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Annalevine

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 067 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

Et si l'esprit n'était qu'une fiction ?

On tomberait sur cette bêtise peut-être vraie que "la réalité dépasse toujours la fiction..."

(Moi non plus : je ne sais pas pourquoi je dis ça !)

Quand Hidegger, grâce à son angoisse a fait le vide, il tombe sur le néant face auquel surgit l'être intuitivement. Comme une évidence. Ne s'agit-il pas ici encore du cogito ?

C'est vrai que devant son angoisse du néant lui serait surgit l'idée de l'être intuitivement 

Je ressens ça quand devant une assiette vide me monte l'idée du steack haché frites.

Maintenant que du néant surgisse l'être me semble être intuitivement aussi idiot que d'attendre un réel steack haché frites devant mon assiette 

C'est un menu de philosophes qui aiment l'idée de l'être haché plus que l'existence du steack frites haché.

L'existence précède l'essence et pour preuve à la pompe ya toujours un type pour devoir faire le plein 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

@Ambre Agorn

Bonjour Ambre,

Je vois ce que vous me signifiez. La transmission. Je prends de Heidegger ce dont j’ai besoin, j’épure ce que je peux lire de lui, et ce que j’en tire vous le prenez et le faites vôtre sans doute en l’épurant, à votre tour, pour le transmettre, à votre tour. Vous épurez la parole de l’autre en utilisant le tamis de vos propres expériences.

Cette vision que vous avez de la transmission est peu courante dans la pensée dominante, celle qui est enseignée dans les universités, je parle de la pensée du domaine littéraire ou philosophique qui n’est en définitive qu’une sophistique (un art du langage, qui doit tout à la vie « pensée » et rien à la vie « vécue »).

La transmission pour vous, si je vous saisis bien, est toujours colorée de la teinte apportée par l’individu qui transmet. C’est cette coloration qui est l’amendement essentiel de toute transmission vivante. Cela je m’en rends compte en prenant considération de ce que vous m’écrivez.

En vous lisant je vois combien vous y mettez du vôtre, et ce vôtre, qui vous appartient, est essentiel à une transmission vivante. Le rationaliste ne connaît que la transmission qu’il appelle objective, scientifique, c’est à dire épurée de toute coloration liée à la personne singulière. Il pense que la singularité gêne la réflexion alors que la singularité est elle-même un universel.

Vous êtes vous-même dans le sentiment quand vous communiquez avec moi. Vous me faites partager votre sentiment, et ce sentiment partagé devient connaissance. Une autre connaissance que la connaissance apportée par la seule pensée. Vous vous donnez à ma connaissance, à laquelle je ne peux accéder que par le sentiment que vous éveillez en moi, pour vous.


 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

En lisant hier quelques interventions sur le forum je me suis rendu compte à quel point nombreux, et moi-même aussi parfois, tombent dans une pensée conventionnelle sans même s'en rendre compte.

Ainsi je lisais ceci "j'aime la musique classique parce qu'elle me donne du plaisir". Est-ce qu'il m'est déjà arrivé de parler ainsi ? Oui sans doute. C'est tellement trivial pourtant de parler ainsi. C'est la force de la pensée dominante, freudienne, qui finit par s'emparer de nos esprits. Tout ramener au plaisir c'est ni plus ni moins qu'une forme d'aliénation de la pensée. Il est si difficile de se débarrasser des lieux communs. Cette soumission à la pensée commune résulte de ce fait que nous ne prenons même plus la peine d'habiter nos pensées.

J'aime aussi la musique classique. Est-ce que c'est parce que j'y trouve du plaisir ? Est-ce la quête du plaisir qui me fait écouter de la musique  classique ? Est-ce la quête du plaisir qui me fait fréquenter telle femme ou tel homme ? Bien sûr que non. Le plaisir, qui n'est d'ailleurs pas toujours au rendez vous, est un résultat, une conséquence. Ce n'est pas la cause. Le plaisir résulte de l'amour, ce n'est pas l'amour qui résulte du plaisir. Comment avons-nous réussi à parler ainsi, aussi "bêtement"? Le freudisme et ses dégâts. Le freudisme et la pensée simpliste et triviale qu'il véhicule.

