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La détresse du présent


InstantEternité

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

"Il y aurait bien une recette contre les philosophies pessimistes et la sensibilité hypertrophiée, qui me semble être la véritable « détresse du présent » : mais peut-être la recette fait-elle déjà entendre trop de cruauté et la compterait-on au nombre des indices sur la base desquels on établit maintenant ce jugement : « L’existence est quelque chose de mauvais. » Eh bien ! La recette contre « la détresse », la voici : c’est la détresse." (Nietzsche - La Gai Savoir)

-> Comment la « détresse » peut-elle être une remède à elle-même ?

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

Mon avis : La détresse est la recette contre elle-même dans le sens où si on l'accepte et qu'on essaie de vivre avec alors on aura une chance de moins souffrir de notre condition : c'est le concept d'Amor Fati.

Et à votre avis ? :hello:

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
il y a 8 minutes, InstantEternité a dit :

Mon avis : La détresse est la recette contre elle-même dans le sens où si on l'accepte et qu'on essaie de vivre avec alors on aura une chance de moins souffrir de notre condition : c'est le concept d'Amor Fati.

Et à votre avis ? :hello:

Bon déja est ce bien la détresse du présent ou de l'avenir ?

L'Amor Fati c'est tout un renversement, c'est réservé aux exaltés comme Nietzsche.

Il faut pour cela tuer sa sensibilité ( qui était grande au départ) , il faut se tuer soi-meme.

 

Je dirais plutot que voir, ou se forcer a voir,  continuellement de la détresse ou de la tristesse permet de se détacher du monde, de ne plus désirer, et donc mettre fin a la détresse.

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, hell-spawn a dit :

se détacher du monde, de ne plus désirer, et donc mettre fin a la détresse.

il me semble que la détresse de la détresse, c'est la détresse à la puissance deux, redoubler la détresse, l'approfondir, descendre encore plus bas ...et entrer encore plus dans le présent  ..

ce qui est de la philosophie, c'est ce caractère général : il y aurait, en chaque homme, éternellement, cette détresse du présent ?

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Le 30/07/2019 à 16:28, g.champion a dit :

il me semble que la détresse de la détresse, c'est la détresse à la puissance deux, redoubler la détresse, l'approfondir, descendre encore plus bas ...et entrer encore plus dans le présent  ..

ce qui est de la philosophie, c'est ce caractère général : il y aurait, en chaque homme, éternellement, cette détresse du présent ?

Oui il y aura éternellement en chaque homme cette détresse du présent comme l'a dit Pascal :

"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre."

Mais la question est de savoir comment surmonter cela, et je pense que Nietzsche nous dit que la remède se trouve dans cette détresse elle même, pas dans le sens où il faut en rajouter à cette détresse pour l'empirer, mais l'accepter et essayer de vivre avec, il y a effectivement un côté "développement personnel" là dedans.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Le 30/07/2019 à 06:35, InstantEternité a dit :

"Il y aurait bien une recette contre les philosophies pessimistes et la sensibilité hypertrophiée, qui me semble être la véritable « détresse du présent » : mais peut-être la recette fait-elle déjà entendre trop de cruauté et la compterait-on au nombre des indices sur la base desquels on établit maintenant ce jugement : « L’existence est quelque chose de mauvais. » Eh bien ! La recette contre « la détresse », la voici : c’est la détresse." (Nietzsche - La Gai Savoir) 

-> Comment la « détresse » peut-elle être une remède à elle-même ?

» Eh bien ! La recette contre « la détresse », la voici : c’est la détresse." (Nietzsche - La Gai Savoir) 

C'est dire qu'il ne faut pas sortir de la détresse qui est la vraie conscience de l'absurdité du monde. Il faut se l'approfondir, se la creuser, s'y noyer !  Y échapper serait un faux fuyant.  Il s'agit alors de s'y habituer. Vivre avec en permanence. En faire son état normal. Ça a un petit côté maso quand même !

Je devrais pas le dire, mais Nietzsche fait un peu son original....  C'est du pur paradoxe.

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, Blaquière a dit :

» Eh bien ! La recette contre « la détresse », la voici : c’est la détresse." (Nietzsche - La Gai Savoir) 

C'est dire qu'il ne faut pas sortir de la détresse qui est la vraie conscience de l'absurdité du monde. Il faut se l'approfondir, se la creuser, s'y noyer !  Y échapper serait un faux fuyant.  Il s'agit alors de s'y habituer. Vivre avec en permanence. En faire son état normal. Ça a un petit côté maso quand même !

Je devrais pas le dire, mais Nietzsche fait un peu son original....  C'est du pur paradoxe.

Franchement je ne crois pas qu'il voulait dire qu'il faut empirer la détresse !

