Affaire Fiona - Le procès

Me Crespin, avocat de "l'enfant bleu" et de "la voix de l'enfant"

Il y a deux enfants qui décèdent chaque jour de maltraitance. Fiona, on ne l'a pas vue dans ce procès, même sa mère n'a pas su trouver les mots. 

Nous sommes ici pour comprendre comment Fiona a pu se trouver dans une situation qui l'a emportée. Rien ne lui a permis d'échapper au sort funeste qui l'attendait. Fiona est morte de maltraitance. Toutes les hypothèses sont des hypothèses de maltraitance. Cette maltraitance est partout. Marina, Julien, Typhaine, Inaya, Bastien. Toutes ces mères ont quasiment le même profil. Elles n'interviennent pas et se disent sous emprise.

Ils devront être déclarés coupables. Leur responsabilité est entière dans ce qui est arrivé à Fiona. Mais nous sommes tous responsables. Comment aucune aide n'a-t-elle pu être apportée à ce couple de toxicomanes ? Comment ?

Il n'y a pas eu de signaux d'alarme ? Si. La toxicomanie, les traces de coups, personne n'a agi. Voisins, école, médecin... Où sont les signalements ? Il n'y a rien. Un vide sidéral. Notre système ne fonctionne pas. 

Le doute ne doit pas profiter aux accusés. Le doute doit profiter à l'enfant.

il y a 3 minutes, January a dit :

A la barre Me Crespin, avocat de "l'enfant bleu" et de "la voix de l'enfant"

Il y a deux enfants qui décèdent chaque jour de maltraitance. Fiona, on ne l'a pas vue dans ce procès, même sa mère n'a pas su trouver les mots. 

Nous sommes ici pour comprendre comment Fiona a pu se trouver dans une situation qui l'a emportée. Rien ne lui a permis d'échapper au sort funeste qui l'attendait. Fiona est morte de maltraitance. Toutes les hypothèses sont des hypothèses de maltraitance. Cette maltraitance est partout. Marina, Julien, Typhaine, Inaya, Bastien. Toutes ces mères ont quasiment le même profil. Elles n'interviennent pas et se disent sous emprise.

Ils devront être déclarés coupables. Leur responsabilité est entière dans ce qui est arrivé à Fiona. Mais nous sommes tous responsables. Comment aucune aide n'a-t-elle pu être apportée à ce couple de toxicomanes ? Comment ?

Il n'y a pas eu de signaux d'alarme ? Si. La toxicomanie, les traces de coups, personne n'a agi. Voisins, école, médecin... Où sont les signalements ? Il n'y a rien. Un vide sidéral. Notre système ne fonctionne pas. 

Le doute ne doit pas profiter aux accusés. Le doute doit profiter à l'enfant.

Ben voyons... et qu'ils meurent pour l'exemple hein, pourquoi pas ! Beurk !

Me Antoine Portal (Fédération des comités Alexis Danant et Enfance Majuscule)

Pour moi ce dossier traduit parfaitement le comportement de bourreaux d'enfant.

Du couple Bourgeon/Makhlouf on en attend tout mais on n'espère plus rien.  Il ne faut pas regretter de perdre 10 jours pour juger ce couple, ce n'est pas un luxe de perdre le temps de juger le pire des crimes. L'once de sincérité qu'on attendait tous n'a pas été livrée. On a donc pu savoir à qui on avait affaire. On a eu droit à un comportement déplorable. (il s'avance vers les accusés)

C'est une attitude déplorable de ne pas admettre que Fiona a été maltraitée. Vous n'êtes pas des monstres, c'est pourquoi vous ne voulez pas assumer ce que vous avez fait. C'est parce que vous n'êtes pas des monstres que vous avez conscience de la gravité de ce qu'il s'est passé. Je le répète, c'est déplorable. On pouvait s'attendre à beaucoup de choses mais pas à ça, pas à si peu.

C'est parce qu'ils ne sont pas des monstres qu'on ne peut se satisfaire d'une mémoire défaillante.

Le milieu associatif fait un constat d'échec. Les associations oeuvrent pour faire de la prévention. Là, c'est un échec. 

Nous devons tous avoir un regard bienveillant envers les personnes vulnérables qui vivent autour de nous. 

Un enfant qui souffre n'a pas le temps d'attendre.

il y a 6 minutes, chapati a dit :

Ben voyons... et qu'ils meurent pour l'exemple hein, pourquoi pas ! Beurk !

ça ne me dérangerait pas, personnellement.
 

il y a 58 minutes, Out of Paprika a dit :

Pourquoi indignée? il s'agit des grands-parents, difficile pour eux d'être dans la haine de leur fille.

C'est vrai, pour ma part je ne suis pas indignée mais je ne comprends pas qu'on pardonne sans vérité. Je ne trouve pas ça tellement compatible..