 

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
il y a 53 minutes, Annalevine a dit :

En lisant hier quelques interventions sur le forum je me suis rendu compte à quel point nombreux, et moi-même aussi parfois, tombent dans une pensée conventionnelle sans même s'en rendre compte.

Ainsi je lisais ceci "j'aime la musique classique parce qu'elle me donne du plaisir". Est-ce qu'il m'est déjà arrivé de parler ainsi ? Oui sans doute. C'est tellement trivial pourtant de parler ainsi. C'est la force de la pensée dominante, freudienne, qui finit par s'emparer de nos esprits. Tout ramener au plaisir c'est ni plus ni moins qu'une forme d'aliénation de la pensée. Il est si difficile de se débarrasser des lieux communs. Cette soumission à la pensée commune résulte de ce fait que nous ne prenons même plus la peine d'habiter nos pensées.

J'aime aussi la musique classique. Est-ce que c'est parce que j'y trouve du plaisir ? Est-ce la quête du plaisir qui me fait écouter de la musique  classique ? Est-ce la quête du plaisir qui me fait fréquenter telle femme ou tel homme ? Bien sûr que non. Le plaisir, qui n'est d'ailleurs pas toujours au rendez vous, est un résultat, une conséquence. Ce n'est pas la cause. Le plaisir résulte de l'amour, ce n'est pas l'amour qui résulte du plaisir. Comment avons-nous réussi à parler ainsi, aussi "bêtement"? Le freudisme et ses dégâts. Le freudisme et la pensée simpliste et triviale qu'il véhicule.

 

Mais bon sang, le plaisir n a ni la fixité, ni l autorité d une Loi !!!

Le plaisir est un état !!!! Une sensation, un sentiment, il ne passe donc pas par le mental et la conscience, il touche le domaine du coeur..voire de l âme !!!. il est libre à chacun et non dogmatique.. si le vôtre s'appuie sur d autres principes, libre à vous, mais respectez au moins le plaisir des autres.

Chacun prend son plaisir où il le trouve et heureusement encore !!!!

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 20/03/2020 à 11:37, zenalpha a dit :

C'est vrai que devant son angoisse du néant lui serait surgit l'idée de l'être intuitivement 

Je ressens ça quand devant une assiette vide me monte l'idée du steack haché frites.

Maintenant que du néant surgisse l'être me semble être intuitivement aussi idiot que d'attendre un réel steack haché frites devant mon assiette 

C'est un menu de philosophes qui aiment l'idée de l'être haché plus que l'existence du steack frites haché.

L'existence précède l'essence et pour preuve à la pompe ya toujours un type pour devoir faire le plein 

Tu ne penses pas que Heidegger a passé sa vie à craindre la mort ?

Son angoisse le renvoyait au silence, à la peur..il fuyait en fait sa réalité d ombre dans ce qu elle avait de plus vil et obscure  il a passe sa vie a essayer de conjurer la mort, à la tenir en échec..il était obsédé par la mort comme une menace qui pesait sur lui 

Ce "rendez vous avec lui même" il le redoutait..il n y trouvait aucun sens, il cherchait à le penser.. à le préparer.

La fuite de la mort est une reconnaissance de la mort. Et l angoisse amène le Dasein auprès de lui même. Cette angoisse se transforme en peur, en faiblesse, en fuite 

Il anticipait la mort en l attendant...il la devançait en pensant et en espérant l éloigner..mais en fait, il renonçait à lui même.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 856 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Ne faudrait-il pas considérer l'Être (selon la démarche de Heidegger) comme le "centre de gravité" (vide)  de tous les étants ? Juste le point de vue, d'observation du Dasein. L'angoisse naissant en réalité de ce vide, de ce néant...

