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Naissance du concept d’existence

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satinvelours

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Au travers de l'existence de Don Juan se spécifie ce refus du choix. Choisir impossible, c'est exclure l'infinité des autres, c'est s'assigner des limites dans lesquelles on trouvera des formes mais dans lesquelles il nous faudra abandonner cette quête de l’infini.

Dans le stade esthétique c'est la seule façon, pour l'instant, que l'existence ait trouvé pour s'éprouver et s'assurer d'elle-même. Or elle va s'assurer d'elle-même d'une façon très paradoxale puisque c'est dans l'informe, dans l'incapacité de s'arrêter, de soutenir la moindre limite qu'elle va se comprendre et se réfléchir.
 
Caractéristique de l'existence esthétique telle que Don Juan nous la propose.

L'existence esthétique est jeu avec les possibles. Elle ne peut donc s'accomplir au travers du caprice, de la désinvolture. L'esthète est non seulement celui qui accueille en lui tout ce qui est susceptible d'accroître son désir, de flatter ses plaisirs, mais il est aussi totalement dépourvu de préoccupations d'ordre esthétique, moral.

D'où un conflit entre préoccupations d'ordre esthétique, la recherche de la jouissance du Beau, et de l'autre côté les préoccupations morales qui nous font descendre dans le fini.
D'un côté une existence esthétique qui nous promet l'infini, de l'autre des soucis éthiques. L'esthète ne se préoccupe pas des questions morales il est seulement traversé par le mouvement même de son désir.
Huysmans : "A rebours", toute la littérature esthétique et décadente.

Vivre esthétiquement c'est produire sa vie non comme œuvre mais comme esquisse sur une scène. L'esthète joue sa vie, il est en représentation, mais ce faisant il accomplit une chose dont il n'a pas toujours bien conscience lui-même. Il va faire pénétrer la vie dans l'art et inversement il va pouvoir importer l'art dans la vie. L'art est plus que toute autre activité, pour l'être humain, ce qui exprime l'élément subjectif.

L'artiste doit assumer sa subjectivité et souvent il ne peut le faire que dans la solitude, dans l'absence de communication. Il va investiguer au moyen des arts la promesse de dépassement de cette subjectivité.
C'est pour cela que l'art produit ce que l'on pourrait appeler des figures archétypales, souvent tragiques, dont se nourrissent les mythes : Œdipe, Antigone, Phèdre, Médée, Don Juan, Faust. 
L'art est contraint à réfléchir sur les formes multiples que peut prendre l'existence pour un homme.

Ce qui intéresse Kierkegaard dans la figure de Don Juan (Alternative- partie 1- paragraphe 82) est que Don Juan est un mythe qui apparaît et se développe dans toute l'Europe au moment où le christianisme réussit dans son implantation à imposer la scission entre le domaine du corps, la chair, et le domaine de l'âme, l'esprit.

L'idéal de vie qui s'impose c'est l'idéal monastique où il n'y a plus de combat entre la chair et l'esprit. L'esprit a gagné. Se retirer dans un couvent ou un monastère c'est faire le deuil de son corps, le deuil de la chair, faire passer une muraille entre le monde où ces choses là existent, et ce monde où seul l'esprit va pouvoir s'occuper de ses idées sur Dieu.

Cette scission étant bien établie le champ est libre pour la chair. Le désir a le champ libre et Don Juan est cette consécration de ce monde là, un monde qu'il faut investiguer dans cette totale liberté. Don Juan est pour Kierkegaard le désir livré à lui-même. Le désir est désir de domination. Ce désir illimité n'a pas de consistance, il est obligé d'éprouver la forme des objets qu'il rencontre : femmes mais peut-être aussi hommes, dans les grandes figures masculines, le Commandeur, objet sur lequel se cristallise la pulsion d'Eros, car le désir ne peut s'éprouver qu'en rencontrant la loi.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le désir ne peut s'éprouver qu'en rencontrant la loi ?

Vivement qu'un flic me dresse une prune.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Or le Commandeur figure la loi. Et sur le Commandeur se cristallise la pulsion de mort. Il est l'incarnation de la puissance spontanée du désir ( Alternative 1- parag. 85) « Individu qui ne peut acquérir ni forme ni consistance. C'est un individu en perpétuelle création qui n'est jamais terminé. De son histoire d'ailleurs nous n'apprenons jamais rien de plus qu'en écoutant le bruit des flots ».

