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Heidegger – Une philosophie dangereuse ?

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InstantEternité

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, hell-spawn a dit :

Une éducation pour apprendre les bases, oui, mais qui ne formate pas.

Personnellement je pense que se fondre dans la société, être entièrement immergé, c'est aliénant.

Pour moi les grands esprits sont des personnes qui se tiennent toujours un peu en dehors et sont même davantage que des hommes de leur temps.

Oui ! Même pas les grands esprits : les esprits tout court ! Ceux qui cherchent à s'enliser dans des conventions, ne sont pas vraiment des esprits. (Individuels) . Il faudrait pourtant s'efforcer de respecter ces esprits "avortés"!... C'est peut-être ça l'humanisme ? !

D'un autre côté (ou parce que) tous les esprits (même le nôtre !) arrive souvent à se coincer tout seuls ! A se calcifier ! (J'ai retrouvé ce mot y'a quelques jours, il me plaît bien ! "Cristalliser" est trop flatteur !)

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 43 minutes, Blaquière a dit :

tous les esprits (même le nôtre !) arrive souvent à se coincer tout seuls

nous arrivons à nous coincer nous-mêmes .. pour quelle raison, selon vous ?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 16 minutes, g.champion a dit :

nous arrivons à nous coincer nous-mêmes .. pour quelle raison, selon vous ?

Peut-être parce que tout ce qu'on donne à "manger" à nos programmes c'est que qu'on a en magasin! En mémoire. Et nos programmes eux-mêmes sont déjà de la mémoire. On le voit quand il s'agit de... créer. On bricole, on mélange ce qui est déjà là,  c'est du patchwork  ! Enfin, c'est toujours (déjà) le mélange qui est inédit, (au mieux).

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Membre, 43ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, InstantEternité a dit :

Personnellement je ne connais rien sur l'existentialisme mais je suis d'avis que l'esprit émane de la biologie et que du coup je me rends compte que je ne suis pas existentialiste !!! :) 

@Blaquière 

Vous savez c'est comme l'orgasme féminin, je n'en n'ai aucune idée de la sensation que ça fait mais je sais que c'est pas mon truc ! :D

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Membre, 57ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 206 messages
Forumeur balbutiant‚ 57ans‚
Posté(e)

Etre à bien des attributs pourvu qu'on les différencie et dévelope. L'être m'est un préalable à l'existence car on peut imaginer des dimensions d'existence.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, InstantEternité a dit :

@Blaquière 

Vous savez c'est comme l'orgasme féminin, je n'en n'ai aucune idée de la sensation que ça fait mais je sais que c'est pas mon truc ! :D

Je finis mon post précédent sur le pourquoi on se coince soi-même :

Après, psychologiquement, c'est qu'on se sent mieux en terrain connu ! C'est plus reposant, moins stressant pour dire un mot à la mode.

Pour te répondre, quand j'ai lu ton :

Citation

Personnellement je ne connais rien sur l'existentialisme mais je suis d'avis que l'esprit émane de la biologie et que du coup je me rends compte que je ne suis pas existentialiste !!! :) 

J'ai été surpris ! J'ai rien dit, mais j'ai pensé : "mais c'est justement ça l'existentialisme !" Bien sûr on pourrait parler d'une essence de la biologie, d'un cadre plus ou moins fixe du vivant et de nos gènes : une "essence" en quelque sorte. Un dénominateur commun à tout humain. Mais la mis en ouvre, l'application de ce "commun", on peut le constater donne des personnalités toutes différentes. Comment ce fait-ce ?!

La complexité de l'ensemble ? Et surtout parce que l'application au réel si divers du théorique toujours plus simpliste (et finalement flou, trop général comme notre humanité même) a la possibilité de partir dans tous les sens... C'est notre liberté ! Mais on ne le fait pas exprès !

C'est vrai qu'il y a un certain cadre humain ou une essence humaine fixe, préétablis, biologiques. Mais c'est dans cette application empirique de notre essence à un réel occasionnel (j'ai pas d'autre mot, là) que l'existence dinit par décider de l'essence. De la faire être ceci ou cela.

Bien sûr on peut toujours penser qu'on va dire ça pour se la jouer libre même si on ne l'est pas vraiment... c'est la lutte de deux forces : un conditionnement certain (c'est un fait)  et une possibilité (de principe ou théorique) d'émancipation de l'esprit.

