«Lettre à Madame Jacqueline Sauvage»: L'avocat général du procès en appel regrette «le symbole» qu'elle est devenue.

POLEMIQUE A l’occasion de la diffusion sur TF1 d’un téléfilm sur la vie de Jacqueline Sauvage, l’avocat général du procès en appel de cette femme battue condamnée pour le meurtre de son mari s’est exprimé dans « Le Monde »…

Une « femme déterminée »

Alors que TF1 diffusait lundi soir un téléfilm basé sur la vie de Jacqueline Sauvage, l'avocat général a tenu à prendre la parole. Dans sa lettre, Frédéric Chevallier dit regretter que Jacqueline Sauvage soit présentée dans les médias comme « soumise » alors que son parcours montre qu’elle a toujours été une « femme déterminée », raconte-t-il. Une posture adoptée par le téléfilm Jacqueline Sauvage - C'était lui ou moi, diffusé lundi soir, selon lui.

« Ce que vous avez vécu ne peut être cet "enfer" créé par celles et ceux qui vous ont enserrée dans cette image symbole placardée sur leur poitrine "Je suis Jacqueline" (…) Vous présenter comme soumise et sous l’emprise de ce "tyran" de Norbert [son mari], c’était nier totalement votre personnalité dont la réalité ne correspondait plus en rien à ce que vous avez été pendant quarante-sept ans. (…) Réduire votre funeste décision à un geste de survie, c’est nier le sens même de votre vie déterminée », écrit le magistrat.

« Le symbole inadapté d’un fait majeur de société »

Dans son texte, le magistrat condamne le geste violent de Jacqueline Sauvage contre son mari, une « vengeance » personnelle rendue en dépit de la justice du tribunal. « En exécutant votre mari, vous nous avez privés d’un procès qui aurait peut-être permis d’inverser l’ordre des choses aujourd’hui établi. Vous l’avez condamné sans procès. Vous n’en aviez pas le droit. »

Frédéric Chevallier invoque enfin l’importance de la justice pour « punir à [la] place » des victimes les auteurs de violences. « Lutter contre les violences intrafamiliales, contre les violences faites aux femmes ne peut passer par la violence criminelle dont vous vous êtes rendue coupable. (…) Vous êtes devenue, sans doute malgré vous, le symbole inadapté d’un fait majeur de société. »

Condamnée en 2016 à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, Jacqueline Sauvage a bénéficié de la grâce présidentielle accordée par François Hollande au terme d’une intense mobilisation. Manifestations, comités de soutien, pétition… De nombreux collectifs se sont battus pour obtenir sa libération.

L'article se trouve ici :

https://www.20minutes.fr/justice/2347011-20181002-lettre-madame-jacqueline-sauvage-avocat-general-proces-appel-regrette-symbole-devenue

mouais....moi j'ai pas regardé ce téléfilm parce que comme toute adaptation de fait réel il dépends du point de vue du réalisateur qui peut romancer plus ou moins l'histoire.

Le téléfilm est en replay, pour ceux que cela intéresse. 

il n'a toujours pas digéré la grace totale

il y a 21 minutes, Léna-Postrof a dit :

Le téléfilm est en replay, pour ceux que cela intéresse. 

je préfère une fessée.

Il y a 1 heure, micro-onde a dit :

mouais....moi j'ai pas regardé ce téléfilm parce que comme toute adaptation de fait réel il dépends du point de vue du réalisateur qui peut romancer plus ou moins l'histoire.

dommage car après il y avait les témoignages des filles , victimes de leur bourreau de père.  Les détails du viol d une des filles est bouleversant.  On comprend que la réalité est bien pire que dans le film où les détails n ont pas pu être abordés car trop long.

Ce qui reste difficile à comprendre, c est pourquoi personne n a rien fait pour le faire enfermer, surtout lorsque l on sait que le maire, la police savaient les violences . Une victime qui a été agressée et menacée avec un fusil par le monstre a déposé plainte, restée sans suite.  Pour moi tout ces gens qui savaient et qui ne sont jamais intervenus, se sont rendus complices par leur silence.  Involontairement certes, mais ils auraient pu aider Mme Sauvage et surtout les enfants , deja une intervention de la police aurait pu susciter une peur chez le bourreau, histoire de lui dire qu' ils savent et qu ils l ont a l oeil.

Je ne l'ai pas regardé et je ne veux pas le voir. Même si je suis convaincue que Jacqueline Sauvage était victime de son mari violent, je ne suis en revanche pas convaincue que son geste était de la légitime défense, ni que sa grâce est justifiée (sans pour autant omettre le calvaire qui a été le sien).