Chapati...La Justice humaine ..celles des Hommes ...non celle de Dieu ou de tout autre puissance infaillible et surhumaine...juste celle faite par l'humanité le long de son chemin de civilisation...cette justice est peut être hautement imparfaite , hautement perfectible, oui, mais on a que celle la parceque on est des humains faillibles et a un moment il faut decider ce qui est tolerable ou pas ...ce qui constitue un danger pour la societe ou pas...a quel degré quel crime est répréhensible...

Et cela c'est chacun en son âme et conscience qui décide....qui croit si ils peuvent s'amender ou pas...

Pour moi la seule circonstance atténuante qu'ils ont c'est que les services sociaux et les autorités n'ont pas protégé leurs enfants d'un couple tel que celui ci.

Pour le reste ils ont a mon sens choisi leur route, prit leur décisions, maintenant la justice doit estimer en quoi ils ont enfreint la loi et quelle doivent être les conséquences de cette infraction...pour moi ils ont choisi leur manière de vivre et maintenant ils doivent assumer...

il y a 8 minutes, Out of Paprika a dit :

 

il y a 4 minutes, January a dit :

C'est vrai, pour ma part je ne suis pas indignée mais je ne comprends pas qu'on pardonne sans vérité. Je ne trouve pas ça tellement compatible..

Pardonner ça c'est impossible, par contre je comprends leur position, qui ne peut pas être la même que les jurés.

il y a 3 minutes, Foraveur a dit :

 

Pour moi la seule circonstance atténuante qu'ils ont c'est que les services sociaux et les autorités n'ont pas protégé leurs enfants d'un couple tel que celui ci.

 

Les services sociaux ne peuvent pas le savoir si ce n'est pas signalé. Encore une fois, mauvaise cible. C'est la société qui est responsable. Tous ces gens comme cette maîtresse d'école qui se dit : Y avait pire que Fiona dans la classe. 

Ah oui ? Mais c'est elle qui est morte ! 

il y a 4 minutes, Foraveur a dit :

Pour le reste ils ont a mon sens choisi leur route, prit leur décisions, maintenant la justice doit estimer en quoi ils ont enfreint la loi et quelle doivent être les conséquences de cette infraction...pour moi ils ont choisi leur manière de vivre et maintenant ils doivent assumer...

Je ne pense pas qu'on choisisse grand chose...

il y a 3 minutes, January a dit :

Les services sociaux ne peuvent pas le savoir si ce n'est pas signalé. Encore une fois, mauvaise cible. C'est la société qui est responsable. Tous ces gens comme cette maîtresse d'école qui se dit : Y avait pire que Fiona dans la classe. 

Ah oui ? Mais c'est elle qui est morte ! 

Elle a vu UNE FOIS Fiona avec un bandeau...

précisément elle est morte cette petite....les "parents" doivent être jugés pour cela ..mais les personnes qui servent la société autour de cette enfant doivent être mis sous enquête...

"Je ne pense pas qu'on choisisse grand chose"...Ok Chapati et je pense que c'est pour cela que nos avis ne peuvent que diverger...je pense au contraire que, oui, on choisi chaque action que l'on fait ou ne fait pas....excepté sa naissance....

il y a 3 minutes, Foraveur a dit :

"Je ne pense pas qu'on choisisse grand chose"...Ok Chapati et je pense que c'est pour cela que nos avis ne peuvent que diverger...je pense au contraire que, oui, on choisi chaque action que l'on fait ou ne fait pas....excepté sa naissance....

il y a 17 minutes, January a dit :

C'est vrai, pour ma part je ne suis pas indignée mais je ne comprends pas qu'on pardonne sans vérité. Je ne trouve pas ça tellement compatible..

Vu ce qui a été dit des parents, surtout du beau-père....c'est surtout eux qu'ils jugent...

Et bien sur le jugement ne peut qu'être partial!

Me Costantino (Enfance et Partage)

Je n'ai jamais vu un mensonge aussi travaillé. Il m'a fallu venir ici pour découvrir le comble du mensonge : mentir pour faire croire qu'on a menti. Comme une mise en abîme, un trou noir où rien n'accroche, tout glisse. Alimenter toutes les portes, n'en fermer aucune. Leur présence dans le box des accusés tient précisément de tout ce qu'il y a d'humain en eux. 

C'est difficile de rentrer chez soi avec l'image de cette petite enfant qui agonise, seule. Cette petite musique.. On ne sait pas à quel moment Fiona est passée de vie à trépas.

Pleurer aurait fait du bien mais ici le poids de l'effroi a écrasé la tristesse.

Ici la souffrance est partout, elle suinte de partout. Comprendre, c'est faire place à la pensée complexe. Comprendre c'est tout prendre, accepter qu'aux côté de la réalité concrète, il est aussi une vie et une réalité psychique.

Le crime c'est d'accepter que la mère ne soit pas suffisamment bonne, et que du sein maternel finisse par sortir un lait vénéneux. 

Ni rire, ni pleurer, comprendre, disait Spinoza. Rire nous n'en avions pas le coeur, sourire parfois, pour conjurer l'horreur.

