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Les trois théories féministes les plus absurdes

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Élie Fréron

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Savonarol a dit :

Je me souviens que j'avais eu avec Casdenor, à l'époque où il fréquentait encore ce forum, une conversation à propos de cette manière de voir les choses (il était carrément dedans), lui pensait que la hiérarchie s'organisait autour des couleurs, des sexes, des orientations sexuelles, ce qui plaçait une femme noire homosexuelle tout en bas de l'échelle sociale et l'homme blanc hétéro tout en haut. Donc Michelle Obama derrière le caissier blanc hétéro qui emballe les cartons au prisu du coin.  Et donc oui tu as raison, pour eux l'ennemi est l'homme blanc, mais bien sûr il ne faut y voir aucun sexisme ni racisme ;)

 

Je la connais bien, du moins politiquement puisque je l'ai entendu déblatérer pendant les élections. C'est d'une pauvreté politique à faire pleurer un oignon. Cette femme n'a pas la moindre culture marxiste, même Besancenot (qui n'est déjà rien) la surpasse. Elle enfile les clichés comme des perles sur un collier, elle n'a rien à dire et ne fait que de la représentation.

 

Même pas vrai. (dans la même veine d'argumentation)

Super donc pourquoi tu es encore féministe puisqu'il y a ces lois pour lesquelles tu dis te battre ? A moins bien sûr que, comme je le pense, tu n'en es rien à battre du féminisme, mais que ça te permette de te payer une conscience "de gauche" pas cher, puisqu'économiquement tu es de droite (et comme beaucoup, avec du mal à l'assumer)

 

 

Tu condamnes le féminisme comme étant une distraction de ce qui serait essentiel sur notre planète : la lutte des classes. Ce qui fait que le féminisme serait comme le sport, la musique, les arts... Toutes ces choses que tu as naturellement banni de ta vie puisque d'après toi, seul la lutte des classes importent. Pourtant je ne t'ai jamais vu intervenir dans les autres sujets pour dire la musique ou le sport était à la solde du capitalisme ? Pourquoi tu combat seulement le féminisme sous cet angle ? 

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Crabe_fantome a dit :

 

 

Tu condamnes le féminisme comme étant une distraction de ce qui serait essentiel sur notre planète : la lutte des classes. Ce qui fait que le féminisme serait comme le sport, la musique, les arts... Toutes ces choses que tu as naturellement banni de ta vie puisque d'après toi, seul la lutte des classes importent. Pourtant je ne t'ai jamais vu intervenir dans les autres sujets pour dire la musique ou le sport était à la solde du capitalisme ? Pourquoi tu combat seulement le féminisme sous cet angle ? 

Je vais te le répéter pour la centième fois, à pure perte comme d'hab, puisque de toute façon tes mécanismes de défense idéologiques vont à nouveau effacer tout ce que je vais écrire pour le réorganiser dans ta tête à l'aune de ce que tu veux y voir, mais voici :

Je condamne l'utilisation d'une lutte sociétale (le féminisme mais pas que) purement idéologique et minoritaire à dessein de diversion des problèmes sociaux. J'observe que c'est la manière que le pouvoir US utilise (les démocrates surtout) pour continuer à faire exister une sorte de "gauche" quand la politique sociale est à fond à droite, c'est à dire oublie la question sociale, celle qui concerne l'emploi, le logement, la santé en se servant de ces dites causes sociétales comme cache-misère politique et à des fins de monter les uns contre les autres tout en faisant semblant d'occuper le terrain "progressiste". Pas besoin d'être marxiste pour observer ça, suffit de pas être totalement abruti (ou hypocrite).