Je pense que le film est un parti pris sur son innocence, innocence qui n'a pourtant jamais été établie face à un tribunal, contrairement à Alexandra Lange (excellent film "l'emprise" pour ceux qui ne l'ont pas vu).

il faut suivre le reportage qui a suivi le film, on comprend mieux pourquoi Hollande a décidé d'une grace totale

il y a 30 minutes, titenath a dit :

Je ne l'ai pas regardé et je ne veux pas le voir. Même si je suis convaincue que Jacqueline Sauvage était victime de son mari violent, je ne suis en revanche pas convaincue que son geste était de la légitime défense, ni que sa grâce est justifiée (sans pour autant omettre le calvaire qui a été le sien).

Je pense que le film est un parti pris sur son innocence, innocence qui n'a pourtant jamais été établie face à un tribunal, contrairement à Alexandra Lange (excellent film "l'emprise" pour ceux qui ne l'ont pas vu).

 

Son mari venait de la réveiller 1/2 h plus tôt en la brutalisant, la faisant tomber dans les escaliers et lui criant qu'il en avait marre d' elle et des gosses , qu'il allait tous les tuer.   Elle était convaincue qu'il passerait à l'acte le soir même, parce qu'il n'avait plus de raison de se retenir. Leur fils a appelé son père peu avant, effondré de rage, pour lui dire qu'il savait ce qu'il a fait à ses soeurs , il l'a traité de tous les noms, lui a dit qu'il ne voulait plus jamais le voir et qu'il quittait l'entreprise .  Démasqué pour la 1ère fois et entendant les paroles tranchantes de son fils dévasté, le monstre avait tout à perdre, il s'est senti totalement pris au piège , et c'est là qu'il était le plus dangereux , sa femme l'a senti.  Si ce n'est pas de la légitime défense, je ne sais pas ce que c'est.

il y a 2 minutes, Miss Fleurette a dit :

Son mari venait de la réveiller 1/2 h plus tôt en la brutalisant, la faisant tomber dans les escaliers et lui criant qu'il en avait marre d' elle et des gosses , qu'il allait tous les tuer.   Elle était convaincue qu'il passerait à l'acte le soir même, parce qu'il n'avait plus de raison de se retenir. Leur fils a appelé son père peu avant, effondré de rage, pour lui dire qu'il savait ce qu'il a fait à ses soeurs , il l'a traité de tous les noms, lui a dit qu'il ne voulait plus jamais le voir et qu'il quittait l'entreprise .  Démasqué pour la 1ère fois et entendant les paroles tranchantes de son fils dévasté, le monstre avait tout à perdre, il s'est senti totalement pris au piège , et c'est là qu'il était le plus dangereux , sa femme l'a senti.  Si ce n'est pas de la légitime défense, je ne sais pas ce que c'est.

Tu as lu ça dans les conclusions du tribunal ou c'est ce que tu as vu dans le film ?

il y a 2 minutes, titenath a dit :

Tu as lu ça dans les conclusions du tribunal ou c'est ce que tu as vu dans le film ?

C'est ce que j'ai vu dans le film et que les filles ont confirmé au tribunal.

il y a 5 minutes, Miss Fleurette a dit :

Son mari venait de la réveiller 1/2 h plus tôt en la brutalisant, la faisant tomber dans les escaliers et lui criant qu'il en avait marre d' elle et des gosses , qu'il allait tous les tuer.   Elle était convaincue qu'il passerait à l'acte le soir même, parce qu'il n'avait plus de raison de se retenir. Leur fils a appelé son père peu avant, effondré de rage, pour lui dire qu'il savait ce qu'il a fait à ses soeurs , il l'a traité de tous les noms, lui a dit qu'il ne voulait plus jamais le voir et qu'il quittait l'entreprise .  Démasqué pour la 1ère fois et entendant les paroles tranchantes de son fils dévasté, le monstre avait tout à perdre, il s'est senti totalement pris au piège , et c'est là qu'il était le plus dangereux , sa femme l'a senti.  Si ce n'est pas de la légitime défense, je ne sais pas ce que c'est.

Révise la définition de légitime défense 

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1766

il y a 12 minutes, Miss Fleurette a dit :

C'est ce que j'ai vu dans le film et que les filles ont confirmé au tribunal.

Donc le film a eu l'effet escompté.

Je suis basique, mais pour moi si on tire dans le dos d'un homme, on n'est pas en état de légitime défense.

Il y a 1 heure, titenath a dit :

Je ne l'ai pas regardé et je ne veux pas le voir. Même si je suis convaincue que Jacqueline Sauvage était victime de son mari violent, je ne suis en revanche pas convaincue que son geste était de la légitime défense, ni que sa grâce est justifiée (sans pour autant omettre le calvaire qui a été le sien).

Je pense que le film est un parti pris sur son innocence, innocence qui n'a pourtant jamais été établie face à un tribunal, contrairement à Alexandra Lange (excellent film "l'emprise" pour ceux qui ne l'ont pas vu).

