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Concours d'écriture

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Erneste

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 755 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Il y a 16 heures, Gaïa a dit :

"Les retrouvailles"

Ilététhunefois, (c’est mon titre, mais pour le reste c'est pas de ma faute):rolle:

C’ pauv’ gosse naquit dans la misère

 Aussitôt on lui demanda
S’il voulait vivre avec sa mère
Puisqu’il n’avait plus de papa

C’était un pauv’ gars
Qui s’appelait Armand
Y n’avait pas d’papa
Y n’avait pas d’maman

Mais un jour pendant la têtée
Trouvant la nounou un peu plate
Il lui souffla dans les nénés
Jusqu’à c’que la nounou éclate

C’était un pauv’ gars
Qui s’appelait Armand
Y n’avait pas d’papa
Y n’avait pas d’maman

Texte de Pierre Vassiliu

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 782 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Il y a 4 heures, Blaquière a dit :

Les retrouvailles, j'ai écrit un/des truc/ là dessus. Je sais pas si je l'ai déjà mis sur le forum ou pas. Je vais chercher, le... "retravailler" un peu sans doute pour pas trop passer pour un fainéant... Mais j'ai un obstacle : je n'arrive guère qu'à parler en mon nom... Je vais voir... Pour parler d'un truc, il faut que ça me soit vraiment arrivé à moi.... en vrai ou en rêve. c'est presqu le contraire de Léna au dessus. D'un autre côté, il faut bien un peu se bousculer....

à +

Tout à fait, avoir vécu ces choses ajoute en intensité, une portée réelle, vraie à ce qui est écrit. Contrairement à vous mes écrits sont bien rangés, et à portée de main. Là où nos avis diffèrent c’est que je suis très pudique en ce qui concerne ces productions manuscrites, et ne souhaite donc pas laisser une fenêtre sur mon âââme. 

Modifié par Léna-Postrof
Allons siester sous la pluie
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 31 minutes, Blaquière a dit :

Adieu, tirants !

Mais attends :" Je est un autre ?" Totalement différent, donc ?!

Oui. De plus il te faudra envoyer ton écrit par MP à Erneste, qui se chargera de les poster de façon anonyme. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 955 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Léna-Postrof a dit :

Tout à fait, avoir vécu ces choses ajoute en intensité, une portée réelle, vraie à ce qui est écrit. Contrairement à vous mes écrits sont bien rangés, et à portée de main. Là où nos avis diffèrent c’est que je suis très pudique en ce qui concerne ces productions manuscrites, et ne souhaite donc pas laisser une fenêtre sur mon âââme. 

Il faudrait en plus du "like" (en provençal, "licar" c'est lécher, donc "je lique" = je lèche ! ) et en plus de : :smile2:, il faudrait un sourire. c'est ce que je réponds, en vrai.

Euh... quoi que....

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 955 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Ines Presso a dit :

Oui. De plus il te faudra envoyer ton écrit par MP à Erneste, qui se chargera de les poster de façon anonyme. 

Voilà ! moi, il faut bien m'eSpliquer !

Ati !

(Je commence à régresser...)

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 60 157 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Je lirai, je voterai. Mais je ne participerai pas. Bonne chance à tous les participants !  :) 

 

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 782 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
il y a 1 minute, Blaquière a dit :

Il faudrait en plus du "like" (en provençal, "licar" c'est lécher, donc "je lique" = je lèche ! ) et en plus de : :smile2:, il faudrait un sourire. c'est ce que je réponds, en vrai.

Euh... quoi que....

Lipper peut-être alors, quoi qu’il pourrait s’agir de faire la moue. 

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Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 23 011 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

J'avais écrit un quelque chose intitulé "La rencontre", il y a quelques (beaucoup en fait) d'années ... bon, ce n'était pas d'un autre point de vue, j'essaierais donc de participer si je trouve une idée (et le temps) d'ici le 3 mai ...
En attendant, comme ce n'est pas loin de la thématique, je partage malgré tout :

---

Cet après midi, je t'ai rencontrée.
Je ne t'avais pas revu, depuis tant d'années.
Et te retrouver là, dans ce bois paumé,
était insensé, un hasard inexpliqué.

