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Au fil de l'eau...


sagaidatch

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Il est probable que j’ai fait une erreur concernant l’appréciation du concept de la chose en soi. Considérant que nous ne connaissons le monde qu’à partir de nos perceptions lesquelles sont des effets, et les effets ne sont pas les choses, considérant que ces effets ont pour cause les choses, la chose en soi pour moi était la chose-cause de nos sensations par exemple (les cinq sens). Mais à ce compte-là le photon dans mon raisonnement devient une chose en soi.

D’une manière générale dans mon raisonnement la chose en soi devient la cause du phénomène. Mais ce faisant j’inclus la chose en soi dans le système de la causalité, c’est-à-dire que j’inclus la chose en soi dans le phénomène. Ce qui est une erreur puisque la chose en soi n’est pas de même nature que le phénomène. Mon erreur vient de ce que la plupart des postulats de la physique (postulat : je pose l’existence de…) ne sont pas perceptibles, sont hors perceptions (il est impossible de percevoir le photon par exemple, nous n’en percevons que les effets, idem d’ailleurs pour toutes les particules théoriques).

En fait les postulats de la physique, les principes de toute théorie de la physique, sont construits à partir d’éléments pris dans le monde phénoménal. La particule-photon est un concept tiré de notre expérience des particules perçues par exemple, idem pour l’onde, etc. toute théorie de la physique est construite à partir d’éléments retravaillés, réagencés, du monde phénoménal.

Avec le concept de chose en soi nous ne sommes plus dans le monde phénoménal. Ce qui explique d’ailleurs que Sartre par exemple et tant d’autres philosophes ne se soucient pas de ce concept, et même ils en nient l’existence ou l’intérêt, car, avec ce concept, nous sortons totalement du monde pratique, du monde social, du monde matériel. Avec un tel concept nous entrons dans un monde de pure abstraction, qui me fait penser d’ailleurs, concernant la pure abstraction, au concept d’Être.

Autre erreur : la confusion entre perception, que j’appellerai présentation, et représentation c’est-à-dire toute construction réflexive. Ainsi la lumière peut être vue comme un rayonnement, une particule (photon) ou une onde (électromagnétique). Le rayonnement est une conception de la lumière bâtie sur la perception (et l’optique en secondaire est construite à partir de cette perception) tandis que le photon et l’onde sont des constructions intellectuelles. Nous ne sommes pas du tout dans le même champ de connaissance. Le rayonnement ressortit au monde de la perception, la particule et l’onde ressortissent au monde de la conscience réflexive.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il est plus que probable que « la représentation »[le monde est ma représentation] est le produit d’une aptitude psychique qui a dû apparaître au cours du temps. Les philosophes étudient le monde à un moment donné du temps, celui de l’observateur. Si bien qu’à lire Schopenhauer ainsi que Kant, les formes pures de l’esprit, l’espace, le temps, la causalité (les catégories pour Kant) semblent appartenir à l’esprit humain, de tous temps.

Mais comment ces formes pures sont-elles devenues des caractéristiques de l’esprit ?

L’aptitude à « représenter » est sans doute apparue, historiquement, lorsque les hommes ont commencé à réaliser des peintures rupestres et des sculptures il y a 40 000 ans. On peut repérer là un saut qualitatif, signe que l’homme, cérébralement au moins, était encore en évolution, en création( il l’est peut-être toujours d’ailleurs).

Ces représentations signalent l’apparition de la conscience réflexive. C’est elle qui permet la représentation. La conscience réflexive est un retour sur soi qui permet la représentation, laquelle permet l’apparition du monde. Le monde n’attendait pas d’être vu, le monde apparaît réellement lorsqu’il est vu comme représentation par la conscience réflexive.

C’est pour cela que Kant comme Schopenhauer déclarent que le monde est une mise en forme (les formes pures de l’esprit, l’espace, le temps, la causalité, les catégories) de ce qu’ils appellent la chose en soi. La chose en soi de Kant pose problème car il semble qu’il en parle comme d’un objet. Or il ne peut pas y avoir d’objet sans sujet, donc la chose en soi kantienne suppose déjà le sujet, donc nous sommes dans l’humain, dans le phénomène. Schopenhauer souligne cette maladresse de Kant. Il pose, lui, que c’est la Volonté qui est mise en forme. « Le monde est ma volonté » écrit-il. Séduisant. Bien que peut-être totalement délirant.