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Savonarol a dit :

Je vais te le répéter pour la centième fois, à pure perte comme d'hab, puisque de toute façon tes mécanismes de défense idéologiques vont à nouveau effacer tout ce que je vais écrire pour le réorganiser dans ta tête à l'aune de ce que tu veux y voir, mais voici :

Je condamne l'utilisation d'une lutte sociétale (le féminisme mais pas que) purement idéologique et minoritaire à dessein de diversion des problèmes sociaux. J'observe que c'est la manière que le pouvoir US utilise (les démocrates surtout) pour continuer à faire exister une sorte de "gauche" quand la politique sociale est à fond à droite, c'est à dire oublie la question sociale, celle qui concerne l'emploi, le logement, la santé en se servant de ces dites causes sociétales comme cache-misère politique et à des fins de monter les uns contre les autres tout en faisant semblant d'occuper le terrain "progressiste". Pas besoin d'être marxiste pour observer ça, suffit de pas être totalement abruti (ou hypocrite).

Oui j'entends bien ton point de vue qui consiste à sacrifier les citoyens qui ne souhaitent pas participer à la lutte des classes... Soit l'immense majorité des gens. Ton point de vue à été lu et entendu, et personne ou si peux y adhère. Le minoritaire, la victime, c'est toi. 

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 32 minutes, Crabe_fantome a dit :

Oui j'entends bien ton point de vue qui consiste à sacrifier les citoyens qui ne souhaitent pas participer à la lutte des classes... Soit l'immense majorité des gens. Ton point de vue à été lu et entendu, et personne ou si peux y adhère. Le minoritaire, la victime, c'est toi. 

La lutte des classes à été remplacée par justement ce qui ne dérangeait pas le grand capital, l'anti racisme, l'antifascisme,  le féminisme genre femen, qui sape tout le reste, bref par un clivage différent, et le féminisme de classes par contre, celui qui permet  d'arriver aux conseil d'administration, qui permet de devenir une potiche du Medef, mais surement pas pour l'amélioration de la condition de la femme, lui il n'existe pas!

Ou alors en bas de gondole, je ne l'ai pas vu!

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 20 minutes, PASCOU a dit :

La lutte des classes à été remplacée par justement ce qui ne dérangeait pas le grand capital, l'anti racisme, l'antifascisme,  le féminisme genre femen, qui sape tout le reste, bref par un clivage différent, et le féminisme de classes par contre, celui qui permet  d'arriver aux conseil d'administration, qui permet de devenir une potiche du Medef, mais surement pas pour l'amélioration de la condition de la femme, lui il n'existe pas!

Ou alors en bas de gondole, je ne l'ai pas vu!

Le féminisme existe depuis bien avant la lutte des classes... Un peu de sérieux. 

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 43 minutes, Crabe_fantome a dit :

Le féminisme existe depuis bien avant la lutte des classes... Un peu de sérieux. 

Oui c'est vrai mais ne change rien.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)
Il y a 6 heures, Savonarol a dit :

C'est que ça ! A chaque fois que je discute de ce sujet avec une femme qui se dit féministe, et que je lui montre tous les exemples grotesques de ce à quoi tend le féminisme, elle me fait la même réponse que toi : "c'est pas le féminisme",  ok alors quand va t-on lire une tribune de "vraies féministes" qui se dédouanent et dénoncent les agissements contre-productifs de ces tarées que les médias mettent systématiquement en avant ? Perso si je défendais une cause et que chaque jour que Dieu fait, une poignée d'hystériques agressives ridiculisaient mon beau combat, je l'aurais mauvaise. Les musulmans n'ont pas arrêté de répéter que l'islamisme c'est pas l'islam, après les attentats de CH et du Bataclan, qu'on les croit ou non ils l'ont dit. Or pour le féminisme, tes "vraies féminismes" (qu'on ne voit nul part) on l'air d'avoir énormément de mal à désavouer leurs congénères.

Bein il y a du féminisme d'opposition à certaines idées dites féministes. J'en lis ça et là.