Kierkegaard reprend la métaphore marine de la vague, des flots qui semblent appropriés à une vie non réfléchie qui est la vie esthétique toute fluence, turbulence, effets de surface.
La sensualité indéterminée est la sphère de la mobilité insaisissable qu'aucune image aucun concept ne saurait restituer.

Ni la littérature ni la philosophie dit Kierkegaard ne sont des vecteurs et des instruments appropriés pour dire Don Juan, pour manifester ce qu'est Don Juan.

Seule la musique le peut, seule la musique est susceptible d'exprimer cette labilité du désir, cette indétermination, parce que la musique nous installe au-delà de la sphère de la représentation.

Elle nous installe dans ce qui excède l'ordre du dicible, les mots, de l'ordre du visible, l'image, les symboles visuels. Seule la musique peut prendre en charge cet excès. Elle est le langage, au-delà du langage, qui tente de nous figurer des choses là où précisément cessent les mots.

La musique est susceptible de manifester l'essence de cette figure de Don Juan parce qu’elle est l’art par excellence de l'intériorité, art du subjectif qui nous permet de combiner à la fois l'intensité et l'évanescence du son.

La musique est insaisissable, elle nous installe dans l'écoulement du temps.
 
Les arts plastiques intéressent l'œil, la peinture, sculpture, architecture tout ce qui s'offre à la puissance de la vue. Quand j'ai du plaisir esthétique face à ces œuvres que je contemple, je dis quelque chose de mon rapport au temps.

Si je suis mélomane et que j'ai un très vif plaisir à entendre de la musique je dis autre chose de mon rapport au temps. Dans la musique il y a une ouverture profonde de l'être au temps et particulièrement à la succession dont on sait bien qu'elle se termine par la mort. Art de l'intériorité, art de la succession dans le temps qui nous confrontent à la mort.

Par essence Don Juan est en lui-même une vibration musicale. Il faut cette vibration ordonnée, travaillée du son qu'est la musique pour mimer la labilité du désir qui jamais ne cesse, trouve des configurations passagères au travers d'objets qui croisent son champ.

Au cœur même du mythe il y a l'indicibilité.

Lorsque l'on construit des mythes on essaye de dire quelque chose qui peut être ineffable et indicible. Et la mort est, par définition, l'objet et indicible et ineffable.
Sous la force même du désir de Don Juan et sous la force séductrice il y a une très grande fragilité.

Don Juan incarne d'après Kierkegaard ce qu'il appelle « le démoniaque dans la sensualité ». C'est la tentation de la chair prête à tout sacrifier pour quelques instants de plaisir.
Mais déjà l'on comprend que le plaisir véritable n'existe que dans cette posture. Ce qui séduit Don Juan c'est de séduire. Il faut donc réitérer l'acte de séduction, prendre à chaque fois la pause, car le plaisir est dans cette posture.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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La musique au delà des mots. Pourquoi kierkegaard s'est il donc planté de métier ?

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Dans le stade esthétique la chair n'est pas seule en cause. La chair est le vecteur de l'esprit.
 Dans le stade esthétique s'installent peu à peu des éléments qui, évoluant, vont révéler à l'esthète que cette posture esthétique n'est pas totalement satisfaisante et qu'il doit évoluer vers le stade éthique. L'esprit  peut aussi succomber au démoniaque.


La seconde grande figure du stade esthétique à côté de Don Juan c'est Faust.

Alternative 1- paragraphe 59 : Faust est « un démon comme Don Juan, mais un démon supérieur ».

Bien que subissant la mort  Don Juan et Faust sont des figures opposées et même antithétiques.

Don Juan incarne la séduction exercée par le seul moyen de la puissance du désir.

Ce qui séduit chez lui c'est la puissance du désir. Il ne personnalise aucune conquête, chaque femme conquise constitue un élément de la femme, de cette féminité abstraite qu'il recherche. Les femmes sont moins séduites par Don Juan en tant que tel que par la puissance de son désir relayée par ses paroles, lesquelles sont très restreintes et répétitives. Elles se limitent à deux choses :

1) dire à chaque conquête qu’elle est l'objet exclusif de son désir
2) de promettre le mariage
Le mariage pour Don Juan figure les chaînes que l'on impose imaginairement afin de mieux les briser et d'éprouver, dans cet acte de briser les chaînes, sa liberté et sa toute-puissance.

Faust au contraire figure un autre type de séduction.

