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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, Voyageur, 69ans Posté(e)
Plouj Membre 106 503 messages
69ans‚ Voyageur,
Posté(e)
il y a 8 minutes, Enchantant a dit :

Bonjour Annalevine,

Vous me semblez très étrange comme individu ?

A la réflexion je me demande si vous n’avez pas un complexe de supériorité ?

Ou bien vous êtes convaincu de votre mission d’influenceur et de constater que vos discours n’ont pas les effets attendus sur la piétaille ?

Si les personnes ne correspondent pas exactement à vos idées ou convictions, nous sommes morts, c’est bien cela qu’il faut comprendre ? :D

C'est BHL ? Tu crois ??

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il est nécessaire de tenir même dans un environnement qui ruine tout espoir, tenir sans recourir à des représentations qui travestissent la réalité pour nous nourrir d’idées opiacées.

Regarder en face les représentations cosmiques actuelles qui promettent le néant,

Regarder en face le possible effondrement d’une civilisation occidentale et continentale européenne à l’intérieur même de son idéologie : jouir,

Regarder même en face la possible disparition de l’espèce,

Tenir en s’appuyant sur ce qui surgit en soi, source intarissable, mue par une réalité dont on ne sait rien, qui porte le désir de vivre et de se battre.

Il me revient l’image d’Irène en train de mourir , qui me regarde, et murmure animée par la violence russe et slave : je vivrai.

Il me revient l’image de la tombe d’ Anna, dans ce cimetière militaire, seule civile parmi les soldats, russe venue mourir là, dans un vallon normand, pendant que la branche française de la famille s’enfuyait devant les Allemands.

La violence du monde est le crible qui sépare ceux que l’esprit veut habiter de ceux qu’il veut quitter.

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  • 2 semaines après...
Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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La raison engendre les sciences exactes, qui reposent sur la physique et la chimie dont le langage sont les mathématiques. Les sciences exactes observent ce qui s’oppose inexorablement, ce qui existe, indépendamment de soi, dont il est impossible de ne pas tenir compte au risque de s’écraser contre le mur que l’on refuse de voir. Ce qui s’oppose ainsi, les hommes l’appellent : matière.

Selon la raison, la matière est régie par des lois immuables. Puisque nous sommes faits de matière ces lois s’imposent à nous, nous sommes donc déterminés. Bien sûr il est loisible d’épiloguer à l’infini sur l’origine des lois, sur l’existence même de la matière, il n’empêche qu’elles sont là et nous empoignent dans leur étreinte implacable.

La raison informe que la matière va à terme se désintégrer. L’univers ne pourra plus porter aucune vie.

Si donc je reçois en moi, sans peur, sans crainte, sans désir de nier ce qui s’avance, c’est-à-dire sans accorder une once de crédibilité à quelque sentiment que ce soit, la raison m‘informe que la vie n’a aucun sens.

Dans un monde dont la raison nous dit que la vie est un accident insensé, sans avenir, il s’agit néanmoins, pour les vivants, vivants bien malgré eux, il s’agit de vivre. Or vivre c’est aussi avoir le sentiment de vivre, et surtout avoir le désir de vivre. La matière nous tient ainsi par le sentiment, par le désir qu’elle nous inspire de vivre, après avoir instillé dans la masse moléculaire du cerveau le sentiment d’exister. Ce sentiment d’exister nous rend perceptif à d’autres sentiments, notamment la souffrance.

Pour lutter contre la souffrance la raison par l’intermédiaire de ses applications, notamment la technique, nous permet de nous immerger dans la jouissance. Il s’agit certes d’un sentiment, mais ne ne pouvons lutter contre le désir de vivre et le sentiment d'exister que par un autre sentiment, la jouissance.

 

Le sentiment fait alors irruption en affirmant la légitimité de la volonté de vivre. Cette affirmation est volonté. Le sentiment est donc volonté. Non pas volonté en exécution d’un attendu rationnel, mais volonté en tant qu’elle s’impose à soi. Cette volonté de vivre percute de plein fouet les attendus de la raison. Contre toute rationalité elle affirme que la vie est sens. Que donc il y a une fin qui n’est pas la destruction de la vie, qui n’est pas destruction. La vie affirme que la matière est dépassable, dans la durée. La volonté de vivre est donc insensée.

