Procès d'Abdelkader Merah et Fettah Malki

Le procès s'est ouvert hier. 

Tout de blanc vêtu, Abdelkader apparaît. La salle bruisse. Chemise et pantalon blanc immaculés, catogan lissé, l’accusé a soigné sa sortie. D’une voix éteinte, il prononce ses seuls mots de la journée : «Je suis Merah Abdelkader, né en 1982, détenu à Fleury-Mérogis.» Lorsqu’il se rassoit, le président entame l’appel de tous les témoins qui défileront à la barre. Arrive Zoulikha A., voilée de noir, la mère des frères Merah. Après s’être vue fixer une date d’audition, elle se retourne et salue brièvement son fils. La salle s’embrase. Des huées et des insultes descendent des bancs des parties civiles. Samuel Sandler, père de Jonathan et grand père de Gabriel et Arieh morts à l’école Ozar-Hatorah, éructe : «Ils ont tué mes enfants, elle n’a pas le droit !»

La scène se poursuit dehors. Cette fois-ci, Zoulikha A. tente de fuir les objectifs. «Pensez-vous qu’Abdelkader est responsable de ce qu’a fait Mohammed ?» lui lance-t-on. «Non, Mohammed a fait ça tout seul»,répond-elle, transparente de peur. Le matin, sur France Inter, son autre fils, Abdelghani, convaincu de la dangerosité d’Abdelkader, a réitéré les accusations qu’il assène inlassablement à son encontre : «Il restera un danger pour la France.» Entre ses deux fils, Zoulika A. a choisi.

http://www.liberation.fr/france/2017/10/02/le-proces-merah-s-ouvre-dans-une-atmosphere-tendue_1600465

On va dire ... "ça commence bien"

Je suivrai autant que possible le live d'aujourd'hui. Pour l'instant, l'interrogatoire de Maki qui a eu lieu hier après l'énumération des chefs d'accusation pour les deux prévenus : 

Président : "comment vous avez vécu le quartier des Izards ?" Fettah Malki : "Bien, j’avais des amis."Les parents de Fettah Malki se séparent quand il a 4 ans. "J'ai peu connu mon père".

Président : "qu’est-ce que vous pouvez dire sur votre mère ?" Fettah Malki : "elle est très gentille."  "ma mère est arrivée en 1992 en France. Le seul travail qu'elle a trouvé c'est femme de ménage".

Fettah Malki est né en Algérie. Il arrive en France a l'âge de 10 ans, rejoint sa mère qui est alors en situation irrégulière.

Fettah Malki dit avoir un bon souvenir de l'école. C'est un élève moyen jusqu'en 4ème, puis ses résultats s'effondrent, il est très souvent absent. Fettah Malki : "j'avais besoin d'argent comme tout le monde. J'avais une petite copine. Je faisais des vols ..."

Président : "vous avez passé le baccalauréat ?" Fettah Malki : "non, je ne me suis pas réveillé pour une épreuve."

résident : vous avez travaillé ? Fettah Malki: j'ai travaillé au noir, fait des affaires. Des voitures, des téléphones volés.

Président : vous avez travaillé ? Fettah Malki: j'ai travaillé au noir, fait des affaires. Des voitures, des téléphones volés.

Ensuite Fettah Malki a travaillé dans une pizzeria, à temps plein puis partiel. Fettah Malki explique avoir accumulé de l'argent grâce à ses trafics : "120 000 euros".

Fettah Malki s'énerve face à un avocat de partie civile : "vous voulez me faire dire que je suis un tueur".

Fettah Malki: "j'ai été recalé à la légion étrangère". - Pourquoi l'armée? - Pour avoir un avenir

Avocate générale à Malki : "je tiens quand même à dire que dans votre entourage, il y a beaucoup de gens qui meurent ..."

Fettah Malki : “j’ai travaillé, même si j’ai pas déclaré, j’ai fait du mal à personne. J'ai gagné mon argent comme j'ai pu”

Avocate générale: vous avez traité le JLD (Juge liberté/détention) de “trou du cul” ? Fettah Malki: j’ai pas dit ça Ils marquent ce qu’ils veulent.

Me Martial évoque les conditions de détention de Fettah Malki. Il a été placé en unité dédiée (pour les radicalisés).

Me Martial (l'avocat de Fettah Malki) à Fettah Malki : "est-ce que vous êtes religieux ? Est-ce que vous faites le ramadan?" - "non"

Le parcours de Fettah Malki est celui d'un élève décrocheur qui plonge progressivement dans la délinquance. Fettah Malki a 2 enfants, de mères différentes. Il n'a pas reconnu sa première fille. "A la base, je croyais qu'elle n'était pas de moi"

Ok, audience ouverte depuis 3/4 d'heure. On interroge Merah. 

