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Annalevine

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 878 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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-- "Pour moi la France n'est qu'un hôtel"

-- "On peut imaginer, rêver d’un Jérusalem devenant capitale de la planète qui sera un jour unifié autour d’un gouvernement mondial. C’est un joli lieu pour un gouvernement mondial."

Jacques Attali

 

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 9 heures, Blaquière a dit :

-- "Pour moi la France n'est qu'un hôtel"

-- "On peut imaginer, rêver d’un Jérusalem devenant capitale de la planète qui sera un jour unifié autour d’un gouvernement mondial. C’est un joli lieu pour un gouvernement mondial."

Jacques Attali

 

Je pense que pour le monde il n'y a pas de capitale, toutes les nations en sont la capitale, et il se gouverne ainsi depuis tout le temps. Faire d'un lieu avec des cultures précises limitées, des religions précises limitées comme centre du monde n'en est pas la représentation.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Annalevine a dit :

Il peut m’apparaître parfois que mon désaccord avec mon interlocuteur réside dans la pensée. Un désaccord conceptuel donc.

Pourtant je me rends compte que le désaccord le plus souvent ne vient pas de la pensée mais de l’attitude culturelle.

Je parle à partir d’une culture différente, d’une civilisation différente.

Les Français  eux-mêmes sont divisés entre au moins deux « civilisations ».

Pour signifier cette différence culturelle je peux prendre l’exemple de la mise en forme des questions.

Il y a ceux qui vont ainsi questionner :

D’où viens-JE ?

Et ceux qui vont questionner ainsi :

D’où venons-NOUS ?

Il y a ceux qui questionnent ainsi :

Et maintenant que vais-JE faire ?

Et ceux qui questionnent ainsi

Et maintenant qu’allons-NOUS faire ?

Deux civilisations s’affrontent en France, la civilisation du JE, et la civilisation du NOUS.

Quand on sait d'où soi vient on sait d'où chacun vient, et quand on sait d'où chacun vient on sait d'où vient soi après pour ce qu'il s'agit de faire c'est soi la douleur soi l'indolore. Et comme je et nous ne s'affrontent pas car l'espoir est à que ce soit l'indolore pour tous.

 

 

Modifié par Boutetractyxreqs
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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Louria part de l’idée que le monde doit être réparé. Cette idée est une conséquence, si je me réfère à la genèse de sa pensée, d’une brisure originelle. 

Si je me dégage de cette genèse il reste cette proposition : le monde doit être réparé. Cette vision vise à restaurer la puissance tutélaire du monde qui est blessée. Louria donne à la réparation un sens étrange.

Libre à moi de donner à la réparation un sens moins périlleux que celui qu’il nous donne.

Mais  si je regarde mon action dans le monde ces huit dernières années ce fut bien une action ( sociale ) de réparation. Cette action dont le sens m’échappait prend sens dans la vision de Louria. 

Pourtant le sens , en ma conscience, reste inachevé. En réparant l’esprit blessé de dizaines d’adolescents, en les accompagnant sans cesse dans leur parcours scolaire heurté, qui en vérité  tentai-je de réparer ?  La puissance tutélaire blessée ? 
 

En tout cas oui mon action fut une action de réparation, cela je ne l’avais pas discerné.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 878 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Boutetractyxreqs a dit :

Je pense que pour le monde il n'y a pas de capitale, toutes les nations en sont la capitale, et il se gouverne ainsi depuis tout le temps. Faire d'un lieu avec des cultures précises limitées, des religions précises limitées comme centre du monde n'en est pas la représentation.

C'est aussi mon avis.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

C’est la première fois que je sors dans le jardin, sur l’arrière, depuis l’automne. Sans même m’en rendre compte. Tout en pensant à la « réparation ». Il y a les poteaux qui soutiennent la glycine à redresser, des arbustes que j’aurais dû tailler, les grenades éclatées qui pourtant gardent encore quelques grains, les oiseaux aussi sont là...un coup d’œil sur la toiture, la lucarne  semble avoir un peu gonflée sur l’un de ses jambages. Le parfum entêtant et envahissant des coronilles.

La réparation... Au début je voyais les choses avec le sentiment lumineux que j’allais transmettre. Je voulais transmettre aux ado déshérités, issus de familles riches ou modestes, peu importe, mais des ado en déshérence, exclus du système scolaire, incapables de suivre les cours privés de qui que ce soit.