 

Ainsi s’affronte le sensé, fondé sur la Raison, qui pousse à la jouissance, et l’insensé, fondé sur la Volonté, qui pousse à donner sens. Ainsi le sens jaillit de l’insensé, comme l’univers jaillit du néant.


 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Les catégories propres à permettre des distinctions chez les humains dans la masse  de leurs comportements et de leurs sentiments ne sont pas adéquates lorsqu’elles sont nommées : spectateurs/acteurs.

Deux autres catégories paraissent plus efficaces dans la tentative d’ordonner la masse : jouisseur/combattant.

C’est l’opposition entre  le bonheur et le combat.

Entre l’hédonisme et la guerre. Et pour éviter ces catégories trop abstraites c’est l’opposition entre celui qui se réalise dans la jouissance ( le bonheur, le plaisir) et celui qui se réalise dans le combat.

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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La racisme est un sujet philosophique intéressant mais je m’aperçois que ce sujet ne peut pas du tout être traité de la même façon selon que l’on est soi-même objet du racisme ou pas. Je me rends compte à quel point c’est confortable d’être un Blanc occidental. Même quand un tel Blanc est l’objet d’un racisme il ressent ce racisme comme venant de quelqu’un qui de toute façon, dans son esprit, lui est inférieur. 
Mais là je dois face à la haine naturelle du Blanc occidental en tant que Slave russe, c’est à dire que je suis tenu comme un inférieur. 
C’est étrange comme expérience. Ce n’est en définitive pas tellement la haine du Blanc occidental qui est percutante c’est le fait que dans cette haine le Blanc occidental me prend pour un inférieur. Au moins maintenant je sais ce que c’est de subir le racisme des Blancs occidentaux.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Parfois certains dialogues du forum m’inspirent. Par exemple je me rends compte que beaucoup de personnes n’osent pas penser par elles mêmes. Elles ont besoin de penser la pensée des autres, et parfois c’est très  brillant, c’est synthétique, mais si on leur demande mais vous, vous avez une idée à vous sur la question, et bien non, ils n’en ont pas. Ils ont peur. Peur de paraître cons et empruntés. Du coup ils restent dans la pensée conventionnelle, celle de l’opinion ou encore celle de l’université. Osez penser sa propre pensée demande du caractère. 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Cette question du caractère me fait penser à certains dialogues de ma famille quand j’étais enfant. Souvent la discussion tournait au combat entre mon père, ingénieur chimiste, gérant de sociétés spécialisées dans certains domaines chimiques, et mon frère, physicien, qui excellait dans la recherche fondamentale. Et je percevais ainsi les choses : les deux hommes se battaient en recourant  à des pensées conventionnelles, différentes néanmoins selon leur aire d’action professionnelle. Puis soudain, au milieu de ce combat, ma mère intervenait ( elle aussi ingénieure chimiste mais versée désormais dans une religion mystique et un peu délirante). Elle disait une phrase et les deux hommes s’arrêtaient net. Ce qu’elle disait paraissait insensé. Mais les deux hommes la regardaient complètement sidérés. Et je me rendais compte que si l’un d’entre eux avait osé la contredire alors ça tournerait au drame passionnel. Elle lançait son regard tueur de russe sur les deux hommes. Et ils avaient peur. Ils s’inclinaient. Bien que l’intervention de ma mère paraissait sortir d’un monde complètement délirant. Ma mère me fascinait. Le caractère, putain, le caractère. C’était une femme qui pensait par elle même et qui n’en avait rien à foutre de la pensée conventionnelle.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Bien j’ai un peu de temps, je vais continuer ici l’étude de la conscience, c’est plus simple. Je ne vais pas reprendre toute l’étude déjà menée ici et je ne vais pas refaire toutes les citations. Pour moi tout ça c’est mémorisé.

Il était convenu d’appeler événements mentaux l’ensemble des pensées, sensations, douleur, plaisir, bref toutes les perceptions en ce qu’elles ont d’intériorité, la référence en l’occurrence étant l’étude de Joëlle Proust ( La nature de la volonté) chercheuse au CNRS. 