 

Je salue ici la mesure de vos propos.

Il y a 6 heures, Léna-Postrof a dit :

«Lettre à Madame Jacqueline Sauvage»: L'avocat général du procès en appel regrette «le symbole» qu'elle est devenue.

POLEMIQUE A l’occasion de la diffusion sur TF1 d’un téléfilm sur la vie de Jacqueline Sauvage, l’avocat général du procès en appel de cette femme battue condamnée pour le meurtre de son mari s’est exprimé dans « Le Monde »…

 

L.Br. Twitter Publié le 02/10/18 à 15h56 — Mis à jour le 02/10/18 à 16h26

Des soutiens à Jacqueline Sauvage réunis au Trocadéro, le 10 décembre 2016. — FRANCOIS GUILLOT / AFP

C’est une prise de parole rare : il est exceptionnel qu'un avocat général prenne la parole en son nom, après un verdict, chaque déclaration du parquet engageant normalement tous ses représentants. C’est pourtant ce qu’a fait Frédéric Chevallier.

Dans une lettre adressée à Jaqueline Sauvage publiée par Le Monde ce mardi, Frédéric Chevallier, avocat général lors du procès en appel de cette femme battue qui a fini par tuer son mari, regrette qu’elle soit devenue « le symbole inadapté d’un fait majeur de société ».

Une « femme déterminée »

Alors que TF1 diffusait lundi soir un téléfilm basé sur la vie de Jacqueline Sauvage, l'avocat général a tenu à prendre la parole. Dans sa lettre, Frédéric Chevallier dit regretter que Jacqueline Sauvage soit présentée dans les médias comme « soumise » alors que son parcours montre qu’elle a toujours été une « femme déterminée », raconte-t-il. Une posture adoptée par le téléfilm Jacqueline Sauvage - C'était lui ou moi, diffusé lundi soir, selon lui.

« Ce que vous avez vécu ne peut être cet "enfer" créé par celles et ceux qui vous ont enserrée dans cette image symbole placardée sur leur poitrine "Je suis Jacqueline" (…) Vous présenter comme soumise et sous l’emprise de ce "tyran" de Norbert [son mari], c’était nier totalement votre personnalité dont la réalité ne correspondait plus en rien à ce que vous avez été pendant quarante-sept ans. (…) Réduire votre funeste décision à un geste de survie, c’est nier le sens même de votre vie déterminée », écrit le magistrat.

« Le symbole inadapté d’un fait majeur de société »

Dans son texte, le magistrat condamne le geste violent de Jacqueline Sauvage contre son mari, une « vengeance » personnelle rendue en dépit de la justice du tribunal. « En exécutant votre mari, vous nous avez privés d’un procès qui aurait peut-être permis d’inverser l’ordre des choses aujourd’hui établi. Vous l’avez condamné sans procès. Vous n’en aviez pas le droit. »

Frédéric Chevallier invoque enfin l’importance de la justice pour « punir à [la] place » des victimes les auteurs de violences. « Lutter contre les violences intrafamiliales, contre les violences faites aux femmes ne peut passer par la violence criminelle dont vous vous êtes rendue coupable. (…) Vous êtes devenue, sans doute malgré vous, le symbole inadapté d’un fait majeur de société. »

Condamnée en 2016 à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent, Jacqueline Sauvage a bénéficié de la grâce présidentielle accordée par François Hollande au terme d’une intense mobilisation. Manifestations, comités de soutien, pétition… De nombreux collectifs se sont battus pour obtenir sa libération.

L'article se trouve ici :

https://www.20minutes.fr/justice/2347011-20181002-lettre-madame-jacqueline-sauvage-avocat-general-proces-appel-regrette-symbole-devenue

Et comment il a raison cet avocat !!! 

J'ai regardé ce film et quel cinéma ! Et j'ai regardé le reportage sur Jacqueline Sauvage qui a suivi ! On a vraiment l'impression que ce sont deux histoires différentes... 

Dans le film, Jacqueline Sauvage est une "pauvre" femme, timide, la gentille grand-mère tellement gâteuse qui aime tant fait plaisir à sa famille, une femme sans caractère, la bonne ménagère qui n'ose jamais contredire son mari et qui se laisse faire, qui n'ose rien dire aux brutalités de son mari, une potiche en somme ou une plante. Cette femme est exceptionnelle, jamais elle n'ose se plaindre, jamais elle n'ose demander de l'aide, et pourtant elle reste tellement gentille et aimante avec tout le monde alors qu'elle vit un cauchemar, une vie sans aucun piment, sans aucune sortie, sans aucune joie ! Murielle Robin joue très bien la femme victime, à tel point que par moment on se dit : "Quelle tristesse !!! Quelle femme malheureuse !!!" "Et son mari, quelle pourriture !!! " Son mari a tous les défauts, gros, alcoolique, injurieux, violent, agressif, violeur (il aurait violé ses filles), pas sympathique (aucun voisin ne le supporte), pas travailleur ou mauvais gestionnaire (son entreprise est au bord de la faillite), jaloux, bref un mec qui n'a rien pour lui, à part des défauts et forcément aucune qualité !! Comme tous les violeurs, c'est un raté ! 