De même que toutes les planètes tournent autour non pas du soleil mais du centre de gravité du système solaire qui n'est rien, en soi mais uniquement défini par toutes les masses du soleil et des planètes. Ce n'est qu'une métaphore. Mais qui permet d'imaginer qu'une structure complexe comme notre esprit n'est pas qu'un empilement qu'une somme d'éléments, mas un tout. Que ce tout soit appelé notre Être, pourquoi pas. Bien que dans un espace réduit, (et un moment précis), il est nulle part et partout. Il est sa/cette structure.

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Membre, 57ans Posté(e)
landbourg Membre 2 074 messages
Forumeur expérimenté‚ 57ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

il est nulle part et partout. Il est sa/cette structure.

Oui ce rien qui est beaucoup.

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

...Mais qui permet d'imaginer qu'une structure complexe comme notre esprit n'est pas qu'un empilement qu'une somme d'éléments, mas un tout. Que ce tout soit appelé notre Être, pourquoi pas.

C'est une vision Nietzschéenne de l'être, plus précisément je pense que ce que tu écris là est la définition même de la volonté de puissance qui est un tout un ensemble de pulsions qui est (doit être ) structurée suivant une certaine direction.

Mon impression c'est que l'être chez Heidegger est un concept  métaphysique et un peu mystique. D'ailleurs c'est pour cela que les nazi n'ont pas aimé Heidegger car sa philosophie était trop mystique à leurs goût, ils ont préféré Nietzsche qui leur semblait plus facile à comprendre mais qu'en réalité ils n'avaient pas compris non plus...

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Il est d’autant plus difficile de se dégager des habitudes de penser qu’elles sont observées et transmises par nos enseignants et même nos penseurs reconnus. Il est nécessaire de garder toujours un esprit critique, envers tout penseur, fut-il reconnu par toute la communauté.

Moi aussi, par manque de prudence, par manque d’attention, je finis par tomber dans ce naturalisme commun qui, sans que l’on s’en rende compte, fait équivaloir les processus neuronaux avec les processus mentaux.

Quand on m’explique que l’émotion part d’une zone archaïque du cerveau pour venir inonder le champ conscient, je tombe dans l’ornière et j’identifie ce processus avec l’émotion elle-même telle que je la vis. Or il n’ y a pas identité, il n’ y a pas équivalence. L’émotion telle que je la vis n’est pas l’émotion telle que décrite dans son développement neuronal.

Le mental n’est pas le neuronal.

Pourtant c’est ainsi que tout doucement s’insinue la pensée naturaliste, que l’on peut aussi désigner par la pensée matérialiste, pensée qui pose comme postulat que tout ce qui existe relève du domaine des sciences de la nature.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

L'idée de Heidegger, à savoir que le sentiment est une authentique perception, qui ne relève pas de la psychologie, qui ne relève pas de la subjectivité, mais qui relève bien de l’esprit dans son activité ou son fonctionnement, n'est, à vrai dire, pas aussi originale que je le pensais. Mais, à chaque fois que j'ai pu lire cette hypothèse, que le sentiment voire les émotions, ou les deux ensembles, pouvaient être des perceptions non pas "intérieures" mais des perceptions authentiques, qui révèlent quelque chose, non de soi (psychologie) mais du "monde", d'un "extérieur", je suis toujours passé par-dessus sans m'y arrêter. Avec ma culture française cartésienne insinuée en moi par un enseignement français officiel et magistral qui se met rarement en cause, je classais émotions et sentiments dans la case : psychologie. Puisque nous parlons par ailleurs de Kant, lui-même dans je ne sais plus quel ouvrage disait bien, parlant de sa Critique de la raison pure, qu'il ne parlait pas sentiment, et encore moins d'émotions, classant tout cela dans la rayon : psychologie. Avec un certain dédain d'ailleurs. Le même dédain affiché par Hegel pour l'art. Mais je dois rendre raison à Kant : il ne s'est en effet soucié que du fonctionnement de l'esprit dans sa version rationnelle.