Puis je me suis rendu compte que j’étais loin de la transmission de savoirs, qu’il me fallait des heures durant être attentif à ces jeunes, gagner leur confiance, partir à la recherche de leur défaut de raisonnement, il me fallait réparer leur mental.
 

Parfois j’essayais de donner ce sens valorisant pour moi : je les sauve. Mais non, ce terme, sauver, état décidément grandiloquent. 

Je n’ai fait que tenter de réparer leur mental. Et cela m’ a épuisé. Épuisé à un point extrême. 

Cela fait un an que j’ai arrêté et je vois bien que je n’ai plus l’énergie. Réparer le mental de ces ado abimés est difficile. 

Louria a raison : il est nécessaire de réparer ce que le monde a abîmé. Mais le sens qu’il donne à cette entreprise me paraît trop poétique. Je veux bien croire qu’il existe une puissance tutélaire blessée. Mais cet imaginaire émouvant ne peut pas me suffire.

La cousine de Londres transportée hier à l’hôpital va mieux. Le coronavirus l’épargnera in fine. J’en suis heureux. Cet autre cousin, à Paris,  est en réa. Les probabilités qu’il y reste sont élevées. 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)

18 - Les mortels habitent alors qu'ils sauvent la terre ? pour prendre le mot « sauver » dans son sens ancien que Lessing a encore connu. Sauver (retten) n'est pas seulement arracher à un danger, c'est proprement libérer une chose, la laisser revenir à son être propre. Sauver la terre est plus qu'en tirer profit, à plus forte raison que l'épuiser. Qui sauve la terre ne s'en rend pas maître, il ne fait pas d'elle sa sujette : de là à l'exploitation totale, il n'y aurait plus qu'un pas.

(Bâtir habiter penser - Heidegger)

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Groenland a dit :

18 - Les mortels habitent alors qu'ils sauvent la terre ? pour prendre le mot « sauver » dans son sens ancien que Lessing a encore connu. Sauver (retten) n'est pas seulement arracher à un danger, c'est proprement libérer une chose, la laisser revenir à son être propre. Sauver la terre est plus qu'en tirer profit, à plus forte raison que l'épuiser. Qui sauve la terre ne s'en rend pas maître, il ne fait pas d'elle sa sujette : de là à l'exploitation totale, il n'y aurait plus qu'un pas.

(Bâtir habiter penser - Heidegger)

Le mot "sauver" est abondamment employé dans le monde religieux. On y emploie souvent le mot "salut". Chercher le salut. En philosophie aussi ce mot, "salut", est employé. Luc Ferry écrit que la philosophie permet de trouver le salut sans Dieu. Je trouve cette façon de parler très grandiloquente. Je me garde de ce mot. Je le trouve un peu prétentieux. Le mot "réparer" me convient mieux, il est plus fin, plus humain aussi, et surtout il correspond mieux à la réalité vécue.

Vous devriez forger vous-même le sens des mots, au lieu d'aller en chercher le sens chez tel ou tel penseur. Croyez en vous. En votre capacité, en votre puissance à enfanter le sens. Restez critique devant tout prophète, même s'il s'appelle Heidegger,  et même si Dieu lui-même vous apparaissait, encore restez critique avec Lui.

Jacob lutta bien contre l'ange toute une nuit, il n'en subit pas pour autant un châtiment !

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 16 minutes, Annalevine a dit :

Le mot "sauver" est abondamment employé dans le monde religieux. On y emploie souvent le mot "salut". Chercher le salut. En philosophie aussi ce mot, "salut", est employé. Luc Ferry écrit que la philosophie permet de trouver le salut sans Dieu. Je trouve cette façon de parler très grandiloquente. Je me garde de ce mot. Je le trouve un peu prétentieux. Le mot "réparer" me convient mieux, il est plus fin, plus humain aussi, et surtout il correspond mieux à la réalité vécue.

Vous devriez forger vous-même le sens des mots, au lieu d'aller en chercher le sens chez tel ou tel penseur. Croyez en vous. En votre capacité, en votre puissance à enfanter le sens. Restez critique devant tout prophète, même s'il s'appelle Heidegger,  et même si Dieu lui-même vous apparaissait, encore restez critique avec Lui.

Jacob lutta bien contre l'ange toute une nuit, il n'en subit pas pour autant un châtiment !