 

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

D'un autre côté (ou parce que) tous les esprits (même le nôtre !) arrive souvent à se coincer tout seuls ! A se calcifier ! (J'ai retrouvé ce mot y'a quelques jours, il me plaît bien ! "Cristalliser" est trop flatteur !)

La calcification se combat par l'acide or qu'est ce qui pourrait faire office d'acide (bienfaiteur) pour l'esprit ?

La frustration, l'insatisfaction, la sensibilité exacerbée...

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
à l’instant, hell-spawn a dit :

La calcification se combat par l'acide or qu'est ce qui pourrait faire office d'acide (bienfaiteur) pour l'esprit ?

La frustration, l'insatisfaction, la sensibilité exacerbée...

 

Tu as raison : chimique pour chimique ! Quand tu as parlé d'acide ... j'ai eu peur !

La frustration, l'insatisfaction, la sensibilité exacerbée...

C'est pas faux !

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Membre, 43ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 58 minutes, Blaquière a dit :

Je finis mon post précédent sur le pourquoi on se coince soi-même :

Après, psychologiquement, c'est qu'on se sent mieux en terrain connu ! C'est plus reposant, moins stressant pour dire un mot à la mode.

Pour te répondre, quand j'ai lu ton :

J'ai été surpris ! J'ai rien dit, mais j'ai pensé : "mais c'est justement ça l'existentialisme !" Bien sûr on pourrait parler d'une essence de la biologie, d'un cadre plus ou moins fixe du vivant et de nos gènes : une "essence" en quelque sorte. Un dénominateur commun à tout humain. Mais la mis en ouvre, l'application de ce "commun", on peut le constater donne des personnalités toutes différentes. Comment ce fait-ce ?!

La complexité de l'ensemble ? Et surtout parce que l'application au réel si divers du théorique toujours plus simpliste (et finalement flou, trop général comme notre humanité même) a la possibilité de partir dans tous les sens... C'est notre liberté ! Mais on ne le fait pas exprès !

C'est vrai qu'il y a un certain cadre humain ou une essence humaine fixe, préétablis, biologiques. Mais c'est dans cette application empirique de notre essence à un réel occasionnel (j'ai pas d'autre mot, là) que l'existence dinit par décider de l'essence. De la faire être ceci ou cela.

Bien sûr on peut toujours penser qu'on va dire ça pour se la jouer libre même si on ne l'est pas vraiment... c'est la lutte de deux forces : un conditionnement certain (c'est un fait)  et une possibilité (de principe ou théorique) d'émancipation de l'esprit.

 

Si je comprends bien vous êtes à la fois essentialiste et existentialiste ! Dans le sens où, pour vous, tantôt c'est notre existence (on peut dire environnement ?) qui décide de notre essence, tantôt c'est notre essence qui est déterminant (on peut dire de nos comportements ?).

Si c'est bien ça votre position, j'ai effectivement l'impression que "en apparence" c'est ce qui se passe chez l'humain. Mais je dis bien "en apparence" car je suis persuadé que la science n'est pas encore assez avancée pour déterminer justement quel trait de caractère vient de notre essence et quel trait de caractère vient de notre existence, ou quels sont les traits qui sont inaltérables par exemple, donc purement essentialiste.

Pour appuyer ce que j'avance là, on peut penser à l'épigénétique par exemple qui est un domaine assez nouveau et surtout pas assez exploité à l'heure actuelle. Donc j'ai l'impression qu'avec le temps et les avancées scientifiques on pourra avoir une meilleur visibilité sur l'humain et donc sur les sciences humaines de manière générale.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 3 heures, InstantEternité a dit :

Si je comprends bien vous êtes à la fois essentialiste et existentialiste ! Dans le sens où, pour vous, tantôt c'est notre existence (on peut dire environnement ?) qui décide de notre essence, tantôt c'est notre essence qui est déterminant (on peut dire de nos comportements ?).

Si c'est bien ça votre position, j'ai effectivement l'impression que "en apparence" c'est ce qui se passe chez l'humain. Mais je dis bien "en apparence" car je suis persuadé que la science n'est pas encore assez avancée pour déterminer justement quel trait de caractère vient de notre essence et quel trait de caractère vient de notre existence, ou quels sont les traits qui sont inaltérables par exemple, donc purement essentialiste.