Mais voilà, tu marchais vers moi.
Et c'est mon coeur, je crois,
Qui le premier t'a reconnu.

Il a guidé mes yeux incertains,
Devant tant d'illusions de toi,
En ces années maintes fois perçues,
Inquiets d'être à nouveau trompés, déçus.

C'est fou comme l'Amour peut se faire oublier,
Se faire petit, discret, sembler nous avoir déserté,
Et en une seconde à nous se rappeler, resurgir,
S'étendre sous la peau, dévaler les veines,
Les images passées, les émois et les souvenirs,
Au plus profond de soi, irradier leurs peines.

Tu marchais vers moi,
Mes yeux pleins de toi.

Tu marchais vers moi,
Et ... il tenait ta main.

C'est fou comme le Destin peut être malsain,
Comme l'ironie du sort est parfois si perverse,
De te remettre si négligemment sur mon chemin,
De rouvrir une blessure si longtemps enfouie,
De grêles et de givre la cribler d'averses,
Et la foudre l'asséner d'un coup inoui.

Tu es passée près de moi,
Mes yeux, pétrifiés vers toi,
Nos regards se sont croisés.

Hébétées, éperdues de te voir là,
Mes lèvres t'ont appelée.

Ton prénom, déterré, a fini de m'achever,
A t'aimer, je n'étais plus préparé.

Puis, tu t'es retournée.
Tu n'as pas de suite reconnu,
L'intrus dévisageant ton bonheur.
Mais il est vrai que ton coeur,
Ne m'avait jamais qu'entraperçu

C'est fou comme l'Amour peut être cruel,
S'immiscer jusqu'à nous déposséder de nous-mêmes,
Nous transformer en pantin sans espoirs,
Lorsque l'être aimé n'a pas la même étincelle,
Et que seul, brisé, lucide mais le coeur blême,
Il faut lutter pour t'oublier. Soir après soir.

L'air de rien, j'ai dit des absurdités.
Sur ta vie je me suis renseigné.
Tout sourire, mais résigné, je l'ai même salué.
A feindre, je n'ai pas pu m'attarder,
Ni continuer à brûler dans ton brasier,
Je vous ai souhaité une bonne journée.

Tu as dû faire quelques pas,
Et ne plus penser à moi.
Depuis je ne vois plus que toi,
A chacun de mes pas ...

J'ai mis si longtemps à sortir de cette impasse,
J'y retombe avec fracas, et j'entrevoies déjà les souffrances,
Pour qu'a nouveau mon amour pour toi se passe, se tasse et s'efface,
Pour qu'à nouveau, le temps redonne à ma vie un semblant de sens.

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Invité Vilaine
Invités, Posté(e)
Invité Vilaine
Invité Vilaine Invités 0 message
Posté(e)
il y a 7 minutes, Pheldwyn a dit :

J'avais écrit un quelque chose intitulé "La rencontre", il y a quelques (beaucoup en fait) d'années ... bon, ce n'était pas d'un autre point de vue, j'essaierais donc de participer si je trouve une idée (et le temps) d'ici le 3 mai ...
En attendant, comme ce n'est pas loin de la thématique, je partage malgré tout :

---

Cet après midi, je t'ai rencontrée.
Je ne t'avais pas revu, depuis tant d'années.
Et te retrouver là, dans ce bois paumé,
était insensé, un hasard inexpliqué.

Mais voilà, tu marchais vers moi.
Et c'est mon coeur, je crois,
Qui le premier t'a reconnu.

Il a guidé mes yeux incertains,
Devant tant d'illusions de toi,
En ces années maintes fois perçues,
Inquiets d'être à nouveau trompés, déçus.

C'est fou comme l'Amour peut se faire oublier,
Se faire petit, discret, sembler nous avoir déserté,
Et en une seconde à nous se rappeler, resurgir,
S'étendre sous la peau, dévaler les veines,
Les images passées, les émois et les souvenirs,
Au plus profond de soi, irradier leurs peines.

Tu marchais vers moi,
Mes yeux pleins de toi.

Tu marchais vers moi,
Et ... il tenait ta main.