Le problème c’est comment commencer l’étude ? Et c’est là que c’est assez bordélique. Personne ne sait vraiment comment commencer sans s’embrouiller avec des phrases du genre : la conscience est la conscience de…

Il faut bien voir qu’il s’agit ici de partir d’événements conscients. Mais que veux dire événements conscients ? La seule chose dont on peut en dire c’est que ce sont des événements que l’on peut rapporter, que l’on peut communiquer à d’autres ou à soi. C’est en cela que ces événements sont conscients. Mais si on peut les rapporter c’est que l’on peut les observer. On peut dire qu’un événement mental conscient est un événement que « je » peux observer et constater et donc rapporter. La conscience devient alors la faculté de constater des événements subjectifs, observés par moi seul, certes, mais observés quand même, et rapportables.
Je ne sais pas si cette voie de recherche est opératoire mais on peut voir.  
Cela dit ce point de départ amène à s’interroger sur :  qui est l’observateur ? Les concepts du moi ou du  je apparaissent mais il me semble qu’il est possible pour le moment de passer outre cette question.

La question ne porte plus sur la conscience du coup mais sur les événements mentaux. Et c’est là que les neuros se battent : d’où viennent ces événements mentaux, où prennent ils place, et aussi cette question étrange mais posée avec insistance par certains scientifiques et pas des moindres : ces événements mentaux ne sont pas t ils pas tout simplement  des illusions ou quelques manifestations sans intérêt, allant jusqu’à dire que la conscience ne sert à rien ? 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Pour éclairer cette recherche je dois me poser cette question : quelle est mon intention quand je mène cette recherche ? Pourquoi la reprendre ? Parce que la question qui me tient est celle ci : quels sont les rapports entre le mental et le cérébral ? Est ce un rapport de causalité ? Tout porte à penser que le cérébral est cause du mental. Mais trop d’intuitions ( ou de désirs) portent à réfuter cette causalité. 

En fait la vraie question qui se pose et qui en définitive intéresse est celle ci : est ce que le mental peut agir sur le cérébral ? 

C’est cette question qui est cruciale. Qu’un événement mental qui paraît totalement immatériel puisse agir sur le cérébral qui est totalement matériel paraît inouï. C’est cette question là, à laquelle personne ne peut répondre pour le moment , sinon que par des certitudes impossibles à prouver qui intéresse chacun. 
 

Cela  dit il y a encore une troisième solution qui elle ne passe pas par la causalité c’est la notion de simultanéité. Il n’y a pas de causalité entre le cérébral et le mental il y a simultanéité, c’est à dire qu’un événement mental est simultané à un événement cérébral associé. C’est la thèse reprise par Joëlle Proust ( le mental et le cérébral sont deux faces d’un même socle). 

Maintenant que l’intention qui préside à l’étude est posée il est plus facile de mener cette étude.

Même  s’il n’y a pas de réponse encore possible face  à cette intention il est peut être possible après étude de construire une conviction, qui ne sera pas preuve bien sûr, mais il faut faire avec ce que l’on sait sur la question.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il est possible que la recherche du comment ? que je me pose, dans cette recherche du rapport entre le mental et le cérébral soit une importation de la censure ou du despotisme des idées dominantes conventionnelles, lesquelles imposent de ne jamais penser par soi même, mais toujours de penser comme il faut.

Mais ce despotisme du « comment » peut aussi venir tout simplement de moi-même dans une soumission excessive à la logique.

La soumission à la raison peut en effet devenir destructive. Le problème c’est : jusqu à quel point est il possible d’être dans la déraison ? 
 

Mais  la soumission à la raison peut aussi répondre à un désir de maîtrise. Maîtriser son environnement et soi-même est la forme usuelle et universelle de la volonté de puissance.
 

Accepter que l’irrationnel fasse irruption c’est prendre le risque de perdre le contrôle.

L’irrationnel peut prendre la forme ( sentimentale ou émotionnelle)  d’une venue en soi d’un être d’autre monde. 

En fait tout est question de confiance et de mesure : faire confiance à cet être qui fait irruption sans  le laisser évertir son ordre intérieur. 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il n’est pas si simple de parvenir à donner corps à sa propre pensée, à sa pensée intime. Il existe toujours une sorte de censure que nous nous appliquons en important en soi la pensée conventionnelle du moment. La difficulté est de déceler l’exercice de cette censure. 
L’intérêt  du forum c’est qu’il est possible de donner une incarnation à cette pensée-censure en l’observant chez les intervenants qui distribuent cette parole censure. En intervenant dans le forum il est possible de sortir de soi-même cette pensée censure en la localisant non plus en soi mais dans les autres. Cette expulsion permet de mieux lutter sans mobiliser son entourage réel. Le conflit est ainsi limité au forum dans lequel s’ébattent des « simulacres » comme l’écrivait PK.Dick. des simulacres, pas des êtres réels. Cela évite le conflit dans la vie réelle.