Il s'agit de la séduction de l'esprit, et de l'esprit qui déjà se réfléchit lui-même, au travers de la nourriture spirituelle qu’il s’est donné : le savoir.
 L'esprit prend conscience de lui-même en éprouvant la déception du savoir. Faust incarne ce qui chez Hegel constitue ce qu'on appelle le savoir absolu. Or justement le savoir absolu révèle en Faust le signe de la puissance absolue prélude à la mort. 

Dans Alternative 1, Kierkegaard  souligne combien la sensualité et l'amour constituent pour Faust un remède à l'impuissance du savoir.
Le savoir est décevant. Il ne lui a rien apporté pour jouir de la vie, la comprendre, la diriger. Déception existentielle absolue et totale.

Cette ouverture brutale de Faust à la sensualité et à l'amour est d'emblée justifiée et comprise comme une sorte de remède à cette impuissance qu'il vit et qui ne lui est plus tolérable puisque cela va le porter à vendre son âme au diable.

Il s'agit donc pour Faust de sortir de la généralité du concept mais, contrairement à Don Juan, de s'arracher au laborieux travail de la médiation. L'esprit qui pense ne peut penser, plus encore réfléchir qu'en utilisant en permanence des médiations. On ne peut pas penser sans médiation. Et la médiation diffère notre rencontre avec le réel.

Quand je suis dans la médiation je ne cesse de repousser le contact avec le réel. Donc d'une certaine façon réfléchir, au sens vraiment intellectuel du terme, c'est construire des grandes architectures au  moyen de médiations.

Mais ces médiations ont toujours pour effet de repousser le réel. Et cela nous arrange bien parfois, cela nous protège car le réel peut être décevant. Faust qui a passé toute sa vie dans le savoir, dans la médiation, dans le concept a toujours échappé au réel et ce qu'il veut alors c'est retrouver l'immédiateté de la sensation, en un mot retrouver la vie, l'épaisseur de l'existence.

« Ce qu'il cherche n'est pas exclusivement le plaisir de la volupté, mais il désire l'immédiateté de l'esprit » Alternative 1- paragraphe 59.

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  • 2 semaines après...
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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Kierkegaard énonce en termes hégéliens l'impossibilité de la quête faustienne car l'esprit est par excellence le lieu où s'accomplit le long et laborieux travail de la médiation.

Il y a là quelque chose frappé d’impossibilité de sorte que toute l'histoire de Faust ne peut conduire qu'à la destruction, à la mort. Il faut que Faust découvre qu'elle est la contradiction monstrueuse dont il est l'expression pour que, l'ayant enfin découverte, cette contradiction s'annule, traduction littéraire, le personnage meurt.

Pour Kierkegaard la figure faustienne s'incarne tout à fait dans le penseur qu'est Hegel et dans tout penseur hégélien lequel est tout occupé à abstraire, a subsumer.
Le penseur abstrait, le philosophe, celui que rejette Kierkegaard c'est celui qui constamment part du réel, du particulier, ne le fait que pour l'arracher le plus rapidement possible à cette particularité, le subsumer sous la catégorie de l'universel de sorte qu'en réfléchissant la vie, le penseur nécessairement oublie de vivre.

De la même façon Faust a oublié de vivre dans les livres et lorsqu'il cherche à réparer cela il comprend que c'est irréparable et forcément ce retour à la sensualité ayant raté ce travail dialectique qui doit se faire au départ, ne peut ouvrir que sur un échec et particulièrement sur la mort.

Si  l’on fait le point sur l'esthète, qu'a-t-on appris ?

Vivre pour l'esthète c'est vivre sur le mode de l'immédiateté et si Faust a commencé à explorer la médiateté, son caractère décevant le ramène à l'immédiateté.
L'immédiateté est l'horizon sur lequel évolue l'esthète, sur lequel il déploie sa vie. Vivre sur le mode de l'immédiateté c'est être dans l'instant.

Mais attention cette formulation est ambiguë. Cela ne veut pas dire être dans l'instant sur le mode de celui qui, conscient de son passé, assumerait son histoire et enfin étant conscient de son passé, sachant un minimum assumer son histoire, serait capable d'habiter l'instant pour ce qu'il est, de s'y reconnaître, de l'y faire sien. Cela c'est la jouissance de l'instant éclairé par la totalité de ce que je suis jusqu'à maintenant. Ce n'est pas cela.

L'esthète n'est pas ainsi dans l'instant.
Il est dans l'instant, dans l'oubli de soi non pas dans la ferveur gidienne de l'instant, mais dans l'oubli de soi. Il est dans l'instant sur le mode de la perte, perte de soi.
Il est dans l'instant sur le mode de la jouissance qui n'est que le masque du désespoir.