Pour appuyer ce que j'avance là, on peut penser à l'épigénétique par exemple qui est un domaine assez nouveau et surtout pas assez exploité à l'heure actuelle. Donc j'ai l'impression qu'avec le temps et les avancées scientifiques on pourra avoir une meilleur visibilité sur l'humain et donc sur les sciences humaines de manière générale.

Tout-à-fait ! A cette nuance près que l'idée ou le concept d'essence est avant tout symbolique. Presque moral. Comme si notre essence comme une/notre "âme" était un "don divin". Quelque chose d'intangible. Alors que je verrais notre conditionnement humain, notre "dotation globale de fonctionnement" comme un point de départ très matériel, un simple donné de base qu'il nous revient de faire évoluer à notre guise. Pour prendre un exemple bête, notre oeil ne voit pas les infrarouges ni les ultraviolets, ni les rayons X, et pourtant par nos connaissances, notre intelligence nous arrivons à les voir... (disons que nous en avons une certaine vision) qui naturellement n'était pas prévue... Nous avons donc une possibilité d'intervenir par notre existence sur notre "essence proprement humaine" C'est là que cette conception AMORALE peut être considérée comme "dangereuse". Rien n'est absolument imposé... Il nous revient de choisir.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il y a 22 heures, Blaquière a dit :

Merci ! le texte hébreu semble donc bien correspondre à nos traductions et autoriser  " l'ontologie" issue du grec : il s'agit d'être sans aucun attribut ! "Je suis le fait d'être". La possibilité que quelque chose, que quoi que ce soit...  soit ! C'est sibyllin ! Mais c'est surtout impersonnel... Le "je" est presque de trop. Plus que l’Éternel, il conviendrait d'appeler ce dieu : l’Éternité ou l'Infini. Mais du coup le dialogue avec Samuel en deviendrait improbable pour ne pas dire impossible... Pour s'adresser à Dieu, Samuel devrait alors s'adresser "à la cantonade" ! (Humour!)

L'ensemble est ou reste très idéaliste, très intellectuel finalement, car plus que "possibilité que quoi que ce soit, soit" puisque sans existence, toujours rien "n'est existant",  il s'agit de la seule "possibilité de penser que quoi que ce soit soit... et donc soit pour moi"... (On reste fans un monde symbolique, pensé, et pas très réel).

C'est comme si un dieu infini, vraiment dieu, trop "intelligent" pour l'homme essayait de se personnifier pour se mettre à sa portée ! Mais finalement, "l'épisode Jésus Christ" avec une "incarnation" de la divinité est de la même eau... (Bénite!) C'est par cette intellectualisation (d"un dieu trop grand qui descend dans l’arène) que le monothéisme est solide. Il bricole ici bas dans de petits rites mais renvoie au besoin (en cas de danger !) à l'infini que personne ne peut comprendre.

'Ne pas comprendre' : une bonne explication de "la spiritualité" !...

Le rapport avec l’ontologie ( dans le cadre de la traduction) est si évident qu’on trouve carrément cette traduction dans la Thorah du rabbinat traduite en français : « l’Etre invariable » au lieu de « je suis celui qui suis ». Cela en dit long sur l’influence de la culture grecque sur la culture hébraïque.

Je trouve, comme toi, que le mot « je » paraît superflu. Ce qui est dit c’est : « suis celui qui suis ». Mon nom est « suis ».

Nous pourrions considérer qu’employer le verbe « suis » sans sujet est insensé. Or les Grecs parvenaient à employer transitoirement le verbe être sans sujet. Ils pouvaient dire ou écrire « suis », sans sujet, cela avait du sens pour eux.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Je continue ici ma réponse à Blaquiere.

Puisque « suis » avait du sens pour les Grecs je me suis dit pourquoi ne pas tenter l’experience mentale ?

Je pars dans le forêt  (derrière chez moi) , je m’assieds sur un banc ( il y a des bancs dans cette forêt) et je regarde le paysage devant moi, de petits hêtres et de la fougère. D’abord je vois un paysage de mon enfance, avec mon père et ma mère,  comme ils sont morts, je fais fugitivement l’expérience du néant qui néantise comme l’écrit Heidegger. Mes parents n’existeront plus à jamais. Je ne m’attarde pas et je contemple à nouveau le paysage. Quand je rentre en contemplation j’ai toujours cette impression d’une présence possible. Mais qui pourrait être présent ? 