Excellent rappel à l'ordre ! Je suis en effet actuellement tout ébloui par le prophète Heidegger. 

Au risque de vous agacer mais j'ai souvent pensé que des philosophes comme Heidegger ou Nietzsche par exemple n'expriment au fond que l'esprit et la culture de leur terre natale.

Peut-on imaginer que Heidegger aurait toujours eu cette philosophie qu'on connaît s'il n'aurait pas été allemand/catholique/né en 1900~ ? N'est-ce pas cette langue, l'allemand, qui fait de Heidegger sans surprise le prophète du "Dasein" ?

Je pense qu'il n'y a pas meilleure façon de connaître l'âme d'un peuple que de lire ses philosophes et poètes.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 281 messages
Mentor‚ 33ans‚
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Il y a une lecture différente du rôle de l'apocalypse dans le corpus chrétien, différente de celle attentiste présentée ici. C'est que le présent soit saisi dans cette perspective finale du "retour", mais non pas comme une destination pour un aller-vers ou un laisser-venir mais comme un regard qui tombe du divin sur le présent, une pénétration dans toute présence de cet enjeu final et concrètement ce par le jugement que le chrétien porte sur ce qui l’entoure. Celui-ci ne doit pas juger des choses et organiser sa vie selon les critères du monde mais selon les critères divins exprimés dans l'apocalypse. C'est une puissance verticale.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Groenland a dit :

Excellent rappel à l'ordre ! Je suis en effet actuellement tout ébloui par le prophète Heidegger. 

Au risque de vous agacer mais j'ai souvent pensé que des philosophes comme Heidegger ou Nietzsche par exemple n'expriment au fond que l'esprit et la culture de leur terre natale.

Peut-on imaginer que Heidegger aurait toujours eu cette philosophie qu'on connaît s'il n'aurait pas été allemand/catholique/né en 1900~ ? N'est-ce pas cette langue, l'allemand, qui fait de Heidegger sans surprise le prophète du "Dasein" ?

Je pense qu'il n'y a pas meilleure façon de connaître l'âme d'un peuple que de lire ses philosophes et poètes.

Par la seule lecture d’un écrit que pensez-vous connaître de l’autre ? 

Mais il y a un moyen de vérifier votre hypothèse d’une possible connaissance de l’autre par le seul écrit, c’est d’observer ce qui se passe sur le forum. Pensez-vous connaître quelque chose de moi par le truchement de mes écrits ? Puis- je prétendre connaître quelque chose de vous par le truchement de vos écrits ? 


Quand nous abordons l’autre par le seul écrit nous ne pouvons prétendre connaître par ce seul moyen quoi que ce soit de l’autre.

Croyez-vous connaître quelque chose de Heidegger en lisant ses œuvres ? Ce que vous penserez connaître de lui par le seul truchement de son œuvre écrite  ne sera qu’une représentation de votre imaginaire.

Ce que les gens pensent de l'autre, ici, sur le forum, ne sont que des constructions de leur imaginaire. 


Ce sont nos imaginaires qui se côtoient ici. 

C’est d’ailleurs passionnant et cela le reste tant que nous savons que ce sont nos simulacres qui mènent ensemble la danse ici.

En écrivant ici nous entrons en relation avec notre propre imaginaire stimulé, nourri parfois par ce que nous imaginons être l’autre.

C’est idem pour vous et Heidegger. Vous imaginez le personnage de Heidegger, vous imaginez le sens du dasein, vous imaginez l’Etre. 

Ce n’est pas Heidegger qui vous ébloui c’est ce que vous imaginez qu’il est. Vous êtes ébloui par votre propre imaginaire qui se révèle à vous sous la stimulation des écrits de cet homme, écrits qui jouent le rôle de l’agitateur chimique. Heidegger n’est que le messager d’une puissance tutélaire qui se révèle à vous. Maintenant ce qu’il faudrait c’est que vous parveniez à sortir du fétichisme des mots, comme le mot dasein, pour en trouver le sens, celui que cette puissance tutélaire a déposé en lui, en ce mot, pour vous. Sens dont il est possible et même probable qu’il n’a aucun rapport avec le sens que lui donna Heidegger.

Nous commençons par connaître quelque chose de l’autre quand nous commençons par connaître quelque chose de son action dans le monde. Nous commençons par connaître quelque chose de l’autre ici quand cet autre nous dévoile son action dans le monde, bref quand il nous parle de lui ( ou d’elle).