Antonio Damasio dans son livre "L'erreur de Descartes" explique au contraire que la pensée, que toute pensée, ne repose que sur l'émotion. Qu'une pensée fondée sur aucune émotion est vaine. Nous sommes loin de  l'opposition entre émotion et raison. J'ai toujours négligé la pensée de Damasio à cause de son développement sur le "soi" genre de concept emprunté au freudisme, ce freudisme qui reste pour moi une pensée désuète, une pensée vieillie et même une pensée malsaine. Ces concepts de moi, de soi, de ça, d'inconscient même sont des impasses. Heidegger néglige le concept d'inconscient, ce qui était assez osé à son époque. Sartre aussi négligeait ce concept et je me souviens, quand j'étais jeune, que je le trouvais gonflé de négliger ce concept, puisque, dans les années 60 la pensée freudienne dominait tous les débats, avant que l'on se rende compte que cette pensée était une pensée obsessionnelle voire une pensée perverse avec son développement sur la sexualité des enfants qui a autorisé d'innombrables débordements incestueux et pédophiles (tout est sexe disait-on à l'époque, même le bébé ne pense qu'au sexe,  concurremment à cet autre slogan : tout est politique).

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 856 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

L'idée de Heidegger, à savoir que le sentiment est une authentique perception, qui ne relève pas de la psychologie, qui ne relève pas de la subjectivité, mais qui relève bien de l’esprit dans son activité ou son fonctionnement, n'est, à vrai dire, pas aussi originale que je le pensais. Mais, à chaque fois que j'ai pu lire cette hypothèse, que le sentiment voire les émotions, ou les deux ensembles, pouvaient être des perceptions non pas "intérieures" mais des perceptions authentiques, qui révèlent quelque chose, non de soi (psychologie) mais du "monde", d'un "extérieur", je suis toujours passé par-dessus sans m'y arrêter. Avec ma culture française cartésienne insinuée en moi par un enseignement français officiel et magistral qui se met rarement en cause, je classais émotions et sentiments dans la case : psychologie. Puisque nous parlons par ailleurs de Kant, lui-même dans je ne sais plus quel ouvrage disait bien, parlant de sa Critique de la raison pure, qu'il ne parlait pas sentiment, et encore moins d'émotions, classant tout cela dans la rayon : psychologie. Avec un certain dédain d'ailleurs. Le même dédain affiché par Hegel pour l'art. Mais je dois rendre raison à Kant : il ne s'est en effet soucié que du fonctionnement de l'esprit dans sa version rationnelle.

Antonio Damasio dans son livre "L'erreur de Descartes" explique au contraire que la pensée, que toute pensée, ne repose que sur l'émotion. Qu'une pensée fondée sur aucune émotion est vaine. Nous sommes loin de  l'opposition entre émotion et raison. J'ai toujours négligé la pensée de Damasio à cause de son développement sur le "soi" genre de concept emprunté au freudisme, ce freudisme qui reste pour moi une pensée désuète, une pensée vieillie et même une pensée malsaine. Ces concepts de moi, de soi, de ça, d'inconscient même sont des impasses. Heidegger néglige le concept d'inconscient, ce qui était assez osé à son époque. Sartre aussi négligeait ce concept et je me souviens, quand j'étais jeune, que je le trouvais gonflé de négliger ce concept, puisque, dans les années 60 la pensée freudienne dominait tous les débats, avant que l'on se rende compte que cette pensée était une pensée obsessionnelle voire une pensée perverse avec son développement sur la sexualité des enfants qui a autorisé d'innombrables débordements incestueux et pédophiles (tout est sexe disait-on à l'époque, même le bébé ne pense qu'au sexe,  concurremment à cet autre slogan : tout est politique).

C'est tout-à-fait bien ce que tu dis. La raison, l'esprit inséparable du sentiment-émotion, ça se recoupe avec ce que je disais ailleurs. Mais ça reste... "nominal." Presque performatif !

Au delà de le dire et de le penser, il faudrait voir où ça nous mène.

Que sont ces perceptions émotionnelles ou sentimentales. Que nous apportent-elles du monde ? (puisque/si elles ne sont pas intérieures.)

