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De la banalisation culturelle de la violence

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deja-utilise

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Le 02/03/2017 à 18:35, deja-utilise a dit :

Je ne pense pas que ce Topic fera doublon avec d'autres déjà parus, car le fond du sujet n'est pas de rechercher les causes de la violence, mais bien de s'interroger sur la permissivité de son omniprésence dans nos quotidiens via différents vecteurs, qu'ils soient télévisuel, cinématographique, journalistique, aux travers des jeux vidéos, des dessins-animés ou des bandes dessinées, etc..., tout concourt à ce que nous soyons dociles et perméables à la profusion des sources qui diffusent des contenus violents, participant ainsi à une habituation par perfusion continue où que l'on porte notre regard, et ce dès notre plus tendre enfance.

Autant nous sommes punissables/sanctionnés si nous libérons notre colère sur autrui, ou sur un bien mobilier ou immobilier, autant rien n'est vraiment mis en oeuvre pour endiguer ou enrayer cette immersion permanente, et donc les implications, conséquences ou retombées connexes, autrement dit nous avons essentiellement des moyens curatifs contre la violence, mais très peu pour la prévenir ! Certes l'éducation est censée s'en charger, mais elle est complètement dépassée par la masse impressionnante de sollicitations ou de stimulations dans lesquelles non baignons par un laisser-faire culturel, incompréhensible, pour ne pas dire intolérable !   

 

Dans une société qui promulgue la paix, ne doit-elle pas aussi, se donner les moyens de prévenir l'émergence de la violence, son amplification, son conditionnement, sa banalisation, que de seulement l'interdire !?

Je suis sidéré par votre sujet ! Il y a quelques jours, je voulais ouvrir un sujet sur la violence !!!

(Je n'ai lu pour le moment que votre post d'introduction, je vais lire l'ensemble maintenant !) En voyant justement à la télé une pub pour un jeu vidéo où l'on voit des tanks qui tirent, qui explosent qui écrasent tout !...

Je m'étais dit en premier que ça pouvait défouler les violences retenues (refoulées). Comme au bon vieux temps de la catharsis !). Mais n'étant pas très violent de nature, je me suis demandé mais pourquoi toute cette violence qui ne me semble pas nécessaire. Pourquoi serait-on violent a priori...

Vous semblez attaquer le problème sous un autre angle : pourquoi semble-t-on si complaisant avec cette violence affichée partout (Vous avez raison!). Je vais donc commencer par lire tout ce qui a été dit...

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 02/03/2017 à 20:13, Quasi-Modo a dit :

Je pense que tout ton propos déjà-utilisé passe par le principe selon lequel la violence comme spectacle incite à la violence dans notre quotidien. Je n'en suis pas certain, comme tu le prouves ici (et beaucoup d'autres qui approuvent) d'ailleurs, cela entraîne ta réprobation et non une volonté d'imiter.

Mais encore une fois, méfions nous des généralités, parfois un héros que par définition on aimera(it) imiter, peut faire preuve de violence, un peu comme dans les films de Rambo. Parce que si nous évoquons la violence par ailleurs, dans les informations du 13h ou du 20h ce sera pour nous en indigner au contraire et pour la réprouver collectivement.

Mais tu sais aussi bien que moi Quasi-modo, que les exceptions peuvent confirmer la règle.

Tiens je te donne quelques pistes:

https://www.youtube.com/watch?v=NEo4ESwZbnc

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/12/11/21677-limpact-dun-jeu-video-violent-immoral

http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-jeux-video-l-ecole-de-la-violence-18785.php

http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/actu-l-effet-macbeth-accuse-les-jeux-video-30350.php

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-jeux-video-la-preuve-accablante-22957.php

 

Je pense que même lors des infos notre cerveau capte très bien les enjeux violents, et que ce n'est absolument pas anodin sur nos futures réactions à venir. Et comme toute " drogue " il faut se sevrer ou attendre un certain temps avant de pouvoir récupérer ses moyens, il y aurait comme une certaine inertie, et si la dose est prise quotidiennement quel que soit le support, alors nous n'arrivons pas à couper, d'autant moins que dans la vraie vie les situations désagréables ne manquent pas pour nous faire sortir de nos gonds ou entretenir la pression !

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 525 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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il y a 55 minutes, deja-utilise a dit :

Et tu trouves que c'est une réussite ?

Ne penses-tu pas qu'il a y une connexion entre les deux formes de violences physiques et psychiques, sinon que celles mentales est aussi dévastatrice, si ce n'est plus, que sa conjuguée ?