Deux personnalité identiques, abandonniques, impulsives. L'un séparé de l'autre, avec les enfants les choses fonctionnent à peu près, ensemble on a couru au désastre. Ils sont comme le mélange de la nitroglycérine : explosif. Ce n'est pas un lien d'emprise ni même un lien d'amour, c'est comme ça qu'ils le vivent, nous avons là deux destins scellés, pour le meilleur et pour le pire.

Mme Bourgeon aurait pu choisir entre M. Makhlouf et Fiona. Elle a choisi M. Makhlouf.

Je crois que ce qui garantit ce silence, ce pacte, ce n'est pas l'amour qui les lie. C'est que chacun d'eux sait ce que l'autre a fait à Fiona. Ce n'est pas facile de dire qu'on a tué son enfant. Qu'on lui a porté des coups, et que petit à petit, ça l'a tué.

Il y a à prendre en compte la gravité des faits qu'ils ont commis. 

Nous n'avons pas "rien". En réalité, hormis le corps de Fiona, nous avons tout pour comprendre. La justice va devoir faire avec ça. La justice a deux bras. Un qui condamne, un qui absout. D'une main je vous demande de lever le voile du mensonge.

L'est pas mal ce Costantino...

Me Grimaud (Innocence en danger)

Elle était, est, et restera de beaux yeux bleus. Mais elle n'était pas que ça. Une petite fille qui écoute sa musique "les petits poissons dans l'eau... nagent...nagent...nagent" c'est son papa qui nous l'a dit. Pas sa maman. Elle aimait le bleu, le rose, les raviolis, elle avait des cheveux lisses impossibles à coiffer. C'est cette Fiona là qui était à son papa. Celle qui a connu ses grands parents. Celle que CB et BM ont voulu prendre. Cette fiona là ne leur appartient pas. Ils auraient bien voulu l'avoir.

Pour connaître la Fiona de CB et BM, il faut rentrer dans cette maison de la rue Goncourt. Là, vous y êtes. Il fait noir. Tout n'est que désordre et saleté. Là il y a une mère avachie dans un canapé, regardant la télé réalité, vivant sa vie à travers sa TV. Un beau-père qui a une passion : cultiver non pas les filles, mais le cannabis. Et qui se sert de Fiona pour mesurer les plantes.

Alors il faut ressortir. Ce dehors est important, il la fait survivre. Une enfant amoureuse de Karim, qui chahute dans la cour. Une enfant qui va chez son papa le week end, mais elle doit revenir, monter ces quatre étages. Puis, la porte s'ouvre de moins en moins...  Elle va continuer un temps pour l'école, mais plus pour son papa. Un espace d'oxygène en moins pour elle. Pareil pour Papi et Mamie. Mais elle s'accroche. Fiona tient. Fiona ne se plaint pas. Mais la porte se referme. Même pour l'école. 

Plus la porte se referme, plus l'intérieur est sombre. A l'intérieur la tristesse s'est invitée. La colère de sa mère et de son beau-père. Fiona a mal. Elle a mal...elle pleure. Oui ! Elle, elle pleure. Et puis elle est seule ! Des nuits entières ! Sans aucune certitude que quelqu'un ne lui ouvre la porte.

Et Fiona grandit. Plus elle grandit plus elle ressemble à son père. Elle va dire que c'est peut être l'heure de manger quand CB et BM sont trop défoncés. C'est celle qui va consoler Eva. Calmer sa mère quand elle est en manque. Elle se renferme. Elle s'éteint. 

La porte s'ouvrira une dernière fois le 7 mai 2013, pour se refermer à jamais.

Pourquoi ne s'est-elle pas plainte ? Elle l'a fait, ce 9 septembre 2012. Berkane m'a fait mal. La seule fois où Fiona a parlé. Elle perd ce qu'elle a de plus cher. Son papa. Alors elle a compris, qu'il ne faut plus parler. Alors c'est son corps qui parle. Elle est pâle, on dirait un cadavre, alors on lui met un bandeau. Jaune. Criard. Elle a ce regard vide. Ne parle pas.

Et une fois que la porte se referme, elle a mal. Les coups, le vomi. Ca fait mal de vomir ! Seule dans ce vomi. Pas une caresse. Pas un bisou. Alors quand vous n'avez plus rien pour vous retenir, quand vous n'êtes même plus cette image de l'enfant qui pourrait vous protéger, quand vous êtes du haut de vos cinq ans, l'adulte de la maison : c'est insupportable.

Alors la violence, l'impulsivité, les drogues, se déchaînent... sur Fiona. On la tape comme un adulte. Cette porte sera fermée à tout jamais. Plus jamais Fiona n'ira respirer l'air de dehors.

Fiona ça veut dire "lumière" en celte. Prenez cette lumière. Elle va vous permettre de comprendre, d'entendre Fiona, et de juger. Et à l'issue, Fiona saura, où qu'elle soit. Parce qu'elle est maintenant dans tous les foyers.

Je le savais qu'elle nous ferait un truc comme ça mais...

Oui comme tu dis... beurk !

J'en ai les larmes aux yeux...