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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 151 messages
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Il y a 2 heures, Annalevine a dit :

Dans son œuvre « l’univers irrésolu » écrit en 1982 Karl Popper développe sa théorie des trois mondes. Le premier monde est celui de la physique, de la chimie et de la biologie, le deuxième monde est celui des sentiments et des états de conscience, le troisième monde est celui des productions de l’esprit humain. Ce troisième monde est « irréductible », il est ouvert, c‘est le monde de la création.

Ainsi l’univers, si nous incluons sous ce mot les trois mondes précités, est inachevé, il est en création. Et l’homme participe à cette création.

Ce qui est achevé peut certes être relaté sous forme de divers déterminismes, mais ce qui n’est pas encore conçu n’est pas déterminé.

L’univers est en création et tout ce qui dans le monde est, enfante sans cesse un nouvel univers, qui ne peut être déterminé avant qu’il soit effectivement créé.

Ainsi va la vie d’une femme, d’un homme, dans sa singularité : cette vie n’est jamais achevée, elle est toujours en création. Elle ne s’achève qu’à la mort. Et encore. Même une vie bornée par la mort n’arrête pas de tracer des chemins nouveaux dans l’esprit des survivants.

J'adore ça! Enfin, je veux dire que ça me parle beaucoup plus que lorsque certaines personnes parlent de "tout est déjà écrit" (visiblement c'est ça le déterminisme, c'est ça?). Je ne sais pas pour les mondes et j'accepte l'idée pour ce qu'elle représente pour moi, mais j'aime beaucoup penser que nous engendrons le monde à chaque action, à chaque pas, à chaque pensée construite, etc, et que la mort n'est plus une barrière ou une limite, mais juste une alliée, une conseillère et surtout pas juste une fin. Je conçois que ça peut paraître assez saugrenu parce qu'inhabituel. La singularité je ne la conçois pas comme séparée d'une autre singularité ou juste et simplement une singularité. La singularité est une représentation précise par rapport à une vision, elle permet d'accepter, englober et assimiler le global.

J'ai l'impression de ne pas être très explicite, mais c'était spontané...

Passez une bonne soirée

Modifié par Ambre Agorn
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il y a 11 heures, Ambre Agorn a dit :

J'adore ça! Enfin, je veux dire que ça me parle beaucoup plus que lorsque certaines personnes parlent de "tout est déjà écrit" (visiblement c'est ça le déterminisme, c'est ça?). Je ne sais pas pour les mondes et j'accepte l'idée pour ce qu'elle représente pour moi, mais j'aime beaucoup penser que nous engendrons le monde à chaque action, à chaque pas, à chaque pensée construite, etc, et que la mort n'est plus une barrière ou une limite, mais juste une alliée, une conseillère et surtout pas juste une fin. Je conçois que ça peut paraître assez saugrenu parce qu'inhabituel. La singularité je ne la conçois pas comme séparée d'une autre singularité ou juste et simplement une singularité. La singularité est une représentation précise par rapport à une vision, elle permet d'accepter, englober et assimiler le global.

J'ai l'impression de ne pas être très explicite, mais c'était spontané...

Passez une bonne soirée

Je redoutais (un peu) que vous m’opposiez un discours critique de type analytique. Ce qui d’ailleurs aurait eu sa justification mais je me suis placé(e) dans une situation mentale active, non pas détachée ( du monde ) lorsque j’ai proposé mon idée.

Je pense que vous aimez ce que j’ai écrit car vous êtes d’abord une femme active comme je suis un homme actif. Ce que nous construisons c’est une vision du monde qui permet l’action, la suscite, la soutient.


Peut-être même que c’est notre nature d’être d’abord actif, actif c’est-à-dire porté(e) à agir sur le monde, qui engendre notre vision du monde.

Je pense que vous avez voulu me signifier que la singularité implique une référence à une globalité. 

Il existe bien, dans mon esprit une globalité mais il est délicat, pour moi, de bien la signifier.

J’imagine l’existence d’une présence. Il existe une présence au monde. Mais je dois alors préciser ce que j’entends par cet imaginaire. 

À la différence des positions des réalistes purs et durs l’imaginaire est pour moi la messagère  d’une réalité perçue au lointain par le sentiment.

Cette réalité sentie puis imaginée sous le mot de présence n’est pas le Dieu dont souvent les hommes parlent.
 

