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L'introspection est-elle utopique ?

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Jedino

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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à l’instant, Sittelle a dit :

J'ai pas comprit ....tu penses que j'aimerai que tu me dises que j ai une magnifique capacité introspective ?  Ou que je suis a moi seule la perle de l'huître ?:o

Je pense qu'un être humain n'y croit jamais vraiment quand il se dévalorise.

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Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 12 274 messages
Un oiseau la tête en bas !,
Posté(e)

Tu fais erreur je ne suis pas en ce moment en train de me dévaloriser .. je sais où est la perle ..

Mais la réalité est que l'introspection j'en suis incapable .

 

Ou j'en fais sans le savoir, comme mr Jourdain..

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Vanité des vanités, tout est vanité! :D

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Le 4/13/2018 à 17:41, Dompteur de mots a dit :

Le pari est en quelque sorte que l'intériorité coïncide avec cette appréhension brute du réel puisque celle-ci favorise un rapport intuitif, instinctif, plus profond et donc plus personnel avec les choses, nous permettant de nous faire de nouveaux jugements plus adaptés.

C'est dire que l'intériorité n'est pas une espèce de repaire intérieure, d'âme ou de je-ne-sais-quel entité mystique, mais a plutôt à voir avec le monde qui nous entoure - ce qui n'est pas sans paradoxe. C'est d'ailleurs une idée que je développe plus amplement en ce lieu de perdition.

 

Vu sous un autre angle, c'est je crois ce que veut dire Lacan, quand (cancan !) dans sa "découpe" du monde psychique :  "le réel - le symbolique - l'imaginaire" il considère que le réel, c'est l'inconscient. C'est pas facile à admettre ou à comprendre... Le conscient (symbolique et imaginaire) en devient un peu une construction délirante... C'est l'inversion des rôles !...

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 4 minutes, Blaquière a dit :

Vu sous un autre angle, c'est je crois ce que veut dire Lacan, quand (cancan !) dans sa "découpe" du monde psychique :  "le réel - le symbolique - l'imaginaire" il considère que le réel, c'est l'inconscient. C'est pas facile à admettre ou à comprendre... Le conscient (symbolique et imaginaire) en devient un peu une construction délirante... C'est l'inversion des rôles !...

Le réel du Je est le Soi, je crois , oui, et entre eux, le symbolique, l'imaginaire...les compositions que l'on pense utiles et nécessaires et qui le sont parfois. Tenter de connaitre son Soi ne veut pas forcément dire y céder mais seulement y concéder.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Le "je", le "moi", le "soi", j'ai l'impression

qu'à chacun sa définition.

Faut s'entendre précisément...

Le Jeu du je a son enjeu

Est-ce l'émoi moite du moi,

ou la soie douce du soi

Qui sursoit ?

Soit !

Ainsi Soit-tilt !

Je ne sais que m'en amuser pour le moment...

Il faut être soi-même ?!!

Et qui m'aime me suive

Et qui m'aime est ma soie...

Je m'assoie (ou m'essuie !) quand on m'aime

moi-même...

On peut faire encore pire :

C'est mon rat-moi-je ou plutôt mon plût-moi-je ?

Non ! qu'une question d'à je...

Ou un moi-soi-je peu sage thaïlandais...

etc.

Modifié par Blaquière
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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Jedino a dit :

A quelle(s) fin(s) est-elle efficace ?

Et je reste sceptique sur la capacité à transmettre extérieurement une activité personnelle et intérieure, sauf à considérer que nous sommes suffisamment uniformes pour pouvoir le partager et se faire guider.


Où l'on constate que tu ne connais absolument rien à la science du yoga et de la méditation.
Malgré cela, tu n'as aucun intérêt à le savoir.
des coups d'épée dans l'eau que ces questions.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
Il y a 10 heures, Quasi-Modo a dit :

Comme le montre (ou le suggère) l'expérience de Libet par exemple! Assez troublante expérience.

Même la réalité matérielle des objets de ce monde ne nous apparaît pas réellement telle qu'elle est, c'est une thèse spontanée pour l'esprit humain mais que nous savons fausse aujourd'hui. Cette thèse qui s'appelle le réalisme naïf et qu'aucun philosophe n'aura jamais défendue (et pour cause, elle est l'endroit où débute la philosophie : quand on comprend que les sens ne sont et ne seront jamais fiables à 100%).