Regarde récemment, avec la pétition 100 femmes pour une autre parole ("la liberté d'importuner"). Ou Pascou vient de relayer une tribune de Lydia Guirous (plus haut). On voit poindre plusieurs courants féministes dont certains qualifiés de réac, avec leurs égéries (Peggy Sastre, Eugénie Bastié,...). Tu peux aller d'Elisabeth Badinter à Clémentine Autain et voir des positions assez contradictoires. J'en vois de plus en plus ! Parfois, on tombe de Charybde en Scylla, cela dit.

Il faut prendre le féminisme dans son ensemble : à l'heure actuelle, il est en débat, en recherche d'identité.

Celles et ceux qui font le plus d'esclandre, on les retient plus, ça fait râler (toi-même tu sais !). Avec internet, je pense qu'on assiste à des modes e-militantes un peu faciles, sans réflexion de fond mais courant sur le buzz de l'indignation. Ça fait beaucoup de bruit et ça régale les détracteurs - et oui, ça distrait un peu d'autres questions. Féminisme ou autres, d'ailleurs (body-inclusive, transgenres,...).

 

Il y a 6 heures, Savonarol a dit :

Le féminisme également, et la manière dont on agite les causes sociétales pour faire diversion de la question sociale. L'illustration par excellence, c'est Macron qui flingue le CDI (qui concerne aussi les femmes dans la foulée) pour nous créer un ministère bidon de l'égalité homme-femme. Ou comment se payer une conscience de gauche quand on fait une politique de droite.
Moi je ne suis pas féministe, parce que c'est une vision du monde réduite, et que dans la foulée je ne crois PAS à l'égalité homme-femme. Le concept d'égalité est une chimère, hommes et femmes en sont pas égaux mais complémentaires. Et le féminisme est une idéologie qui va bien au delà de la simple revendication d'égalité sociale (qui existe déjà)

Ça agite le débat quotidien, oui, mais pas forcément plus que d'autres sujets et pas de façon identique pour tous. Ça fait partie d'un ensemble de distractions, alors qu'il y a pourtant une réflexion légitime à continuer sur le statut de femme.

D'autre part, quand Macron étalait son jeu lors de la campagne, il n'y a pas eu beaucoup de parasitages sociétaux pour détourner l'attention des gens. Le drame est que les français sont pour beaucoup résignés, épuisés, ou ils se fichent de la question économico-sociale, mènent leur petite barque.

Je ne suis pas féministe non plus -et partisan de l'équité plus que de l'égalité- mais il y a des idées que je pioche volontiers dedans. Comme pour les végans (et il y en a des allumés là aussi). Les âmes perdues qui en viennent à brailler "fucking white male !", c'est plus triste qu'autre chose et ça montre une dérive fascisante absurde (par rapport au féminisme historique) plus qu'un vrai corpus idéologique.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Il y a 1 heure, PASCOU a dit :

Oui c'est vrai mais ne change rien.

Cette idée permet d'être retournée, que c'est peut être la lutte des classes qui permet d'oppresser les femmes. 

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 13 heures, Crabe_fantome a dit :

Le féminisme existe depuis bien avant la lutte des classes... Un peu de sérieux. 

Tu pourrais nous mettre des dates?

Moi je crois que le féminisme est une dérive obligatoire de la lutte des classes.

(Je n'emploie pas le mot dérive parce que je serais contre).

Le politique a simplement déplacé le curseur.

La lutte des classes a disparu comme les partis dits ouvriers et le féminisme l' antiracisme, le mondialisme s'en trouvent  accentués en toute logique.

Ce qui était diluer revient sur le devant de la scène et est instrumentalisé par le politique, les médias etc...

Hilari Clinton a fait sa campagne comme feministe. 

Ça laisse perplexe et en dit long sur le féminisme de classes pour le coup.

Et j'ajoute que là il était instrumentalisé de façon flagrante.

Modifié par PASCOU
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Membre, Posté(e)
Pierrot89 Membre 9 300 messages
Maitre des forums‚
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Il existe de multiples formes de féminisme :

- féminisme = même salaire que les hommes car ce serait "normal" ?