C'est fou comme le Destin peut être malsain,
Comme l'ironie du sort est parfois si perverse,
De te remettre si négligemment sur mon chemin,
De rouvrir une blessure si longtemps enfouie,
De grêles et de givre la cribler d'averses,
Et la foudre l'asséner d'un coup inoui.

Tu es passée près de moi,
Mes yeux, pétrifiés vers toi,
Nos regards se sont croisés.

Hébétées, éperdues de te voir là,
Mes lèvres t'ont appelée.

Ton prénom, déterré, a fini de m'achever,
A t'aimer, je n'étais plus préparé.

Puis, tu t'es retournée.
Tu n'as pas de suite reconnu,
L'intrus dévisageant ton bonheur.
Mais il est vrai que ton coeur,
Ne m'avait jamais qu'entraperçu

C'est fou comme l'Amour peut être cruel,
S'immiscer jusqu'à nous déposséder de nous-mêmes,
Nous transformer en pantin sans espoirs,
Lorsque l'être aimé n'a pas la même étincelle,
Et que seul, brisé, lucide mais le coeur blême,
Il faut lutter pour t'oublier. Soir après soir.

L'air de rien, j'ai dit des absurdités.
Sur ta vie je me suis renseigné.
Tout sourire, mais résigné, je l'ai même salué.
A feindre, je n'ai pas pu m'attarder,
Ni continuer à brûler dans ton brasier,
Je vous ai souhaité une bonne journée.

Tu as dû faire quelques pas,
Et ne plus penser à moi.
Depuis je ne vois plus que toi,
A chacun de mes pas ...

J'ai mis si longtemps à sortir de cette impasse,
J'y retombe avec fracas, et j'entrevoies déjà les souffrances,
Pour qu'a nouveau mon amour pour toi se passe, se tasse et s'efface,
Pour qu'à nouveau, le temps redonne à ma vie un semblant de sens.

Hum...On dirait les paroles d'une chanson. Tu as fait un mélange de Céline Dion, de Lara Fabian, de Barbara, de M . Pokora...

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Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 23 011 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)
il y a 6 minutes, Vilaine a dit :

Hum...On dirait les paroles d'une chanson. Tu as fait un mélange de Céline Dion, de Lara Fabian, de Barbara, de M . Pokora...

M. Pokara n'était pas connu à l'époque, mais sinon c'est un peu ça (bon, même si je n'ai jamais vraiment écouté  Céline Dion ou Lara Fabian).

Modifié par Pheldwyn
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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 386 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Allez, je me lance...

Je suis une employée de l'Insee.Ce sera probablement mon dernier boulot avant la retraite.

Ce que j'ai pu en grimper des étages pour remettre à tous les papiers du recensement puis  en escalader des escaliers de toutes sortes, escaliers droits , escaliers en colimaçon, escaliers monumentaux, des marches à perte de vue; j'ai dû gravir dans mon existence l'équivalent en hauteurs de marches de huit Monts Blancs. Il est dix sept heures cinquante C'est la fin de ma journée et mon corps accuse la fatigue, mes pieds sont bouillis; je sens une langueur envahir mes cuisses ,je flotte un peu dans les limbes de l'épuisement. Ma vue est un peu floue..

Légèrement  vaseuse, j'arrive enfin devant la dernière porte  de cet immeuble cossu plutôt bourgeois haussmanien après en avoir gravi l'ultime volée de marches. Je n'ai  qu'une hâte coller mon questionnaire au dernier responsable du foyer, débiter le discours d'usage  et retourner à ma voiture puis revenir chez moi et me faire couler, dans cet ordre, un thé et un bon bain chauds...

La porte est ornée d'un heurtoir de bronze. Je toque à la porte et j'entends un fouillis indistinct au fond de  l'appartement ,puis les pas de quelqu'un qui se dirige hâtivement vers l'entrée. Un verrou tourne, puis un deuxième claque...Je souris mécaniquement prête à fourguer mon tout dernier questionnaire et...je tombe nez à nez avec la version vieillie de cet amour platonique de lycée!