Le président lui demande le prénom de son père, il répond sans rechigner : Mohamed (comme son frère). Il explique qu'il est né en France et a la double nationalité Algérienne-Française. Son père, retraité en Algérie, aurait été gérant d'une fabrique de matériaux. Il a épousé plusieurs femmes et il aurait une quinzaine de demi frères et soeurs. Quand Abdelkader a 16 ans, son père est écroué 5 ans pour possession de plusieurs kilos de cannabis.

Merah : "dans la culture algérienne, il n'y a pas d'échange, de confidence avec le père. Mais il a "très bonnes relations"

Il ne parle pas de violences intra familiales, il dit qu'il y avait de l'amour. En fait, il ne sait pas grand chose de ses parents : "Dans notre culture, les parents ne parlent pas de leur vie”. "J'ai jamais vu mon père frapper ma mère. Peut-être quand on allait à l’école, mais elle n’avait pas de traces."

Merah décrit une famille heureuse : "Pour moi, c'était la perfection". 

Il continue : "après le divorce ça a été la déchirure. Ma mère a fui mon père. On devait aller dans des foyers."

Ensuite, la mère d'Abdelkader s'est mariée au père de Sabri Essid, djihadiste aujourd'hui en Syrie. Ce qu'Abdelkader feint d'ignorer.

On entend beaucoup (à chaque fois qu'il répond quasiment) de "Chez nous", en opposition à la culture occidentale.

Abdelkader a organisé le mariage de sa mère pour qui il cherchait un compagnon. “Il y a eu une rencontre, ils se sont entendus”.

"ma mère, à mes yeux, elle est parfaite." Il ne lui a cependant pas parlé pendant 9 mois avant les crimes de son frère."

"ma mère, elle est prête à donner sa vie pour moi." Président : "ce n'est pas nécessaire ... "

"Qu’est-ce que vous pouvez dire sur votre frère Abdelghani ?" Abdelkader : c’était un grand frère. Il est tombé dans la délinquance. Mon frère c’était un modèle. Je suis triste de dévoiler ça mais il frappait sa femme. C’était à cause de l’alcool.

Rappel : Abdelkader a été condamné pour avoir frappé de plusieurs coups de couteau son frère aîné Abdelghani. Il nie que l'altercation était liée aux possibles origines juives de sa femme.

Il évoque Souad, sa soeur, soupçonnée d'être partie en Syrie. Le président lui demande où elle vit, il répond "en Algérie". Après ça le président lui demande comment Abdelkader qualifierait son enfance. Il dit "avant le divorce ok, après juste pas possible". 

Ces ramassis d'ordures vont encore mentir comme il se doit, avec la mère qui se plaint d'être insultée, évidemment personne va lui apporter des fleurs au tribunal, elle va entendre ses oreilles siffler, le banni va t-il parler lui, il a soit disant des choses à raconter sur sa belle famille

il y a 9 minutes, PINOCCHIO a dit :

Ces ramassis d'ordures vont encore mentir comme il se doit, avec la mère qui se plaint d'être insultée, évidemment personne va lui apporter des fleurs au tribunal, elle va entendre ses oreilles siffler, le banni va t-il parler lui, il a soit disant des choses à raconter sur sa belle famille

Je leur souhaite perpèt, c'est simple.

Le président cite un rapport de l'aide sociale à l'enfance sur Abdelkader : "un enfant en grand désarroi, pleure et réagit agressivement."

Abdelkader   est placé en foyer en 1995 : "Abdelkader pose d’énormes problèmes d’autorité. Il provoque, agresse, rackette, insulte."En foyer, Abdelkader est décrit comme "toujours à l’affût du moindre coup." "Description exacte" reconnaît-il aujourd’hui.

La mère d'Abdelkader souhaite ensuite l’intervention d’un juge des enfants car “elle n’y arrive pas avec les garçons”.A l'âge de 14 ans, Abdelkader  est placé deux fois en garde à vue. Il ne se souvient plus pourquoi. Dans le box aujourd'hui, il se qualifie d'"enfant en perte de modèle", réfute avoir frappé sa mère. Le président : "En août 1997, votre mère part en Algérie et vous laisse seul sans ressources."

Après son CAP obtenu à 17 ans, Abdelkader  multiplie les missions d'interim et CDD comme peintre en bâtiment. Le 24 février 2012, soit moins d’un mois avant les attentats, Abdelkader démissionne. “Je ne m’entendais pas sur les honoraires”.

"Vous vous entendiez bien avec vos collègues?" Abdelkader : "je vois où vous voulez en venir, mais c’était des personnes très âgées"

Selon l'un de ses collègues, Abdelkader était un bon travailleur mais "il ne parlait à personne".

où est-ce que l'on peut suivre l'audience en direct ?

il y a 1 minute, Maxence22 a dit :

où est-ce que l'on peut suivre l'audience en direct ?

Tu peux suivre ici : http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/fusillades-dans-le-sud-ouest/direct-deuxieme-jour-du-proces-merah-le-tribunal-se-penche-sur-le-parcours-d-abdelkader-merah_2400808.html

Abdelkader Merah vit avec sa compagne (qui sera entendue comme témoin) depuis 14 ans. "On s'est mariés religieusement en 2006". Il s’est marié “par téléphone” parce que, "je ne veux pas critiquer sa famille mais elle ne pouvait pas sortir.