La présence est indéfinissable, immanente, c’est-à-dire présente à l’extérieur de nous mais aussi à l’intérieur de nous.

Passez une bonne journée !
 

Modifié par Annalevine
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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 151 messages
Mentor‚ 35ans‚
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Il y a 6 heures, Annalevine a dit :

Je redoutais (un peu) que vous m’opposiez un discours critique de type analytique. Ce qui d’ailleurs aurait eu sa justification mais je me suis placé(e) dans une situation mentale active, non pas détachée ( du monde ) lorsque j’ai proposé mon idée.

Je pense que vous aimez ce que j’ai écrit car vous êtes d’abord une femme active comme je suis un homme actif. Ce que nous construisons c’est une vision du monde qui permet l’action, la suscite, la soutient.


Peut-être même que c’est notre nature d’être d’abord actif, actif c’est-à-dire porté(e) à agir sur le monde, qui engendre notre vision du monde.

Je pense que vous avez voulu me signifier que la singularité implique une référence à une globalité. 

Il existe bien, dans mon esprit une globalité mais il est délicat, pour moi, de bien la signifier.

J’imagine l’existence d’une présence. Il existe une présence au monde. Mais je dois alors préciser ce que j’entends par cet imaginaire. 

À la différence des positions des réalistes purs et durs l’imaginaire est pour moi la messagère  d’une réalité perçue au lointain par le sentiment.

Cette réalité sentie puis imaginée sous le mot de présence n’est pas le Dieu dont souvent les hommes parlent.
 

La présence est indéfinissable, immanente, c’est-à-dire présente à l’extérieur de nous mais aussi à l’intérieur de nous.

Passez une bonne journée !
 

Je suis tapis dans l'ombre et je regarde chaque nouveau "mot" que vous mettez sur ce que vous abordez ici. Je travaille de mon côté à préciser cette "présence" que je n'appelle pas, ni même par présence, ou alors en précisant que c'est d'une force et d'une beauté qui résonne en dehors et en moi.

J'ai eu la certitude que je construisais aussi cette force, cette beauté.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Le 12/10/2020 à 14:37, Ambre Agorn a dit :

Je suis tapis dans l'ombre et je regarde chaque nouveau "mot" que vous mettez sur ce que vous abordez ici. Je travaille de mon côté à préciser cette "présence" que je n'appelle pas, ni même par présence, ou alors en précisant que c'est d'une force et d'une beauté qui résonne en dehors et en moi.

J'ai eu la certitude que je construisais aussi cette force, cette beauté.

Je suis sensible à ce fait que vous me lisiez ainsi, de près. Mais je dois être transparent aussi : je vous lis et je tiens compte de vos avis.

Pourquoi  ? Parce que vous êtes engagée dans la vie au lieu d’être spectatrice de votre vie ou de celle des autres

L’expérience  de « l’autre » est incomparable et vaut bien plus que les savoirs appris dans les livres.
 

Ce que j’appelle présence vous l’appelez force : vous êtes fondamentalement active quand , moi, j’oscille entre action et passion, entre agir et être agie.

 

 

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Membre, 63ans Posté(e)
hbou Membre 467 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)
Le 04/08/2019 à 10:18, Annalevine a dit :

J’en reviens à l'idéologie de la théorie de l'évolution qui  s’appuie entre autres sur ce principe qu’elle croit vrai : le vivant cherche à survivre. Ce principe est faux. Dans certaines situations dramatiques nombre de groupes humains préfèrent fermer les yeux et mourir plutôt que de chercher à survivre. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Évolution_(biologie)#Principes_généraux

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, hbou a dit :

Je ne lis pas ceux qui ne font même pas l’effort de commenter ou de résumer les textes qu’ils mettent en lien. Il s’agit de leur part d’une vulgarité qui me suffit à les écarter de mon chemin. 
 

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Membre, 63ans Posté(e)
hbou Membre 467 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Annalevine a dit :

Je ne lis pas ceux qui ne font même pas l’effort de commenter ou de résumer les textes qu’ils mettent en lien. Il s’agit de leur part d’une vulgarité qui me suffit à les écarter de mon chemin. 
 