A examiner de plus près la conscience humaine, ne sommes-nous pas constamment à distance de l'objet que nous percevons?

Maintenant que j'y pense, s'observer introspectivement revient finalement à dédoubler notre conscience pour y distinguer une réalité passée que l'on juge, dans un second temps, toujours à posteriori, mais cela ne dira rien ni de l'évolution qui reste possible (car les mécanismes dont on est conscient on peut toujours tenter de les changer), ni même de la réalité de ce que nous sommes et éprouvons à l'instant présent, que nous ne pourrons juger que dans l'instant d'après. Et que sommes-nous en dehors du temps présent, le présent de notre mental ne nous est-il donc pas impossible à atteindre en tant que tel?

C'est l'une des choses que je glissais implicitement que Libet, en effet !

Et si je voulais être chiant, sur ton dernier paragraphe, je te dirais : oui, en effet, ta mémoire te permet de te questionner a posteriori sur ton passé. Mais ta mémoire est déjà une sélection, un tri, largement dépendant de tes émotions. En cela, c'est une construction sur laquelle on réfléchira, qui a son intérêt et sur lequel on peut travailler, mais sur laquelle il est difficile de travailler : à quel moment sais-tu que ton recul est suffisamment grand avec toi-même pour estimer que ce que tu en tires est bien ce qui est ? Quand les conclusions te satisfont ? Quand elles te procurent un bien-être ? Pour moi, cela tend à vouloir un bien-être, une forme de bonheur en quelque sorte, et cela ne se couple que difficilement avec une quelconque objectivité (que laisse entendre le regard "extérieur" porté sur soi).

Il y a 10 heures, Sittelle a dit :

Gros soupir ... encore un truc pour lequel je n ai aucune capacité ...rien .   Une huître ferait mieux ..

On est tous des bêtes et bêtes, il suffit de lancer ses âneries comme je le fais, et ça ira très bien. Allez, courage !

Il y a 5 heures, Maroudiji a dit :


Où l'on constate que tu ne connais absolument rien à la science du yoga et de la méditation.
Malgré cela, tu n'as aucun intérêt à le savoir.
des coups d'épée dans l'eau que ces questions.

Le fait de se procurer un bien-être ne démontre en rien l'objectivité de la démarche sur sa personne. C'est cela que je pose comme question, libre à toi d'estimer qu'elle n'a pas de sens : compte-tenu de ce qu'on sait, à savoir que la conscience, nos sens, ne sont que des interprétations faites par le cerveau et qui sont tout à fait pertinentes souvent mais trompeuses aussi, et les biais cognitifs le démontrent très bien, peut-on raisonnablement estimer que l'introspection est réalisable ? Pour le dire autrement, peut-on vraiment se connaître, ou ne sommes-nous pas plutôt réduits à finalement réinterpréter consciemment des faits, des émotions, des sensations, qui nous procurent un bien-être et une paix intérieure, mais qui est sans rapport avec une véritable connaissance de soi ?

Si on réduit la définition de conscience à l'état conscient, le fameux "je" ou "moi" que nous aimons tant discuter, on pourrait se laisser dire que oui. Mais la réalité est plus complexe, et tu le dis en partie toi-même : des choses nous échappent. En l'occurrence, "notre" réalité n'est qu'un regard, et un regard est borné par des sens, une façon de le vivre, etc. En cela, "se connaître" au sens scientifique du terme, me paraît abusif. Par contre, si la conscience est prise comme la résultante de processus qui nous dépassent et qui n'ont rien d'objectifs, alors pourquoi pas, et en cela il s'agit de modifier un état A à un état B, plus satisfaisant pour moi car moins douloureux ou plus en lien avec ce que je crois être. Mais cette définition exclut l'essentiel de "notre" personne, bien que non connue de nous consciemment, et en cela elle me paraît insuffisante et, surtout, laisse entendre que nous travaillons sur la personne alors que nous ne sommes que sur un pan et mineur, et potentiellement biaisé et facile à biaiser, notamment et surtout par soi-même.

D'autre part, je n'en dénature pas l'intérêt, chacun fait bien d'ailleurs ce qu'il veut et je ne suis certainement pas là pour juger de quoi que ce soit, mais j'interroge le sens du concept et sa finalité qui me paraît, en brut et de loin en effet, et illusoire et trompeuse sur notre propre personne.