C'est pour cela que la vie de l'esthète est nécessairement dispersion, éparpillement. Comme de l'autre côté sont éparpillés l'ensemble des instants qui constituent ce que nous appelons par anthropomorphisme aigu le temps et plus particulièrement la durée. Car c'est notre conscience qui exige pour se repérer que le temps ait un ordre. C'est nous qui relions l'instant et l'après. C'est notre conscience qui synthétise cela.

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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C'est pour cela que Bergson définit, aplatit la conscience, comme étant du temps.Qu'est-ce que la conscience chez Bergson ?

C'est notre perception intime, cela commence dans le vécu du corps donc de la sensation, l'émotion, puis cela se prolonge intellectuellement parlant. La conscience pour Bergson est cette saisie intérieure du temps.

Cette saisie intérieure du temps ne peut se passer que comme saisie de ce temps privilégié sur la conscience qu'est la durée. Ce que la conscience éprouve  en permanence au travers de l'expérience c'est la durée, durée des choses, durée de son être propre, durée du monde, durée des autres. Un temps intérieur est un temps tout à fait subjectif.

Cette infinité d'instants c'est ce qui constitue la réalité objective avec laquelle par ma conscience je triche.

Cet éparpillement je l'ordonne et je lui substitue un ordonnancement que j'appelle la durée avec sa succession. Le réel objectivement parlant n'a rien à voir, n'a rien à faire de cet ordonnancement et de cette succession. Ceci n'intéresse que les exigences de ma conscience.

Alors l'esthète malgré ses raffinements, malgré ses postures de dandy ne doit pas nous abuser. Car il cache un être archaïque, tel qu'on le voit évoluer chez Kierkegaard. Pas l'esthète en général, mais celui qui est englué dans la matière, traversé par ce chaos, ce désordre du monde, et il triche puisque son « jeu » est d'arriver à ce masquer cela à lui-même. 

Comment ? En réfléchissant sur sa posture.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Ok le temps de Bergson est disponible dans n'importe quelle bonne bibliothèque en environ un million d'exemplaires ...

Mais la question que je me pose, c'est comment avec votre intervention concernant Einstein en Sciences que vous avez soi disant compris...et avec Bergson que vous avez semble t'il un tout petit peu mieux compris, vous pourriez nous expliquer leur différence de vue...qui a littéralement explosé lors de leur rencontre en 1922.

Car vous voudriez un peu leur faire dire la même chose alors qu'ils se sont rudement opposés...

Et que...100 ans ont passé 

Depuis...il me semble qu'un des vieux croutons a laissé beaucoup plus de notions bien concrètes que l'autre...

Notez que j'apprécie Bergson comme on apprécie une vieille toile.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Ce refuge dans le présent, dans l'instant se retrouve chez Don Juan, chez Faust sur des modes différents.
Chez Don Juan, éparpillement des conquêtes.

Don Juan n'existe vraiment que dans le pur moment de la rencontre qui aboutit chez lui à une abolition du passé et une abolition du futur.
La légèreté et le poids insupportable de Don Juan, c'est de se ramasser dans l'instant, non pas au terme de cette aptitude que seule l'existence nous apprend à pouvoir assumer notre passé et le réinvestir dans le présent et s’y reconnaître, et en dégager les lignes futures. Le « bon » investissement du présent est celui qui semble le plus susceptible de nous apporter du bonheur parce que là nous nous reconnaissons pour ce que nous sommes.

La source profonde du malheur c'est cette incapacité à laquelle nous sommes de profondément nous reconnaître. Nous pouvons avoir la lucidité de bien analyser ce que l'on a fait, d'en comprendre les mécanismes, de bien cerner les finalités auxquelles nous avons obéi à tel moment de notre vie qui pouvaient par ailleurs nous demeurer obscures au moment où nous avons agi, et sachant cela une autre partie de nous ne passe pas. Cette absence là de reconnaissance c'est le déchirement profond.

C'est vraiment la source du malheur profond. Habiter l'instant c'est habiter l'instant avec cette connaissance de soi liée à son passé, son histoire. A partir de cela dégager un futur et un possible pour nous et une fois que le passé débouche directement, court-circuitant le présent sur le futur, revenir sur notre présent. C'est à cette condition que nous pouvons habiter notre présent.
Ce n'est pas du tout ce qu'accomplissent Don Juan et Faust. Ils sont dans cette adhésion à l'instant comme ultime bouée qui les préserve de l'horreur, du désespoir. On est dans une valeur refuge.