En tout cas, c'est qu'ils disent dans le film, en quelques sorte c'est la femme parfaite qui s'est mariée avec la pire espèce au monde !!! C'est pire que la belle et la bête, car il s'avère que la bête a du coeur ! Alors, que lui non, aucun, malheureusement pour lui, il ne pourra jamais témoigné ! 

Enfin, c'est un film émouvant, snif !

Et puis Tf1 diffuse le reportage, je pensais aller au lit et puis j'ai suivi... Et là... Histoire totalement différente !!! D'abord, on s'aperçoit que Jacqueline Sauvage ne dégage rien !!! Et je pense que c'est ce qu'il y a de plus choquant. Dans le film, on voit une Murielle Robin avec beaucoup d'émotion, une femme qui a tué son mari parce qu'elle ne supportait plus ses violences, mais dans son regard, on voit une femme en souffrance. Mais là dans les faits, c'est une femme qui ne dégage rien, aucune amertume.

Dans le film, la scène finale, à l'énoncé du verdict, Murielle Robin s'effondre, c'est émouvant. Même scène, mais émotion totalement différente, une Jacqueline Sauvage sans émotion, qui ne versera aucune larme.

Dans le film, c'est une femme réservée, timide, accablée par son mari, et dans le reportage on apprend que non, Jacqueline Sauvage n'était en rien cette femme, c'était une femme déterminée, caractérielle, possessive. D'ailleurs Jacqueline Sauvage c'était une chasseuse, et l'une des meilleure tireuse, ceci on le dit pas dans le film, non bien entendu, on ne voulait quand même pas dire que cette femme aimait voir couler le sang des bêtes, on voulait en faire la Sainte Jacqueline, propre de tout ! Les chasseurs parlent d'une femme possessive et disent même que Jacqueline Sauvage menait son mari à la baguette !! Oui, oui... Un jour son mari s'est fait exclure du camp de chasse, un chasseur raconte : "Jacqueline est arrivée telle une furie, elle nous a ordonné de le reprendre immédiatement, elle a fait un scandale". Elle n'avait donc rien de la pauvre ménagère timide du film... Et pourquoi prendre la défense de son mari comme ceci ? Alors que c'était un monstre....

Le reportage montre drastiquement un portrait très différent du film... Beaucoup de point d'interrogations qui font que les juges n'ont jamais voulu la laisser en liberté. D'abord la mort de son fils par suicide quand elle a tué son mari, pourquoi a t-il fait ceci ? Alors que soit disant il détestait son père ! Le film et reportage ne nous disent pas si il aimait sa mère... La question de légitime défense, des foutaises ! Cette femme n'était pas enchainée, elle pouvait prendre la voiture quand elle voulait, partir quand elle voulait, le menacer quand elle voulait dans une maison avec des armes partout. Elle lui a tiré 3 fois dans le dos, ce qui prouve qu'elle n'était pas battue au moment des faits et ce qui prouve qu'elle voulait vraiment le tuer et pas juste le blesser. L'heure de son soit disant levé ne correspond pas du tout avec l'heure du meurtre, tous les hommes de la famille sont morts, ils ne reste que les femmes pour témoigner. 

Bref, pour moi c'est un film qui a été réalisé par un groupe féministe, d'ailleurs Muriel Robin en fait partie, on sait que des femen ont rejoint la cause Jacqueline Sauvage. Ce film est magnifique mais totalement hors réalité ce qui fait que pour moi c'est un film raté qui veut simplement prouver qu'une femme formidable s'est faite tué par un monstre, mais malheureusement cette femme n'était pas formidable, c'était une femme bornée, avec un caractère d'une dure à cuire qui ne devait pas être simple à vivre au quotidien, c'était un couple de brut, retiré totalement de toute vie sociale, qui n'avait rien de sympathique, pas d'amis et une famille déchirée. Mais on a préféré enlever tous ces points négatifs et donner à cette femme une forme d'hospitalité et de courage. Je comprends tellement cet avocat, c'est quand même triste de décorer une criminelle et de lui porter une image héroïque.  

https://www.lejdd.fr/Societe/Jacqueline-Sauvage-les-juges-denoncent-une-justice-privee-836269

Si, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, la plupart des politiques ont salué la libération de Jacqueline Sauvage, la grâce présidentielle provoque en revanche une volée de critiques dans les rangs de la magistrature.