J'y vois plus vite la composition d'une entité comme "percevant" (j'ai pas dit "percepteur!) autrement dit d'un sujet, d'un volonté; qu'un matériaux vraiment externe. (à première vue). Ce qui nous rapprocherait presque de la psychologie "des profondeurs"...

(En gros, je me perçois, me ressens comme objet du monde. Et guère plus)

Ce qui reste accolé au sujet. Puisque les sentiments et les émotions ont lieu en moi, avec moi ? Ce sont les miens/miennes. Et elles mériteraient presque d'être traduites depuis leur symbolique. (encore psy !)

Il y aurait lieu d'analyser de façon précise ou au moins circonscrite dans telle ou telle situation ce qui provoque en nous telle ou telle émotion. Comment ne pas tomber dans la psychologie ?

Mais c'est aussi vrai qu'en ce sens, la psychanalyse est presque une facilité.

Tout se passe comme si une situation ou une idée étaient chargées de valeur émotionnelle (personnellement) rajoutées en plus d'elles-mêmes. Une valeur qu'on pourrait définir ou comprendre symboliquement ou par un jeu de transferts. (Freud parle d'investissement : ça fait très économique !)

Comme s'il s'agissait de deux mondes parallèles qui correspondent et se recoupent plus ou moins.

Mais un monde qui m'est quand même plus intérieur, plus personnel... Pour le rendre plus objectif, on risque d'en venir à un bain universel d'esprit-émotion....

Je ne sais pas, je cherche...

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Il y a des mots qui surgissent du langage et qui ne ressortissent pas du domaine de la pensée conceptuelle. Ces mots ne peuvent subir aucune description sans encourir le risque de voir leur contenu, leur signifié disparaitre.

Parmi ces mots il y a le mot : esprit.

Il y a au moins un deuxième mot qui ne peut subir aucune description, et qui échappe aussi à la pensée conceptuelle, c'est le mot : conscience.

Je peux penser à l'esprit, et constater que je ne peux pas en faire un objet. Penser à : mode intransitif.

Je peux penser l'esprit et en avoir alors la connaissance.  Penser : mode transitif.

Quand je pense l’esprit alors j'en ai la connaissance. Sans passer par la pensée conceptuelle. 

L'esprit existe.

La seule qualité que je peux alors constater, c'est que l'esprit est coextensif à l'espace infini. Il possède l'infini spatial.

L'esprit existe et j'ai connaissance de son existence quand j'emploie le mot penser sur le mode transitif.

J’appellerai sentiment cette aptitude à accéder à une autre connaissance que la connaissance conceptuelle.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 067 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 21/03/2020 à 10:13, Annalevine a dit :

@Ambre Agorn

Bonjour Ambre,

Je vois ce que vous me signifiez. La transmission. Je prends de Heidegger ce dont j’ai besoin, j’épure ce que je peux lire de lui, et ce que j’en tire vous le prenez et le faites vôtre sans doute en l’épurant, à votre tour, pour le transmettre, à votre tour. Vous épurez la parole de l’autre en utilisant le tamis de vos propres expériences.

Cette vision que vous avez de la transmission est peu courante dans la pensée dominante, celle qui est enseignée dans les universités, je parle de la pensée du domaine littéraire ou philosophique qui n’est en définitive qu’une sophistique (un art du langage, qui doit tout à la vie « pensée » et rien à la vie « vécue »).

La transmission pour vous, si je vous saisis bien, est toujours colorée de la teinte apportée par l’individu qui transmet. C’est cette coloration qui est l’amendement essentiel de toute transmission vivante. Cela je m’en rends compte en prenant considération de ce que vous m’écrivez.

En vous lisant je vois combien vous y mettez du vôtre, et ce vôtre, qui vous appartient, est essentiel à une transmission vivante. Le rationaliste ne connaît que la transmission qu’il appelle objective, scientifique, c’est à dire épurée de toute coloration liée à la personne singulière. Il pense que la singularité gêne la réflexion alors que la singularité est elle-même un universel.