Il cherche réellement une "solution" à cette détresse d'ailleurs dans la phrase "La recette contre la détresse la voici c'est la détresse" il y a les mots "contre" et "recette" qui soulignent bien le fait que la détresse est quelque chose de "mauvaise" qu'il faut surmonter. La philosophie de Nietzsche est bien une philosophie de joie et non de détresse.

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 17 heures, InstantEternité a dit :

La philosophie de Nietzsche est bien une philosophie de joie et non de détresse.

l'homme que nous sommes est dans la détresse et il doit accepter de voir ce qu'il est (sorte de diagnostic médical d'une maladie) afin de commencer ainsi à vivre au présent et non pas en avant de lui-même, dans une joie à venir

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 508 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)

La détresse morale peut consister entre autres en une conscience de ses difficultés, une forme de lucidité, et une recherche de solutions, voire un appel à l'aide. Alors qu'être en danger, ou dans une situation critique, sans le savoir ni le ressentir ne permet pas de chercher à y remédier. La situation critique a alors plus de probabilités de pouvoir durer voire de s'aggraver. On n'accède pas au bonheur en s'interdisant d'être malheureux mais en construisant ce bonheur, éventuellement aussi sur la base de ce qu'on sait devoir améliorer prioritairement ou urgemment. Et de la même façon pour contrer volontairement le fait d'être malheureux il faut être malheureux d'être malheureux. On ne se protège pas non plus du danger en reniant sa peur de celui-ci mais en faisant en sorte de ne pas ou ne plus avoir à la ressentir, par la sécurisation et non pas par le déni de sa situation ni par la naïveté donc. Ainsi la recette contre le danger (et donc la peur) est la peur conduisant à s'y opposer et à s'en préserver. Les sentiments, négatifs et positifs, pouvant servir de guide. 

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 1 heure, sirielle a dit :

La détresse morale

sentiment d'impuissance face à un insurmontable que l'on ne parvient même pas à nommer : ne sembler pouvoir rien faire .. qui vaille sinon fuir en sachant que c'est inutile ..quelle est cette chose qui se produit au coeur de l'homme et qui semble liée au présent ? Il me semble que Heidegger s'est efforcé de penser l'humain dans sa relation au temps ..en privilégiant l'avenir alors que Nietzsche recherchait le présent ..

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, g.champion a dit :

sentiment d'impuissance face à un insurmontable que l'on ne parvient même pas à nommer : ne sembler pouvoir rien faire .. qui vaille sinon fuir en sachant que c'est inutile ..quelle est cette chose qui se produit au coeur de l'homme et qui semble liée au présent ? Il me semble que Heidegger s'est efforcé de penser l'humain dans sa relation au temps ..en privilégiant l'avenir alors que Nietzsche recherchait le présent ..

Personnellement je ne pense pas que les 2 philosophies (celle de Nietzsche et celle de Heidegger) jouent sur le même terrain. Nietzsche c'est une philosophie de vie, de recherche d'une amélioration de la condition de l'homme (Surhomme) alors que Heidegger s'intéresse au sens de l'être et ne cherche pas immédiatement à améliorer la condition humaine mais plutôt à comprendre ce que nous sommes et dans un sens le pourquoi de notre existence.

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 8 heures, InstantEternité a dit :

ne cherche pas immédiatement à améliorer la condition humaine

pourtant il parle d'authenticité et d'inauthenticité ?

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, g.champion a dit :

pourtant il parle d'authenticité et d'inauthenticité ?

Je ne connais pas très bien ces notions, je crois que l'authenticité c'est de se voir soi même tel qu'on est et l'inauthenticité c'est tout ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. C'est bien ça ?

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

c'est le thème de Etre et temps : l'homme est constamment et de plus en plus oublieux (ou oublié) et il se perd dans le "on dit", dans le conformisme. L'authenticité se paye de la découverte du souci de soi et de l'angoisse qui est au fond de nous (rares moments de lâcher prise, de sol qui se dérobe, d'étrangeté), d'un se résoudre à faire face à la mort, à choisir parmi les possibles (appel, don) que jusque là on oubliait ..

"Nous commençons notre existence avec un tel oubli de la
compréhension de l'être, et plus nous nous ouvrons aux étants,
plus l'oubli de ce que nous comprenons dans toute ouverture comme
    l'être de l 'étant devient étendu"
"L'ouverture pour la décision résolue, dans Sein und Zeit,
n'est pas l'action décidée d'un sujet, mais l'ouverture du Dasein hors de l'engagement dans l'étant, jusqu'à l'ouvert de l'être... Ni pour la création, ni pour le vouloir, nous ne pensons à l'effort et à l'action d'un sujet se posant lui-même comme but et fin de toute réussite à laquelle il peut aspirer .."
 