Cette utilisation est interessante car en voyant comment les autres pensent, c’est à dire en général en s’infligeant des conventions, il est possible dans ce spectacle de prendre conscience de ses propres conventions.  Et de les surmonter. 

Cela dit je fais donc du forum un lieu de conflit, ce que font du reste tous les autres simulacres du forum. Un dialogue sans conflit n’intéresse personne preuve que le forum est utilisé comme un laboratoire par tout le monde.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Si j’en reviens à l’étude de la conscience qui devient pour moi l’étude du mental j’ai donc le schéma suivant : il existe un observateur, « moi » ou « je » qui peut observer et surtout rapporter à soi-même et aux autres le contenu de ses observations, soit les événements mentaux, dans lesquels on retrouve pêle-mêle des événements aussi différents que : les pensées, les sensations, les émotions, les sentiments, le plaisir, la souffrance…

La conscience est alors définie comme la faculté pour ce « moi » ou ce « je » d’observer et de rapporter. On peut évidemment commencer à diverger en disant que l’observation n’est pas neutre, qu’elle est toujours intentionnelle, et plein de trucs comme ça. Mais il faut commencer par des concepts simples comme en maths.

L’ensemble des événements mentaux peut être divisé en deux sous ensembles, celui des sensations ( les cinq sens) événements dits de perception « extérieure » et celui des sentiments, émotions, souffrance, plaisir, que l’on peut étiqueter  commodément  sous le nom de « sentiments » dits de perception intérieure. Il est possible de se demander si la pensée ne devrait pas être classée dans un troisième sous ensemble. À voir.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 682 messages
Forumeur confit,
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il y a 15 minutes, Annalevine a dit :

Il est possible de se demander si la pensée ne devrait pas être classée dans un troisième sous ensemble.

Pour un participant qui a fait ses adieux définitifs au forum, je trouve que vous êtes encore très présent ? :D

Bon je vous charrie et vous taquine un peu, vous faites partie du décor comme chacun de nous du reste !

Cela dit, j’ai toujours du mal à suivre la finalité et le but de vos réflexions.

En quoi placer ou pas la pensée dans une troisième catégorie, change le problème ?

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Enchantant a dit :

Pour un participant qui a fait ses adieux définitifs au forum, je trouve que vous êtes encore très présent ? :D

Bon je vous charrie et vous taquine un peu, vous faites partie du décor comme chacun de nous du reste !

Cela dit, j’ai toujours du mal à suivre la finalité et le but de vos réflexions.

En quoi placer ou pas la pensée dans une troisième catégorie, change le problème ?

Vous me confondez avec @zenalpha? Je ne me rappelle pas d’avoir exprimé un adieu définitif, mais c’est possible. Le forum est intéressant, il est même très intéressant en ce qu’il est un lieu d’expériences qu’il est difficile de mener dans la vie réelle. A propos de @zenalpha, s’il nous lit, je lui dis : revenez ! En voici un qui a une sacrée présence quand il s’y met. Reviens donc zen. 
La finalité de mes réflexions ?  Votre question je la reformule ainsi quelle est votre intention ? Réponse : je ne sais pas, ce n’est pas arrivé dans le champ conscient !

Pour la pensée je trouve que c’est un événement mental particulier. Bon je me trompe peut être.

Maintenant  que j’ai posé mon cadre de recherche je relis Stanislas Dehaene ( le code de la conscience) et je m’aperçois qu’il nie totalement mes hypothèses. Le mental pour lui n’existe pas en soi, le mental est un simple effet du cérébral. C’est une sorte de production inutile. Mais lui, ce qu’il étudie, c’est le mécanisme cérébral de la conscience. Et si j’étais à sa place je nierai aussi l’existence du mental ou je ne ferai de cette existence qu’un effet, un déchet en quelque sorte, pour ne pas être emmerdé dans ma recherche purement scientifique. Au demeurant ses travaux sont vachement intéressants.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

En lisant la première fois le livre de Dehaene sur la conscience ( le code de la conscience) j’eus le sentiment qu’il n’avait rien dit de la conscience, sinon sa trace cérébrale dans le cerveau. En le relisant je m’aperçois que j’ai zappé dès le début de la lecture sur une déclaration qu’il fait et que je n’ai pas voulu voir.