Il est possible que le langage ait précédé l’apparition des peintures rupestres. Du moins le langage élaboré. Puisque le langage, à un certain degré de complexité, est lui-même signe, c’est-à-dire représentation. Ce qui signifierait que c’est la socialisation de l’homme qui serait à l’origine de son évolution cérébrale. Puisque sans socialisation pas de langage élaboré.

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Jeudi 18 juillet 2019

En définitive il apparaît que les processus de décisions sont inconscients. Nous avons le sentiment que nos décisions sont conscientes. Elles le sont mais elles ne sont pas prises dans le champ conscient. Elles s’élaborent dans l’inconscient. Ou, plus exactement elles s’élaborent au terme d’activités inconscientes. Cela ne signifie pas que la décision n’est pas construite à partir de données conscientes. Il faut se rappeler « fin de partie ». Clov est les yeux de Hamm, Hamm décide, à partir de données diverses, y compris à partir des données que lui livre Clov.

La conscience informe des centres de mémoire inconscients. L’inconscient travaille à partir de données qui lui appartiennent et à partir de données conscientes. Si la décision part de l’inconscient (confer les expériences de Libet) elle apparaît néanmoins dans le champ conscient (mais pas toujours, nous sommes capables d’action sans avoir toujours besoin de prendre conscience de celle-ci). La conscience peut réagir devant la décision et ajouter des informations qui seront à nouveau brassées par l’inconscient. Il y a en fait une synergie inconscient-conscient permanente, des allers-retours permanents entre l’inconscient et le conscient. L’erreur est d’avoir séparé l’inconscient du conscient et d’avoir dévalorisé de manière outrancière l’inconscient. Dévalorisation sans doute dû aux obsessions des religieux voire des philosophes qui dégradent l’inconscient comme lieu exclusif des instincts et des pulsions. En définitive l’inconscient abrite les centres les plus élaborés de notre personnalité. La conscience est un centre d’informations élaboré au service de processus inconscients.

Il est étonnant de constater que l’inconscient détermine nos décisions. Celles-ci sont donc le résultat de données certes conscientes mais aussi de données inconscientes, dont certaines, probablement, viennent de très, très loin. Encore que, dans l’action il est possible que les données mobilisées par l’inconscient soient cantonnées aux mémoires les plus proches. Mais quand nous nous donnons le temps de décider, des jours voire des durées plus longues, sans doute que des mémoires plus anciennes sont alors mobilisées, dont des mémoires émotionnelles stockées dès notre conception. Nos mères laissent en nous, quand nous sommes encore dans leur ventre, leurs propres mémoires émotionnelles, lesquelles viennent du fond des âges.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a trois modes d’existence. L’existence certaine est conférée par les perceptions (sens et sentiments au sens large). Appelons cette existence, existence d’ordre 1. C’est elle qui définit la réalité. La réalité est ce que nous percevons. Mais que perçoit-on ? Hier, dans un film, un prof de philo pose cette question à ses élèves : prouvez-moi l’existence de cette chaise. Un inspecteur de police, qui le traque pour un meurtre dont il aurait pu se rendre coupable, lui répond : quelle chaise ? Dans le mode d’existence d’ordre 1, nous ne percevons pas une chaise, nous percevons une position, une compacité, une étendue. Kant embrouille le lecteur quand il écrit : « l’effet produit par un objet...est une sensation » Il introduit le concept d’objet subrepticement. Or il n’ y a pas d’abord d’objet, il n’ y a que des sensations.

Nos perceptions désignent les conditions dans lesquelles nous nous mouvons, dans lesquelles nous vivons. Ces conditions sont elles-mêmes en lien avec nos modalités d’existence propre. C’est pour cela que nous pouvons dire qu’il n’existe de réalité que dépendante de nous. Que nos modalités d’existence changent du tout au tout et nos perceptions changeront aussi du tout au tout. Si nous devenions pur esprit, la perception que nous aurions du monde serait radicalement étrangère à notre perception actuelle. Le monde serait autre. Là où il y a un mur, il y aurait désormais viduité.