- féminisme : pour que les femmes soient aussi nombreuses que les hommes dans les conseils d'administration, parlements ..?

- Oui car si les femmes avaient plus de pouvoir, la politique, les relations humaines seraient plus douces ?

- féminisme et anti galanterie "à la française" ?

- féminisme contre les talons hauts, le rouge à lèvres, bruler les soutiens gorges ... ?

- féminisme pour le partage des tâches ménagères ?

- féminisme contre les violences conjugales ou des guerres ?

- féminisme pour que les femmes soient soldates et en première ligne ?

 

Il est possible d'adhérer à plusieurs féminismes et en refuser d'autres formes.

Femmes au pouvoir ? soit par ce que c'est "normal" ou soit pour changer la vie ?

"On ne nait pas femme, on le devient "?

Bonne journée.

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 7 minutes, Pierrot89 a dit :

Il existe de multiples formes de féminisme :

- féminisme = même salaire que les hommes car ce serait "normal" ?

- féminisme : pour que les femmes soient aussi nombreuses que les hommes dans les conseils d'administration, parlements ..?

- Oui car si les femmes avaient plus de pouvoir, la politique, les relations humaines seraient plus douces ?

- féminisme et anti galanterie "à la française" ?

- féminisme contre les talons hauts, le rouge à lèvres, bruler les soutiens gorges ... ?

- féminisme pour le partage des tâches ménagères ?

- féminisme contre les violences conjugales ou des guerres ?

- féminisme pour que les femmes soient soldates et en première ligne ?

 

Il est possible d'adhérer à plusieurs féminismes et en refuser d'autres formes.

Femmes au pouvoir ? soit par ce que c'est "normal" ou soit pour changer la vie ?

"On ne nait pas femme, on le devient "?

Bonne journée.

La majorité de ces revendications viennent de la lutte des classes.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Il y a 4 heures, PASCOU a dit :

 

Tu pourrais nous mettre des dates?

Moi je crois que le féminisme est une dérive obligatoire de la lutte des classes.

(Je n'emploie pas le mot dérive parce que je serais contre).

Le politique a simplement déplacé le curseur.

La lutte des classes a disparu comme les partis dits ouvriers et le féminisme l' antiracisme, le mondialisme s'en trouvent  accentués en toute logique.

Ce qui était diluer revient sur le devant de la scène et est instrumentalisé par le politique, les médias etc...

Hilari Clinton a fait sa campagne comme feministe. 

Ça laisse perplexe et en dit long sur le féminisme de classes pour le coup.

Et j'ajoute que là il était instrumentalisé de façon flagrante.

Google est ton ami... Féminisme siècle des lumières, lutte des classes théorie de Marx. Historiquement c'est Marx qui a pu s'inspirer du féminisme et l'idée qu'on peu prendre le pouvoir aux puissants. 

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 12 minutes, Crabe_fantome a dit :

Google est ton ami... Féminisme siècle des lumières, lutte des classes théorie de Marx. Historiquement c'est Marx qui a pu s'inspirer du féminisme et l'idée qu'on peu prendre le pouvoir aux puissants. 

Mais justement c'était le même combat, le féminisme était juste une branche de la lutte des classes, lutte pour l'égalité homme/femme.

Aujourd'hui la lutte des classes a disparu.

Il n' y a même plus d'opposition .

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Il y a 4 heures, PASCOU a dit :

La majorité de ces revendications viennent de la lutte des classes.

On exige des patrons qu'ils viennent passer le balais à la fin de la journée un jour sur deux... Tu m'étonnes que la lutte des classes disparaît. 

il y a 1 minute, PASCOU a dit :

Mais justement c'était le même combat, le féminisme était juste une branche de la lutte des classes, lutte pour l'égalité homme/femme.

Aujourd'hui la lutte des classes a disparu.