Puis je pense, en regardant toujours le paysage , « suis ». Et là fugitivement « suis » prend du sens. Quelque chose, face à moi, RESPIRE. Je parviens à retrouver le sens grec de la respiration associé à la respiration.

 « Suis » n’est plus un verbe passif, il devient un verbe actif. Suis, respire. Mais bien sûr je suis un occidental dont les savoirs actuels ne sont plus à la hauteur des savoirs antiques. Je veux mettre un sujet. Qui respire ? Et là tout disparaît.

Je reviens à suis, à respire. Et je me dis, ce qui suis ce qui respire c’est tout simplement ce que je contemple. Ce que je contemple est, la nature est, les arbres sont, la fougère est. La présence de l’Etre, je la ressens soudain. Mais pas de l’Etre comme substantif, non la présence des choses, tout simplement parce qu’elles sont, 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Pour compléter le sujet je reproduis ici l’une des dernières pensées de Heidegger :

« La philosophie ne pourra pas produire d’effet immédiat qui change l’état présent du monde. Cela ne vaut pas seulement pour la philosophie, mais pour tout ce qui n’est que préoccupations et aspirations du côté de l’homme. Seulement un dieu peut encore nous sauver. Il nous reste pour seule possibilité de préparer dans la pensée et la poésie une disponibilité pour l’apparition du dieu  ou pour l’absence du dieu dans notre déclin ; que nous déclinions à la face du dieu absent ».

C’est beau, c’est poétique. Mais je trouve son attente totalement vaine. 

Modifié par Annalevine
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il y a 23 heures, Blaquière a dit :

Merci ! le texte hébreu semble donc bien correspondre à nos traductions et autoriser  " l'ontologie" issue du grec : il s'agit d'être sans aucun attribut ! "Je suis le fait d'être". La possibilité que quelque chose, que quoi que ce soit...  soit ! C'est sibyllin ! Mais c'est surtout impersonnel... Le "je" est presque de trop. Plus que l’Éternel, il conviendrait d'appeler ce dieu : l’Éternité ou l'Infini. Mais du coup le dialogue avec Samuel en deviendrait improbable pour ne pas dire impossible... Pour s'adresser à Dieu, Samuel devrait alors s'adresser "à la cantonade" ! (Humour!)

L'ensemble est ou reste très idéaliste, très intellectuel finalement, car plus que "possibilité que quoi que ce soit, soit" puisque sans existence, toujours rien "n'est existant",  il s'agit de la seule "possibilité de penser que quoi que ce soit soit... et donc soit pour moi"... (On reste fans un monde symbolique, pensé, et pas très réel).

C'est comme si un dieu infini, vraiment dieu, trop "intelligent" pour l'homme essayait de se personnifier pour se mettre à sa portée ! Mais finalement, "l'épisode Jésus Christ" avec une "incarnation" de la divinité est de la même eau... (Bénite!) C'est par cette intellectualisation (d"un dieu trop grand qui descend dans l’arène) que le monothéisme est solide. Il bricole ici bas dans de petits rites mais renvoie au besoin (en cas de danger !) à l'infini que personne ne peut comprendre.

'Ne pas comprendre' : une bonne explication de "la spiritualité" !...

Décidément tu m’inspires ! Je pense que tu portes un regard sur le monothéisme à partir de ta connaissance du christianisme. Le monothéisme dans le monde des filles et des fils de Juda ne cesse de « mouvoir » sauf pour les orthodoxes.

C’est une longue histoire le rapport du peuple juif avec « Ce » en quoi il croit. Dans l’esprit du judéen « Ce » ne doit pas être nommé. Pour les orthodoxes c’est question de respect, etc. Pour les judéens les plus éclairés, de mon point de vue !, « Ce » ne peut pas être nommé parce que nommer localise et temporalise. Nommer c’est positionner dans l’espace et le temps. Or « Ce » n’est pas assujetti à l’espace ni au temps.

l’Eternel est un mot qui évite de nommer « Ce » car il s’agit d’un attribut, d’un prédicat, un attribut d’un sujet que, du coup, on ne nomme pas.