Bien sûr j'aurais dû consulter la plaque sur la porte et chaussant mes lunettes, je me mets à bafouiller rougissant comme une débutante:

-Euh Etes vous .monsieur dis- je en faisant mine de consulter la plaque alors que je connais ce nom par cœur, monsieur Bernard Lapierre?

Lui -même dit il froidement de l'air profondément agacé  et excédé de quelqu'un qui vient d'être dérangé dans son intimité...

-Je suis employée de l'insee, dis-je le cœur battant à tout rompre, je viens vous remettre le questionnaire du dernier  recensement.Je passerai à cette  date pour venir le récupérer, dis je en lui glissant un post it, tâchez d'être là.

Je me souviens de ce jeune garçon qu'il était à dix sept ans  pétillant de jeunesse et de vie, les épaules larges, la jambe musclée qui remportait les courses et alignait  les exploits sportifs; la tête aussi était bien faite et bien pleine... j'étais éperdue d'une admiration timide; en ces temps reculés,je n'avais aucune situation, aucun moyen de m'assumer , j'ai donc vécu un amour tout ce qu'il y a de plus platonique échangeant quelques regards éperdus avec lui. Je vécus la période du bac comme un déchirement et la fin de l'année comme une catastrophe.car l'heure de la séparation avait sonné, nous allions dans deux facs différentes dans deux villes distinctes , nous n'étions même pas des voisins... Un drame personnel. Et puis.....De l'eau a coulé sous les ponts, j'ai obtenu emplois et argent. J'ai vécu une vie personnelle stable jusqu'à mon divorce et j'ai donné naissance à un enfant. j'attendais le meilleur de l'amour, j'étais idéaliste. L'amour, c'était plutôt surtout sur la fin, la réunion de deux personnes harassées par leurs journées...Un" comme d'habitude", (la chanson de Claude François) un peu monotone mais rassurant...je rêvais de passion, de grand amour et c'était juste  routinier.

C'est fou, ce qu'il me faisait rêver, parfois , l'amour de mes dix sept ans, j'imaginais souvent que ma vie aurait pu être tout autre avec lui...Ah, si j'avais osé, si j'avais su, si ma situation avait été différente...

J'ai terminé mon argumentaire.je me renseigne mine de rien sur sa situation: il est célibataire. Je l'observe et photographe chaque détail et son apparence. Je  note les rides du visage, les plis d'amertume au coin des lèvres et les ravines qui barrent son front je remarque que la crinière  d'autrefois s' est creusée en golfes clairs et je note la calvitie débutante au sommet du crâne, je note l' épaississement de la taille où le muscle à fait place à un petit bedon  rondelet.je remarque la lassitude du visage et je comprends à ce moment là à quel point le jeune homme d'autrefois m'a manqué. A manqué à toute mon existence. Me manque encore.

Le silence s'installe entre nous et tandis que je le détaille, un éclair semble passer dans ses yeux Il me dit:

Il me semble vous connaître...N'êtes vous pas Nadine Clémençot, ne nous sommes pas côtoyés au lycée, j'en étais secrètement amoureux. Me fait il avec un regard en coin...

Mon enthousiasme est douché subitement en reconnaissant le nom  de ...ma voisine de bureau durant toute ma scolarité.

-Non, je suis Réjane  Michel dis- je sèchement en citant intentionnellement mon nom de femme mariée  et je repasserai lundi prochain.En attenant veillez à bien remplir le formulaire. Au revoir. La porte s'est refermée avec un bruit profond et caverneux ...Emportant dans les tréfonds de cet appartement immense et glacé l'espoir de mes amours  définitivment défuntes.

Et , en dévalant l' énième escalier, de mon énième immeuble, deux larmes ont roulé, douloureuses, le long de mes joues jusqu'à la naissance du cou. Je les essuyai ...C'étaient des larmes de sang.

 

 

 

 

Modifié par querida13
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 20 minutes, querida13 a dit :

Allez, je me lance...

Je suis une employée de l'Insee.Ce sera probablement mon dernier boulot avant la retraite.