Éparpillement des conquêtes chez Don Juan, au contraire concentration sur un seul objet chez Faust, l'amour porté à Marguerite, mais qui est un amour jouissoire. C'est moins Marguerite en tant que telle qui intéresse Faust que ce qu'elle est capable de lui apporter en terme de consolation, de réparation.

Abolition du passé comme du futur également chez Faust qui tente dans le retour à la sensualité et à l'amour d'annihiler la brûlure du savoir. Mais dans les deux cas ce que l'esthète fait comme épreuve, c'est l'épreuve d'une aliénation fondamentale. Son existence ne dépend jamais de lui.
 

Modifié par satinvelours
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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 05/01/2019 à 16:27, satinvelours a dit :

Habiter l'instant c'est habiter l'instant avec cette connaissance de soi liée à son passé, son histoire. A partir de cela dégager un futur et un possible pour nous et une fois que le passé débouche directement, court-circuitant le présent sur le futur, revenir sur notre présent. C'est à cette condition que nous pouvons habiter notre présent.

Et dans la condition inverse, ou diable habitons nous ?

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Kierkegaard insiste beaucoup sur le fait que contrairement à ce que l'on pense, l'esthète ne choisit pas.

L'esthète n'est pas l'être du choix. Dans le stade esthétique on refuse le choix, ce qui en même temps, comme le dira Sartre, est un choix. Choisir de ne pas choisir est encore une façon de choisir. Mais ce n'est pas l'analyse de Kierkegaard. 

Au premier degré l'esthète refuse de choisir car il sait très bien spontanément que tout choix nous enferme.
La dynamique du désir veut qu'il ne se ferme rien et que ne pas choisir c'est embrasser les possibles qu'offrent la vie, se confronter à la multiplicité des expériences possibles.

L'esthète dit : je veux jouir de la vie. Mais qu'y-a-t-il dans cette expression se demande Kierkegaard, est-ce que cela va être une posture existentielle que nous allons pouvoir conserver ?  Mais méfions-nous de cette expression car celui qui veut jouir de la vie fait de la vie une instance qui lui demeure extérieure.

Tout se passe comme si la vie était une sorte d'objet à l'extérieur de moi que je veux m'approprier, posséder. Et bien entendu j'attends que cette position m'apporte du plaisir et de la satisfaction.
Or je fais dépendre mon être et son devenir de quelque chose que moi je pense et je vis et me représente comme étant, non pas moi, mais quelque chose qui est extérieur à moi, c'est-à-dire la vie.

Autrement dit l'esthète est celui qui n'a pas encore sa propre vie. Il n'imprime pas à la vie son propre sceau. Car s'il pouvait imprimer à la vie son propre sceau cela supposerait qu'il ait fait un choix. Or il ne peut et il ne veut pas choisir.

Le choix constituera la marque privilégiée de l'autre stade, celui vers lequel lentement on s'achemine, c'est-à-dire le choix de l'éthique.

Kierkegaard formule cela en disant que l'esthète ignore le « ou bien ou bien » c'est-à-dire la nécessité du choix.

Dans le stade esthétique un plaisir en remplace un autre, il n'y a pas de choix, il n'y a pas d'alternative. L'esthète est prisonnier de sa jouissance dont il suit les exigences et les formes capricieuses.
La seule activité qui lui soit possible c'est celle de la réflexion. Il pourra réfléchir peu à peu à la forme que pourra prendre son plaisir, c'est ce que fera le narrateur de la troisième figure de l'esthète, héros du « Journal du séducteur » Johannes qui représente la figure la plus accomplie du stade esthétique.

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satinvelours Membre 3 006 messages
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C'est la figure la plus accomplie, néanmoins la plus éloignée de Don Juan, figure toute artificielle.

Pour Johannes l'artifice est poussé à la limite de sa propre possibilité. On ne peut avoir être plus artificiel que ce personnage.
Kierkegaard le fait apparaître dans « le journal du séducteur » comme un artifice dans l'artifice. Présentation de construction artificielle par le jeu littéraire et la fiction.
Cela se présente comme laboratoire expérimental où s'élabore et s'éprouve en même temps ce qui parachève la posture de l'esthète.

Le personnage de Johannes représente la séduction réfléchie, c'est-à-dire la séduction jouissant d'elle-même. La véritable jouissance et la véritable séduction se réfléchissant, ce faisant la jouissance s'épure puisqu'elle provient maintenant de la réflexion sur la jouissance.
Il n'y a plus rien chez Johannes de la puissance démoniaque de la sensualité.