Il n' y a même plus d'opposition .

Pour les femmes de gauche c'est le même combat, pas forcément pour les femmes de droite. 

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 11 minutes, Crabe_fantome a dit :

On exige des patrons qu'ils viennent passer le balais à la fin de la journée un jour sur deux... Tu m'étonnes que la lutte des classes disparaît. 

Pour les femmes de gauche c'est le même combat, pas forcément pour les femmes de droite. 

Je ne vois pas ce que tu veux dire avec ton balai , moi je dis que tout est lié, la lutte des classes et le féminisme, ce sont des combats pour un certain équilibre, là celui homme/femme!

Pour la lutte des classes elle n'existe plus pour le moment, que au travers justement du féminisme, de l'antiracisme, sur l'égalité des sexes etc....

Pour l'instant les véritables enjeux sont étouffés.

http://lvsl.fr/lutte-des-classes-existe-toujours

 La lutte des classes, je n’y ai jamais cru, jamais » affirmait en janvier 2013 le ministre « socialiste » Jérôme Cahuzac dans un débat télévisé face à Jean-Luc Mélenchon. Il est rare aujourd’hui d’entendre parler de lutte de classe aux heures de grande écoute et beaucoup s’imaginent sans doute que la lutte des classes a cessé d’exister avec le Mur de Berlin et l’Union Soviétique. Alors quoi ? La lutte des classes n’existe plus que dans la tête de quelques sociologues qui ont du mal à tourner la page ? Vraiment ? Petite présentation de l’idée de lutte de classe à destination de celles et ceux qui n’y « croient » pas.

Mais au fait, qu’est-ce qu’une classe sociale ?

On parlait déjà de classes sociales avant la naissance de la sociologie, avant même que Marx et Engels ne systématisent la notion dans le Manifeste du Parti Communiste en 1848. Machiavel opposait le « Peuple » aux « Grands », les Romains les Patriciens aux Plébéiens, les Grecs les citoyens aux métèques et aux esclaves… Pour les comprendre et les organiser, on divise les sociétés en groupes sociaux pour ainsi dire depuis que les premières sociétés humaines se sont formées.

« Ce n’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert ni l’existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. »

Lettre de Marx à Weydemeyer 1852

Dans la théorie marxiste, la société de classes est apparue lorsqu’est apparue la propriété privée des moyens de production. Entendez la possession par quelques-uns des outils de travail, des machines, des capitaux, des terres… Une classe (attention, moment vulgate) existe de par les conditions de sa reproduction sociale, selon qu’elle vit en vendant sa force de travail ou grâce aux profits tirés du travail d’autrui. C’est le rapport à l’outil de travail (possession ou simple usage) qui fonde l’existence d’une classe dans le monde social.

Pour justifier l’existence des classes, on peut partir de l’échelle locale, d’un niveau micro, d’une situation que tout le monde connaît. Lorsqu’un salarié fait face à son employeur, l’un va mettre en avant des revendications (meilleur salaire, conditions de travail améliorées…) qui entreront nécessairement en contradiction avec les intérêts de son employeur, lequel aura intérêt à accroître le temps de travail et à augmenter ses profits (cf. le fameux partage de la valeur ajoutée).

Or, si l’on ne considère plus cette situation de face à face dans sa singularité, mais qu’on admet qu’elle se répète dans toutes les entreprises, partout dans le monde, chaque fois qu’il s’agit de produire un bien ou un service, on comprend que ces individus isolés aux intérêts divergents, appartiennent à des ensembles plus importants qui découpent la sociétés en classes. L’agrégation de ces intérêts divergents, partout les mêmes, se traduit au niveau social, par l’existence de classes sociales, par l’existence d’antagonismes de classes.