 

 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
il y a 16 minutes, Annalevine a dit :

Par la seule lecture d’un écrit que pensez-vous connaître de l’autre ? 

Mais il y a un moyen de vérifier votre hypothèse d’une possible connaissance de l’autre par le seul écrit, c’est d’observer ce qui se passe sur le forum. Pensez-vous connaître quelque chose de moi par le truchement de mes écrits ? Puis- je prétendre connaître quelque chose de vous par le truchement de vos écrits ? 


Quand nous abordons l’autre par le seul écrit nous ne pouvons prétendre connaître par ce seul moyen quoi que ce soit de l’autre.

Croyez-vous connaître quelque chose de Heidegger en lisant ses œuvres ? Ce que vous penserez connaître de lui par le seul truchement de son œuvre écrite  ne sera qu’une représentation de votre imaginaire.

Ce que les gens pensent de l'autre, ici, sur le forum, ne sont que des constructions de leur imaginaire. 


Ce sont nos imaginaires qui se côtoient ici. 

C’est d’ailleurs passionnant et cela le reste tant que nous savons que ce sont nos simulacres qui mènent ensemble la danse ici.

En écrivant ici nous entrons en relation avec notre propre imaginaire stimulé, nourri parfois par ce que nous imaginons être l’autre.

C’est idem pour vous et Heidegger. Vous imaginez le personnage de Heidegger, vous imaginez le sens du dasein, vous imaginez l’Etre.

Vous confondez réalité et imaginaire.

Nous commençons par connaître quelque chose de l’autre quand nous commençons par connaître quelque chose de son action dans le monde. Nous commençons par connaître quelque chose de l’autre ici quand cet autre nous dévoile son action dans le monde.

 

 

Certes, ce que vous expliquez semble être juste. Il est vrai qu'on ne peut réellement connaître quelqu'un que sur ces dires et/ou pensées. Ô combien il est vrai qu'entre ces trois choses que sont la pensée, la parole et l'action il existe très souvent un fossé immense.

Cependant, ce n'est pas pour faire l'éloge de qui que ce soit mais je voulais au final mettre en lumière deux écoles différentes sur la vision qu'on a de l'être humain : "Je suis une substance pensante" et "Je suis l’Être-le-là".

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Membre, Doctor feel good, 58ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
58ans‚ Doctor feel good,
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"Christ est ressuscité", en vérité Jésus a remplacé le bien et le mal par le bon et la souffrance.

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Il y a toujours dans ces débats entre matérialisme et idéalisme quelque chose qui me paraît puéril. L’idéaliste affirme que l’esprit crée la matière.  Le matérialiste affirme que la matière crée l’esprit... débats vains depuis que le concept même de matière a explosé en vol et que le concept de réalité inaccessible à l’homme s’impose même chez les  non- croyants  un peu instruits.

Il fut un temps où le matérialisme était décliné dans ses variantes, le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, etc, le matérialisme venait à l’appui du marxisme. Le matérialisme annonçait un nouveau monde social débarrassé de l’idéalisme religieux bourgeois destiné lui à figer les rapports de classe.

Le matérialisme a fini par s’effondrer avec Lénine et même par s’abîmer avec Staline.

Aujourd’hui le matérialisme a complètement dégénéré : il ne s’agit plus que d’une arme de guerre de type idéologique destinée à briser les dieux et les rêves des croyants. Il ne construit plus rien, il fait la guerre à l’Autre, celui qui n’est pas matérialiste. Le matérialiste rejoint ainsi le christianisme et l’Islam dans leur intolérance. L’athée fait la guerre au croyant, il est tout content, l’athée, de travailler au meurtre de la croyance de l’autre . Ainsi le matérialiste et l’athée ne se déterminent plus que comme Violence, violence faite à un autre. 

Il est pourtant possible de penser que le Dieu de l’autre n’existe pas sans devenir athée. Mais ça,  ça dépasse les petits esprits.

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Membre, Doctor feel good, 58ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
58ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)
Le 14/04/2020 à 17:02, Annalevine a dit :

Il y a toujours dans ces débats entre matérialisme et idéalisme quelque chose qui me paraît puéril. L’idéaliste affirme que l’esprit crée la matière.  Le matérialiste affirme que la matière crée l’esprit... débats vains depuis que le concept même de matière a explosé en vol et que le concept de réalité inaccessible à l’homme s’impose même chez les  non- croyants  un peu instruits.