Maintenant on imagine mal Samuel en train de papoter avec l’Eternel ! J’aime bien le mot Hachem ( qui veut dire : le nom). Ma petite fille quand elle fait une prière, le jour du chabbat, rend d’abord hommage à son grand père , ( qui est Dieu) dans son esprit, puis elle cite petit Hachem, sans qu’on sache trop à quoi ou à qui elle fait référence. Comme tu le vois chez les libéraux on est assez tolérants.

Le rédacteur de la Thorah prend conscience que le papotage entre Samuel et l’Eternel est peut être un peu familier. Il s’en excuse en écrivant qu’à l’époque la parole de l’Eternel était rare. Au fond l’Eternel est super content de papoter avec Samuel. Du coup il se laisse aller à une certaine familiarité l’Eternel.

Ce débat sur la royauté est interprété ( par les libéraux ) comme l’émergence de l’Etat. Gros débat. Se donner un roi, c’est instituer l’Etat, c’est à dire que le peuple devra travailler pour le roi, cultiver ses terres, payer des impôts. Même l’Eternel est sceptique. Car il voit dans le roi une sorte de substitut, une sorte d’incarnation de lui même. Il est un peu triste du coup. Finalement l’Etat s’impose. Mais le roi, chez les Hébreux, ne devient pas l’incarnation ou le représentant de Dieu sur terre. À côté du roi continuent d’exister les religieux. Les hébreux ne tomberont jamais dans l’absolutisme religieux des Arabes musulmans. L’Etat restera dissocié du pouvoir religieux sauf pendant de courtes périodes.

l’incarnation dont tu parles, Jésus, est un truc issu du paganisme de l’époque de Paul. Comment veux tu qu’un Hébreu dont la spiritualité s’est développée depuis l’origine de la civilisation occidentale croit dans un truc pareil, un truc de païen versé dans le culte des mystères, versé dans la magie.

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

Décidément tu m’inspires ! Je pense que tu portes un regard sur le monothéisme à partir de ta connaissance du christianisme. Le monothéisme dans le monde des filles et des fils de Juda ne cesse de « mouvoir » sauf pour les orthodoxes.

C’est une longue histoire le rapport du peuple juif avec « Ce » en quoi il croit. Dans l’esprit du judéen « Ce » ne doit pas être nommé. Pour les orthodoxes c’est question de respect, etc. Pour les judéens les plus éclairés, de mon point de vue !, « Ce » ne peut pas être nommé parce que nommer localise et temporalise. Nommer c’est positionner dans l’espace et le temps. Or « Ce » n’est pas assujetti à l’espace ni au temps.

l’Eternel est un mot qui évite de nommer « Ce » car il s’agit d’un attribut, d’un prédicat, un attribut d’un sujet que, du coup, on ne nomme pas.

Maintenant on imagine mal Samuel en train de papoter avec l’Eternel ! J’aime bien le mot Hachem ( qui veut dire : le nom). Ma petite fille quand elle fait une prière, le jour du chabbat, rend d’abord hommage à son grand père , ( qui est Dieu) dans son esprit, puis elle cite petit Hachem, sans qu’on sache trop à quoi ou à qui elle fait référence. Comme tu le vois chez les libéraux on est assez tolérants.

Le rédacteur de la Thorah prend conscience que le papotage entre Samuel et l’Eternel est peut être un peu familier. Il s’en excuse en écrivant qu’à l’époque la parole de l’Eternel était rare. Au fond l’Eternel est super content de papoter avec Samuel. Du coup il se laisse aller à une certaine familiarité l’Eternel.

Ce débat sur la royauté est interprété ( par les libéraux ) comme l’émergence de l’Etat. Gros débat. Se donner un roi, c’est instituer l’Etat, c’est à dire que le peuple devra travailler pour le roi, cultiver ses terres, payer des impôts. Même l’Eternel est sceptique. Car il voit dans le roi une sorte de substitut, une sorte d’incarnation de lui même. Il est un peu triste du coup. Finalement l’Etat s’impose. Mais le roi, chez les Hébreux, ne devient pas l’incarnation ou le représentant de Dieu sur terre. À côté du roi continuent d’exister les religieux. Les hébreux ne tomberont jamais dans l’absolutisme religieux des Arabes musulmans. L’Etat restera dissocié du pouvoir religieux sauf pendant de courtes périodes.

l’incarnation dont tu parles, Jésus, est un truc issu du paganisme de l’époque de Paul. Comment veux tu qu’un Hébreu dont la spiritualité s’est développée depuis l’origine de la civilisation occidentale croit dans un truc pareil, un truc de païen versé dans le culte des mystères, versé dans la magie.