Par ailleurs, il convient de noter que réduire l’existence des classes à leur domination économique, est une erreur. Pierre Bourdieu approfondit ici la pensée de Marx, et systématise des considérations implicites à celle-ci. Le capital économique est à lier avec la détention d’un capital social (les fameux réseaux que l’on peut se faire, les connaissances, les contacts) et d’un capital culturel (qui peut être incorporé – la culture générale par exemple, institutionnalisé – diplômes, objectivé – posséder des livres etc.) ; la possession du capital économique détermine (autant qu’il est conditionné par) la possession des deux autres types de capitaux.

Mais alors combien de classes ?

(Spoiler alert : il n’y a pas que les bourgeois et les prolétaires)

Alors non, il n’y a pas que les bourgeois et les prolétaires. Je vous le dis. Karl Marx, étant quand même l’un des plus grands intellectuels de l’Histoire, s’était rendu compte que la réalité était un peu plus complexe et ne pouvait pas être ramenée à un clivage binaire entre bourgeoisie et prolétariat. Marx, dans Les Luttes de Classes en France et dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, identifie plusieurs classes : la bourgeoisie industrielle, l’aristocratie financière, les propriétaires terriens, la petite-bourgeoisie (artisans et commerçants), le prolétariat, la classe paysanne, et le lumpenproletariat (c’est-à-dire littéralement, le « prolétariat en haillons », le sous-prolétariat).

Ce que dit Marx en revanche, c’est que ce paysage social complexe, tend vers sa simplification. Les lois économiques façonnent le monde social. Et, du fait du double-effet de l’accumulation du capital d’une part et de la prolétarisation de la société (et de sa paupérisation) de l’autre, deux classes se renforceront au détriment de toutes les autres : le prolétariat et la bourgeoisie. La richesse et la misère se concentreront aux deux pôles antagonistes de la société.

Voilà pour le constat de Marx. Il importe de noter que ce découpage de la société concerne l’analyse faite de la société française du milieu du XIXème siècle et demande à être adapté selon le lieu et l’époque.

Consécration et refoulement de l’analyse en termes de classes

Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, alors que le poids des idées socialistes et communistes est considérable tant sur l’échiquier politique que dans le monde universitaire, alors qu’un certain Jean-Paul Sartre déclare à ce propos que « Le marxisme est l’indépassable philosophie de notre temps », les classes sociales deviennent un outil sociologique reconnu. En 1954, Jean Porte établit pour l’Insee une nomenclature des Catégories Socio-Professionnelles, qui, remaniée en 1982 donne naissance à la nomenclature des Professions et Catégories Socio-professionnelles (PCS) toujours en utilisation. Cette nomenclature classe toutes les professions et repose sur les mêmes bases que l’analyse de Marx un siècle plus tôt. Sont ainsi identifiés huit groupes sociaux : agriculteurs ; artisans, commerçants, chefs d’entreprise ; cadres et professions intellectuelles supérieures ; professions intermédiaires ; ouvriers ; employés ; chômeurs et retraités.

De la même manière, le Code du Travail, résultat des luttes sociales du monde ouvrier depuis le début du XXème siècle, a reconnu le statut de subordination juridique : un employé et un patron ne sont pas deux égaux discutant autour d’un café de comment produire telle marchandise. Un lien de subordination, c’est-à-dire en définitive un rapport de force existe entre eux. Quelque-chose qu’a semble-t-il oublié (il ne peut s’agir que d’un oubli, voyons !) Madame El Khomri avec sa loi du printemps dernier (lire à ce sujet, l’article de Guillaume Fondu sur LVSL).

Ces deux exemples témoignent de l’institutionnalisation dont a fait l’objet l’idée de lutte des classes. On peut cependant analyser avec une certaine ironie, que la reconnaissance sociale dont faisait l’objet l’idée du découpage de la société en classes antagonistes, est à lier avec la puissance de la classe ouvrière : la division de la société en classes passait pour évidente tant que la classe ouvrière et les idées marxistes étaient puissantes, et a été jetée aux oubliettes sitôt que le rapport de force social instauré par un prolétariat organisé s’est effondré et s’est retourné contre lui. 