Ce que j'ai pu en grimper des étages pour remettre à tous les papiers du recensement puis  en escalader des escaliers de toutes sortes, escaliers droits , escaliers en colimaçon, escaliers monumentaux, des marches à perte de vue; j'ai dû gravir dans mon existence l'équivalent en hauteurs de marches de huit Monts Blancs. Il est dix sept heures cinquante C'est la fin de ma journée et mon corps accuse la fatigue, mes pieds sont bouillis; je sens une langueur envahir mes cuisses ,je flotte un peu dans les limbes de l'épuisement. Ma vue est un peu floue..

Légèrement  vaseuse, j'arrive enfin devant la dernière porte  de cet immeuble cossu plutôt bourgeois haussmanien après en avoir gravi l'ultime volée de marches. Je n'ai  qu'une hâte coller mon questionnaire au dernier responsable du foyer, débiter le discours d'usage  et retourner à ma voiture puis revenir chez moi et me faire couler, dans cet ordre, un thé et un bon bain chauds...

La porte est ornée d'un heurtoir de bronze. Je toque à la porte et j'entends un fouillis indistinct au fond de  l'appartement ,puis les pas de quelqu'un qui se dirige hâtivement vers l'entrée. Un verrou tourne, puis un deuxième claque...Je souris mécaniquement prête à fourguer mon tout dernier questionnaire et...je tombe nez à nez avec la version vieillie de cet amour platonique de lycée!

Bien sûr j'aurais dû consulter la plaque sur la porte et chaussant mes lunettes, je me mets à bafouiller rougissant comme une débutante:

-Euh Etes vous .monsieur dis- je en faisant mine de consulter la plaque alors que je connais ce nom par cœur, monsieur Bernard Lapierre?

Lui -même dit il froidement de l'air profondément agacé  et excédé de quelqu'un qui vient d'être dérangé dans son intimité...

-Je suis employée de l'insee, dis-je le cœur battant à tout rompre, je viens vous remettre le questionnaire du dernier  recensement.Je passerai à cette  date pour venir le récupérer, dis je en lui glissant un post it, tâchez d'être là.

Je me souviens de ce jeune garçon qu'il était à dix sept ans  pétillant de jeunesse et de vie, les épaules larges, la jambe musclée qui remportait les courses et alignait  les exploits sportifs; la tête aussi était bien faite et bien pleine... j'étais éperdue d'une admiration timide; en ces temps reculés,je n'avais aucune situation, aucun moyen de m'assumer , j'ai donc vécu un amour tout ce qu'il y a de plus platonique échangeant quelques regards éperdus avec lui. Je vécus la période du bac comme un déchirement et la fin de l'année comme une catastrophe.car l'heure de la séparation avait sonné, nous allions dans deux facs différentes dans deux villes distinctes , nous n'étions même pas des voisins... Un drame personnel. Et puis.....De l'eau a coulé sous les ponts, j'ai obtenu emplois et argent. J'ai vécu une vie personnelle stable jusqu'à mon divorce et j'ai donné naissance à un enfant. j'attendais le meilleur de l'amour, j'étais idéaliste. L'amour, c'était plutôt surtout sur la fin, la réunion de deux personnes harassées par leurs journées...Un" comme d'habitude", (la chanson de Claude François) un peu monotone mais rassurant...je rêvais de passion, de grand amour et c'était juste  routinier.

C'est fou, ce qu'il me faisait rêver, parfois , l'amour de mes dix sept ans, j'imaginais souvent que ma vie aurait pu être tout autre avec lui...Ah, si j'avais osé, si j'avais su, si ma situation avait été différente...

J'ai terminé mon argumentaire.je me renseigne mine de rien sur sa situation: il est célibataire. Je l'observe et photographe chaque détail et son apparence. Je  note les rides du visage, les plis d'amertume au coin des lèvres et les ravines qui barrent son front je remarque que la crinière  d'autrefois s' est creusée en golfes clairs et je note la calvitie débutante au sommet du crâne, je note l' épaississement de la taille où le muscle à fait place à un petit bedon  rondelet.je remarque la lassitude du visage et je comprends à ce moment là à quel point le jeune homme d'autrefois m'a manqué. A manqué à toute mon existence. Me manque encore.