"Président : "vous vous considérez comme marié avec votre compagne ?" - aux yeux de mon créateur, oui.

"Le mariage "par téléphone", d'Abdelkader Merah et de Yasmine Mesbah a été supervisé par un "tuteur" ... dont il refuse de donner le nom.

A son retour d'Egypte, Abdelkader Merah déménage dans une toute petite commune : "je ne voulais pas rester proche des péchés de la ville"

Quelle jeunesse difficile...Il est des enfants qui partent avec bien  des charges mentales et morales, dans l'existence...

Reprise de l'audience. 

Le président : "un juge des enfants, vous a décrit comme “semblant terroriser tout le monde”.

Abdelkader Merah : oui, c’est possible".

En 2003, Mohamed Merah porte plainte contre son frère Abdelkader: "attaché sur le lit contraint à manger de la nourriture avariée."

Abdelkader parle de “pseudos-accusations”, d’un “jeu”, d’une tentative de l’aîné de la fratrie, Abdelghani de le monter contre lui. "c’était juste après les coups de couteaux que j’ai mis à mon grand frère. Alors il a monté une coalition contre moi."

Ah.... jolie famille.

A se demander si le type se rend compte de ce qu'il raconte.

il y a 5 minutes, Out of Paprika a dit :

Ah.... jolie famille.

A se demander si le type se rend compte de ce qu'il raconte.

Comme tu dis ! 

Le président énumère ses condamnations et lui il sort : Ah oui, j'avais oublié de vous dire que mon grand-frère a fait beaucoup de tentatives de suicide et ça m'a marqué. 

Le président revient sur l'altercation entre Abdelghani et Abdelkader Merah dans laquelle Abdelghani a reçu plusieurs coups de couteau.

Abdelkader Merah , très pointilleux : "excusez-moi monsieur le président, vous avez omis d'informer le tribunal de la confrontation"

"je reconnais que l'éducation que j'ai pu faire à mon petit frère était mauvaise. Mais je ne frappe pas les enfants."

(non bien sûr, sauf à coups de couteau )

Il se paie leur tête, on dirait.

"après ma conversion à l’Islam, je n’ai pas volé un bonbon. Je n’ai plus eu de condamnation ....  mon petit frère, je ne l’ai plus frappé, ma mère, je ne lui ai plus crié dessus. Ca m’a changé, ça a changé ma vie"

Ah bah pour sûr !! T'es juste complice de ton assassin de frangin, ok...  C'est la quatrième dimension.

Bien sur qu'il se moque du tribunal ce chien enragé et sournois!

Le président interroge Merah sur ses loisirs : 

"le foot, la boxe et me prosterner pour Allah".

Quelle patience, January! Moi je dois dire que je ne supporte pas le discours de ce genre de connard plus de 15 secondes. Et pour moi, la sentence serait vite expédiée : 12 balles dans la peau! (Ou la guillotine, au choix; restons humains, quand même. ) C'est vrai qu'on n'a plus la peine de mort... Mais bon, on pourrait faire des exceptions.

Ben c'est bien, j'espère qu'il aura toute sa vie pour se prosterner entre 4 murs dans 4m2.

à l’instant, Gouderien a dit :

Quelle patience, January! Moi je dois dire que je ne supporte pas le discours de ce genre de connard plus de 15 secondes. Et pour moi, la sentence serait vite expédiée : 12 balles dans la peau! (Ou la guillotine, au choix; restons humains, quand même. )

Je ne suivrai pas 24 jours d'audience c'est clair, j'attendais les journées de l'un et de l'autre, ensuite je vais probablement décrocher parce que de toute façon lundi s'ouvre le procès Bourgeon/Maklouf. Je reviendrai suivre attentivement la plaidoirie de Me Dupont Moretti, c'est surtout lui qui m'intéresse. Je suis d'avis qu'il ne faut pas laisser une tribune à des chiens pareils. Mais bon, pour ceux qui veulent savoir comment on se radicalise, je suppose que ces deux journées-là peuvent être intéressantes... 

Président : "est-ce que vous avez un intérêt particulier pour les armes ?" Abdelkader Merah : "pas du tout ...

En garde à vue, Abdelkader Merah avait déclaré : "les armes c’est beau, ceux qui n’aiment pas les armes sont des homosexuels.

Le président interroge Abdelkader Merah sur ses amis. Sabri Essid, monsieur Clain ? - ce sont pas des amis, ce sont des frères de religion.

Abdelkader Merah : "vous savez monsieur, tous les musulmans sont des frères de religion".

Me Dupond-Moretti (défense) s'insurge car en interrogeant Abdelkader Merah sur ses amis, le président n'a "choisi que les islamos". Le président le remet en place : "on ne va pas citer tous les Izards !"