Vous avez raison. Il est important de raconter n'importe quoi et de ne jamais se remettre en cause.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
  Le 04/08/2019 à 09:18, Annalevine a dit :

J’en reviens à l'idéologie de la théorie de l'évolution qui  s’appuie entre autres sur ce principe qu’elle croit vrai : le vivant cherche à survivre. Ce principe est faux. Dans certaines situations dramatiques nombre de groupes humains préfèrent fermer les yeux et mourir plutôt que de chercher à survivre.                                                                                                                                                                                        Je ne sais pas. L'idée de survivre est déjà un concept très construit, complexe. J'aurais tendance à rechercher la genèse des comportements complexes (comme la survie) Et dans ma manie de simplifier pour comprendre je tombe sur l'idée, le principe, le MÉCANISME de la douleur... (Un de nos "amis" intervenant en est le chantre !) (Quand je tombe sur un mécanisme, ça me rassure !)

Échapper à la douleur, chercher à l'éviter, me semble plus générique. Plus instinctif, plus nécessaire, indispensable, obligatoire...

Sans oublier que l'esprit (la "spiritualité", la psychologie !) est si vaste qu'il peut aussi admettre et déboucher sur un certain plaisir de la douleur... (sans doute inclus dans la douleur même).

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 959 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 13/10/2020 à 15:29, Annalevine a dit :

L’expérience  de « l’autre » est incomparable et vaut bien plus que les savoirs appris dans les livres.
 

Arrêtez donc de violer les... livres ... des auteurs...

Et commencez vos phrases par :

selon l'autre ... , bla bla bla

En plus, ça nous permettra de remplir les ... 

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

Arrêtez donc de violer les... livres ... des auteurs...

Et commencez vos phrases par :

selon l'autre ... , bla bla bla

En plus, ça nous permettra de remplir les ... 

Le savoir est dans les livres. L'expérience n'est pas du savoir.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 959 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 4 heures, Tamar Hanna a dit :

Le savoir est dans les livres. L'expérience n'est pas du savoir.

Je ne vois pas les choses ainsi.

Certains livres émeuvent, d'autres présentent une thèse, ... , rares sont les ouvrages sans parti pris plus particulièrement dans cette rubrique philosophie.

L'expérience de la vie peut comprendre la lecture et la lecture est dans tous les cas une forme d'expérience dans la vie.

L'idée de dire que l'expérience de la vie justifie de ne pas lire, si on le peut, clairement... non.

On ne lit pas directement pour rechercher  un 'savoir', j'imagine que lorsqu'on ne lit pas, on cumule aussi fort heureusement du savoir...

On recherche un enrichissement de son expérience et de son savoir.

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, zenalpha a dit :

Je ne vois pas les choses ainsi.

Certains livres émeuvent, d'autres présentent une thèse, ... , rares sont les ouvrages sans parti pris plus particulièrement dans cette rubrique philosophie.

L'expérience de la vie peut comprendre la lecture et la lecture est dans tous les cas une forme d'expérience dans la vie.

L'idée de dire que l'expérience de la vie justifie de ne pas lire, si on le peut, clairement... non.

On ne lit pas directement pour rechercher  un 'savoir', j'imagine que lorsqu'on ne lit pas, on cumule aussi fort heureusement du savoir...

On recherche un enrichissement de son expérience et de son savoir.

Qu'est-ce qui n'est pas expérience?

"L'idée de dire que l'expérience de la vie justifie de ne pas lire, si on le peut, clairement... non."

Une telle idée ne m'a pas effleurée.

"On ne lit pas directement pour rechercher  un 'savoir', j'imagine que lorsqu'on ne lit pas, on cumule aussi fort heureusement du savoir..."

J'aurai dit "fort malheureusement" au contraire.

Chercher un enrichissement est l'inverse de ma recherche. Croire que l'on ne peut partager qu'en possédant!

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 959 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 6 heures, Tamar Hanna a dit :

 

Chercher un enrichissement est l'inverse de ma recherche. Croire que l'on ne peut partager qu'en possédant!

 

Attention à la polysémie des mots.

Un "enrichissement de son expérience et de son savoir" dans une de mes phrases n'est PAS un enrichissement de son compte en banque ni de son patrimoine ...

J'ai du mal à comprendre que tu l'aies interprété ainsi.

Ne vois pas l'enrichissement de son expérience et de son savoir comme un porte monnaie dont la valeur des billets définirait la richesse de l'individu..

Mais l'individu comme un sol dont la richesse est dépendante du lien entre ses constituants et du soin apporté pour sa fertilisation.