A partir des perceptions, ensuite, nous nommons. Je vais par exemple nommer cette étendue et cette compacité (cette impénétrabilité dirait les philosophes) : chaise. Des que nous nommons nous posons l’existence d’un objet : puissance du langage. Mais il s’agit d’un autre mode d’existence, appelons cette existence, existence d’ordre 2. Cette existence est conceptuelle, elle est le produit de notre entendement. Elle n’est pas réductible à l’existence d’ordre 1. L’acte de nommer enfante l’objet (qui à son tour enfante le sujet).

Il existe un autre mode d’existence, l’existence d’ordre 3. Dieu, l’âme, le monde (comme totalité) ont une existence d’ordre 3. Ces modes d’existence dérivent des concepts eux-mêmes, mais sans plus aucune relation avec les perceptions. Le mode d’existence d’ordre 3 n’ a plus aucune connexion avec le mode d’existence d’ordre 1. De même que le mode d’existence d’ordre 2 n’est pas réductible au mode d’existence d’ordre 1, le mode d’existence d’ordre 3 n’est pas non plus réductible au mode d’existence d’ordre 1. Dans le cadre du mode d’existence d’ordre 1, Dieu, l’âme, le monde n’existent pas.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Jeudi 25 juillet 2019

 

Il apparaît bien, non seulement au vu des expériences de Libet (1983) mais surtout au vu des expériences de Patrick Haggard (2008 je crois) que l’impulsion à l’action (la volonté) n’est pas du domaine de la conscience. Le cerveau est toujours en activité, les impulsions à l’action dérivent de cette activité . « Le cerveau est fait pour l’action ».

Si l’impulsion est inconsciente à quel moment intervient la conscience ? Au moment où l’acte doit être mis en œuvre. A ce moment nous avons l’illusion de décider consciemment alors que la décision a été préalablement initialisée par des mécanismes inconscients.

Haggard nie tout libre arbitre, mais il reconnaît que les mécanismes de décision sont tellement complexes qu’ils échappent à toute description déterministe. Il réfute le libre-arbitre mais il réfute aussi le déterminisme. Il décrit des mécanisme de décision qui fonctionnent en boucle, chaque séquence mentale agissant sur la suivante et réagissant sur la précédente jusqu’à ce que la décision emporte « l’adhésion » de tous les processeurs mentaux. Bref c’est hyper compliqué, plus compliqué que n’importe quel process informatique.

Même si je ne suis pas un spécialiste du cerveau il me semble que dans cette boucle décisionnelle la conscience doit finir par y mettre ses informations. Si ce que je pense est exact alors la conscience ne cesse de réagir à des mécanismes inconscients qui eux-mêmes réagissent aux informations portées par la conscience. La conscience en intégrant des informations dans les circuits décisionnels peut donc influer sur la décision finale même si elle n’est peut-être pas déterminante.

Dans un tel modèle le moi n’existe plus, ou plutôt le moi n’a plus qu’une existence de type ou de degré 3 (voir mon billet précédent), c’est-à-dire que le moi n’est même plus un concept mais une idée. Son existence serait idéelle (comme Dieu ou l’âme) elle ne serait pas même conceptuelle.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 14 heures, satinvelours a dit :

Jeudi 25 juillet 2019

 

Il apparaît bien, non seulement au vu des expériences de Libet (1983) mais surtout au vu des expériences de Patrick Haggard (2008 je crois) que l’impulsion à l’action (la volonté) n’est pas du domaine de la conscience. Le cerveau est toujours en activité, les impulsions à l’action dérivent de cette activité . « Le cerveau est fait pour l’action ».

Si l’impulsion est inconsciente à quel moment intervient la conscience ? Au moment où l’acte doit être mis en œuvre. A ce moment nous avons l’illusion de décider consciemment alors que la décision a été préalablement initialisée par des mécanismes inconscients.

Haggard nie tout libre arbitre, mais il reconnaît que les mécanismes de décision sont tellement complexes qu’ils échappent à toute description déterministe. Il réfute le libre-arbitre mais il réfute aussi le déterminisme. Il décrit des mécanisme de décision qui fonctionnent en boucle, chaque séquence mentale agissant sur la suivante et réagissant sur la précédente jusqu’à ce que la décision emporte « l’adhésion » de tous les processeurs mentaux. Bref c’est hyper compliqué, plus compliqué que n’importe quel process informatique.