Je n'ai pas à trouver ou à ne pas trouver, si je veux une réponse objective j'ai deux leviers à étudier : la définition de la violence par la loi et la délinquance. A partir de là j'ai une réponse chiffrée et non une impression, laquelle se base sur ma propre sensibilité. 

 

Quand je parle de violence virtuelle je pense à cet enfant qui prend son pistolet en plastique pour tirer sur son père qui lui demande de ranger sa chambre: Un geste symbolique qui remplace le geste physique. 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Le 02/03/2017 à 21:30, pep-psy a dit :

En même temps, on ne va pas croiser captain america ou iron man au coin de la rue !

La violence, les films de kung-fu, Van Damme, Siegel, etc... Cela ne date pas d'aujourd'hui et pourtant ?

Lorsqu'il y avait les guerres et que les enfants s'amusaient à jouer au soldats, ça n'a pas créer des assassinats en live à la TV !

Il y a eu un vieux film de Michael Moore, qui montrait à quel point les journaux télévisés aimaient parler de peur et que cela se reportait sur les attitudes des américains !

Alors qu'en allant au Canada, la vie était bien plus agréable, relax, les gens n'avaient pas du tout ces mêmes peurs !

En France, les journaux parlent beaucoup trop des violences et aiment ça !

Quand on voit les reportages de La Villardière qui va stigmatiser les banlieues pour attirer les projecteurs sur ses émissions !

Tout est imaginable ! 

 

( Si tu veux bien jeter un oeil aux liens que j'ai donné à Quasi-modo. )

 

C'est bien pour cela que je parle de banalisation, non que la violence serait apparue récemment, et que cette accoutumance n'est pas sans incidence sur nos comportements, qu'ils soient de simples incivilités, des viols ( via la pornographie déchainée sur Internet ), de l'agressivité chez les jeunes femmes, des drames familiaux ou des délits ou des crimes par mise en application.

Tant que l'acte violent est bien identifié comme tel, il y a donc positionnement réfélchi, mais dès qu'elle est intégrée comme " naturelle " ou habituelle/" normale " alors, il y a dérives possibles, en tout cas bien plus facilement, que si elle reste choquante.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Le 03/03/2017 à 10:58, ping a dit :

Je pense que la première des choses à envisager sans regarder ailleurs est le fait que la violence est inherente à chaque individu. Cela serait un bon départ au sens que ça repondrait à la question essentielle, "Pouvons nous nous debarasser de la violence?". Reponse, non, definitivement non. Que pouvons nous essayer de faire alors? Et bien essayer d'acceder au seul rempart contre la violence individuelle, l'accés et l'integration de la Loi symbolique. Je sais que ce concept ne parle pas vraiment aux personnes habituées à des termes plus philosophiques, mais le fait est que le seul rempart contre la violence est la Loi , dont un pilier est la réciprocité. Le problème résidant dans le fait que ceux qui transmettent la Loi et notamment les parents soient eux-mêmes au clair avec elle, ce qui il faut l'avouer es,t et devient de plus en plus rare dans ce monde collectivement nevrosé, pour ne pas dire pire.

Tu abordes une problématique parallèle, qui est celle de s'en débarrasser ou la combattre, alors que je ne fais que dire de ne pas l'amplifier ou l'hypertrophier !

Prenons le problème bien plus tôt encore, et ne donnons pas de l'eau au moulin, il n'y aura dès lors beaucoup moins d'actions curatives ou préventives ( sous forme d'interdiction ) à mettre en place.

Ce que tu fais c'est mettre les deux mouvements en opposition, comme dans un conflit pour essayer de vaincre ou équilibrer les forces en jeu, je prône le non développement, la non course à l'armement en quelque sorte. Bien sûr que l'éducation a un rôle mais il ne doit pas être corrompu ou aboli par d'autres vecteurs ou forces plus puissantes, et c'est là que ça ne va pas, car ces sources sont bien trop nombreuses pour y faire face de manière assidue et complète, d'autant plus quand les deux parents travaillent, on ne peut pas compter sur l'éducation nationale, ce n'est pas son rôle premier aujourd'hui, mais d'enseigner des matières pour obtenir des compétences. C'est un problème de société, un parmi tant d'autres... 

 

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 03/03/2017 à 13:10, lumic a dit :

C 'est tout à fait exacte , les médias font tout pour amplifier la violence ....

