Pourquoi je suis moi ?

Quand je ne sais pas quoi répondre à un enfant, je lui dis que je ne sais pas et lui demande ce qu'il en pense. Et je crois que c'est ce que tu as fait January... 

Le coup des super héros c'est pas mal du tout !

La patience est d'or dans ce genre de situation. Merci pour ton témoignage.

Il y a 12 heures, January a dit :

Bonjour tout le monde  

Pourquoi je suis moi ? C'est la question que m'a posée un petit garçon de six ans. 

Ce bonhomme (hospitalisé suite à des maltraitances) n'a plus prononcé un mot depuis trois semaines. Et voilà ses premiers mots hier soir, tout à trac : "Pourquoi je suis moi ?"

Qu'auriez-vous répondu ? 

(Pour ma part, absolument surprise à l'instant T, je lui ai répondu par une autre question et il s'est refermé immédiatement. Je lui ai dit : "Et qui es-tu ?")

 

pourquoi tu est ce petit garçon maltraité??( en gros pourquoi moi c'est peut êtres ce qu'il voulais dire??) ce n'est pas de ta faute si tu à de mauvais parents

Bonsoir,

Je comprends l’intention bienveillante via laquelle ce sujet a été créé et suis consciente que la communication des détails est maîtrisée par son auteur. Cependant, je demeure gênée car, en tant que victime (que moi Psaume j'aie été réellement déjà agressée ou non importe peu), je ne souhaiterais pas que mon cas personnel soit exposé et développé, y compris en filigrane, sur un forum public par une professionnelle supposée m’aider. A la rigueur dans un groupe dédié aux personnels de santé mais pas ici. Sans omettre que même à six ans, on a le droit au respect total de son intimité et de sa pudeur.

Bonne continuation.

Il y a 1 heure, Psaume a dit :

Bonsoir,

Je comprends l’intention bienveillante via laquelle ce sujet a été créé et suis consciente que la communication des détails est maîtrisée par son auteur. Cependant, je demeure gênée car, en tant que victime (que moi Psaume j'aie été réellement déjà agressée ou non importe peu), je ne souhaiterais pas que mon cas personnel soit exposé et développé, y compris en filigrane, sur un forum public par une professionnelle supposée m’aider. A la rigueur dans un groupe dédié aux personnels de santé mais pas ici. Sans omettre que même à six ans, on a le droit au respect total de son intimité et de sa pudeur.

Bonne continuation.

 

C'est à cause du silence....

Il y a 5 heures, Morfou a dit :

C'est à cause du silence....

?

Malheureusement il y aura toujours quelqu'un quelque part pour dire "Chut, tais toi." Malheureusement. Même ici.

T'inquiète January, tu trouveras toujours un censeur quelque part qui préférera dire "pô bien" que d'apporter sa modeste pierre à l'édifice.

Que Psaume n'aimerait pas que l'on aborde son cas, ne serait-ce que de façon anonyme et respectant totalement le secret médical ou même la simple discrétion, c'est son droit, son droit d'exprimer ce ressenti. L'annoncer comme une sentence est un peu plus discutable , à mon avis.

Mais que tu cherches , que tu exprimes tes interrogations pour le bien (le mieux) pour cet enfant est tout à ton honneur, et j'espère que tu auras pu en tirer quelque chose. 

Cet enfant , dont l'intimité et la pudeur ont justement été bafoués au delà de l'imaginable, serait très fier de voir des adultes se concerter pour tenter de l'aider à avancer  et s'il se demandait pourquoi, tu pourrais lui répondre simplement : "parce que tu es toi".. 

Bon, ceci dit, j'espère que tu nous tiendras au courant de son évolution.

Merci petit pois. Il n'est pas né celui qui me fera taire. Il n'est pas né celui qui m'empêchera d'explorer la moindre piste pour aider mon prochain. La piste du forum n'est pas négligeable, et ici justement, on est en plein anonymat.

En fin de compte ce propos est en corrélation avec ce que je disais de l'extrême défiance et cela vient valider l'extrême tabou du sujet aussi. 

J'aurais parlé de mon fils cancéreux ou de ma mère schizophrène personne ne m'aurait demandé me taire 

Je remercie pour la démonstration. 