Même si je ne suis pas un spécialiste du cerveau il me semble que dans cette boucle décisionnelle la conscience doit finir par y mettre ses informations. Si ce que je pense est exact alors la conscience ne cesse de réagir à des mécanismes inconscients qui eux-mêmes réagissent aux informations portées par la conscience. La conscience en intégrant des informations dans les circuits décisionnels peut donc influer sur la décision finale même si elle n’est peut-être pas déterminante.

Dans un tel modèle le moi n’existe plus, ou plutôt le moi n’a plus qu’une existence de type ou de degré 3 (voir mon billet précédent), c’est-à-dire que le moi n’est même plus un concept mais une idée. Son existence serait idéelle (comme Dieu ou l’âme) elle ne serait pas même conceptuelle.

Il y aurait des choses à dire, à éclaircir, il y a des choses très justes (à mon avis), d'autres qui le sont moins ou pas, mais ne sachant pas trop à qui je m'adresse, je m'abstiendrai. C'est un peu dommage de parler dans le vide...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Le 25/04/2019 à 12:44, sagaidatch a dit :

25 avril 2019

(Je descends dans le royaume des Ombres d'où la Chipie m’appelle. La perspective s'ouvre jusqu'aux Champs d'Asphodèles).

Irène mourut dans la nuit. Alain et le père la veillaient quand l'événement se produisit. Anna arriva le matin. Elle vit sa mère, les yeux encore ouverts, un peu de soupe séchée s'échappait de ses lèvres. Alain dit : "Elle a trouvé la force de râler une dernière fois, la soupe n'était pas assez salée".

Anna contempla sa mère. Elle ne ressentit rien. Elle resta immobile, pétrifiée. Alain voulut la prendre dans ses bras. Elle le repoussa. Elle vit l’inquiétude dans le regard de son frère. Elle en fut irritée. Elle s'isola dans la cuisine, s'assit, regarda le papier peint aux couleurs trop vives. Elle voulut partir. Alain voulut la retenir. Anna s'enfuit.

Quand elle revint le soir la famille était là, réunie. Un diner avait été préparé. Émilie, l'ainée, prit la place de la mère, en tête de table, et commença une éloge. Anna la regarda, stupéfiée. Une colère froide monta en elle. "Libère la place de la mère, tu es la dernière à en être digne" gronda-t-elle, intérieurement. Elle foudroya sa sœur du regard. Émilie la regarda,  broncha un court moment, puis se reprit. Anna se leva et partit.

Je prends juste cet exemple. C'est beau ce que tu écris ! Non. Beau n'est pas le mot. Fort. Ça oui... C'est incontestable. On sent une (vraie) personnalité, une originalité dans la forme, le fond. Les choses sont vues sous un angle inattendu. Surprenant. J'hésite en tout cas, je n'arrive pas vraiment à définir cette "qualité" ou cette force. Si elle est toute entière issue de cette hargne que tu affiches trop souvent (qui peut-être te soulage mais qui n'a pas tellement d'intérêt) et que souvent tu surjoues, ou si elle lui est seulement parallèle, contemporaine, accompagnatrice : Ce "talent" pourrait-il exister en dehors de cette furie? On peut le croire. Les deux semblent pourtant bien liés. Mais l'ensemble donne un peut l'impression d'un gaspillage... Écris, écris ! Et ne t'occupe plus des autres...

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le 26/07/2019 à 14:56, Blaquière a dit :

Je prends juste cet exemple. C'est beau ce que tu écris ! Non. Beau n'est pas le mot. Fort. Ça oui... C'est incontestable. On sent une (vraie) personnalité, une originalité dans la forme, le fond. Les choses sont vues sous un angle inattendu. Surprenant. J'hésite en tout cas, je n'arrive pas vraiment à définir cette "qualité" ou cette force. Si elle est toute entière issue de cette hargne que tu affiches trop souvent (qui peut-être te soulage mais qui n'a pas tellement d'intérêt) et que souvent tu surjoues, ou si elle lui est seulement parallèle, contemporaine, accompagnatrice : Ce "talent" pourrait-il exister en dehors de cette furie? On peut le croire. Les deux semblent pourtant bien liés. Mais l'ensemble donne un peut l'impression d'un gaspillage... Écris, écris ! Et ne t'occupe plus des autres...