A mon avis ce n 'est pas si anodin que ça afin même de mieux contrôler les esprits , du moins abaisser les gens au lieu

d 'élever l 'esprit vers de meilleurs sentiments  .

Je fus  étonné par exemple des programmes , films particulièrement violent diffusés par la deuxième chaine le dimanche soir ......

 

Ne sombrons pas dans un esprit complotiste, il n'y a sans doute pas une volonté ou une intention à nous rendre comme ceci ou cela, mais tout simplement d'induire un réflexe de type stimulation-réponse vers ceci ou vers cela, par exemple d'acheter ça ou regarder telle émission, pour des retombées immédiates.

Tu n'es pas le seul, on dirait bien à avoir remarquer l'élévation de la violence à le TV:

https://reporterre.net/La-television-suscite-la-violence

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 22 heures, Vintage a dit :

C'est vrai que tout est violence. Les jeux, les dessins animés. Mais c'est souvent le bien contre le mal, donc on accepte.

 

Mais est-ce que cela reste un bien, quand on cède à la violence ? La fin doit-elle justifier tous les moyens ?

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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
Posté(e)
il y a 22 minutes, deja-utilise a dit :

 

Mais est-ce que cela reste un bien, quand on cède à la violence ? La fin doit-elle justifier tous les moyens ?

Face à quelqu'un de violent c'est dur de ne pas l'être.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 525 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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il y a 32 minutes, deja-utilise a dit :

 

Mais est-ce que cela reste un bien, quand on cède à la violence ? La fin doit-elle justifier tous les moyens ?

Si la violence virtuelle peut remplacer la violence physique ou psychique c'est une incontestable victoire.

 

J'ai tendance à penser que nous avons tous un monstre en nous: Il ne pense qu'à baiser, se goinfrer ou en découdre avec le reste du monde... Beaucoup pense que le tuer est la meilleure façon de devenir vertueux sauf que plus on l'étouffe, plus il veut sortir et il se débat. Ce combat psychique devient alors la première violence à combattre: affronter "le mal" qui est en nous... Et puis d'autres pensent qu'il faut faire la paix avec lui, pour supprimer notre première violence, celle que l'on fait contre nous même, contre un monstre qui vit avec nous quoiqu'il en soit. Mais cette paix demande des compromis et le monstre demande à être nourri régulièrement. Si on oublie de le nourrir, il va gronder et va tenter de se débattre.

 

Pour ma part je suis obligé de nourrir mon monstre en lui offrant des représentations. Il veut en découdre avec le monde ? Si je le laisse libre il va écumer les bars et chercher la bagarre alors je vais lui acheter le dernier GTA (c'est un exemple)... Ou focaliser sa rage contre la violence à travers un sujet forum (quel joli paradoxe que celui de vouloir combattre la violence). 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Ouf ! ça m'a épuisé ! J'ai lu deux pages, j'en peux plus !

Peut-être que si on tourne en rond dans ce sujet, c'est qu'on n'a pas pris le temps non pas de définir, mais d'essayer de comprendre ce qu'était (au départ) la violence. Après, son exploitation, c'est autre chose.

Nolibar a bien dit (à mon avis) le cheminement : peur => colère => violence. On pourrait chercher à nuancer, mais c'est l'essentiel. En revanche, Ping avec qui je suis souvent d'accord, avec sa Loi (absolue) opposée aux lois ordinaires, me fait un peu peur qui est sur le point de virer mystique ! (Je plaisante).

J'ai lu que nous avions tous la violence en nous. Sans doute, mais c'est presque ne rien dire tant qu'on ne comprend pas ce qu'est la violence.

Je reviens à l'enchaînement "peur-colère-violence" oui, mais qu'est-ce que tout cela ?  C'est une réponse vitale (et donc oui, la violence est instinctive) A UNE AGRESSION. Nous avons tout non pas la violence en nous mais la possibilité de violence comme réponse. Réponse à une agression. Dès lors, s'il n'y a pas agression, la violence n'a pas lieu d'être, n'est pas. N'est pas un comportement adéquat.

C'est ainsi que ceux dont j'ai pu lire ici qu'ils avaient une nature violente, c'est (je crois) parce qu'ils se sentent -en permanence- agressés. Et cette impression d'être agressé peut être réelle, ou fantasmée. Ou issue d'une première agression (elle aussi réelle ou fantasmée) Qui a imprimé durablement leur esprit. Qui l'a formaté en quelque sorte.