 

 

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Jedino a dit :

Pour le dire autrement, peut-on vraiment se connaître, ou ne sommes-nous pas plutôt réduits à finalement réinterpréter consciemment des faits, des émotions, des sensations, qui nous procurent un bien-être et une paix intérieure, mais qui est sans rapport avec une véritable connaissance de soi ?

Toute ta réponse, et je reprends particulièrement ce passage explicite, est une manière de court-circuiter ta question en ouverture de ce fil pour mieux faire valoir ton point de vue dogmatique.
Dogmatique, car on le voit bien, tu éludes complétement le cœur de mon intervention : ta méconnaissance du sujet.

Il ne s'agit pas de se connaître vraiment, mais mieux. Nuance.
Tu préfères l’extrémisme comme méthode de recherche. Si c'en est une...

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Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 12 274 messages
Un oiseau la tête en bas !,
Posté(e)

Et donc a quoi bon tenter de se connaître si ce n'est qu'à travers le miroir déformant de notre égocentrisme ?

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
il y a une heure, Maroudiji a dit :

Toute ta réponse, et je reprends particulièrement ce passage explicite, est une manière de court-circuiter ta question en ouverture de ce fil pour mieux faire valoir ton point de vue dogmatique.
Dogmatique, car on le voit bien, tu éludes complétement le cœur de mon intervention : ta méconnaissance du sujet.

Il ne s'agit pas de se connaître vraiment, mais mieux. Nuance.
Tu préfères l’extrémisme comme méthode de recherche. Si c'en est une...

 

il y a 46 minutes, Sittelle a dit :

Et donc a quoi bon tenter de se connaître si ce n'est qu'à travers le miroir déformant de notre égocentrisme ?

Je me permets de rebondir pour répondre :

Pour se connaître mieux, encore faut-il pouvoir se connaître. Et c'est là la question que je pose que tu éludes effectivement en faisant l'hypothèse que oui, alors que rien ne le met en évidence et ne le laisse penser. Tu peux croire que tu sais mieux, mais croire n'est pas savoir, et il est aisé de s'y tromper.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 12/04/2018 à 21:28, Jedino a dit :

Pour faire simple, l'introspection consiste en l'écoute de soi et des états qui peuvent intérieurement nous porter. C'est un regard, une réflexion, sur soi-même. Par ailleurs, le constat est de plus en plus évident que l'humain, dans sa nature même, est profondément biaisé dans ses interprétations et réflexions. Typiquement, les biais cognitifs sont autant d'exemples qui démontrent de notre capacité à pouvoir se laisser tromper par nous-mêmes, y compris lorsqu'on en est conscient. De même, il est de plus en plus évident que ce que "nous" remarquons de nous-mêmes est davantage une construction du réel que notre cerveau forge que le réel en lui-même.

De fait, si nos conclusions sont pour beaucoup biaisées, si notre conscience est elle-même une pièce construite d'un ensemble qui nous échappe pour l'essentiel, peut-on raisonnablement penser que l'introspection représente un moyen et possible, et correct, de se connaître ? Pour le dire autrement, la conclusion finale de cette activité est-elle finalement qu'elle n'est qu'un rêve illusoire ? Car, pour porter un regard sur soi-même, qu'il soit subjectif ou objectif, encore faut-il avoir les yeux qui permettent de voir.

Oui, on peut apprendre à se connaitre bien davantage par l'introspection que sans son recours.

Tu évoques les biais comme limitations imparables à l'entreprise, pourtant je te dirais bien, que ce que l'on cherche à connaitre, est nous-même, dans notre fonctionnement ou dans nos motivations, ce qui signifie que ce que l'on nomme un biais est justement une partie de nous, une réponse à quelque chose, il n'y a donc pas lieu de s'en offusquer ou de le combattre, mais de l'accueillir, il est révélateur de notre façon de carburer. Nous n'avons pas besoin de l'identifier comme tel, uniquement d'observer comment nous réagissons, de se remémorer des situations, rechercher des relations causales, peu importe que ce soit glorieux ou pitoyable, que ce soit rationnel ou pas, c'est simplement comme ça que nous fonctionnons. 