Tu as raison. L’impératif catégorique, qui s’impose à moi, c’est écrire. Avec le talent et la furie qui m’accompagnent. Quand je tente de discerner la fin propre à cet exercice (écrire) je vois apparaître la volonté de transmettre. Mais dès que je m’assieds, pour écrire, avec dans l’esprit l’objectif de transmettre, je vois arriver vers moi le spectre de la mort. Comme si j’allais mourir sur le champ. Comme si écrire accélérait la venue de la mort. C’est effrayant Ce n’est pas la mort qui me fait peur, c’est le fait de la voir se mettre en mouvement, pour venir à moi, dès que j’écris.

Disputer et me battre me permet de préciser ma pensée. J’ai besoin du combat pour voir clair en moi et autour de moi. Je suis l’enfant de la guerre.

Ton texte me permet d’écrire ce que je viens d’écrire. De donner forme à mes perceptions internes. Tu m’inspires en somme.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, satinvelours a dit :

Tu as raison. L’impératif catégorique, qui s’impose à moi, c’est écrire. Avec le talent et la furie qui m’accompagnent. Quand je tente de discerner la fin propre à cet exercice (écrire) je vois apparaître la volonté de transmettre. Mais dès que je m’assieds, pour écrire, avec dans l’esprit l’objectif de transmettre, je vois arriver vers moi le spectre de la mort. Comme si j’allais mourir sur le champ. Comme si écrire accélérait la venue de la mort. C’est effrayant Ce n’est pas la mort qui me fait peur, c’est le fait de la voir se mettre en mouvement, pour venir à moi, dès que j’écris.

Disputer et me battre me permet de préciser ma pensée. J’ai besoin du combat pour voir clair en moi et autour de moi. Je suis l’enfant de la guerre.

Ton texte me permet d’écrire ce que je viens d’écrire. De donner forme à mes perceptions internes. Tu m’inspires en somme.

Comme si écrire accélérait la venue de la mort.

C'est sûr que non ! Et que ce n'est qu'une sensation une impression ou un fantasme ( je peux pas me départir de ma rationalité -visqueuse- !) Mais tu as raison de relier les deux (écrire et la mort). on croirait (moi) facilement qu'écrire c'est luter contre la mort. C'est assez mou comme inspiration... Un faux-fuyant... ("C'est être déjà mort" : ça te plaît bien de le dire ça ! T'as pas tort...)

J'aurais parfois plein de méchancetés à dire (aussi) ! ça ne peut être que ça une vraie lute. Mais je me retiens... Je suis mou de nature ?! Ou j'ai l'impression que ce serait se tromper de cible ?... C'est sur moi que je devrais tirer alors ? Faux-fuyant, encore.

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Le 07/05/2019 à 00:28, sagaidatch a dit :

Ce sentiment d'intériorité, à réception d'un message fait uniquement de signes écrits est d'autant plus fort que l'émetteur du message n'est pas connu dans le réel. Alors se met en place toute une activité imaginative qui tend à donner une existence à l'émetteur. Le fait que ce soit l'imaginaire qui fasse ce travail de conception explique ce sentiment d'intériorité. C'est l'inconscient qui fait ce travail d'imagination, c'est de l’inconscient que surgit du coup l'émetteur. Et c'est parce que l’émetteur finit par surgir de l'inconscient que j'ai ce sentiment d’intériorité,  de venue de l'autre de l’intérieur. D'où le sentiment de porter en moi l'émetteur.

La confusion c'est de penser identique l’être extérieur qui émet le message et l’être intérieur qui apparait. Je peux bien sûr espérer que l’être intérieur soit identique à l’être extérieur, et c'est probablement ce que chacun espère, mais la probabilité que les deux êtres coïncident est pratiquement nulle.

Il y a un autre problème : lorsque l’être imaginé devient réel, alors l’être imaginaire s'effondre dans l'esprit.

L'ESPRIT :

Tu aspirais si fortement vers moi !
Tu voulais me voir et m'entendre.
Je cède au désir de ton cœur.
— Me voici ! Quel misérable effroi
Saisis ta nature surhumaine !

