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Le concept de résilience


miscookiyou

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Membre, 24ans Posté(e)
miscookiyou Membre 2 416 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
Posté(e)

http://psyifsi.over-blog.com/article-cours-3-le-concept-de-resilience-psychologie-et-sante-38938666.html

En psychologie, on appelle « résilience » la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.

Le concept a été découvert en 1982 par Emmy Werner. Cette psychologue américaine a suivi à Hawaï 700 enfants sans famille, sans école, vivant dans la rue et victimes d’agressions physiques ou sexuelles. Trente ans plus tard, la plupart d’entre eux étaient devenus des adultes détruits psychiquement. Cependant, 28% avaient réussis à apprendre un métier, fonder une famille, et ne souffraient pas de troubles psychiques majeurs. Elle en conclut que certains enfants avaient une capacité particulière à surmonter les traumatismes de la vie pour s’en sortir, et appela ces enfants des « résilients ».[....]

2) Définition :

« La résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir en dépit d’évènements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères » (M. Manciaux et coll., 2001, p17).

Pour Boris Cyrulnik, c’est à partir du moment ou la personne subit un traumatisme qu’elle va tenter de le surmonter et mettre en place un processus de résilience.

 Le traumatisme est donc l’agent de la résilience.

Rappelons que pour la psychanalyse, « le traumatisme est un évènement de la vie du sujet qui se définit par son intensité, l’incapacité ou se trouve le sujet d’y répondre adéquatement, le bouleversement et les effets durables qu’il provoque dans l’organisation psychique »(J.Laplanche et J.-B. Pontalis, 1967)

Cette définition, tout en mettant en évidence l’origine interne et externe du traumatisme, montre que celui-ci est avant tout psychique, puisque ce n’est pas l’évènement en lui-même qui est traumatique , mais plutôt l’incapacité qu’à le sujet d’y faire face.

(Ex. : Différentes réactions après l’explosion d’une bombe dans le RER B St-Michel)

Pour Boris Cyrulnik, il ne peut y avoir traumatisme que si ‘il y’a une « effraction » qui provoque la déchirure de la bulle protectrice de l’enfant, si bien que celui-ci ne parvient pas à comprendre ce qui lui arrive. Son monde se désorganise et devient confus.

III)           Les limites du concept de résilience

Nombreux sont les auteurs qui se montrent sceptiques face au concept de résilience. En effet, aujourd’hui encore, ses contours sont flous et sa définition reste superficielle.

Simple habillage commercial de concepts déjà connus pour certains (le processus de résilience peut recouper les notions de mécanismes de défenses et d’adaptation ou et coping et s’appuie sur le type d’attachement de l’enfant) ou glissement dangereux pour d’autres, comme le psychanalyste Serge Tisseron qui met en garde contre ce qu’il appelle « les pièges de la résilience ».

« La résilience, écrit-il, qui est en Amérique une vertu sociale associée à la réussite, est devenue en France une forme de richesse intérieure…»

Pour lui, une personne résiliente n'est pas libérée de ses souffrances, mais bien asservie aux mécanismes de refoulement et de compensation, aux schémas de comportement qui lui permirent, jadis, de survivre à un environnement hostile.

Le parcours personnel de Boris Cyrulnik illustre combien l'auteur d'un Merveilleux malheur a théorisé la notion de résilience à partir de son propre vécu refoulé, non reconnu comme tel. Bien qu'il se soit longtemps refusé à parler publiquement de son passé dramatique, Cyrulnik a fini par dévoiler, au fil des interviews, quelques éléments biographiques qui permettent de comprendre les stratégies d'adaptation qu'il a dû mettre en œuvre, enfant, pour survivre et échapper à la mort, et leurs liens avec certaines des idées qu'il défend aujourd'hui.

Privé de la sécurité la plus essentielle du fait de la folie des adultes, et pour ne pas sombrer lui-même dans cette folie, le jeune enfant dissocie sa terrible souffrance de sa pensée consciente en faisant rire son entourage, glanant ici ou là un regard compatissant. « Moi, on m'a aidé parce que je passais mon temps à faire le pitre » confiera Cyrulnik à un journaliste (Dans son ouvrage Les vilains petits canards, le psychiatre théorisera cette stratégie de survie en avançant notamment que certains enfants - « contraints à la métamorphose » - s'en sortent parce que privés de leurs parents, ils sauraient inspirer aux autres l'envie de les aider.