Virginie Duval, présidente de l'USM, principal syndicat de magistrats, estime qu'il ne s'agit "en rien d'une bonne décision". "Et nous sommes nombreux à le penser", assure-t-elle au JDD.

"On veut faire du cas de Mme Sauvage un cas exemplaire de la légitime défense, mais deux cours d'assises ont non seulement décidé du contraire, mais l'ont condamnée à dix ans de réclusion, ce qui n'est pas rien", explique la magistrate, qui a en tête "d'autres cas de femmes ayant tué leur conjoint violent et qui ont été condamnées à de simples peines avec sursis". La présidente de l'USM insiste aussi sur les deux autres décisions judiciaires opposées à sa libération conditionnelle : "Ces décisions étaient motivées… beaucoup de gens parlent de ce dossier sans vraiment le connaître", glisse Virginie Duval.

Le droit de grâce utilisé pour des décisions judiciaires régulières

Son prédécesseur à la tête de l'USM et actuel membre du Conseil supérieur de la magistrature, Christophe Régnard, a rappelé sur son compte Twitter qu'en 2006 François Hollande jugeait le droit de grâce "peu compatible avec l'esprit de la République". "C'était avant!" grince le magistrat, fustigeant "une résurgence du pouvoir monarchique et une immixtion navrante de l'exécutif dans le judiciaire."

Même son de cloche de la part de l'ancien avocat général Philippe Bilger, qui dénonce "un coup de grâce à la justice"… "Dans ce dossier, il y a d'un côté une justice officielle, qui à mon sens a bien fait son travail, et de l'autre une justice privée, décidée par François Hollande, à la suite de pressions et d'influences délétères… Tout cela me choque au plus haut point", confie-t-il au JDD.

Lire également : Jacqueline Sauvage : pourquoi cette affaire fait débat

Le raisonnement de ces magistrats en colère, au-delà de la seule affaire Sauvage, est de considérer que le droit de grâce devrait être limité à de rares cas exceptionnels, notamment humanitaires… Mais en aucun cas être utilisé comme un recours à des décisions judiciaires régulières. "François Hollande avait accordé à Jacqueline Sauvage une première grâce partielle en évoquant le respect des décisions de justice. Mais pourquoi revenir maintenant sur ce principe avec cette grâce totale?" s'étonne Virginie Duval… "Au moins, cela aurait été plus cohérent de la gracier directement la première fois", ajoute la présidente de l'USM. Cela aurait évité un double désaveu judiciaire supplémentaire…

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L'avocat général n'est pas le seul à avoir un problème avec cette affaire . Faire un téléfilm n'était peut être pas le meilleur service à rendre à la famille Sauvage ...

Il y a 13 heures, micro-onde a dit :

Révise la définition de légitime défense 

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1766

Je persiste et signe, pour moi, tout comme pour ses avocates, c'était de la légitime défense. 

Un monstre de moins, vous devriez vous réjouir.

Il y a 13 heures, titenath a dit :

Donc le film a eu l'effet escompté.

Je suis basique, mais pour moi si on tire dans le dos d'un homme, on n'est pas en état de légitime défense.

Un homme, vous dites?  ou plutôt un monstre?

Perso je n'ai aucune compassion pour ces individus qui battent, qui violent, qui démolissent les femmes, les enfants, pour moi c'est tolérance zéro.  Alors qu'une victime  tire de face, de dos ou de côté, pour ne pas avoir à soutenir son regard , ce ne sera toujours que légitime défense. Il faut prendre en compte qu'il venait de la battre une fois de plus, la pousser dans les escaliers,  cela a été prouvé ,  il a dit qu'il allait la tuer, que vous faut il de plus?

Il y a 2 heures, Miss Fleurette a dit :

Je persiste et signe, pour moi, tout comme pour ses avocates, c'était de la légitime défense. 

Un monstre de moins, vous devriez vous réjouir.

 

Bah non c’est un meurtre avec des circonstances atténuantes mais ça reste un meurtre. 

Il y a 22 heures, fullmetal06 a dit :

il n'a toujours pas digéré la grace totale

Absolument. Nous avons affaire à une magistrature qui s'est sentie insultée par cette grâce présidentielle, pire encore par l'opinion publique qui a fait de Jacqueline Sauvage un symbole des violences faites aux femmes, remettant ainsi en question la valeur ou la sagesse de son jugement... ou de son utilité. Et ce monsieur Chevallier, avocat général, encore davantage, semblerait-il. À l'initiative de cette démarche exceptionnelle encore en France -ou exceptionnellement déplacée- de cette lettre publique et assassine adressée à Madame Sauvage (71 ans), celui-ci avait requis 10 ans de prison, peine qu'il- selon ses propres termes- "a jugée juste et méritée" lors du procès en appel. Il s'agit de fustiger une femme qui a effectivement vécu des violences conjugales (physiques et mentales), a été le témoin silencieux des viols de ses propres filles mais a agi en différé. C'est une crise d'égo à laquelle nous assistons encore ici, d'un tout petit monsieur revanchard.