Doit t’on interdire les journaux, les livres, les professionnels de s’exprimer sur des cas d’enfants alors que je ne trouve pas que c’est porter atteinte à leur intimité et que cela reste très anonyme d'autant que cela concerne plusieurs enfants qui auront plus ou moins les mêmes réactions face à la maltraitance. Ce que l'on pourrait reprocher, c'est si certains avaient de la malveillance à leur égard mais certes pas une personne qui s'en exprime avec bienveillance. 

Il y a 9 heures, Psaume a dit :

Bonsoir,

Je comprends l’intention bienveillante via laquelle ce sujet a été créé et suis consciente que la communication des détails est maîtrisée par son auteur. Cependant, je demeure gênée car, en tant que victime (que moi Psaume j'aie été réellement déjà agressée ou non importe peu), je ne souhaiterais pas que mon cas personnel soit exposé et développé, y compris en filigrane, sur un forum public par une professionnelle supposée m’aider. A la rigueur dans un groupe dédié aux personnels de santé mais pas ici. Sans omettre que même à six ans, on a le droit au respect total de son intimité et de sa pudeur.

Bonne continuation.

 

Le fait est que par le biais de cette discussion ( anonyme) aura permis à son auteure de trouver au moins une bonne idée qui lui permette d'aborder sa rencontre avec cet enfant. Rien que ça justifie le fait de demander l'avis de gens qui ne connaissent, ni ne connaîtront jamais ni de près ni de loin  cet enfant. Non pas pour trouver ici un mode d'emploi que personne n'a, évidemment, mais parce-qu'il est toujours enrichissant d'écouter et surtout d'entendre l'autre. Cela permet d'enrichir sa réflexion. Cet enfant mérite que les personnes qui vont s'occuper de lui ne soient pas des " je sais tout" qui assènent leurs vérités sans réfléchir.

Il y a 22 heures, January a dit :

Bonjour tout le monde  

Pourquoi je suis moi ? C'est la question que m'a posée un petit garçon de six ans. 

Ce bonhomme (hospitalisé suite à des maltraitances) n'a plus prononcé un mot depuis trois semaines. Et voilà ses premiers mots hier soir, tout à trac : "Pourquoi je suis moi ?"

Qu'auriez-vous répondu ? 

(Pour ma part, absolument surprise à l'instant T, je lui ai répondu par une autre question et il s'est refermé immédiatement. Je lui ai dit : "Et qui es-tu ?")

 

Pourquoi je suis moi peut vouloir dire « pourquoi je suis ce que je suis, mauvais » pour un enfant qui a été maltraité, il le ressent comme si c’est de sa faute donc dans le sens où il  n’est pas quelqu’un de  bien. Par ta question,  tu attendais qu’il te dise qui il est alors  qu’il doit avoir honte de lui, de sa souffrance  et c’est trop tôt d’où oui il n’a pu que se renfermer suite à cette question. Mais comme tu le dis, il n’y a pas de réponse enfin je ne vois pas ce que tu aurais pu lui dire qui pourrait lui apporter un réconfort et la réponse de Mite railleuse « je ne sais pas » me paraît plus juste car c’est le cas, tu n’as pas la réponse à sa souffrance.  

A part prendre soin de lui, jouer avec lui, lui donner une certaine affection, voir ce qui pourrait l’intéresser, lui faire plaisir, lui faire oublier un peu ce vécu traumatisant, c’est ce qui me paraît le plus approprié d’autant quand la souffrance a été récente, ça doit être trop vif pour attendre qu’il se confie.  Il doit y avoir dialogue mais sur des choses qui  ne le renvoie pas à son vécu. Etablir un lien est important afin qu’il arrive à retrouver une estime de  lui-même sans avoir besoin d’attendre qu’il s’exprime sur ce vécu et quand il aura mieux  confiance, à ce moment-là, il parlera peut être sur ce qu’il a envie ou besoin de dire.

Alors bien sûr, il a posé une question  mais comment y donner une réponse sans être sûr que celle-ci ne lui fera  pas plus de mal ? On ne peut pas donner des réponses à toutes les questions et je ne trouve pas nécessaire qu’il y est réponse à tout d’autant que par lui-même, il pourra y trouver sa réponse plus tard. 

Il y a 1 heure, Petit pois a dit :

Bon, ceci dit, j'espère que tu nous tiendras au courant de son évolution.

Hier soir sourires, mouvements de tête pour oui ou non et bougeotte. Tout est ok, mes visites prendront fin ce week-end je pense. Soulagement.