Le silence s'installe entre nous et tandis que je le détaille, un éclair semble passer dans ses yeux Il me dit:

Il me semble vous connaître...N'êtes vous pas Nadine Clémençot, ne nous sommes pas côtoyés au lycée, j'en étais secrètement amoureux. Me fait il avec un regard en coin...

Mon enthousiasme est douché subitement en reconnaissant le nom  ma voisine de bureau durant toute ma scolarité.

-Non, je suis Réjane  Michel dis- je sèchement en citant intentionnellement mon nom de femme mariée  et je repasserai lundi prochain. Au revoir. La porte s'est refermée avec un bruit profond et caverneux ...Emportant dans les tréfonds de cet appartement immense et glacé l'espoir de mon amour défunt.

Et , en dévalant l' énième escalier, de mon énième immeuble, deux larmes roulèrent, douloureuses, le long de mes joues.Je les essuyai ...C'étaient des larmes de sang.

 

 

 

 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 386 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Tous les autres ont posté, moi, je poste aussi , si vous aimez vous n'avez qu'à liker, je suppose qu'on départagera qui sera  le vainqueur  au nombre de likes à la fin ,non?

Modifié par querida13
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Membre, 75ans Posté(e)
hybridex Membre 8 418 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)
il y a 35 minutes, querida13 a dit :

Allez, je me lance...

Je suis une employée de l'Insee.Ce sera probablement mon dernier boulot avant la retraite.

Ce que j'ai pu en grimper des étages pour remettre à tous les papiers du recensement puis  en escalader des escaliers de toutes sortes, escaliers droits , escaliers en colimaçon, escaliers monumentaux, des marches à perte de vue; j'ai dû gravir dans mon existence l'équivalent en hauteurs de marches de huit Monts Blancs. Il est dix sept heures cinquante C'est la fin de ma journée et mon corps accuse la fatigue, mes pieds sont bouillis; je sens une langueur envahir mes cuisses ,je flotte un peu dans les limbes de l'épuisement. Ma vue est un peu floue..

Légèrement  vaseuse, j'arrive enfin devant la dernière porte  de cet immeuble cossu plutôt bourgeois haussmanien après en avoir gravi l'ultime volée de marches. Je n'ai  qu'une hâte coller mon questionnaire au dernier responsable du foyer, débiter le discours d'usage  et retourner à ma voiture puis revenir chez moi et me faire couler, dans cet ordre, un thé et un bon bain chauds...

La porte est ornée d'un heurtoir de bronze. Je toque à la porte et j'entends un fouillis indistinct au fond de  l'appartement ,puis les pas de quelqu'un qui se dirige hâtivement vers l'entrée. Un verrou tourne, puis un deuxième claque...Je souris mécaniquement prête à fourguer mon tout dernier questionnaire et...je tombe nez à nez avec la version vieillie de cet amour platonique de lycée!

Bien sûr j'aurais dû consulter la plaque sur la porte et chaussant mes lunettes, je me mets à bafouiller rougissant comme une débutante:

-Euh Etes vous .monsieur dis- je en faisant mine de consulter la plaque alors que je connais ce nom par cœur, monsieur Bernard Lapierre?

Lui -même dit il froidement de l'air profondément agacé  et excédé de quelqu'un qui vient d'être dérangé dans son intimité...

-Je suis employée de l'insee, dis-je le cœur battant à tout rompre, je viens vous remettre le questionnaire du dernier  recensement.Je passerai à cette  date pour venir le récupérer, dis je en lui glissant un post it, tâchez d'être là.

Je me souviens de ce jeune garçon qu'il était à dix sept ans  pétillant de jeunesse et de vie, les épaules larges, la jambe musclée qui remportait les courses et alignait  les exploits sportifs; la tête aussi était bien faite et bien pleine... j'étais éperdue d'une admiration timide; en ces temps reculés,je n'avais aucune situation, aucun moyen de m'assumer , j'ai donc vécu un amour tout ce qu'il y a de plus platonique échangeant quelques regards éperdus avec lui. Je vécus la période du bac comme un déchirement et la fin de l'année comme une catastrophe.car l'heure de la séparation avait sonné, nous allions dans deux facs différentes dans deux villes distinctes , nous n'étions même pas des voisins... Un drame personnel. Et puis.....De l'eau a coulé sous les ponts, j'ai obtenu emplois et argent. J'ai vécu une vie personnelle stable jusqu'à mon divorce et j'ai donné naissance à un enfant. j'attendais le meilleur de l'amour, j'étais idéaliste. L'amour, c'était plutôt surtout sur la fin, la réunion de deux personnes harassées par leurs journées...Un" comme d'habitude", (la chanson de Claude François) un peu monotone mais rassurant...je rêvais de passion, de grand amour et c'était juste  routinier.