(Le 1er Faust de Goethe)

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

En passant, grâce à ce topic et à satinvelours j'ai découvert le philosophe Markus Gabriel, quelle classe quand même! Danke! :) 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 158 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Le ‎21‎/‎04‎/‎2019 à 09:06, sagaidatch a dit :

21 avril 2019

 

(…)Sur ce forum aussi il existe des femmes dont l'esprit est celui de la Mère, morte (…)

Esprit qui ne doit pas manquer de sel.

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Membre, 64ans Posté(e)
Gattaca Membre 1 750 messages
Forumeur en herbe ‚ 64ans‚
Posté(e)

Certains connaissent peut être Philip José Farmer et ses parodies du Tarzan de Burroughs , lesquelles m'ont probablement fait rire plus que tout autre bouquin. Je ne sais pas pourquoi, mais l'été quand une bière à la main je rêvasse seul face au soleil couchant , je pense parfois en souriant à ce court billet que j'avais commis il y a des années...:D :

 

Assis sur la terrasse, Tarzan rêvassait tel un vieux singe face au crépuscule d'été.

Le jardin d'inspiration exotique embaumait les Epimedium, lesquels étendaient leurs vastes colonies sous le grand sycomore. 

" Fleurs des Elfes "...C'est pour leur nom poétique que Jane avait choisi cette plante qui se faisait maintenant envahissante.

Tard dans la nuit , lorsqu'il rentrerait de sa virée en ville il irait pisser sur les fleurs et leurs elfes tout le stout qu'il aurait bu là-bas en bonne compagnie....eux aussi après tout, ces chers amis elfes ,  même équipés de petits gosiers ils devaient avoir grand-soif après une journée aussi chaude.

Jane en aurait ri, si Jane n'était partie .

Puis il grimperait jusqu'à la cabane perchée sur le vieux platane , ou bien trop éméché il irait fumer dans la balancelle en attendant le sommeil. 

Les yeux mi-clos, face aux feux du couchant, il était bien.

Demain il ouvrirait une brasserie. Il inventerait une bière à la saveur incomparable, comme la peau soyeuse et ambrée de Jane , élixir d'amour  aux couleurs improbables dont les nuances varieraient selon l'humeur du buveur.

Il l'appellerait " Epimedium ".

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Le 28/07/2019 à 09:46, Blaquière a dit :

Comme si écrire accélérait la venue de la mort.

C'est sûr que non ! Et que ce n'est qu'une sensation une impression ou un fantasme ( je peux pas me départir de ma rationalité -visqueuse- !) Mais tu as raison de relier les deux (écrire et la mort). on croirait (moi) facilement qu'écrire c'est luter contre la mort. C'est assez mou comme inspiration... Un faux-fuyant... ("C'est être déjà mort" : ça te plaît bien de le dire ça ! T'as pas tort...)

J'aurais parfois plein de méchancetés à dire (aussi) ! ça ne peut être que ça une vraie lute. Mais je me retiens... Je suis mou de nature ?! Ou j'ai l'impression que ce serait se tromper de cible ?... C'est sur moi que je devrais tirer alors ? Faux-fuyant, encore.

C’est cette rationalité qui nous invalide. Malgré nous nous raisonnons sans nous rendre compte que nous raisonnons à partir d’hypothèses vraisemblables mais pourtant morbides. Surtout dès lors qu’il s’agit de notre esprit. Pourquoi avons nous tendance à dévaluer nos sentiments ? À en faire de simples symptômes de fantasmes ou d’illusions ? C’est cette dévaluation , contre laquelle nous allons devoir faire la guerre, qui nous affaiblit. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

C’est cette rationalité qui nous invalide. Malgré nous nous raisonnons sans nous rendre compte que nous raisonnons à partir d’hypothèses vraisemblables mais pourtant morbides. Surtout dès lors qu’il s’agit de notre esprit. Pourquoi avons nous tendance à dévaluer nos sentiments ? À en faire de simples symptômes de fantasmes ou d’illusions ? C’est cette dévaluation , contre laquelle nous allons devoir faire la guerre, qui nous affaiblit. 