Jusqu’aux années 1970-80, le marxisme est hégémonique dans le monde universitaire. Son effondrement sera pourtant brutal avec pour commencer la publication de L’archipel du goulag en 1976 qui provoque un traumatisme dans le monde intellectuel comme dans l’opinion publique, publication suivie par l’effondrement du bloc soviétique 15 ans plus tard. Le marxisme est condamné en même temps que le système qui vient de s’effondrer, et on assiste à la mise au placard, pour des raisons au demeurant très conjoncturelles et très politiques, des classes sociales comme outil d’analyse du monde social. C’est un moment où la sociologie effectue un recentrage sur l’individu, sur le niveau micro et où les discours politiques, soucieux d’apparaître le plus lisse possible, jettent aux orties les vieux oripeaux du passé, et avec lui l’idée même de lutte des classes.

Que reste-t-il des classes aujourd’hui ?

Alors, finie la lutte des classes ? Nous l’avons dit, tant que le monde social est fractionné entre les possédants et les non-possédants, entre ceux qui peuvent vivre sur leurs ressources et ceux qui doivent en passer par le rapport salarial et vendre leur force de travail pour assurer la reproduction de celle-ci : la société dans laquelle nous vivons est une société de classes. Par ailleurs, comme le fait remarquer Bernard Friot, on n’abolira pas la lutte des classes un beau jour. Elle persistera toujours. Ce que nous pouvons faire en revanche, c’est lutter afin de résoudre les contradictions sur lesquelles elle repose, afin d’euphémiser, de rendre moins dur le monde social. Cette euphémisation de la lutte des classes n’est cependant aucunement comparable à la situation actuelle où les contradictions du capitalisme sont toujours plus saillantes, et où les luttes sociales sont provisoirement endormies, ce sujet fera l’objet d’un prochain article. 

On vous le dit au passage, il y a un film qui s'intitule "Le jeune Karl Marx" qui sort en mars, allez voir la bande-annonce ! On fera un article dessus de toute façon.On vous le dit au passage, il y a un film qui s’intitule « Le jeune Karl Marx » qui sort en mars, allez voir la bande-annonce ! On fera un article dessus de toute façon. Capture d’écran Youtube

Un point important pour notre conclusion : Marx opère une distinction qui a son importance. Il distingue une classe en soi, d’une classe pour soi. Comprenez : d’une part une classe qui existe objectivement, qui se définit sociologiquement mais qui n’a pas conscience de ses intérêts de classe, et de l’autre une classe consciente d’elle-même qui s’organise afin de peser dans le monde social.

Le XXème siècle a été marqué par de très nombreuses luttes sociales, le prolétariat était alors organisé en syndicats (dont le premier d’entre eux, la CGT), et était structuré par un parti puissant (bien évidemment, je veux parler du Parti Communiste Français). Or, les années 1980, 1990 et 2000 furent marquées par un brouillage des identités de classe et partant, par un effondrement de la conscience de classe, pourtant préalable essentiel à toute lutte sociale et à tout progrès social.

Cet effondrement de la conscience de classe s’explique par deux facteurs. D’abord parce que plus personne (ou presque) ne parle de lutte des classes, tandis que les discours politiques et médiatiques nient de manière systématique la division de la société en classes (1) ; et ensuite sur un plan objectif, parce que le paysage social a subi de profondes mutations (2). A partir des années 1970, s’est amorcée une phase de désindustrialisation combinée à une dynamique de tertiarisation de l’économie (montée en puissance du secteur des services) et à l’apparition du chômage de masse. La reconfiguration du paysage de classes a fait éclater le bloc organisé et pleinement conscient qu’était le prolétariat industriel. Les ouvriers n’ont pourtant pas disparu. Ce n’est pas parce qu’on n’en voit jamais aucun au JT de David Pujadas qu’ils n’existent plus. Les classes populaires (ouvriers + employés) représentent 50% de la population, et sont pourtant oubliées. Ces classes, autrefois appelées « classes dangereuses » par la classe dominante, ne sont plus organisées et n’ont plus voix au chapitre. Une classe pourtant reste très organisée et pleinement consciente de ses intérêts, ce n’est pas celle que l’on attend : il s’agit de la grande bourgeoisie.