Bien sûr, je n'ai fait que déplacer le problème !!! Ce n'est pas la violence qui est première mais la sensation d'agression !... Et la nécessité vitale d'y répondre  Mais ça devient plus aisément compréhensible et surtout... curable !

Reste l'utilisation économique qu'on va faire de cette violence, mais surtout du schéma : agression-suggérée-supposée / réponse-violence-induite. Et représentation plus ou moins cathartique (bénéfique) et donc rentable.

Mais ça, c'est de l'épicerie.

Il faudrait aller plus loin, pour comprendre le plaisir et même la fascination ressentis devant (au cinéma par exemple, mais pas que) les scènes violentes.  Encore que ce plaisir ne soit pas systématique. La seule fois ou j'ai quitté la salle de cinéma au milieu d'un film, c'était dans... le truc où ça tirait de partout, contre les murs, les piliers avec des éclats de pierres... ça y'est : Matrix ! C'était insupportable ! Et je suis bon spectateur !

Modifié par Blaquière
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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il y a une heure, Vintage a dit :

Face à quelqu'un de violent c'est dur de ne pas l'être.

Ce peut-être un refus ou de la lâcheté, ça dépendra des cas et/ou des personnes.

Tous les déportés en camp de concentration n'y sont pas allés de gaité de coeur, on a sans doute usé de moyen coercitifs pour les y contraindre, mais je ne crois pas que beaucoup se soient insurgés contre cette violence humaine envers elle-même, ils n'ont pas utilisé à ma connaissance le même moyen contre leurs agresseurs/violenteurs  !?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
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il y a 59 minutes, Crabe_fantome a dit :

Si la violence virtuelle peut remplacer la violence physique ou psychique c'est une incontestable victoire.

Elle ne remplace pas, si tu lis les liens que je donne, elle l'alimente, elle la nourrie insidieusement.

La violence n'est pas comme l'appétit ou le désir sexuel, qui eux se manifestent graduellement quoi qu'on fasse, et pour lesquels il faut trouver à les résorber en répondant à leur appel, avant que ce ne soit insupportable.

 

il y a 59 minutes, Crabe_fantome a dit :

J'ai tendance à penser que nous avons tous un monstre en nous: Il ne pense qu'à baiser, se goinfrer ou en découdre avec le reste du monde... Mais cette paix demande des compromis et le monstre demande à être nourri régulièrement. Si on oublie de le nourrir, il va gronder et va tenter de se débattre.

Si tu en es réduit à le nourrir pour qu'il te laisse en " paix ", c'est bien la preuve qu'il a déjà pris une bonne consistance, et le fait, encore une fois telle une addiction, de répondre à son appel, tu ne fais que reculer son extinction.

Si au contraire tu t'éloignes des sources incitatrices, il s'estompe de lui-même, après s'être débattu pour " survivre ". C'est à rapprocher de l'amour ( non de la sexualité pure donc ), tant que tu es amoureux tu es dépendant, mais quand l'union a pris fin, elle prend un certain temps avant de se calmer, surtout si tu n'as pas été à l'origine de la rupture, mais le temps fera quand même son oeuvre, et tôt ou tard ce sera de l'histoire ancienne, ce qui ne veut pas dire que tu ne peux revivre une nouvelle amourette, mais que l'ancienne s'est suffisamment amoindrie, et tant que tu n'es pas à nouveau amoureux, tu es donc " tranquille " de ce coté là. 

 

Ce qui signifie qu'il y a une certaine réversibilité à la violence, à condition de couper la stimulation, les sources qui y conduisent, nous cheminant bon an mal an vers une plus grande résilience à son égard par la suite. Ce serait un peu comme avec un escalier, la violence même à petites doses régulièrement nous ferait monter vers les dernières marches de l'escalier ou l'ascension finale serait facile par la moindre pichenette/motivation, alors que si nous sommes à l'abri de cette escalade sournoise de la violence en perfusion quotidienne, nous serions comme au pied de l'escalier, et il faudrait des évènements assez intenses pour nous faire nous retrouver tout en haut.

 

il y a 59 minutes, Crabe_fantome a dit :

Pour ma part je suis obligé de nourrir mon monstre en lui offrant des représentations. Il veut en découdre avec le monde ? Si je le laisse libre il va écumer les bars et chercher la bagarre alors je vais lui acheter le dernier GTA (c'est un exemple)... Ou focaliser sa rage contre la violence à travers un sujet forum (quel joli paradoxe que celui de vouloir combattre la violence).