Pour lui la conscience phénoménale, autrement dit la conscience dont chacun parle ici, en rayon philosophie, n’existe que comme manifestation résiduelle et inutile. Il brocarde et se moque des philosophes  qui affirment la singularité de cette conscience phénoménale. Cette conscience, c’est à dire l’ensemble des événements mentaux, pensées, sentiments etc. n’est rien d’autre qu’une production de l’activité cérébrale. Les états d’âme et même le sentiment du « moi » sont des phénomènes qu’il peut modifier comme il le veut en agissant sur le cérébral. Aussi se détourne t il du mental, manifestation inutile, sorte de déchet de production. 
La première fois que j’ai lu ça j’ai zappé. Trop violent. Mais surtout je n’avais pas compris ce qu’il disait. Il ne niait pas l’émotion, le sentiment, etc. Il disait que l’émotion, le sentiment, etc. existaient, mais seulement dans leurs manifestations cérébrales ( matérielles), leur trace mentale n’étant qu’un effet, une cause inutile, un déchet. 
Ce qui est en soi dingue puisque nous n’avons conscience ( nous sommes témoins de…) dans un premier temps que des phénomènes mentaux. Pourtant  son raisonnement se tient. Si le rapport entre l’activité  cérébrale et l’activité mentale est un pur rapport de causalité, sans rétroaction possible, alors oui ce que nous appelons par habitude conscience n’est qu’un effet, un déchet inutile.

Meme si ça me révolte il est pourtant important que je sois capable de faire mienne cette hypothèse, hypothèse qui affirme : nous sommes des machines, certes complexes, mais nous sommes quand même des machines. Rien d’autre. L’esprit n’existe pas sinon que comme manifestation résiduelle d’une activité matérielle. 

 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Partir de cette hypothèse ( ce que nous appelons conscience est une manifestation phénoménale sans intérêt) se heurte à quelques problèmes d’imagination. Nous avons trop le sentiment d’initier nos pensées à partir du mental. Comment se peut il qu’une pensée mentale ne soit en fait qu’un effet chimique ? Il est possible de vaincre  cette difficulté en imaginant un robot tellement perfectionné que nous ne pourrions pas détecter qu’il s’agit d’un robot ( on fait là une expérience de pensée). Le robot donc parlerait, pourrait même avoir des expressions faciales émotionnelles, serait doté de capteurs équivalents à nos sens, et d’un système de contrôle interne. Il serait donc totalement comme nous sauf qu’il ne serait pas encombré par le mental.

Et bien nous pourrions bien être aussi des robots, ou des machines, illusionnés par les manifestations mentales. L’objection : oui, mais nous n’aurions pas alors de sentiments est fausse. Nous aurions bien des sentiments et des émotions mais uniquement exprimés dans leur forme chimique ( ou physiques).

Au demeurant Greene nous explique bien le phénomène de l’émotion qui, lorsque nous en suivons le parcours physique et chimique conduit bien à l’action. Sans qu’il soit utile de recourir au mental. Le fait d’aimer quelqu’un est tout simplement le résultat du traitement d’informations innombrables, pouvant conduire à ce que les individus se retrouvent dans un même lit. L’étreinte finale n’a pas besoin de l’expérience mentale du plaisir pour avoir lieu. Les expériences mentales, la conscience donc telle que nous l’appelons n’a aucune utilité. 
 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Dans Homo Deus, une brève histoire du futur, Yuval Noah Harari fait le point sur le développement actuel des neuros : « les chercheurs ne savent pas de quelle façon une série de signaux électriques cérébraux parvient à créer des expériences subjectives » En résumé ils ne savent pas comment le mental est produit. Mais il apparaît de plus en plus que l’expérience subjective est un effluent, un déchet de « la mécanique cérébrale ». L’opposition à ce cantonnement de l’esprit dans le rayon « déchets » provient de cette erreur : pour les opposants la suppression du mental, du ressenti serait une perte d’information. Pas du tout répondent les scientifiques car si la faim ou la peur disparaissent comme ressentis ils existent toujours en tant que processus de la mécanique cérébrale. De même que Dehaene explique que la conscience continue à exister même si nous tenons nos divagations mentales sur la conscience comme des production de déchets, car la conscience existe en tant qu’activité propre à la mécanique cérébrale.