Le livre est un engrais naturel 100% bio.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Dans « entre le Temps et l’éternité » Ilya Prigogine note l’image classique que se font beaucoup de la science. Celle-ci tendrait à la connaissance purement intellectuelle, la connaissance pure par l’entendement, la connaissance des lois immuables et objectives régissant l’Univers, opposée à la connaissance fluente engendrée par les sens ou la seule observation, celle des seuls phénomènes, dont les descriptions sont marquées par le sceau de l’irréversibilité et de la probabilité. Ainsi retrouverait-on le monde de Platon avec ses Idées. « Ces thèmes platoniciens nous pouvons les retrouver de manière explicite dans les textes d’Einstein ».

Il écrit encore, dans le même ouvrage « la physique classique perpétue dans un monde marqué par l’inquiétude de l’histoire, l’idéal de cette éternité, de ce mouvement immuablement répétitif ». Il fait sans doute référence au temps cyclique des Grecs, notion ou vision philosophique que nous retrouvons développée aujourd’hui par Penrose dans sa théorie des « bing bang » répétitifs.

Au fond il est bien possible que la science prenne le relais des religions abrahamiques en faisant apparaître des régularités éternelles dans les apparentes transformations du monde.

Le mythe de la résurrection des corps fait aujourd’hui place au mythe de l’immortalité à venir que nous promet la science. Rien de nouveau dans l’élaboration des représentations la plus éthérées du monde. Sauf que la résurrection est promise à tous dans les religions abrahamiques (enfin à ceux qui la mériteront) alors quelle n’est promise que pour ceux qui seront encore vivants lorsque l’immortalité scientifique sera effective.

Peut-être que l’esprit humain a besoin de penser que le monde est clos, qu’il est achevé dès lors que nous parvenons à le contempler dans le champ d’un temps étendu à l’éternité. Clos dans la « personne » de Dieu, clos dans les lois éternelles scientifiques encore à déchiffrer. Cela rappelle la vision des Grecs avec leur représentation du cosmos, une harmonie existante au niveau de la sphère des fixes opposée au monde sublunaire, le nôtre, encore imparfait. Nous n’aurions pas beaucoup « bougé » dans l'élaboration de nos représentations.

Ce que je note dans ces écrits de Prigogine c’est sa référence à l’inquiétude devant l’histoire. Car nous vivons, tout de même, au quotidien, dans une réalité historique dont l’évolution est plus qu’inquiétante et indécise (le monde sublunaire). Face à cette inquiétude il est possible que nous soyons en quête d’une vision globale qui apaise notre angoisse. Le déterminisme alors, dans ce cadre-là, serait l’attitude de l’angoissé, au quotidien, qui trouverait dans l’idée d’une construction déterminée du monde des motifs d’apaisement : une Loi va son chemin, non soumise à indétermination de notre histoire.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 959 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 4 heures, Annalevine a dit :

Dans « entre le Temps et l’éternité » Ilya Prigogine note l’image classique que se font beaucoup de la science. Celle-ci tendrait à la connaissance purement intellectuelle, la connaissance pure par l’entendement, la connaissance des lois immuables et objectives régissant l’Univers, opposée à la connaissance fluente engendrée par les sens ou la seule observation, celle des seuls phénomènes, dont les descriptions sont marquées par le sceau de l’irréversibilité et de la probabilité. Ainsi retrouverait-on le monde de Platon avec ses Idées. « Ces thèmes platoniciens nous pouvons les retrouver de manière explicite dans les textes d’Einstein ».

Il écrit encore, dans le même ouvrage « la physique classique perpétue dans un monde marqué par l’inquiétude de l’histoire, l’idéal de cette éternité, de ce mouvement immuablement répétitif ». Il fait sans doute référence au temps cyclique des Grecs, notion ou vision philosophique que nous retrouvons développée aujourd’hui par Penrose dans sa théorie des « bing bang » répétitifs.

Au fond il est bien possible que la science prenne le relais des religions abrahamiques en faisant apparaître des régularités éternelles dans les apparentes transformations du monde.

Le mythe de la résurrection des corps fait aujourd’hui place au mythe de l’immortalité à venir que nous promet la science. Rien de nouveau dans l’élaboration des représentations la plus éthérées du monde. Sauf que la résurrection est promise à tous dans les religions abrahamiques (enfin à ceux qui la mériteront) alors quelle n’est promise que pour ceux qui seront encore vivants lorsque l’immortalité scientifique sera effective.