La principale difficulté que j'y vois, n'est pas celle que tu soulèves, je pointerais plus volontiers l'honnêteté, de vouloir voir les choses en face, aussi peu ragoutantes soient-elles ! De se défaire de l'auréole héroïque fantasmée que l'on se donne, pour soigner l'estime de soi; ça ne veut pas dire qu'il faille sombrer dans la décadence pour autant tel un marquis de Sade, mais d'avoir le courage de se déplaire, de se contempler sous son mauvais jour, d'observer aussi nos défauts. Voilà où se situe pour moi la plus grande difficulté, faire tomber les masques, mais pas pour le regard d'autrui, de la vie sociale, ou d'une censure intégrée, ou je ne sais quoi d'autre, non, de se départir - au moins mentalement - pour soi des surcouches qui masquent, qui travestissent ce que nous sommes vraiment.

Je propose de regarder les ficelles qui manipulent la marionnette que nous sommes, pas nécessairement de chercher à s'en débarrasser dans un premier temps, uniquement de les mettre au jour, et cela commence par le regard que nous portons sur nous-même, faussé, transfiguré, surjoué, enjolivé, etc... Peu importe la nature de nos travers, simplement apprendre à les voir en les observant, sans détourner les yeux, sans déni, sans hypocrisie, sans faux-semblant: autrement dit constater sans interprétation avantageuse, comme si finalement, la personne que nous passions au crible de notre raison était tout bonnement quelqu'un d'autre ! Arriver à nous observer sans faire de lien affectif ou émotif, froidement, comme si nous devions résoudre un problème de mécanique ou de physique, comme si nous avions affaire à quelque chose qui n'avait pas de rapport avec nous, de séparer notre raison de nos différents sentiments.

 

Une fois, cet état d'esprit acquis, nous pouvons réellement nous atteler à faire de l'introspection, utile et efficace, on peut même apprendre des choses que la science n'a pas mis encore en évidence, de par sa méthode spécifique, par exemple je pense à un dogme qui est tombé récemment en médecine, comme quoi le cerveau ne pouvait pas ressentir la douleur, alors même que tout me laissait penser le contraire, lorsque j'avais une migraine ou autre incommodation, et que je pouvais spatialement la localiser, ce que je sentais ne pouvait pas être un leurre ou une simple illusion de mon esprit.

 

Ensuite, à force d'explorations, on( je ) se(me) rend(s) compte, que ce n'est pas tant de douter ou de penser, qui nous fait sentir vivant ou exister, mais de ressentir: je souffre ou je jouis donc je suis...

 

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
il y a 2 minutes, deja-utilise a dit :

Oui, on peut apprendre à se connaitre bien davantage par l'introspection que sans son recours.

Tu évoques les biais comme limitations imparables à l'entreprise, pourtant je te dirais bien, que ce que l'on cherche à connaitre, est nous-même, dans notre fonctionnement ou dans nos motivations, ce qui signifie que ce que l'on nomme un biais est justement une partie de nous, une réponse à quelque chose, il n'y a donc pas lieu de s'en offusquer ou de le combattre, mais de l'accueillir, il est révélateur de notre façon de carburer. Nous n'avons pas besoin de l'identifier comme tel, uniquement d'observer comment nous réagissons, de se remémorer des situations, rechercher des relations causales, peu importe que ce soit glorieux ou pitoyable, que ce soit rationnel ou pas, c'est simplement comme ça que nous fonctionnons. 

La principale difficulté que j'y vois, n'est pas celle que tu soulèves, je pointerais plus volontiers l'honnêteté, de vouloir voir les choses en face, aussi peu ragoutantes soient-elles ! De se défaire de l'auréole héroïque fantasmée que l'on se donne, pour soigner l'estime de soi; ça ne veut pas dire qu'il faille sombrer dans la décadence pour autant tel un marquis de Sade, mais d'avoir le courage de se déplaire, de se contempler sous son mauvais jour, d'observer aussi nos défauts. Voilà où se situe pour moi la plus grande difficulté, faire tomber les masques, mais pas pour le regard d'autrui, de la vie sociale, ou d'une censure intégrée, ou je ne sais quoi d'autre, non, de se départir - au moins mentalement - pour soi des surcouches qui masquent, qui travestissent ce que nous sommes vraiment.

