce faisant, ils reconnaîtront plus facilement la main invisible, une force supérieure et indéfinie qui contrôle à loisir l'intelligence collective. (Mais personne ne sait rien.) De là les systèmes autoritaires religieux ou athées, comme les surgeons du judaïsme et les gouvernements communistes qui ont tant été glorifiés par les peuples. 

Ps. Par la même occasion, à la suite de cette compréhension de la pensée grecque à son apogée, les projecteurs  sont pointés sur la bêtise de croire en des hommes supérieurs ou des maîtres qui sauraient mieux que les autres, telles que les discussions sur ce forum nous l'ont montré avec une ignorance débridée. 

C'est dommage de penser qu'en retirant leur génie aux grecs, on glorifie les civilisations plus anciennes.

Et en effet, la révolution occidentale part sur une révolution de l'ignorance et non une révolution du savoir.

Au lieu de penser tout déjà savoir et donc ne plus rien découvrir, mieux vaut remettre en cause ce qu'on croit savoir et postuler que l'essentiel est à découvrir 

Une attitude qui fait de l'ancien sachant tout un vaste ignorant et du nouveau doutant un arpenteur de la connaissance 

Bien sur, quand on "sait tout", il est difficile de reconnaître qu'on ne "connait rien", une attitude dynamique emprunte d'humilité qui vous fait bien défaut.