Peut-être que l’esprit humain a besoin de penser que le monde est clos, qu’il est achevé dès lors que nous parvenons à le contempler dans le champ d’un temps étendu à l’éternité. Clos dans la « personne » de Dieu, clos dans les lois éternelles scientifiques encore à déchiffrer. Cela rappelle la vision des Grecs avec leur représentation du cosmos, une harmonie existante au niveau de la sphère des fixes opposée au monde sublunaire, le nôtre, encore imparfait. Nous n’aurions pas beaucoup « bougé » dans l'élaboration de nos représentations.

Ce que je note dans ces écrits de Prigogine c’est sa référence à l’inquiétude devant l’histoire. Car nous vivons, tout de même, au quotidien, dans une réalité historique dont l’évolution est plus qu’inquiétante et indécise (le monde sublunaire). Face à cette inquiétude il est possible que nous soyons en quête d’une vision globale qui apaise notre angoisse. Le déterminisme alors, dans ce cadre-là, serait l’attitude de l’angoissé, au quotidien, qui trouverait dans l’idée d’une construction déterminée du monde des motifs d’apaisement : une Loi va son chemin, non soumise à indétermination de notre histoire.

 

Ça va pas t'etonner mais c'est ton interprétation, pas ses écrits...

Ce qu'il note, c'est que le scientifique n'est pas indépendant de la culture dans lequel il inscrit sa réflexion donc de ses a priori

Et que, par conséquent, plaquer son idée de déterminisme, comme Einstein, sur la nature de la réalité, alors que la science nous enseigne qu'elle ne peut qu'être indeterministe au niveau quantique et en théorie du chaos, c'est plaquer son mysticisme personnel au coeur de la démarche 

Einstein et le "vieux" de sa "religion cosmique" qui ne joue pas aux dés ne l'aurait pas démenti sur ce point.

Ça lui a valu aussi...quelques succès..

Du chaos nait l'ordonnancement dans ce qu'on appelle des ruptures de symétries ou des transitions de phase et si tu pigeais que Prigogine a travaillé sur l'auto organisation des systèmes et la neguentropie, tu comprendrais mieux le fil de sa pensée 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Je reste toujours émerveillé par les mécanismes de l’esprit tels que je les découvre chez mes élèves.

Lenny est étonnant. En maths il a réussi à atteindre des notes qui le rassurent et le rendent plus sûr de lui. Pourtant sa manière appréhender les maths ne laisse pas de m’inquiéter.

Quand je lui apprends, par anticipation, le théorème de Thalès, il semble comprendre. L’écriture des rapports égaux; ça va ; le remplacement des segments par des valeurs numériques, ok ; calculer une distance inconnue, je dois passer par le produit en croix, etc. Il pige.

Il revient de son cours avec l’enseignante du collège et là, je le vois hésiter. Il me dit : « la prof n’a pas la même méthode que toi ». Je regarde la dite méthode dans le cahier de cours, en fait elle calcule la distance inconnue sans faire le détail des calculs.

Je m’aperçois qu’il reste interdit devant cette magie : passer des égalités à la solution, d’un seul coup. J’essaye de comprendre ce qu’il a compris. Et je découvre alors qu’il a aperçu un mouvement, une danse des éléments, à l’issue de laquelle une expression se trouvait à cette place finale là et une autre là. Il n’a rien compris de rationnel mais il a perçu une danse.

Je suis émerveillé par le mécanisme de son esprit. Il remplace l’analyse abstraite par une danse imaginaire.

Quand je lui fais remarquer que s’arrêter à cette danse risque de le handicaper, si jamais les égalités, un jour, ne se présentaient pas dans la configuration retenue par l’enseignante, je le vois douter.  Du coup je lui présente une autre configuration. Il est incapable de trouver la solution. Le pas de danse, là, ça ne marche pas. Il comprend alors qu’il n’a pas compris.

 

Il prend un nouveau cahier, je ne l’avais pas encore vu celui-là, il me montre toutes les notes qu’il a prises à l’issue de mes cours. Il me dit : « explique-moi bien comment tu fais. » Je le vois noter scrupuleusement toutes les opérations qui vont de l’expression des rapports à la solution. Le produit en croix, la division des deux côtés pour simplification, puis l’écriture conventionnelle dans nos langues où nous écrivons de la gauche vers la droite ce qui fait que nous écrivons l’inconnue d’abord, et ensuite la solution. Tout est noté. Il referme son cahier. Il rayonne.