« L’important n’est pas ce qu’on fait de nous mais ce que nous faisons nous-même de ce qu’on a fait de nous »

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Invité fx.
Invités, Posté(e)
Invité fx.
Invité fx. Invités 0 message
Posté(e)

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/30/ne-deplacons-pas-la-source-de-la-violence-sur-les-victimes-elles-memes_5055622_3232.html

Citation

Celui ou celle qui souffre se doit désormais de produire un récit pertinent qui renverse la mauvaise expérience en « occasion de s’épanouir ». S’il ne le fait pas, le voilà secrètement suspecté de désirer sa propre souffrance et, au fond, d’en être responsable. Lorsqu’elle prend la forme générale et mécaniste d’une injonction psychique à recycler ses malheurs en bénéfices, la résilience devient une « fausse conscience » et appauvrit notre imagination morale. Elle vient saper la capacité à la compassion.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

Le sujet est intéressant. Merci ! J'ai cependant une question qui me vient en tête :

Peut-on parler de traumatisme/résilience si la victime connaît de façon correcte la cause de ce qu'elle est entrain de subir ? Par exemple un élève majeur de promo qui subit de grave maltraitances de la part de ses camarades de classes parce que justement il est premier de la classe et que l'élève en question sait pertinemment la raison de ses souffrances ?

Est-ce que justement le fait de connaître la cause et la raison exacte du pourquoi on souffre et subit un traumatisme n'aide pas dans sa capacité à surmonter ses douleurs ? En un mot, avant de parler de la capacité de résilience n'est-il pas plus bénéfique et "intelligent" d'essayer de trouver la cause "vraie" de ses souffrances ?

Et le bénéfice psychologique de ceci nous impose-t-il pas à se trouver de même un bouc émissaire, donc une fausse cause, pour toutes les souffrances ? (en dehors de toute question d'ordre morales...)

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Membre, Devezh mat, 130ans Posté(e)
soisig Membre 29 641 messages
130ans‚ Devezh mat,
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La résilience aide à poursuivre sa vie de façon sereine. Ce n'est pas donné à tout le monde, certains préfèrent ne plus faire l'effort d'avancer et donnent en excuse le traumatisme vécu. Ils finissent généralement seuls car l'empathie a des limites. Tandis que d'autres considèrent que le traumatisme vécu est derrière eux, et que leur vie vaut malgré tout d'être vécue. 

Tous ceux qui ont survécu à la Shoah ont su faire preuve de cette résilience qui leur a permis, non seulement de continuer à vivre, déjà par respect pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, mais aussi pour pouvoir raconter, afin que ça n'existe plus.  

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il est nécessaire d’utiliser le mot résilience dans un autre sens que celui de :  « capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité ». Dans ce sens-là ce concept n’apporte rien car l’adversité est le lot de chacun, qui que ce soit.

Il est plus utile de choisir ce sens : « capacité à résister puis à s’affirmer en dépit d’évènements vécus et subis à caractère hautement violent » 

La définition de Cyrulnik complète la définition précédente en ajoutant le concept d’effraction. L’effraction est surtout identifiable dans les traumatismes affectifs ou sexuels où la violence subie est telle que les défenses de l’individu sont totalement enfoncées si bien que le traumatisé se retrouve contraint de faire sienne cette violence sans même s’en rendre compte. 

 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 889 messages
78ans‚ Talon 1,
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Ca ressemble à l'adaptation.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Dans certaines circonstances à caractère extrêmement violent dans lesquelles je me suis retrouvée, le soir, je me plongeais dans la lecture de « si c’est un homme ». Ce récit me permettait de tenir, je me sentais profondément émue et transportée par la résistance de Primo Lévi. Il résistait, à sa manière, humblement, minute après minute, seconde après seconde, fantastique. Jusqu’à survivre sous un monceau de cadavres, abandonné là par les Allemands qui fuyaient devant les Russes. Et il y a ce Russe qui arrive, à pied, seul, hirsute, qui s’avance et découvre l’horreur du camp. Et Primo, seul survivant, ou presque, malade et protégé du froid par les morts, regarde cet homme arriver. Il y a quelque chose de fascinant dans cette rencontre entre ce Juif qui a tenu, quand 6 millions des siens moururent,  et ce Russe qui a tenu, lui aussi, survivant à ce cataclysme où 25 millions des siens moururent.