Toute l'énergie vitale que l'on trouvait encore chez Faust est maintenant convertie en capacité réflexive laquelle n'obéit en rien à la spontanéité.
Mais pour construire cette machine de la séduction, la réflexion aura besoin de la ruse et du cynisme, ces deux éléments qui rendent odieux le texte.

Johannes se contemple en train de séduire Cordélia. Toute son entreprise vise à accomplir son art et à le porter à un degré ultime de maîtrise et de perfection. Ce moment atteint, la rupture figure la seule solution. Elle est nécessaire.

La jouissance n'est plus que dans la quête réfléchie et la séduction devient un jeu avec soi-même. « Tout est image, je suis mon propre mythe » dit Johannes.
L'objet est évacué.

Trois éléments sont repérables dans l'œuvre de Kierkegaard qui permettent de passer de la sphère esthétique à la sphère éthique. La sphère éthique va se présenter comme un dépassement nécessaire de la sphère esthétique. Ces sphères ne sont pas indépendantes les unes des autres, ni extérieures.

a) Le premier élément pourrait être représenté par le personnage de Johannes. 
C'est la sensualité mais qui est confrontée à l'esprit et qui va peu à peu être spiritualisée. Le plaisir le plus vif pour Johannes est de voir qu'il peut justement triompher de la sensualité pure. C'est la jouissance que l'on retire à voir l'esprit triompher de la sensualité pure, sorte d'alchimie qui lentement va transformer de l'intérieur la sensualité, la spiritualiser et

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Pourquoi pas une bite ET un cerveau pour jouïr des deux ? 

Parce que kierkegaard est amoureux de sa plume...ou plus exactement de ce qu'il écrit avec.

Comme vous.

Lettre de Sören Kierkegaard à Julie Thomsen, février 1847 :

« Ma chère cousine ! [...] Hélas, il n’est que trop vrai que tu ne me rencontres jamais en ville ; pire encore, il n’est que trop vrai, comme tu me le reproches, que je ne tiens pas mes promesses de venir te rendre visite. Eh bien alors accepte cette petite épître, considère-là comme une rencontre en ville ou comme une visite chez toi. [...] Ma chère Julie, tu dois penser que c’est là une étrange démarche et que “ce temps qu’il passe à écrire une lettre, il ferait mieux d’en profiter pour une visite” [...] Le fait est que je suis amoureux de ma plume. On dira que c’est un piètre objet sur lequel jeter son dévolu amoureux... Peut-être. Cela ne signifie d’ailleurs pas que je sois toujours comblé dans mes relations avec elle – il m’arrive parfois de la jeter au loin dans la plus grande exaspération. Hélas, cette exaspération elle-même me rappelle alors combien j’en suis amoureux, car c’est un conflit qui finit comme les conflits amoureux. [...] Je ne peux me libérer de ce commerce avec ma plume – oui, il va jusqu’à m’empêcher d’entamer des relations avec qui que ce soit d’autre.
Lorsque chez moi, je pense à quelqu’un qui m’est cher, je me dis : “Tiens, tu devrais aller le voir sur le champ.” Mais qu’arrive-t-il alors ? J’examine cette idée pendant si longtemps que finalement la plume se glisse insidieusement dans ma main. Et au lieu d’une visite en ville, cela se transforme en une lettre de plus à la maison. Je m’entretiens à l’aide de ma plume avec cette personne, mais lorsque j’en ai fini, la plume me rit au nez : car effectivement, elle s’est bien jouée de moi ! [...] La plume me fait croire qu’elle peut sans aucun problème m’informer de l’effet qu’aura ma lettre sur son destinataire : ce qu’il dira, ce que je dirai alors, ce qu’il répondra ensuite, etc. Bref, au lieu d’être envoyée, la missive que je brûle est encore l’occasion d’une petite étude d’après nature. Cette étude ne peut évidemment être envoyée, elle est donc elle aussi vouée à la disparition. Et voilà que la plume m’a à nouveau dupé ! Elle me prive de beaucoup de plaisirs de la vie... La seule consolation qui me reste est de parvenir, grâce à elle, à décrire plus ou moins bien la facilité avec laquelle elle m’a trompé [1]. »
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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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b) Deuxième élément plus complexe.

Ce qui va permettre ce passage est un élément un peu paradoxal que Kierkegaard appellera plus tard le désespoir. Ces grandes figures sont des figures qui s'organisent autour de l'un de ces éléments qui devient l'élément principal permettant le passage.