C'est fou, ce qu'il me faisait rêver, parfois , l'amour de mes dix sept ans, j'imaginais souvent que ma vie aurait pu être tout autre avec lui...Ah, si j'avais osé, si j'avais su, si ma situation avait été différente...

J'ai terminé mon argumentaire.je me renseigne mine de rien sur sa situation: il est célibataire. Je l'observe et photographe chaque détail et son apparence. Je  note les rides du visage, les plis d'amertume au coin des lèvres et les ravines qui barrent son front je remarque que la crinière  d'autrefois s' est creusée en golfes clairs et je note la calvitie débutante au sommet du crâne, je note l' épaississement de la taille où le muscle à fait place à un petit bedon  rondelet.je remarque la lassitude du visage et je comprends à ce moment là à quel point le jeune homme d'autrefois m'a manqué. A manqué à toute mon existence. Me manque encore.

Le silence s'installe entre nous et tandis que je le détaille, un éclair semble passer dans ses yeux Il me dit:

Il me semble vous connaître...N'êtes vous pas Nadine Clémençot, ne nous sommes pas côtoyés au lycée, j'en étais secrètement amoureux. Me fait il avec un regard en coin...

Mon enthousiasme est douché subitement en reconnaissant le nom  ma voisine de bureau durant toute ma scolarité.

-Non, je suis Réjane  Michel dis- je sèchement en citant intentionnellement mon nom de femme mariée  et je repasserai lundi prochain. Au revoir. La porte s'est refermée avec un bruit profond et caverneux ...Emportant dans les tréfonds de cet appartement immense et glacé l'espoir de mon amour défunt.

Et , en dévalant l' énième escalier, de mon énième immeuble, deux larmes roulèrent, douloureuses, le long de mes joues.Je les essuyai ...C'étaient des larmes de sang.

 

 

 

 

Bravo, je ne sais pas encore si j'aurai le courage de me lancer moi aussi. Mais la règle n'est-elle pas d'envoyer les textes à  @Erneste ? La règle de l'anonymat me séduit. Mon texte sera jugé  alors pour lui même, je n'ai pas envie de compliments de complaisance.

Modifié par hybridex
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 22 minutes, querida13 a dit :

Tous les autres ont posté, moi, je poste aussi , si vous aimez vous n'avez qu'à liker, je suppose qu'on départagera qui sera  le vainqueur  au nombre de likes à la fin ,non?

Je crois qu'il est prévu que ce soit sous forme de sondage dans un nouveau topic. Comme pour les anciens concours photos. Mais fait comme tu le sens ;)

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Membre, 41ans Posté(e)
Erneste Membre 980 messages
Forumeur activiste‚ 41ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, Gaïa a dit :

Faut l'envoyer en mp à Erneste pour que la participation soit anonyme

Encore une fois merci, heureusement que t'existes, sérieux... :|

Je ne sais pas si je m'exprime dans un langage tout à fait incompréhensible, si ce qui est demandé est si compliqué que ça ou si ça vient des autres, mais c'est n'importe quoi...

Bon ben au point où on en est rendu on fait quoi ?

On publie quand même les textes qui figurent déjà dans ce topic ? On laisse un concours parallèle se mettre en place à base de like's ? On va se pendre ? 

:unknw: 

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Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 23 011 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)
il y a 4 minutes, querida13 a dit :

Mais alors tout ce que les autres ont posté c'est pour rien?

C'était pour meubler ;)

Mais sinon, vous savez que l'on en a déjà fait quelques uns concours d'écriture par le passé ?

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