Je propose de regarder les ficelles qui manipulent la marionnette que nous sommes, pas nécessairement de chercher à s'en débarrasser dans un premier temps, uniquement de les mettre au jour, et cela commence par le regard que nous portons sur nous-même, faussé, transfiguré, surjoué, enjolivé, etc... Peu importe la nature de nos travers, simplement apprendre à les voir en les observant, sans détourner les yeux, sans déni, sans hypocrisie, sans faux-semblant: autrement dit constater sans interprétation avantageuse, comme si finalement, la personne que nous passions au crible de notre raison était tout bonnement quelqu'un d'autre ! Arriver à nous observer sans faire de lien affectif ou émotif, froidement, comme si nous devions résoudre un problème de mécanique ou de physique, comme si nous avions affaire à quelque chose qui n'avait pas de rapport avec nous, de séparer notre raison de nos différents sentiments.

 

Une fois, cet état d'esprit acquis, nous pouvons réellement nous atteler à faire de l'introspection, utile et efficace, on peut même apprendre des choses que la science n'a pas mis encore en évidence, de par sa méthode spécifique, par exemple je pense à un dogme qui est tombé récemment en médecine, comme quoi le cerveau ne pouvait pas ressentir la douleur, alors même que tout me laissait penser le contraire, lorsque j'avais une migraine ou autre incommodation, et que je pouvais spatialement la localiser, ce que je sentais ne pouvait pas être un leurre ou une simple illusion de mon esprit.

 

Ensuite, à force d'explorations, on( je ) se(me) rend(s) compte, que ce n'est pas tant de douter ou de penser, qui nous fait sentir vivant ou exister, mais de ressentir: je souffre ou je jouis donc je suis...

 

Je suis sur le principe d'accord, tout comme avec Maroudiji d'ailleurs. Ma question est de savoir si ce regard que nous pouvons porter est vraiment un accès à du vrai. La douleur, comme d'autres choses, peuvent être imaginées et on peut très bien s'y complaire parce que, comme tu le dis, cela permet d'une certaine façon de se sentir exister. Si le cerveau est capable de l'effacer, par effet placebo, il est très bien capable aussi de l'imaginer, ce qui n'enlève rien au ressenti de la personne.

Tu sous-estimes ici, je pense, la capacité de notre petite tête à créer un environnement qui correspond à ce que nous pensons devoir être notre état émotionnel. Et là, je ne fais que reformuler ta dernière phrase. Tout cela pour en revenir à ma question réelle qui est de savoir si, compte-tenu de notre difficulté à discerner du brouillard et de la complexité le vrai, quand bien même je me regarde sur des états antérieurs, je suis bien à même de pouvoir le faire sans chercher à me complaire dans ce que j'en attends, que ce soit de la concorde ou de la discorde.

Fait-on vraiment de l'introspection, d'ailleurs, sans avoir connu ou sans être dans un certain mal-être ?

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Jedino a dit :

Tu peux croire que tu sais mieux, mais croire n'est pas savoir, et il est aisé de s'y tromper.

Il ne s'agit pas de croire, mais de savoir, d'étude et de science.
Et depuis deux ans ici, je ne cesse de vous indiquer qu'il y a une autre façon de voir le monde que celui auquel vous êtes habitués et dont vous êtes si sûr de sa supériorité.
Cela ne sert à rien de juger les autres sans connaissance ou à partir d'une connaissance quasi nulle. Cela ne fait pas sérieux.
Ma démarche s'appuie sur une tradition ancestrale, rationnellement, systématiquement, et non comme tu le prétends, basée sur de la croyance.
Mais cela ne t'intéresse pas de savoir en quoi consiste le yoga et la méditation, comme si ces disciplines extrêmement rigoureuses et sophistiquées n'existaient pas ou n'étaient qu'un genre de charlatanisme pour ignorants. Si bien que tu peux écrire sans gêne que toi tu sais que les autres n'ont pas d'yeux, qu'avant toi aucune civilisation ne s'est justement penchée sur cette question, parce que :

Le 12/04/2018 à 15:28, Jedino a dit :

pour porter un regard sur soi-même, qu'il soit subjectif ou objectif, encore faut-il avoir les yeux qui permettent de voir.