Vous êtes vous-même dans le sentiment quand vous communiquez avec moi. Vous me faites partager votre sentiment, et ce sentiment partagé devient connaissance. Une autre connaissance que la connaissance apportée par la seule pensée. Vous vous donnez à ma connaissance, à laquelle je ne peux accéder que par le sentiment que vous éveillez en moi, pour vous.

Je pense que vous avez bien saisi!

Je me rends compte que ce qui est vécu apporte une certaine texture à la parole. Votre écrits ont cette texture. Mais la transmission n'est possible que s'il y a un point de départ et un point d'arrivé.

La parole crée un monde qui est extrait de l'expérience de celui qui prend la parole, c'est l'essence même (la synthèse, l'épuration) qui est offerte. Ce monde ne peut vivre (survivre) que s'il y a quelqu'un qui intègre ce monde, quelqu'un pour recevoir le don, qui brise les liens de son propre monde, qui ouvre sa conscience pour accéder au nouveau monde qui est en partage.

L'attention est la clé de l'ouverture de la conscience. L'attention naît de l'expérience.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Ambre Agorn a dit :

Je pense que vous avez bien saisi!

Je me rends compte que ce qui est vécu apporte une certaine texture à la parole. Votre écrits ont cette texture. Mais la transmission n'est possible que s'il y a un point de départ et un point d'arrivé.

La parole crée un monde qui est extrait de l'expérience de celui qui prend la parole, c'est l'essence même (la synthèse, l'épuration) qui est offerte. Ce monde ne peut vivre (survivre) que s'il y a quelqu'un qui intègre ce monde, quelqu'un pour recevoir le don, qui brise les liens de son propre monde, qui ouvre sa conscience pour accéder au nouveau monde qui est en partage.

L'attention est la clé de l'ouverture de la conscience. L'attention naît de l'expérience.

Il y a déjà longtemps, je me sentais envahi par le désir de transmettre. Je désirais être père et transmettre à mes futurs enfants tout ce que je ressentais vivre en moi. Pourtant j'eus un doute : quelle parole transmettre, quel savoir mis en mots ? Je me disais à l’époque : quel enseignement tenant à la parole je pourrais bien transmettre, moi qui n'est pas su trouver la Parole qui permette de changer le monde ? et je me suis dit : ce qui m'a été transmis, ce que je transmettrai, ce sont les émotions réunies en un fleuve ininterrompu venu du fond des âges et de la création. Je serai malhabile dans les mots, peut-être, je serai égaré dans les mots peut-être, mais mes enfants recevront tout de même de moi le feu qui roule sous les mots,  le feu des émotions des ancêtres   enrichies par les émotions de mon propre vécu. Ce sont les émotions que nous transmettons, à notre insu le plus souvent, et c'est une illusion de croire que nous transmettons la rationalité de nos propos.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
Le 29/03/2020 à 17:52, Annalevine a dit :

Il y a déjà longtemps, je me sentais envahi par le désir de transmettre. Je désirais être père et transmettre à mes futurs enfants tout ce que je ressentais vivre en moi. Pourtant j'eus un doute : quelle parole transmettre, quel savoir mis en mots ? Je me disais à l’époque : quel enseignement tenant à la parole je pourrais bien transmettre, moi qui n'est pas su trouver la Parole qui permette de changer le monde ? et je me suis dit : ce qui m'a été transmis, ce que je transmettrai, ce sont les émotions réunies en un fleuve ininterrompu venu du fond des âges et de la création. Je serai malhabile dans les mots, peut-être, je serai égaré dans les mots peut-être, mais mes enfants recevront tout de même de moi le feu qui roule sous les mots,  le feu des émotions des ancêtres   enrichies par les émotions de mon propre vécu. Ce sont les émotions que nous transmettons, à notre insu le plus souvent, et c'est une illusion de croire que nous transmettons la rationalité de nos propos.

C'est une illusion que de croire que nous sommes acteurs de la transmission. La transmission se fait sans notre volonté. Le pouvoir que nous avons est celui d'apprendre. Tout le monde transmet, mais seuls ceux qui veulent apprendre et se donnent les moyens d'apprendre peuvent faire durer la connaissance. La transmission passe par ceux qui écoutent et s'enrichissent en volant le savoir là où ils le trouvent.