Apprendre à repérer ces fameuses sources excitatrices et s'en extraire, tout simplement, la quiétude vient d'elle-même par la suite: pas de stimulation => pas de réaction, même non perçue consciemment.

À moins d'avoir cet élan dans la peau, comme il existe des gens ambitieux...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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il y a une heure, Blaquière a dit :

Bien sûr, je n'ai fait que déplacer le problème !!! Ce n'est pas la violence qui est première mais la sensation d'agression !... Et la nécessité vitale d'y répondre  Mais ça devient plus aisément compréhensible et surtout... curable !

Reste l'utilisation économique qu'on va faire de cette violence, mais surtout du schéma : agression-suggérée-supposée / réponse-violence-induite. Et représentation plus ou moins cathartique (bénéfique) et donc rentable.

Je ne le conteste pas, puisque mon propos n'est pas d'éradiquer la violence, qui est un phénomène naturel, mais essentiellement de faire en sorte que cette réponse ne soit pas celle qui se présente et qui plus est de manière exagérée ou disproportionnée.

Que des gens se sentent agressés ou qu'ils l'interprètent ainsi, ne peut être totalement éviter, en revanche de faire gonfler la cocotte minute ou d'être chauffé à blanc par des moyens qui sont en place pour nous captiver, retenir notre attention sur un objet particulier, sans commune mesure ou sans rapport avec la situation réelle désagréable, peut facilement être évincer de nos vies.

Nous savons tous que lorsque l'on est agacé, il en faut peu pour s'emporter, pour franchir le pas, et bien il en va de même avec les médias primant la violence, mais de manière fourbe, un feu qui se consume à l'étouffée jusqu'à ce que le comburant se présente...

 

( Dans un des liens vidéos que je donne, le spécialiste précise bien que la catharsis mise en avant par certains ne fonctionne absolument pas, dans aucune des 3500 études passées au crible. )

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 525 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Il y a 1 heure, deja-utilise a dit :

Elle ne remplace pas, si tu lis les liens que je donne, elle l'alimente, elle la nourrie insidieusement.

La violence n'est pas comme l'appétit ou le désir sexuel, qui eux se manifestent graduellement quoi qu'on fasse, et pour lesquels il faut trouver à les résorber en répondant à leur appel, avant que ce ne soit insupportable.

 

Si tu en es réduit à le nourrir pour qu'il te laisse en " paix ", c'est bien la preuve qu'il a déjà pris une bonne consistance, et le fait, encore une fois telle une addiction, de répondre à son appel, tu ne fais que reculer son extinction.

Si au contraire tu t'éloignes des sources incitatrices, il s'estompe de lui-même, après s'être débattu pour " survivre ". C'est à rapprocher de l'amour ( non de la sexualité pure donc ), tant que tu es amoureux tu es dépendant, mais quand l'union a pris fin, elle prend un certain temps avant de se calmer, surtout si tu n'as pas été à l'origine de la rupture, mais le temps fera quand même son oeuvre, et tôt ou tard ce sera de l'histoire ancienne, ce qui ne veut pas dire que tu ne peux revivre une nouvelle amourette, mais que l'ancienne s'est suffisamment amoindrie, et tant que tu n'es pas à nouveau amoureux, tu es donc " tranquille " de ce coté là. 

 

Ce qui signifie qu'il y a une certaine réversibilité à la violence, à condition de couper la stimulation, les sources qui y conduisent, nous cheminant bon an mal an vers une plus grande résilience à son égard par la suite. Ce serait un peu comme avec un escalier, la violence même à petites doses régulièrement nous ferait monter vers les dernières marches de l'escalier ou l'ascension finale serait facile par la moindre pichenette/motivation, alors que si nous sommes à l'abri de cette escalade sournoise de la violence en perfusion quotidienne, nous serions comme au pied de l'escalier, et il faudrait des évènements assez intenses pour nous faire nous retrouver tout en haut.

 

Apprendre à repérer ces fameuses sources excitatrices et s'en extraire, tout simplement, la quiétude vient d'elle-même par la suite: pas de stimulation => pas de réaction, même non perçue consciemment.

À moins d'avoir cet élan dans la peau, comme il existe des gens ambitieux...