D'ailleurs, ce monsieur, auto satisfait, a quelque chose de très mesquin, d'exalté ainsi quand il s'exprime avec une certaine jubilation, à l'antenne Europe 1 : parti en vendetta manifestement, il déclare notamment qu'il connaîtrait madame Sauvage mieux que quiconque (NDLR il a monté un dossier à charge contre elle), mais encore que ses filles, qui ont été abusées sexuellement par leur père pendant quelques années, pour rappel, sont -je cite- des hystériques (!). En d'autres termes, Madame Sauvage ne mérite pas les élans de sympathie, qu'elle a suscités, par son parcours, son histoire, selon lui, mais davantage ou plus important encore, son jugement à lui, l'avocat général, n'avait pas a être réduit à néant ou presque par une grâce présidentielle (elle fait tout de même 4 ans de prison). Mais faites-moi descendre ce balourd de son petit poney ! 

Je poste ici un lien vers l'apparition "divine" de l'avocat général sur Europe 1, ainsi que l'intervention des avocates de Jacqueline Sauvage, médusées, puisqu'elles ont aussi à répondre à un journaliste, Patrick Cohen ("C à vous" émission de France 5), visiblement décidé à faire un concours d'abjections avec ce Monsieur Chevallier... Comprenez, Norbert Marot, dans toute sa grâce "aurait offert à Madame Sauvage, un répit" -entre les cours de boxe thaï- puisqu'il a pris une maîtresse (il l'a aussi invitée à la rencontrer afin qu'elle "en prenne de la graine"). Elle dure 15 minutes, pour les courageux :

http://www.elle.fr/Loisirs/Television/C-a-Vous-les-avocates-de-Jacqueline-Sauvage-recadrent-Patrick-Cohen-apres-ses-propos-sur-la-legitime-defense-3728260

Il y a 16 heures, Fuck Them All a dit :

Et comment il a raison cet avocat !!! 

J'ai regardé ce film et quel cinéma ! Et j'ai regardé le reportage sur Jacqueline Sauvage qui a suivi ! On a vraiment l'impression que ce sont deux histoires différentes... 

Dans le film, Jacqueline Sauvage est une "pauvre" femme, timide, la gentille grand-mère tellement gâteuse qui aime tant fait plaisir à sa famille, une femme sans caractère, la bonne ménagère qui n'ose jamais contredire son mari et qui se laisse faire, qui n'ose rien dire aux brutalités de son mari, une potiche en somme ou une plante. Cette femme est exceptionnelle, jamais elle n'ose se plaindre, jamais elle n'ose demander de l'aide, et pourtant elle reste tellement gentille et aimante avec tout le monde alors qu'elle vit un cauchemar, une vie sans aucun piment, sans aucune sortie, sans aucune joie ! Murielle Robin joue très bien la femme victime, à tel point que par moment on se dit : "Quelle tristesse !!! Quelle femme malheureuse !!!" "Et son mari, quelle pourriture !!! " Son mari a tous les défauts, gros, alcoolique, injurieux, violent, agressif, violeur (il aurait violé ses filles), pas sympathique (aucun voisin ne le supporte), pas travailleur ou mauvais gestionnaire (son entreprise est au bord de la faillite), jaloux, bref un mec qui n'a rien pour lui, à part des défauts et forcément aucune qualité !! Comme tous les violeurs, c'est un raté ! 

En tout cas, c'est qu'ils disent dans le film, en quelques sorte c'est la femme parfaite qui s'est mariée avec la pire espèce au monde !!! C'est pire que la belle et la bête, car il s'avère que la bête a du coeur ! Alors, que lui non, aucun, malheureusement pour lui, il ne pourra jamais témoigné ! 

Enfin, c'est un film émouvant, snif !

Et puis Tf1 diffuse le reportage, je pensais aller au lit et puis j'ai suivi... Et là... Histoire totalement différente !!! D'abord, on s'aperçoit que Jacqueline Sauvage ne dégage rien !!! Et je pense que c'est ce qu'il y a de plus choquant. Dans le film, on voit une Murielle Robin avec beaucoup d'émotion, une femme qui a tué son mari parce qu'elle ne supportait plus ses violences, mais dans son regard, on voit une femme en souffrance. Mais là dans les faits, c'est une femme qui ne dégage rien, aucune amertume.