Il fut un temps où le matérialisme était décliné dans ses variantes, le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, etc, le matérialisme venait à l’appui du marxisme. Le matérialisme annonçait un nouveau monde social débarrassé de l’idéalisme religieux bourgeois destiné lui à figer les rapports de classe.

Le matérialisme a fini par s’effondrer avec Lénine et même par s’abîmer avec Staline.

Aujourd’hui le matérialisme a complètement dégénéré : il ne s’agit plus que d’une arme de guerre de type idéologique destinée à briser les dieux et les rêves des croyants. Il ne construit plus rien, il fait la guerre à l’Autre, celui qui n’est pas matérialiste. Le matérialiste rejoint ainsi le christianisme et l’Islam dans leur intolérance. L’athée fait la guerre au croyant, il est tout content, l’athée, de travailler au meurtre de la croyance de l’autre . Ainsi le matérialiste et l’athée ne se déterminent plus que comme Violence, violence faite à un autre. 

Il est pourtant possible de penser que le Dieu de l’autre n’existe pas sans devenir athée. Mais ça,  ça dépasse les petits esprits.

... le Dieu ne peut être pensé que dans un esprit communautaire, c'est à cela que l'athée fait la guerre, non pas au dieu de l'autre mais à son appartenance. Les états en s'appropriant la filiation se sont appropriés l'appartenance de l'individu. Reste à celui-ci, s'il l'estime, de se construire une place au sein d'une communauté religieuse pour se trouver des racines autres que matérielles....

 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Je vais continuer ici mon travail sur le Néant, tel que traité par Heidegger.

Je suis toujours dans la surprise en venant ici. La différence entre les foromeurs et moi c'est que je suis toujours dans le Travail, eux non. Pourquoi pas d'ailleurs. Chacun utilise le forum à sa convenance.

Quand je travaille, j'ai toujours un Autre, en vue. Je travaille ainsi tous les jours, en ayant un interlocuteur, un récepteur, la personne, réelle,  à qui finalement je transmets mon travail. Cela se passe bien sûr hors du forum, dans ma vie réelle.

Mais parfois je travaille, ou j'ai le désir de produire un travail, avec personne (de réel) comme récepteur. Or dans ce cas là je remarque que mon travail est approximatif, qu'il n'a pas la qualité du travail que je fournis en pensant qu'il existe un interlocuteur réel qui reçoit ce travail.  Le forum opère cette magie : un Autre, réel,  apparait. Mais cet autre je ne parviens jamais à le discerner, à lui donner une incarnation. Ce que j'ai remarqué, par expérience, c'est qu'aucun formeur, apparemment, ne peut incarner cet Autre. Je me dis : je m'adresse forcément à quelqu’un qui est sur le forum. Et bien non ! Je m'adresse à un Autre qui devient réel parce que le forum est réel, mais cet Autre ne peut pas s'incarner.

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Qu’est-ce-que le néant ?Ainsi interroge Heidegger. Immédiatement il relève la contradiction. Le Néant est...quoi ? Comment peut on dire que le Néant est... (quoi que ce soit ) puisque en écrivant qu´il est (quoi que ce soit) nous en faisons un étant. Or le Néant est exploré comme n’étant pas un étant. Puisqu’il n’est pas possible de faire du néant un objet, un : il est... il n’est donc pas possible de parler du néant ( j’abandonne la majuscule).

Il y a dans ce raisonnement de Heidegger quelque chose d’absurde. En effet il faut bien qu’a priori il parte de l´idée que le néant n’est pas un étant pour affirmer qu’il n’est pas ceci ou cela. 