Oui ! Bien résumé ! il faudrait être capable de s'affirmer dans toute son incongruité ! C'est une faculté des imbéciles aussi... Et qui souvent mène dans le mur ou nulle part mais on n'a pas le choix. Je pense à Victor Hugo qui disait ; "je serai Chateaubriand  ou rien !" et je l'imite : "moi, je serai... Tiens : Picasso (un gros morceau!) ou rien !" Et je tiens parole : Je suis... RIEN ! (Et plus ça va plus je m'en fous ! Tout ça c'est des constructions)...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Au fil de l'eau...

Fil de l'épée...

Fil de l'épais

Oui ce mot fil m'étonne

Et je fredonne

Qu'aucun fil n'est épais

Car un fil n'est qu'un fil :

Aucun fil n'est en trop

Philanthrope !

Je l'ai raté d'un fil...

Peu malin qui s'y fie !

Mais deux fils font un fils.

Et les ennuis défilent.

C'est un phylloxéra !

Ou la consolation. de la fil-

Iation !

Est-il  ce que point je ne fus ?

Fait-il ce que je ne fis point ?

(Je peux toujours courir !)

Tout fil défile

Et mon fils file !

Et me défie !

Je suis pris au filet !

Un fil laid psychopathe,

Bien trop filou,

je ne m'y fie...

Et me défile

Eussé-je fille,

Je m'y fiasse ?

Qui tel s'y fie,

Celle en fait fi !

Au fil de l'eau

Ce fil m’épate,

Mon fils m'épate

J'ai ce fil à la patte...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 863 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Il m'inspire ce "fil de l'eau "!

 

Au fil de l'eau

La lune luit

Sa litanie

Se contorsionne

Et s'émotionne

Au fil de l'eau,

Miroir brisé

C'est l’hallali

De ma mémoire

Alambiquée

En confettis

Au fil de l'eau

C'est la philo

Fille de l'eau

La lune luit

Dans son halo

Non mais allô

Quoi ?

:)

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

8 août 2019

Concevoir pour la rentrée à venir des actions déterminées, comme chaque année, devrait logiquement m’occuper en cette fin de vacances d’été. Mais j’éprouve ce sentiment qu’agir, désormais, a pour seul but de me distraire. M’empêcher de me tourner vers l’immensité sombre qui apparaît.

Suspendre toute action m’angoisse, mais moins je prendrai de temps pour affronter la chose, moins je disposerai de temps, plus tard, pour l’affronter.

Éviter l’affrontement engendre désormais en moi une angoisse plus intense que celle de l’affrontement.

Qu’est-ce qui apparaît et veut toute mon attention ? Le seul écoulement du temps me rapproche de la chose et me rendra éminemment vulnérable si, avançant ainsi vers elle, sans que j’y puisse mais, je refuse de la voir. Que se passera-t-il quand je serai arrivé à ses pieds ? Quand son regard sur moi dissipera mon inconscience sans que je ne dispose plus d’une seule seconde pour transformer mon désordre émotionnel en une cathédrale de mots agencés pour donner à voir, à ma descendance, les sombres mystères de la création ?

Créer en moi une disponibilité pour que cela puisse paraître ? Ou encore imaginer un autre type d’action que les actions que je mène, toutes destinées à penser exclusivement aux autres et à m’oublier. Un type d’action qui me mène jusqu’à la chose, consciemment.

Je ne crois pas qu’elle fera le chemin jusqu’ à moi. C’est à moi de prendre mon bâton de pèlerin et d’ouvrir le chemin sur lequel je m’avance déjà du seul fait que les jours chassent les jours.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Mercredi 14 août 2019

J’aime, quand vient la nuit, tenter cette expérience de pensée : m’imaginer, seul, absolument seul, dans un lieu où je me sentirais chez moi, tenter ainsi de voir ce qui adviendrait, ce dont je prendrais conscience.

Dans un premier effort je tente de déterminer ce lieu. Ce pourrait être une bergerie, un cayolar si je me transpose en Pays basque, pays qui m’est quelque peu familier.

Mais cet effort ne me permet jamais d’arriver à mes fins.

Quel que soit le lieu que j’imagine je m’aperçois que je ne m’y sentirai jamais chez moi.

Il n’existe pas en ce monde de lieu dans lequel me sentir, absolument, chez moi.

Il n’ y a pas de « chez moi » ici-bas.

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