Dans le film, la scène finale, à l'énoncé du verdict, Murielle Robin s'effondre, c'est émouvant. Même scène, mais émotion totalement différente, une Jacqueline Sauvage sans émotion, qui ne versera aucune larme.

Dans le film, c'est une femme réservée, timide, accablée par son mari, et dans le reportage on apprend que non, Jacqueline Sauvage n'était en rien cette femme, c'était une femme déterminée, caractérielle, possessive. D'ailleurs Jacqueline Sauvage c'était une chasseuse, et l'une des meilleure tireuse, ceci on le dit pas dans le film, non bien entendu, on ne voulait quand même pas dire que cette femme aimait voir couler le sang des bêtes, on voulait en faire la Sainte Jacqueline, propre de tout ! Les chasseurs parlent d'une femme possessive et disent même que Jacqueline Sauvage menait son mari à la baguette !! Oui, oui... Un jour son mari s'est fait exclure du camp de chasse, un chasseur raconte : "Jacqueline est arrivée telle une furie, elle nous a ordonné de le reprendre immédiatement, elle a fait un scandale". Elle n'avait donc rien de la pauvre ménagère timide du film... Et pourquoi prendre la défense de son mari comme ceci ? Alors que c'était un monstre....

Le reportage montre drastiquement un portrait très différent du film... Beaucoup de point d'interrogations qui font que les juges n'ont jamais voulu la laisser en liberté. D'abord la mort de son fils par suicide quand elle a tué son mari, pourquoi a t-il fait ceci ? Alors que soit disant il détestait son père ! Le film et reportage ne nous disent pas si il aimait sa mère... La question de légitime défense, des foutaises ! Cette femme n'était pas enchainée, elle pouvait prendre la voiture quand elle voulait, partir quand elle voulait, le menacer quand elle voulait dans une maison avec des armes partout. Elle lui a tiré 3 fois dans le dos, ce qui prouve qu'elle n'était pas battue au moment des faits et ce qui prouve qu'elle voulait vraiment le tuer et pas juste le blesser. L'heure de son soit disant levé ne correspond pas du tout avec l'heure du meurtre, tous les hommes de la famille sont morts, ils ne reste que les femmes pour témoigner. 

Bref, pour moi c'est un film qui a été réalisé par un groupe féministe, d'ailleurs Muriel Robin en fait partie, on sait que des femen ont rejoint la cause Jacqueline Sauvage. Ce film est magnifique mais totalement hors réalité ce qui fait que pour moi c'est un film raté qui veut simplement prouver qu'une femme formidable s'est faite tué par un monstre, mais malheureusement cette femme n'était pas formidable, c'était une femme bornée, avec un caractère d'une dure à cuire qui ne devait pas être simple à vivre au quotidien, c'était un couple de brut, retiré totalement de toute vie sociale, qui n'avait rien de sympathique, pas d'amis et une famille déchirée. Mais on a préféré enlever tous ces points négatifs et donner à cette femme une forme d'hospitalité et de courage. Je comprends tellement cet avocat, c'est quand même triste de décorer une criminelle et de lui porter une image héroïque.  

Aucune adaptation télévisuelle, cinématographique n'est réellement ou strictement fidèle à la réalité. L'histoire est toujours racontée du point de vue des victimes ou encore des survivants, qu'il s'agisse aussi d'un roman. Il y a toujours une version des faits, un glanage peut-être et au mieux auprès de quelques témoins, ou des racontars, rien d'objectivement probant en ce qui concerne la vie du couple. La vision est unilatérale, elle sera toujours biaisée, fatalement. Il restera une part d'ombre. Pour exemple, "L'adversaire" inspiré de l'affaire Romand (Jean-Claude Romand a cultivé le mensonge sur sa vie, jusqu'à entrer dans un cercle vicieux et se sentir piégé ; il assassinera sa femme, ses enfants, son beau-père, ses parents et même le chien, dans les années 90), ne m'a pas laissé insensible, je me suis même sentie navrée et oppressée pour le personnage, dans le film, parce que c'est lui "qui raconte" l'histoire. Même si le film est saisissant, il manque évidemment le point de vue de sa femme, de son ressenti, de son cheminement quand elle a commencé à douter, à découvrir le pot aux roses. 

Les réalisateurs et/ou les scénaristes s'octroient certaines libertés, souvent discutables. Vous pourrez le voir dans cette série à succès qu'est notamment "Versailles", au cours de la première saison, nous pouvons voir ainsi que la reine Marie-Thérèse, délaissée par le roi Louis XIV au profit de ses maîtresses, enfante avec un... nain, noir. Il sort une tirade assez marrante au médecin, quand celui-ci n'émet verbalement pas de doute quant à la paternité de Louis XIV. C'était marrant, mais ridicule et sans doute en rien fidèle à l'Histoire. 