Le rôle du désespoir et de la mélancolie : désespoir de celui qui découvre sa finitude et les limites qui sont les siennes précisément dans sa prison de chair c'est-à-dire dans son corps.
Découverte des limites propres à la sensualité qui ne parvient pas à se spiritualiser. Dans le cas de Johannes il y a un cheminement, la spiritualisation de la sensualité se fait. 

Dans le deuxième cas ce sera plus violent. On va faire l'épreuve d'une impossibilité de rencontrer l'esprit et c'est cette épreuve très douloureuse qui va permettre le bascul. Kierkegaard pense à la figure de Néron. « La mélancolie de Néron ».

Pour Kierkegaard Néron incarne l'esprit qui ne parvient pas à s'élever au-dessus de la chair et qui meurt progressivement au travers des excès de cette dernière.
Alors Néron halète, épuisé. « L'empereur n'a de repos que dans la jouissance mais voilà que l'angoisse le prend au cœur même de son plaisir. »

La jouissance est ici simplement le masque de l'angoisse. Qu'est-ce qui suscite l'angoisse de Néron ?

C'est le vide qui se creuse au sein même du plaisir. Néron  s'angoisse face au vide laissé par l'esprit qui ne parvient pas à s'élever.  Il est le plus seul des hommes, plus nu que ceux qui ne possèdent rien. « Il brûle la moitié de Rome mais son tourment reste le même. Bientôt les distractions de ce genre ne le réjouissent plus. » Puisqu'aucun plaisir n'est susceptible de calmer cette angoisse alors Néron va « répandre l'angoisse autour de lui ».

A la fin de cette analyse Kierkegaard nous pose un diagnostic sur Néron.

Néron est un mélancolique. Kierkegaard définit la mélancolie comme « une hystérie de l'esprit ». Cette définition nous éclaire et nous enténèbre à la fois parce que Freud n'a pas encore écrit sur l'hystérie.

On ne peut plaquer sur le texte de Kierkegaard la conception moderne et contemporaine de l'hystérie. Il nous faut donc revenir en arrière.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 19 heures, satinvelours a dit :

 

Néron est un mélancolique. Kierkegaard définit la mélancolie comme « une hystérie de l'esprit ». Cette définition nous éclaire et nous enténèbre à la fois parce que Freud n'a pas encore écrit sur l'hystérie.

On ne peut plaquer sur le texte de Kierkegaard la conception moderne et contemporaine de l'hystérie. Il nous faut donc revenir en arrière.

C'est clair que définir la mélancolie comme une hystérie de l'esprit ne pouvait venir que de Kierkegaard...

Et que celà nous éclaire...sur Kierkegaard...

Parce qu'a part lui, qui aurait pu supposer qu'une hystérie puisse exister ...sans esprit...

Une hystérie de quoi d'autre ? De l'Uterus ?

Jolie définition...

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

 A l'époque de Kierkegaard l'hystérie est conçue comme une maladie de la simulation. L'hystérique est soupçonnée mimer, simuler des troubles pour attirer sur elle l’attention. Avant les travaux de Breuer et Freud on a conscience que dans l'hystérie  il y a quelque chose qui intéresse la représentation c'est-à-dire l'hystérique n'est hystérique qu'à partir du moment où il y a un regard pour la voir.
 
L'hystérique est la malade, car il a fallu attendre les travaux de Breuer et de Freud pour commencer à détecter des symptômes y compris chez les hommes.

Auparavant même lorsque les hommes étaient hystériques on ne les postulait pas comme tels, puisque l'hystérie était censée provenir d'une humeur baladeuse de l'utérus. Mais on a compris que dans l'hystérie quelque chose d'un trouble intéresse la nécessité de se donner en spectacle, de se représenter, de faire en sorte que tous les regards convergent vers soi.

Les hystériques vont être particulièrement punies de leur maladie puisqu'elles seraient de fausses malades, leur maladie serait imaginaire et elles se livreraient à cette débauche de cris et de gesticulations et autres comportements troublés et troublants que pour arracher une attention que dans la normalité on ne leur accorderait pas.

 Kierkegaard a peut-être compris intuitivement que le cœur même de l'hystérie n'est pas autre chose qu'une peur du face à sa propre jouissance.
 