Cette infinie résistance me convainquait de résister moi aussi. Le premier mouvement de la résilience c’est la résistance.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Pour moi une personne a un problème lié à un traumatisme à deux conditions : qu'elle ne peut s'empêcher d'y revenir régulièrement dans les discussions (ressasser), ou qu'elle refuse littéralement d'aborder le sujet. La preuve que le processus de "résilience" a fonctionné c'est quand on cesse d'être dans l'une ou l'autre de ces deux attitudes par rapport à un passé douloureux.

il y a 45 minutes, soisig a dit :

La résilience aide à poursuivre sa vie de façon sereine. Ce n'est pas donné à tout le monde, certains préfèrent ne plus faire l'effort d'avancer et donnent en excuse le traumatisme vécu. Ils finissent généralement seuls car l'empathie a des limites. Tandis que d'autres considèrent que le traumatisme vécu est derrière eux, et que leur vie vaut malgré tout d'être vécue. 

Tous ceux qui ont survécu à la Shoah ont su faire preuve de cette résilience qui leur a permis, non seulement de continuer à vivre, déjà par respect pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, mais aussi pour pouvoir raconter, afin que ça n'existe plus.  

C'est beaucoup plus complexe que d'un côté ceux qui refusent les efforts et s'excusent par un traumatisme et ceux qui continuent de façon sereine. Ce n'est pas si binaire, même si les deux existent.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Quelque part ce qui est le plus gênant pour moi dans le concept de résilience c'est qu'il est une excuse pour laisser tomber et culpabiliser à grand coup de "volonté" ceux qui ont des difficultés. C'est vrai après tout, il n'a qu'à être résilient, il n'a qu'à faire preuve d'adaptation et ne pas se morfondre, etc.. En gros on renvoie la responsabilité à la victime.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

En développant son concept de résilience ainsi qu'en prenant en compte sa réception par le public, je ne suis pas persuadé que le concept ait grandement aidé les traumatisés, bien au contraire, cela les culpabilise et les responsabilise par rapport à leur état. Ils ont une obligation d'être résilients, sous peine qu'on les exclue complètement.

Quand on écoute l'être humain, lui il a toujours la force de supporter les problèmes des autres et "d'aller de l'avant". Sauf que non, il y a des problèmes qui, par exemple, se jouent ensuite au niveau neurologique et qu'on ne peut pas régler par un travail sur soi, même avec la meilleure volonté du monde.

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Membre, 24ans Posté(e)
miscookiyou Membre 2 416 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, soisig a dit :

La résilience aide à poursuivre sa vie de façon sereine. Ce n'est pas donné à tout le monde, certains préfèrent ne plus faire l'effort d'avancer et donnent en excuse le traumatisme vécu. Ils finissent généralement seuls car l'empathie a des limites. Tandis que d'autres considèrent que le traumatisme vécu est derrière eux, et que leur vie vaut malgré tout d'être vécue. 

Tous ceux qui ont survécu à la Shoah ont su faire preuve de cette résilience qui leur a permis, non seulement de continuer à vivre, déjà par respect pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, mais aussi pour pouvoir raconter, afin que ça n'existe plus.  

La je rejoint @Guasi-Modo

il ne faut pas voir la résilience comme une sorte d'obligation......c'est très culpabilisant pour les victimes de traumatisme c'est qu'elle que choses d'assez floue au final je dirait que c'est plus une forme de protection ou  a mon avis il est plus question de survie que de vivre sereinement après des moment horrible mais je pense que si la blessure n'est plus visible elle reste un peut comme une ombre 

je que croit  c'est un concept très "valeur américaine" une personne qui réussi en partant de rien comme une sorte de super héro que les épreuve et la douleurs aurait rendu plus fort du moins c'est comme ça qu'il a été compris 

enfin bref je croit que c'est un concept qui mal utilisé peut faire plus de mal que de bien 

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 779 messages
107ans‚ ©,
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C'est quoi le sujet exactement ?