 

Il se met à papoter. Il me parle de Thalès. « Mais comment ça lui est venu un tel théorème ? ». Je lui parle des Pyramides, il s’émerveille. Je m’émerveille avec lui. Nous nous disons : tout de même il fallait y penser à un tel théorème ! Il poursuit : « ça sert donc à quelque chose les maths, au moins à mesurer la hauteur d’un monument ! » J’invente des trucs sur l’art de la guerre, art qui a probablement contribué à la conception des théorèmes. Je ne sais pas trop si mes récits de bataille sont crédibles, il écarquille les yeux, du coup j’imagine d’autres scènes homériques. Thalès balançant de gros cailloux par-dessus les murailles ennemies.

 

Je lui confie : « quand j’avais ton âge j’aimais les maths parce que pour moi elles ne servaient strictement à rien. L’inutilité (imaginée par moi) des maths me stimulait ». Il rit. Il me regarde comme si j’étais un évadé d’une planète exotique. Je sens qu’il prend un pouvoir sur moi. Il devient protecteur. Et ce pouvoir que je lui transmets le rend encore plus sûr de lui.

 

Du coup il me sort un livre de physique. « Si tu veux je te le laisse tu pourras bien l’étudier et après m’expliquer ». Je regarde et consulte l’opuscule, bien conçu. Je me rends compte qu’il attend de moi que je l’aide en physique. Sa confiance m’émeut. Ok Lenny nous étudierons aussi la physique. Il s’illumine « ah oui parce qu’ en physique j’ai toujours de très mauvaises notes »

 

L’esprit des enfants et des ado est une aube qui rayonne doucement.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 21 959 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 13 heures, Annalevine a dit :

L’esprit des enfants et des ado est une aube qui rayonne doucement.

L'esprit des adultes est un crépuscule qui décline sûrement.

Chercher le démon de midi au zénith est une luxure de l'esprit 

Mais plus haut on monte, plus dure est sa chute.

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Membre, 58ans Posté(e)
landbourg Membre 2 397 messages
Mentor‚ 58ans‚
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il y a 8 minutes, zenalpha a dit :

Mais plus haut on monte, plus dure est sa chute

De toute façon tu bouffes tu bouffes pas, tu crèves quand même !

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Prigogine fait référence à la notion irréversibilité. Quand j’étais enfant je me souviens encore des discussions de mes parents et de mon frère sur l’irréversibilité engendrée par le second principe de la thermodynamique, l’entropie. Le monde tendait vers un « désordre » total, vers une indifférenciation qui devait conduire à son extinction. Ce second principe avait mis en émoi jusqu’au monde politique : les communistes nièrent d’abord ce second principe comme étant un produit de la science bourgeoise. Pourtant aujourd’hui plus personne ne s’angoisse en évoquant ce second principe.

 

Il faut faire attention à cette tendance à créer des liens de cause à effet entre les découvertes des physiciens et le destin du monde. Il y eut la révolution copernicienne, la terre dépouillée de se centralité engendrant l’angoisse religieuse et philosophique : l’homme était à son tout dépouillé de se centralité. Il y eut Newton et l’irruption d’un monde aveugle de chocs et de forces, un monde dépouillé de toute spiritualité ce qui engendra un repli sur l’homme lui-même et l’émergence de la pensée kantienne. A chaque révélation des physiciens correspond un ébranlement des esprits, mais les esprits se reprennent et les liens entre les représentations de la physique et celles de notre réflexion, revenue à sa liberté, finissent par perdre leur rigidité morbide.

 

L’irréversibilité est désormais expurgée de toutes connotations négatives. Cette irréversibilité du temps, l’apparition d’un avant et d’un après, sans possibilité de réversibilité de l’après vers l’avant, cette irréversibilité donc signifie désormais le devenir en tant qu’il suppose le flèche du temps.

La question philosophique majeure, ce n’est plus « pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien », c’est «  pourquoi existe-t-il une flèche du temps ? ». La flèche du temps s’impose comme nouvelle pensée de l’éternité.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 17 heures, Annalevine a dit :

Je reste toujours émerveillé par les mécanismes de l’esprit tels que je les découvre chez mes élèves.