 

Comme je te le disais les enfants sont naturellement violent, la violence est naturellement en nous, c'est une partie de notre humanité. Vivre à Disneyland peut te permettre de ne pas exciter ton monstre et le laisser dormir? Mais est ce que tu as vraiment envie de vivre chez Mickey pour le reste de ta vie? Si tu n'avais pas de monstre en toi, tu pourrais marcher en paix sur les champs de bataille du monde sans éprouver la moindre colère. Serais tu encore humain après ça? Mais le fait que tu sois toujours sensible à violence indique que ton monstre n'est pas si endormi que ça... et tant mieux, c'est que qui fait que tu es toi et pas un robot. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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J'ai aussi toujours pensé que la catharsis ne fonctionnait pas. Mais ça reste une justification pour ceux qui font commerce de la violence en spectacle.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 525 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

J'ai aussi toujours pensé que la catharsis ne fonctionnait pas. Mais ça reste une justification pour ceux qui font commerce de la violence en spectacle.

La différence entre l'Art et le spectacle, c'est que le spectacle est fabriqué parce qu'il est plébiscité. Si demain les gens veulent voir Michael Douglas et Matt Damon s'embrasser tendrement et vivre une passion amoureuse, il y aurait plus de "Ma vie avec Liberace" que de "Jason Bourne"... Les producteurs ne cherchent même plus à justifier la production de Rambo 8, tout le monde sait que c'est pour le pognon. 

 

La catharsis fonctionne depuis l'invention des cérémonies, du théâtre, de l'écriture. On vient vivre à l'extérieur ce qui bouillonne en nous. Un sourire nait en lisant un livre, c'est de la catharsis. Une larme coule à l'opéra, c'est la catharsis. Je suis étonné qu'on puisse douter de la catharsis...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Pas faux !  Mais peut-être aussi que cette émotion née d'une oeuvre est une création en soi  (ou la réactivation d'une émotion latente) qui n'aurait peut-être pas existé du tout (à ce moment là) sans la vue de l'oeuvre.

Je ne saurais pas me prononcer si la vue d'une action violente (au cinéma par exemple) nous permettra d'évacuer une violence latente ou nous incitera à lui céder. Le plaisir de voir en spectacle (virtuel) une violence appliquée comblera-t-il notre désir de violence ou nous servira-t-il d'exemple ? Je ne sais pas. On voudrait, on préférerait  que ce soit la première option...

On peut décider pour soi ? Si l'on n'est pas de nature violente ? ça nous suffira sans doute (!) mais pour ceux qui sont plus enclins à la violence ? N'auront-ils pas envie d'aller plus loin en vrai ?

Finalement, la catharsis "vaut le coup" si elle permet de suspendre ou d'interrompre le projet violent déjà élaboré. Si non, elle reste elle-même du domaine virtuel : on se sera joué une belle frayeur !

Quand je vois par exemple des gens qui manifestent devant un palais de justice contre des pédophiles qui y sont jugés (je choisis cet exemple qui est consensuel) je ne peux pas m'empêcher de penser, qu'ils manifestent dans une certaine mesure pour refouler d'eux leurs élans pédophiles. Un peu comme s'ils se jouaient leur propre catharsis, (se la mettaient en scène) mais au second degré (en la condamnant).

Modifié par Blaquière
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 7 heures, Crabe_fantome a dit :

La catharsis fonctionne depuis l'invention des cérémonies, du théâtre, de l'écriture. On vient vivre à l'extérieur ce qui bouillonne en nous. Un sourire nait en lisant un livre, c'est de la catharsis. Une larme coule à l'opéra, c'est la catharsis. Je suis étonné qu'on puisse douter de la catharsis...

C'est ce que j'appellerai vivre sa vie par procuration, au lieu de vivre la sienne, on vit au travers de personnages auxquels on s'identifie plus ou moins, le temps d'un instant.

Est-ce que ça laisse indifférent ? Non, on peut ressortir bouleverser pendant un temps suite au spectacle, nous sommes comme des éponges, tant soit peu que le spectacle nous plaise ou nous inspire.

À contrario, on sait aujourd'hui que d'écouter une musique mélancolique, quand on a le blues, ne conduit pas nécessairement à être encore plus triste, au contraire, et là pour moi c'est justement le signe de la catharsis. À l'inverse de ce qui se passe avec les jeux vidéos violents, ou tout autre activité du même acabit, ce n'est pas un exutoire, mais une caisse de résonance !  

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
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Il y a 18 heures, Vintage a dit :

Face à quelqu'un de violent c'est dur de ne pas l'être.

Œil pour œil et le monde finira aveugle.

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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, ping a dit :

Œil pour œil et le monde finira aveugle.

C'est une sorte de vertu de ne pas répondre à la violence. Mais si on me frappe, je me défends.

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