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, InstantEternité a dit :

Le sujet est intéressant. Merci ! J'ai cependant une question qui me vient en tête :

Peut-on parler de traumatisme/résilience si la victime connaît de façon correcte la cause de ce qu'elle est entrain de subir ? Par exemple un élève majeur de promo qui subit de grave maltraitances de la part de ses camarades de classes parce que justement il est premier de la classe et que l'élève en question sait pertinemment la raison de ses souffrances ?

Est-ce que justement le fait de connaître la cause et la raison exacte du pourquoi on souffre et subit un traumatisme n'aide pas dans sa capacité à surmonter ses douleurs ? En un mot, avant de parler de la capacité de résilience n'est-il pas plus bénéfique et "intelligent" d'essayer de trouver la cause "vraie" de ses souffrances ?

Et le bénéfice psychologique de ceci nous impose-t-il pas à se trouver de même un bouc émissaire, donc une fausse cause, pour toutes les souffrances ? (en dehors de toute question d'ordre morales...)

La connaissance des causes n’efface pas le traumatisme. La personne qui a été violée peut connaître les causes du viol, il n’empêche que le traumatisme est là.  La personne qui sort paralysée d’un accident de voiture peut connaître les causes de l’accident elle restera tout de même paralysée.

Cette idée, que la connaissance des causes permet de résoudre les problèmes liés à un traumatisme, nous vient de la préhistoire de la psychanalyse avec son concept d’abréaction. Mais ça ne marche pas. D’abord s’agissant de traumatismes psychologiques, on n’en a jamais fini avec la connaissance des causes. Cette connaissance n’est jamais acquise. Comme, par exemple, la connaissance des causes des événements historiques ne cesse d’être modifiée par les historiens au fur et à mesure que le temps passe.

En définitive un traumatisme rend différent des autres et ce, jusqu’à  la fin de sa vie. Prendre conscience de sa différence et l’accepter est un pas important. Prendre conscience que les autres, ceux du Commun, ne peuvent pas prendre conscience de votre différence est aussi important. Ils ne le peuvent pas, non seulement parce qu’ils n’ont pas le même vécu, mais aussi et surtout parce qu’ils ont peur de cette différence. Ils ont la trouille.

Etre  different en raison d’accidents violents, fait réfléchir aussi au destin des hommes. Car c’est étonnamment ces accidents qui orientent l’évolution de l’humanité.

Ainsi l’évolution paraît chaotique et contingente. 

à l’instant, January a dit :

C'est quoi le sujet exactement ?

La résilience, il faut prendre la peine de lire.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 779 messages
107ans‚ ©,
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il y a 2 minutes, Annalevine a dit :

La résilience, il faut prendre la peine de lire.

Merci je lis toujours les sujets + les liens, mais là c'est fouillis et on part de deux postulats différents. C'est pour ça que je demande à l'auteur exactement de quoi elle veut parler. 

Le concept de résilience a été amplement galvaudé. Du coup s'il n'est pas précisé exactement de quoi on veut parler, on cause dans le vide et ça part dans tous les sens. Causer de résilience en regard d'un attentat, d'un crime ou d'une enfance catastrophe : ça n'a rien à voir ! 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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il y a 41 minutes, miscookiyou a dit :

je croit  c'est un concept très "valeur américaine" une personne qui réussi en partant de rien comme une sorte de super héro que les épreuve et la douleurs aurait rendu plus fort 

enfin bref je croit que c'est un concept qui mal utilisé peut faire plus de mal que de bien 

Je pense que c'est un peu comme ça que ça a été réceptionné par le public, même si le concept est plus subtil que ça chez Cyrulnik. C'est un profond malentendu. Comme si quand on avait traversé des épreuves comme des agressions sexuelles dans l'enfance ou des maltraitances il y avait obligation aux yeux des autres d'être quelqu'un d'exceptionnel ou alors c'est qu'on est pas digne d'intérêt.