Je n'ai pas vu le téléfilm, aurais souhaité voir le reportage qui a suivi -peut-être également visible en replay- et ai vu quelques reportages ou "complément d'enquête" au sujet de l'Affaire Sauvage. Ce qui est intéressant c'est cette sympathie qu'elle a pu générée, malgré la décision de justice. Il n'était donc pas nécessaire de travestir le tempérament de Madame Sauvage, de la présenter comme quelqu'un d'encore davantage amoindrie, par un manque de caractère. Sans ce téléfilm, ou antérieurement au téléfilm, nombre de citoyens ont été touchés par son histoire, certains d'entre eux ont été signataires en faveur d'une grâce présidentielle. Cette image de la femme battue, en permanence prostrée sur elle-même, "fade" ne reflète d'ailleurs pas réellement la réalité des femmes battues. Le téléfilm contribue encore à fausser l'image des femmes battues, c'est dommage (sacrée féministe dites donc Yves Régnier, au passage). C'est un téléfilm pour TF1, ensuite... S'il existe différents profils, nombre de femmes ayant à subir/eu à subir la violence du conjoint, ne sont pas toujours d'une timidité maladive, peuvent avoir du caractère, être "solaires", atypiques (faire du tir comme ici), être intelligentes et même averties (des psy-chologues/thérapeutes/chiatres tombent aussi sous la coupe d'hommes violents). Ce sont justement ces qualités qui attirent ces hommes, l'ombre étant toujours attiré par la lumière. 

Il est parfois difficile de comprendre pourquoi une femme qui subit la violence au quotidien reste, et assez classique d'entendre que si elle est libre de circuler, elle peut fuir. Il apparaît que c'est ce qu'aurait tenté de faire Jacqueline Sauvage, à plusieurs reprises (toujours ramenée au domicile conjugal par feu monsieur Marot et quand bien même celui-ci fréquentait une maîtresse). Il n'est pas rare que les hommes violents souffrent aussi de perversion narcissique. Un homme qui invite sa femme à rencontrer sa maîtresse puisqu'elle, elle sait "lui donner du plaisir"-énième humiliation- relève au moins d'un comportement pervers.  

Même sous emprise, ces femmes peuvent avoir un sursaut (implosion de la soupape de sécurité) et il semblerait que c'est ce qui se soit passé quand Jacqueline Sauvage, qui savait au sujet des viols de ses filles, elle-même violentée par cet homme, quand elle a réagi, en différé, le fusillant dans le dos, à trois reprises. Malgré cela, peu -pour ne pas écrire personne- ne se défait de l'emprise de l'autre instantanément, il n'existe pas de bouton on/off. Beaucoup de femmes maltraitées sont retournées à maintes reprises auprès de leur bourreau, au grand désarroi de l'entourage, par exemple, tout en faisant taire cette petite voix qui leur a dit qu'il n'était pas bon pour elle. Il n'est pas impossible que Jacqueline Sauvage ait regretté son acte, pas seulement parce qu'il y a eu mort d'homme, peut-être parce qu'il s'agissait de son homme. Elle est parti du domicile de ses parents à 17 ans, enceinte, et a vécu 48 ans de vie commune avec cet homme... peut-être autant d'années de maltraitance physique et mentale, ou rapidement. 

Je lisais qu'à la suite du tournage du téléfilm, Muriel Robin était partie en quête de signataires afin de faire valoir une légitime défense en différé. Elle n'est pas à l'initiative de l'idée, certains en parlaient déjà en 2016. Cette idée de légitime violence en différé, légalisée, me paraît très dangereuse. Des hommes, aussi monstrueux notoires pourraient-ils être, pourraient ainsi se voir abattus pendant leur sommeil, par exemple... un procès est toujours à privilégier. Une avocate spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences, Isabelle Steyer, rappelle l'existence "d'une longue liste de circonstances permettant d'atténuer la peine d'une femme qui aurait ôté la vie de son conjoint violent". Elle indique que la peine se solve souvent à 1 an de prison et qu'elle est aménageable. Jacqueline Sauvage a fait 4 ans de prison, sur les 10. 

https://www.20minutes.fr/justice/2344243-20181001-jacqueline-sauvage-muriel-robin-peut-faire-changer-loi-legitime-defense

Il semblerait ici que la grande violence du meurtre, de l'utilisation d'une arme manipulée peu communément par une femme et les trois coups de feu auraient totalement annihilé la violence conjugale ainsi que la pédophilie instaurée par Monsieur Murot. 

Pour terminer, il est vrai que rien n'était propice à que le fils des Murot/Sauvage ne se suicide : un père qui battait sa mère depuis   Mathusalem, des soeurs dont le paternel abusait sexuellement, une mère qui finit par le plomber. Trois fois rien.