« La lutte des classes existe, et c’est ma classe qui est en train de la gagner » 

Warren Buffet, milliardaire américan

Aussi je vous le dis, les classes sociales existent toujours, et la lutte des classes également. Le prolétariat, classe pour soi, a été éparpillé et piétiné. Ne restent plus aujourd’hui que des classes en soi sans conscience et sans possibilités d’action (à l’exception de la classe dominante naturellement). Les dominés ont désarmé de manière unilatérale, l’oligarchie continue de jouer à la lutte des classes, elle. Le rapport Oxfam publié aujourd’hui le prouve : 8 milliardaires possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité (comptez tout de même 3,7 milliards de personnes). En France : 21 personnes possèdent autant que 27 millions de Français.

La lutte des classes est endormie, pas morte. Et les années à venir marqueront à coup sûr une renaissance de la conscience de classe et une recrudescence des luttes de classes. Il ne sera bientôt plus question de « fluidifier le dialogue social », « dialogue » qui ressemblait ces dernières années bien davantage à un monologue de la classe dominante et de Monsieur Pierre Gattaz, qui a fait du chantage à l’emploi sa spécialité. La seule solution pour arrêter le recul des droits sociaux est simple : recréer un rapport de force, et pour reprendre la formule de F. Ruffin « leur faire peur ».

 

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Ah mais si pour toi la lutte des classes débute avec l'exploitation des petits peuples, l'exploitation des femmes datent d'avant même le concept de propriété. Si prostituée est considéré comme le plus vieux métier du monde ce n'est pas anodin... Quid du viol avant la naissance de l'écriture ou de la morale... 

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Membre, 44ans Posté(e)
Pirlouit2017 Membre 1 605 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
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Il y a 1 heure, Crabe_fantome a dit :

Google est ton ami... Féminisme siècle des lumières, lutte des classes théorie de Marx. Historiquement c'est Marx qui a pu s'inspirer du féminisme et l'idée qu'on peu prendre le pouvoir aux puissants. 

:smile2:

Marx s'inspirant de quelques nobles s'ennuyant et voulant régenter leur douaire ? :D

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 13 minutes, Pirlouit2017 a dit :

:smile2:

Marx s'inspirant de quelques nobles s'ennuyant et voulant régenter leur douaire ? :D

Marx le juif converti pour devenir avocat qui haïssait les noirs... Que de paradoxes... 

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Membre, 44ans Posté(e)
Pirlouit2017 Membre 1 605 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
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il y a 4 minutes, Crabe_fantome a dit :

Marx le juif converti pour devenir avocat qui haïssait les noirs... Que de paradoxes... 

Tu oublies que pour Marx, tout est économique. Il n'y a donc pas d'identité autre que de classe. C'est ce qui rend d'ailleurs sa pensée incomplète et sa méthode insuffisante pour expliquer tous les mécanismes historiques. Pour Marx, Pierre l'Ermite ne peut qu'être un non-sens. 

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 21 minutes, Pirlouit2017 a dit :

Tu oublies que pour Marx, tout est économique. Il n'y a donc pas d'identité autre que de classe. C'est ce qui rend d'ailleurs sa pensée incomplète et sa méthode insuffisante pour expliquer tous les mécanismes historiques. Pour Marx, Pierre l'Ermite ne peut qu'être un non-sens. 

Je fais comme tout le monde, j'oublie Marx dans son intégralité. Il reste quoi comme pays s'inspirant du marxisme ? Le Venezuela ? La Corée du Nord ? 

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