Du coup la personne traumatisée se retrouve le plus souvent seule avec ses problèmes, on ne respecte plus le temps qu'il faut à la victime pour surmonter les difficultés, le degré de patience passe du côté de l'entourage qui peut décider brutalement que "Maintenant ça suffit ça fait X temps qu'il en est là" et le laisser tomber.

Même certains parents abandonnent et renient complètement leur progéniture parfois, alors que le besoin d'amour et de relation humaine est quand même indispensable au processus de résilience. Non, tout n'est pas réversible dans le psychisme humain, contrairement à ce qu'on aime à penser spontanément.

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Membre, 24ans Posté(e)
miscookiyou Membre 2 416 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Quasi-Modo a dit :

Je pense que c'est un peu comme ça que ça a été réceptionné par le public, même si le concept est plus subtil que ça chez Cyrulnik. C'est un profond malentendu. Comme si quand on avait traversé des épreuves comme des agressions sexuelles dans l'enfance ou des maltraitances il y avait obligation aux yeux des autres d'être quelqu'un d'exceptionnel ou alors c'est qu'on est pas digne d'intérêt.

Du coup la personne traumatisée se retrouve le plus souvent seule avec ses problèmes, on ne respecte plus le temps qu'il faut à la victime pour surmonter les difficultés, le degré de patience passe du côté de l'entourage qui peut décider brutalement que "Maintenant ça suffit ça fait X temps qu'il en est là" et le laisser tomber.

Même certains parents abandonnent et renient complètement leur progéniture parfois, alors que le besoin d'amour et de relation humaine est quand même indispensable au processus de résilience. Non, tout n'est pas irréversible dans le psychisme humain, contrairement à ce qu'on aime à penser spontanément.

oui je croit que le grand public a mal compris de quoi il s'agissait ça été beaucoup trop vulgarisée et maintenant certain voie une sorte d'obligation a devenir résilient après un grave traumatisme (attentat,viol,maltraitance infantile,abandons) et un gros manque d'empathie et de compréhension  envers les victimes    leur souffrance  et leur problème psychique  

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 779 messages
107ans‚ ©,
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Après un grave traumatisme, il est nécessaire à 99% de consulter. Et un professionnel digne de ce nom ne parlera pas à son patient de "résilience", jamais. C'est le patient qui en parle, parce-qu'il a vu ça dans les journaux. Ces journaux qui vulgarisent n'importe comment, oui, mais ils ont des clients :unknw:  Ce sont ces clients que les patients atteint de sspt (même si ça aussi aujourd'hui est complètement galvaudé, on dirait que tout le monde a le syndrôme maintenant - n'importe quoi !) ne devraient pas côtoyer, ça fait du monde :mouai:

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Le concept de résilience met en exergue celui d’accident. L’accident, le traumatisme, parait contingent. Il faut tout faire pour le rendre impossible. D’où l’idéologie actuelle qui vise la sécurité absolue : sécurité routière, sécurité alimentaire, sécurité affective avec par exemple l’interdiction de la fessée, etc. Et qui peut être contre ? 

Mais dans le même temps, incapables d’imaginer ou d’accepter un autre mode de vie, incapables de faire face avec lucidité à ce qui va nous tomber dessus, nous fermons les yeux devant les catastrophes humanitaires à venir face auxquelles nos soucis de sécurité absolue actuels sont dérisoires.

Quand les températures provoqueront quantité de morts, quand la désertification des terres et le manque d’eau provoqueront des désordres sociaux d’une violence inouïe, etc. que restera t il de nos obsessions d’aujourd’hui ?

Et le paradoxe c’est que ce sont ceux qui auront connu aujourd’hui la violence qui résisteront le mieux quand les petits bourgeois bien à l’aise dans leur confort social s’écrouleront. Bruno Bettelheim souligne bien ce paradoxe dans son expérience des camps. Ceux que les nazis cassaient le plus rapidement c'étaient ceux qui occupaient dans la vie civile des métiers tranquilles ou privilégiés.

La Vie a quelque chose de cruel et de paradoxal.

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