Mais de quels yeux tu parles ? Ce n'est, je suppose, qu'un exercice de style pour toi, ce dont tu sembles te complaire.
(En sanscrit, on utilisait le mot "darshan" pour dire voir en philosophie. C'est de là que vient le mot "voyant" des poètes.)

il y a une heure, Jedino a dit :

Je suis sur le principe d'accord, tout comme avec Maroudiji d'ailleurs.

En tout cas, cela ne m'a pas semblé évident, c'est le moins que je puisse dire.

Modifié par Maroudiji
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Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 12 274 messages
Un oiseau la tête en bas !,
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il y a une heure, Jedino a dit :

 

Je me permets de rebondir pour répondre :

Pour se connaître mieux, encore faut-il pouvoir se connaître. Et c'est là la question que je pose que tu éludes effectivement en faisant l'hypothèse que oui, alors que rien ne le met en évidence et ne le laisse penser. Tu peux croire que tu sais mieux, mais croire n'est pas savoir, et il est aisé de s'y tromper.

Je ne crois rien, je ne sais que peu.. je suis la première à dire que je suis totalement infichue de participer à la plus infime introspection. Relis donc mon premier post à ce sujet ! Mais tu as raison si vous considérez que je suis un troll dans vos rubriques philosophiques, je veux bien m'abstenir.

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 50 minutes, Jedino a dit :

Fait-on vraiment de l'introspection, d'ailleurs, sans avoir connu ou sans être dans un certain mal-être ?

Je ne crois pas en effet, que les personnes "bien dans leur peau", dans leur vie, dans leur tête..etc ressentent ce besoin d'introspection sauf par pure curiosité/intérêt  intellectuels. Mais les personnes mal à l'aise non plus, pas systématiquement. Je veux dire que le désir d'introspection , s'il vient le plus probablement du ressenti d'une dissonance en soi entre le Je et le Tu, le Je et le Soi, n'est pas pour autant voulu, pensé par tous. Encore faut-il ressentir et avoir conscience de cette dissonance justement et supposer que l'introspection pourrait être une démarche positive, une démarche simplement.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Le problème de l'introspection est lié a celui de la conscience.

Au début il n'y a que le moi, ensuite le moi et les autres, puis en allant plus loin l'interrogation sur le soi, l'etre en soi.

L'intellect et la philosophie en général ( mais pas toujours ) s'arretent a la question du moi et les autres, moi et le monde; la spiritualité prend le relais pour aller plus loin.

Pour répondre aux questions : quelle est ma place dans le monde ? ai je un role a jouer ? Il faut étudier le monde et il faut s'étudier soi ensuite décider si le résultat est compatible.

Et si cela ne l'est pas il reste encore la possibilité de la vacuité, du soi et des phénomènes, solution qui passe par un au dela de l'intellect.

 

 

 

 

 

Modifié par swam
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Petit pois a dit :

Je ne crois pas en effet, que les personnes "bien dans leur peau", dans leur vie, dans leur tête..etc ressentent ce besoin d'introspection sauf par pure curiosité/intérêt  intellectuels. Mais les personnes mal à l'aise non plus, pas systématiquement. Je veux dire que le désir d'introspection , s'il vient le plus probablement du ressenti d'une dissonance en soi entre le Je et le Tu, le Je et le Soi, n'est pas pour autant voulu, pensé par tous. Encore faut-il ressentir et avoir conscience de cette dissonance justement et supposer que l'introspection pourrait être une démarche positive, une démarche simplement.

Je pourrais encore dire plein de choses inutiles, genre :

" Je en tutu tue le Tu " mais je passe mon tour !...

 

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Petit pois a dit :

Je ne crois pas en effet, que les personnes "bien dans leur peau", dans leur vie, dans leur tête..etc ressentent ce besoin d'introspection sauf par pure curiosité/intérêt  intellectuels. Mais les personnes mal à l'aise non plus, pas systématiquement. Je veux dire que le désir d'introspection , s'il vient le plus probablement du ressenti d'une dissonance en soi entre le Je et le Tu, le Je et le Soi, n'est pas pour autant voulu, pensé par tous. Encore faut-il ressentir et avoir conscience de cette dissonance justement et supposer que l'introspection pourrait être une démarche positive, une démarche simplement.