Heidegger traite cette absurdité ainsi : l’entendement ( la faculté de produire des concepts selon Kant, la faculté de raisonner fondée sur la logique dira-t-on couramment) ne peut pas traiter du néant en raison du principe de non contradiction propre à la logique : une chose ne peut pas être et ne pas être. Or le néant ouvre inévitablement sur cette contradiction logique : le néant est et le néant n’est pas dès lors qu’il est traité dans le cadre de l’entendement. En effet si nous posons la question qu’est-ce-que le néant ? La réponse doit ainsi commencer : le néant est ... ( ceci ou cela). Mais le néant ne peut pas être ceci ou cela car le néant n’est pas. Donc dans le cadre de l’entendement le néant est et le néant n’est pas.  Cette contradiction nous informe que le néant ne peut pas être traité dans le cadre de l’entendement, c’est à dire dans le cadre de la pensée.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Mais à vrai dire il n’y a pas que le néant qui n’est pas du ressort de l’entendement il y aussi l’Etre, la chose en soi, l’En Sof de Louria, etc. Il existe toute une famille de mots qui interroge. Qu’ont de commun toutes ces « réalités » ? Elles sont hors de toute causalité matérielle. Avec ces notions nous tentons d’aborder un domaine soustrait de la loi de la causalité matérielle (observable). 
C’est pour cela que la chose en soi de Kant a soulevé tant de problèmes. À vrai dire moi même je me suis planté avec cette notion. Pour moi la chose en soi était la cause invisible et inconnaissable du phénomène. Sauf que si quelque chose est cause d’une réalité matérielle, elle devient scientifiquement connaissable, au moins en partie, on peut s’en faire une idée, par induction. Donc la chose en soi ne peut pas être cause de quoi que ce soit. Pas même du phénomène. Mais alors comment peut on parler d’une chose qui n’est cause de rien ? Comment parler du néant ? De l’être ? De l’En Sof ? Justement on ne peut pas en parler. Ou plutôt : on ne peut pas les définir. Mais est ce que ces réalités n’ont vraiment aucune action, ne sont causes  de rien ?  Si ces réalités ne sont cause de rien alors quel est l’intérêt de supposer leur existence ? En fait elles sont bien causes de quelque chose mais pas dans l’ordre de la pensée. À part la chose en soi de Kant, abondamment critiquée d’ailleurs, par les plus grands philosophes, car la chose en soi paraît être une cause matérielle qui se nie elle-même, un subterfuge  qui permet à Kant de ne pas sombrer dans l’idéalisme pur.
 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Heidegger mentionne le néant vulgaire, celui dont on parle couramment : « le néant est la négation radicale de la totalité de l’étant. » Mais il faut d’abord que soit donnée la totalité de l’étant, puis il faut la soumettre à la négation radicale. Mais il n’est pas possible de penser la totalité de l’étant car nous ne pouvons penser ( connaître par la pensée) que des objets finis. Nous ne pouvons pas penser le monde dans sa totalité. Markus Gabriel fait une démonstration de cette impossibilité. Penser le monde dans son ensemble suppose que nous observons le monde, que nous nous tenons à l’extérieur du monde. Donc le monde que nous observons n’est pas la totalité du monde puisque nous nous tenons à l’extérieur du monde ( nous observons la totalité des étants privée des étants que nous sommes). 
On peut néanmoins imaginer le monde dans son ensemble, puis imaginer la négation du monde mais alors nous accédons au néant vulgaire, celui des discussions philosophiques courantes : le néant imaginé. Mais le néant imaginé n’est pas le néant réel.

Heidegger écrit alors que certes nous ne pouvons pas saisir l’ensemble de l’étant, mais comme nous sommes à l’intérieur de l’étant dans son ensemble ( nous sommes dans le monde) ce dernier nous est : DÉVOILÉ d’une manière ou d’une autre. Il écrit : « une différence essentielle intervient entre saisir l’ensemble de l’étant en soi et se sentir au milieu de l’étant en son ensemble. Le premier terme marque une impossibilité de principe. Le second, un événement continuel en notre Dasein » ( notre Dasein : notre existence).

Ce  qu’il écrit là est crucial pour comprendre la suite : l’étant dans son ensemble ne peut pas être pensé, ni connu, mais il peut nous être dévoilé : cela demande évidemment une explication. Ensuite Heidegger introduit la notion : d’événement, notion qui demande aussi à  être précisée.

 

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 075 messages
Mentor‚ 34ans‚
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J'ai le sourire! J'ai hésité, mais il valait mieux que je vous lise après avoir écris! Oui, je viens d'écrire sur la compréhension des mots, et ce que vous écrivez à un sens particulier pour moi! Ha! les points de vue, la jonglerie des concepts, le ballet des mots, tout ces petits trucs qui semblent si concrets et qui au final ne sont qu'une fine couche de glace sous nos pieds hésitants...

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