 

Tu as raison ! Mais Paul était pourtant au départ tout ce qu'il y a de plus orthodoxe comme juif... L'incarnation du Christ sent son paganisme ! C'est vrai ! On imagine de la même façon Zeus se "tapant" quelque mortelle particulièrement "gironde" !

C'est remarquable de dire que le judaïsme a pu être influencé par l'esprit grec (on se comprend) ! En dépit du polythéisme, on voit déjà Platon parler de LA divinité. C'est probablement vers la même époque (le milieu du premier millénaire av. J-C,) que le dieu d'Israël, qui n'était que leur dieu perso, "national", chargé de les protéger "EUX" seulement est passé dans leur esprit au grade de dieu universel. C'est là à ce moment que s'est (je crois) développé cette réflexion ontologique. La création ou l'imagination de la notion d'être libéré de toute contingence. (Une création quasi grammaticale : on ne peut pas faire plus intellectuel ! Mais on reste le bec dans l'eau quand il s'agit de trouver dans le réel à qui, à quoi correspond cette imagination ! D'où le précepte surprenant mais logique de ne pas "LE" représenter... On ne peut pas représenter ce qui vient avant toute représentation)

Je ne saurais pas explique ce que je conçois comme un... fantasme ! Dire qu'il s'agit d'une avancée intellectuelle ou (comme pourrait dire Freud) une régression.  (Résurgence du meurtre du père de la horde primitive... etc). Il me semble pourtant que quand bien même ce serait une fausse piste, il s'agissait d'un étapee inévitable. Au moins pour "faire le ménage" ! Je parle de l'intellectualisation, ou de la symbolisation de l'Être, du fait d'être,

Est-il besoin que l'être même soit intellectuellement possible ou... "autorisé" (mais par qui) pour que l'existence advienne ?

Mais j'ai l'intuition que même si le problème ontologique (ce que j'ai dis au dessus) a mis du temps à se concrétiser, à se verbaliser --en archai en o logos : au commencement était "la parole"-- (depuis les débuts de l'homme qui parle) il est directement en rapport avec la conscience. Notre conscience, notre esprit. Qui après s'être crus universellement partagés (l'animisme puis le polythéisme) on fini par se trouver bien seuls dans le monde. Le Dieu-Être (éternel, infini) pourrait alors être compris comme une solution envisagée à cette solitude. Une avancée... régressive ! (Osons l'oxymore !)

Je dis à mesure que j'y pense, ce n'est peut-être pas super cohérent !...

Mais plus j'y pense, plus je me dis qu'après les modes de l'énergie, de la matière, du vivant, la conscience et l'esprit sont un mode différent d'existence...  (à explorer).

Ce qui explique pourquoi j'ai du mal à mettre l'esprit ou la conscience qui -à peine- viennent d'advenir au tout début !...

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je me pose la question ;

Que serait un être sans existence.?

Un être qui n'existe pas ?

Qui n'existe pas dans, avec ou comme le monde.

Tout être doit-il exister pour être ?

Pour être qq chose ?

(Mais être une chose, c'est exister : les choses existent ! Ici et maintenant ou ont existé,  là-bas et autrefois ! )

Que rajoute l'existence à son être ? (Si elle lui rajoute quoi que ce soit ?)

(Et ne me parlez pas des 100 "euro" de Kant ! -je m'actualise!-)

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 22 minutes, Blaquière a dit :

Je me pose la question ;

Que serait un être sans existence.?

Un être qui n'existe pas ?

Qui n'existe pas dans, avec ou comme le monde.

Tout être doit-il exister pour être ?

Pour être qq chose ?

(Mais être une chose, c'est exister : les choses existent ! Ici et maintenant ou ont existé,  là-bas et autrefois ! )

Que rajoute l'existence à son être ? (Si elle lui rajoute quoi que ce soit ?)