On ne peut que vouloir s'ouvrir pour laisser les autres prendre tout ce qu'ils veulent prendre.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Tamar Hanna a dit :

C'est une illusion que de croire que nous sommes acteurs de la transmission. La transmission se fait sans notre volonté. Le pouvoir que nous avons est celui d'apprendre. Tout le monde transmet, mais seuls ceux qui veulent apprendre et se donnent les moyens d'apprendre peuvent faire durer la connaissance. La transmission passe par ceux qui écoutent et s'enrichissent en volant le savoir là où ils le trouvent.

On ne peut que vouloir s'ouvrir pour laisser les autres prendre tout ce qu'ils veulent prendre.

Si tout de même, nous sommes les acteurs de la transmission. Si nous n’existions pas il n’y aurait pas de transmission. Il existe en effet une transmission qui s’opère indépendamment de la volonté, puisque la volonté intervient dans la pensée conceptuelle mais pas dans le sentiment. De même qu’il existe une transmission indépendante de la volonté il existe une réception également indépendante de la volonté. Ainsi même ceux qui  pensent ne pas s’ouvrir,  volontairement, s’ouvrent involontairement à un certain type de transmission. Nous recevons les émotions de notre mère déjà dans son ventre, que nous le voulions ou pas. Apprendre c’est encore autre chose. Apprendre et enseigner. Il existe en effet une transmission de savoirs, ne serait ce que les savoirs scientifiques. Mais je ne parlais pas de cette transmission, la transmission de savoirs, laquelle est d’ailleurs volontaire, que ce soit du côté de celui qui enseigne que du côté de celui qui reçoit.

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Annalevine a dit :

Si tout de même, nous sommes les acteurs de la transmission. Si nous n’existions pas il n’y aurait pas de transmission. Il existe en effet une transmission qui s’opère indépendamment de la volonté, puisque la volonté intervient dans la pensée conceptuelle mais pas dans le sentiment. De même qu’il existe une transmission indépendante de la volonté il existe une réception également indépendante de la volonté. Ainsi même ceux qui  pensent ne pas s’ouvrir,  volontairement, s’ouvrent involontairement à un certain type de transmission. Nous recevons les émotions de notre mère déjà dans son ventre, que nous le voulions ou pas. Apprendre c’est encore autre chose. Apprendre et enseigner. Il existe en effet une transmission de savoirs, ne serait ce que les savoirs scientifiques. Mais je ne parlais pas de cette transmission, la transmission de savoirs, laquelle est d’ailleurs volontaire, que ce soit du côté de celui qui enseigne que du côté de celui qui reçoit.

Je vois ce que vous voulez dire, en effet il y a transmission et apprentissage involontaire, mais je pensais au fait que celui qui veut enseigner est en mauvaise posture si les élèves qu'il choisit n'ont pas la volonté d'attention. L'élève qui veut apprendre pourra toujours trouver quelque chose à apprendre, trouvera toujours un modèle, une inspiration.

C'est le problème de l'école obligatoire, les élèves sont obligés, pour ou contre leur volonté, alors le seul choix qu'il leur reste est la rébellion dans le non-apprentissage, le refus de ce qu'il leur est imposé.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 067 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 29/03/2020 à 17:52, Annalevine a dit :

Il y a déjà longtemps, je me sentais envahi par le désir de transmettre. Je désirais être père et transmettre à mes futurs enfants tout ce que je ressentais vivre en moi. Pourtant j'eus un doute : quelle parole transmettre, quel savoir mis en mots ? Je me disais à l’époque : quel enseignement tenant à la parole je pourrais bien transmettre, moi qui n'est pas su trouver la Parole qui permette de changer le monde ? et je me suis dit : ce qui m'a été transmis, ce que je transmettrai, ce sont les émotions réunies en un fleuve ininterrompu venu du fond des âges et de la création. Je serai malhabile dans les mots, peut-être, je serai égaré dans les mots peut-être, mais mes enfants recevront tout de même de moi le feu qui roule sous les mots,  le feu des émotions des ancêtres   enrichies par les émotions de mon propre vécu. Ce sont les émotions que nous transmettons, à notre insu le plus souvent, et c'est une illusion de croire que nous transmettons la rationalité de nos propos.