 
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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 508 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)
Le 02/08/2019 à 14:14, g.champion a dit :

sentiment d'impuissance face à un insurmontable que l'on ne parvient même pas à nommer : ne sembler pouvoir rien faire .. qui vaille sinon fuir en sachant que c'est inutile ..quelle est cette chose qui se produit au coeur de l'homme et qui semble liée au présent ? Il me semble que Heidegger s'est efforcé de penser l'humain dans sa relation au temps ..en privilégiant l'avenir alors que Nietzsche recherchait le présent ..

Friedrich Nietzsche était un idéaliste. Même confronté à la fatalité actuelle reste l'optimisation existentielle, ne serait-ce que par adaptation mentale.

Citation

"La métaphysique, la morale, la religion, la science, sont considérées comme des formes diverses de mensonge: il faut leur aide pour croire à la vie."

"Le degré de vérité que supporte un esprit, la dose de vérité qu’un esprit peut oser, c’est ce qui m’a servi de plus en plus à donner la véritable mesure de la valeur. L’erreur (c’est-à-dire la foi en l’idéal), ce n’est pas l’aveuglement ; l’erreur, c’est la lâchetéToute conquête, chaque pas en avant dans le domaine de la connaissance a son origine dans le courage, dans la dureté à l’égard de soi-même, dans la propreté vis-à-vis de soi-même. je ne réfute pas un idéal, je me contente de mettre des gants devant lui… "  

Friedrich Nietzsche

 

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 13 minutes, sirielle a dit :

L’erreur (c’est-à-dire la foi en l’idéal), ce n’est pas l’aveuglement ; l’erreur, c’est la lâcheté

l'erreur serait donc d'avoir foi en un idéal : qu'est-ce cela veut dire, selon vous ?

en quoi ce n'est pas une question de connaissance mais une question de peur ?

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, g.champion a dit :

l'erreur serait donc d'avoir foi en un idéal : qu'est-ce cela veut dire, selon vous ?

en quoi ce n'est pas une question de connaissance mais une question de peur ?

Se cacher derrière un Dieu imaginaire qui est tout et qui fait tout pour nous, avoir un instinct grégaire en se fondant dans le troupeau, au lieu de se détacher de la masse, croire en ses capacités et essayer de se surpasser en devenant ce qu'on est :

-> Voilà ce qu'est la lâcheté, la peur, le contraire du courage, c'est effectivement d'avoir foi en un idéal !

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 508 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)
Le 03/08/2019 à 14:27, g.champion a dit :

l'erreur serait donc d'avoir foi en un idéal : qu'est-ce cela veut dire, selon vous ?

en quoi ce n'est pas une question de connaissance mais une question de peur ?

Effectivement à mon sens l'erreur consisterait à trop se bercer d'optimisme, ou bien de défaitisme, au prix de la corruption (au contraire de la propreté et de l'effort sur soi-même), puisque de toute façon cette foi tend à penser que le bien finira pas l'emporter sur le mal un jour ou l'autre quoi qu'il arrive, ou alors que le monde n'étant pas tel qu'il devrait être, il n'est pas assez digne de soi et de ses valeurs. Or avoir foi en l'idéal, s'agissant véritablement d'un idéal et non pas d'une chimère, n'implique pas forcément de s'y atteler (mettre des gants). Il pourrait s'agir aussi de trop préférer l'inaction au moindre mal. Rejeter toute action n'étant pas totalement conforme à l'idéal, renvoie à cette citation célèbre:

Citation

Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien."

Edmund Burke

Car même la réalisation d'un idéal peut nécessiter des sacrifices. Et il vaut mieux par exemple se blesser légèrement pour sauver une vie s'il n'y pas de meilleure possibilité que ne rien faire par peur de se blesser.

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
Le 03/08/2019 à 14:37, InstantEternité a dit :

Voilà ce qu'est la lâcheté, la peur, le contraire du courage, c'est effectivement d'avoir foi en un idéal !

"Foi en un idéal", n'est ce pas un peu antinomique ?

On peut avoir un idéal sans avoir la foi, un idéal qui conditionne toutes nos actions et nos choix de vie, un idéal qui est l'arbitre de nos valeurs.

Et on peut avoir la foi sans avoir développé de grandes valeurs.

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, hell-spawn a dit :

"Foi en un idéal", n'est ce pas un peu antinomique ?

On peut avoir un idéal sans avoir la foi, un idéal qui conditionne toutes nos actions et nos choix de vie, un idéal qui est l'arbitre de nos valeurs.

Et on peut avoir la foi sans avoir développé de grandes valeurs.

Par "Foi en un idéal" j'entends la croyance en Dieu.

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