(Et ne me parlez pas des 100 "euro" de Kant ! -je m'actualise!-)

Je me réponds à moi-même ! :smile2:

Exister, on a "dégrossi" le concept : C'est être ici et maintenant ! Hic et nunc.

Mais une idée ? On ne peut pas dire qu'elle existe ici et maintenant ? Pas vraiment , mais pourtant elle existe ! Pas en tant qu chose ici et maintenant, mais en tant qu'idée. On n revient à l'autre mode d'existence dont je parlais au dessus.

Mais non ! Même une idée existe ici et maintenant. Et elle n'existe qu'autant ou qu pendant que j'ai cette idée. Elle est ce qu'elle est ou plutôt vaut ce qu'elle vaut, mais elle  n'advient que si je l'actualise. J'ai un idée ? Je la pense ! Elle existe ! Je pense à autre chose, elle n'existe plus ! C'est magique ! (Non je rigole !) Je suis le dieu de mon idée...

Oh ça c'est bon ! Faut que je le garde !

(Bref, il faut forcer, obliger Dieu à penser à nous ! ) 

Je n'arrive pas à rester sérieux trop longtemps ! Je suis le Dutronc de la métaphysique : "j'y pense et puis, j'oublie !"...

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Membre, 57ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 206 messages
Forumeur balbutiant‚ 57ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Annalevine a dit :

Pour compléter le sujet je reproduis ici l’une des dernières pensées de Heidegger :

« La philosophie ne pourra pas produire d’effet immédiat qui change l’état présent du monde. Cela ne vaut pas seulement pour la philosophie, mais pour tout ce qui n’est que préoccupations et aspirations du côté de l’homme. Seulement un dieu peut encore nous sauver. Il nous reste pour seule possibilité de préparer dans la pensée et la poésie une disponibilité pour l’apparition du dieu  ou pour l’absence du dieu dans notre déclin ; que nous déclinions à la face du dieu absent ».

C’est beau, c’est poétique. Mais je trouve son attente totalement vaine. 

Ca c'est l'opinion divergeante entre Dieu et l'humanité ou le retour d'un Dieu révolutionnaire apcalyptique ; toute fois il existe une autre opinion

"Le « point Ω ou point Oméga » représente le pôle de convergence de l'évolution. Le « Christ cosmique » manifeste l'avènement d'une ère d'harmonisation des consciences fondée sur le principe de la « coalescence des centres » : chaque centre, ou conscience individuelle, est amené à entrer en collaboration toujours plus étroite avec les consciences avec lesquelles il communique, celles-ci devenant à terme un tout noosphérique. L'identification non homogénéisante du tout au sujet le percevant, entraîne un accroissement de conscience, dont l'Oméga forme en quelque sorte le pôle d'attraction en jeu à l'échelle individuelle autant que sur le plan collectif. La multiplication des centres comme images relatives de l'ensemble des centres harmonisés participe à l'avènement de la résurrection spirituelle ou théophanie du Christ cosmique."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Teilhard_de_Chardin

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Je me réponds à moi-même ! :smile2:

Exister, on a "dégrossi" le concept : C'est être ici et maintenant ! Hic et nunc.

Mais une idée ? On ne peut pas dire qu'elle existe ici et maintenant ? Pas vraiment , mais pourtant elle existe ! Pas en tant qu chose ici et maintenant, mais en tant qu'idée. On n revient à l'autre mode d'existence dont je parlais au dessus.

Mais non ! Même une idée existe ici et maintenant. Et elle n'existe qu'autant ou qu pendant que j'ai cette idée. Elle est ce qu'elle est ou plutôt vaut ce qu'elle vaut, mais elle  n'advient que si je l'actualise. J'ai un idée ? Je la pense ! Elle existe ! Je pense à autre chose, elle n'existe plus ! C'est magique ! (Non je rigole !) Je suis le dieu de mon idée...

Oh ça c'est bon ! Faut que je le garde !

(Bref, il faut forcer, obliger Dieu à penser à nous ! ) 

Je n'arrive pas à rester sérieux trop longtemps ! Je suis le Dutronc de la métaphysique : "j'y pense et puis, j'oublie !"...

Je te répondrai plus tard. Il faut d’abord que je laisse aller en moi t’es idées et sentiments.  

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