Lenny est étonnant. En maths il a réussi à atteindre des notes qui le rassurent et le rendent plus sûr de lui. Pourtant sa manière appréhender les maths ne laisse pas de m’inquiéter.

Quand je lui apprends, par anticipation, le théorème de Thalès, il semble comprendre. L’écriture des rapports égaux; ça va ; le remplacement des segments par des valeurs numériques, ok ; calculer une distance inconnue, je dois passer par le produit en croix, etc. Il pige.

Il revient de son cours avec l’enseignante du collège et là, je le vois hésiter. Il me dit : « la prof n’a pas la même méthode que toi ». Je regarde la dite méthode dans le cahier de cours, en fait elle calcule la distance inconnue sans faire le détail des calculs.

Je m’aperçois qu’il reste interdit devant cette magie : passer des égalités à la solution, d’un seul coup. J’essaye de comprendre ce qu’il a compris. Et je découvre alors qu’il a aperçu un mouvement, une danse des éléments, à l’issue de laquelle une expression se trouvait à cette place finale là et une autre là. Il n’a rien compris de rationnel mais il a perçu une danse.

Je suis émerveillé par le mécanisme de son esprit. Il remplace l’analyse abstraite par une danse imaginaire.

Quand je lui fais remarquer que s’arrêter à cette danse risque de le handicaper, si jamais les égalités, un jour, ne se présentaient pas dans la configuration retenue par l’enseignante, je le vois douter.  Du coup je lui présente une autre configuration. Il est incapable de trouver la solution. Le pas de danse, là, ça ne marche pas. Il comprend alors qu’il n’a pas compris.

 

Il prend un nouveau cahier, je ne l’avais pas encore vu celui-là, il me montre toutes les notes qu’il a prises à l’issue de mes cours. Il me dit : « explique-moi bien comment tu fais. » Je le vois noter scrupuleusement toutes les opérations qui vont de l’expression des rapports à la solution. Le produit en croix, la division des deux côtés pour simplification, puis l’écriture conventionnelle dans nos langues où nous écrivons de la gauche vers la droite ce qui fait que nous écrivons l’inconnue d’abord, et ensuite la solution. Tout est noté. Il referme son cahier. Il rayonne.

 

Il se met à papoter. Il me parle de Thalès. « Mais comment ça lui est venu un tel théorème ? ». Je lui parle des Pyramides, il s’émerveille. Je m’émerveille avec lui. Nous nous disons : tout de même il fallait y penser à un tel théorème ! Il poursuit : « ça sert donc à quelque chose les maths, au moins à mesurer la hauteur d’un monument ! » J’invente des trucs sur l’art de la guerre, art qui a probablement contribué à la conception des théorèmes. Je ne sais pas trop si mes récits de bataille sont crédibles, il écarquille les yeux, du coup j’imagine d’autres scènes homériques. Thalès balançant de gros cailloux par-dessus les murailles ennemies.

 

Je lui confie : « quand j’avais ton âge j’aimais les maths parce que pour moi elles ne servaient strictement à rien. L’inutilité (imaginée par moi) des maths me stimulait ». Il rit. Il me regarde comme si j’étais un évadé d’une planète exotique. Je sens qu’il prend un pouvoir sur moi. Il devient protecteur. Et ce pouvoir que je lui transmets le rend encore plus sûr de lui.

 

Du coup il me sort un livre de physique. « Si tu veux je te le laisse tu pourras bien l’étudier et après m’expliquer ». Je regarde et consulte l’opuscule, bien conçu. Je me rends compte qu’il attend de moi que je l’aide en physique. Sa confiance m’émeut. Ok Lenny nous étudierons aussi la physique. Il s’illumine « ah oui parce qu’ en physique j’ai toujours de très mauvaises notes »

 

L’esprit des enfants et des ado est une aube qui rayonne doucement.

C'est important l'importance des profs, et leur pédagogie ...

En 4ème j'ai eu un prof de math.... Et quand je lui disais : M'sieur j'ai pas compris ! Sa réponse était "Il n'y a rien à comprendre" !

 A la fac en philo, un prof de philo : "Dites-vous bien que la philosophie c'est ce qu'ont écrit les philosophes et rien d'autre !".

D'un autre côté on comprend bien qu'on ne puisse pas avoir des millions de prof hyper compétants...

(Dire ça aujourd'hui, c'est un peu absurde...)

Modifié par Blaquière
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