On sait maintenant d'une façon clinique, c'est la peur de sa propre jouissance puisque dans la jouissance il y a quelque chose de l'ordre du vide, cette mélancolie, hystérie de l'esprit qui ne parvient pas à se ressaisir. L'esprit n'a pas encore trouvé la voie qui va lui permettre d'émerger, de s'arracher à la chair dont il est tout à fait l'esclave.

C'est cette existence emprisonnée qui aux yeux de Kierkegaard conduit à l'angoisse.

L'esprit se manifeste d'une façon négative sous cette forme dégénérée qui est d'une part la mélancolie et d'autre part l'angoisse qui se saisit de Néron. Il arrive un moment où tout homme normalement constitué ne peut plus se satisfaire du mode de vie esthétique. Il ne peut plus se satisfaire de l'immédiateté. Il acquiert peu à peu au travers même de son expérience esthétique une forme de maturité qui réclame une forme de vie supérieure.

Le mélancolique type Néron est celui qui masque au moyen de l'infinité de ses jouissances la finitude de la jouissance. Le mélancolique est celui qui aspire à l'infini mais qui se trompe d'infini.
Il loge l'infini dans l'infinité des plaisirs, des jouissances en en variant la forme sans limite. Mais ceci n'est pas le véritable infini que l'on ne peut trouver qu'en Dieu dans le stade final.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Kierkegaard est un spécialiste 

Jamais sorti de sa ville ou presque, ayant renoncé au mariage comme à son projet d'être pasteur...il vit de ses rentes et publie la plupart du temps sous un pseudonyme 

Et s'il ne sait pourquoi sa mélancolie ... qu'il se tourne vers son père pasteur qui l'a conçu hors des liens du mariage ... puis vers lui même qui s'est tourné vers Dieu comme un sacrifice pour le paternel 

En analysant le stade esthétique éthique et religieux, il a juste oublié... de vivre.

Ce que lui rappelle inconsciemment son "hystérie de l'esprit".

Le reste est une crème de vernis assez épaisse il est vrai.

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 504 messages
Mentor‚ 59ans‚
Posté(e)

Oui et non,  il a suivi son vouloir. Je pense qu'il visait une forme d'existence supérieure, capable de saisir la complexité de chaque choix d'existence singulière.

Au sujet de sa vie, les biographes disent qu'il s'opposa à son père, aux moeurs de son temps, au système Hégélien (philosophie de système reine de l'époque qui sous estime l'existence individuelle) , au mariage... S'il fût de son aveux,  des l'enfance plutôt esprit que corps, il connu les plaisirs du corps, vécu une vie de débauche quelques temps, aimé les plaisirs simples de la vie.

Mais l'esprit lui a donné une distance avec la réalité, distance que l'on peut retrouver  dans toute pensée,  tout choix humain et qui chez lui était très aigu. Distance,recul, entre soi et la réalité, entre soi et soi qui justement inaugure toute philosophie existentielle C'est un penseur de la vie qui, avec sa propre vie dévoile la structure de toute incarnation, qui est marquéeprincipalement par la décision, le choix qui comporte le risque de l'erreur, de ne pas être soi.

Ce n'est pas prédestination mais vocation que l'on contracte  par héritage mais qui comme nous l'apprend kierkegaard, se réalise, se résoud, se transforme avec l'empreinte de nos propre choix. ( la synthèse dans le sens Hégélien)   Il le fait avec ce qu'il est, sa famille, sa société, sa situation sociale, ses croyances.. C à mon sens ce qui le rend si difficile  à appréhender, on ne peut le comprendre sans connaître son époque,  sa vie, car il ne parle que de cela, mais en même temps cela dévoile quelque chose de plus universel.

Pour ma part je pense que le fait qu'il soit d'éducation piétiste n'est qu'accidentel et que sa démonstration peut ce lire au delà des croyances particulières et au delà des époques. . 

 

 

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Sa thèse...parce qu'en terme de démonstration...esthétique éthique et religion...ça fait quand même pas trop mal au crâne.

Pour d'autres c'est sexe drogue et Rock'n'roll

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Modifié par zenalpha
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Membre, Posté(e)
moch niap Membre 236 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Mais l'esprit lui a donné une distance avec la réalité, distance que l'on peut retrouver  dans toute pensée,  tout choix humain…..

comment s'éloigner de la réalité ? cela parait impossible. Pour autant que nous sommes là, bien vivants, nous sommes réels. Penser ne pourrait donc pas être un acte d'éloignement de la réalité. C'est un acte réel, pour autant qu'il a lieu. En quoi consiste-t-il ? en une approche du réel car nous serions ainsi en train de découvrir le réel.

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