Je crois que je suis amoureuse!

Pas amoureuse de vous, je ne vous connais pas, pas amoureuse de chacun de vos mots, pas amoureuse de vos éclats passés ou de vos doux mots d'aujourd'hui, mais amoureuse de ce que je perçois à travers tout cela, et par ce que je perçois, je vous connais. Je ne sais pas les mots ou les émotions ou les sentiments qui passent, je ne sais pas qui reste ou qui disparaît, je ne sais pas qui reçois ou qui donne. Ce que je sais c'est ce quelque chose que rien ne peut arrêter, qui est accessible à tous, qui est alimenté par tous et qui alimente tout le monde.

Et pour répondre à l'un de vos posts un peu plus haut où il était question de musique classique que l'on aime parce qu'"elle procure du plaisir", je dirai que c'est une erreur de langage, ou d'analyse. Nous ressentons parfois, à l'écoute de certaines musiques, un sentiment que nous taxons, par paresse, de plaisir. Ce sentiment est tout autre. Ce sentiment est l'un des plus archaïques, c'est un sentiment qui vient du fond des âges, c'est ce sentiment qui a fait de nous des hommes. Ce sentiment c'est celui qui nous (re)met en lien avec notre nature profonde, cet être en nous qui, en réalité, est commun à tous les humains. Ce sentiment qui nous fait sentir tout puissant et puissamment en lien, connecté. Ce sentiment qui nous donne accès à un trésor qui est nous et tellement plus que nous parce qu'il est nous tous et tout le reste. La musique qui réveille ce sentiment, nous fait sentir un être nouveau ou neuf en nous, un être qui se libère et qui se meut alors qu'on l'avait ficelé et qu'on avait oublié son existence. C'est comme une naissance, comme une libération.

Nous avons besoin de nous rappeler qu'il y a un être magique en nous, qu'il y a quelque chose qui est tellement beau qu'on est prêt à tous les actes qui paraîtraient héroïques, et tout le monde aspire à cela. C'est cette recherche qui pousse les humains à faire tout ce qu'ils font. C'est leur aveuglement qui les perd dans la fange boueuse où ils se traînent.

PS: Au fait, au départ (oui, enfin à un moment, à la page 41) vous parliez de quatre fonctions psychiques dont le sentiment (c'est ça?), que sont les trois autres?

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Tamar Hanna a dit :

Je vois ce que vous voulez dire, en effet il y a transmission et apprentissage involontaire, mais je pensais au fait que celui qui veut enseigner est en mauvaise posture si les élèves qu'il choisit n'ont pas la volonté d'attention. L'élève qui veut apprendre pourra toujours trouver quelque chose à apprendre, trouvera toujours un modèle, une inspiration.

C'est le problème de l'école obligatoire, les élèves sont obligés, pour ou contre leur volonté, alors le seul choix qu'il leur reste est la rébellion dans le non-apprentissage, le refus de ce qu'il leur est imposé.

"L'art est l'amour rendu public".

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, Don Juan a dit :

"L'art est l'amour rendu public".

C'est joliment dit!

Cela dit, il faudrait définir ce qu'on entend dans les mots art et amour. Parce que ces simples mots revêtent, à mon avis, bien des choses, et bien différentes selon les personnes et les cultures. A mon avis, il y a déjà eu des sujets en philo ouverts sur l'art ou l'amour, et je ne pense pas trop m'avancer si je dis que personne n'a trouvé ou lu une définition qui mette tout le monde d'accord.

"L'art est l'amour rendu public" est au final une phrase qui met tout leur monde d'accord parce qu'elle s'accorde avec toutes les définitions que chacun accorderait à chacun des mots utilisés.

L'intéressant serait de savoir ce que vous vous entendez dans cette simple phrase?

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