Ben, dés fois, rarement, la personne s'individue parfaitement sans avoir besoin d'aide, ni avoir à chercher à comprendre ce qui se passe en elle. Ce serait d'ailleurs plus fréquent si nous ne vivions pas dans un monde gravement névrosé. On a tous plus ou moins déja rencontré des personnes, riches ou pauvres, belles ou moches, grandes ou petites qui dégagent cette sorte de force de cohérence et de presence. Des gens qui sont, au sens de l'être, et non pas des gens cachés derrière leur masque. C'est en fait tu as raison, une dissonance, et même une désunion d'avec soi-même qui nous fait nous retrouver en perpetuelle lutte à essayer de maintenir ce qu'on ne veut pas savoir à la cave, mais pire, dans l'ignorance, la cécité mentale qui fait que nous nous prenons pour ce qu'on est pas. Alors l'introspection oui mais, beaucoup d'humilité, et une vraie volonté de voir ce qu'il y a là-dessous, non pas en évitant tout ce qui dérange et qui fait pencher la couronne du petit roi qu'on croit être.

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)

Et voici ce que j'écrivais à Dompteur de mots il y a quelque temps :*

Je ne comprends pas... Cela fait des années que j'écris sur ces sujets en les étayant de sources reconnues et tu prétends que je sors ça de mon chapeau ? Quand je t'ai appris que Krishna explique qu'il est le goût de l'eau, ce n'est pas mon opinion ?! Cela fait partie de tout un chapitre sur le panthéisme dans la Bhagavad-gita. Et pas n'importe quel panthéisme, comme chez Spinoza qui, étant juif, découvre que l'univers est suprêmement ordonné et intelligent, et qu'il peut l'appeler Dieu. Mais de cet Univers il n'en sait rien pratiquement de plus que les juifs avant lui connaissaient. Autant dire vraiment pas grand-chose. La tradition chrétienne n'était pas plus encline à la divinité de la matière. Ce qui fait que pour tout ce monde, la vie, dans l'univers, d'un arbre, celle d'un animal, d'une fraise ou d'un humain ne sont connectés que par hasard et ils ne savent rien de leurs rapports intimes. Le Dieu de Spinoza est un être conceptuel, une abstraction de la pensée, un être sans voix, sans désir, sans sentiment. Il n'existe pas comme Dieu existe chez les juifs, les musulmans ou les hindous. C'est un pur esprit subjectif du mental.

* Le lien d’où vient ce passage et pour en lire plus.  Cela pour dire qu'il faut discuter et argumenter selon une philosophie, une expérience, une tradition. De ce que j'ai lu de l'introduction de Jedino, il n'y a rien de tel, sauf quelqu'un qui ne croit pas que l'homme soit capable d'introspection positive et concluante...

Cette attitude est pour le moins bizarre, ou suspecte, ou encore incohérente. Car tout le monde plus ou moins pratique l'introspection. Du moins un humain digne de ce nom. Même les sauvages, ceux qui vivent dans les jungles et qui ne sont pas civilisés savent ce qu'est l'introspection. Calmer sa peur, écouter son coeur battre, fermer les yeux et sentir le vent sur sa peau, se coucher sur le dos sur le sol et appréhender les courants telluriques, la qualité des parfums ambiants pour mieux les apprécier, etc, c'est déjà de l'introspection.

S'arrêter au milieu de son travail, aller fumer une cigarette (je pense à Dompteur de mots) et réfléchir tranquillement dans le calme d'un isoloir, c'est déjà de l'introspection. Faire l'amour et serrer sa partenaire dans les bras, et se gratifier des impressions que cela génèrent en nous, c'est déjà de l'introspection. Avoir soif et boire de l'eau, puis se réjouir de l'effet qu'elle produit sur notre bien-être, c'est déjà de l'introspection. Rentrer dans une église vide, même si on n'est pas catholique ou si l'on est athée, pour la tranquillité, pour se retrouver, pour réfléchir ou faire le vide, c'est aussi de l'introspection.

Mais tout cela, Jedino et les autres le savent très bien, non ? Alors pourquoi ce questionnement ?

Le 12/04/2018 à 15:28, Jedino a dit :

Pour faire simple, l'introspection consiste en l'écoute de soi et des états qui peuvent intérieurement nous porter. C'est un regard, une réflexion, sur soi-même.

 

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