Ah ! Oui : je ne suis pas revenue sur le "pourquoi je suis moi", j'ai senti qu'il y avait eu un changement d'importance.

Je ne suis pas encore intervenue sur ce sujet, mais ça fait un moment que je réfléchis à la question du topic..

Ca m'a perturbé en fait de savoir qu'un enfant se terre dans le mutisme, pour finalement reprendre la parole avec cette question : Pourquoi je suis moi ? 

Ce que j'y aurais répondu ? C'est difficile à dire parce qu'il n'a que 6 ans, et pourtant il se pose une question qui est bien au-delà de son âge.

Mais peut être que j'aurai essayé de lui expliquer, avec des mots d'enfant, que quand on est petit on ne choisit pas toujours ce que l'on est (ce que l'on fait de nous), mais qu'en devenant grand, on a le choix d'être ce que nous voulons être.

Pas simple tout ça....

Je suis sûre qu'il reposera sa question à un moment ou à un autre. S'il ne le fait pas, je reviendrais sur son interrogation avant qu'il s'en aille. 

il y a 10 minutes, January a dit :

Je suis sûre qu'il reposera sa question à un moment ou à un autre. S'il ne le fait pas, je reviendrais sur son interrogation avant qu'il s'en aille. 

Oui, je pense qu'il est important qu'il sache qu'il a été entendu... c'est lui montrer la valeur de ses mots, sa propre valeur qui a été bafouée, voire annihilée.

Indirectement, c'est le faire passer "d'objet" à sujet.

Je me disais que cette question me disait quelque chose, et je me suis rappellé de ce poème. Extrait:

Lorsque l’enfant était enfant, ce fut le temps des questions suivantes :
Pourquoi suis-je moi et pourquoi pas toi ?
Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ?
Quand commence le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est pas qu’un rêve ?
Ce que je vois, entend et sens, n’est-ce pas simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Le mal existe t-il vraiment avec des gens qui sont vraiment les mauvais ?
Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant de le devenir je ne l’étais pas, et qu’un jour moi qui suis moi, je ne serais plus ce moi que je suis ?

http://www.laparafe.fr/2015/05/lorsque-lenfant-etait-enfant-peter-handke/

il y a 19 minutes, January a dit :

Je suis sûre qu'il reposera sa question à un moment ou à un autre. S'il ne le fait pas, je reviendrais sur son interrogation avant qu'il s'en aille. 

Ne pense tu pas que lui avoir répondu par une question était ce qui était le mieux approprié car d'après ce que tu en dis, cela a apporté un changement bénéfique ? Ca lui a peut être fait comprendre que tu ne sais pas qui il est donc tu ne portes pas un jugement négatif sur lui et tu lui permets de comprendre  qu’il est le seul à savoir qui il est,  ce qui lui laisse des possibilités de mieux s’en sortir.   

Il y a 11 heures, Psaume a dit :

Bonsoir,

Je comprends l’intention bienveillante via laquelle ce sujet a été créé et suis consciente que la communication des détails est maîtrisée par son auteur. Cependant, je demeure gênée car, en tant que victime (que moi Psaume j'aie été réellement déjà agressée ou non importe peu), je ne souhaiterais pas que mon cas personnel soit exposé et développé, y compris en filigrane, sur un forum public par une professionnelle supposée m’aider. A la rigueur dans un groupe dédié aux personnels de santé mais pas ici. Sans omettre que même à six ans, on a le droit au respect total de son intimité et de sa pudeur.

Bonne continuation.

 

January nous a présenté une "étude de cas" qui lui pose souci.

Ni nom ni lieu n'ont été évoqués, et nous ne connaissons même pas January.

Le devoir de confidentialité n'a donc pas été baffoué.

@samira123En tout cas à l'instant T ma réponse est venue spontanément. C'est ça (et d'en parler ici) qui m'a fait penser au fur et à mesure que j'avais dit ce qu'il fallait (Alors que j'ai culpabilisé au départ).

Ce sont tous les professionnels qui l'entourent de soins depuis des jours aussi qui sont à l'origine du changement, moi je ne suis qu'un petit maillon de la chaîne.

Ce qui est bien c'est de savoir qu'il y a de l'amélioration ce qui signifie que les gens autour de lui font ce qu’il faut.