Harari poursuit : « mieux nous comprenons le cerveau plus l’esprit paraît superflu » « Si tout le système opère par des signaux électriques pourquoi avons nous besoin de ressentir la peur ? » sous entendu la peur continue d’exister sous sa forme cérébrale, il n’est pas besoin qu’elle existe en tant que ressenti. 
 

Ma propre opposition à ce classement de la rubrique « mental » ou « ressenti » dans le rayon « déchets » provenait de ma croyance que l’information provenait du ressenti. Pas du tout l’information n’est pas traitée par le mental, elle est traitée dans le cadre de la physique cérébrale. 
 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

L’erreur que j’ai faite jusqu’ici fut de croire que le ressenti engendrait en quelque sorte le sentiment. Alors que le ressenti, l’expérience subjective, n’est en fait qu’un produit, un déchet, un effluent. 
C’est pourquoi lorsque @Blaquièreattaqua le sentiment je fis une erreur : il attaquait en fait le ressenti, alors que je crus qu’il attaquait le sentiment. Mais nul ne peut nier le sentiment, il existe dans son développement cérébral, de la même manière que la pesanteur existe en physique.

Lorsque  je m’énerve cet énervement provient d’une croyance que je n’identifie pas d’abord comme une croyance : la croyance que le ressenti engendre le sentiment. Mais en vérité le sentiment fait partie de la physique cérébrale en tant que fait, réalité, donc l’attaque contre le sentiment est aussi vaine que l’attaque contre l’existence de la pesanteur

 Bien sûr ceux qui , ici, attaquent le sentiment, ne savent  pas, qu’en fait ils attaquent le ressenti.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
Yoann_ Membre 29 messages
Forumeur en herbe ‚ 42ans‚
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Le 25/02/2022 à 10:34, Annalevine a dit :

Il est nécessaire de tenir même dans un environnement qui ruine tout espoir, tenir sans recourir à des représentations qui travestissent la réalité pour nous nourrir d’idées opiacées.

Regarder en face les représentations cosmiques actuelles qui promettent le néant,

Regarder en face le possible effondrement d’une civilisation occidentale et continentale européenne à l’intérieur même de son idéologie : jouir,

Regarder même en face la possible disparition de l’espèce,

Tenir en s’appuyant sur ce qui surgit en soi, source intarissable, mue par une réalité dont on ne sait rien, qui porte le désir de vivre et de se battre.

Il me revient l’image d’Irène en train de mourir , qui me regarde, et murmure animée par la violence russe et slave : je vivrai.

Il me revient l’image de la tombe d’ Anna, dans ce cimetière militaire, seule civile parmi les soldats, russe venue mourir là, dans un vallon normand, pendant que la branche française de la famille s’enfuyait devant les Allemands.

La violence du monde est le crible qui sépare ceux que l’esprit veut habiter de ceux qu’il veut quitter.

J'aime ce point de vue que je partage. 

En effet si on prend du recul, les grands événements tragiques du moment apparaitront comme des épreuves qui nous ont fait évolué ( un peu comme le "ce qui ne me tue pas me rend plus fort" ).

Par exemple même si une catastrophe réduisait la population à 5000 individus en ce début de XXI siècle. Il fort probable que dans 100 000 ans, les quelques milliards d'humains n'en aient qu'un vague souvenir, une petite marche dans l'évolution de la civilisation.

Le 25/02/2022 à 10:34, Annalevine a dit :

Regarder même en face la possible disparition de l’espèce,

Je n'ai pas les mots pour expliquer cette phrase, mais ça me parle profondément. Quel est nôtre rôle? Quelle est notre responsabilité? Est-ce que notre point de vue est fatalement anthropocentrique? En considérant justement que l'univers est voué ( d'après les projections actuelles ) à devenir invivable, froid, opaque, inerte. Quelle est donc la conclusion de cette histoire ? 

Avoir un regard extérieur sur notre monde, c'est essentiel. Re-considérer le temps, l'histoire, l'univers, la mort, l'atome, la conscience, les mots, les émotions, mettre tout ça à plat et comprendre que ce ne sont que les premières pièces du puzzle.

 

 

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